Déploiement du très haut débit : fausses découvertes et vraies questions - Insight NPA

 
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Déploiement du très haut débit : fausses
découvertes et vraies questions

« La Cour des Comptes tire la sonnette d’alarme sur le très haut débit » pour Les Echos,
« la fibre va coûter 15 milliards d’euro de plus que prévu » dans Le Figaro, « Plan Très
Haut Débit : 15 milliards d’euros de plus et pas avant 2030 », d’après le site spécialisé
silicon.fr… Comme nombre de ses publications, le rapport publié ce mardi 31 janvier par la
Cour a fait l’effet d’un – pourtant très prévisible – pavé dans la mare.

Trois points permettent sommairement de les résumer :

  1. Les échéances ont été mieux que tenues s’agissant de l’éligibilité à 50% de la
     population, puisque l’objectif a été atteint dès le printemps 2016, soit avec un an
     d’avance, sur les prévisions,
  2. Il faudra attendre en revanche 2020 pour atteindre la couverture à 100%, au lieu de
     2022 dans l’agenda gouvernemental,
  3. Et ce décalage s’accompagnera d’un surcoût de 15 Mds€ : 35 Mds€ au lieu des 20
     Mds€ escomptés.

Mais pour être préoccupant, le diagnostic est peu surprenant, concernant le calendrier de
déploiement en particulier : couvrir 50% de la population entre 2017 et 2022 équivaudrait
à plus que doubler le rythme des raccordements, par rapport à la cadence observée cette
dernière année : entre septembre 2015 et septembre 2016, le nombre total des foyers
éligibles au très haut débit, toutes technologies confondues, est passé de 14,3 à 15,5
millions selon le chiffres de l’ARCEP.

Or, s’il est une constante de tous les marchés que le point marginal est toujours plus
difficile à gagner, la règle apparaît en la matière particulièrement vérifiée, du cœur de
grande agglomération aux vallées isolées. La Cour des Comptes aboutit donc simplement
au constat que l’objectif fixé sous le mandat Hollande, et qui confirmait celui de la
mandature précédente, était peu réaliste.

Coïncidant avec la montée en puissance de la campagne présidentielle, le rapport aura au
moins l’avantage d’interpeller les candidats, en même temps que chaque opérateur pourra
y trouver argument pour défendre ses positions :

     Après les grincements de dents provoqués par la volonté « de renforcement ciblé de
     la régulation d’Orange », affirmée dans les Echos par le président de l’ARCEP
     Sébastien Soriano, le groupe ne manquera pas de pointer qu’il est largement moteur
     dans le déploiement de la fibre et Stéphane Richard pourrait être tenté de republier
     son tweet du 10 janvier selon lequel « la France en retard sur le THD, il faut donc
     s’attaquer à @orange, seul opérateur qui investit massivement. Cherchez l’erreur » ;
SFR verra dans le regret exprimé par la Cour « d’une moindre réutilisation des
     infrastructures existantes du câble et du cuivre, par rapport aux grands pays voisins
     tels que le Royaume-Uni et l’Allemagne » une validation de sa stratégie bi-
     technologies fibre / câble.
     La difficulté confirmée à « fibrer » les zones les moins denses permettra aux
     promoteurs de solutions non filaires (satellites, boucle locale radio, WiMax, voire 4G
     et demain 5G…) de souligner les compléments qu’ils peuvent apporter pour atteindre
     l’objectif des 100% de foyers couvertes.

Rien sous la plume des magistrats par contre, ou si peu, pour nourrir les candidats
concernant les usages nouveaux que le très haut débit pourra aider à développer, sur son
apport en termes d’efficacité du service rendu par l’Etat, ou sur les gains d’efficience, de
productivité et, donc, de compétitivité à en espérer pour les entreprises : 5 pages à peine,
sur les 196 que compte le rapport.

Concernant les stratégies poursuivies dans les contenus, enfin, ce dernier pourrait faire
naître une nouvelle polémique entre le président de l’ARCEP et les opérateurs – SFR et
Orange tout particulièrement : dans une interview au Financial Times, Sébastien Soriano
estimait ce dimanche que « si les opérateurs de télécommunications investissent
massivement dans les contenus, il y a un grand risque que cela nuise aux développements
des réseaux. ». Au moment où Patrick Drahi annonce sa montée à 100% dans le capital du
groupe Nextradio, le régulateur verra dans la production de la Cour des Comptes une
validation de cette mise en garde ; les opérateurs ne manqueront pas de lui objecter que
l’élaboration d’offres de contenus attractives est le moyen d’accroître attractivité,
préférence de marque… et finalement augmentation de l’ARPU, reprise de valeur et
renforcement de la capacité d’investissement.

La Cour des Comptes ne s’est pas intéressée à ce débat essentiel. A fortiori, elle ne l’a pas
tranché.

Une nouvelle année de repli pour le marché
de la vidéo en France en 2016

Les chiffres du marché vidéo pour l’année 2016 sont désormais connus. Après une
première partie d’année prometteuse et une stabilité retrouvée, le second
semestre a lui été marqué par une accélération du rythme de décroissance des
ventes de DVD/Blu-ray et, dans le même temps, une progression encore trop lente
des formats dématérialisés. Des performances contrastées qui ont conduit à un
repli de près de 7% du marché vidéo dans son ensemble par rapport à 2015 et un
passage sous la barre symbolique du milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Accélération du déclin des ventes de DVD et Blu-ray

Alors que le marché de la vidéo était parvenu à ralentir son rythme de décroissance au
premier semestre 2016, notamment grâce à la bonne tenue des ventes de Blu-ray, la
deuxième partie d’année a, elle, été marquée par une accélération du repli des ventes de
supports physiques. Sur l’ensemble de l’année, le marché affiche une perte de 85 millions
d’euros par rapport à 2015, soit une baisse de 16% en 1 an. Avec un chiffre d’affaires
passé pour la première fois sous la barre des 600 millions d’euros fin 2016, ce sont près
d’un milliard d’euros qui ont été perdus par l’industrie en l’espace d’une décennie.

    Évolution du chiffre d’affaires du marché vidéo physique / 2007-2016 ; en M€

                             Source : NPA sur données CNC-GfK

Formats DVD et Blu-ray présentent des tendances similaires avec des baisses respectives
de 17% et 13% entre 2015 et 2016. Près de 20 ans après son lancement en France, le DVD
constitue toujours le format dominant du marché vidéo physique dont il représente les
trois-quarts des recettes fin 2016 (447 M€). Alors qu’il avait connu un léger rebond au
premier semestre – bénéficiant notamment des sorties conjuguées de deux mega-hits avec
les derniers opus des sagas Star Wars (Star Wars : Le Réveil de la Force) et James Bond
(007 Spectre) – le format haute-définition enregistre son recul le plus marqué en 10 ans et
voit son chiffre d’affaires passer sous la barre des 150 millions d’euros. Dans un tel
contexte, il paraît difficile pour le Blu-ray 4K Ultra HD, dernier-né des supports physiques,
de tirer son épingle du jeu et redynamiser un secteur particulièrement moribond. Les
facteurs « prix » et « équipement » (en lecteur comme en téléviseur), en partie à l’origine
de l’échec de son prédecesserur, risquent une nouvelle fois de constituer des barrières à
l’adoption du format par le grand public.

   Évolution du chiffre d’affaires des formats DVD et Blu-ray / 2007-2016 ; en M€

                             Source : NPA sur données CNC-GfK

Le numérique confirme son potentiel en attendant un vrai décollage

En 2016, la vidéo à la demande par abonnement et l’achat définitif ont confirmé leur
renouveau en affichant pour la deuxième année consécutive une croissance à deux
chiffres : +21% pour la SVoD et +18% pour l’EST. Si la VoD locative reste toujours
majoritaire avec 47% des recettes digitales, le modèle perd du terrain face au dynamisme
des autres modes de consommation dématérialisés (-6 points en 1 an). Avec un chiffre
d’affaires de 100 millions d’euros en 2016, la SVoD représente désormais près d’un tiers
des recettes (+4 pts). Porté par le duopole Netflix/CanalPlay, le modèle de l’accès en
illimité séduit de plus en plus de Français. Selon le dernier baromètre SVoD de
Médiamétrie (oct. 2016), 15% des internautes, soit 6 millions de personnes, sont des
utilisateurs de services de vidéo à la demande par abonnement. Un chiffre en hausse de
25% par rapport à la précédente mesure de ce même baromètre 8 mois auparavant.
L’arrivée d’Amazon Prime Video fin 2016, conjuguée à la montée en puissance de SFR
Play[1] et au lancement de l’offre de France Télévisions à l’automne prochain, devrait aider
à la généralisation des usages et participer à l’accroissement du parc d’abonnés en France.
L’achat définitif compte quant à lui pour 22% du CA numérique avec 71 millions d’euros de
recettes en 2016 (+11 M€ en 1 an). Identifié par les ayants-droit comme l’un des
principaux relais de croissance pour compenser le recul des ventes de DVD/Blu-ray, l’EST
peut s’appuyer sur un élargissement de l’offre de services en France depuis maintenant
plus de 2 ans. Des groupes audiovisuels (MyTf1VoD, Canal VoD, PluzzVàD) aux opérateurs
télécoms (VàD d’Orange, Video Store de Numericable) en passant par les distributeurs
(Nolim Films de Carrefour, FnacPlay, Wuaki.tv), de nombreuses solutions ont vu le jour
depuis fin 2014 permettant de favoriser l’accès des œuvres à l’achat pour les
consommateurs et d’accroître mécaniquement leurs ventes.

 Évolution du chiffre d’affaires des formats VoD, EST et SVoD / 2010-2016 ; en M€

                            Source : NPA sur données CNC-GfK

Une mutation lente et difficile

La progression des recettes issues des modes de distribution dématérialisés (+7% tous
formats confondus) s’avère encore insuffisante pour pallier le déclin des ventes physiques.
Malgré plus d’une décennie de reculs successifs, le marché vidéo français demeure en effet
très dépendant des ventes de galettes. DVD et Blu-ray représentent encore 65% du chiffre
d’affaires vidéo total fin 2016. Au cumul des deux univers, le marché passe sous la barre
symbolique du milliard d’euros de recettes avec un recul de près de 7% par rapport à 2015
(921 M€).

 Évolution du chiffre d’affaires des univers physique et numérique / 2007-2016 ; en
                       M€ Source : NPA sur données CNC-GfK

Les années passent et le marché vidéo français continue de souffrir de la progression trop
lente de ses revenus numériques. En 2016, la France affiche un retard conséquent en
comparaison des marchés leaders dans la consommation de contenus audiovisuels. Une
année 2016 qui a vu le Royaume-Uni et les États-Unis basculer dans l’ère du numérique
avec un poids des formats dématérialisés désormais supérieur à celui des supports
physiques : 58% au Royaume-Uni[1] (+10 points en 1 an) et 56% aux États-Unis (+7 pts).
Deux marchés plus matures qui sont en passe de réussir leur mue digitale et voient leurs
revenus progresser de 2% à 2,6 milliards d’euros pour le Royaume-Uni et de 1% à 18,3
milliards d’euros pour les États-Unis entre 2015 et 2016.

               Structure des revenus vidéo par pays / 2016 ; en % valeur

                           Source : NPA sur données CNC-GfK

[1] Cf. Flash 821 « Marché vidéo britannique : le numérique dépasse le physique »

[1] Cf. Flash 822 « SVoD : en un an, la transformation de Zive en SFR Play »
LinkedIn : refonte complète de sa version
desktop

Le plus grand réseau social professionnel au monde a annoncé la semaine dernière de
grands changements pour sa version desktop : un nouveau design, de nouvelles
fonctionnalités et l’introduction d’un algorithme de gestion des contenus. Une démarche
qui vise à inciter les utilisateurs du service à y passer plus de temps et augmenter ses
revenus en offrant de nouveaux outils aux marques pour communiquer sur le réseau.

Un nouveau design pour une nouvelle expérience utilisateur

Cette refonte est tout d’abord graphique puisque le design se veut plus moderne et plus
proche de la version mobile. Il se rapproche également de l’écosystème Office 365 avec une
meilleure intégration de certaines fonctionnalités (Skype par exemple). Un premier signe
visible de synergies entre le réseau social et son nouveau propriétaire, Microsoft. Le réseau
propose de nouvelles fonctionnalités et en profite pour refondre son interface. La barre de
navigation donne accès à 7 fonctions-clés avec des onglets pour le fil d’actualité, les
emplois, les messages, les notifications, le profil, la recherche ainsi qu’à son propre réseau.
Un icone « More » est également disponible depuis cette même barre de navigation,
permettant d’accéder à l’espace LinkedIn Learning, une plateforme de cours en ligne
proposé par le réseau (groupes, Slideshare). Les nouveaux messages apparaissent
maintenant en pop-up en bas à droite de l’écran, à la manière de Facebook, et on y
retrouve des chatbots qui encouragent les utilisateurs à parler entre eux (mise en avant de
sujets communs ou de personnes susceptibles de vous intéresser).
L’introduction d’algorithmes adossés au fil d’actualité reste l’une des évolutions majeures
de cette refonte. Même si la composante humaine sera conservée dans la curation des
contenus, l’objectif du réseau est de fournir des informations plus personnalisées aux
utilisateurs. Le fil d’actualité présentera donc des contenus plus pertinents publiés pas des
contacts mais aussi des médias, une distinction que LinkedIn souhaite mettre en avant.
L’objectif de LinkedIn avec l’ensemble de ces nouveautés est bien de maintenir l’utilisateur
captif plus longtemps sur le réseau en lui offrant plus de services et de personnalisation.
Pour rappel, le réseau qui compte plus de 467 millions d’utilisateurs dans le monde, ne
possède que 106 millions d’utilisateurs actifs et le temps moyen passé sur le réseau n’est
que de 17 minutes par mois, ce qui reste un frein important à sa monétisation.

Une meilleure rentabilité du service en ligne de mire

Avec l’apparition de cet algorithme de gestion du contenu, le réseau social amorce une
évolution stratégique majeure dans son Business Model. Au troisième trimestre 2016, le
réseau réalisait un chiffre d’affaires de 960 millions de dollars, en hausse de 23% sur un an.
64,8% de ces revenus viennent des recruteurs qui utilisent quotidiennement le réseau pour
pister les candidats et 16% des abonnements premium. Mais avec ce nouvel algorithme, le
réseau pourrait bien poser les premières pierres d’une logique de posts sponsorisés
destinés aux marques. Cela permettrait aux annonceurs d’être mieux valorisés dans les fils
d’actualité des utilisateurs et de toucher une audience ultra-qualifiée. De son côté, le
réseau bénéficierait d’une source de revenus supplémentaire, indispensable à son
développement sur le long terme. Et assurerait à Microsoft un retour sur son
investissement significatif de 26,2Mds$.

Une nouvelle ère s’ouvre pour Viadeo
Début 2016, le réseau optait pour un recentrage de ses activités sur le marché français et
renonçait à son développement mondial. Quelques mois plus tard (novembre 2016), il était
placé en redressement judiciaire, faute de financements et de perspectives viables de
développement. Un mois plus tard, le réseau est repris par Figaro Classifieds, filiale du
groupe Figaro et leader en France de l’emploi sur Internet avec des marques reconnues,
telles que Cadre Emploi ou Keljob. Ce rachat, pour 1,5 million d’euros, comprend la reprise
de la base de données (40 millions d’utilisateurs dans le monde), de la marque et d’une
partie des emplois. Thibaut Gemignani, directeur général de Figaro Classifieds, indique que
le groupe Le Figaro compte « investir plusieurs millions d’euros dans la relance de Viadeo
» et « que ce plan prévoit d’assurer la continuité du service auprès des clients actuels et la
remise à plat du business model ». Viadeo devrait ainsi enrichir l’écosystème déjà
développé du groupe Le Figaro et s’inspirer directement de l’allemand Xing, spécialisé lui
aussi dans le recrutement en ligne et leader sur les marchés germanophones.

Nielsen enrichit sa mesure de l’audience TV
avec les data d’AT&T

Suite à l’annonce en septembre dernier du lancement de Total Content Ratings,
solution de mesure globale de l’audience des contenus TV, l’institut enrichit sa
mesure avec les données issues des set-top-box de l’opérateur AT&T. Toutefois, les
networks US ne semblent pas convaincus.

Approfondissement de sa stratégie « Audience Totale »

En développement depuis 2 ans, Total Content Ratings est une mesure single-source, c’est-
à-dire effectuée à partir d’un panel unique de 40K foyers, et non dédupliquée des audiences
multi-écrans. Elle intègre l’ensemble des plateformes de consommation des contenus
audiovisuels : la télévision linéaire, le différé via les enregistreurs numériques (DVR), la
vidéo à la demande, les services OTT (Roku, Apple TV et Xbox), ainsi que les audiences sur
mobile, PC et tablette. Les premiers résultats officiellement communiqués par Nielsen
montrent que si le nombre de téléspectateurs recule, notamment à l’automne 2016,
l’audience de la vidéo est restée relativement stable, illustrant la montée en puissance des
usages digitaux – VOD et streaming – via des terminaux connectés et mobiles. Ces
audiences n’étaient pas jusqu’alors prises en compte dans la mesure TV C3 et C7 (à J+3 et
J+7). Ainsi, l’institut met en évidence que pour un épisode d’une série dramatique diffusée
début septembre sur un network US :

     45% de son audience provient du Live
     32% de la consommation en différé sur les 7 jours suivants sa diffusion
     2% via les DVR dans les 8 à 35 jours après sa diffusion
     7% sont issus de la VOD après 35j
     6% des téléspectateurs l’ont regardé via un device TV connecté
     8% l’ont visionné sur le digital, en streaming sur PC, mobile et tablette

  Ces données d’audience globale sont enrichies par des données socio-démo : 15% des
25-34 ans ont regardé cet épisode en direct vs 64% des individus 50+. En revanche, 22%
des 25-34 l’ont consommé sur une TV connectée et 18% l’ont visionné sur le digital
(meilleure audience sur cible sur ce support).

Désormais, grâce au partenariat avec AT&T, l’institut pourra également accéder aux
données anonymisées des 25 millions de boîtiers des abonnés à DirecTV [1] et aux services
IP-based de l’opérateur (U-Verse [2] et DirecTV Now), afin de mesurer les consommations
globales des offres de pay-TV, sur téléviseur ou en streaming. Cet accord permettra à
l’institut d’établir une photographie plus complète et claire du paysage audiovisuel
américain, notamment d’améliorer la précision et la granularité des data d’audience des
chaînes tant à l’échelle nationale que locale [3]; data que le panel traditionnel ne peut
fournir.

Réponse à la concurrence de comScore

Ce contrat sur plusieurs années renforce la stratégie « Audience Totale » de Nielsen, et lui
permet de riposter à la concurrence de son challenger Rentrak, racheté par ComScore en
février 2016 pour un montant de 768M$. Ce dernier publie depuis avril dernier une mesure
TV cross-plateforme, c’est-à-dire TV, différé, VOD, OTT et vidéo online, notamment via les
STB. Cette mesure de ComScore se fonde son « Total Home panel » composé de 60K
devices actifs, qui devait être porté à 300K fin 2016. Dans un esprit de synergie, GroupM
(groupe WPP), principal acheteur d’inventaires TV aux Etats-Unis, s’est engagé à tester la
mesure régionale de ComScore pour 90% de ses négociations. Pour rappel, WPP est
actionnaire à hauteur de 19,2% de l’institut de mesure.

Nielsen à nouveau sous la pression des networks US

En août 2009, la plupart des networks américains (NCBU, Time Warner, News Corp.,
Viacom, CBS, Discovery et Disney), plusieurs annonceurs de poids (Procter & Gamble,
AT&T et Unilever) et certaines agences média (GroupM et Starcom MediaVest) avaient
constitué un consortium pour pousser Nielsen à accélérer la mise au point et le lancement
d’une mesure multiplateforme globale.

Alors que l’institut va – enfin – répondre à ces attentes avec sa mesure TCR, NBC Universal
exprime publiquement ses doutes sur la méthodologie de l’outil et milite pour retarder son
lancement. Selon Linda Yaccarino, Présidente des revenus publicitaires et partenariats
clients de NBCU, l’outil « dans sa forme actuelle manque de cohérence et de transparence,
demandée par le marché et attendue de Nielsen » et n’est pas prêt. Cette opinion est
partagée par d’autres groupes audiovisuels tels Fox Network Group et Viacom. Si Nielsen
rejette ses accusations, il ne peut se mettre à dos ces principaux clients. Ainsi, il a accepté
non seulement de décaler de quelques mois l’officialisation de TCR qui se fera au
printemps, mais également de laisser les networks choisir quelles données seront
transmises aux agences lors de la phase de test de TCR initiée en janvier.

[1] Opérateur satellite entré dans le giron de l’opérateur télécom en juillet 2015 pour
49Mds$.
[2] Initialement offre triple-play de AT&T.
[3] Cf. 210 marchés TV régionaux.

Explicite en phase de démarrage

Une cinquantaine de journalistes, pour la plupart issus d’iTélé, se sont regroupés
autour d’une association baptisée « Journalistes associés » afin de créer un
nouveau média d’information : Explicite. Diffusé exclusivement sur Internet par le
biais des réseaux sociaux depuis vendredi, NPA Conseil dresse son premier bilan
une semaine après la création de ses comptes.

En une semaine, Explicite a créé une communauté de fans de 55 106 personnes (20 207 sur
Facebook / 34 899 sur Twitter), dépassant ainsi Les Jours constitué d’anciens journalistes
de Libération, qui cumule 37 925 abonnés (13 868 sur Facebook / 24 057 sur Twitter) et
Brut, média dédié à la vidéo créé par Renaud Le Van Kim et Guillaume Lacroix (49 850
abonnés dont 41 200 sur Facebook). Ces nouveaux médias restent cependant encore très
loin derrière les 4 chaînes info qui dépassent toutes le million d’abonnés cumulés.

Quant aux interactions suscitées par les deux actualités principales de la semaine dernière,
Explicite a engendré un total de 6265 interactions pour l’investiture de Donald Trump et
3132 pour les résultats des Primaires du PS. Un score qui surpasse celui de Brut et Les
Jours mais encore loin derrière les chaînes info traditionnelles qui suscitent davantage
d’engagements.

D’un point de vue éditorial, Explicite utilise principalement la vidéo, et plus
particulièrement Periscope et Facebook Live pour rendre compte de l’actualité en temps
réel. Des vidéos plus courtes et montées sont également postées, alimentant ainsi les
différents comptes réseaux sociaux d’Explicite. Ainsi en une semaine, 29 vidéos ont été
publiées sur le compte Facebook d’Explicite dont 7 Facebook Live. En revanche, seulement
9 vidéos ont été postées sur YouTube, aucune ne reprenant les Live postés sur les autres
réseaux sociaux.
En outre, un partenariat a été conclu avec Yahoo afin que la plateforme américaine puisse
relayer sur ses supports les différents contenus audiovisuels du collectif des « Journalistes
associés ». En effet, les vidéos produites par Explicite seront prochainement relayées par le
site Yahoo! Actualités ainsi que sur mobile et tablette. En revanche, la firme américaine ne
prévoit pas de rémunérer le nouveau média mais uniquement de leur offrir sa visibilité, ni
d’y investir prochainement. En attendant, Explicite a lancé une campagne de crowdfunding
visant à récoler 150 000 euros en 35 jours afin d’assurer le fonctionnement du média au
moins pendant 6 mois.

Ce que les réseaux sociaux nous disent déjà
de l’élection présidentielle.

Les campagnes Obama puis Trump nous y ont habitué, et l’élection présidentielle française
ne devrait pas faire exception : les réseaux sociaux y joueront un rôle essentiel, si ce n’est
                            e
déterminant. Alors que le 2 tour de la Primaire Citoyenne complètera ce dimanche 29 le
cast des principaux candidats, l’examen de leur empreinte numérique est riche
d’enseignements sur l’état des forces, comme sur le vent plus ou moins porteur dont
bénéficient les campagnes des uns et des autres.

Au 24 janvier, François Fillon, Benoit Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc
Mélenchon et Manuel Valls totalisaient près de 6 millions et demi d’abonnés sur les
principaux réseaux (Dailymotion, Facebook, Instagram, Twitter et YouTube). Quelques
60 000 nouveaux abonnés sont venus élargir leurs communautés au cours de la semaine du
17 au 24 janvier et les 800 messages ou vidéos qu’ils ont publiés ont suscité plus de
700 000 interactions (likes, shares, comment, RT…) et recueilli près de 4,5 millions de
vues.

     Un impact réel pour la Primaire Citoyenne… et un leadership confirmé de
     Benoit Hamon sur Manuel Valls

Les deux finalistes de la Primaire Citoyenne représentent à eux seuls plus de 40% de ces
recrutements, confirmant son effet (au moins faiblement) mobilisateur. Mais les gains sont
très inégalement partagés : 20 500 nouveaux abonnés pour Benoit Hamon et… 3 300 pour
Manuel Valls.

L’examen de l’écho obtenu par leurs publications respectives (180 environ pour l’ex-
Premier ministre comme pour l’ancien ministre de l’Education) confirme la tendance :
115 000 interactions et plus de 600 000 vues pour les vidéos de Benoit Hamon, entre le 17
et le 24 janvier, contre 40 000 et 225 000 pour Manuel Valls.
Un effet Macron qui reste à affirmer

Dans l’attente des reclassements qui pourraient suivre la désignation du candidat
socialiste, et de la dynamique qui pourrait en résulter pour le fondateur d’En Marche, la
mobilisation qu’il suscite sur les réseaux sociaux demeure largement en-deçà des scores
qu’il affiche dans les sondages d’opinion : 5e place seulement parmi les 6 dirigeants
étudiés, en terme d’abonnés à ses différents comptes (575 000) comme de vues générées
par ses vidéos (290 000), et même le 6e rang pour le volume d’interactions suscités par ses
publications (35 000).

     Le poids tangible des extrêmes

Symétriquement, les performances de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen dans les
environnements numériques semblent confirmer le vent porteur qui souffle pour les
extrêmes : avec, respectivement, 1,7 et 2,5 millions d’abonnés, le candidat de la France
insoumise et la présidente du Front National pèsent pour près des deux tiers des
communautés fédérées par les candidats ; même proportion concernant le nombre de
vidéos vues (1,4 million pour Jean-Luc Mélenchon et 1 million pour Marine Le Pen), et
score approchant sur les volumes d’interactions enregistrées (55%).

Primaire de la Droite vs Primaire de la
Gauche : quelles performances d’audience ?

Alors que le face-à-face entre Benoît Hamon et Manuel Valls se tiendra ce jeudi,
simultanément sur TF1 et France 2, NPA Conseil s’intéresse aux performances des
débats des deux campagnes des Primaires et des soirées électorales des premiers
tours sur les deux chaînes historiques.

Les débats

 Source : NPA Conseil sur données Médiamétrie / Audience veille

On observe un retrait considérable entre les débats ayant animé le premier tour de la
Droite et ceux de la Gauche. En effet, ce sont près de 2 millions de téléspectateurs de
moins qui ont suivi les échanges du mois de janvier pour un retrait de 8 points de PdA. La
baisse se ressent sur l’ensemble de cibles, notamment sur les seniors (-10,1 pts) et les
CSP+ (-9,1 pts).

      ers
Les 1       tours

 Source : NPA Conseil sur données Médiamétrie / Audience veille
Dimanche sur France 2, Laurent Delahousse animait la soirée spéciale Primaire : le
premier tour. En réunissant 3,1 millions de téléspectateurs pour 11,8% de PdA, l’émission
s’est affichée en net retrait comparé à celle du premier tour de la Droite et du Centre le 20
novembre dernier (-1,4 million de téléspectateur et -5,9 pts de PdA). À noter la solide
concurrence dimanche dernier, TF1 diffusant Bienvenue chez les Ch’tis et réunissant plus
de 8,6 millions de téléspectateurs pour 34,6% de PdA. Le film a permis à la chaîne
d’enregistrer sa deuxième meilleure performance sur la case cette saison, derrière Qu’est-
ce qu’on a fait au bon Dieu à 10,6 millions de tvsp pour 40,8% de PdA (diffusé en face de la
soirée électorale du Second Tour de la Primaire de la Droite le 27 novembre). Pour rappel,
la soirée sur Second tour sur France 2 avait réuni 3,7 millions de téléspectateurs pour
13,7% de PdA.

SVOD : en un an la transformation de Zive en
SFR Play

Après un an d’existence, le service SVoD Zive a été renommé SFR Play. Au-delà
d’un simple changement de nom, l’offre de contenus du service s’est
métamorphosée en un an. Lancé avec à peine 500 titres d’une qualité inégale, SFR
Play est devenu en un an une offre bien plus attractive avec un catalogue de près
de 1 300 titres dont désormais une part importante d’œuvres françaises.

Un catalogue qui a doublé depuis son lancement

Le catalogue du service de SVoD de SFR a plus que doublé depuis son lancement et ce tant
en nombre de titres qu’en nombre d’épisodes. Sur la seule année 2016, Zive a augmenté la
taille de son catalogue de 770 titres, représentant plus de 4500 épisodes
supplémentaires, soit une hausse de 149% du nombre de titres et de 91% du nombre
d’épisodes. Parmi tous les services SVoD disponibles en France c’est SFR Play qui a de loin
le plus enrichi son offre en 2016 alors même que la dynamique reste très forte pour la
majorité des services concurrents[1]. En particulier, le service a accentué ses efforts au
cours du dernier trimestre et ajouté plus de 400 titres depuis fin octobre qui correspond au
moment de son changement de nom.

      Evolution trimestrielle du catalogue de SFR Play depuis janvier 2016[2]

                     Source : Baromètre de l’offre SVoD – NPA Conseil

SFR a enrichi le catalogue de son service d’une grande variété de programme avec l’ajout
de depuis janvier 2016 de 31 séries TV, 53 séries jeunesse, près de 150 titres découverte
et surtout 540 films. Ainsi, si SFR a beaucoup communiqué sur le lancement de ses séries
exclusives au cours des derniers mois (Médicis et Sirènes), le groupe a pourtant concentré
ses efforts sur le cinéma et sur les programmes « découvertes » (Autres) puisque le volume
de titres de ces deux catégories a plus que doublé au cours de l’année 2016. Cependant, si
le nombre d’ajouts de séries TV et jeunesse a été moindre, ces deux catégorie dominent
toujours le catalogue en volume par épisodes.

 Evolution du catalogue de SFR Play par catégories de programmes depuis janvier
                      2016 / Structure actuelle du catalogue

                     Source : Baromètre de l’offre SVoD – NPA Conseil

Le cinéma, priorité de SFR Play

Le volume de films disponible sur SFR Play a plus que doublé depuis son lancement
passant de 350 titres à plus de 900 aujourd’hui. Cette croissance de l’offre de films en
volume s’est en outre accompagnée d’un gain en qualité. Lors de son lancement l’offre de
Zive était très majoritairement composée de titres américains issus du catalogue de
Miramax. SFR a progressivement amélioré la qualité de son catalogue en travaillant avec
un plus grand nombre de partenaires. Aujourd’hui outre Miramax, les principaux
partenaires de SFR Play sont Warner Bros, Pathé et Disney. Warner notamment est
devenue un partenaire clé de SFR Play avec plus de 200 films au catalogue dont plusieurs
grandes franchises du studio (Rocky, Batman, l’Arme Fatale….). Pathé de son côté est le
premier partenaire français de SFR Play et au cours des dernier mois SFR a ajouté près
d’une centaine de films du studio parmi lesquels des classique comme Tchao Pantin,
Germinal ou Un homme et une femme.

La constitution d’une offre conséquente de films français est d’ailleurs une des évolutions
les plus notables de SFR Play depuis son changement de nom. En effet, alors qu’il y a un an
les films français représentaient moins de 1% de son catalogue de films, ils en représentent
aujourd’hui plus d’un quart. Au cours de l’année écoulé le service a ainsi ajouté plus de 240
films français dont près de 200 au cours des deux derniers mois. Cette augmentation du
nombre d’œuvres françaises permet à SFR de progresser rapidement vers le respect des
quotas SMAD d’œuvres européennes et d’œuvres d’expressions françaises. Mais avec 33%
de films européens[3] et 26% de films français, il reste encore du chemin à parcourir pour
atteindre des quotas de 60% d’œuvres européennes et de 40% d’œuvres d’expressions
françaises dans la partie cinéma du catalogue. Cependant, avec ces ajouts, SFR Play se
rapproche désormais de CanalPlay qui propose 42% de films européens et 27% de film
français et a déjà largement dépassé Netflix qui propose seulement 20% de films
européens et 10% de films français.

Répartition par nationalité des films de cinéma disponibles sur SFR Play en Janvier
                                        2017

                     Source : Baromètre de l’offre SVoD – NPA Conseil
[1] A titre de comparaison, Netflix et CanalPlay les deux autres services ayant le plus
enrichi leurs offres ont vu leur volume de catalogue progresser de respectivement 3 900 et
2 600 épisodes en 2016.

[2] Le relevé du catalogue de SFR Play de janvier 2017 présenté ici a été effectué le 9
janvier. Les relevés pour les autres mois ont été effectués entre le 26 et le 31 de chaque
mois.

[3] Ce calcul inclut les œuvres françaises et les œuvres issus d’autres pays européens

Studio71 : alliance européenne pour créer un
leader mondial de la vidéo digitale

TF1 vient de prendre une participation minoritaire dans le réseau multi-chaînes
(MCN) allemand Studio71. Cette opération intervient dans le cadre d’un
rapprochement plus large entre ProsiebenSat.1, Mediaset et TF1 autour du réseau
Studio71 pour en faire un des leaders de la vidéo digitale dans le monde.

Une alliance européenne autour du MCN Studio71

Le groupe TF1 a annoncé jeudi dernier qu’il avait acquis 6,1% du capital du réseau multi-
chaînes Studio71, propriété de l’allemand ProsiebenSat.1. Le montant de l’opération est
estimé à un peu plus de 27 millions d’euros, valorisant Studio71 à 400 millions d’euros soit
à un niveau équivalent à celui de certains grands MCN américains. Cette opération s’est
cependant effectuée dans le cadre d’une opération plus large de rapprochement entre les
groupes TF1, Mediaset et ProsiebenSat.1. En effet, en parallèle de l’investissement de TF1,
le groupe italien Mediaset a également acquis 5,5% de Studio71. L’opération conjointe de
TF1 et Mediaset a donc conduit au rachat de 11,6% du capital de Studio71 pour un
montant de 53 millions d’euros. ProSeiebenSat.1 reste néanmoins actionnaire majoritaire
du réseau avec 70% des parts. Enfin, ProsiebenSat.1 devrait prendre prochainement une
participation minoritaire dans le réseau multi-chaînes français Finder Studios dont TF1 est
l’actionnaire majoritaire.

L’objectif final de ce rapprochement entre trois des plus grands groupes audiovisuels
européens est de créer à partir de Studio71 un des leaders mondiaux de la vidéo digitale
premium. L’investissement de TF1 et Mediaset a été présenté comme un moyen pour le
réseau de financer de nouveaux contenus premiums et surtout de s’étendre à de nouveaux
territoires, en particulier en France et en Italie grâce à ses nouveaux partenaires. En
France, Studio71 va ainsi s’appuyer sur Finder Studios et son réseau de talents déjà
existant pour renforcer sa présence dans l’Hexagone. Dans les prochains mois, Finder
Studios devrait même changer de nom pour s’appeler Studio71 France. En Italie, Mediaset
devrait de son côté lancer son propre MCN sous la marque Studio71. Sur les deux
territoires, les groupes TF1 et Mediaset ont également annoncé que les contenus de
Studio71 seraient complétés par des contenus issus des programmes télévisés les plus
populaires des deux groupes.

Pour TF1, cette alliance devrait permettre au groupe de développer son activité numérique
dans le but de devenir « un acteur référent de la vidéo online » en France. En particulier,
selon Olivier Abecassis, le groupe a pour objectif « d’aller chercher un complément
d’audience sur de nouvelles plateformes » auprès des millenials. La prise de participation
dans Studio71, s’insère donc dans l’offensive plus large du groupe en direction de cette
classe d’âge et fait suite notamment au rachat le mois dernier de MinuteBuzz. Le groupe
peut déjà s’appuyer sur les succès de Finder Studios mais Studio71 dispose d’atouts
indéniables pour accélérer son développement.

Studio71 : leader européen des MCN

Studio71 est un réseau multi-chaînes très complet et qui a enregistré une très forte
croissance en seulement quelques années. Créé en septembre 2013 par SevenOne, régie
digitale du groupe ProSiebenSat.1, Studio71 a d’abord été conçu comme un réseau de
talents capable de recruter de jeunes créateurs en Allemagne afin d’alimenter à la fois un
réseau de chaînes YouTube et MyVideo la plateforme de vidéo digitale du groupe
ProsiebenSat.1. Si à son lancement le réseau ne comptait que 80 chaînes, il s’est développé
de façon exponentielle notamment à l’international grâce au rachat du MCN américain
Collective Digital en juillet 2015. Le réseau a également su diversifier ses activités à
l’intérieur et à l’extérieur de l’écosystème YouTube. Aujourd’hui, si Studio71 a toujours
pour activité principale la gestion de son réseau de talents sur YouTube, le réseau a
également une activité de production directe de contenus mais également une activité de
services grâce à différents outils de gestion de l’audience et de la monétisation.

Sur YouTube, Studio71 est un des leaders mondiaux des MCN. Selon Social Blade, au cours
des trente derniers jours écoulés[1], Studio71 a été le cinquième réseau multi-chaînes
mondial avec près de 7,5 milliards de vidéos vues. Le réseau Studio71 est d’ailleurs un
réseau très qualitatif puisqu’il réunit 525 millions d’abonnés pour un peu moins de mille
chaînes affiliées soit plus de 500 000 abonnés par chaîne en moyenne[2]. Studio71 s’est
donc développé essentiellement en sélectionnant avec soin un petit nombre de créateurs
talentueux pour développer leurs chaînes ou même en créer de nouvelles avec eux. Ce
modèle de développement implique que les créateurs de ce réseau bénéficient d’un soutien
direct à la production sans commune mesure avec d’autres MCN. Les chaînes les plus
populaires de son réseau (Family Fun Pack, Webs & Tiarras, Roman Atwoods ou encore
The Richest) génèrent toutes plusieurs centaines de millions de vidéos vues par mois.

Le groupe est aujourd’hui très présent en Allemagne mais a su bien s’implanter sur le
territoire américain qui est devenu de loin son premier marché. Ainsi, les chaînes YouTube
allemandes[3] de Studio71 ne représentent plus que 9% des vidéos vues et 11% du nombre
d’abonnés du réseau[4]. A l’inverse, les chaînes américaines représentent plus des deux-
tiers des vidéos vues du réseau et également plus des deux tiers de ses abonnées. En
dehors de ces deux pays, l’audience de Studio71 est plus limitée et notamment en France.
En effet, les chaînes françaises du groupe n’ont généré que 7,7 millions de vidéos vues au
cours des 30 derniers jours pour 628 000 abonnés. Le nombre moyen d’abonnés par chaîne
en France est d’ailleurs plus faible que pour le reste du groupe avec 128 000 abonnés en
moyenne. Par conséquent, le rapprochement avec Finder Studios devrait permettre
d’améliorer la position du groupe dans l’Hexagone.

Finder Studios : futur Studio71 France

Fi nder Studios est un MCN français spécialisé dans le Lifestyle (beauté et cuisine) et
l’humour. Depuis que TF1 est actionnaire majoritaire du réseau, Finder Studios dispose
d’un accord de partenariat avec TF1 Publicité qui commercialise les différentes offres de
Finder Studios (espaces, sponsoring, brand-content…). En outre, TF1 distribue de
nombreux contenus Finder sur MyTF1. Finder Studios est d’une importance stratégique
pour le groupe TF1 qui n’a pas développé de MCN interne et qui a fait le choix de ne pas se
développer sur YouTube pour se concentrer sur ses propres plateformes. Finder Studios
produit lui-même certains contenus numériques en collaboration avec certains membres de
son réseau. En outre, Finder a une activité de gestion de réseau et propose la plupart des
outils et services inhérents à cette activité. Le réseau n’a pas d’activité de régie publicitaire
du fait de son partenariat avec TF1 Publicité.

Finder opère sur YouTube, Dailymotion et MyTF1. Sur YouTube le réseau gère 80 chaînes.
Le réseau est très sélectif et opère essentiellement des chaînes de qualité avec un grand
nombre d’abonnés. 59 chaînes sur 80 ont plus de 100 000 abonnés. En France, les chaînes
YouTube gérées par Finder Studios ont généré au cours des 30 derniers jours 217 millions
de vidéos vues pour 33 millions d’abonnés.

 Principales chaînes YouTube françaises de Finder Studios par nombre d’abonnés
                                 en aout 2016

                        Source : NPA Conseil sur données Wiztracker

[1] Entre le 17 décembre 2016 et le 16 janvier 2017

[2] Un niveau très élevé. A titre de comparaison dans l’écosystème YouTube français, les
réseaux les plus performants en termes d’abonnés par chaîne comme Finder Studios ou le
MCN Canal+ réunissent en moyenne 400 000 abonnés par chaîne

[3] Sont prises en compte ici les chaînes enregistrées par leurs créateurs auprès de
YouTube comme de nationalité allemande

[4] Sur données Wiztracker au cours des 30 derniers jours
L’audience de la radio en novembre-
décembre 2016

RTL toujours en tête des généralistes, France Inter continue sa progression

    La station de la rue Bayard (pour quelques mois encore avant de déménager à
    Neuilly), RTL, reste largement leader des généralistes, suivie par France Inter. A
    noter que France Info passe devant Europe 1 sur cette période. Cette dernière est
    rejointe par RMC.

NRJ, troisième radio de France mais en chute

    NRJ est en net recul par rapport à novembre-décembre 2015 et perd 1 point d’AC.
    Sur la même période analysée, seules les radios Nostalgie et Virgin Radio sont en
    progression.

Source : NPA sur données Médiamétrie.
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