GUIDE PRATIQUE SUR LA COMMERCIALISATION PAR TÉLÉPHONE DES CONTRATS D'ASSURANCES - OCTOBRE 2020 - Planete CSCA
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SOMMAIRE PARTIE 3 PARTIE 5 03 PRÉAMBULE 10 FOCUS 22 ANNEXES 11 Loi Naegelen 23 Modèle de Lettre de bienvenue PARTIE 1 13 BLOCTEL 24 Mémento des bases réglementaires 04 INTRODUCTION 14 Le devoir de conseil 25 Et demain... L’avenir est entre vos 04 Champ d’application 15 Les informations précontractuelles mains 05 Contexte 16 Le support durable 06 Fondements du métier d’intermédiaire 16 La signature électronique d’assurances 17 Le droit à renonciation PARTIE 2 PARTIE 4 07 SCHÉMAS DE LA VENTE À DISTANCE 18 LES PRATIQUES COMMERCIALES 08 Ventes à des consommateurs demandeurs TROMPEUSES ET AGRESSIVES ET 09 Ventes à des prospects « à froid » LES SANCTIONS DE L’ACPR 2 Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
PRÉAMBULE La commercialisation par téléphone des contrats L’Avis a reçu un accueil favorable de la quasi-totalité des d’assurances et plus spécifiquement le démarchage membres du CCSF, dont PLANETE CSCA, ce qui renforce la téléphonique est un sujet sensible qui fait l’objet d’une position obtenue dans le cadre de ce dialogue de place. attention particulière des autorités (ACPR, DGCCRF, CNIL), Malgré cette dénomination plutôt trompeuse, les dispositions car ces dernières ont constaté de nombreux manquements contenues dans ce texte s’imposent aux professionnels, qui à la réglementation, et parfois des pratiques commerciales ont tout intérêt à s’y conformer. Un délai de 6 mois a été dites « agressives et trompeuses ». donné jusqu’à la fin du premier semestre 2020 pour que les Le CCSF (Comité Consultatif du Secteur Financier) a acteurs puissent adapter leurs pratiques commerciales. adopté le 19 novembre 2019 un avis1 sur le démarchage Ce guide pratique a pour principaux objectifs : téléphonique en assurances à l’égard des consommateurs d’accompagner nos courtiers adhérents dans la faisant l’objet d’un appel téléphonique non sollicité (appel compréhension de la règlementation et des enjeux, à froid). d’alerter les cabinets de courtage sur ce modèle de Cet avis liste un certain nombre de pratiques à proscrire dont distribution strictement encadré et observé par les autorités. l’interdiction pour le téléconseiller de renseigner le code SMS Ne pas être en conformité expose les professionnels à de car cela ne vaut ni consentement ni signature. lourdes sanctions. À noter qu’au-delà du périmètre de l’Avis du CCSF, cette pratique est fortement déconseillée pour des raisons de validité juridique et ce quelles que soient les modalités de distribution (consommateurs « demandeurs » notamment). 1 https://www.ccsfin.fr/sites/default/files/medias/documents/ccsf_avis_demarchage_19novembre-2019.pdf Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances 3
PARTIE 1 INTRODUCTION CHAMP D’APPLICATION Les informations présentes dans ce guide concernent tous les contrats d’assurances commercialisés par téléphone
ENVIRONNEMENT DE CONTRÔLE Atteinte à la sécurité des données CONTEXTE ET MAUVAISES PRATIQUES des clients : - CNIL décision du 18 juillet 20194 Ainsi, l’ACPR, la DGCCRF et la CNIL (180 000€). effectuent fréquemment des contrôles et En synthèse, les autorités de contrôles sanctionnent les courtiers ne respectant de la profession constatent : pas ces règles [cf. Les pratiques Des pratiques commerciales agres- commerciales trompeuses et agressives sives en hausse en matière de vente RÉGLEMENTATION et les sanctions ACPR, page 18] : à distance (VAD), et notamment APPLICABLE Manquement au dispositif Bloctel : dans la distribution d’assurances ; - DGCCRF décision du 18 février 2020 Un non-respect du cadre réglemen- À l’heure actuelle, la commercialisation (30 000 euros). taire spécifique de la VAD par les dis- CONTEXTE par téléphone implique le respect de tributeurs, relatif notamment aux in- POLITIQUE - DGCCRF décision du 25 août 2020 diverses législations et notamment du : formations précontractuelles ; (16 500 euros pour : avoir appelé Code de la consommation qui Une difficulté pour les autorités de Très régulièrement la presse, les repré- des personnes inscrites sur la liste précise dans quelles conditions il est contrôle à éradiquer le phénomène : sentants politiques et les associations d’opposition au démarchage possible d’appeler un prospect problèmes de ressources et d’identifi- de consommateurs se font l’écho de dénommé BLOCTEL dans le cadre [cf. BLOCTEL, Page 13]; cation des acteurs déviants, notam- la lassitude, voire même de l’exaspé- de démarchages téléphoniques ; Code des assurances qui impose la ment des plateformes de démar- ration des consommateurs quant à la n’avoir pas fait expurger ses listes fourniture d’un certain nombre chage « offshore ». vente à distance, et notamment à la de prospects dans le cadre du d’informations avant la souscription prospection téléphonique. dispositif BLOCTEL). et offre des droits spécifiques aux Non-respect des obligations en ma- À cette occasion, certains acteurs du assurés [cf. Memento réglementaire, tière d’information précontractuelle secteur de l’assurance sont cités et page 24] ; dans le cadre de la commercialisa- considérés comme de mauvais élèves. RGPD qui encadre tous les traitements tion par téléphone : Cela a amené le gouvernement et de données personnelles. - ACPR décision du 22 décembre 1 https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/ les associations de consommateurs à Par ailleurs, le CCSF (Comité Consultatif 20161 (100 000 euros) ; media/2017/09/08/20161226-no201509-decision- s’emparer du sujet et à vouloir renforcer du Secteur Financier) a adopté santiane.pdf l’encadrement de ces pratiques. La récemment un avis sur le démarchage - ACPR décision du 15 mai 20192 2 https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/ loi NAEGELEN promulguée le 24 juillet téléphonique en assurance à l’égard (20 000 euros) ; media/2019/05/20/190517_decision_provitalia.pdf 3 https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/ 2020 a modifié les règles concernant des consommateurs faisant l’objet - ACPR décision du 28 février 20203 media/2020/03/04/200304_decision_viva_conseil. le démarchage téléphonique afin d’un appel téléphonique non sollicité (Blâme et interdiction de commer- pdf de responsabiliser davantage les (appel à froid) [cf. Ventes à des cialiser des contrats d’assurances 4 https://www.legifrance.gouv.fr/affichCnil. do?id=CNILTEXT000038810992 intervenants. [voir page 11]. prospects « à froid », page 9]. pendant 2 mois). Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances 5
FONDEMENTS DU MÉTIER D’INTERMÉDIAIRE Le devoir de conseil du courtier [voir page 14]. D’ASSURANCES Le courtier d’assurances agit par principe en qualité de mandataire du client et doit donc agir au mieux de ses intérêts. Les agents généraux d’assurances Personnes physiques ou personnes morales, titulaires Il a été, dès 1964, érigé par la jurisprudence en un d’un mandat ou chargées à titre provisoire pour « guide sûr et un conseiller expérimenté » faisant une durée de deux ans au plus non renouvelable ainsi du devoir de conseil, l’essence même du des fonctions d’agent général d’assurance. Ces métier de courtier. Conformément à l’article L. 511-1 du Code des personnes exercent la distribution selon les modalités Ce devoir de conseil a par la suite été assurances, est un intermédiaire d’assurance toute mentionnées au a du II de l’article L. 521-2 du Code sensiblement enrichi par la jurisprudence de la personne physique ou morale qui remplit les deux des assurances. Cour de cassation en affirmant notamment qu’il conditions suivantes : devait être prodigué tout au long de la vie du Elle exerce une activité de distribution d’assurance Les mandataires d’assurances contrat. au sens du I de l’article L. 511-1 du Code des Personnes physiques non salariées et personnes En 2002 la Directive relative à l’intermédiation assurances morales autres que les agents généraux d’assurance, en assurances (DIA) érige au rang d’obligation Elle exerce cette activité contre rémunération. mandatées à cet effet par une entreprise légale ce devoir de conseil. En pratique, cela En France, quatre catégories d’intermédiaires d’assurance. Ces personnes exercent leur activité s’est traduit par une obligation de conseil lors de d’assurances sont autorisées à exercer, à savoir : selon les modalités mentionnées au a ou b du II de la souscription et une obligation de suivi du client l’article L. 521-2 du Code des assurances. tout au long de la vie du contrat d’assurance. Les courtiers d’assurances Personnes et sociétés immatriculées au registre Les mandataires À l’heure où de nouveaux acteurs du web du commerce pour l’activité de courtage d’intermédiaires d’assurances apparaissent sur le marché (GAFAM), ce devoir d’assurance. Ces personnes exercent la distribution Personnes physiques non salariées et personnes de conseil constitue la véritable valeur ajoutée selon les modalités mentionnées aux b ou c du II de morales mandatées par un courtier, un agent général du courtier et un moyen de différenciation vis-à- l’article L. 521-2 du Code des assurances. ou un mandataire d’assurance. vis de ces nouveaux acteurs. 6 Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
PARTIE 2 SCHÉMAS DE LA VENTE À DISTANCE
VENTES À DES CONSOMMATEURS (PROSPECTS OU CLIENTS) DEMANDEURS Ces ventes ne font pas partie du périmètre de l’Avis du CCSF. Néanmoins, il convient de tenir compte de certaines recommandations de l’Avis (notamment sur l’usage des SMS). ÉTAPE 1 ÉTAPE 2 ÉTAPE 3 ÉTAPE 4 ÉTAPE 5 PRÉSENTATION OBJET RECUEIL DES BESOINS INFORMATIONS CONCLUSION DU COURTIER DE L’APPEL ET EXIGENCES PRÉCONTRACTUELLES À DU CONTRAT COMMUNIQUER + ENVOI Décliner son identité : Information sur la Ensemble de Processus DES DOCUMENTS nom, numéro ORIAS nature commerciale questions permettant Signature classique et préciser son de l’appel. de conseiller le Énumérer les informa- (échanges papier). activité. Information sur prospect en fonction tions obligatoires. ou Indiquer le nom de l’enregistrement de ses besoins et Si accord formel du de ses exigences Choix de la signature l’assureur du produit de l’appel (le cas prospect (sur le nombre et de lui proposer électronique pour des présenté. échéant) et droit d’informations), ne un produit et des raisons probatoires. d’opposition. l’informer à ce stade garanties adaptés. que des : Éventuellement, mise Indiquer au consom- Éléments probatoires en place d’un espace mateur qu’il peut - montant de la prime, recueillis à conserver sécurisé permettant au s’inscrire gratuitement - durée minimale de (signature de la client d’avoir ses docu- sur la liste d’opposition contrat, Fiche Information et ments à disposition à au démarchage télé- - droit de renonciation. Conseil). tout moment. phonique. À noter, que bien qu’en dehors du périmètre de l’Avis, il est fortement déconseillé pour des raisons de validité juridique que le téléconseiller entre le code sms à la place du client. 8 Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
1er appel « à froid » VENTES Présentation du distributeur Objet de l’appel À DES PROSPECTS Indiquer au consommateur qu’il peut s’inscrire « À FROID » gratuitement sur la liste d’opposition au démarchage téléphonique Proposition de poursuivre la communication Processus de vente recommandé dans l’Avis du CCSF du 19 novembre 2019 Accord du prospect pour poursuivre la communication Refus du prospect de Processus d’intermédiation poursuivre la communication Fin de l’appel et du Recueil de besoin / conseil démarchage téléphonique Présentation des principales caractéristiques produit Rappel du droit de renonciation Fixation d’un RDV pour 2e appel Demande prospect des éléments pour en vue de la souscription souscription autonome à distance Fin de l’appel Communication des informations précontractuelles + proposition de contrat + FIC *par courriel : vérification préalable de la validité de l’adresse électronique du prospect et vérification de la réception du courriel. 2e appel Interdiction pour le téléconseiller A minima 24 h après réception de Réception du consentement du prospect d’entrer le code sms à la place la documentation précontractuelle Écrit obligatoire : papier ou dématérialisé du client Lettre de bienvenue Date de conclusion et prise d’effet du contrat Droit de renonciation Coordonnées service réclamations Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances 9
PARTIE 3 FOCUS
La loi Naegelen Les principaux points issus La loi n°2020-901 (dite « loi Naegelen ») promulguée le 24 juillet de la loi Naegelen sont : 2020 vise à encadrer le démarchage téléphonique et à lutter contre les appels frauduleux. L’ensemble des obligations issues L’instauration d’une nouvelle obligation d’information (article L221-16 de ladite loi sont entrées en application. du Code de la consommation) : le professionnel qui contacte un consommateur par téléphone doit notamment indiquer au Rappelons tout d’abord que l’objectif initial de différents acteurs consommateur qu’il peut s’inscrire gratuitement sur la liste d’opposition (associations de consommateurs notamment) était d’aboutir à au démarchage téléphonique prévue à l’article L. 223-1 s’il ne souhaite une loi instaurant l’interdiction pure et simple du démarchage pas faire l’objet de prospection commerciale par cette voie. téléphonique. La modification du périmètre de « l’exception client » : l’article L223-1 Ce point a d’ailleurs été évoqué à plusieurs reprises dans le cadre du Code de la consommation interdit aux professionnels de démarcher des discussions relatives à la loi Naegelen. Notre secteur a toutefois téléphoniquement un consommateur inscrit sur la liste « Bloctel ». réussi à maintenir la possibilité de recourir au démarchage Avant la loi Naegelen, le Code de la consommation prévoyait téléphonique (sous réserve bien entendu du respect des règles une exception à ce principe en cas de « relations contractuelles applicables). préexistantes ». À noter que ce n’est pas le cas pour tous les secteurs puisque la loi Avec la loi Naegelen, cette exception a été modifiée et concerne Naegelen a établi une interdiction de principe de la prospection désormais les « sollicitations intervenant dans le cadre de l’exécution commerciale par voie téléphonique par des professionnels d’un contrat en cours et ayant un rapport avec l’objet de ce contrat, d’équipements et de travaux destinés à des logements et y compris lorsqu’il s’agit de proposer au consommateur des produits permettant la réalisation d’économie d’énergie ou la production ou des services afférents ou complémentaires à l’objet du contrat en d’énergie renouvelable. cours ou de nature à améliorer ses performances ou sa qualité ». Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances 11
L’instauration d’une obligation de respecter les jours Le renforcement des dispositions demandées par et horaires ainsi que la fréquence auxquels le l’ARCEP : l’article 10 de la loi Naegelen impose L’instauration d’une nullité du contrat conclu démarchage téléphonique autorisé dans le cadre notamment aux opérateurs d’empêcher l’émission, en violation de la règlementation : l’article de l’article L223-1 alinéa 2 peut être effectué (sur ce par leur client utilisateur final situé en dehors du L223-1 du Code de la consommation prévoit point nous sommes dans l’attente de la publication territoire de l’Union européenne, d’appels et de que « tout contrat conclu avec un du décret). messages présentant comme identifiant d’appelant consommateur à la suite d’un démarchage L’instauration à l’article L223-1 du Code de la des numéros issus du plan de numérotation établi téléphonique réalisé en violation des consommation, d’une obligation pour le par l’autorité. dispositions du présent article est nul ». professionnel de saisir l’organisme chargé de la Le renforcement du dispositif Bloctel et L’instauration d’une responsabilité du fait gestion de BLOCTEL afin de s’assurer de la conformité l’alourdissement des amendes administratives qui d’autrui : afin de responsabiliser l’ensemble des de ses fichiers de prospection : peuvent maintenant aller jusqu’à 375 000 euros. acteurs intervenant dans la chaine de - au moins une fois par mois s’il exerce à titre habituel distribution (et notamment les « donneurs une activité de démarchage téléphonique ; d’ordre »). La loi Naegelen (article L223-1 du - avant toute campagne de démarchage Code de la consommation) prévoit que « tout téléphonique dans les autres cas. professionnel ayant tiré profit de sollicitations L’instauration d’une obligation de respecter un commerciales de consommateurs réalisées par code de bonnes pratiques qui détermine les règles voie téléphonique en violation des dispositions déontologiques applicables au démarchage du présent article est présumé responsable du téléphonique. Ce code de bonnes pratiques, rendu non-respect de ces dispositions, sauf s’il public, est élaboré par les professionnels opérant démontre qu’il n’est pas à l’origine de leur dans le secteur de la prospection commerciale par violation ». voie téléphonique. 12 Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
BLOCTEL Chaque professionnel qui effectue Un professionnel peut par contre à BLOCTEL. Le démarchage télépho- du démarchage téléphonique confier à un prestataire le traitement nique reste autorisé en cas de sollici- doit interroger le service BLOCTEL du fichier. tations intervenant dans le cadre de avant la prise de contact avec le l’exécution d’un contrat en cours et Il existe plusieurs niveaux d’abonne- consommateur. ayant un rapport avec l’objet de ce ment à BLOCTEL qui dépendent du Par ailleurs avec la loi NAEGELEN tout contrat, y compris lorsqu’il s’agit de nombre de fichiers soumis à BLOCTEL professionnel doit saisir directement proposer au consommateur des pro- pour vérification. Mise en place le 1er juin 2016, la ou par le biais d’un tiers agissant pour duits ou des services afférents ou com- Le fichier soumis à BLOCTEL sera plémentaires à l’objet du contrat en liste d’opposition au démarchage son compte, l’organisme chargé de la traité afin d’extraire les fiches dont les cours ou de nature à améliorer ses per- téléphonique dénommée BLOCTEL gestion de BLOCTEL afin de s’assurer numéros de téléphone sont considérés formances ou sa qualité (article L.223-1 permet aux consommateurs de de la conformité de ses fichiers de comme utilisables par le professionnel. du Code de la consommation). s’opposer, par leur inscription à ce prospection : fichier, à la prospection commerciale au moins une fois par mois s’il exerce Il faut également garder en mémoire À noter que BLOCTEL ne concerne que par voie téléphonique. à titre habituel une activité de que la législation française reconnaît le démarchage téléphonique et exclut démarchage téléphonique ; à chacun le droit de s’opposer l’envoi de SMS et de courriels. Il est interdit à un professionnel, avant toute campagne de à l’utilisation ou la cession de ses Le professionnel ne respectant pas directement ou par l’intermédiaire démarchage téléphonique dans les données nominatives conformément toutes ces dispositions s’expose à des d’un tiers agissant pour son compte, autres cas. à la Loi Informatique & Libertés du 6 amendes administratives pouvant de démarcher téléphoniquement un Il est également interdit de louer ou janvier 1978 et au Règlement Général atteindre 375 000 euros (article L. 242-16 consommateur inscrit sur cette liste, de vendre des fichiers contenant de Protection des Données (RGPD du Code de la consommation). sauf lorsqu’il s’agit de sollicitations des données téléphoniques et les n°2016/679) du 25/05/2016 entré en intervenant dans le cadre de coordonnées de consommateurs vigueur le 25/05/2018. l’exécution d’un contrat en cours et ayant un rapport avec l’objet de inscrits à BLOCTEL. Si les appels persistent, la personne ce contrat, y compris lorsqu’il s’agit Un professionnel ne peut pas concernée peut déposer une de proposer au consommateur des demander à un prestataire de déclaration auprès de BLOCTEL qui la produits ou des services afférents ou contracter directement avec BLOCTEL transmettra à la DGCCRF si celle-ci est complémentaires à l’objet du contrat pour son compte : l’abonnement doit recevable. en cours ou de nature à améliorer ses être souscrit directement par chaque Il existe des exceptions à l’interdiction perfomances ou sa qualité. professionnel. au démarchage en cas d’inscription Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances 13
LE DEVOIR DE CONSEIL À noter que les obligations en termes de recueil En pratique, cela pourra se traduire par des questions des exigences et des besoins, et plus largement portant sur les revenus du client, sa capacité de devoir de conseil restent pleines et entières, d’épargne, sa situation professionnelle, l’éventuelle que la vente se fasse à distance ou en face à face. détention passée ou présente de produits d’épargne Si l’on s’intéresse aux décisions rendues par la et d’investissement etc. Commission des sanctions en matière de vente à Il a pu être reproché aux différents acteurs concernés, distance, nous constatons que les principaux griefs d’avoir établi un recueil des exigences et besoins Conformément aux articles L. 521-4 (disposition en matière de conseil portent sur : insuffisant voire inexistant. Concrètement, le client applicable à l’ensemble des contrats) et L. 522-5 Le recueil des exigences et des besoins ; n’était pas suffisamment questionné sur sa situation (exigences supplémentaires en ce qui concerne La motivation du conseil. personnelle, sur la détention d’un contrat similaire, les contrats capitalisation et certains contrats et plus particulièrement s’agissant de contrat avec d’assurance vie) du Code des assurances, le Le recueil faculté de rachat, sur sa situation financière. distributeur est débiteur d’un devoir de conseil à des exigences et besoins Les exclusions majeures d’un contrat (par exemple une l’égard du souscripteur éventuel. Il convient d’être particulièrement vigilant quant aux profession, une pratique sportive) doivent également Ce devoir de conseil se compose de deux niveaux : questions posées au souscripteur éventuel ainsi qu’à générer des questions envers le souscripteur éventuel Un premier niveau, socle commun et obligatoire à la retranscription de ses réponses. afin de s’assurer qu’il n’est pas concerné par une tous les contrats d’assurance : tout contrat conseillé En effet, le distributeur doit questionner le souscripteur de ces exclusions (Décision de la Commission des doit être cohérent avec les exigences et besoins du éventuel via des questions claires, précises et sanctions n°2019-05)1. souscripteur éventuel ; compréhensibles, afin de connaître sa situation et Cela signifie donc que les questions posées doivent Un second niveau facultatif : le service de donc d’évaluer ses exigences et besoins. bien entendu être en lien avec le contrat proposé. recommandation personnalisée, qui va s’inscrire Ces questions peuvent notamment porter sur la Enfin, il est important de prendre le temps nécessaire dans le prolongement du niveau 1 obligatoire. Ce situation personnelle du souscripteur, sur le bien pour connaître le souscripteur éventuel. Il a ainsi 2nd niveau étant une nouveauté issue de la DDA, il à assurer, ses exigences et besoins en matière en pu être retenu qu’en raison de l’insuffisance des n’a pas encore été évoqué dans les décisions couverture etc. questions posées aux clients et du peu de temps récentes de la Commission des sanctions de l’ACPR. Pour les contrats figurant à l’article L. 522-1 du Code des consacré à la connaissance de ceux-ci, la conclusion Le socle obligatoire à tous les contrats s’opère en trois assurances, des exigences supplémentaires trouvent du contrat intervenant en moyenne après 4 minutes grandes étapes successives : à s’appliquer. En effet, le distributeur pour apprécier le et 44 secondes de conversation, parfois dans des Le recueil des exigences et des besoins du risque présenté par le client, devra notamment axer conditions peu propices à l’échange d’informations, souscripteur éventuel ; ses questions sur sa situation financière, ses objectifs le distributeur n’était pas en mesure de préciser leurs La fourniture du conseil ; de souscription, ses connaissances et expérience en exigences et besoins (Décision de la Commission des La motivation du conseil. matière financière. sanctions n°2017-09)2. 14 Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
LES Les questions étant posées, il est nécessaire de retranscrire par La Commission des sanctions a pu reprocher aux différents acteurs INFORMATIONS écrit l’ensemble des réponses du de ne pas préciser les motivations PRÉCONTRACTUELLES souscripteur éventuel. ou lorsqu’elles étaient précisées, Sur ce point, il a pu être reproché aux d’utiliser des formules standardisées Outre les informations propres à la vente à distance figurant à l’article acteurs sanctionnés de ne retranscrire non complétées par des informations L. 112-2-1 du Code des assurances, l’intermédiaire doit également les besoins et exigences que de propres au client. En effet, l’utilisation remplir son obligation d’information prévue à l’article L. 521-2 du Code manière très lacunaire. Le recours à de formules génériques pour des assurances. des formules génériques identiques chaque contrat ne permet pas au souscripteur d’apprécier correctement « Lorsque la vente est réalisée par un intermédiaire, celui-ci doit en outre excluant toute personnalisation l’adéquation entre le besoin identifié fournir les informations prévues à l’article L. 520-1 du Code des assurances pour retranscrire les exigences et du souscripteur et le contrat proposé. (nouvel article L. 521-2 du Code des assurances) préalablement à la besoins est également condamné. conclusion des contrats, c’est-à-dire les informations liées à son identité À titre d’exemple, le recours à des À titre d’exemple, l’utilisation pour tous et à son degré d’indépendance vis-à-vis de ses partenaires assureurs. » classifications standardisées des les contrats commercialisés, d’une Attention, avec la loi NAEGELEN du 24 juillet 2020, l’intermédiaire est besoins telles que « faible, moyen, formule par laquelle est seulement débiteur d’une nouvelle obligation d’information : il doit Indiquer au fort, très fort » sur 4 grands postes de affirmé le caractère adéquat du produit consommateur dès le début de la conversation téléphonique qu’il soins, n’est pas suffisant pour fonder proposé, ne peut suffire à satisfaire peut s’inscrire gratuitement sur la liste d’opposition au démarchage un conseil personnalisé (Décision de la l’obligation de motivation du conseil et téléphonique. Commission des sanctions n°2015-09)3. de vérification de l’adéquation entre le besoin identifié du client et le contrat Par principe, les documents doivent être communiqués « en temps utile » Enfin, les réponses apportées par le proposé (Décision de la Commission avant la conclusion du contrat (L. 112-2-1 du Code des assurances). souscripteur éventuel doivent bien des sanctions n°2017-09)4. Par exception strictement encadrée, l’envoi peut se faire immédiatement entendu être prises en compte dans après la conclusion lorsque deux conditions cumulatives sont remplies : le cadre du conseil. Tel est le cas Le contrat a été conclu en utilisant une technique à distance ne notamment pour un souscripteur qui permettant pas la transmission des informations sur support ou papier indiquerait être déjà détenteur d’un durable, et contrat similaire. Le souscripteur doit avoir demandé la conclusion du contrat en La motivation 1 https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/ utilisant ce procédé. du conseil media/2020/03/04/200304_decision_viva_conseil. pdf En cas d’accord formel du souscripteur, seules les informations Elle doit permettre au souscripteur 2,3 https://acpr.banque-france.fr/sites/default/ mentionnées aux 2°, 3° et 5° du III de l’article L. 112-1-12-1 peuvent lui être files/media/2017/09/08/20161226-no201509- éventuel de comprendre la cohérence communiquées. Toutefois, il est porté à la connaissance du souscripteur decision-santiane.pdf entre le contrat proposé et ses 4 https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/ que les informations mentionnées aux 1°, 4°, 6° et 7° peuvent lui être exigences et besoins. media/2018/03/12/20180312-sanction-sgp.pdf fournies sur demande (article R. 112-4 du Code des assurances). Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances 15
LE SUPPORT LA DURABLE SIGNATURE Sauf lorsqu’il est indiqué dans le contrat conclu que le service fourni est de nature exclusivement ÉLECTRONIQUE La documentation précontractuelle (ex : IPID, FIC) et électronique, l’assuré peut, à tout moment et par tout contractuelle (ex : conditions générales et particu- moyen, demander qu’un support papier soit utilisé sans frais pour la poursuite de la relation commerciale. lières) doit être fournie sur support durable. Le support durable est défini par le Code des En outre, lorsqu’il a recours à un espace personnel Le Code des assurances permet d’avoir recours assurances comme : « tout instrument offrant la sécurisé : aussi bien à la signature manuscrite qu’à la possibilité à l’assuré, à l’assureur, à l’intermédiaire ou le distributeur doit informer le prospect par voie signature électronique à chaque fois qu’elle est au souscripteur d’un contrat d’assurance de groupe électronique (sms, mail) de l’adresse de l’espace exigée. de stocker des informations qui lui sont adressées personnel sécurisé et de l’endroit sur ce site où les La valeur juridique d’une signature électronique personnellement, afin de pouvoir s’y reporter informations déposées peuvent être trouvées ; est identique à celle de la signature manuscrite ultérieurement pendant un laps de temps adapté aux lorsqu’elle permet de garantir l’identité des fins auxquelles les informations sont destinées, et qui signataires et l’intégrité du document signé. permet la reproduction à l’identique des informations Le client doit donner son accord express pour la mise à Pour cela, la signature électronique doit : disposition des documents contractuels sur son espace conservées ». personnel sécurisé. être liée au signataire de manière univoque ; En pratique, le papier, un e-mail et sous certaines permettre d’identifier le signataire ; conditions les documents sur un espace personnel l’accès à ces informations sur l’espace personnel avoir été créée à l’aide de données de création sécurisé1 sont des supports durables. sécurisé doit être garanti pour une durée de signature électronique que le signataire peut, raisonnable. Pour les documents précontractuels et avec un niveau de confiance élevé, utiliser sous Pour avoir recours à des supports durables autres que le contractuels, cette durée ne peut être inférieure à son contrôle exclusif; et papier, c‘est à dire pour dématérialiser les échanges, le cinq ans après la fin de la relation contractuelle. être liée aux données associées à cette signature distributeur doit respecter les conditions prévues par les Lorsque le distributeur envisage de ne plus rendre de telle sorte que toute modification ultérieure articles L. 111-10 et L. 521-6 du Code des assurances. Le accessibles ces informations et documents, il doit des données soit détectable. distributeur doit alors s’assurer que : en informer préalablement, dans un délai qui ne Le recours à un prestataire tiers est nécessaire pour ce mode de communication est approprié à peut être inférieur à deux mois, l’assuré par tout émettre les certificats d’identification électronique l’opération commerciale. La fourniture par l’assuré moyen adapté à la situation de ce dernier. des signataires. de son adresse électronique peut permettre de considérer que la dématérialisation est appropriée. En pratique, la procédure de signature 1 Pour qu’un site internet / espace personnel sécurisé soit considéré Cette adresse électronique devra ensuite être comme support durable, ce dernier doit électronique se déroule sur un espace sécurisé vérifiée annuellement ; • permettre de stocker les informations qui ont été adressées de dans lequel il est possible de signer les documents manière à pouvoir y accéder et les reproduire à l’identique ; le prospect a choisi ce mode de communication à la suite de l’identification des signataires. Cette • pendant une durée appropriée ; après s’être vu proposer par le distributeur les deux • sans qu’aucune modification unilatérale de leur contenu par identification peut se faire en renseignant un code modalités de communication. l’organisme d’assurance ne soit possible. unique reçu sur téléphone portable. 16 Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
Ce qu’il faut retenir de l’avis du CCSF En outre, il convient d’être en mesure LE DROIT À sur le démarchage téléphonique : de garantir l’exploitabilité du contenu La souscription électronique effectuée de l’échange oral. Le fond et la forme RENONCIATION dans le cadre un démarchage télé- utilisés doivent permettre de démontrer phonique à froid ne peut être recueillie le consentement réel du prospect à la souscription du contrat. à l’occasion du premier appel. En re- vanche, la souscription autonome par Cela nécessite de « normaliser » les Dans le cadre d’une vente à distance, le souscripteur bénéficie le prospect, sans accompagnement échanges téléphoniques, en suivant d’un droit à renonciation conformément à l’article L. 112-2-1 du du distributeur, peut intervenir à tout par exemple un script préétabli, afin de Code des assurances (sauf exceptions strictement prévues par le moment après le premier appel (sous guider l’interlocuteur au fil de la conver- texte). réserve qu’il ait reçu communication sation, et de lui fournir des informations La règlementation prévoit que le souscripteur doit recevoir en temps des informations précontractuelles au qualitatives et exhaustives. utile avant la conclusion du contrat, l’information sur l’existence ou préalable). La communication orale, On notera à cet égard que l’utilisation l’absence d’un droit à renonciation et, si ce droit existe, sa durée, par le prospect, d’un code qui lui aura de ce procédé n’exonère pas le distri- les modalités pratiques de son exercice, notamment l’adresse à été transmis par SMS par le distributeur buteur de la communication préalable laquelle la notification de la renonciation doit être envoyée. Le ne vaut ni consentement ni signature. des informations précontractuelles sur souscripteur doit également être informé du montant de prime À noter qu’au-delà du périmètre de un support durable, sauf exception spé- ou de cotisation que l’assureur peut lui réclamer en contrepartie l’Avis du CCSF, cette pratique est forte- cifique définie au paragraphe « Infor- de la prise d’effet de la garantie, à sa demande expresse, avant ment déconseillée quelles que soient mations précontractuelles » [page 13]. l’expiration du délai de renonciation. les modalités de distribution (consom- Il faut aussi que le consentement Il est important de s’assurer que les conditions contractuelles mateurs « demandeurs » notamment), enregistré ne puisse pas être remis en comportent également un modèle de lettre destiné à faciliter car elle pose des problèmes de validité cause, et qu’il soit ainsi établi par une l’exercice du droit de renonciation lorsque ce droit existe. juridique. déclaration ou tout autre acte positif Ce droit à renonciation est de 14 jours en assurance non-vie et de clair, sans aucune ambiguïté. 30 jours en assurance vie à compter de la conclusion du contrat ou S’agissant des enregistrements vocaux, ils peuvent entrer dans le périmètre de la date de réception de l’information précontractuelle si celle- des « écrits électroniques », et en ci est postérieure à la date de conclusion du contrat. conséquence avoir la même force La signature électronique, quelle qu’en Il ressort de l’Avis du CCSF relatif au démarchage téléphonique sur soit la forme, peut s’avérer inadaptée à des prospects à « froid », que lors de l’information précontractuelle, probante que l’écrit sur support papier, certaines cibles de clientèles (cf. l’ACPR, qui sous réserve du respect des mêmes vise les personnes susceptibles d’appartenir le distributeur doit particulièrement insister sur l’existence ou non conditions que l’on retrouve dans les à une catégorie vulnérable de la population de ce droit. en raison de leur situation professionnelle, dispositifs de signature électronique : Ce droit à renonciation ne doit en aucun cas être présenté au de leurs revenus, de leur âge ou de leur identification de la personne, garantie niveau de connaissances en matière de client comme une absence d’engagement contractuel ou une d’intégrité de l’enregistrement. contrats d’assurances). période d’essai à l’issue de laquelle il ne serait pas engagé. Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances 17
PARTIE 4 LES PRATIQUES COMMERCIALES TROMPEUSES ET AGRESSIVES ET LES SANCTIONS DE L’ACPR
Une pratique commerciale pourra être considérée comme trompeuse lorsque le professionnel utilise des procédés déloyaux, tels que, par exemple, une omission, une dissimulation ou la Présenter le droit à renonciation comme une absence fourniture d’informations fausses ou ambigües susceptibles de créer d’engagement ; la confusion. Appeler ou rappeler les prospects qui ont indiqué leur souhait de Une pratique commerciale est agressive si, du fait de ne pas recevoir des appels de nature commerciale ; sollicitations répétées et insistantes ou de contraintes physiques Proposer au prospect de souscrire un contrat pour un risque déjà ou morales : couvert si le distributeur ne s’est pas assuré que le prospect peut Elle altère, ou est de nature à altérer de manière significative, la résilier son contrat en cours concomitamment à la souscription du liberté de choix d’un consommateur ; contrat proposé par le distributeur. Elle est de nature à vicier le consentement d’un consommateur ; Demander communication orale, par le prospect, du code qui lui Elle entrave l’exercice des droits contractuels d’un consommateur. aura été transmis par SMS pour une signature électronique afin de signer le contrat pour son compte. À noter qu’au-delà du Elle se caractérise par la pression exercée sur le consommateur afin périmètre de l’Avis du CCSF, cette pratique est fortement de le faire céder ou d’orienter ses choix. déconseillée quelles que soient les modalités de distribution Le Code de la consommation vise notamment les pratiques (consommateurs « demandeurs » notamment), car elle pose des suivantes : problèmes de validité juridique. Donner au consommateur l’impression qu’il ne pourra quitter les lieux avant qu’un contrat n’ait été conclu ; Les sanctions applicables pour les pratiques trompeuses ou Se livrer à des sollicitations répétées et non souhaitées par agressives : téléphone, télécopieur, courrier électronique ou tout autre outil Deux ans d’emprisonnement au plus et une amende de 300 000 € de communication à distance. au plus, Le CCSF cite en outre les pratiques suivantes : Le professionnel encoure également une interdiction d’exercer une activité commerciale, Créer, en lieu et place du prospect, une adresse électronique pour Lorsqu’une pratique commerciale agressive aboutit à la lui permettre de recevoir la documentation précontractuelle et conclusion d’un contrat, celui-ci est nul et sans effet. contractuelle. Si la création d’un espace sécurisé mis à la disposition du prospect est, quant à elle, tout à fait possible, son Les ventes non respectueuses des règles de protection des utilisation est à l’initiative du prospect ; consommateurs peuvent en outre générer, pour les opérateurs, des coûts commerciaux et de gestion majeurs, liés notamment au traitement des réclamations, aux renonciations et résiliations anticipées, et aux risques d’image induits. Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances 19
RETOUR SUR UNE SANCTION DE L’ACPR La dernière sanction ACPR a été largement commentée, Le dispositif est en 3 étapes : d’une part par sa sévérité - l’ACPR prononce une inter- Un appel de vente réalisé par les salariés sur la base d’un script. diction de commercialiser pendant une période déter- Le salarié saisissait les informations du consommateur dans minée - et d’autre part, l’ACPR a étendu son contrôle en l’outil extranet du partenaire qui permettait alors de générer dehors du territoire français. Celle-ci s’inscrit dans la conti- un code sms adressé au consommateur, code qui ensuite nuité des sanctions prononcées par l’ACPR à l’encontre était communiqué au dit salarié afin de déclencher l’envoi, des « mauvais » acteurs de la VAD et en particulier ceux avant la souscription, d’un email comprenant le devis et la distribuant des contrats santé prévoyance en appels sor- Fiche Information et Conseil et valider électroniquement la tants. vente. Une fois la signature actée, l’outil permettait de générer FAITS l’envoi des documents contractuels signés. Un courtier distribue, par des appels téléphoniques sor- L’appel de vente était ensuite réécouté par la cellule qualité tants effectués depuis sa plateforme située à l’étranger, du courtier qui le contrôlait. des contrats d’assurance prévoyance sur la base de fi- Les ventes jugées conformes étaient enfin transmises au chiers de prospects issus de l’annuaire téléphonique filtrés courtier grossiste qui les contrôlait à son tour. par Bloctel. 20 Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
GRIEFS SOULEVÉS PAR L’ACPR inopérant. L’ACPR ajoute que faute 2/ Insuffisance des informations de l’envoi de la fiche information et 1/ Sur la non remise de l’information d’initiative du client, l’un des deux cri- L’ACPR reproche l’insuffisance des conseil. L’ACPR constate également sur support durable tères (1/à la demande en utilisant ce informations communiquées. À titre que la formalisation de la motivation En pratique, l’ACPR relève qu’une très procédé et 2/ technique de communi- est exprimée en termes trop standardi- d’exemple, dans le panel des ventes large majorité des ventes télépho- cation à distance qui ne permet pas la sés et en phrases-types. contrôlées, l’ACPR relève que les ex- niques n’a pas fait l’objet d’une remise transmission des informations) n’est pas clusions ne sont jamais évoquées, que L’ACPR a prononcé une interdiction des informations précontractuelles. rempli. le prix et le droit à renonciation ne sont de commercialiser des contrats d’assu- Or l’ACPR considère que le client ne rance pendant 2 mois , infligé un blâme communiqués que postérieurement prenait pas l’initiative de la prise de L’ACPR sanctionne ce courtier qui et publiera sa décision sous forme no- à l’engagement, aucune information contact. N’ayant pas entrepris non procédait à des appels sortants sans minative pendant 5 ans. n’est donnée sur le nom de l’assureur plus de démarche personnelle pour la remise de l’information précontractuelle ce qui engendre une confusion des À noter que le courtier a fait valoir que souscription du contrat, le courtier ne avant la souscription au téléphone. Elle parties, la présentation des garanties les faits reprochés dataient de 2018, pouvait pas bénéficier de l’exception justifie sa position en estimant que la vente n’a pas été faite à « l’initiative » est trop rapide et le caractère com- qu’à l’époque il n’était pas tout à fait du code des assurances permettant du client et ne peut donc bénéficier de mercial de l’appel n’est pas donné. au fait des exigences réglementaires de communiquer les informations suite l’exception à la demande. et que depuis il avait pris des mesures. à la souscription. L’ACPR a une position et une 3/ Insuffisance du devoir de conseil Cela n’a pas empêché l’ACPR de le L’ACPR estime que le contrat n’a pas argumentation de plus en plus stricte sur De nombreuses lacunes ont été éga- condamner en considérant que les dé- été conclu à « la demande » du client la possibilité de bénéficier de l’exception lement relevées, notamment les clients faillances imputables au courtier sont prévue par le Code des assurances en utilisant une technique ne permet- ne sont pas interrogés sur la détention graves, qu’il appartient à tout inter- permettant de remettre les documents tant pas la communication des infor- d’un contrat similaire. De même, les médiaire de connaître les dispositions d’information et de conseil après l’appel mations précontractuelles. Le fait qu’il de vente lorsque la souscription du raisons qui motivent le choix du contrat qu’il est tenu d’appliquer et qu’enfin, n’ait pas mis fin à la conversation té- contrat est faite « à la demande » du ne sont pas précisées, ni avant la sous- les corrections sont intervenues de ma- léphonique avec le téléconseiller est consommateur. cription, lors de l’appel, ni après, lors nière trop tardive. Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances 21
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