GUIDE PRATIQUE SUR LA COMMERCIALISATION PAR TÉLÉPHONE DES CONTRATS D'ASSURANCES - OCTOBRE 2020 - Planete CSCA

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GUIDE PRATIQUE SUR LA COMMERCIALISATION PAR TÉLÉPHONE DES CONTRATS D'ASSURANCES - OCTOBRE 2020 - Planete CSCA
GUIDE
PRATIQUE
SUR LA
COMMERCIALISATION
PAR TÉLÉPHONE DES
CONTRATS D’ASSURANCES
               OCTOBRE 2020
SOMMAIRE

                                                                             PARTIE 3                                 PARTIE 5
               03 PRÉAMBULE                                                  10  FOCUS                                22  ANNEXES
                                                                             11  Loi Naegelen                         23  Modèle de Lettre de bienvenue
               PARTIE 1                                                      13  BLOCTEL                              24  Mémento des bases réglementaires

               04  INTRODUCTION                                              14  Le devoir de conseil                 25  Et demain... L’avenir est entre vos
               04  Champ d’application                                       15  Les informations précontractuelles      mains

               05  Contexte                                                  16  Le support durable

               06  Fondements du métier d’intermédiaire                      16  La signature électronique
                    d’assurances                                             17 Le droit à renonciation

               PARTIE 2                                                      PARTIE 4
               07  SCHÉMAS DE LA VENTE À DISTANCE                            18  LES PRATIQUES COMMERCIALES
               08  Ventes à des consommateurs demandeurs                         TROMPEUSES ET AGRESSIVES ET
               09  Ventes à des prospects « à froid »                            LES SANCTIONS DE L’ACPR

2   Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
PRÉAMBULE

La commercialisation par téléphone des contrats                                         L’Avis a reçu un accueil favorable de la quasi-totalité des
d’assurances et plus spécifiquement le démarchage                                       membres du CCSF, dont PLANETE CSCA, ce qui renforce la
téléphonique est un sujet sensible qui fait l’objet d’une                               position obtenue dans le cadre de ce dialogue de place.
attention particulière des autorités (ACPR, DGCCRF, CNIL),                              Malgré cette dénomination plutôt trompeuse, les dispositions
car ces dernières ont constaté de nombreux manquements                                  contenues dans ce texte s’imposent aux professionnels, qui
à la réglementation, et parfois des pratiques commerciales                              ont tout intérêt à s’y conformer. Un délai de 6 mois a été
dites « agressives et trompeuses ».                                                     donné jusqu’à la fin du premier semestre 2020 pour que les
Le CCSF (Comité Consultatif du Secteur Financier) a                                     acteurs puissent adapter leurs pratiques commerciales.
adopté le 19 novembre 2019 un avis1 sur le démarchage                                   Ce guide pratique a pour principaux objectifs :
téléphonique en assurances à l’égard des consommateurs                                    d’accompagner nos courtiers adhérents dans la
faisant l’objet d’un appel téléphonique non sollicité (appel                              compréhension de la règlementation et des enjeux,
à froid).                                                                                 d’alerter les cabinets de courtage sur ce modèle de
Cet avis liste un certain nombre de pratiques à proscrire dont                            distribution strictement encadré et observé par les autorités.
l’interdiction pour le téléconseiller de renseigner le code SMS                           Ne pas être en conformité expose les professionnels à de
car cela ne vaut ni consentement ni signature.                                            lourdes sanctions.

À noter qu’au-delà du périmètre de l’Avis du CCSF, cette
pratique est fortement déconseillée pour des raisons de
validité juridique et ce quelles que soient les modalités de
distribution (consommateurs « demandeurs » notamment).

1
    https://www.ccsfin.fr/sites/default/files/medias/documents/ccsf_avis_demarchage_19novembre-2019.pdf

                                                                                                      Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances   3
PARTIE 1

           INTRODUCTION
           CHAMP D’APPLICATION
           Les informations présentes dans ce guide concernent tous les contrats
           d’assurances commercialisés par téléphone
ENVIRONNEMENT DE CONTRÔLE                       Atteinte à la sécurité des données

          CONTEXTE                                                                      ET MAUVAISES PRATIQUES                          des clients :
                                                                                                                                        - CNIL décision du 18 juillet 20194
                                                                                        Ainsi, l’ACPR, la DGCCRF et la CNIL               (180 000€).
                                                                                        effectuent fréquemment des contrôles et     En synthèse, les autorités de contrôles
                                                                                        sanctionnent les courtiers ne respectant    de la profession constatent :
                                                                                        pas ces règles [cf. Les pratiques            Des pratiques commerciales agres-
                                                                                        commerciales trompeuses et agressives        sives en hausse en matière de vente
                                            RÉGLEMENTATION                              et les sanctions ACPR, page 18] :            à distance (VAD), et notamment
                                            APPLICABLE                                    Manquement au dispositif Bloctel :         dans la distribution d’assurances ;
                                                                                         - DGCCRF décision du 18 février 2020        Un non-respect du cadre réglemen-
                                            À l’heure actuelle, la commercialisation       (30 000 euros).                           taire spécifique de la VAD par les dis-
CONTEXTE
                                            par téléphone implique le respect de                                                     tributeurs, relatif notamment aux in-
POLITIQUE                                                                                - DGCCRF décision du 25 août 2020
                                            diverses législations et notamment du :                                                  formations précontractuelles ;
                                                                                           (16 500 euros pour : avoir appelé
                                              Code de la consommation qui                                                            Une difficulté pour les autorités de
Très régulièrement la presse, les repré-                                                   des personnes inscrites sur la liste
                                              précise dans quelles conditions il est                                                 contrôle à éradiquer le phénomène :
sentants politiques et les associations                                                    d’opposition     au  démarchage
                                              possible d’appeler un prospect                                                         problèmes de ressources et d’identifi-
de consommateurs se font l’écho de                                                         dénommé BLOCTEL dans le cadre
                                              [cf. BLOCTEL, Page 13];                                                                cation des acteurs déviants, notam-
la lassitude, voire même de l’exaspé-                                                      de démarchages téléphoniques ;
                                              Code des assurances qui impose la                                                      ment des plateformes de démar-
ration des consommateurs quant à la                                                        n’avoir pas fait expurger ses listes
                                              fourniture d’un certain nombre                                                         chage « offshore ».
vente à distance, et notamment à la                                                        de prospects dans le cadre du
                                              d’informations avant la souscription
prospection téléphonique.                                                                  dispositif BLOCTEL).
                                              et offre des droits spécifiques aux
                                                                                         Non-respect des obligations en ma-
À cette occasion, certains acteurs du         assurés [cf. Memento réglementaire,
                                                                                         tière d’information précontractuelle
secteur de l’assurance sont cités et          page 24] ;
                                                                                         dans le cadre de la commercialisa-
considérés comme de mauvais élèves.          RGPD qui encadre tous les traitements
                                                                                         tion par téléphone :
Cela a amené le gouvernement et               de données personnelles.
                                                                                         - ACPR décision du 22 décembre             1
                                                                                                                                      https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/
les associations de consommateurs à         Par ailleurs, le CCSF (Comité Consultatif
                                                                                           20161 (100 000 euros) ;                  media/2017/09/08/20161226-no201509-decision-
s’emparer du sujet et à vouloir renforcer   du Secteur Financier) a adopté                                                          santiane.pdf
l’encadrement de ces pratiques. La          récemment un avis sur le démarchage          - ACPR décision du 15 mai 20192            2
                                                                                                                                      https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/
loi NAEGELEN promulguée le 24 juillet       téléphonique en assurance à l’égard            (20 000 euros) ;                         media/2019/05/20/190517_decision_provitalia.pdf
                                                                                                                                    3
                                                                                                                                      https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/
2020 a modifié les règles concernant        des consommateurs faisant l’objet            - ACPR décision du 28 février 20203
                                                                                                                                    media/2020/03/04/200304_decision_viva_conseil.
le démarchage téléphonique afin             d’un appel téléphonique non sollicité          (Blâme et interdiction de commer-        pdf
de responsabiliser davantage les            (appel à froid) [cf. Ventes à des              cialiser des contrats d’assurances       4
                                                                                                                                      https://www.legifrance.gouv.fr/affichCnil.
                                                                                                                                    do?id=CNILTEXT000038810992
intervenants. [voir page 11].               prospects « à froid », page 9].                pendant 2 mois).

                                                                                                   Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances         5
FONDEMENTS
                     DU MÉTIER
                     D’INTERMÉDIAIRE                                                                                         Le devoir de conseil du courtier [voir page 14].
                     D’ASSURANCES                                                                                            Le courtier d’assurances agit par principe en
                                                                                                                             qualité de mandataire du client et doit donc agir
                                                                                                                             au mieux de ses intérêts.
                                                                    Les agents généraux d’assurances
                                                                    Personnes physiques ou personnes morales, titulaires     Il a été, dès 1964, érigé par la jurisprudence en un
                                                                    d’un mandat ou chargées à titre provisoire pour          « guide sûr et un conseiller expérimenté » faisant
                                                                    une durée de deux ans au plus non renouvelable           ainsi du devoir de conseil, l’essence même du
                                                                    des fonctions d’agent général d’assurance. Ces           métier de courtier.
         Conformément à l’article L. 511-1 du Code des              personnes exercent la distribution selon les modalités   Ce devoir de conseil a par la suite été
         assurances, est un intermédiaire d’assurance toute         mentionnées au a du II de l’article L. 521-2 du Code     sensiblement enrichi par la jurisprudence de la
         personne physique ou morale qui remplit les deux           des assurances.                                          Cour de cassation en affirmant notamment qu’il
         conditions suivantes :                                                                                              devait être prodigué tout au long de la vie du
          Elle exerce une activité de distribution d’assurance      Les mandataires d’assurances                             contrat.
          au sens du I de l’article L. 511-1 du Code des            Personnes physiques non salariées et personnes
                                                                                                                             En 2002 la Directive relative à l’intermédiation
          assurances                                                morales autres que les agents généraux d’assurance,
                                                                                                                             en assurances (DIA) érige au rang d’obligation
          Elle exerce cette activité contre rémunération.           mandatées à cet effet par une entreprise
                                                                                                                             légale ce devoir de conseil. En pratique, cela
         En France, quatre catégories d’intermédiaires              d’assurance. Ces personnes exercent leur activité
                                                                                                                             s’est traduit par une obligation de conseil lors de
         d’assurances sont autorisées à exercer, à savoir :         selon les modalités mentionnées au a ou b du II de
                                                                                                                             la souscription et une obligation de suivi du client
                                                                    l’article L. 521-2 du Code des assurances.
                                                                                                                             tout au long de la vie du contrat d’assurance.
         Les courtiers d’assurances
         Personnes et sociétés immatriculées au registre            Les mandataires                                          À l’heure où de nouveaux acteurs du web
         du commerce pour l’activité de courtage                    d’intermédiaires d’assurances                            apparaissent sur le marché (GAFAM), ce devoir
         d’assurance. Ces personnes exercent la distribution        Personnes physiques non salariées et personnes           de conseil constitue la véritable valeur ajoutée
         selon les modalités mentionnées aux b ou c du II de        morales mandatées par un courtier, un agent général      du courtier et un moyen de différenciation vis-à-
         l’article L. 521-2 du Code des assurances.                 ou un mandataire d’assurance.                            vis de ces nouveaux acteurs.

6   Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
PARTIE 2

           SCHÉMAS
           DE LA VENTE À DISTANCE
VENTES À DES CONSOMMATEURS
                 (PROSPECTS OU CLIENTS)
                 DEMANDEURS
                 Ces ventes ne font pas partie du périmètre de l’Avis du CCSF. Néanmoins, il convient de
                 tenir compte de certaines recommandations de l’Avis (notamment sur l’usage des SMS).

                 ÉTAPE 1                              ÉTAPE 2                              ÉTAPE 3                    ÉTAPE 4                                ÉTAPE 5
          PRÉSENTATION                          OBJET                                 RECUEIL DES BESOINS       INFORMATIONS                          CONCLUSION
          DU COURTIER                           DE L’APPEL                            ET EXIGENCES              PRÉCONTRACTUELLES À                   DU CONTRAT
                                                                                                                COMMUNIQUER + ENVOI
            Décliner son identité :               Information sur la                   Ensemble de                                                    Processus
                                                                                                                DES DOCUMENTS
            nom, numéro ORIAS                     nature commerciale                   questions permettant                                              Signature classique
            et préciser son                       de l’appel.                          de conseiller le          Énumérer les informa-                   (échanges papier).
            activité.                             Information sur                      prospect en fonction      tions obligatoires.
                                                                                                                                                      ou
            Indiquer le nom de                    l’enregistrement                     de ses besoins et         Si accord formel du
                                                                                       de ses exigences                                                  Choix de la signature
            l’assureur du produit                 de l’appel (le cas                                             prospect (sur le nombre
                                                                                       et de lui proposer                                                électronique pour des
            présenté.                             échéant) et droit                                              d’informations), ne
                                                                                       un produit et des                                                 raisons probatoires.
                                                  d’opposition.                                                  l’informer à ce stade
                                                                                       garanties adaptés.        que des :                               Éventuellement, mise
                                                  Indiquer au consom-
                                                                                       Éléments probatoires                                              en place d’un espace
                                                  mateur qu’il peut                                               - montant de la prime,
                                                                                       recueillis à conserver                                            sécurisé permettant au
                                                  s’inscrire gratuitement                                         - durée minimale de
                                                                                       (signature de la                                                  client d’avoir ses docu-
                                                  sur la liste d’opposition                                       contrat,
                                                                                       Fiche Information et                                              ments à disposition à
                                                  au démarchage télé-                                             - droit de renonciation.
                                                                                       Conseil).                                                         tout moment.
                                                  phonique.

                                                                                                                                             À noter, que bien qu’en dehors du
                                                                                                                                             périmètre de l’Avis, il est fortement
                                                                                                                                             déconseillé pour des raisons de
                                                                                                                                             validité juridique que le téléconseiller
                                                                                                                                             entre le code sms à la place du client.

8   Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
1er appel « à froid »
         VENTES                                                                             Présentation du distributeur
                                                                                            Objet de l’appel
         À DES PROSPECTS                                                                    Indiquer au consommateur qu’il peut s’inscrire
         « À FROID »                                                                      gratuitement sur la liste d’opposition au démarchage
                                                                                          téléphonique
                                                                                            Proposition de poursuivre la communication
Processus de vente recommandé
dans l’Avis du CCSF du 19 novembre 2019
                                                           Accord du prospect pour poursuivre la communication                        Refus du prospect de
                                                           Processus d’intermédiation                                                 poursuivre la communication
                                                                                                                                      Fin de l’appel et du
                                                             Recueil de besoin / conseil
                                                                                                                                      démarchage téléphonique
                                                             Présentation des principales caractéristiques produit
                                                             Rappel du droit de renonciation

                           Fixation d’un RDV pour 2e appel                   Demande prospect des éléments pour
                           en vue de la souscription                         souscription autonome à distance

                                                                 Fin de l’appel

                           Communication des informations précontractuelles + proposition de contrat + FIC
                           *par courriel : vérification préalable de la validité de l’adresse électronique du prospect et
                           vérification de la réception du courriel.

                                          2e appel
                                                                                                                                                Interdiction pour le téléconseiller
                            A minima 24 h après réception de                            Réception du consentement du prospect
                                                                                                                                                d’entrer le code sms à la place
                           la documentation précontractuelle                            Écrit obligatoire : papier ou dématérialisé             du client

                                                                                                     Lettre de bienvenue
                                                                                    Date de conclusion et prise d’effet du contrat
                                                                                    Droit de renonciation
                                                                                    Coordonnées service réclamations

                                                                                                              Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances   9
PARTIE 3

           FOCUS
La loi Naegelen

                                                                         Les principaux points issus
La loi n°2020-901 (dite « loi Naegelen ») promulguée le 24 juillet       de la loi Naegelen sont :
2020 vise à encadrer le démarchage téléphonique et à lutter
contre les appels frauduleux. L’ensemble des obligations issues           L’instauration d’une nouvelle obligation d’information (article L221-16
de ladite loi sont entrées en application.                                du Code de la consommation) : le professionnel qui contacte un
                                                                          consommateur par téléphone doit notamment indiquer au
Rappelons tout d’abord que l’objectif initial de différents acteurs
                                                                          consommateur qu’il peut s’inscrire gratuitement sur la liste d’opposition
(associations de consommateurs notamment) était d’aboutir à
                                                                          au démarchage téléphonique prévue à l’article L. 223-1 s’il ne souhaite
une loi instaurant l’interdiction pure et simple du démarchage
                                                                          pas faire l’objet de prospection commerciale par cette voie.
téléphonique.
                                                                          La modification du périmètre de « l’exception client » : l’article L223-1
Ce point a d’ailleurs été évoqué à plusieurs reprises dans le cadre       du Code de la consommation interdit aux professionnels de démarcher
des discussions relatives à la loi Naegelen. Notre secteur a toutefois    téléphoniquement un consommateur inscrit sur la liste « Bloctel ».
réussi à maintenir la possibilité de recourir au démarchage
                                                                          Avant la loi Naegelen, le Code de la consommation prévoyait
téléphonique (sous réserve bien entendu du respect des règles             une exception à ce principe en cas de « relations contractuelles
applicables).                                                             préexistantes ».
À noter que ce n’est pas le cas pour tous les secteurs puisque la loi     Avec la loi Naegelen, cette exception a été modifiée et concerne
Naegelen a établi une interdiction de principe de la prospection          désormais les « sollicitations intervenant dans le cadre de l’exécution
commerciale par voie téléphonique par des professionnels                  d’un contrat en cours et ayant un rapport avec l’objet de ce contrat,
d’équipements et de travaux destinés à des logements et                   y compris lorsqu’il s’agit de proposer au consommateur des produits
permettant la réalisation d’économie d’énergie ou la production           ou des services afférents ou complémentaires à l’objet du contrat en
d’énergie renouvelable.                                                   cours ou de nature à améliorer ses performances ou sa qualité ».

                                                                                    Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances   11
L’instauration d’une obligation de respecter les jours       Le renforcement des dispositions demandées par
                                                                       et horaires ainsi que la fréquence auxquels le               l’ARCEP : l’article 10 de la loi Naegelen impose
              L’instauration d’une nullité du contrat conclu           démarchage téléphonique autorisé dans le cadre               notamment aux opérateurs d’empêcher l’émission,
              en violation de la règlementation : l’article            de l’article L223-1 alinéa 2 peut être effectué (sur ce      par leur client utilisateur final situé en dehors du
              L223-1 du Code de la consommation prévoit                point nous sommes dans l’attente de la publication           territoire de l’Union européenne, d’appels et de
              que « tout contrat conclu avec un                        du décret).                                                  messages présentant comme identifiant d’appelant
              consommateur à la suite d’un démarchage                  L’instauration à l’article L223-1 du Code de la              des numéros issus du plan de numérotation établi
              téléphonique réalisé en violation des                    consommation,        d’une     obligation       pour    le   par l’autorité.
              dispositions du présent article est nul ».               professionnel de saisir l’organisme chargé de la             Le    renforcement   du    dispositif Bloctel   et
              L’instauration d’une responsabilité du fait              gestion de BLOCTEL afin de s’assurer de la conformité        l’alourdissement des amendes administratives qui
              d’autrui : afin de responsabiliser l’ensemble des        de ses fichiers de prospection :                             peuvent maintenant aller jusqu’à 375 000 euros.
              acteurs intervenant dans la chaine de                     - au moins une fois par mois s’il exerce à titre habituel
              distribution (et notamment les « donneurs                   une activité de démarchage téléphonique ;
              d’ordre »). La loi Naegelen (article L223-1 du            - avant toute campagne de démarchage
              Code de la consommation) prévoit que « tout                 téléphonique dans les autres cas.
              professionnel ayant tiré profit de sollicitations        L’instauration d’une obligation de respecter un
              commerciales de consommateurs réalisées par              code de bonnes pratiques qui détermine les règles
              voie téléphonique en violation des dispositions          déontologiques applicables au démarchage
              du présent article est présumé responsable du            téléphonique. Ce code de bonnes pratiques, rendu
              non-respect de ces dispositions, sauf s’il               public, est élaboré par les professionnels opérant
              démontre qu’il n’est pas à l’origine de leur             dans le secteur de la prospection commerciale par
              violation ».                                             voie téléphonique.

12   Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
BLOCTEL                         Chaque professionnel qui effectue          Un professionnel peut par contre             à BLOCTEL. Le démarchage télépho-
                                          du     démarchage      téléphonique        confier à un prestataire le traitement       nique reste autorisé en cas de sollici-
                                          doit interroger le service BLOCTEL         du fichier.                                  tations intervenant dans le cadre de
                                          avant la prise de contact avec le                                                       l’exécution d’un contrat en cours et
                                                                                     Il existe plusieurs niveaux d’abonne-
                                          consommateur.                                                                           ayant un rapport avec l’objet de ce
                                                                                     ment à BLOCTEL qui dépendent du
                                          Par ailleurs avec la loi NAEGELEN tout                                                  contrat, y compris lorsqu’il s’agit de
                                                                                     nombre de fichiers soumis à BLOCTEL
                                          professionnel doit saisir directement                                                   proposer au consommateur des pro-
                                                                                     pour vérification.
Mise en place le 1er juin 2016, la        ou par le biais d’un tiers agissant pour                                                duits ou des services afférents ou com-
                                                                                     Le fichier soumis à BLOCTEL sera             plémentaires à l’objet du contrat en
liste d’opposition au démarchage          son compte, l’organisme chargé de la
                                                                                     traité afin d’extraire les fiches dont les   cours ou de nature à améliorer ses per-
téléphonique dénommée BLOCTEL             gestion de BLOCTEL afin de s’assurer
                                                                                     numéros de téléphone sont considérés         formances ou sa qualité (article L.223-1
permet aux consommateurs de               de la conformité de ses fichiers de
                                                                                     comme utilisables par le professionnel.      du Code de la consommation).
s’opposer, par leur inscription à ce      prospection :
fichier, à la prospection commerciale       au moins une fois par mois s’il exerce   Il faut également garder en mémoire          À noter que BLOCTEL ne concerne que
par voie téléphonique.                      à titre habituel une activité de         que la législation française reconnaît       le démarchage téléphonique et exclut
                                            démarchage téléphonique ;                à chacun le droit de s’opposer               l’envoi de SMS et de courriels.
Il est interdit à un professionnel,
                                            avant      toute    campagne        de   à l’utilisation ou la cession de ses         Le professionnel ne respectant pas
directement ou par l’intermédiaire
                                            démarchage téléphonique dans les         données nominatives conformément             toutes ces dispositions s’expose à des
d’un tiers agissant pour son compte,
                                            autres cas.                              à la Loi Informatique & Libertés du 6        amendes administratives pouvant
de démarcher téléphoniquement un
                                          Il est également interdit de louer ou      janvier 1978 et au Règlement Général         atteindre 375 000 euros (article L. 242-16
consommateur inscrit sur cette liste,
                                          de vendre des fichiers contenant           de Protection des Données (RGPD              du Code de la consommation).
sauf lorsqu’il s’agit de sollicitations
                                          des données téléphoniques et les           n°2016/679) du 25/05/2016 entré en
intervenant dans le cadre de
                                          coordonnées      de   consommateurs        vigueur le 25/05/2018.
l’exécution d’un contrat en cours
et ayant un rapport avec l’objet de       inscrits à BLOCTEL.                        Si les appels persistent, la personne
ce contrat, y compris lorsqu’il s’agit    Un professionnel ne peut pas               concernée      peut    déposer    une
de proposer au consommateur des           demander à un prestataire de               déclaration auprès de BLOCTEL qui la
produits ou des services afférents ou     contracter directement avec BLOCTEL        transmettra à la DGCCRF si celle-ci est
complémentaires à l’objet du contrat      pour son compte : l’abonnement doit        recevable.
en cours ou de nature à améliorer ses     être souscrit directement par chaque       Il existe des exceptions à l’interdiction
perfomances ou sa qualité.                professionnel.                             au démarchage en cas d’inscription

                                                                                                 Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances   13
LE DEVOIR
                   DE CONSEIL                                        À noter que les obligations en termes de recueil              En pratique, cela pourra se traduire par des questions
                                                                     des exigences et des besoins, et plus largement               portant sur les revenus du client, sa capacité
                                                                     de devoir de conseil restent pleines et entières,             d’épargne, sa situation professionnelle, l’éventuelle
                                                                     que la vente se fasse à distance ou en face à face.           détention passée ou présente de produits d’épargne
                                                                     Si l’on s’intéresse aux décisions rendues par la              et d’investissement etc.
                                                                     Commission des sanctions en matière de vente à                Il a pu être reproché aux différents acteurs concernés,
                                                                     distance, nous constatons que les principaux griefs           d’avoir établi un recueil des exigences et besoins
        Conformément aux articles L. 521-4 (disposition              en matière de conseil portent sur :                           insuffisant voire inexistant. Concrètement, le client
        applicable à l’ensemble des contrats) et L. 522-5              Le recueil des exigences et des besoins ;                   n’était pas suffisamment questionné sur sa situation
        (exigences supplémentaires en ce qui concerne                  La motivation du conseil.                                   personnelle, sur la détention d’un contrat similaire,
        les contrats capitalisation et certains contrats                                                                           et plus particulièrement s’agissant de contrat avec
        d’assurance vie) du Code des assurances, le                  Le recueil                                                    faculté de rachat, sur sa situation financière.
        distributeur est débiteur d’un devoir de conseil à           des exigences et besoins
                                                                                                                                   Les exclusions majeures d’un contrat (par exemple une
        l’égard du souscripteur éventuel.                            Il convient d’être particulièrement vigilant quant aux        profession, une pratique sportive) doivent également
        Ce devoir de conseil se compose de deux niveaux :            questions posées au souscripteur éventuel ainsi qu’à          générer des questions envers le souscripteur éventuel
          Un premier niveau, socle commun et obligatoire à           la retranscription de ses réponses.                           afin de s’assurer qu’il n’est pas concerné par une
          tous les contrats d’assurance : tout contrat conseillé     En effet, le distributeur doit questionner le souscripteur    de ces exclusions (Décision de la Commission des
          doit être cohérent avec les exigences et besoins du        éventuel via des questions claires, précises et               sanctions n°2019-05)1.
          souscripteur éventuel ;                                    compréhensibles, afin de connaître sa situation et            Cela signifie donc que les questions posées doivent
          Un second niveau facultatif : le service de                donc d’évaluer ses exigences et besoins.                      bien entendu être en lien avec le contrat proposé.
          recommandation personnalisée, qui va s’inscrire            Ces questions peuvent notamment porter sur la                 Enfin, il est important de prendre le temps nécessaire
          dans le prolongement du niveau 1 obligatoire. Ce           situation personnelle du souscripteur, sur le bien            pour connaître le souscripteur éventuel. Il a ainsi
          2nd niveau étant une nouveauté issue de la DDA, il         à assurer, ses exigences et besoins en matière en             pu être retenu qu’en raison de l’insuffisance des
          n’a pas encore été évoqué dans les décisions               couverture etc.                                               questions posées aux clients et du peu de temps
          récentes de la Commission des sanctions de l’ACPR.         Pour les contrats figurant à l’article L. 522-1 du Code des   consacré à la connaissance de ceux-ci, la conclusion
        Le socle obligatoire à tous les contrats s’opère en trois    assurances, des exigences supplémentaires trouvent            du contrat intervenant en moyenne après 4 minutes
        grandes étapes successives :                                 à s’appliquer. En effet, le distributeur pour apprécier le    et 44 secondes de conversation, parfois dans des
          Le recueil des exigences et des besoins du                 risque présenté par le client, devra notamment axer           conditions peu propices à l’échange d’informations,
          souscripteur éventuel ;                                    ses questions sur sa situation financière, ses objectifs      le distributeur n’était pas en mesure de préciser leurs
          La fourniture du conseil ;                                 de souscription, ses connaissances et expérience en           exigences et besoins (Décision de la Commission des
          La motivation du conseil.                                  matière financière.                                           sanctions n°2017-09)2.

14   Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
LES
Les questions étant posées, il est
nécessaire    de    retranscrire par
                                            La Commission des sanctions a pu
                                            reprocher aux différents acteurs
                                                                                                               INFORMATIONS
écrit l’ensemble des réponses du            de ne pas préciser les motivations                                 PRÉCONTRACTUELLES
souscripteur éventuel.                      ou lorsqu’elles étaient précisées,
Sur ce point, il a pu être reproché aux     d’utiliser des formules standardisées
                                                                                                    Outre les informations propres à la vente à distance figurant à l’article
acteurs sanctionnés de ne retranscrire      non complétées par des informations
                                                                                                    L. 112-2-1 du Code des assurances, l’intermédiaire doit également
les besoins et exigences que de             propres au client. En effet, l’utilisation
                                                                                                    remplir son obligation d’information prévue à l’article L. 521-2 du Code
manière très lacunaire. Le recours à        de      formules    génériques       pour
                                                                                                    des assurances.
des formules génériques identiques          chaque contrat ne permet pas au
                                            souscripteur d’apprécier correctement                   « Lorsque la vente est réalisée par un intermédiaire, celui-ci doit en outre
excluant        toute    personnalisation
                                            l’adéquation entre le besoin identifié                  fournir les informations prévues à l’article L. 520-1 du Code des assurances
pour retranscrire les exigences et
                                            du souscripteur et le contrat proposé.                  (nouvel article L. 521-2 du Code des assurances) préalablement à la
besoins est également condamné.
                                                                                                    conclusion des contrats, c’est-à-dire les informations liées à son identité
À titre d’exemple, le recours à des         À titre d’exemple, l’utilisation pour tous
                                                                                                    et à son degré d’indépendance vis-à-vis de ses partenaires assureurs. »
classifications     standardisées    des    les contrats commercialisés, d’une
                                                                                                    Attention, avec la loi NAEGELEN du 24 juillet 2020, l’intermédiaire est
besoins telles que « faible, moyen,         formule par laquelle est seulement
                                                                                                    débiteur d’une nouvelle obligation d’information : il doit Indiquer au
fort, très fort » sur 4 grands postes de    affirmé le caractère adéquat du produit
                                                                                                    consommateur dès le début de la conversation téléphonique qu’il
soins, n’est pas suffisant pour fonder      proposé, ne peut suffire à satisfaire
                                                                                                    peut s’inscrire gratuitement sur la liste d’opposition au démarchage
un conseil personnalisé (Décision de la     l’obligation de motivation du conseil et
                                                                                                    téléphonique.
Commission des sanctions n°2015-09)3.       de vérification de l’adéquation entre
                                            le besoin identifié du client et le contrat             Par principe, les documents doivent être communiqués « en temps utile »
Enfin, les réponses apportées par le
                                            proposé (Décision de la Commission                      avant la conclusion du contrat (L. 112-2-1 du Code des assurances).
souscripteur éventuel doivent bien
                                            des sanctions n°2017-09)4.                              Par exception strictement encadrée, l’envoi peut se faire immédiatement
entendu être prises en compte dans
                                                                                                    après la conclusion lorsque deux conditions cumulatives sont remplies :
le cadre du conseil. Tel est le cas
                                                                                                     Le contrat a été conclu en utilisant une technique à distance ne
notamment pour un souscripteur qui
                                                                                                     permettant pas la transmission des informations sur support ou papier
indiquerait être déjà détenteur d’un
                                                                                                     durable, et
contrat similaire.
                                                                                                     Le souscripteur doit avoir demandé la conclusion du contrat en
La motivation                               1
                                              https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/
                                                                                                     utilisant ce procédé.
du conseil                                  media/2020/03/04/200304_decision_viva_conseil.
                                            pdf                                                     En cas d’accord formel du souscripteur, seules les informations
Elle doit permettre au souscripteur
                                            2,3
                                                https://acpr.banque-france.fr/sites/default/        mentionnées aux 2°, 3° et 5° du III de l’article L. 112-1-12-1 peuvent lui être
                                            files/media/2017/09/08/20161226-no201509-
éventuel de comprendre la cohérence                                                                 communiquées. Toutefois, il est porté à la connaissance du souscripteur
                                            decision-santiane.pdf
entre le contrat proposé et ses             4
                                               https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/   que les informations mentionnées aux 1°, 4°, 6° et 7° peuvent lui être
exigences et besoins.                       media/2018/03/12/20180312-sanction-sgp.pdf              fournies sur demande (article R. 112-4 du Code des assurances).

                                                                                                          Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances   15
LE SUPPORT                                                                                                                         LA
                   DURABLE                                                                                                                            SIGNATURE
                                                                          Sauf lorsqu’il est indiqué dans le contrat conclu
                                                                          que le service fourni est de nature exclusivement                           ÉLECTRONIQUE
        La documentation précontractuelle (ex : IPID, FIC) et             électronique, l’assuré peut, à tout moment et par tout
        contractuelle (ex : conditions générales et particu-              moyen, demander qu’un support papier soit utilisé sans
                                                                          frais pour la poursuite de la relation commerciale.
        lières) doit être fournie sur support durable.
        Le support durable est défini par le Code des                En outre, lorsqu’il a recours à un espace personnel                    Le Code des assurances permet d’avoir recours
        assurances comme : « tout instrument offrant la              sécurisé :                                                             aussi bien à la signature manuscrite qu’à la
        possibilité à l’assuré, à l’assureur, à l’intermédiaire ou     le distributeur doit informer le prospect par voie                   signature électronique à chaque fois qu’elle est
        au souscripteur d’un contrat d’assurance de groupe             électronique (sms, mail) de l’adresse de l’espace                    exigée.
        de stocker des informations qui lui sont adressées             personnel sécurisé et de l’endroit sur ce site où les                La valeur juridique d’une signature électronique
        personnellement, afin de pouvoir s’y reporter                  informations déposées peuvent être trouvées ;                        est identique à celle de la signature manuscrite
        ultérieurement pendant un laps de temps adapté aux                                                                                  lorsqu’elle permet de garantir l’identité des
        fins auxquelles les informations sont destinées, et qui                                                                             signataires et l’intégrité du document signé.
        permet la reproduction à l’identique des informations            Le client doit donner son accord express pour la mise à            Pour cela, la signature électronique doit :
                                                                         disposition des documents contractuels sur son espace
        conservées ».                                                    personnel sécurisé.                                                  être liée au signataire de manière univoque ;
        En pratique, le papier, un e-mail et sous certaines                                                                                   permettre d’identifier le signataire ;
        conditions les documents sur un espace personnel                 l’accès à ces informations sur l’espace personnel                    avoir été créée à l’aide de données de création
        sécurisé1 sont des supports durables.                            sécurisé doit être garanti pour une durée                            de signature électronique que le signataire peut,
                                                                         raisonnable. Pour les documents précontractuels et                   avec un niveau de confiance élevé, utiliser sous
        Pour avoir recours à des supports durables autres que le
                                                                         contractuels, cette durée ne peut être inférieure à                  son contrôle exclusif; et
        papier, c‘est à dire pour dématérialiser les échanges, le
                                                                         cinq ans après la fin de la relation contractuelle.                  être liée aux données associées à cette signature
        distributeur doit respecter les conditions prévues par les
                                                                         Lorsque le distributeur envisage de ne plus rendre                   de telle sorte que toute modification ultérieure
        articles L. 111-10 et L. 521-6 du Code des assurances. Le
                                                                         accessibles ces informations et documents, il doit                   des données soit détectable.
        distributeur doit alors s’assurer que :
                                                                         en informer préalablement, dans un délai qui ne                    Le recours à un prestataire tiers est nécessaire pour
          ce mode de communication est approprié à
                                                                         peut être inférieur à deux mois, l’assuré par tout                 émettre les certificats d’identification électronique
          l’opération commerciale. La fourniture par l’assuré
                                                                         moyen adapté à la situation de ce dernier.                         des signataires.
          de son adresse électronique peut permettre de
          considérer que la dématérialisation est appropriée.                                                                               En pratique, la procédure de signature
                                                                     1
                                                                      Pour qu’un site internet / espace personnel sécurisé soit considéré
          Cette adresse électronique devra ensuite être              comme support durable, ce dernier doit                                 électronique se déroule sur un espace sécurisé
          vérifiée annuellement ;                                     • permettre de stocker les informations qui ont été adressées de      dans lequel il est possible de signer les documents
                                                                        manière à pouvoir y accéder et les reproduire à l’identique ;
          le prospect a choisi ce mode de communication                                                                                     à la suite de l’identification des signataires. Cette
                                                                      • pendant une durée appropriée ;
          après s’être vu proposer par le distributeur les deux       • sans qu’aucune modification unilatérale de leur contenu par         identification peut se faire en renseignant un code
          modalités de communication.                                   l’organisme d’assurance ne soit possible.                           unique reçu sur téléphone portable.

16   Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
Ce qu’il faut retenir de l’avis du CCSF     En outre, il convient d’être en mesure
                                                                                                        LE DROIT À
sur le démarchage téléphonique :            de garantir l’exploitabilité du contenu
La souscription électronique effectuée      de l’échange oral. Le fond et la forme                      RENONCIATION
dans le cadre un démarchage télé-           utilisés doivent permettre de démontrer
phonique à froid ne peut être recueillie    le consentement réel du prospect à la
                                            souscription du contrat.
à l’occasion du premier appel. En re-
vanche, la souscription autonome par        Cela nécessite de « normaliser » les              Dans le cadre d’une vente à distance, le souscripteur bénéficie
le prospect, sans accompagnement            échanges téléphoniques, en suivant                d’un droit à renonciation conformément à l’article L. 112-2-1 du
du distributeur, peut intervenir à tout     par exemple un script préétabli, afin de          Code des assurances (sauf exceptions strictement prévues par le
moment après le premier appel (sous         guider l’interlocuteur au fil de la conver-       texte).
réserve qu’il ait reçu communication        sation, et de lui fournir des informations        La règlementation prévoit que le souscripteur doit recevoir en temps
des informations précontractuelles au       qualitatives et exhaustives.                      utile avant la conclusion du contrat, l’information sur l’existence ou
préalable). La communication orale,         On notera à cet égard que l’utilisation           l’absence d’un droit à renonciation et, si ce droit existe, sa durée,
par le prospect, d’un code qui lui aura     de ce procédé n’exonère pas le distri-            les modalités pratiques de son exercice, notamment l’adresse à
été transmis par SMS par le distributeur    buteur de la communication préalable              laquelle la notification de la renonciation doit être envoyée. Le
ne vaut ni consentement ni signature.       des informations précontractuelles sur            souscripteur doit également être informé du montant de prime
À noter qu’au-delà du périmètre de          un support durable, sauf exception spé-           ou de cotisation que l’assureur peut lui réclamer en contrepartie
l’Avis du CCSF, cette pratique est forte-   cifique définie au paragraphe « Infor-            de la prise d’effet de la garantie, à sa demande expresse, avant
ment déconseillée quelles que soient        mations précontractuelles » [page 13].            l’expiration du délai de renonciation.
les modalités de distribution (consom-      Il faut aussi que le consentement                 Il est important de s’assurer que les conditions contractuelles
mateurs « demandeurs » notamment),          enregistré ne puisse pas être remis en            comportent également un modèle de lettre destiné à faciliter
car elle pose des problèmes de validité     cause, et qu’il soit ainsi établi par une         l’exercice du droit de renonciation lorsque ce droit existe.
juridique.                                  déclaration ou tout autre acte positif            Ce droit à renonciation est de 14 jours en assurance non-vie et de
                                            clair, sans aucune ambiguïté.                     30 jours en assurance vie à compter de la conclusion du contrat ou
S’agissant des enregistrements vocaux,
ils peuvent entrer dans le périmètre                                                          de la date de réception de l’information précontractuelle si celle-
des « écrits électroniques », et en                                                           ci est postérieure à la date de conclusion du contrat.
conséquence avoir la même force             La signature électronique, quelle qu’en           Il ressort de l’Avis du CCSF relatif au démarchage téléphonique sur
                                            soit la forme, peut s’avérer inadaptée à          des prospects à « froid », que lors de l’information précontractuelle,
probante que l’écrit sur support papier,
                                            certaines cibles de clientèles (cf. l’ACPR, qui
sous réserve du respect des mêmes           vise les personnes susceptibles d’appartenir      le distributeur doit particulièrement insister sur l’existence ou non
conditions que l’on retrouve dans les       à une catégorie vulnérable de la population       de ce droit.
                                            en raison de leur situation professionnelle,
dispositifs de signature électronique :                                                       Ce droit à renonciation ne doit en aucun cas être présenté au
                                            de leurs revenus, de leur âge ou de leur
identification de la personne, garantie     niveau de connaissances en matière de             client comme une absence d’engagement contractuel ou une
d’intégrité de l’enregistrement.            contrats d’assurances).                           période d’essai à l’issue de laquelle il ne serait pas engagé.

                                                                                               Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances   17
PARTIE 4

           LES PRATIQUES
           COMMERCIALES
           TROMPEUSES ET AGRESSIVES
           ET LES SANCTIONS DE L’ACPR
Une pratique commerciale pourra être considérée comme
trompeuse lorsque le professionnel utilise des procédés déloyaux,
tels que, par exemple, une omission, une dissimulation ou la
                                                                         Présenter le droit à renonciation comme une absence
fourniture d’informations fausses ou ambigües susceptibles de créer
                                                                         d’engagement ;
la confusion.
                                                                         Appeler ou rappeler les prospects qui ont indiqué leur souhait de
Une pratique commerciale est agressive si, du fait de                    ne pas recevoir des appels de nature commerciale ;
sollicitations répétées et insistantes ou de contraintes physiques       Proposer au prospect de souscrire un contrat pour un risque déjà
ou morales :                                                             couvert si le distributeur ne s’est pas assuré que le prospect peut
 Elle altère, ou est de nature à altérer de manière significative, la    résilier son contrat en cours concomitamment à la souscription du
 liberté de choix d’un consommateur ;                                    contrat proposé par le distributeur.
 Elle est de nature à vicier le consentement d’un consommateur ;         Demander communication orale, par le prospect, du code qui lui
 Elle entrave l’exercice des droits contractuels d’un consommateur.      aura été transmis par SMS pour une signature électronique afin de
                                                                         signer le contrat pour son compte. À noter qu’au-delà du
Elle se caractérise par la pression exercée sur le consommateur afin
                                                                         périmètre de l’Avis du CCSF, cette pratique est fortement
de le faire céder ou d’orienter ses choix.
                                                                         déconseillée quelles que soient les modalités de distribution
Le Code de la consommation vise notamment les pratiques                  (consommateurs « demandeurs » notamment), car elle pose des
suivantes :                                                              problèmes de validité juridique.
  Donner au consommateur l’impression qu’il ne pourra quitter les
  lieux avant qu’un contrat n’ait été conclu ;                          Les sanctions applicables pour les pratiques trompeuses ou
  Se livrer à des sollicitations répétées et non souhaitées par         agressives :
  téléphone, télécopieur, courrier électronique ou tout autre outil      Deux ans d’emprisonnement au plus et une amende de 300 000 €
  de communication à distance.                                           au plus,
Le CCSF cite en outre les pratiques suivantes :                          Le professionnel encoure également une interdiction d’exercer
                                                                         une activité commerciale,
 Créer, en lieu et place du prospect, une adresse électronique pour
                                                                         Lorsqu’une pratique commerciale agressive aboutit à la
 lui permettre de recevoir la documentation précontractuelle et
                                                                         conclusion d’un contrat, celui-ci est nul et sans effet.
 contractuelle. Si la création d’un espace sécurisé mis à la
 disposition du prospect est, quant à elle, tout à fait possible, son   Les ventes non respectueuses des règles de protection des
 utilisation est à l’initiative du prospect ;                           consommateurs peuvent en outre générer, pour les opérateurs,
                                                                        des coûts commerciaux et de gestion majeurs, liés notamment
                                                                        au traitement des réclamations, aux renonciations et résiliations
                                                                        anticipées, et aux risques d’image induits.

                                                                                   Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances   19
RETOUR SUR
                                        UNE SANCTION
                                        DE L’ACPR

                             La dernière sanction ACPR a été largement commentée,               Le dispositif est en 3 étapes :
                             d’une part par sa sévérité - l’ACPR prononce une inter-
                                                                                                 Un appel de vente réalisé par les salariés sur la base d’un script.
                             diction de commercialiser pendant une période déter-
                                                                                                 Le salarié saisissait les informations du consommateur dans
                             minée - et d’autre part, l’ACPR a étendu son contrôle en
                                                                                                 l’outil extranet du partenaire qui permettait alors de générer
                             dehors du territoire français. Celle-ci s’inscrit dans la conti-
                                                                                                 un code sms adressé au consommateur, code qui ensuite
                             nuité des sanctions prononcées par l’ACPR à l’encontre
                                                                                                 était communiqué au dit salarié afin de déclencher l’envoi,
                             des « mauvais » acteurs de la VAD et en particulier ceux
                                                                                                 avant la souscription, d’un email comprenant le devis et la
                             distribuant des contrats santé prévoyance en appels sor-
                                                                                                 Fiche Information et Conseil et valider électroniquement la
                             tants.
                                                                                                 vente. Une fois la signature actée, l’outil permettait de générer
                             FAITS                                                               l’envoi des documents contractuels signés.
                             Un courtier distribue, par des appels téléphoniques sor-            L’appel de vente était ensuite réécouté par la cellule qualité
                             tants effectués depuis sa plateforme située à l’étranger,           du courtier qui le contrôlait.
                             des contrats d’assurance prévoyance sur la base de fi-              Les ventes jugées conformes étaient enfin transmises au
                             chiers de prospects issus de l’annuaire téléphonique filtrés        courtier grossiste qui les contrôlait à son tour.
                             par Bloctel.

20   Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances
GRIEFS
SOULEVÉS PAR L’ACPR

                                           inopérant. L’ACPR ajoute que faute             2/ Insuffisance des informations             de l’envoi de la fiche information et
1/ Sur la non remise de l’information
                                           d’initiative du client, l’un des deux cri-     L’ACPR reproche l’insuffisance des           conseil. L’ACPR constate également
sur support durable
                                           tères (1/à la demande en utilisant ce          informations communiquées. À titre           que la formalisation de la motivation
En pratique, l’ACPR relève qu’une très     procédé et 2/ technique de communi-                                                         est exprimée en termes trop standardi-
                                                                                          d’exemple, dans le panel des ventes
large majorité des ventes télépho-         cation à distance qui ne permet pas la                                                      sés et en phrases-types.
                                                                                          contrôlées, l’ACPR relève que les ex-
niques n’a pas fait l’objet d’une remise
                                           transmission des informations) n’est pas       clusions ne sont jamais évoquées, que        L’ACPR a prononcé une interdiction
des informations précontractuelles.
                                           rempli.                                        le prix et le droit à renonciation ne sont   de commercialiser des contrats d’assu-
Or l’ACPR considère que le client ne                                                                                                   rance pendant 2 mois , infligé un blâme
                                                                                          communiqués que postérieurement
prenait pas l’initiative de la prise de     L’ACPR sanctionne ce courtier qui                                                          et publiera sa décision sous forme no-
                                                                                          à l’engagement, aucune information
contact. N’ayant pas entrepris non          procédait à des appels sortants sans                                                       minative pendant 5 ans.
                                                                                          n’est donnée sur le nom de l’assureur
plus de démarche personnelle pour la        remise de l’information précontractuelle
                                                                                          ce qui engendre une confusion des            À noter que le courtier a fait valoir que
souscription du contrat, le courtier ne     avant la souscription au téléphone. Elle
                                                                                          parties, la présentation des garanties       les faits reprochés dataient de 2018,
pouvait pas bénéficier de l’exception       justifie sa position en estimant que la
                                            vente n’a pas été faite à « l’initiative »    est trop rapide et le caractère com-         qu’à l’époque il n’était pas tout à fait
du code des assurances permettant
                                            du client et ne peut donc bénéficier de       mercial de l’appel n’est pas donné.          au fait des exigences réglementaires
de communiquer les informations suite
                                            l’exception à la demande.                                                                  et que depuis il avait pris des mesures.
à la souscription.                          L’ACPR a une position et une                  3/ Insuffisance du devoir de conseil         Cela n’a pas empêché l’ACPR de le
L’ACPR estime que le contrat n’a pas        argumentation de plus en plus stricte sur     De nombreuses lacunes ont été éga-           condamner en considérant que les dé-
été conclu à « la demande » du client       la possibilité de bénéficier de l’exception   lement relevées, notamment les clients       faillances imputables au courtier sont
                                            prévue par le Code des assurances
en utilisant une technique ne permet-                                                     ne sont pas interrogés sur la détention      graves, qu’il appartient à tout inter-
                                            permettant de remettre les documents
tant pas la communication des infor-                                                      d’un contrat similaire. De même, les         médiaire de connaître les dispositions
                                            d’information et de conseil après l’appel
mations précontractuelles. Le fait qu’il    de vente lorsque la souscription du           raisons qui motivent le choix du contrat     qu’il est tenu d’appliquer et qu’enfin,
n’ait pas mis fin à la conversation té-     contrat est faite « à la demande » du         ne sont pas précisées, ni avant la sous-     les corrections sont intervenues de ma-
léphonique avec le téléconseiller est       consommateur.                                 cription, lors de l’appel, ni après, lors    nière trop tardive.

                                                                                                      Guide pratique sur la commercialisation par téléphone des contrats d’assurances   21
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