IN OVERSCHEYT 2019 2021 - " C'est vers l'intérieur que va le chemin mystérieux. En nous ou nulle part sont l'éternité et ses mondes, l'avenir et ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
IN OVERSCHEYT 2019 - 2021 « C’est vers l’intérieur que va le chemin mystérieux. En nous ou nulle part sont l’éternité et ses mondes, l’avenir et le passé. » Novalis Henri d’Ofterdingen
VERS LA FLAMME
Texte de Jean Deuzèmes
Curateur de l’exposition à l’église Saint-Merry. Paris, 2021
In Overscheyt signifie, en ancien flamand, dans l’abîme s’effondre, la terre qu’elle percute dans une violence
d’en Haut. Empruntée aux Visions de la sainte Hadewijch assourdissante, l’air qui l’évapore ne cessent de produire
d’Anvers (XIIIème siècle), cette expression formule une un déferlement d’images et d’effets aussi fugaces que
intuition : l’absolu est un espace intérieur qui ne peut révélateurs. Par cette immersion prolongée, il cherche
s’exprimer que par les contrastes les plus intenses. ainsi à ressentir et à toucher ce qu’il nomme « l’épaisseur
tellurique du réel ».
Quentin Guichard est photographe plasticien. Il crée des Ses nouvelles œuvres sont autant de méditations
œuvres à partir de milliers de matières photographiques sur la nature du temps où soudain la lumière est ; du
prises dans la nature éruptive de l’Islande. Ce temps perçu à l’orée où le miracle s’accomplit avant
cheminement peut lui prendre des années, mais ce d’excéder les sens. Ses images semblent être des
temps long lui permet d’approfondir des questions qui irradiations fulgurantes, cristallisées entre les ténèbres et
lui semblent essentielles : celles de nos origines, du l’éblouissement. Quentin Guichard cherche ainsi à figurer
Temps et de la lumière. La Genèse, après les grands récits ce tumulte profondément concentré dans le cœur de la
babyloniens, donne une réponse à ces interrogations. matière et qui attend les conditions de sa libération.
Quentin Guichard est quant à lui un artiste qui les aborde
par le prisme visuel. D’une matière aquatique à l’autre, l’artiste fait se
Pour Quentin Guichard, « l’abîme d’en haut d’Hadewijch lever l’espace et la lumière. Par transparences et
était une image à inventer ; une réflexion sur la recouvrements infimes, il recompose avec des milliers
création de l’espace par l’irruption de la lumière.Cette de matières photographiques l’expansion d’un monde
expression incarne la tension sur laquelle nos mythes qui ne cesse de se révéler au regard.
et nos œuvres sont fondés. Pour les artistes, elle est La lumière qu’il invente avec patience éclaire l’espace
une image qui s’élabore alors que les scientifiques en même temps qu’elle le crée, déployant ses ombres
l’appréhendent comme un rayonnement diffus à la portées et ses incidences opaques. Elle souffle un vent
signature infinitésimale. de désordre où se dessinent des horizons incertains :
Comment représenter la lumière originelle ? Quel sens cimes et cratères se dressent avant l’irruption du temps
donner à la matière qui l’a fait naître ? Ces interrogations géologique, chargés de teintes évoquant la terre et
évoquent un temps désormais daté : 380 000 ans après l’embrasement à venir. La lumière que l’artiste dépeint
la fission originelle, le refroidissement d’un univers puise à la source d’une eau qui n’existe pas encore,
intensément dense permit la libération de la lumière. soufflée par un air aussi créateur que destructeur. Il peint
Avec elle, la naissance de l’espace. » une lumière dont nous provenons tous, sans laquelle la
vie n’aurait pu advenir.
Pour créer les œuvres de la série, Quentin Guichard s’est
immergé une nouvelle fois dans le flux ininterrompu de Les œuvres de Quentin Guichard procèdent d’une
Dettifoss, la cascade islandaise la plus massive d’Europe. expérience intérieure et physique où se révèle toute la
Pour l’artiste, elle incarne le principe actif de l’Origine, puissance du monde, et qui a trouvé un écho dans les
tel un seuil où fusionnent tous les éléments. L’eau qui propos de la sainte Hadewijch.
VUE D’EXPOSITION
église Saint-Merry, 2021.
double-page précédente OVERSCHEYT N° 2, détail à gauche OVERSCHEYT N°1 2019 – 2020 130 × 160 cm à droite OVERSCHEYT N°1 2019 – 2021 130 × 160 cm
ci-contre
OVERSCHEYT N°3 2019 – 2020 200 × 160 cm
double-page suivante
OVERSCHEYT N°3 église Saint-Merry, Parisà gauche OVERSCHEYT N°5 2020 – 2021 130 × 160 cm à droite OVERSCHEYT N°7 2020 – 2021 130 × 160 cm double-page suivante OVERSCHEYT N°5, détails
double-page précéentes
OVERSCHEYT N°7, détails
ci-contre
OVERSCHEYT N°6 2019 – 2021 200 × 160 cmVous pouvez aussi lire
