INSTALLER LE DEVELOPPEMENT DURABLE DANS SON QUOTIDIEN
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Claire-Avril MALLET Ecole d’Architecture de Grenoble Mémoire de quatrième année INSTALLER LE DEVELOPPEMENT DURABLE DANS SON QUOTIDIEN Directeur de mémoire : Charles Roche Septembre 2005
SOMMAIRE Introduction p.1 Définition p.2 Historique p.3 Concepts principaux de la « Maison Passive » p.4 Influence de ces concepts sur la pensée architecturale p.19 Exemples architecturaux p.28 Avantages et inconvénients d’une « Maison Passive » p.44 Conclusion p.48 Bibliographie p.49
L ’écologie, le respect de la nature, la préservation de la planète et l’économie d’énergie sont depuis longtemps des notions connues et mentionnées. Mais leur sens et leur utilité n’a pas toujours été mise en avant de façon évidente pour le grand public. Depuis plusieurs années elles commencent à prendre de l’importance devant la grandeur des problèmes liés à une consommation abusive d’énergie. Dès lors, des termes nouveaux sont apparus tels que « le Développement Durable », ou encore « les normes HQE, de Haute Qualité Environnementale ». Des recherches ont été effectuées dans tous les domaines pour valoriser au maximum une consommation d’énergie naturelle, aussi bien pour des moyens de chauffage domestique, que pour des carburants non polluants. L’évolution s’est faite plus évidente en ce qui concerne les habitations que les automobiles. Les concepteurs commencent alors à parler de « la maison à basse énergie », de « la maison solaire passive », ou « maison bioclimatique », puis vient le terme de « Maison Passive » qui, par son appellation très simple, exprime parfaitement l’idée d’une telle habitation, et regroupe toute une palette de procédés permettant une économie d’énergie au quotidien. C’est un terme qui m’est apparu pour la première fois lors d’une semaine de conférences sur l’habitat en montagne et qui m’a tout de suite questionné. Ne sachant rien de ce procédé de construction, je l’ai étudié afin de le comprendre plus en détail. Je vous propose alors de l’appréhender à travers une définition plus précise et un historique de ses différentes évolutions. Nous verrons aussi ce qui caractérise ce type de construction et comment ces concepts influent sur la pensée architecturale à travers différents exemples architecturaux. Enfin, je finirai par une confrontation rapide afin de déterminer les avantages et les inconvénients de ce procédé de construction. 1
Définition Développement Durable : C’est un développement qui dure, c'est-à-dire une amélioration des conditions de vie, avec vue sur le long terme. Plus qu’un concept, le développement durable est un appel à un changement de comportement pour parvenir à l’amélioration des conditions de vie. Maison Basse Energie : C’est une maison dont les besoins de chauffage sont de l’ordre de 5 fois moins que pour une maison traditionnelle. Maison Passive : C’est une maison qui conserve toute l’année un excellent confort climatique (20°C), sans recourir à un système de chauffage ou de refroidissement conventionnel. Le besoin de chauffage maximum est de 15 kWh/m²/an, (alors que pour une maison traditionnelle il est de l’ordre de 220 kWh/m²/an). Le principe d’une maison passive pourrait être résumé comme suit : « éviter les pertes et maximiser les gains ». Elle est à la fois un raffinement et une conséquence du développement de la maison basse énergie. Le terme de « Maison Passive » est un label et doit donc répondre à certaines exigences précises. 2
Historique Le concept de « Maison Passive » a été élaboré en 1988 par l’institut « Wohnen und Umwelt » (habitat et environnement) de Darmstadt, en Allemagne, avec la collaboration de l’université de Lund, en Suède. Le premier prototype de « Maison Passive » fut réalisé à Darmstadt-Kranichstein, en 1991. Il fait, depuis lors, l’objet d’un monitoring approfondi. Depuis, plus de mille « Maisons Passives » ont été construites à travers l’Europe et de nombreux composants constructifs et techniques répondant spécifiquement aux exigences de ce type de bâtiment sont commercialisés. Façade Sud du premier concept de Maison Passive 3
Concepts principaux de la « Maison Passive » Les quatre piliers de la « Maison Passive » Les quatre piliers de la « Maison Passive » sont les quatre organes forts selon lesquels le bon fonctionnement et le meilleur rendement demeurent réalisables. Ils constituent les éléments constructifs les plus importants qui déterminent l’efficacité énergétique d’une telle construction. Sans l’un d’eux, l’appellation de « Maison Passive » n’est en aucun cas possible. Comme indiqué dans la définition, la « Maison Passive » est une habitation qui ne possède pas de système de chauffage traditionnel. Pour ce faire, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, il est nécessaire de prendre en considération plusieurs points. En premier lieu, il est important d’apporter une attention toute particulière à l’isolation thermique du bâtiment, car c’est elle qui permet de diminuer les pertes. Cette caractéristique de l’isolation au maximum fait alors naître le besoin de ventiler mais ceci tout en maintenant l’esprit de conservation des gains. L’aération devient alors, à son tour, tout aussi importante. Toujours dans l’esprit de diminuer les pertes, les fenêtres, autant châssis que vitrages, sont elles aussi sollicitées et demandent un traitement particulier avec une isolation maximum. Le dernier point à prendre en considération dans cette recherche du minimum de pertes et du maximum de gains s’attache à la conception de l’enveloppe de l’édifice. Celle-ci doit, en effet, être conçue de manière ininterrompue de façon à éliminer tous ponts thermiques et posséder une parfaite étanchéité à l’air. 4
1- L’isolation thermique Nous savons très bien que la chaleur se déplace toujours de la partie la plus chaude vers la partie la plus froide. En hiver, quand un édifice est chauffé, la température interne dépasse celle de l’extérieur et donc la chaleur tend à migrer à travers les murs de l’intérieur vers l’extérieur. En revanche l’été, quand le soleil réchauffe les parois du bâtiment, la chaleur parcourt le chemin inverse. Et plus la différence de température est grande, plus le flux de migration est important. L’isolation thermique a la fonction de ralentir ces flux et de réduire les échanges entre intérieur et extérieur, ce qui est très avantageux, autant en hiver qu’en été. Dans le cas d’une « Maison Passive », l’isolation thermique de l’enveloppe est essentielle car elle permet de réduire considérablement les pertes de chaleur en hiver et le réchauffement en été, entraînant alors une réduction des besoins énergétiques en matière de chauffage. Pour atteindre un besoin énergétique en chauffage inférieur à 15 kWh/m²/an, nécessaire au label des « Maisons Passives », l’isolation thermique du bâtiment doit posséder une épaisseur particulièrement importante. Elle est de l’ordre de 30 cm pour les murs, 40 cm pour la toiture et 20 cm pour la dalle de sol. Au niveau des murs, l’isolation est placée à l’extérieur afin de fournir une forte inertie thermique au bâtiment. Dans les habitations traditionnelles l’isolation thermique des murs est généralement de 8 à 10 cm. 5
2- L’aération La fonction principale d’un système de ventilation est de garantir une bonne qualité de l’air. Dans un environnement prédéfini, où vivent des personnes, il se consomme de l’oxygène et se rejette du CO2. Au fil des heures, le pourcentage de ce dernier augmente et celui de l’oxygène baisse. Cette augmentation génère un air malsain, et lorsque son taux est trop élevé l’air est considéré comme consumé, c’est-à-dire qu’il n’est plus bon à respirer. Le pourcentage de CO2 est alors un indicatif de la qualité de l’air. C’est pourquoi, dans un édifice habité, il est important de renouveler l’air périodiquement afin de lui maintenir une bonne qualité. Ce changement apporte de l’air « neuf » et expulse l’air vicié mais aussi l’humidité excessive qui se forme parfois quand sont présentes un grand nombre de personnes ou bien lors de l’utilisation de la cuisine ou des pièces humides. Le renouvellement de l’air dans un bâtiment conventionnel se fait en ouvrant les fenêtres, ce qui entraîne une grande dispersion de la chaleur. Une « Maison Passive » ne peut pas se permettre de gaspiller inutilement de l’énergie pour réchauffer ou refroidir l’air neuf entrant. L’aération est alors effectuée par une ventilation mécanique à double flux avec récupération de chaleur. Un tel système fournit non seulement de l’air neuf, mais sert aussi à réchauffer ou refroidir l’air entrant avec la chaleur ou la fraîcheur de l’air sortant au moyen d’un échangeur thermique. La ventilation dans un tel édifice a donc pour rôle d’assurer continuellement une parfaite qualité de l’air interne, indépendamment des conditions climatiques externes. L’aération est considérée comme le « cœur » de la Maison Passive. 7
Schéma de fonctionnement de la ventilation mécanique à double flux avec récupération de chaleur Air extrait -1 Réseau de gaines de l’air extrait -2 Échangeur -3 Bouches d’insufflation de l’air neuf -4 Caisson d’extraction de l’air vicié -5 Air neuf introduit par une entrée d’air unique -6 Sortie de l’air vicié -7 8
Dans ce système de ventilation mécanique à double flux, les bouches d’introduction de l’air neuf (6) ne sont plus placées sur les fenêtres, mais elles sont toutes regroupées en une seule et unique entrée d’air. Ceci rend alors possible une filtration de l’air neuf par l’ajout d’un filtre éliminant toute pollution extérieure. Ici l’air neuf circule à travers un échangeur (3) où il récupère une partie (jusqu’à 75 %) des calories de l’air extrait (1). Il se réchauffe donc avant d’être distribué par un réseau de gaines jusqu’à des bouches d’insufflation (4). L’air extrait est aspiré par le caisson d’extraction (5) et par son réseau de gaines (2), il passe dans l’échangeur, où il cède une partie de sa chaleur à l’air neuf introduit, avant de sortir. 9
Schéma simplifié du système de ventilation en « Maison Passive » 10
3- La fenêtre Tous les bâtiments solaires sont caractérisés par de grands vitrages sur la façade sud qui servent à capter, en hiver, le maximum des apports solaires. Ces fenêtres, pourtant pourvues de vitrage isolant, ont cependant un inconvénient, celui de perdre plus de chaleur la nuit et les jours sans soleil qu’elles n’en font gagner durant le jour. Pour une « Maison Passive », respectivement aux besoins des maisons à basse consommation d’énergie, les apports solaires sont moins importants car les pertes de chaleur sont minimisées et par conséquent on ne parle pas de capter le maximum des ces apports. Les fenêtres doivent seulement garantir un équilibre entre les gains de chaleur diurne et les pertes nocturne. La fenêtre est donc considérée comme un pilier car elle est, d’un point de vue thermique, le maillon faible des parois de l’édifice. En effet, elle constitue un « trou » dans l’enveloppe à travers lequel se perd une grande partie de la chaleur. Mais en revanche, son point fort est de laisser pénétrer le rayonnement solaire qui participe, en partie, au réchauffement du bâtiment. Le point faible de la fenêtre n’est plus le vitrage, car la déperdition de chaleur d’un double vitrage traditionnel est encore diminuée de moitié par l’utilisation d’un triple vitrage. Ce sont des verres thermiques transparents remplis dans leurs intervalles par un gaz rare – krypton – qui retarde la convection dans la lame d’air. Ces vitrages réduisent de manière notable les forts apports solaires obtenus à l’extérieur en été, évitant ainsi le sur-chauffage intérieur. La température de la vitre intérieure se rapproche de la température interne, augmentant ainsi le confort thermique. On obtient donc un équilibre entre les gains diurnes et les pertes nocturnes de chaleur au niveau du vitrage. 11
Les châssis de fenêtres deviennent l’élément important à maîtriser, car c’est par lui et surtout dans la liaison châssis/mur que peut se perdre beaucoup d’énergie. En effet, les châssis habituels ne possèdent pas une conduction thermique aussi faible que le triple vitrage. Ils sont inadaptés aux édifices passifs et par conséquent il est préférable, lors d’une construction passive, d’utiliser ceux spécialisés avec des caractéristiques techniques appropriées à un tel bâtiment. Il est donc nécessaire de les choisir avec attention parmi les produits que peuvent proposer l’industrie de l’habitat passif. Le cadre d’une fenêtre pour « Maison Passive » est caractérisé par une forte isolation. Châssis de maison passive Fourni par l’entreprise Benelux Model Caratherm 9000 en PVC Coefficient de transmission thermique Uw total (vitrage et encadrement) de 0,8 Triple vitrage avec remplissage au gaz rare Épaisseurs de verre de 34 à 44 mm Verre d'isolation thermique triple Coefficient U du vitrage de 0,6 Renforcement : l’intérieur du profilé est comblé avec de la mousse polyuréthane. 12
Toutes les caractéristiques des fenêtres spécialisées peuvent être compromises lors du montage sur le bâtiment. Si celui-ci n’est pas effectué avec attention il peut permettre l’infiltration d’air à travers le raccordement au mur. Une fenêtre se monte normalement sur l’ouverture du mur car il constitue un élément solide. Une telle mise en place n’est pas admissible dans un édifice passif car cela créé un pont thermique qui comprend des pertes de chaleur notables. Le montage le plus adapté est de placer la fenêtre sur l’isolation et doit être exécuté avec beaucoup d’attention. MONTAGE SUR MUR CONSEILLÉ Construction particulière de la liaison mur/fenêtre 13
4- Les ponts thermiques et l’étanchéité à l’air Les ponts thermiques dans un bâtiment sont les parties qui, respectivement à la moyenne, ont une transmission thermique plus élevée. On parle alors d’éléments thermiques insuffisamment isolants, à travers lesquels la chaleur se disperse plus rapidement. Généralement, les éléments qui constituent des ponts thermiques sont les balcons, les avant-toits et autres composants qui dépassent de la structure, ainsi que les liaisons entre les murs et les ouvertures. Les ponts thermiques constituent la cause principale de la condensation de la vapeur d’eau sur les murs et donc de la formation de moisissures. Ce phénomène est encore plus problématique lorsque la condensation pénètre à l’intérieur de la structure et humidifie l’isolation qui, dans ce cas, perd toutes ses qualités. Ainsi, construire un édifice sans ponts thermiques, non seulement fait économiser de l’énergie, mais rend aussi plus salubre les habitations et protège la structure contre les dégradations. 14
Schéma des lieux fréquents de ponts thermiques 15
Il parait alors plus qu’évident qu’une « Maison Passive » doit absolument être construite sans ponts thermiques. Cela signifie que tous les éléments solides, poteaux et architrave en béton armé, murs tampon, etc., doivent être à l’intérieur de l’enveloppe isolante, dont la couche de matériaux isolants doit maintenir une épaisseur considérable. Il est donc essentiel de porter une attention toute particulière aux liaisons entre les éléments constructifs, comme la liaison mur/toiture. Les fenêtres et les portes doivent être intégrées au bâtiment par l’intermédiaire d’éléments constructifs particuliers. Les balcons, les terrasses et les avant-toits ne doivent pas avoir de contact avec la structure qui se trouve à l’intérieur de l’enveloppe thermique. Ils ne sont pas interdits, mais doivent se porter d’eux- mêmes. Schéma de l’enveloppe isolante autour d’un bâtiment 16
En réalité, les ponts thermiques ne sont pas totalement inévitables. Il reste des points difficiles à traiter comme la liaison murs/fondations ainsi que murs/fenêtres. Mais leur effet peut être atténué en choisissant des méthodes de constructions appropriées. L’exemple de la liaison fenêtre/mur présentée précédemment en est une très efficace. Une autre pourrait être celle de construire les balcons sans aucun contact avec l’enveloppe thermique. Réduction de l’effet pont thermique au point de liaison fondation/mur 17
Dans un bâtiment pourvu d’une isolation thermique élevée, la chaleur se disperse beaucoup quand de l’air frais pénètre à travers les joints ou fissures. Les points les plus faibles d’où proviennent la majeure partie des infiltrations sont les joints entre fenêtre et mur. Une « Maison Passive » doit être suffisamment étanche à l’air pour éviter toute pénétration ou perte de chaleur ou de fraîcheur. Construire un édifice étanche à l’air n’est pas très difficile. En effet, de bons résultats sont déjà obtenus avec un mur bien enduit. L’enduit doit cependant bien couvrir la totalité des murs. Sur ce point, les constructions en bois sont plus sensibles, car elles possèdent de nombreux joints. L’étanchéité à l’air de l’enveloppe d’une « Maison Passive » est vérifiée à l’aide d’un test spécial, le Blower-Door-Test. Il mesure le renouvellement de l’air par infiltration dans des conditions de différence de pression de 50 Pa. Une valeur de N50 comprise entre 0,2 et 0,6/h est recommandée. On constate d’après ces quatre principes que l’appellation « Maison Passive » s’applique plus aux techniques de préservation de chaleur qu’aux gains d’énergie solaire, même si ceux-ci jouent un rôle important. 18
Influence de ces concepts sur la pensée architecturale Ces principes, très stricts et essentiels au bon fonctionnement d’un tel concept, conduisent naturellement à la création d’un plan de bâtiment particulier. L’orientation et l’organisation intérieure de la construction sont des conséquences directes d’une telle application. o Organisation extérieure Ainsi, dans la mesure des possibilités, une « Maison Passive » préférera une orientation sud qui implique un besoin de chauffage inférieur par rapport à une maison orientée à l’ouest. Une attention toute particulière sera portée sur la forme du bâtiment afin de privilégier sa compacité qui permettra d’obtenir un quotient entre la surface de l’enveloppe et le volume chauffé aussi faible que possible. En façade, on trouvera de grandes surfaces vitrées du côté sud et en revanche des fenêtres plus réduites et en nombre réduit sur la partie nord. Cette disposition entraîne alors un gain de chaleur solaire qui est assuré par beau temps, de l’automne jusqu’au début du printemps. Mais pour cela, il est important d’éviter d’ombrager le bâtiment avec de la végétation ou bien qu’une autre construction face obstacle au soleil. 19
Exemple d’orientation du plan pour une Maison Passive 20
o Organisation intérieure L’intérieur de la « Maison Passive » demande une organisation réfléchie afin de compléter et d’être en accord avec la pensée architecturale externe du bâtiment. En effet, il s’agit de placer, de manière stratégique, les différentes composantes de la maison en fonction de leurs usages et de leurs utilités. Ainsi, les pièces à vivre, qui ont besoin d’un apport élevé en chauffage, sont rassemblées dans la partie sud de la construction. Elles seront derrière les grandes surfaces de vitrage, leur assurant ainsi une quantité correcte de chaleur et de luminosité. La cuisine, le salon ou bien encore la chambre d’enfant trouvera donc sa juste place côté sud. Au nord on organisera les pièces secondaires et les espaces de rangements afin qu’ils créer un espace tampon vers l’extérieur. C’est ainsi que l’on retrouvera les escaliers, le débarras et des placards, fonctions qui ne nécessitent nullement un apport de lumière et de chaleur particulier. Le gros œuvre situé à l’intérieur de la maison, murs porteurs, dalles de béton, sera placé de préférence entre ces deux zones distinctes afin d’assurer son rôle d’absorbeur la journée en captant la chaleur des rayons du soleil pour la redistribuer progressivement dans les pièces durant la nuit. 21
Schéma de l’organisation type d’une « Maison Passive » 22
Tableau récapitulatif des principes constructifs des bâtiments passifs Compacité de la forme Quotient ente la surface de l’enveloppe et le volume chauffé < 0,6 Isolation thermique Enveloppe U 75% sortant Production d’eau chaude Collecteur solaire et pompe à chaleur Réchauffement et refroidissement de Échangeur enterré l’air entrant Énergie électrique Appareils électroménagers et autres à basse consommation d’énergie 23
Le tableau présenté en page précédente récapitule, de manière simplifiée, les points importants à prendre en compte lors de la construction d’un bâtiment passif. C’est une fiche technique qui caractérise ce type de construction. Cependant, il est quelquefois bien plus facile d’appliquer ces principes sur papier que dans la réalité. En effet, lorsque l’on prend connaissance, en lisant les revues spécialisées dans le domaine de l’écologie, des résultats en matière d’écologie et d’économie d’énergie que procure ce genre d’habitation, le consommateur est vite tenté et attiré par ce type de conception. Mais, autour de cette réussite, tourne tout un mode de vie, un mode de comportement au quotidien qui, s’il n’est pas respecté, peut annuler les bienfaits pourtant calculés. Prenons le cas des habitations de bord de mer pour illustrer ce phénomène. La zone méridionale est peut-être la plus dure à traiter en matière de « Maison Passive » car elle possède un climat tout autre que celui de l’Allemagne, où ont été expérimentées ces premiers types d’habitations. En effet, ces bâtiments sont plus caractérisés par la recherche du gain de chaleur en hiver que par celui de fraîcheur l’été, ce qui est le cas des habitations méridionales. Partons alors de l’hypothèse d’une construction passive en bordure de la Méditerranée. Si les principes de construction sont respectés, nous aurons donc un bâtiment compact, avec peu d’ouvertures au nord et de grandes baies au sud. L’isolation sera extérieure et d’une épaisseur importante. La ventilation sera mécanique à double flux avec échange de chaleur et l’on favorisera les capteurs solaires en matière de récupération d’énergie. La maison ne devra pas être ombragée ou cachée par d’autres habitations proches dans la mesure des possibilités. Si nous conservons bien présent en tête le lieu d’implantation de la maison, nous ne pouvons négliger quelques aspects importants comme le fait que les températures sont bien plus élevées en été dans les régions du sud que dans les régions du nord. Il paraît alors absurde de ne pas ombrager les façades les plus exposées. En effet, cela entraînerait une surchauffe importante du bâtiment et donc un mal être intérieur, d’où une recherche de fraîcheur par climatisation et par conséquent une augmentation de la consommation d’énergie. Ainsi, l’édifice ne serait plus considéré comme passif. 24
Il est alors plus approprié d’ombrager astucieusement, de façon à conserver les apports de lumière naturelle, par des végétaux denses mais à feuilles caduques afin de profiter du soleil l’hiver. Le deuxième objectif dans ce contexte particulier est de faciliter l’évacuation de la chaleur. Pour cela, il faut permettre une ventilation légère le jour et importante la nuit. La ventilation mécanique doit alors avoir un flux qui varie selon l’heure. En complément à toutes ces précautions, il est conseillé, en plus d’un puits provençal qui alimente la ventilation, d’entourer sa maison de végétation et même d’un point d’eau si c’est possible pour rafraîchir ainsi l’air entourant l’habitation. Nous pouvons nous appuyer sur l’exemple de l’architecte Marc Vaye qui a réalisé en 2002 une villa dans la banlieue de Téhéran en Iran. Il prend en compte lors de la conception les conditions climatiques du pays et notamment les fortes chaleurs estivales. 25
Il s’est inspiré de certains principes constructifs utilisés dans l’architecture iranienne, tel que les claustras pour palier aux inconvénients causés par la chaleur. La piscine, dont l’eau en évaporation apporte de la fraîcheur, la pergola, qui fait ombrage à la terrasse contribuent également à un bon confort d’été. 26
Lorsque toutes ces applications sont mises en place, et devraient engendrer un bon fonctionnement du système, on voit s’ajouter un facteur totalement indépendant de tout contrôle, celui du facteur humain. En effet, qui peut empêcher le propriétaire d’une maison écologique et économique d’ouvrir ses fenêtres en grand afin de profiter du paysage et de courant d’air en été, ou bien de les ouvrir en hiver pour aérer, chauffant ainsi l’extérieur. Dans ces conditions la ventilation mécanique à double flux avec récupération de chaleur n’a plus aucun sens et est complètement désorganisé. Il est important de se comporter de manière intelligente lorsque l’on décide de construire une maison intelligente. L’architecte doit alors savoir orienter son client en le « rappelant à l’ordre » sur les objectifs de sa construction et lui expliquer correctement le fonctionnement des habitations passives. Mais, le facteur humain reste le plus fort car on ne peut empêcher le consommateur de consommer son bien comme il l’entend. Les « Maison Passives » sont certes composées de bonnes intentions si et seulement si elles sont appliquées à la lettre. Mais il est parfois difficile de faire accepter à son propriétaire frileux que le circuit de chauffage traditionnel n’est pas une nécessité lors de la conception du projet et que même installé il peut ne pas être utilisé. 27
Exemples architecturaux 28
Première « Maison Passive », DARMSTADT-KRANICHSTEIN (Allemagne) Lieu : DARMSTADT-KRANICHSTEIN Constructeur : Rach & Partner GmbH Architecte : Prof. Dr. Bott, Ritter Période de construction : Printemps 1991- Octobre 1991 Typologie : Maisons en Bande Superficie habitable : 624 m² Besoin de chauffage : 12 kWh/ (m²a) Façade Sud Intérieur de logement 29
Histoire de la première « Maison Passive ». L’édifice de Darmstadt-Kranichstein a été terminée en 1991 et depuis cette année un ample programme de mesures et de vérifications a été réalisé, financé par la fondation Wustenrot et le ministère de l’environnement. Durant le premier cycle des mesures, tous les éléments de l’isolation thermique n’étaient pas encore achevés, mais dans les cycles successifs, dans tous les logements, la consommation de gaz naturel pour le chauffage était inférieure à 12 kWh/(m²a). Cette valeur représente environ un vingtième de la consommation moyenne des habitations allemandes traditionnelles. On peut remarquer aussi, d’après le diagramme de la consommation énergétique, que la consommation d’énergie de toutes les autres applications domestiques est très basse. Durant les huit dernières années des relevés, elle s’élève à moins de 33 kWh/ (m²a), seulement 3 kWh/ (m²a) de plus que prévu pour le chauffage, l’eau chaude, la ventilation, l’éclairage et les autres usages domestiques. Dans chaque logement, il a été prévu et installé un plan de chauffage conventionnel avec des radiateurs, car dans la conception du projet il n’était pas certain que le système de ventilation suffise, lui tout seul, à garantir le confort thermique désiré. Cependant, ce chauffage n’a été utilisé que durant les hivers 1991-1993 qui furent particulièrement froids. Sa consommation est en moyenne de 10 kWh/ (m²a). Quelques temps après la fin des travaux ont été installés, devant les fenêtres, des écrans nocturnes constitués de panneaux de polyuréthane recouverts d’aluminium sur deux façades. Ils sont mécanisés de manière à couvrir les fenêtres automatiquement le soir venu. Avec ce système, les déperditions de chaleur durant la nuit ont été réduites de plus de la moitié. Après l’installation de ces écrans nocturnes, durant la quatrième et la cinquième période des mesures (entre octobre 1994 et septembre 1996) il a été possible d’éteindre totalement le chauffage dans un appartement. La consommation énergétique thermique était pratiquement à zéro. C’est comme cela que le standard d’un bâtiment à « consommation énergétique zéro » a pratiquement pu être réalisé. 30
La réalisation des logements de Darmstadt-Kranichstein a démontré la validité du concept « Maison Passive » qui est celui de réduire de manière draconienne la consommation énergétique sans diminuer le confort d’habiter. Consommation énergétique d’un logement (résultats des mesures) 31
Évolution de la température journalière à l’intérieur du séjour d’un logement sans chauffage (durant l’hiver 1994/95) 32
Coupe sur les logements Les principales caractéristiques d’une « Maison Passive » sont : La forte isolation thermique, les fenêtres spéciales et la ventilation contrôlée avec récupération de chaleur. 33
HANNOVER-KRONSBERG (Allemagne) Lieu : Hannover Constructeur : Rasch & Partner GmbH Architecte : Dipl. Ing. P. Grenz, Dipl. Ing. F. Rash Période de construction : 1 septembre 1998 – décembre 1999 Typologie : Maisons en Bande Superficie habitable : 3805 m² Besoins de chauffage : 15 kWh/ (m²a) 34
Un bilan thermique est un calcul qui permet de quantifier les flux d’énergie échangés entre le bâtiment et l’ambiance environnante. Comme dans tout bilan, il comptabilise les pertes et les gains. Ce calcul est la base qui permet de déterminer les besoins énergétiques pour le chauffage durant la période hivernale. Les sources internes qui fournissent des apports thermiques sont les personnes présentes à l’intérieur du bâtiment, les appareils électroménagers en fonction, les lampes allumées, en particulier celles incandescentes, les appareils qui produisent de l’eau chaude, le four durant la cuisson de la nourriture. Bilan thermique du bâtiment 35
ZURICH (Suisse) - SUNNY WOODS Lieu : Zurich Constructeur : Kampfen Bau GmbH Architecte : Beat Kampfen Période de construction : 2000/2001 Typologie : Maisons en Bande Superficie habitable : 1387 m² Besoins de chauffage : 14,4 kWh/ (m²a) Façade Sud Ce projet est caractérisé, comme son nom l’indique, par le soleil et le bois. Le bâtiment et situé en périphérie de Zurich à proximité d’un bois, sur une pente exposée au sud-ouest. Il se compose de trois parties qui contiennent chacune deux appartements- maison. Chaque habitation offre l’individualité d’une villa et est technologiquement autonome. 36
Plan d’un étage supérieur Pour obtenir un standard thermique de 14,4 kWh/ (m²a), voici les quelques aménagements qui ont été effectués : - rapport superficie/volume très favorable - division nette entre zone chauffée et zone non chauffée - isolation de 26 cm entre les zones chauffées et non, 33 cm en façade. - porte d’entrée de 8 cm d’épaisseur - absence de tuyauterie chaude dans la zone non chauffée 37
Coupe sur le bâtiment La superficie du toit est totalement recouverte de panneaux solaires qui produisent l’énergie électrique pour le chauffage, la ventilation et la production d’eau chaude. Le plan a été conçu pour être raccordé au panneau électrique. Lors des périodes où l’énergie solaire n’est pas suffisante, une pompe à chaleur d’air et d’eau assume le relais. Elle est située avec le ballon d’eau chaude et le système de ventilation, dans un local technique à deux étages permettant ainsi une distribution indépendante dans chaque habitation. 38
Le faible besoin thermique a fait renoncer à un système de chauffage conventionnel. L’air frais est préchauffé à l’aide d’un échangeur interne, qui, dans le local technique, assume la température désirée et traverse tout un système de tubes avant d’être insufflé dans les habitations. À chaque étage, l’afflux d’air est réglé de manière individuelle. Toiture à panneaux photovoltaïque intégrés 39
Façade Est Intérieur de l’appartement, dernier étage 40
ÉCOLE MATERNELLE A LINDAU (Allemagne) Lieu : Lindau Constructeur : Commune de Lindau Architecte : Cord & Sabine Erber Période de construction : 2000/2001 Typologie : École Superficie habitable : 421,1 m² Besoins de chauffage : 14,8 kWh/ (m²a) Le projet de l’école maternelle de Lindau s’est mené dans des conditions particulières. En effet, la commune voulait réaliser un bâtiment dans le standard maison à basse consommation d’énergie ou bien passive avec, en plus, l’utilisation de matériaux locaux pour la construction. Celui-ci devait être conçu et réalisé dans une période, relativement courte, de six mois. Le programme comprenait des salles multifonctions, un réfectoire, une cuisine, et des locaux de service. 41
Le projet est constitué de grands éléments préfabriqués en bois montés sur chantier afin de gagner un maximum de temps. Ils sont composés d’une structure en bois de pin revêtue, sur les deux faces, de panneaux OSB. L’interstice de 36 cm entre les deux revêtements a été rempli par des flocons de cellulose. La valeur de transmission énergétique de ces panneaux est de 0,12 W/m² K. 42
Le bâtiment est composé de deux étages et est monté sur des fondations en béton armé, imperméable. Le montage des éléments préfabriqués s’est effectué en trois jours, puis ensuite celui des fenêtres (U=0,8 W/m² K) et du toit en tôle, et enfin les finitions intérieures. Les besoins thermiques de l’école sont d’environ 13 kWh/ (m²a) et grâce à la qualité des éléments de construction, le bâtiment possède une bonne imperméabilité au vent. Une ventilation contrôlée à double flux avec échange de chaleur a été installée ainsi qu’une chaudière à gaz qui permet de réchauffer l’air en un temps très bref lors du retour de vacances ou bien des jours particulièrement froids. Cette nouvelle construction n’est pas seulement un exemple d’architecture soutenable, mais elle a aussi une valeur éducative. Les enfants apprennent alors très tôt qu’avec une conception intelligente on peut construire des bâtiments qui, pour cinquante semaines dans l’année, n’ont pas besoin de système pour se chauffer ou pour se refroidir et qui pourtant, offre un confort et une qualité de vie élevé. École Maternelle de Lindau, Plans et coupe 43
Avantages et inconvénients d’une « Maison Passive » Le terme de « Maison Passive » est très souvent associé à de nombreux avantages, autant écologiques qu’économiques, ainsi que de confort intérieur accru. L’intérêt croissant que témoignent les particuliers pour ce type d’habitation en est le témoignage direct. Cependant, on peut noter deux inconvénients, minimes en rapport aux avantages, mais qui parfois ne laissent pas indifférent. En effet, le premier est le prix initial de la construction qui reste supérieur à celui d’une habitation traditionnelle. Une maison passive nécessite un surcoût de 10 à 15 %. Toutefois, il est à considérer que ces frais supplémentaires seront récupérés à l’usage grâce à la très faible consommation de la maison. Il est alors nécessaire de voir le rendement sur du long terme. Le deuxième inconvénient réside dans le fait qu’il est difficile d’appliquer ce principe de construction à de la rénovation. Ceci pour des raisons techniques uniquement. Ainsi, nous pouvons énumérer les avantages principaux non exhaustifs dans le choix d’un bâtiment passif : Moins de problèmes d'humidité. Plus de confort grâce à un meilleur équilibre de la température et de l'humidité. Une meilleure qualité de l'air. Une réalisation au moyen de matériaux traditionnels et de principes de la construction bien connus. Économiquement attrayant à cause de frais de chauffage minimaux. Écologique : protection des ressources, émission réduite de CO2. Tous ces avantages proviennent naturellement des principes de conception étudiés précédemment. Lorsqu’ils sont respectés et appliqués avec la plus grande attention, ils participent en parfaite harmonie au bon fonctionnement et au confort de la maison. 44
Une comparaison sous forme de diagramme nous aide à mieux comprendre les avantages et les résultats positifs de ce type de construction par rapport aux habitations habituelles. Comparaison d’un système traditionnel de construction et d’une maison passive Consommation énergétique pour le chauffage en kWh/ (m²a) 45
Consommation d’énergie totale par an pour les 3 types de maisons (en kWh primaire) : On constate d’après ce diagramme que la « Maison Passive » ne consomme pas d’énergie pour le chauffage central et que celle utilisée pour le chauffage est nettement moindre que pour une maison traditionnelle. 46
Facture énergétique mensuelle : comparaison maison neuve moyenne maison peu gourmande en énergie et maison passive Ces trois diagrammes parlent tout simplement d’eux-mêmes. Il n’est pas nécessaire de fournir de grandes explications pour comprendre qu’une « Maison Passive » consomme nettement moins d’énergie qu’une maison traditionnelle. 47
O n peut facilement constater d’après toute cette étude que le label de « Maison Passive » est une notion relativement jeune et qui tend à se diffuser. Ce nouveau concept d’habitation a dépassé le stade de l’expérimentation, et il est maintenant accessible à tous et de plus en plus facile à appliquer. Son rayonnement en est d’autant plus favorisé aujourd’hui, avec les augmentations successives du prix des énergies de chauffage. Ce type de construction commence à intéresser une nouvelle génération d’architectes qui sensibilisent alors leur clientèle aux notions d’écologie et de respect de l’environnement. Ils répondent aussi à la demande des constructeurs intéressés par une nouvelle manière d’habiter, plus saine et plus économique. Cependant, son rayonnement, qui commence en Europe centrale, progresse très lentement vers le sud pour des raisons de climats divers. Des études sont en cours pour trouver des solutions et réussir à implanter ce type de maison dans les régions méridionales. Ce qui constitue la beauté de la maison passive est sa simplicité qui est régie par deux principes : optimiser l’essentiel et minimiser les pertes avant de maximiser les gains. 48
BIBLIOGRAPHIE : ARTICLES : Attilio Carotti, Edifici Passivi : Superfluo Riscaldare Il giornale dell’architettura, anno 3, n°23, nov. 2004, p15 Attilio Carotti e Maria Elena Carotti, Un coppotto il lana di roccia è il « sesto combustibile » e ci viene dall’edilizia : più economico, più pulito, sostenibile. L’ufficio tecnico, anno 27, aprile 2005, p.41 Attilio Carotti e Domenico Madè, La lana di roccia negli aspetti costrittivi e di messa in opera Materiali Edili, anno 9, giugno-luglio 2005, n°64, p.76 Attilio Carotti e Maria Elena Carotti, L’edificio passivo. Verso una nuova architettura The « Passive Building ». Towards new architecture OFX Technology, anno 11, nov-dec. 2004, n°81, p.188 Architecture à Vivre, La fraîcheur naturelle, n° 25 juillet/Août 2005 49
LIVRES : Uwe Wienke, L’édificio passivo, Standard-Requisiti- Esempi, Firenze 2002 M. Corradi, La casa ecologica : manuale di bioedilizia, 1997 Attilio Carotti, La casa passiva, costruzione e struttura progettazione adeguamento, manuale de dettagli costruttivi, edizione CLUP 2004. THESE : Tesi di laurea di Marco Felice Mascheroni e Fabrizio Pelle, Modello di progettazione per edifici eco- sostenibili ed energeticamente efficienti CASA PASSIVA UNI FAMILIARE A MONDOVI’. Anno academico 2003-2004 Relatore : Prof. E. Zambelli Correlatori : Prof. L. Mazzarella, Ing. G. Masera INTERNET : www.passiefhuiplatform.be, www.maisonpassive.be, www.passivhaus.lu, www.empa.ch, www.ecobouw.be www.europassivhaus.de 50
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