Intérêt général d'un suivi faunistique de l'extinction lumineuse sur la Commune de Val-de-Ruz
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Communiqué de presse – 09 janvier 2020 Pour diffusion libre Intérêt général d’un suivi faunistique de l’extinction lumineuse sur la Commune de Val-de-Ruz La pollution lumineuse influence notablement un grand nombre d’espèces animales, dont les mammifères sauvages et les insectes (Sierro, 2019). Si une influence négative est connue sur de nombreuses espèces de chiroptères, des effets comparables sur les mammifères terrestres sont supputés, mais pas démontrés (Hale & Arlettaz, 2019). On sait toutefois que plusieurs espèces ou groupes d’espèces de mammifères à activité nocturne ont un comportement luminophobe (c’est-à- dire évitant les sources de lumière), comme par exemple le hérisson, les gliridés (loir, lérot et muscardin) ou les grands rongeurs (castor, rat musqué, rats noir et surmulot). De nombreuses espèces à activité journalière polyphasique recherchent l’obscurité durant leurs phases d’activité nocturne, craignant les dérangements identifiés en tant que risques de prédation par l’homme. Font partie de cette catégorie plusieurs grands mammifères comme des ongulés (chevreuil, cerf élaphe, sanglier), des carnivores (lynx boréal, loup, renard, blaireau, martre des pins) ainsi que le lièvre brun. L’extinction nocturne durant un intervalle où ces animaux sont actifs représente pour eux une opportunité d’étendre leur domaine vital (home range) dans ou à proximité des espaces jusque-là évités ou peu parcourus. A l’échelle d’une vallée entière comme le Val-de-Ruz, cette adaptation comportementale représente une augmentation possible de surface d’activité très importante. Les abords des localités, les jardins des zones résidentielles et les parcs ou surfaces agricoles résiduelles à l’intérieur des localités sont autant d’habitats temporaires possibles ou de nouveaux biotopes pouvant être utilisés durant la période d’extinction nocturne, notamment pour des motifs nutritionnels. Le territoire de Val-de-Ruz constitue sous cet angle un terrain d’étude approprié et inédit pour tenter d’analyser les modifications comportementales de ces espèces. Deux directions d’étude ont été choisies pour aborder cette question : 1) Un monitoring passif : un recensement des observations fortuites est lancé via la plateforme de sciences citoyennes « Nos voisins sauvages », grâce à son site internet (https://val-de- ruz.nosvoisinssauvages.ch) sur lequel le public est invité à communiquer ses observations d’animaux bien connus (hérisson, renard, chevreuil, écureuil, etc.) en indiquant l’heure de l’observation ou télécharger des photographies qui peuvent être identifiées par des spécialistes (pour la différenciation martre/fouine, l’identification de petits rongeurs ou musaraignes, l’identification de traces et pistes d’animaux relevées sur la neige, etc.). Ce
monitoring est soutenu par la Commune de Val-de-Ruz dans le cadre du suivi des effets de l’extinction nocturne. 2) Un monitoring actif : composé de recensements nocturnes visuels (lièvre, chevreuil) et de suivis automatisés (pièges-photos, détecteurs d’ultra-sons), ce monitoring scientifique a pour objectif d’obtenir des informations factuelles sur les effets de l’extinction à l’encontre des mammifères et autres vertébrés (amphibiens, rapaces nocturnes). Ces études pilotées par l’hepia (haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève) pourront impliquer des travaux d’étudiants et de spécialistes. Certaines études pourront faire appel à la population (pose de pièges-photos dans des jardins en périphérie de localité). Renseignements complémentaires : - Nos voisins sauvages – antenne romande, Michel Blant (mblant@vtx.ch, 079 228 11 85) - Hepia, Filière gestion de la nature, Claude Fischer (claude.fischer@hes-ge.ch, 022 546 68 75) - Commune de Val-de-Ruz, François Cuche, conseiller communal responsable du dicastère Société, santé, sécurité et énergies (francois.cuche@ne.ch, 032 886 56 12) Documentation : Val-de-Ruz.Nos voisins sauvages.ch Hale J. & Arlettaz R., 2019. Artificial lighting and Biodiversity in Switzerland. Technical Report V4 – Jan 2019, University of Bern (Eclairage artificiel et Biodiversité en Suisse – Résumé exécutif en français). Sierro A., 2019. La lumière nuit ! La nature face à la pollution lumineuse. Etat du Valais, Service des forêts, des cours d’eau et du paysage, Sion. Michel Blant, nos voisins sauvages – 09.01.2020
Images proposées à disposition (originaux sur demande à mblant@vtx.ch) : Le chevreuil pourrait se rapprocher davantage des habitations à la faveur de l’extinction nocturne (Chevrette – P. Marchesi/Brocard 1 – P. Marchesi/Brocard 2 – P. Marchesi) Le hérisson, un habitant nocturne bientôt plus fréquent dans nos jardins à la faveur de l’obscurité ? (Hérisson 1 – M. Blant/Hérisson 2 – M. Blant/Hérisson 3 – M. Blant) Le blaireau, un nouveau venu dans les mammifères « urbains » (Blaireau – G. Marchand) Le masque facial du blaireau le différencie facilement du renard, même de nuit (Blaireau – P. Marchesi) Loir (© kathi maerki/swild.ch) ou Ecureuil (© Alfons Schmidlin/wildenachbarn.ch)
Vous pouvez aussi lire