Javier Carro Temboury travaux récents 2019-2021 - ツ javier carro temboury
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Javier Carro Temboury jcarrot@live.com 06 27 91 72 93 instagram @temboury www.carrotemboury.eu Né à Madrid 1997. Vit et travaille à Paris, où il étudie actuellement aux Beaux-arts en dernière année, aux ateliers de Wernher Bouwens et Abraham Cruzvillegas. JahresAusstellung, à la HfBK Hamburg. Near the Driving Bahn, au StadtMuseum Düsseldorf Formation: 2019 2019 –2020 Hochschule für Bildende Kunst, Hambourg Printfighter 2, galerie 100titres, Bruselas. (Klasse Thomas Demand) Heart of Darkness, Museu Arqueológico do Carmo, Lisboa 2016- 2019 Diplome DNAP Beaux-Arts de Paris Printfighter, Multiple Art Days Fair, Monnaie de Paris, Paris 2015-16 Atelier de Sèvres, Paris. La Ligne d’Ombre (commisariat) pour Mercedes Semino 2014 Kobenhavn Kunstskole, Copenhague. à Aspa Contemporary, Madrid 2017-2019 et 2020-21 Moniteur de l’atelier impression Superpanel Grid (commisariat) pour Aspa Contemporary, de Wernher Bouwens à l’ENSBA. Madrid 2016- Present: Coprogrammateur et associé de la galerie Aspa Contemporary à Madrid. 2018 Perreo Sutil (commisariat) Aspa Contemporary, Madrid Projets individuels: Carmo, Chiado and the appartitions of Faust, Plusieurs endroits: 2021 Open Studio, Poush Manifesto, Paris Maison du Portugal Paris, Igreja do Carmo Lisboa, 2020 Messidor, installation in situ, Hamburg facultades de Bellas Artes de Cuenca y Lodz (Polonia) Atelier Bustamante, Portes Ouvertes ENSBA Paris 2019 Abreuvoir, DNAP, Beaux-arts de Paris. Vaselin 19 x Butte Bergeyre, Paris 2017 2018 Permanent Marker, Beaux-arts de Paris. Cerca del Dibujo, Aspa Contemporary Madrid Grotto, à Aspa Contemporary Madrid. Art Marbella, stand de Aspa Contemporary, Marbella 2016 Tit Bull Perrier, à Aspa Contemporary, Madrid. 2016 Projets collectifs: Préliminaires, Squat L’Amour, Bagnolet (Paris) 2020 Portes Ouvertes à l’Atelier de Sévrès, Paris Habilidades suaves (commisariat) Aspa Contemporary, Madrid Buvons votre santé ASA Studios Hamburg 2015 Shortcuts X-pon gallery Hamburg Pop & Friends, à la Galleri Bredgade 22, Copenhague Raus Project vol. 2, exposition itinerante online. Pop & Friends, Espacio BOP, Madrid
Messidor, Is the name of the current month according to French republican calendar. Derived from Messis, latin for harvest, and maybe also from mess? Wheat is tall enough and ready to collect. Messidor is also a road movie by A. Tanner, a summer adventure through the swiss alps. A rack for drying the grass or drawing leftovers. Hamburg, Juillet 2020 Messidor est une installation in situ à l’entrée de la Höchschule für Bildende Kunst, Hambourg. messidor Contre-formes de 16 dessins (gouache, aquarelle sur carton coloré) dont j’ai découpé des éléments au laser, dont des éléments peints ont été découpés au laser afin de développer de nouvelles formes.
Messidor est une installation in situ à l’entrée de la Höchschule für Bildende Kunst, Hambourg. Contre-formes de 16 dessins (gouache, aquarelle sur carton coloré) dont j’ai découpé des éléments au laser, dont des éléments peints ont été découpés au laser afin de développer de nouvelles formes.
Intercontainers (martyrs, soap eagles, s/bowls, toren pages, burnt feet and...) est une installation in situ. Le parcours est rythmé par les martyrs – nom qui est donné en menuiserie aux pièces auxiliaires recevant des coups et des entailles du fait du travail principal et où les motifs produits par les découpes au laser forment une tatouage à la surface brûlée des tasseaux. Autour de ces lignes ainsi dessinées, se disposent des petites constructions en bois et plexi, à l’aspect délibérément amateur, mais de conception précise. Enfin, aux côtés de ces dernières, plusieurs ready-made : des gouttes pour les yeux, du sérum anti-âge, des bouteilles de savon ou encore des flasques de spiritueux. Explorant les rituels collectifs autour des boissons à travers ses objets, mes choix articulent une réflexion sur le contenant et le contenu, le remède et le dispensable et, peut-être accidentellement, le vétuste rapport corps-âme. Ce fut dans les impersonnelles cafétérias d’Hambourg (deuxième port de conteneurs d’Europe) que cette réflexion se dégagea lors de mon contact quotidien avec l’idée virtuelle des échanges et de leurs volumes, ici incarnés par ces masses d’acier. Impression qui finit par revenir comme camouflée sous la forme d’une lecture personnelle d’un certain « bon goût » D.I.Y. Intercontainers (...) Installation in situ présentée lors de ASA open Studios à Hambourg, Juillet 2020
Intercontainers (...) Frühstuck sowl terres cuites, plexiglass, gouache sur bois, tasseaux, boite de céreales Truth Staff ttasseau, Truth serum anti-age by Ole Henriksen Penaten ( aigle et martyr ) Tasseau brûlé, scotch de peintre, savon Upside down fresh bird + magenta walker Bouteille de savon, sachet de thé, encre, plexiglass, tasseau.
Kitchen hideout Dessins contrecollés sur bois, 3 bouteilles de spiritueux. Intercontainers Tasseaux brûlés, gouttes pour les yeux, sachets de thé The best wines are the ones we drink with friends Impression sur carton a4 contrecollé sur structure en bois brûlé Cuatro rayas ( variacion sobre botellas) Bois brûlé, plexiglass
“On gâche, à fabriquer des ornements, des matériaux, de l’argent et des vies humaines. (…) De nos jours, il représente en outre une dilapidation de matières premières. Aucun avantage, aucun besoin ne justifie plus cette double destruction de richesse” Adolf Loos, Ornement et crime, 1908. Nous vivons un moment complexe : l’ère de la personnalisation en masse. Il est commun de nos jours, de recevoir un service personnalisé, un emoji avec nos traits de visage etc. Il est même difficile de compter le nombre de propositions sur mesure qui nous sont faites. Cette débauche de moyens, cette boulimie du détail (qu’Adolf Loos qualifiait de criminelle en son époque) se dévoile encore plus à nue dans notre équipement technologique, dit HD. Grâce aux algorithmes, ce qui avant était un luxe – l’adresse à l’utilisateur, le ciblage, l’adaptabilité des usages… –, n’implique plus de surcoût. Tout paraît être calculé automatiquement. Et cependant, dans un tel flux automatique, nous ne déléguons pas complètement la production puisque l’intérêt croissant pour une esthétique Do-It-Yourself et la créativité dont certains utilisateurs font preuve semblent, paradoxalement, fournir un contrechamp à un univers virtuel qui ne serait que passivité. Afin d’approcher une compréhension de pareils phénomènes, je me propose de retourner à des instants de civilisation où l’humanité prit contact avec des technologies complexes : les découvertes de la poterie, la domestication d’animaux, la presse, la photographie… Celles-ci s’installèrent comme des solutions logiques à des problèmes précis, sans plus de procès. Et pourtant, si on prenait du recul, à l’instar d’une historiographie de la modernité, nous pourrions dater avec précision les stades d’usage des nouvelles technologies : d’abord l’adoption, puis personnalisation et enfin le dépassement. Par exemple, dans le cas de la photocopieuse Xerox et d’une bibliothèque publique, le bibliothécaire, sans tout à fait comprendre le fonctionnement interne, adoptera aisément l’outil et il lui deviendra rapidement essentiel par sa praticité. En conséquence, la technologie façonnera graduellement son entourage, d’abord par des affiches puis, insensiblement, en remplissant des étagères et des tiroirs avec des polycopiés dans des quantités jamais imaginées avant l’adoption de la photocopieuse. effort et coupe
Ces « créations » humaines provoquées par la Xerox deviendront non plus seulement un témoignage de la technologie en soi, mais également une sorte de canon incontournable qui dateront, ultérieurement, une esthétique propre à l’adoption de l’outil. Néanmoins, plus loin, nous pouvons continuer d’apercevoir un passage du temps dans les environnements humains dès lors que passé le stade d’adoption, certains individus vont commencer à démontrer une pulsion créative qui les singularisera. En conséquence, l’élan normalisateur de la société fera de ces singularités des modes qui finiront elles-mêmes par constituer des standards, des canons. Inévitablement, viendra après cette première phase de personnalisation, un nouveau changement de paradigme qui dépassera ce second stade, qui rejouera le lien à la technique, et, in fine, achoppera dans une forme de post-modernité : par exemple, le fantasme d’un retour à la nature qu’on discerne dans l’intérêt croissant pour les typographies manuscrites . À sa micro-échelle, la machine Xerox joue une sorte de théâtre de la dialectique nature et civilisation. Or, en chaque moment de cette tension, une esthétique est produite et elle s’inscrit durablement dans l’imaginaire d’une époque. C’est en comparant un potier du Vème siècle et le modeleur 3D de nos jours, que le mot « effort » m’apparaît comme déterminant pour lier les stades les uns aux autres, et en dépasser une compréhension seulement chronologique. Ces acteurs passionnés de technique vont investir du temps, de la matière première et de l’argent de façon irréversible dans un processus coûteux qui n’est jamais guidé que par une forme d’absolue difficile à cerner. Et, dans leur effort, ils vont transformer et marquer leur temps, à l’échelle d’une affiche de bibliothèque, ou d’une technique de cuisson. Aujourd’hui, l’obsession, la dédicace et toute autre idée de progrès semblent périmer vite, sous l’accélération du temps, des modes et des nouveaux besoins. Une forme de naïveté paraît avoir été perdue dans la multiplication infinie des progrès. Dès lors, mon approche est celle d’un historien du geste qui cherche, dans ce geste, ce que je nomme effort. Espérant par là, arrêter le temps ou du moins le quantifier. Ma méthode pour y arriver est la coupe dans l’image : une coupe transversale qui dévoile les accumulations d’effort sous-jacents, et donc, la multitude humaine dissimulée derrière ces efforts, et, ultimement, une coupe constructive, qui sépare les surfaces pour créer, isoler.
barres d’effort Procedé pour une sculpture, dimensions et fabrication variables, 2021 Il s’agit d’une série d’instructions conçue pour des Fab-Lab (lieux de création où des machines de fabrication à commande numérique sont en accès libre au public). Recyclant les chutes de la machine de découpe, je constitue, avec de la colle, des tasseaux formés par accumulations de ces épreuves. Vus frontalement, on peut deviner les vestiges des formes du projet original, qui témoignent de la création exogène sur laquelle je me fonde. En revanche, de profil, la vue intrigue puisque le geste de coupe à la scie nous révèle des strates d’activité comme autant de sédimentations. Et alors, dans une sorte de code aléatoire, trois possibilités se délayent à la surface : le bois intact, le bois brûlé ou l’absence de matière. barras de esfuerzo
barres d’effort vue d’exposition, bois brûlé, 10 m, galerie de l’ensba 2021
Série d’outils imaginés en s’inspirant des dynamiques et situations propres aux relations interpersonelles. On découvre alors des situations de travail, des relations familiales ou amoureuses dont les rapports de force seront representés, comme des vecteurs, dans ces sculptures. Tandis que les directions des manches divergent ainsi que divergent les aspirations des uns et des autres dans les situations décrites, les lames constituent une puissance d’action rassemblée puisqu’elles font tenir la pièce – ou pas. notes on knives Coworkers et 2 + 1 Tiges d’acier, lames de scalpel, dimensions variables
hook crochet d’acier, lames de scalpel Loyola Tiges d’acier, lames de scalpel Les oisifs Auriga Tiges d’acier, lames de scalpel Tiges d’acier, lames de scalpel
Trust avec enfants Tiges d’acier, lames de scalpel Tiges d’acier, lames de scalpel dreimal jedes Convergent opinions tiges d’acier, lames de scalpel Tiges d’acier, lames de scalpel
no es cuando hablo claro -las marcas del dedo quedaron en los margenes- no es cuando me descalzo- ni hablo claro- que fui un cartón bajo tu brazo que mancho de mí todo lo que hago terre cuite, oxydes terre cuite, oxydes 44 x 63 x 10 cm 44 x 63 x 10 cm céramiques murales
no es cuando hablo claro - se mezclan en la bolsa el cartón de los huevos y se desparraman las fresas - que me salen mejor las cosas. terre cuite, oxydes 44 x 63 x 10 cm
Vue d’exposition POUSH Manifesto 2021
Los Comuneros Home Spikes terres cuites, environ 50 x 60 x 12 cm terres cuites, environ 50 x 60 x 12 cm
Abreuvoir (vue d'expo) La Tributaria ENSBA Paris 2019 terres cuites, environ 50 x 60 x 12 cm
Sur les murs et au sol, les pièces de cette famille dialoguent avec leur entourage immédiat autant qu’elles existent par elles-mêmes grâce à leur état solide inventé par la céramique. Ainsi les traces des doigts arbitraires qui les ont esquissés deviennent permanentes comme des sortes d’accidents topographiques. Grâce à cette facture manuelle rendue manifeste, les pièces semblent tout à la fois regarder vers un appauvrissement des formes de la céramique industrielle (tuyauterie, carrelage…) que vers des techniques primitives (sceaux-cylindres estampés mésopotamiens, émaux égyptiens, terra silicata…). Partant d’idées passagères et d’observations, il s’agit d’un processus direct et corporel, animé par les accidents et les intuitions. Face à ce « ballet de tuyauterie » le spectateur assiste à un jeu pétrifié de conduits et de flux et peut éventuellement se laisser imaginer un système de drainage, des fouilles archéologiques ou même l’amas de conduits conforment à son propre corps. T- bone Terre cuite, polystyrène un ballet septique
ZIP terre cuite, oxides colorants, epoxy 45 x 25 x 110 cm
Fleur de main Trampa mural terre cuite Abreuvoir, Vue d’exposition Juin 2019 Ensba Terres cuites (faience, terracotta, carreau réfractaire industriel) et émail environ 25 x 40 x 12 cm environ 45 x 60 x 30 cm
En marchant sur la rive d’un fleuve, il m’est arrivé d’imaginer l’histoire d’une céramique première, advenue comme par accident. Dans mon esprit, j’ai reconstitué un épisode durant lequel un humain aurait façonné la boue argileuse pour la première fois presque intuitivement, sans y penser vraiment. Puis l’oubliant près d’un feu qu’il aurait entretenu pour traverser la nuit, il serait revenu, étonné, observant comment la forme argileuse avait durci. Or une fois cuite, cette boue plus jamais ne serait soluble. Dès lors, extraite de la rencontre entre eau et terre, elle deviendrait une extension de son humanité en tant qu’outil. Alors, l’homme de l’origine tel que je l’imagine, tel qu’il apparaît en spectre sur le bord de la rive, trouvera l’usage de cette boue du feu. Comme il l’a toujours fait, il a étendu son humanité sur un monde transformé de sa main. Cette image que je convoque me console de l’inévitable absence d’une généalogie poétique de la céramique. En cela qu’elle me lie par la fiction à ce qui demeure de l’environnement inchangé – eau, boue, feu – dans un monde pourtant inéluctablement transfiguré par cette scène initiatique qu’est l’invention de la céramique. L’Historiographie des civilisations nous enseigne que les hommes ont d’abord accordé leur confiance à la céramique pour lui faire transporter des denrées, puis pour des urnes funéraires, enfin, pour les briques de construction, les systèmes de tuyauterie jusqu’à l’inclure (pour ses propriétés thermiques) dans l’isolement Bolo Cross des vaisseaux spatiaux. Par les traces de ces inventions, nous pouvons aujourd’hui dater les civilisations Terres cuites environ 12 x 40 x 8 cm et leurs avancements. Nous parlons par exemple de la culture de la céramique cordée (3000 à 2200 av. J.-C., Europe du nord), de la culture campaniforme (2900-1900 av. J.-C., Europe de l’ouest), du néolithique précéramique, etc. Ainsi, l’humain fait davantage que prendre le pouvoir par ce procédé d’irréversibilité en transformant ce minéral abondant un de ses meilleurs alliés, il s’inscrit sur l’échelle du monde dans un rapport de domination toujours croissant de son environnement. En un mot, il fait civilisation. céramique première
Abreuvoir (vue d'expo) Costillar ENSBA Paris 2019 terre cuite, émail de cuivre égyptien 45 x 45 x 65 cm
Dalton terre cuite, émaux 30 x 25 x 6 cm
Blackline modernism Vue d’atelier, pieces en cours Angry phone (vue d’atelier) ENSBA Paris 2021 ENSBA Paris 2021
Abatti-brûli Vue d’atelier, pieces en cours ENSBA Paris Mai 2021
Abatti-brûli Vue d’atelier, pieces en cours, pour diplôme DNSAP Juillet 2021 ENSBA Paris Mai 2021
Abreuvoir Vue d’exposition ENSBA Paris 2019
Placas Acidas 6 pierres calcaires rongées à l’acide clorhydrique, vernis Dimensions variables Placas Acidas Les nombres ordinaux (du « primero » au « sexto ») se devinent sur la surface érodée d’une pierre litho. Au référant ambigu, ces morceaux s’empilent à la manière d’une sorte de feu sauvage ou bien de stèle.
Bbonne Aannée Couche d’encre argentée sur deux tirages papier trouvés dans un atelier. Au moment de la surimpression, un message comme bégayant « Bbonne » interrompt l’applat avec des lettres découpées au ciseaux. Une fois retirées elles nous permettent d’entrevoir l’image qui la précédait. Cette intervention est la révélation du relief d’une image. Les degrés de réfraction de l’encre métallique qui réagissent selon l’encrage précèdent permettent comprendre la nature spatiale de quelques fractions de millimètre des couches de peinture précédentes. Bbonne Aannée Encre argenté sur tirages recuperés Dyptique, 70 x 100 cm chaque, exemplaire unique
C’est autour de l’abreuvoir que tous les animaux de la ferme se rencontrent. De la même façon, l’exposition Abreuvoir se vit et s’imagine comme un lieu de rencontres. Il s’agit au premier abord d’une rencontre entre des pièces, qui, au travers de leurs matériaux, leur état de la matière et leur technicité, offrent un parcours dans les multiples champs de mon activité. À la manière de l’écrivain qui développera plus naturellement telle idée en poète et telle autre en romancier, les pratiques de l’image imprimée et de la sculpture se développent en parallèle et spécifiquement pour chaque idée. Ce n’est pas la seule rencontre proposée. En effet, les différentes pièces rentrent en dialogue direct avec l’espace, cette nef aux murs criblés d’aspérités, de volumes et tuyauteries irréguliers, qui, au contact de mon travail, semblent embrasser et accompagner les circulations que je propose. Enfin, c’est ultimement au public de renouveler ce jeu de correspondances et d’échos, d’y trouver leur place et leur singularité, dans ce lieu d’intersections. Abreuvoir est le titre du projet d’exposition mené dans le cadre de mon Dnap aux Beaux-Arts de Paris, Juin 2019. Abreuvoir Invitation Vue d’exposition ENSBA Paris 2019 impresion Riso 10 x 25 cm 2019
Influencé par la graphomanie de Roberto Bolaño et par les entreprises de flux de conscience de Luis Martin-Santos, Javier Carro voit en son travail la possibilité d’un chassé-croisé. Ni échangeur routier, ni canal de Suez, ses dispositifs invitent pourtant à une circulation entre le tangible et l’émotionnel, l’empirique et le culturel. Se prêtant volontiers, par la technique et la pensée, au torrent des expériences du réel, il pose un regard « haute-définition » sur notre monde spectaculaire, toujours plus virtuel, dans une quête d’un archaïsme refoulé par la modernité et pourtant insubmersible. Ainsi, chassant les signifiants comme autant de fantômes civilisationnels, le travail de Javier Carro guette des modes de révélation pour faire revenir la matière dans nos vies. Humblement et dans leur intégrité, ses propositions ponctuelles existent par elles-mêmes, comme des artefacts qui, saisies dans l’interruption d’un flux créatif, ne livrent jamais qu’une ébauche de ce dernier. Elles deviennent alors dépourvues d’interprétation directe, représentationnelle ou symbolique. Libérées de ces contraintes, elles ne sauraient faire barrage au flux de celui qui les regarde, les traverse, les navigue à son tour. Ce n’est, in fine, qu’au travers des interprétations et des espaces, que leurs correspondances avec leur contexte culturel se dessinent. Il s’agit alors d’une méditation plus vaste sur l’entourage signalétique, les folklores locaux et le fonctionnement des systèmes d’art qui s’épanouie par analogies et clins d’oeil. Souvent, c’est par le détourage du quotidien, la suppression radicale du contexte prosaïque, que ces artefacts prennent vie. En cela, il regarde en direction des artistes caméléonesques à l’attitude appropriative comme Picabia et Richard Prince. Dès lors, ce qui est détourné ne peut être révélé que par celui qui regarde et qui, ici, inventera la suite d’une proposition interrompue. Toute la malice et les jeux langagiers employés n’empiètent cependant jamais sur le plaisir de la praxis chez Javier Carro. Son expérience du faire et de travailler demeure la centralité absolue Permanent Marker (vue d'expo) ENSBA Paris 2019 d’une œuvre pensée au ras de la matière. Ce n’est alors jamais qu’au sein de l’atelier et de sa banale matérialité – céramique, lithographie, travail du bois etc., ponctuations d’un flux sinon infini – qu’il produit et conçoit ce monde hyper signifié qui oblitère les signifiants. Développant là, dans la jouissance du réel, des contraintes, la rencontre d’une civilisation virtuelle et de ses reflèxes premiers qui, d’une œuvre à l’autre, ne tardent jamais à réadvenir. chassé-croisé, par Corentin Durand
Permanent Marker (vue d'expo) ENSBA Paris 2019
One trick pony – selon l’expression sarcastique anglophone – désigne celui qui exploite toujours un même talent répétitif devant son public. One Trick Pony prête son titre générique à cette cinquantaine d’estampes. J’adopte personnellement cette moquerie comme une déclaration d’intention. L’usage rigoureux d’un trick arbitraire va rythmer toute ma production plastique pendant une durée déterminée, en explorer le potentiel pour finalement l’épuiser. A l’aide d’une seule matrice (plaque litho-offset photosensible), l’image d’un dessin orthogonale est répété tout au long de la série. Le motif variera en couleur et forme. Pour cela, des découpes de papier interviennent comme pochoir entre la plaque et le tirage. L’encre se transfère ensuite sur le tirage final, au format uniforme. Cette sorte de grille assumera ainsi un rôle diffèrent dans chacun des passages par la presse, passant aisément du fond du dessin au contenu même d’une image. Le motif, mon trick, devient alors le code d’une « ambition universaliste » qui prétend tout représenter dans son médium pourtant limité. La limite entre l’exercice de style et l’imposture est alors rejoué à chaque production. Le choix des sujets est envisagé selon une variété de registres, passant de l’exécution de formes intentionnelles à l’usage du papier comme simple terrain d’expérimentation, jusqu’à un dialogue avec des enjeux plus « classiquement picturaux » sur la représentation ou même de l’auto- dérision. Conçu comme un protocole de production temporairement limité, One Trick Pony a duré un an et demi. one trick pony Vue d’ensemble, 3 one trick pony Alugraphie offset sur papier rivoli. Tous tirages uniques, 70 x 100cm
One Trick Pony (plusieurs) Alugraphie offset sur papier rivoli. Tous tirages uniques, 70 x 100cm
One Trick Pony (plusieurs) Alugraphie offset sur papier rivoli. Tous tirages uniques, 70 x 100cm
He's a one trick pony One trick is all that horse can do He does one trick only It's the principal source of his revenue (…) He makes it look so easy He looks so clean He moves like god's Immaculate machine He makes me think about All of these extra movements I make And all of this herky-jerky motion And the bag of tricks it takes To get me through my working day (…) He's a one trick pony He either fails or he succeeds He gives his testimony Then he relaxes in the weeds He's got one trick to last a lifetime But that's all a pony needs (that's all he needs) Paroles de One-Trick Pony , par Paul Simon Abreuvoir (vue d'expo) ENSBA Paris 2019
Vase Vaselin (10) Vase Vaselin (12) Faience blanche et orange émaillée, unique Faience blanche et orange émaillée, unique
Vases Vaselin Faience blanche et orange émaillé, tous uniques. Vases Vaselin est une maison collaborative d’objets céramiques Projet d’invitation à différents artistes axés sur les matériaux réfractaires. Première fournée de 20 pièces uniques avec des reliefs estampés + catalogue
Livre-récolte d’une collection de sacs en papier réalisé le temps d’un cycle de moisson. Pour seul critère de sélection des sacs, la représentation d’un épi de blé à leur surface. Ne cherchant pas à invoquer une quelconque pédagogie ou redondance, les sacs scannés s’affichent en pleine page, sans autre explication. Toutefois, un système de correspondance pourrait apparaître en observant les variations qui s’invitent parmi les images. Ces illustrations simplistes de céréales questionnent notre acceptation générale de la représentation conventionnée. Une fois extrait de son rôle d’emballage alimentaire, laid et contingent, l’épi se tourne en devinette et résonne dans son statut d’icône civilisationnelle. Une autre information est, en négatif, inscrite dans le cadre même de ce projet : tout ce pain ayant été consommé, le livre retrace mon activité vitale et mon itinérance géographique. C’est ce geste de collecte manuelle, portative (celui des glaneurs/ses de Millet ou Varda) qui explique le livre, recueil ultime pour ces débris froissés. Recueil : A harvest: Recueil : A harvest 07/2019 - 03/2020 60 pages, couverture souple 15 x 21 cm, impression digitale. Edition de 150 exemplaires
Recueil : A harvest 60 pages, couverture souple 15 x 21 cm, impression digitale. Edition de 150 exemplaires
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