Javier Carro Temboury travaux récents 2019-2021 - ツ javier carro temboury

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Javier Carro Temboury travaux récents 2019-2021 - ツ javier carro temboury
Javier Carro Temboury
travaux récents 2019-2021
Javier Carro Temboury travaux récents 2019-2021 - ツ javier carro temboury
Javier Carro Temboury
jcarrot@live.com
06 27 91 72 93
instagram @temboury
www.carrotemboury.eu

Né à Madrid 1997.
Vit et travaille à Paris, où il étudie actuellement aux Beaux-arts
en dernière année, aux ateliers de Wernher Bouwens et
Abraham Cruzvillegas.                                                JahresAusstellung, à la HfBK Hamburg.
                                                                     Near the Driving Bahn, au StadtMuseum Düsseldorf
Formation:                                                           2019
2019 –2020 Hochschule für Bildende Kunst, Hambourg                   Printfighter 2, galerie 100titres, Bruselas.
     (Klasse Thomas Demand)                                          Heart of Darkness, Museu Arqueológico do Carmo, Lisboa
2016- 2019 Diplome DNAP Beaux-Arts de Paris                          Printfighter, Multiple Art Days Fair, Monnaie de Paris, Paris
2015-16 Atelier de Sèvres, Paris.                                    La Ligne d’Ombre (commisariat) pour Mercedes Semino
2014 Kobenhavn Kunstskole, Copenhague.                               à Aspa Contemporary, Madrid
2017-2019 et 2020-21 Moniteur de l’atelier impression                Superpanel Grid (commisariat) pour Aspa Contemporary,
     de Wernher Bouwens à l’ENSBA.                                   Madrid
2016- Present: Coprogrammateur et associé de la galerie
      Aspa Contemporary à Madrid.                                    2018
                                                                     Perreo Sutil (commisariat) Aspa Contemporary, Madrid
Projets individuels:                                                 Carmo, Chiado and the appartitions of Faust, Plusieurs
                                                                     endroits:
2021 Open Studio, Poush Manifesto, Paris                             Maison du Portugal Paris, Igreja do Carmo Lisboa,
2020 Messidor, installation in situ, Hamburg                         facultades de Bellas Artes de Cuenca y Lodz (Polonia)
                                                                     Atelier Bustamante, Portes Ouvertes ENSBA Paris
2019 Abreuvoir, DNAP, Beaux-arts de Paris.
      Vaselin 19 x Butte Bergeyre, Paris
                                                                     2017
2018 Permanent Marker, Beaux-arts de Paris.                          Cerca del Dibujo, Aspa Contemporary Madrid
      Grotto, à Aspa Contemporary Madrid.                            Art Marbella, stand de Aspa Contemporary, Marbella
2016 Tit Bull Perrier, à Aspa Contemporary, Madrid.
                                                                     2016
Projets collectifs:                                                  Préliminaires, Squat L’Amour, Bagnolet (Paris)
2020                                                                 Portes Ouvertes à l’Atelier de Sévrès, Paris
Habilidades suaves (commisariat) Aspa Contemporary, Madrid
Buvons votre santé ASA Studios Hamburg                               2015
Shortcuts X-pon gallery Hamburg                                      Pop & Friends, à la Galleri Bredgade 22, Copenhague
Raus Project vol. 2, exposition itinerante online.                   Pop & Friends, Espacio BOP, Madrid
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Messidor,

           Is the name of the current month
           according to French republican calendar.

           Derived from Messis, latin for harvest,
           and maybe also from mess?
           Wheat is tall enough and ready to collect.

           Messidor is also a road movie by A. Tanner,
           a summer adventure through the swiss alps.

           A rack for drying the grass
           or drawing leftovers.

           Hamburg, Juillet 2020

           Messidor est une installation in situ à l’entrée de la Höchschule für Bildende Kunst, Hambourg.

messidor
           Contre-formes de 16 dessins (gouache, aquarelle sur carton coloré) dont j’ai découpé des éléments au
           laser, dont des éléments peints ont été découpés au laser afin de développer de nouvelles formes.
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Messidor est une installation in situ à l’entrée de la Höchschule für Bildende Kunst, Hambourg.
Contre-formes de 16 dessins (gouache, aquarelle sur carton coloré) dont j’ai découpé des éléments au
laser, dont des éléments peints ont été découpés au laser afin de développer de nouvelles formes.
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Intercontainers (martyrs, soap eagles, s/bowls, toren pages, burnt feet and...) est une installation
                                                                    in situ.

                                                                               Le parcours est rythmé par les martyrs – nom qui est donné en menuiserie aux pièces
                                                                    auxiliaires recevant des coups et des entailles du fait du travail principal et où les motifs produits par
                                                                    les découpes au laser forment une tatouage à la surface brûlée des tasseaux. Autour de ces lignes
                                                                    ainsi dessinées, se disposent des petites constructions en bois et plexi, à l’aspect délibérément
                                                                    amateur, mais de conception précise. Enfin, aux côtés de ces dernières, plusieurs ready-made :
                                                                    des gouttes pour les yeux, du sérum anti-âge, des bouteilles de savon ou encore des flasques de
                                                                    spiritueux.

                                                                               Explorant les rituels collectifs autour des boissons à travers ses objets, mes choix articulent
                                                                    une réflexion sur le contenant et le contenu, le remède et le dispensable et, peut-être accidentellement,
                                                                    le vétuste rapport corps-âme.

                                                                               Ce fut dans les impersonnelles cafétérias d’Hambourg (deuxième port de conteneurs
                                                                    d’Europe) que cette réflexion se dégagea lors de mon contact quotidien avec l’idée virtuelle des
                                                                    échanges et de leurs volumes, ici incarnés par ces masses d’acier. Impression qui finit par revenir
                                                                    comme camouflée sous la forme d’une lecture personnelle d’un certain « bon goût » D.I.Y.

Intercontainers (...)   Installation in situ présentée lors de ASA open Studios à Hambourg, Juillet 2020
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Intercontainers (...)   Frühstuck sowl
                        terres cuites, plexiglass, gouache sur bois, tasseaux, boite de céreales
                                                                                                   Truth Staff
                                                                                                   ttasseau, Truth serum anti-age by Ole Henriksen
                                                                                                                                                     Penaten ( aigle et martyr )
                                                                                                                                                     Tasseau brûlé, scotch de peintre, savon
                                                                                                                                                                                               Upside down fresh bird + magenta walker
                                                                                                                                                                                               Bouteille de savon, sachet de thé, encre, plexiglass, tasseau.
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Kitchen hideout
                                                                   Dessins contrecollés sur bois, 3 bouteilles de spiritueux.

Intercontainers
Tasseaux brûlés, gouttes pour les yeux, sachets de thé

The best wines are the ones we drink with friends
Impression sur carton a4 contrecollé sur structure en bois brûlé

Cuatro rayas ( variacion sobre botellas)
Bois brûlé, plexiglass
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“On gâche, à fabriquer des ornements, des matériaux, de l’argent et des vies humaines. (…) De nos
                  jours, il représente en outre une dilapidation de matières premières. Aucun avantage, aucun besoin ne
                  justifie plus cette double destruction de richesse”               Adolf Loos, Ornement et crime, 1908.

                   Nous vivons un moment complexe : l’ère de la personnalisation en masse. Il est commun de nos jours,
                  de recevoir un service personnalisé, un emoji avec nos traits de visage etc. Il est même difficile de
                  compter le nombre de propositions sur mesure qui nous sont faites. Cette débauche de moyens, cette
                  boulimie du détail (qu’Adolf Loos qualifiait de criminelle en son époque) se dévoile encore plus à nue dans
                  notre équipement technologique, dit HD. Grâce aux algorithmes, ce qui avant était un luxe – l’adresse à
                  l’utilisateur, le ciblage, l’adaptabilité des usages… –, n’implique plus de surcoût. Tout paraît être calculé
                  automatiquement. Et cependant, dans un tel flux automatique, nous ne déléguons pas complètement
                  la production puisque l’intérêt croissant pour une esthétique Do-It-Yourself et la créativité dont certains
                  utilisateurs font preuve semblent, paradoxalement, fournir un contrechamp à un univers virtuel qui ne serait
                  que passivité.

                   Afin d’approcher une compréhension de pareils phénomènes, je me propose de retourner à des instants
                  de civilisation où l’humanité prit contact avec des technologies complexes : les découvertes de la poterie,
                  la domestication d’animaux, la presse, la photographie… Celles-ci s’installèrent comme des solutions
                  logiques à des problèmes précis, sans plus de procès. Et pourtant, si on prenait du recul, à l’instar d’une
                  historiographie de la modernité, nous pourrions dater avec précision les stades d’usage des nouvelles
                  technologies : d’abord l’adoption, puis personnalisation et enfin le dépassement. Par exemple, dans le cas
                  de la photocopieuse Xerox et d’une bibliothèque publique, le bibliothécaire, sans tout à fait comprendre le
                  fonctionnement interne, adoptera aisément l’outil et il lui deviendra rapidement essentiel par sa praticité.
                  En conséquence, la technologie façonnera graduellement son entourage, d’abord par des affiches puis,
                  insensiblement, en remplissant des étagères et des tiroirs avec des polycopiés dans des quantités jamais
                  imaginées avant l’adoption de la photocopieuse.

effort et coupe
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Ces « créations » humaines provoquées par la Xerox deviendront non plus seulement un témoignage
de la technologie en soi, mais également une sorte de canon incontournable qui dateront, ultérieurement,
une esthétique propre à l’adoption de l’outil. Néanmoins, plus loin, nous pouvons continuer d’apercevoir
un passage du temps dans les environnements humains dès lors que passé le stade d’adoption, certains
individus vont commencer à démontrer une pulsion créative qui les singularisera. En conséquence, l’élan
normalisateur de la société fera de ces singularités des modes qui finiront elles-mêmes par constituer des
standards, des canons. Inévitablement, viendra après cette première phase de personnalisation, un nouveau
changement de paradigme qui dépassera ce second stade, qui rejouera le lien à la technique, et, in fine,
achoppera dans une forme de post-modernité : par exemple, le fantasme d’un retour à la nature qu’on
discerne dans l’intérêt croissant pour les typographies manuscrites . À sa micro-échelle, la machine Xerox
joue une sorte de théâtre de la dialectique nature et civilisation. Or, en chaque moment de cette tension,
une esthétique est produite et elle s’inscrit durablement dans l’imaginaire d’une époque.

       C’est en comparant un potier du Vème siècle et le modeleur 3D de nos jours, que le mot « effort »
m’apparaît comme déterminant pour lier les stades les uns aux autres, et en dépasser une compréhension
seulement chronologique. Ces acteurs passionnés de technique vont investir du temps, de la matière
première et de l’argent de façon irréversible dans un processus coûteux qui n’est jamais guidé que par une
forme d’absolue difficile à cerner. Et, dans leur effort, ils vont transformer et marquer leur temps, à l’échelle
d’une affiche de bibliothèque, ou d’une technique de cuisson.

        Aujourd’hui, l’obsession, la dédicace et toute autre idée de progrès semblent périmer vite, sous
l’accélération du temps, des modes et des nouveaux besoins. Une forme de naïveté paraît avoir été perdue
dans la multiplication infinie des progrès. Dès lors, mon approche est celle d’un historien du geste qui
cherche, dans ce geste, ce que je nomme effort. Espérant par là, arrêter le temps ou du moins le quantifier.
Ma méthode pour y arriver est la coupe dans l’image : une coupe transversale qui dévoile les accumulations
d’effort sous-jacents, et donc, la multitude humaine dissimulée derrière ces efforts, et, ultimement, une
coupe constructive, qui sépare les surfaces pour créer, isoler.
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barres d’effort
                     Procedé pour une sculpture, dimensions et fabrication variables, 2021

                                                        Il s’agit d’une série d’instructions conçue pour des Fab-Lab (lieux de création
                                                       où des machines de fabrication à commande numérique sont en accès libre
                                                       au public). Recyclant les chutes de la machine de découpe, je constitue, avec
                                                       de la colle, des tasseaux formés par accumulations de ces épreuves. Vus
                                                       frontalement, on peut deviner les vestiges des formes du projet original, qui
                                                       témoignent de la création exogène sur laquelle je me fonde. En revanche, de
                                                       profil, la vue intrigue puisque le geste de coupe à la scie nous révèle des strates
                                                       d’activité comme autant de sédimentations. Et alors, dans une sorte de code
                                                       aléatoire, trois possibilités se délayent à la surface : le bois intact, le bois brûlé
                                                       ou l’absence de matière.

barras de esfuerzo
barres d’effort
vue d’exposition, bois brûlé, 10 m, galerie de l’ensba 2021
Série d’outils imaginés en s’inspirant des dynamiques et
                  situations propres aux relations interpersonelles. On découvre
                  alors des situations de travail, des relations familiales ou
                  amoureuses dont les rapports de force seront representés,
                  comme des vecteurs, dans ces sculptures. Tandis que les
                  directions des manches divergent ainsi que divergent les
                  aspirations des uns et des autres dans les situations décrites,
                  les lames constituent une puissance d’action rassemblée
                  puisqu’elles font tenir la pièce – ou pas.

notes on knives   Coworkers et 2 + 1
                  Tiges d’acier, lames de scalpel, dimensions variables
hook
crochet d’acier, lames de scalpel
Loyola
Tiges d’acier, lames de scalpel
Les oisifs                          Auriga
Tiges d’acier, lames de scalpel     Tiges d’acier, lames de scalpel
Trust                             avec enfants
Tiges d’acier, lames de scalpel   Tiges d’acier, lames de scalpel

dreimal jedes                     Convergent opinions
tiges d’acier, lames de scalpel   Tiges d’acier, lames de scalpel
no es cuando hablo claro -las marcas del dedo quedaron en los margenes-   no es cuando me descalzo- ni hablo claro- que fui un cartón bajo tu brazo
  que mancho de mí todo lo que hago                                         terre cuite, oxydes
  terre cuite, oxydes                                                       44 x 63 x 10 cm
  44 x 63 x 10 cm

céramiques murales
no es cuando hablo claro - se mezclan en la bolsa el cartón de los huevos y
se desparraman las fresas - que me salen mejor las cosas.
terre cuite, oxydes
44 x 63 x 10 cm
Vue d’exposition
POUSH Manifesto 2021
Los Comuneros                            Home Spikes
terres cuites, environ 50 x 60 x 12 cm   terres cuites, environ 50 x 60 x 12 cm
Abreuvoir (vue d'expo)                           La Tributaria
ENSBA Paris 2019         terres cuites, environ 50 x 60 x 12 cm
Sur les murs et au sol, les pièces de cette famille dialoguent avec leur entourage immédiat autant
qu’elles existent par elles-mêmes grâce à leur état solide inventé par la céramique. Ainsi les traces
des doigts arbitraires qui les ont esquissés deviennent permanentes comme des sortes d’accidents
topographiques.

       Grâce à cette facture manuelle rendue manifeste, les pièces semblent tout à la fois regarder
vers un appauvrissement des formes de la céramique industrielle (tuyauterie, carrelage…) que vers
des techniques primitives (sceaux-cylindres estampés mésopotamiens, émaux égyptiens, terra
silicata…).

       Partant d’idées passagères et d’observations, il s’agit d’un processus direct et corporel, animé
par les accidents et les intuitions.

       Face à ce « ballet de tuyauterie » le spectateur assiste à un jeu pétrifié de conduits et de flux
et peut éventuellement se laisser imaginer un système de drainage, des fouilles archéologiques ou
même l’amas de conduits conforment à son propre corps.

                                                                                                           T- bone
                                                                                                           Terre cuite, polystyrène

un ballet septique
ZIP
terre cuite, oxides colorants, epoxy
45 x 25 x 110 cm
Fleur de main                                                           Trampa mural
terre cuite               Abreuvoir, Vue d’exposition Juin 2019 Ensba   Terres cuites (faience, terracotta, carreau réfractaire industriel) et émail
environ 25 x 40 x 12 cm                                                 environ 45 x 60 x 30 cm
En marchant sur la rive d’un fleuve, il m’est arrivé d’imaginer l’histoire d’une céramique première, advenue
                           comme par accident. Dans mon esprit, j’ai reconstitué un épisode durant lequel un humain aurait façonné
                           la boue argileuse pour la première fois presque intuitivement, sans y penser vraiment. Puis l’oubliant près
                           d’un feu qu’il aurait entretenu pour traverser la nuit, il serait revenu, étonné, observant comment la forme
                           argileuse avait durci. Or une fois cuite, cette boue plus jamais ne serait soluble. Dès lors, extraite de la
                           rencontre entre eau et terre, elle deviendrait une extension de son humanité en tant qu’outil. Alors, l’homme
                           de l’origine tel que je l’imagine, tel qu’il apparaît en spectre sur le bord de la rive, trouvera l’usage de cette
                           boue du feu. Comme il l’a toujours fait, il a étendu son humanité sur un monde transformé de sa main.

                                  Cette image que je convoque me console de l’inévitable absence d’une généalogie poétique de la
                           céramique. En cela qu’elle me lie par la fiction à ce qui demeure de l’environnement inchangé – eau, boue,
                           feu – dans un monde pourtant inéluctablement transfiguré par cette scène initiatique qu’est l’invention de
                           la céramique.

                                  L’Historiographie des civilisations nous enseigne que les hommes ont d’abord accordé leur confiance
                           à la céramique pour lui faire transporter des denrées, puis pour des urnes funéraires, enfin, pour les briques
                           de construction, les systèmes de tuyauterie jusqu’à l’inclure (pour ses propriétés thermiques) dans l’isolement
  Bolo Cross               des vaisseaux spatiaux. Par les traces de ces inventions, nous pouvons aujourd’hui dater les civilisations
  Terres cuites
  environ 12 x 40 x 8 cm   et leurs avancements. Nous parlons par exemple de la culture de la céramique cordée (3000 à 2200 av.
                           J.-C., Europe du nord), de la culture campaniforme (2900-1900 av. J.-C., Europe de l’ouest), du néolithique
                           précéramique, etc.

                                  Ainsi, l’humain fait davantage que prendre le pouvoir par ce procédé d’irréversibilité en transformant ce
                           minéral abondant un de ses meilleurs alliés, il s’inscrit sur l’échelle du monde dans un rapport de domination
                           toujours croissant de son environnement. En un mot, il fait civilisation.

céramique première
Abreuvoir (vue d'expo)   Costillar
ENSBA Paris 2019         terre cuite, émail de cuivre égyptien
                         45 x 45 x 65 cm
Dalton
terre cuite, émaux
30 x 25 x 6 cm
Blackline modernism
Vue d’atelier, pieces en cours   Angry phone (vue d’atelier)
ENSBA Paris 2021                 ENSBA Paris 2021
Abatti-brûli
Vue d’atelier, pieces en cours
ENSBA Paris Mai 2021
Abatti-brûli
Vue d’atelier, pieces en cours, pour diplôme DNSAP Juillet 2021
ENSBA Paris Mai 2021
Abreuvoir
Vue d’exposition ENSBA Paris 2019
Placas Acidas
6 pierres calcaires rongées à l’acide clorhydrique, vernis
Dimensions variables

Placas Acidas

Les nombres ordinaux (du « primero » au « sexto ») se devinent sur la surface érodée d’une
pierre litho. Au référant ambigu, ces morceaux s’empilent à la manière d’une sorte de feu
sauvage ou bien de stèle.
Bbonne Aannée

                                                        Couche d’encre argentée sur deux tirages papier
                                                  trouvés dans un atelier. Au moment de la surimpression, un
                                                  message comme bégayant « Bbonne » interrompt l’applat
                                                  avec des lettres découpées au ciseaux. Une fois retirées
                                                  elles nous permettent d’entrevoir l’image qui la précédait.
                                                  Cette intervention est la révélation du relief d’une image. Les
                                                  degrés de réfraction de l’encre métallique qui réagissent
                                                  selon l’encrage précèdent permettent comprendre la nature
                                                  spatiale de quelques fractions de millimètre des couches de
                                                  peinture précédentes.
Bbonne Aannée
Encre argenté sur tirages recuperés
Dyptique, 70 x 100 cm chaque, exemplaire unique
C’est autour de l’abreuvoir que tous les animaux de la ferme se
                                                                     rencontrent. De la même façon, l’exposition Abreuvoir se vit et
                                                                     s’imagine comme un lieu de rencontres. Il s’agit au premier abord
                                                                     d’une rencontre entre des pièces, qui, au travers de leurs matériaux,
                                                                     leur état de la matière et leur technicité, offrent un parcours dans les
                                                                     multiples champs de mon activité.

                                                                            À la manière de l’écrivain qui développera plus naturellement
                                                                     telle idée en poète et telle autre en romancier, les pratiques de
                                                                     l’image imprimée et de la sculpture se développent en parallèle et
                                                                     spécifiquement pour chaque idée. Ce n’est pas la seule rencontre
                                                                     proposée. En effet, les différentes pièces rentrent en dialogue direct
                                                                     avec l’espace, cette nef aux murs criblés d’aspérités, de volumes
                                                                     et tuyauteries irréguliers, qui, au contact de mon travail, semblent
                                                                     embrasser et accompagner les circulations que je propose. Enfin,
                                                                     c’est ultimement au public de renouveler ce jeu de correspondances
                                                                     et d’échos, d’y trouver leur place et leur singularité, dans ce lieu
                                                                     d’intersections.

                                                                     Abreuvoir est le titre du projet d’exposition mené dans le cadre de
                                                                     mon Dnap aux Beaux-Arts de Paris, Juin 2019.

Abreuvoir                           Invitation
Vue d’exposition ENSBA Paris 2019   impresion Riso 10 x 25 cm 2019
Influencé par la graphomanie de Roberto Bolaño et par les entreprises de flux de conscience de
Luis Martin-Santos, Javier Carro voit en son travail la possibilité d’un chassé-croisé. Ni échangeur
routier, ni canal de Suez, ses dispositifs invitent pourtant à une circulation entre le tangible et
l’émotionnel, l’empirique et le culturel.

 Se prêtant volontiers, par la technique et la pensée, au torrent des expériences du réel, il pose un
regard « haute-définition » sur notre monde spectaculaire, toujours plus virtuel, dans une quête d’un
archaïsme refoulé par la modernité et pourtant insubmersible. Ainsi, chassant les signifiants comme
autant de fantômes civilisationnels, le travail de Javier Carro guette des modes de révélation
pour faire revenir la matière dans nos vies. Humblement et dans leur intégrité, ses propositions
ponctuelles existent par elles-mêmes, comme des artefacts qui, saisies dans l’interruption d’un
flux créatif, ne livrent jamais qu’une ébauche de ce dernier. Elles deviennent alors dépourvues
d’interprétation directe, représentationnelle ou symbolique. Libérées de ces contraintes, elles ne
sauraient faire barrage au flux de celui qui les regarde, les traverse, les navigue à son tour.

 Ce n’est, in fine, qu’au travers des interprétations et des espaces, que leurs correspondances
avec leur contexte culturel se dessinent. Il s’agit alors d’une méditation plus vaste sur l’entourage
signalétique, les folklores locaux et le fonctionnement des systèmes d’art qui s’épanouie par
analogies et clins d’oeil. Souvent, c’est par le détourage du quotidien, la suppression radicale du
contexte prosaïque, que ces artefacts prennent vie. En cela, il regarde en direction des artistes
caméléonesques à l’attitude appropriative comme Picabia et Richard Prince. Dès lors, ce qui est
détourné ne peut être révélé que par celui qui regarde et qui, ici, inventera la suite d’une proposition
interrompue.

 Toute la malice et les jeux langagiers employés n’empiètent cependant jamais sur le plaisir de
la praxis chez Javier Carro. Son expérience du faire et de travailler demeure la centralité absolue        Permanent Marker (vue d'expo)
                                                                                                           ENSBA Paris 2019
d’une œuvre pensée au ras de la matière. Ce n’est alors jamais qu’au sein de l’atelier et de sa
banale matérialité – céramique, lithographie, travail du bois etc., ponctuations d’un flux sinon infini
– qu’il produit et conçoit ce monde hyper signifié qui oblitère les signifiants. Développant là, dans
la jouissance du réel, des contraintes, la rencontre d’une civilisation virtuelle et de ses reflèxes
premiers qui, d’une œuvre à l’autre, ne tardent jamais à réadvenir.

chassé-croisé, par Corentin Durand
Permanent Marker (vue d'expo)
ENSBA Paris 2019
One trick pony – selon l’expression sarcastique anglophone – désigne celui qui exploite toujours un
                 même talent répétitif devant son public. One Trick Pony prête son titre générique à cette cinquantaine
                 d’estampes. J’adopte personnellement cette moquerie comme une déclaration d’intention. L’usage
                 rigoureux d’un trick arbitraire va rythmer toute ma production plastique pendant une durée déterminée,
                 en explorer le potentiel pour finalement l’épuiser.

                          A l’aide d’une seule matrice (plaque litho-offset photosensible), l’image d’un dessin orthogonale
                 est répété tout au long de la série. Le motif variera en couleur et forme. Pour cela, des découpes de
                 papier interviennent comme pochoir entre la plaque et le tirage. L’encre se transfère ensuite sur le
                 tirage final, au format uniforme. Cette sorte de grille assumera ainsi un rôle diffèrent dans chacun
                 des passages par la presse, passant aisément du fond du dessin au contenu même d’une image. Le
                 motif, mon trick, devient alors le code d’une « ambition universaliste » qui prétend tout représenter
                 dans son médium pourtant limité. La limite entre l’exercice de style et l’imposture est alors rejoué à
                 chaque production.

                          Le choix des sujets est envisagé selon une variété de registres, passant de l’exécution
                 de formes intentionnelles à l’usage du papier comme simple terrain d’expérimentation, jusqu’à un
                 dialogue avec des enjeux plus « classiquement picturaux » sur la représentation ou même de l’auto-
                 dérision.

                          Conçu comme un protocole de production temporairement limité, One Trick Pony a duré un
                 an et demi.

one trick pony    Vue d’ensemble, 3 one trick pony
                  Alugraphie offset sur papier rivoli. Tous tirages uniques, 70 x 100cm
One Trick Pony (plusieurs)
Alugraphie offset sur papier rivoli. Tous tirages uniques, 70 x 100cm
One Trick Pony (plusieurs)
Alugraphie offset sur papier rivoli. Tous tirages uniques, 70 x 100cm
He's a one trick pony
                         One trick is all that horse can do
                         He does one trick only
                         It's the principal source of his revenue
                         (…)
                         He makes it look so easy
                         He looks so clean
                         He moves like god's
                         Immaculate machine
                         He makes me think about
                         All of these extra movements I make
                         And all of this herky-jerky motion
                         And the bag of tricks it takes
                         To get me through my working day
                          (…)
                         He's a one trick pony
                         He either fails or he succeeds
                         He gives his testimony
                         Then he relaxes in the weeds
                         He's got one trick to last a lifetime
                         But that's all a pony needs
                         (that's all he needs)

                             Paroles de One-Trick Pony , par Paul Simon

Abreuvoir (vue d'expo)
ENSBA Paris 2019
Vase Vaselin (10)                            Vase Vaselin (12)
Faience blanche et orange émaillée, unique   Faience blanche et orange émaillée, unique
Vases Vaselin
Faience blanche et orange émaillé, tous uniques.

                                                   Vases Vaselin est une maison collaborative d’objets céramiques

                                                   Projet d’invitation à différents artistes axés sur les matériaux réfractaires.

                                                   Première fournée de 20 pièces uniques avec des reliefs estampés + catalogue
Livre-récolte d’une collection de sacs en papier réalisé le
                       temps d’un cycle de moisson. Pour seul critère de sélection des
                       sacs, la représentation d’un épi de blé à leur surface. Ne cherchant
                       pas à invoquer une quelconque pédagogie ou redondance, les
                       sacs scannés s’affichent en pleine page, sans autre explication.
                       Toutefois, un système de correspondance pourrait apparaître en
                       observant les variations qui s’invitent parmi les images.

                                 Ces illustrations simplistes de céréales questionnent notre
                       acceptation générale de la représentation conventionnée. Une
                       fois extrait de son rôle d’emballage alimentaire, laid et contingent,
                       l’épi se tourne en devinette et résonne dans son statut d’icône
                       civilisationnelle.

                                 Une autre information est, en négatif, inscrite dans le cadre
                       même de ce projet : tout ce pain ayant été consommé, le livre
                       retrace mon activité vitale et mon itinérance géographique. C’est
                       ce geste de collecte manuelle, portative (celui des glaneurs/ses de
                       Millet ou Varda) qui explique le livre, recueil ultime pour ces débris
                       froissés.

Recueil : A harvest:    Recueil : A harvest
07/2019 - 03/2020       60 pages, couverture souple
                        15 x 21 cm, impression digitale. Edition de 150 exemplaires
Recueil : A harvest
60 pages, couverture souple
15 x 21 cm, impression digitale. Edition de 150 exemplaires
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