Jour de fête, Jacques TATI (1949)

 
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Jour de fête, Jacques TATI (1949)
« PAS A PAS »
                                  Films du troisième trimestre / Mars 2013

Jour de fête, Jacques TATI (1949)
- Sur le site des Enfants de cinéma, le dossier pédagogique
http://www.enfants-de-cinema.com/2011/films/jour-de-fete.html

Vous y trouverez aussi
- Les affiches
http://www.enfants-de-cinema.com/2011/films/jour-de-fete.html

- Les cartes postales
http://www.enfants-de-cinema.com/2011/films/jour-de-fete.html

- Sur le site images, la vidéo correspondant à l’analyse de séquence (Huit minutes de fête) des cahiers de
notes (livret vert)
http://site-image.eu/index.php?page=film&id=150&partie=decoupage

- Des informations sur les différents rôles / les différents personnages
Ce sont essentiellement des acteurs non professionnels, habitants de Ste Sévère qui ont tourné dans ce film à
l’exception de quelques rôles clé comme ceux du facteur, de Roger le forain ou même de la commère (rôle
tenu par un homme).
http://site-image.eu/index.php?page=film&id=150&partie=roles

- Une analyse du personnage de François, du comique propre aux films de Tati, de l’importance de l’univers
sonore ci-dessous et que l’on retrouve sur
http://site-image.eu/index.php?page=film&id=150&partie=pistesTravail

• « Le personnage
« On peut cerner les principaux traits de François, au physique comme au moral. Sa silhouette, son
habillement, ses moustaches, sa démarche, la façon dont il demeura attaché physiquement à son
vélo, sa façon de monter en relevant à chaque fois la pédale, de rouler le buste droit (sauf dans la
séquence de la tournée américaine). Son attitude à l’égard des autres : il est toujours prêt à rendre
service, planter un mât, tenir la lance d’arrosage pendant que le paysan va lire son courrier, réparer
le piano mécanique... Dans le même temps, il ne voit pratiquement jamais les catastrophes qu’il
produit ou, s’il les voit, n’en comprend pas l’origine, seulement préoccupé de ses propres
problèmes.

• Le comique
Il faut tenter de montrer les principales différences avec le comique classique du cinéma français,
non seulement verbal, mais n’hésitant pas à étirer un gag, à le répéter, à le souligner (il serait utile
de puiser aux sources contemporaines, du type Les Visiteurs ou des “ classiques ” comme Le
Corniaud ou La Grande Vadrouille). On peut montrer comment certains gags qui pourraient
donner lieu à une exploitation évidente ne sont pas poursuivis : François pourrait ainsi être
poursuivi après avoir confondu la vitrine du boucher et le stand de jeu de massacre. On peut faire
percevoir des gags qui se passent en arrière-plan et ne sont pas immédiatement perçus comme tels,
parce que non soulignés : le cafetier tombant lorsqu’il accroche ses guirlandes. Il est important de
montrer comment Tati fait travailler le cerveau du spectateur qui reconstitue le cheminement mental
des personnages : le vieil homme tentant de monter sur sa charrette sans salir le corsage de sa petite-
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Conseillère pédagogique en arts visuels
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fille... Une comparaison s’impose entre ces gags et ceux, plus classiques, plus proches du burlesque
traditionnel, de la tournée à l’américaine.

• Mélange de comédie et de vie quotidienne
On peut répertorier tout ce qui, intégré au comique ou non, relève de la description de la vie
quotidienne d’un village dans les années 40, les activités de chaque habitant, les véhicules, les
instruments, les travaux des champs, les habitations, bistrots, halle aux grains, fermes...

• Le rythme
Le rythme est un élément important du film. Il peut, surtout au début, dérouter par une certaine
lenteur. Il est nécessaire de lier cette lenteur avec la vie paysanne ancienne, de montrer
l’accélération progressive du film (à partir de la séquence du frelon), due à la perturbation de la fête,
qui culmine avec la tournée à l’américaine.

• Les objets
Comme dans le burlesque en général, les objets jouent un grand rôle : bicyclette du facteur, chevaux
de bois, téléphone à réparer, ballons, mât, chaussures... La relation entre objet et humain est
importante (mécanisation de François par sa bicyclette, jusque sur le manège), mais aussi avec les
animaux, chèvre, poules, chiens, chevaux (opposés aux chevaux de bois)...

• Le son
L’univers sonore a une importance capitale, de la sonnette du vélo de François au craquement du
mât, en passant par les “ cris ” des animaux (poules, coqs, chiens, vaches…). Le dialogue est
également traité de façon très originale et variée : commentaires de la commère, dialogue classique
des forains, phrases brèves des habitants, mots répétés (“ rapidité, rapidité… ”, “ Roger… ”, “
Roger ! ”) et onomatopées de François... Tout aussi importantes sont les scènes où le dialogue est
remplacé par des bruits ou des gestes : bande son de western lorsque Roger fait le joli cœur en
roulant des mécaniques, François racontant par gestes, de loin, son exploit avec le mât. »

- C'est dans le court métrage L’école des facteurs (1947) que Tati crée le personnage de François le
facteur, qui sera repris dans Jour de fête.
Un extrait est visible sur youtube :
http://www.youtube.com/watch?v=f-ZVMN8L5o4

- A propos des couleurs de Jour de fête
http://prep-cncfr.seevia.com/idc/data/Cnc/Recherche/fiche2.asp?idf=3907

Extrait

"J'ai tourné Jour de fête entièrement en couleur. Mais c'était un nouveau procédé et nous n'avons
jamais pu tirer de copies. Je m'étais donné beaucoup de mal pour faire ce film en couleur. J'avais
fait repeindre beaucoup de portes dans le petit village en gris assez foncé, j'avais habillé tous les
paysans avec des vestes noires et surtout les paysannes, pour qu'il n'y ait presque pas de couleur sur
cette place. La couleur arrive avec les forains, le manège, les chevaux de bois, et les baraques
foraines." Jacques Tati (in Jour de fête ou la couleur retrouvée, François Ede, Cahiers du cinéma,
1995)

- Une précision, par le cinéma ABC Le France de Saint Etienne :
http://www.abc-lefrance.com/article.php3?id_article=1290

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Conseillère pédagogique en arts visuels
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Extrait
« La projection couleur de ce film ne put être réalisée qu’en 1994. […] Tati souhaitait réaliser le
film en couleurs. Au départ, dans le village tout était gris ou noir (il avait notamment fait repeindre
les portes de toutes les maisons en gris). La couleur arrivait justement avec les forains et leurs
divers manèges. Or Tati ne souhaitait pas de couleurs saturées, c’est pourquoi il décida de s’engager
sur un principe technique mal connu mais dont il était sûr qu’il aurait le rendu qu’il souhaitait.
Il voulait se rapprocher de la "légèreté de l’aquarelle".
Tati n’a pas voulu utiliser le "Technicolor", procédé américain d’enregistrement de la couleur (qui
trouva sa meilleure promotion en 1937 avec Blanche Neige et les sept nains) car les couleurs
restituées étaient trop saturées. »

- Quelques points de vue sur le film qui peuvent orienter le travail pédagogique
http://site-image.eu/index.php?page=film&id=150&partie=pointsDeVue

Extrait :

« L’école du regard

« Jour de fête est donc incontestablement marqué par son époque et s’appuie sur l’observation
minutieuse de la vie quotidienne d’un petit village de l’Indre en 1947, des travaux des champs au
comportement des commerçants (cafetier, boucher, couturière…), en passant par la vie animale et
l’atmosphère visuelle et sonore en général.

Une métaphore de la Libération

“ On comprend mieux maintenant que le film a un contenu métaphorique qu’on ne saurait ignorer.
Le titre lui-même est en soi une métaphore de la Libération – n’oublions pas que le film fut tourné
trois ans après –, de l’euphorie et des célébrations qu’elle génère dans toute la France. La longue
scène de l’érection d’un mât supportant le drapeau tricolore a une valeur symbolique indéniable. Il
est à cet égard symptomatique que lorsque Tati colorie le film au pochoir en 1961, les couleurs
dominantes ajoutées au noir et blanc sont justement le bleu et le rouge. […] Dans le même ordre
d’idée, on pourrait assimiler les prouesses physiques du facteur qui cherche à rivaliser avec la poste
américaine, aux efforts de de Gaulle pour préserver l’identité, la grandeur de la France face à
l’hégémonie américaine de l’après-guerre en Europe. »

- Des propositions pédagogiques pluridisciplinaires très complètes sur :
http://sites.cddp33.fr/ecran-numerique/files/2008/03/dossier-pedagogique_jour1.pdf
Remarque : la version du film évoquée dans le dossier pédagogique du CDDP 33 est celle de 1961,
la version dans laquelle Jacques Tati introduit le personnage du peintre, personnage absent dans la
version proposée par les Enfants de cinéma, tournée en 1947, reconstituée en 1994.

- Le site officiel consacré à Jacques Tati
http://www.tativille.com/

- Bibliographie / Un ouvrage spécialement dédié au cinéma de Jacques Tati à travers les deux
personnages qu’il a incarnés : François le facteur et Monsieur Hulot.
Vous y trouverez au chapitre 3 une analyse du personnage de François le facteur

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Coordinatrice Ecole et cinéma Essonne
Jacques Tati, de François le facteur à Monsieur Hulot, Stéphane
                                 GOUDET, Cahiers du cinéma, les petits cahiers, CNDP, 2002

L’argent de poche, François Truffaut (1976)

- Le dossier pédagogique sur le site des Enfants de cinéma :
http://www.enfants-de-cinema.com/2011/films/argent-de-poche.html

- Sur l’onglet outils, une conférence de Martin Drouot, scénariste et réalisateur
http://www.enfants-de-cinema.com/2011/films/argent-de-poche.html

- Sur le site image, la vidéo de la séquence « Grégory a fait boum »
http://site-image.eu/index.php?page=film&id=35&partie=decoupage

- Des pistes pédagogiques très complètes sur :
http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/arts-culture/IMG/pdf/Argentdepoche_dossier_MRA-2.pdf

- Un tableau intéressant pour aider les élèves à caractériser et reconnaître les enfants du film
http://ww2.ac-poitiers.fr/ia79-pedagogie/IMG/pdf/tableau2.pdf

- Des mises en réseau avec d’autres films sur l’enfance, avec la littérature de jeunesse, la poésie et
la photographie
http://www.ecoleetcinema92.ac-versailles.fr/spip2/dispositif_HDS/L_argent_de_poche.pdf

- Un entretien avec François Truffaut à propos de l’argent de poche
http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/arts-culture/IMG/pdf/entretien_avec_F.Truffaut-2.pdf

- Des affiches du film
http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/arts-culture/IMG/pdf/Affiches_ArgentPoche-2.pdf

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- Trois fichiers word (analyse et pistes pédagogiques) sur la chanson du générique : Les enfants
s’ennuient le dimanche de Charles Trenet et sur le compositeur de la musique du film Maurice
Jaubert
http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/arts-culture/spip.php?article173

- Le monologue d’Harpagon dans l’Avare de Molière , acte IV, scène 7

« Harpagon (Il crie au voleur dès le jardin, et vient sans chapeau.) : Au voleur ! Au voleur ! A l’assassin ! Au
meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon
argent. Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où
courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ? N’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon argent,
coquin… (il se prend lui-même le bras.) Ah ! C’est moi. Mon esprit est troublé, et j’ignore où je suis, qui je
suis, et ce que je fais. Hélas ! Mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! On m’a privé de toi ; et
puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n’ai
plus que faire au monde : sans toi, il m’est impossible de vivre. C’en est fait, je n’en puis plus ; je me meurs,
je suis mort, je suis enterré. N’y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me rendant mon cher argent, ou
en m’apprenant qui l’a pris ? Euh ? Que dites-vous ? Ce n’est personne. Il faut, qui que ce soit qui ait fait le
coup, qu’avec beaucoup de soin on ait épié l’heure ; et l’on a choisi justement le temps que je parlois à mon
traître de fils. Sortons. Je veux aller querir la justice, et faire donner la question à toute la maison : à
servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi. Que de gens assemblés ! Je ne jette mes regards sur personne
qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur. Eh ! De quoi est-ce qu’on parle là ? De celui
qui m’a dérobé ? Quel bruit fait-on là-haut ? Est-ce mon voleur qui y est ? De grâce, si l’on sait des nouvelles
de mon voleur, je supplie que l’on m’en dise. N’est-il point caché là parmi vous ? Ils me regardent tous, et se
mettent à rire. Vous verrez qu’ils ont part sans doute au vol que l’on m’a fait. Allons vite, des commissaires,
des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences et des bourreaux. Je veux faire pendre tout le
monde ; et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après. »

Evelyne AGUILEE,                                                                                                5
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