L'ABC DE LA PÊCHE - Sépaq

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L'ABC DE LA PÊCHE - Sépaq
L’ABC DE LA PÊCHE

Pour obtenir un minimum de succès dans la pratique de la pêche sportive, il importe de connaître quelques notions de base simples
qui aideront à comprendre et à adapter les techniques et les stratégies de pêche. Le texte qui suit vise à fournir et à illustrer un
minimum de notions. Celui qui se prend à cette passion pourra trouver plus d’information dans de nombreux livres et magazines
spécialisés qui traiteront un sujet ou l’autre plus en profondeur. Ce texte comprend quatre parties :
1) les caractéristiques des lacs et des cours d’eau ;
2) le poisson et son habitat ;
3) la réglementation et la sécurité ;
4) le matériel et les techniques de pêche.

Il peut paraître déroutant de s’organiser pour une première expérience de pêche. Ne vous laissez pas étourdir. Commencez simplement
par un équipement de base adapté à l’espèce de poisson recherchée. Une canne à pêche avec moulinet, des hameçons, quelques
cuillers, des pesées et des appâts naturels suffisent souvent à obtenir du succès. Vous pourrez aussi demander conseil dans les
magasins spécialisés. Allons-y par étape.

La production de ce document a été rendue possible grâce au soutien financier du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF)
dans le cadre du programme de réinvestissement dans le domaine de la faune. Toutefois, les idées et les opinions formulées dans ce document
sont celles de la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq).
L'ABC DE LA PÊCHE - Sépaq
1. LES CARACTÉRISTIQUES DES LACS ET DES COURS D’EAU

LES COMPOSANTES D’UN LAC

Avez-vous déjà vu deux lacs identiques? Heureusement non. Chaque lac offre une nouvelle découverte. Ils sont tous différents les
uns des autres par leur dimension, leur profondeur, le découpage de leur contour, la nature des sols d’où proviennent leurs eaux, le
débit qui les alimente en eau et en matières nutritives, leur transparence, leur emprise face aux vents dominants, etc.

Entrée d’eau principale :
la superficie et la nature des sols d’où arrive
l’eau influencent les caractéristiques dans le lac                   Entrée d’eau secondaire

                                                                                                Île et baies

                                                     Pointes et
                                                     étranglements

                                                                            Longueur et
                                                                            largeur du lac

                                                                                                                            Décharge
                                                                                                                            principale

                                        Hutte de castor

Les différentes composantes d’un lac seront celles qu’on explorera à la pêche parce que les poissons y trouvent des conditions
changeantes : l’entrée d’eau comme la sortie (décharge), le tour des îles, les pointes de terre, un étranglement entre deux parties du
lac, une baie ou un herbier qui produisent la nourriture du poisson, la proximité des rives où la profondeur augmente subitement,
etc.

LA TEMPÉRATURE DE L’EAU DANS LE LAC

La température de l’eau d’un lac varie selon les saisons, surtout en surface. Or, la température de l’eau en détermine la densité.
C’est à 4°C (39°F) que la densité sera maximale. C’est pourquoi, dans les lacs suffisamment profonds du Québec, il se forme en été
(et en hiver), un étagement de l’eau en couches de températures différentes qui ne se mélangent pas. Dans un lac profond, si on
peut se baigner en été dans l’eau de surface, par exemple à 24°C (75°F), il se formera une zone de transition profonde de plusieurs
mètres entre l’eau à 24°C en surface et celle à 4°C en profondeur.

                                                                           www.ReservesFauniques.com       1 800 665-6527           2
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1. LES CARACTÉRISTIQUES DES LACS ET DES COURS D’EAU
La température de l’eau indiquée au schéma ci-dessous diminue lentement sous la surface puis se met à baisser subitement à
mi-profondeur avant de se stabiliser autour de 4°C en profondeur. Les poissons qui recherchent l’eau froide et oxygénée éviteront
les eaux de surface pour se réfugier dans leur zone de confort pendant la saison chaude.

                                                                                    0 10 20 30 Température
                                                                                               en surface (°C)

          Zone de surface
                                                         Thermocline

                                                      Zone de profondeur
                                                                                    4                Température
                                                                                                     au fond (°C)

        La thermocline correspond à la profondeur à laquelle le changement de
        température est le plus rapide, comme le montre l’échelle à droite de l’image

Le changement de la température entre la surface et le fond influence donc la distribution des poissons dans le lac. Il faut alors
ajuster la profondeur à laquelle on pêche. Dans le cas de la truite mouchetée ou omble de fontaine, le poisson trouve sa zone de
confort où l’eau varie entre 12°C (53°F) et 16°C (61°F) idéalement. La truite grise ou touladi se réfugiera dans une eau plus froide
qui avoisine les 10 (50°F) à 12°C, pour autant qu’il y trouve assez d’oxygène pour satisfaire ses exigences. La « bonne profondeur »
pour trouver ces températures sera différente d’un lac à l’autre à cause de leurs caractéristiques propres.

                                                                                             La zone de température propice (en
                                                                                             pâle) à une espèce de poisson d’eau
                                                                                             froide peut n’occuper qu’une partie de
                                                                                             la profondeur totale, quelque part entre
                                    Zone de confort
                                                                                             le fond et la surface.

LA LUMIÈRE DANS L’EAU

En traversant l’eau vers la profondeur, la lumière se décompose en perdant progressivement des couleurs dans l’ordre du spectre en
commençant par le rouge, puis l’orange, le jaune et le vert. Le bleu et le mauve sont les dernières couleurs visibles au poisson plus
en profondeur.

                                                                       www.ReservesFauniques.com          1 800 665-6527           3
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1. LES CARACTÉRISTIQUES DES LACS ET DES COURS D’EAU

LE BRASSAGE DES EAUX DU LAC, SAISON PAR SAISON

À certaines périodes (printemps et automne), la température et la densité de l’eau en surface seront les mêmes qu’en profondeur
dans le lac. Cela permettra un brassage de l’eau jusqu’en profondeur sous l’effet du vent et un renouvellement de l’oxygène.
C’est pourquoi on retrouve la truite mouchetée plus en surface au printemps.

                    Vent                                           Vent                                        Glace

         Conditions d’été                            Conditions d’automne/de printemps                 Conditions d’hiver
       Eaux du lac stratifiées                             Eaux du lac mélangées                     Eaux du lac stratifiées

LA CARTE BATHYMÉTRIQUE

Une carte bathymétrique représente le relief du fond du lac par des lignes d’égales profondeurs. Plus les lignes (courbes bathymé-
triques) sont rapprochées, plus la pente du fond est forte et à l’opposé, plus les lignes sont éloignées, plus la pente du fond est
faible. Elle renseigne le pêcheur sur la localisation des zones profondes où il trouvera les eaux les plus froides ainsi que les zones
superficielles où la température sera chaude en été.

                                                                                    Comment lire les courbes bathymétriques
                                                                                    Les chiffres indiquent des profondeurs en mè-
                                                                Décharge            tres ou en pied, selon la carte. Les lignes relient
                                                                                    les points de mêmes profondeurs. Cette carte
                                                                                    est encore plus utile pour celui qui n’a pas
                                                                                    d’échosondeur (sonar) ou de thermomètre.

                                                                                    Les flèches indiquent des endroits où la pente
                                                                                    forte permet à un poisson d’exploiter une zone
                                                                Entrée d’eau        (moins profonde) qui produit de la nourriture, à
                                                                principale
                                                                                    proximité de la zone profonde et froide dont il
                                                                                    dépend en été.
Source : Environnement Canada, Lac Turkey, Ontario

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1. LES CARACTÉRISTIQUES DES LACS ET DES COURS D’EAU

LA ZONE DE NOURRITURE DU POISSON

C’est entre 0 et 6 mètres (moins de 20 pieds) que l’on retrouve la zone la plus productive du lac mais aussi la plus chaude en été.
Les plantes aquatiques et les algues s’y installent et abritent une abondance de larves d’insectes et d’invertébrés. C’est la zone qui
produit la nourriture pour les poissons. Par ailleurs, la zone la plus profonde peut être privée d’oxygène en été et devenir inhabitable
pour le poisson.

LES COURS D’EAU

En ruisseau ou en rivière, les eaux en mouvement peuvent être plus facilement rechargées en oxygène après un brassage dans une
chute ou une cascade. En plus de s’adapter à la température de l’eau, la répartition des poissons se fera aussi en fonction de la
vitesse du courant et de la nature du fond. Ils se disputeront les meilleures places pour se mettre à l’abri du courant tout en ayant
un poste de chasse pour capturer leurs proies qui dérivent. Cela peut être dans une fosse profonde qui les cachera en même temps
de leurs prédateurs, derrière une grosse roche qui freine le courant, sous une berge en surplomb, au travers des branches d’un arbre
renversé et partiellement noyé.

                                         Abri sous la végétation
                                         surplombante des rives

Pointe de gravier dans                                                       Zone profonde dans l’intérieur
l’extérieur d’une courbe                                                     d’une courbe (abri à poisson)

                                                                Abri à poisson contre
                                                                le courant derrière
                                                                un bloc rocheux

                                                                                     Chute ou cascade

                                                                                                               Abri dans une zone
                                                                                                               profonde au pied d’une
                                                                                                               chute ou d’une cascade

                                                                        www.ReservesFauniques.com             1 800 665-6527            5
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2. LE POISSON ET SON HABITAT

LES ESPÈCES DE POISSON LES PLUS PÊCHÉES

Une centaine d’espèces de poissons d’eau douce appartenant à 24 familles sont indigènes au Québec. Plusieurs ont un caractère
sportif : par exemple, l’omble de fontaine (truite mouchetée), le touladi (truite grise ou de lac), l’omble arctique (truite rouge du Québec)
et le saumon Atlantique sont de la famille des salmonidés. Le doré et la perchaude appartiennent à la famille des percidés tandis que
le grand brochet et le maskinongé représentent celle des ésocidés. Les achigans et les crapets composent la famille des centrarchidés.

                              Quelques espèces de poissons sportifs du Québec *

                                                                                                Ouananiche
                      Achigan à petite bouche                                          (saumon Atlantique d’eau douce)

                               Touladi                                                              Grand brochet

                             Doré jaune                                                        Omble de fontaine

                                           * Les tailles des poissons ne sont pas à l’échelle.

Au Québec, l’omble de fontaine est certes l’espèce la plus répandue et la plus recherchée par les pêcheurs sportifs. Les autres
espèces ont aussi leurs adeptes pour différentes raisons : le goût savoureux du doré, la combativité de l’achigan à petite bouche, la
puissance du touladi ou la voracité du brochet et de son proche parent, le maskinongé. L’alose savoureuse, l’éperlan arc-en-ciel, la
perchaude, la barbotte, le crapet-soleil, le poulamon atlantique et le corégone sont autant d’autres espèces capturées à la ligne et
qui sont consommées. Les lacs peuvent abriter une ou plusieurs espèces différentes qui se partageront ses ressources alimentaires.

On peut trouver des informations sur les principales espèces du Québec sur le site du ministère des Ressources naturelles et de la
Faune http://www.mrnf.gouv.qc.ca/faune/peche/poissons/index.jsp.

                                                                           1 800 665-6527
                                                                           www.ReservesFauniques.com
                                                                                             www.ReservesFauniques.com
                                                                                                       1 800 665-6527                  6 6
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2. LE POISSON ET SON HABITAT

L’ANATOMIE DU POISSON

Les espèces de poisson peuvent être différenciées les unes des autres par la forme et la taille de leur corps, de leurs nageoires,
de leur bouche, leur coloration et leurs habitudes de vie. Les poissons d’une même famille ont des caractéristiques semblables.

                 Anatomie externe et critères d’identification pour l’omble de fontaine

                 Ligne latérale                                                  Coloration foncée verdâtre
                 (détection des mouvements                                       avec mouchetures pâles
                 et des vibrations)                    Nageoire dorsale
                                                       à rayons mous
                                                                                                            Œil latéral permettant
                                                                                                            une vision large sur le
Nageoire adipeuse                                                                  Opercule                 côté, devant et derrière

Nageoire caudale                                                                                             Narines
(queue) presque
carrée
                                                                                                           Maxillaire
                                                                                    Mandibule

          Nageoire anale
                                                          Nageoires
                                                          pelviennes
                                                                           Nageoires pectorales
                                                                           (bordure blanche bordée de noir)
                 Points rouges avec un halo bleu
                 autour ; ventre pâle à orange saumoné

Les couleurs de l’omble de fontaine deviennent plus vives à l’approche de la période de reproduction, en automne, surtout chez
le mâle qui développe alors un crochet à la mandibule. (image MRNF)

LES SENS ET LA PERCEPTION CHEZ LES POISSONS

Le poisson est doté de sens aiguisés. Ses yeux perçoivent une large portion de son entourage, de par leur position sur la tête.
De plus, la ligne latérale des poissons est un organe qui détecte les mouvements et les vibrations qui se propagent très bien dans
l’eau, celles des proies comme de ses prédateurs. Enfin, Il est muni d’orifices nasaux qui lui permettent de détecter des odeurs dans
l’eau. Le pêcheur fait appel à ces sens pour leurrer le poisson, en évitant d’être lui-même repéré.

                                                                       www.ReservesFauniques.com          1 800 665-6527           7
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2. LE POISSON ET SON HABITAT

LES BESOINS FONDAMENTAUX DU POISSON

En plus d’une eau de bonne qualité, le poisson doit avoir accès à des abris, à de la nourriture, à des sites de reproduction (frayères)
et doit pouvoir circuler librement afin de répondre à ses besoins biologiques qui changent selon les saisons et son âge. Son habitat
est comme une maison à plusieurs pièces dans laquelle il circule.

LA TEMPÉRATURE DE L’EAU

Les poissons sont des animaux « à sang froid ». Leur corps se maintient à la température du milieu ambiant.
Certaines espèces tolèrent l’eau fraîche tandis que d’autres doivent obligatoirement trouver des zones
d’eau froide. La nécessité d’une eau froide est liée avec celle de disposer d’une eau riche en oxygène.
Plus l’eau sera froide, plus la concentration d’oxygène pourra être élevée (les gaz comme l’oxygène et le
CO2 sont plus solubles dans l’eau à basse température). Par contre, en été et en hiver, la décomposition
épuise parfois complètement l’oxygène tout au fond d’un lac, ne laissant que la zone du milieu habitable
au poisson.

À cet égard, les salmonidés sont parmi les plus exigeants, en particulier, l’omble de fontaine. En été dans
une rivière, il remontera le courant vers de plus petits tributaires pour y trouver de l’eau plus froide. Dans
un lac, il devra se réfugier plus bas en profondeur pour rejoindre une zone où la température se maintiendra
entre 12 et 16°C environ (54-61°F). Il pourra aussi parfois trouver une zone plus fraîche, près de l’arrivée
d’un ruisseau ou d’une rivière, si sa température y est froide.

Dans un lac, les poissons d’eau froide doivent donc se déplacer entre la surface et la profondeur, selon la saison, pour satisfaire
leurs exigences de température.

LES ABRIS

Les poissons sont traqués par les pêcheurs mais aussi par beaucoup d’autres animaux : vison, loutre, martin-pêcheur, bec-scie, huard,
héron et aigle-pêcheur en sont quelques-uns.

Les poissons doivent donc trouver des cachettes pour échapper à leurs prédateurs. De plus, certaines espèces de poisson sont
territoriales et défendent un espace vital. Enfin, plusieurs espèces se cachent aussi pour surprendre leurs proies à l’affût.

                                                                         1 800 665-6527
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2. LE POISSON ET SON HABITAT

Un arbre tombé dans l’eau, de la végétation suspendue au-dessus de l’eau, une souche échouée en rive, un creux sous une berge,
un amoncellement de roches, un herbier, une zone profonde constituent autant d’abris recherchés par les poissons pour échapper à
leur prédateur. Le pêcheur avisé sait reconnaître ces cachettes pour y lancer sa ligne.

LA NOURRITURE DU POISSON

Les poissons doivent être opportunistes et trouver leur nourriture qui change selon les saisons. Les invertébrés, en particulier les
larves d’insectes qui vivent dans l’eau, constituent les proies les plus fréquentes de même que les insectes qui tombent des arbres,
en rive. Les larves d’insectes aquatiques se fixent aussi sur les branches et le tronc d’un arbre renversé dans l’eau, ce qui donne au
poisson une autre raison de côtoyer ces cachettes. Les leurres artificiels tentent d’imiter les proies naturelles du poisson par leur
apparence ou les vibrations produites.

                                                             Patineur                               Corixidé         Mollusque
             Plécoptère                                      (hémiptère)                            (nageur)
             (filtreur)

             Écrevisse
             (marcheur                         Ephémère
             de fond)                          (creuseur)

Quand les insectes émergent à l’air libre, une espèce après l’autre, à la fin de leur vie aquatique (larvaire), les poissons profitent
souvent de la manne. Certains insectes luttent un moment à la surface de l’eau pour se débarrasser de leur enveloppe externe et
émettent des vibrations que les poissons perçoivent. Ils en font leur festin. Des mouches artificielles qui imitent ces larves d’insectes
pourront avoir du succès pour capturer des poissons. Parmi les insectes connus qui ont un stade aquatique, on connait les libellules,
les demoiselles, les éphémères, les maringouins, les mouches noires, pour n’en nommer que quelques groupes.

                      Mouche artificielle                                           Émergence de trichoptères

                                                                         1 800 665-6527         www.ReservesFauniques.com              9
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2. LE POISSON ET SON HABITAT
Même si les herbiers et les baies peu profondes des lacs sont baignés en été par des eaux trop chaudes pour l’omble de fontaine,
ils produisent la nourriture exploitée par les poissons qui peuvent trouver une zone confortable à proximité (zone profonde ou une
arrivée d’eau froide).

Les poissons peuvent consommer autre chose que des insectes : des vers, des sangsues, des œufs, des poissons plus petits
qu’eux ; certains carnassiers comme le brochet et le maskinongé peuvent même happer des canetons, des souris tombées à l’eau
ou tout ce qui se présente devant leur large gueule. La taille du poisson déterminera la taille de la proie qu’il pourra manger.
Les ombles peuvent aussi consommer des écrevisses et des salamandres.

LES SITES DE REPRODUCTION

La saison venue, les poissons s’approchent de leurs frayères pour se reproduire. Encore une fois, le type de milieu recherché et la
saison changent selon les espèces. Plusieurs espèces dont le brochet et le maskinongé frayent le printemps, dans des herbiers
aquatiques. Le milieu préféré pour l’omble de fontaine est un cours d’eau, souvent de petite taille, au fond garni de gravier grossier
et de petits cailloux traversé par un courant modéré. Les principaux tributaires d’un lac lui servent souvent de frayère et parfois, une
partie caillouteuse du rivage du lac. Les ombles commencent à se rapprocher de leurs frayères dès la fin de l’été, selon la région et
le moment de leur fraye.

                                         Ombles de fontaine sur leur frayère de gravier
                                          (le mâle devient plus coloré que la femelle)

L’omble de fontaine enfouit ses œufs dans le gravier à l’automne ; ils y passent tout
l’hiver jusqu’au printemps suivant, avant d’éclore. Le gravier est perméable à l’eau.
Celle-ci percole au travers et alimente les œufs en oxygène pendant cette longue
période, en autant que le fond reste propre. Un dépôt de sédiments fins pendant
l’incubation bloquerait l’eau et étoufferait les œufs. Les alevins qui en sortent sont
toujours dispersés dans le gravier. Ils y restent enfouis tant que leur sac vitellin,
un petit sac contenant le jaune de l’œuf attaché au ventre du jeune poisson, ne
sera pas digéré et absorbé. Ils peuvent alors émerger et se disperser.

                                                                        1 800 665-6527         www.ReservesFauniques.com             10
2. LE POISSON ET SON HABITAT

LA LIBRE CIRCULATION DU POISSON

Le poisson doit être en mesure de se déplacer d’un endroit à l’autre, selon les besoins saisonniers, passant de sa zone de croissance
à la zone d’alimentation ou à la frayère, puis en revenir. Le libre passage doit parfois être maintenu par des aménagements comme
l’enlèvement des embâcles en cours d’eau et les passes migratoires. Les ouvrages comme les ponts et les ponceaux doivent aussi
permettre la libre circulation du poisson tout en évitant d’y apporter du sable et des sédiments fins nuisibles au poisson.

                 Passe migratoire                                      Ponceau bien stabilisé par un enrochement
                                                                           et permettant la libre circulation

PRÉSERVATION DU MILIEU NATUREL

Être négligent peut être néfaste pour la faune. La protection de la ressource nécessite également la protection de son milieu de vie.
Il faut récupérer tout matériel endommagé ou d’emballage et en disposer dans un endroit approprié car il peut causer des dommages
insoupçonnés lorsqu’il est laissé dans la nature. Un bout de fil de pêche coupé, un plastique d’emballage peuvent devenir un piège
mortel pour le poisson, un oiseau ou un autre animal.

 Jeune esturgeon pris dans un élastique incrusté dans la                   Nyctale morte emmêlée dans un fil laissé en forêt
 chair

                                                                       1 800 665-6527        www.ReservesFauniques.com            11
3. LA RÉGLEMENTATION ET LA SÉCURITÉ

RÉGLEMENTATION, QUELQUES RAPPELS

Afin d’assurer la protection et le maintien à long terme du poisson et de la pratique de la pêche, des règlements ont été adoptés au
fil des ans et s’adressent à tous les pêcheurs sportifs. Il est nécessaire de connaître ces règles édictées en vertu du Règlement de
pêche du Québec dont on peut consulter le résumé sur le site internet du MRNF à l’adresse suivante : (http://www.mrnf.gouv.qc.ca/
publications/enligne/faune/reglementation-peche/index.asp).

• Au Québec, un permis est nécessaire pour pratiquer la pêche sportive y compris dans les réserves fauniques. Toutefois,
  dans le cas d’une famille, les enfants et le conjoint peuvent pêcher soit avec leur propre permis, soit en présence du parent dé
  tenteur d’un permis en se limitant cependant à une seule limite de capture par permis de pêche ;
• Le nombre d’engins est limité à une canne par pêcheur en été (et généralement à cinq lorsque la pêche est permise en hiver) ;
• Le nombre d’hameçons sur une ligne ne peut pas dépasser 3 ;
• Il faut pratiquer la pêche durant les saisons où elle est permise et respecter les limites de taille et/ou de poids ainsi
  que les limites de prises quotidiennes et de possession s’il y a lieu ;
• Voici un exemple pour bien comprendre le sens de la limite de possession : si la limite quotidienne est de 7 ombles mais qu’il
  vous en reste 3 de la veille (que vous n’avez pas consommés), votre récolte pour la journée est limitée à 4 autres poissons afin de
  ne jamais dépasser la limite de possession qui est identique à la limite quotidienne, soit 7 ;
• Le nombre de poissons qu’il est permis de capturer peut être différent d’une espèce à l’autre, d’une réserve faunique à l’autre
  (pour une même espèce) et parfois même d’un lac à l’autre ; soyez attentif à ces différences et informez-vous auprès du personnel.

SÉCURITÉ, QUELQUES RAPPELS

Avant de partir à la découverte d’un lac dans une embarcation, il faut s’assurer d’avoir le matériel requis pour assurer sa sécurité et
respecter la loi. Chaque passager devrait porter une veste de flottaison adaptée à sa taille et homologuée pour le Canada.
L’équipement de sécurité nautique comprend également des rames, un contenant pour écoper l’eau au fond de l’embarcation, une
corde flottante de 15 m ou plus (ligne d’attrape), un sifflet (dispositif sonore) et une lampe de poche étanche à l’eau.

Selon le Règlement sur la compétence de conducteurs d’embarcations de plaisance, tous les conducteurs d’embarcation motorisée
doivent détenir une preuve de compétence pour naviguer. Des feux de navigation sont exigés pour l’utilisation d’une embarcation la
nuit. On peut obtenir plus d’information à l’adresse suivante : http://www.tc.gc.ca/media/documents/quebec-fra/t14659f.pdf

Par ailleurs, il faut adopter une attitude prudente quand on s’éloigne de la rive. Il faut prévoir les conditions météorologiques
dangereuses (vents violents, orages électriques), éviter les mouvements brusques qui pourraient faire chavirer l’embarcation, respecter
la capacité de charge de l’embarcation et réserver le temps (et l’essence s’il y a lieu) pour le retour.

N’oubliez pas d’apporter des vêtements adaptés à la température et d’autres vêtements de rechange, des breuvages et de la nourriture
pour la durée de la sortie de pêche.

Vous trouverez des conseils de sécurité additionnels en visitant notre page à l’adresse suivante : http://www.sepaq.com/securite

                                                                        1 800 665-6527        www.ReservesFauniques.com             12
4. LES TECHNIQUES ET LE MATÉRIEL DE PÊCHE

LE CHOIX DU MATÉRIEL DE PÊCHE

Il existe une grande variété dans le choix du matériel disponible pour la pêche sportive en eau douce et chaque pêcheur pourra
trouver l’ensemble qui convient à ses goûts et ses besoins. Vous pouvez y engloutir une fortune si cela vous tente mais ce n’est
vraiment pas nécessaire. Par où commencer? Ne vous laissez pas étourdir. D’abord, optez simplement pour un équipement de base
adapté à l’espèce recherchée. Une canne à pêche avec moulinet, des hameçons, quelques cuillers classiques, des pesées et des
appâts naturels suffisent à obtenir du succès. Le choix se précisera en fonction de l’espèce de poisson recherchée, de sa taille et de
sa combativité ainsi que du milieu pêché. Vous pourrez aussi demander conseil dans plusieurs magasins spécialisés.

Le matériel de base comprend :
• Un moulinet sur lequel est enroulé le fil de pêche ;
• La canne à pêche (choisie en fonction du type de moulinet) ;
• Le fil peut être un monofilament (un seul brin), un multifilament (plusieurs brins, tressés ou fusionnés), une ligne plombée ou une
  soie (pour la pêche à la mouche) ; le fil sera d’une résistance mesurée en poids, selon la taille du poisson recherché ;
• Enfin, le montage du bas de ligne est pourvu d’un émerillon, d’un leurre, d’un hameçon et d’un appât ainsi que d’un flotteur et
  d’une pesée (poids) au besoin, selon la technique de pêche pratiquée qui sera traitée plus loin.

L’équipement sera complété avec un coffre (boîte à compartiments) pour ranger les hameçons, leurres, émerillons (viroles), flotteurs,
pesées, moulinet et les outils complémentaires comme des pinces à long nez (très utiles pour décrocher l’hameçon du poisson), un
couteau à fileter (Rapala) et un coupe ongle. Il faut aussi prévoir une glacière pour conserver ses prises au frais et :
• Des appâts vivants (vers ou sangsues) ;
• Une puise (en caoutchouc) est très pratique pour transborder les poissons dans l’embarcation sans les échapper. On peut aussi
  ajouter ce qu’il faut pour conserver les captures au frais ou vivantes ;
• Pour le bien-être du pêcheur : des verres polarisés, du chasse-moustique, de la crème solaire, une lampe de poche et une trousse
  pour les premiers soins. Un chapeau à rebord ou une casquette, un imperméable, des bottes de caoutchouc, des vestes de
  flottaison (pour vous et vos enfants s’il y a lieu) et une corde flottante de 15 m sont à ajouter.

Le pêcheur débutant devrait opter pour un matériel polyvalent permettant de pratiquer plus d’une technique de pêche et de capturer
des poissons de taille modérée (moins de 3 kilogrammes ou environ 6 livres).

   Saviez-vous que?
   Des espèces de poissons (ménés, perchaudes, meuniers, etc.) utilisées vivants pour appâter la ligne ont été introduits dans les
   lacs à omble de fontaine, se sont multipliées dans ces lacs et lui causent beaucoup de tort en devenant de féroces compétiteurs
   pour la nourriture. Leur utilisation peut aussi introduire des maladies ou des parasites absents d’un lac. Beaucoup de bons lacs
   à truite ont ainsi perdu leur qualité et leur intérêt à jamais.

                                                                       1 800 665-6527        www.ReservesFauniques.com             13
4. LES TECHNIQUES ET LE MATÉRIEL DE PÊCHE

MOULINET

Quatre types de moulinet de pêche en eau douce sont présentés ci-dessous mais les deux premiers sont les plus utilisés par les
nouveaux pêcheurs et même par les pêcheurs expérimentés.

Le moulinet à lancer combiné (1) est recouvert d’un capuchon et il est actionné par un bouton-pressoir. C’est un matériel adapté pour
les débutants car il est facile à manipuler tout en fournissant une précision dans les lancers.

Le lancer léger (2) comporte un cerceau de métal (anse) qu’il faut relever avant de lancer. La précision du lancer s’apprend avec la
pratique. Sa portée de tir est plus grande que le combiné. En plus des composantes identifiées sur la photo, les fabricants
accompagnent leur produit d’un plan et d’instructions dans l’emballage permettant d’en connaître les particularités.

Le lancer lourd (3) est un équipement plus précis et robuste. Il est plus adapté à la capture de poissons de grande taille (brochet,
touladi par exemple) et à la pêche à la traîne.

Le moulinet de pêche à la mouche (4) est pour l’usage exclusif de cette technique. On y enroule une soie plutôt qu’un fil.

                              Illustrations d’un moulinet combiné (1), d’un lancer léger (2),
                      d’un moulinet à lancer lourd (3) et d’un moulinet pour la pêche à la mouche (4).

   1                                  2                                                                     3
                                                                       Talon                 Poignée

   Bouton pressoir                                         Pied
                                                 Bobine
                                                 (tambour)

                                                                                           Manivelle        4
                                     Tenseur ou frein
                                     (position variable)

                                                   Anse                            Rotor

   Conseil
   Lisez les instructions pour l’entretien de votre moulinet et aussi de toute autre pièce de votre équipement de pêche (canne, fil,
   leurres, etc). Une goutte de lubrifiant bien placée ne coûte pas cher. Vous prolongerez la vie de votre matériel et vous n’aurez
   pas de mauvaise surprise lors de votre excursion de pêche subséquente.

                                                                       1 800 665-6527         www.ReservesFauniques.com           14
4. LES TECHNIQUES ET LE MATÉRIEL DE PÊCHE

CANNE À PÊCHE

La canne peut être construite de fibre de verre, de carbone (graphite) ou d’un mélange des deux. La longueur et la rigidité à choisir
changent en fonction du type de pêche et du montage de leurres adoptés. L’attache du moulinet se fait sur le dessus ou le dessous,
selon le type de moulinet. Les caractéristiques de la canne sont imprimées sur la tige, à l’avant de la poignée. Le poids de l’équipement
qu’on peut lancer est indiqué en fractions d’onces (par ex. ¼ à ¾ oz.). Des leurres lourds demandent une canne puissante et des
leurres légers, une canne de faible puissance.

                                                                                                   Action rapide

                                                                                                   Action moyenne
           Inscription des caractéristiques
           de la canne (poids des leurres et
           type d’action)                                                                          Action lente

La canne à pêche peut être à action rapide si elle se courbe près du scion (extrémité) ou lente si elle ploie plus près de la poignée.
Plus l’action est rapide, plus elle permet de sentir les touches des poissons moins affamés. Le graphite offre aussi cet avantage par
rapport au fibre de verre.

La gamme de résistance du fil acceptée est aussi indiquée sur la canne et le moulinet. Il faut un équilibre entre la canne et le moulinet
(poids comparable des leurres portés et résistance du fil utilisé) pour bien fonctionner ensemble.

                                       Moulinets combinés et cannes « pistolet » (à gachette)

                             Poignée

                                                                              Gachette

                          Remarquez le montage du moulinet sur le dessus et la poignée liège ou mousse, au choix.

                                                      Canne télescopique pour lancer léger

                                                                                         Bague pour fixer le talon du moulinet

                         Scion (bout)

       Intérieur des anneaux-guides                                                                                  Poignée
       Conseil : On peut y glisser un morceau de bas de soie
       pour détecter les irrégularités pouvant abimer le fil

                   Canne pratique pour le transport compact. Remarquez le montage du moulinet en-dessous de la canne.

                                                                         1 800 665-6527         www.ReservesFauniques.com             15
4. LES TECHNIQUES ET LE MATÉRIEL DE PÊCHE
Quelques conseils pour conclure sur les cannes :
• Choisissez une canne qui dépasse votre taille d’environ 30 cm (12 pouces) ;
• Plus le nombre d’anneaux est élevé (5 à 7), plus la tension sur le fil sera répartie et diminuée parmi eux ;
• L’intérieur des anneaux en céramique est plus résistant que le métal ; le plastique s’use plus rapidement au passage répété de
  la ligne ;
• Une canne longue offre plus de flexibilité quand un poisson part avec un appât sans l’avoir avalé, il ne le lâchera pas à cause
  d’une résistance hâtive ;
• Une poignée en liège est plus durable qu’en mousse mais les deux sont confortables à tenir ;
• Pour débuter à la pêche, on peut opter pour une canne à action et à résistance moyennes de manière à sentir les touches mais à
  pouvoir résister à un poids imprévu.

                    Comparaison d’une préparation de lancer avec une canne pour lancer léger (gauche)
                                        et une canne à moulinet combiné (droite)

                                                                                Bouton pressoir

                                                 Doigt qui retient le fil

                                                 Anse à relever

                                                                                                                             Gachette

LE FIL DE PÊCHE ET LES NOEUDS

Le fil peut être un monofilament (un seul brin), un multifilament (plusieurs brins), une ligne plombée ou une soie (pour la pêche à la
mouche). Le monofilament ou monobrin (nylon) convient pour commencer. Il est construit d’une fibre unique dont la résistance est
mesurée en poids (exprimé en lb ou en kg) qu’il peut retenir sans casser quand vous ramenez votre capture ou que vous tentez de
décrocher votre hameçon d’un obstacle dans l’eau.

Le fil doit être invisible au poisson. Son diamètre augmente avec sa résistance alors il faut choisir le fil de résistance minimale mais
suffisante. De plus, un fil fin permet aux leurres de mieux bouger et conserve moins les plis arrondis de la bobine (sur le moulinet).
Certains jugent qu’il vaut mieux éviter le fil fluorescent pour l’omble de fontaine. Une résistance de 6 à 8 livres (2,7 à 3,6 kg) suffira
la plupart du temps pour cette espèce. De nouveaux matériaux (tresse fusionnée) permettent cependant d’acheter aujourd’hui un fil
plus résistant avec un faible diamètre qui procure aussi une meilleure sensibilité aux touches du poisson. Comme le fil est votre lien
entre le poisson et la canne à pêche, nous vous recommandons d’en acheter un d’assez bonne qualité.

En le glissant entre ses doigts, on peut vérifier périodiquement l’état de son fil pour enlever une section qui aurait été affaiblie ou
abimée par le frottement et qui pourrait céder à la prise suivante de poisson (surtout à l’extrémité). Les nœuds accidentels affaiblissent
le fil. Enlevez-les. Jetez le fil abimé dans un endroit sécuritaire (poubelle). Ne le laissez pas en nature.

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4. LES TECHNIQUES ET LE MATÉRIEL DE PÊCHE
Il faut connaître quelques nœuds pour faire des boucles sur la ligne et y attacher les leurres, hameçons, mouches artificielles et
pesées. La boucle simple et le nœud Palomar sont faciles à exécuter et populaires. On apprend ensuite à enfiler boucle sur boucle
ou pièce sur boucle pour attacher deux bouts de filament ou un gréement par son ouverture sur une ligne.

                                           Quelques nœuds utiles à connaître

  Nœud en boucle double (on obtient une boucle simple
  en oubliant l’étape 2). Ce nœud est installé en bout de
  ligne ou sur son parcours pour y installer une autre pièce
  de gréement. Il faut couper les excédents.

  Le nœud Palomar est parmi les plus connus et utilisés,
  pour fixer un hameçon ou un émerillon à un fil. Il estessen-
  tiel avec les fils tressés ou fusionnés.

  Il est utile de savoir comment enfiler un objet dans une
  boucle simple. Ce peut être un émerillon, une cuiller ou
  une pesée. Une fois la boucle passée par une ouverture,
  l’objet doit pouvoir passer dans la boucle à son tour.

  L’attache boucle sur boucle permet de relier deux bouts
  de ligne terminés par des boucles.

  Le nœud d’Anguille (Clinch) utilisé pour fixer les mouches
  artificielles (ou un hameçon) est facilement détachable en
  pinçant les ongles de part et d’autre et en tirant le long du
  fil (ce nœud peut glisser si on l’emploie sur du fil tressé ou
  fusionné ; utiliser le nœud Palomar dans ce cas)

On trouve des vidéos explicites sur la fabrication des nœuds sur le site d’un fournisseur de fil.
http://www.animatedknots.com/trilene/index.php

                                                                        1 800 665-6527        www.ReservesFauniques.com        17
4. LES TECHNIQUES ET LE MATÉRIEL DE PÊCHE

LES LEURRES ET LES APPÂTS

On appelle appât ce qui est vivant alors que les leurres sont artificiels. Il en existe une quantité impressionnante de forme, de taille,
de poids, de couleur, de fonctionnement. Les cuillers attirent l’attention du poisson par les vibrations, le bruit et les reflets produits,
ce qui pourrait imiter une proie ou simplement provoquer une réaction. Choisissez une taille d’hameçon en fonction de celle des
poissons recherchés et des proies qu’ils consomment. Les pesées, quant à elles, aident à lancer votre ligne plus loin et à faire
descendre vos agrès de pêche vers le fond.

LES CUILLERS

Les cuillers peuvent être ondulantes ou tournantes, utilisées en solo ou en combinaison et de couleurs variées. Parmi les cuillers les
plus fréquemment utilisées pour capturer l’omble de fontaine, on trouve celles de type Toronto Wobbler (dimension 2½ à 4 po),
Williams Wabler (W50 ou W60, versions plus lourdes pour descendre en profondeur), Lake Clear, les cuillers tournantes de style
Mepps (no 4 ou 5) et les Bob-it (en surface, plus tôt en saison). Les formats choisis pour pêcher en surface, en début de saison, sont
plus petits qu’en été. Il est donc préférable de disposer de 2 ou 3 formats différents d’une cuiller. Il faut les attacher à la ligne
derrière un émerillon (virole) pour éviter le vrillage du fil. Les couleurs les plus populaires sont argent, doré, cuivré ou un mélange
de celles-ci (moitié-moitié). Des chroniqueurs de pêche suggèrent une cuiller brillante (argent) pour le temps clair et une cuiller au
côté ondulé (martelé) avec des teintes cuivrée, dorée ou colorée par temps sombre.

Cuiller ondulante de style            Cuiller ondulante de style              Cuiller ondulante de style               Cuiller tournante de style
Toronto Wobbler                       Williams Wabler martelée                Lake Clear                               Mepps Comet

Le fournisseur de cuillers Ma-jik propose sur son site WEB une gamme de produits pour chaque espèce de poisson avec les tailles
recommandées. Vous pouvez choisir l’espèce par exemple, omble de fontaine, et le site vous affiche ses choix. http://www.majik-
canada.com/produits. Le fournisseur de la Williams Wabler fournit de son côté des conseils sur la pêche avec des cuillers.
http://www.williams.ca/fr/conseils_techniques_2.htm . Par rapport au choix des couleurs de cuillers, il faut aussi savoir qu’en
traversant l’eau vers la profondeur, la lumière se décompose en perdant progressivement des couleurs dans l’ordre du spectre en
commençant par le rouge. Le bleu et le mauve sont les dernières couleurs visibles au poisson plus en profondeur.

       Difficile à reconnaître en profondeur                                                          Facile à reconnaître en profondeur
       pour les poissons (rouge)                                                                      pour les poissons (bleu)

L’émerillon attaché à l’avant et à l’arrière des cuillers par une agrafe à barrure empêche le fil de vriller et de produire un emmêlement
à la sortie du moulinet.

                                               Des exemples d’émerillons, des pièces indispensables

                                                                             1 800 665-6527            www.ReservesFauniques.com            18
4. LES TECHNIQUES ET LE MATÉRIEL DE PÊCHE

LES HAMEÇONS

Les hameçons sont offerts dans une variété de forme et de dimension avec 1 à 3 pointes. Il faut les manipuler avec prudence car
leur pointe est acérée. Choisissez des tailles d’hameçons simples entre 4 et 8 pour les ombles de fontaine de moins de 500 grammes.
Vérifiez la pointe des hameçons après un usage où elle aurait pu s’émousser. On peut les affuter avec une pierre lorsque requis.
Plusieurs fabricants d’hameçons munissent ces derniers d’un avançon (fil attaché à l’œillet de l’hameçon) de longueur variable
indiquée sur l’emballage. Pour la pêche à l’omble de fontaine, un avançon d’une longueur variant entre 30 et 60 cm (12 à 24 pouces)
est généralement utilisé. Si on prévoit remettre le poisson vivant à l’eau, il est préférable de couper ou d’écraser l’ardillon.
                                                                                                   Oeillet

                                                                                                       Pointe et
                                                                                                       ardillon
                                                                                                                         Tige ou hampe

                                                                                                             Gorge

               Tailles                                           Formes                                                     Courbure
                                                                                                         Ouverture

LES MOUCHES ARTIFICIELLES

Construites sur des hameçons de taille variable (tailles 4 à 8 également pour l’omble de fontaine), les mouches artificielles sont
fabriquées à partir de poil, de plume et de fil pour prendre la forme voulue. Elles imitent les larves ou les adultes d’insectes. Elles
sont « sèches » quand on désire qu’elles demeurent en surface ou « noyées » quand elles sont utilisées sous la surface de l’eau. Elles
peuvent aussi imiter de petits poissons (les « streamers »). Elles ne sont pas à l’usage exclusif des pêcheurs munis d’une canne et
d’un moulinet de pêche à la mouche car elles peuvent aussi être installées sur une ligne de traîne ou de lancer léger. Le nœud
d’anguille est idéal pour attacher la mouche à un avançon ou en bout de ligne.

    Wooly Bugger noire                  Muddler Minnow                        Mickey Finn                       Royal Coachmen

       Pheasant Tail                    Black Nose Dace                       Magog Smelt                            Gray Ghost

                                                                        1 800 665-6527        www.ReservesFauniques.com             19
4. LES TECHNIQUES ET LE MATÉRIEL DE PÊCHE

LES APPÂTS VIVANTS

Le ver de terre est l’appât vivant le plus facile à obtenir à la maison ou dans le commerce et le plus utilisé. Par contre, on peut aussi
récolter et acheter des sangsues qui sauront tenter le poisson par leur apparence et l’odeur qu’elles laissent dans l’eau. Il faut
conserver ses appâts vivants au frais et éviter un soleil direct. On doit leur conserver une fraîcheur et une humidité sans détremper
le contenu, sauf pour les sangsues évidemment.

Le ver est piqué en boucles sur l’hameçon et doit couvrir ce dernier en entier. Pour la pêche à l’omble de fontaine, une portion de ver
peut suffire pour bien cacher l’hameçon (le tiers ou la moitié par exemple). Les bouts de ver trop longs qui dépassent un hameçon
seront mordillés par le poisson sans qu’il ne s’accroche. Pour éviter de laisser la trace de produits anti-mouches sur ses appâts,
il faut se rincer les mains avant de manipuler les appâts et les leurres.

LES PESÉES

Les pesées qu’on appelle aussi plombs sont disponibles en plusieurs formes et taille. Depuis longtemps fabriqués en plomb, il est
préférable d’éviter ce métal toxique qui cause le saturnisme. Ingurgité par des oiseaux comme les huards, les bec-scie ou
l’aigle-pêcheur, un seul plomb peut causer leur mort quand il parvient au système digestif.

     Pesée à l’intérieur caoutchouc                                                               Pesées coulissantes
                                                    Pesée à pincer sur le fil
     pour coincer le fil en longueur

La pesée sert à alourdir le bas de ligne pour lancer plus loin et pour faciliter l’atteinte du fond. Elle sert aussi à maintenir une plus
grande profondeur quand le leurre est récupéré en moulinant. Certaines pesées laissent la ligne coulisser par une ouverture pour
permettre au poisson d’avaler l’appât avant d’être ferré. D’autres sont installées sur une tige en Y pour gratter le fond sans s’accrocher
(« marcheur de fond »).

   « Marcheur de fond» garni d’un hameçon

Note. Si la canne n’est pas assez puissante pour le poids du bas de ligne, elle courbera et sera plus difficile à manipuler avec
précision lors du lancer.

                                                                         1 800 665-6527         www.ReservesFauniques.com              20
4. LES TECHNIQUES ET LE MATÉRIEL DE PÊCHE

MONTER LE BAS D’UNE LIGNE DE PÊCHE

Comment assembler ces composantes? Voici une proposition de montage pour un bas de ligne classique utilisant une cuiller suivie
d’un avançon et d’un ver ou d’une mouche artificielle au choix. La cuiller attire l’attention du poisson qui aperçoit ensuite l’appât qui
pourra le tenter. Attention : si vous utilisez des produits anti-mouches, évitez d’en laisser la trace sur vos leurres, appâts et bas de
ligne, le poisson les détecterait. Rincez vos mains avant d’assembler votre bas de ligne.

On attache un émerillon à agrafe avec un nœud d’anguille ou Palomar (surtout avec du fil tressé ou fusionné). L’émerillon recevra
l’avant de la cuiller plus tard ;

Dans le cas d’un hameçon non muni d’un avançon, il faut couper un bout de fil d’environ 40 à 70 cm (16 à 28 po. incluant le fil pour
les nœuds) pour en fabriquer un ; on y installe l’hameçon (taille 4 à 8 environ) avec un nœud Palomar. NB Plus l’eau est claire ou plus
on pêche en surface, plus l’avançon est long. Une boucle simple est nouée à l’autre extrémité de l’avançon afin d’enfiler ce dernier
à l’anneau de la cuiller ou à un autre émerillon.

Une fois le bas de ligne complété, l’avant de la cuiller est attaché par l’agrafe de l’émerillon.

L’hameçon est appâté avec un ver, une sangsue ou remplacé par une mouche.

                                    Illustration d’un assemblage de bas de ligne

   Fil de 6 à 10 lbs                                                                                      Choix d’hameçon appâté
   test de résistance            Cuiller fixée à l’émerillon                                              d’un ver ou une mouche
                                 par l’agrafe                                                             artificielle
                                                                         Avançon de 30 à 60 cm
                                                                         de long (12 à 24 po)

   Nœud d’anguille                                             Avançon enfilé sur l’anneau
   ou Palomar                                                  de la cuiller ou à un autre
                      Émerillon à agrafe enfilé à la           émerillon, par une boucle
                                                                                                                     Ardillon
                      ligne principale (pour accrocher
                      l’avant de la cuiller)                                                 Nœud Palomar

   Cet assemblage peut être utilisé à la traîne ou pour lancer à répétition d’un point fixe avec une cuiller ondulante
   ou tournante. NB il faut souvent enlever l’hameçon en trépied de la cuiller que vous venez d’acheter et le remplacer
   par l’avançon suivi d’un hameçon simple appâté.

                                                                         1 800 665-6527         www.ReservesFauniques.com             21
4. LES TECHNIQUES ET LE MATÉRIEL DE PÊCHE
Une variante du montage de ligne ci-bas, et on peut certainement en essayer bien d’autres, consiste à nouer une boucle sur la ligne
principale à environ 45 cm (18 po) devant l’émerillon et d’y ajouter un autre hameçon appâté, ou une mouche artificielle, fixé à un
avançon de 20 cm de long (8 po). On fait une attache boucle sur boucle pour lier l’avançon à la ligne principale. Cet ajout est surtout
utilisé quand on pêche à la traîne car il augmente les chances de capture. Il convient moins au lancer répété car la ligne peut
s’emmêler plus facilement à chaque lancer.

En terminant, afin de simplifier le choix de la technique et du matériel de pêche pour le nouveau pêcheur, il faut préciser qu’en
général, les pêcheurs capturent la plupart du temps des poissons de moins de 3 kg. On peut donc exclure les équipements lourds
pour la plupart d’entre nous, à moins de pêcher le maskinongé, le grand brochet, le touladi, la ouananiche ou l’esturgeon jaune, ou
à moins de pêcher dans des herbiers et des endroits encombrés et accrochants.

                                        Exemples de montage de bas de ligne

  Une cuiller précédée d’un hame-
  çon appâté à 45 cm devant et
  suivie d’un avançon et hameçon à
  60 cm derrière

  Une mouche artificielle précédée
  d’un tandem d’hameçons appâtés
  à 30 cm du bas, d’une « bob-it » et
  d’une pesée caoutchoutée

  Ligne morte avec une pesée fixe
  en fin de ligne et 1 à 3 hameçons
  espacés de 50 cm au point
  d’attache

  Ligne morte avec un butoir (pesée
  fendue ou nœud) devant une
  pesée coulissante et terminée
  avec 1 hameçon appâté

  Bas de ligne avec une cuiller
  tournante et 1 hameçon appâté ou
  mouche artificielle espacé de
  cm du bas

                                                                        1 800 665-6527        www.ReservesFauniques.com             22
LES PRINCIPALES TECHNIQUES POUR LA PÊCHE SPORTIVE
• PÊCHE À LA TRAÎNE
• PÊCHE AU LANCER
• PÊCHE À LA LIGNE MORTE
• PÊCHE À LA MOUCHE

Parmi ces techniques, il est suggéré de commencer à explorer le lac en installant un montage pour la pêche à la traîne. Parcourrez
le lac en embarcation en repérant les endroits prometteurs. Quand vous obtenez des touches ou des captures, concentrez vos efforts
autour de cet endroit en utilisant la technique du lancer ou de la ligne morte. Avec des enfants en bas âge qui ne peuvent pas lancer
leur ligne à répétition, il sera plus agréable de se positionner à un endroit prometteur et de les installer en pêche à la ligne morte
pendant que les parents peuvent y aller avec la pêche au lancer en balayant les environs et en variant la présentation (attente avant
de récupérer, vitesse de récupération, leurre installé,…).

LA PÊCHE À LA TRAÎNE

C’est quoi
La pêche à la traîne consiste à laisser une ligne à l’eau pour pêcher derrière l’embarcation pendant qu’on se déplace sur un lac à la
rame (ce qui donne de petits coups agaçants pour le poisson), à moteur (plus discret si électrique) ou au gré du vent.

C’est pour qui
Elle convient pour le pêcheur, seul ou en groupe, qui peut parcourir le lac en embarcation à la rame ou à moteur, selon le cas.
Sa durée doit être plus courte avec de jeunes enfants. La pêche à la traîne permet d’explorer un nouveau lac, de couvrir plus de
territoire et de repérer là où les poissons sont plus actifs (localisation, profondeur, avec quel leurre, quelle couleur). Elle peut se
pratiquer à plusieurs pêcheurs, chacun utilisant un leurre et/ou une profondeur différente pour tester ce qui fonctionne le mieux et
repérer les secteurs du lac où le poisson se regroupe en plus grande quantité. Quand on a déterminé le type de leurre et la profondeur
qui suscitent le plus de réponse du poisson, on peut s’arrêter à une station et pêcher avec la technique du lancer ou de la ligne
morte selon le choix. On peut aussi poursuivre à la traîne si la pêche est bonne.

Quand est-il préférable de pêcher à la traîne
Cette technique peut se pratiquer en arrivant sur le lac ou quand le poisson mord moins à une station et qu’on recherche une autre
station ou manière de le leurrer.

Comment monter sa ligne
Sur une boucle au bout de la ligne, on enfile un émerillon à agrafe sur lequel on attache une cuiller ; derrière la cuiller, on aura
attaché un avançon de 30 à 60 cm (12 à 24 po) qui se termine avec 1 à 3 hameçons appâtés d’un ver par exemple. On peut utiliser
une mouche artificielle à la place d’un hameçon. Plus la saison avance, plus on choisit un gros format de cuiller (plus lourde
également). Si on n’a pas de grosse cuiller, une pesée peut être fixée sur la ligne à environ 90 cm (36 po) devant la cuiller pour la
maintenir en profondeur, en particulier pendant la période chaude de l’été quand le poisson se réfugie en profondeur. Un autre truc,
il vaut mieux choisir un fil qui a un petit diamètre (résistance de 6 à 8 livres ou 2,7 à 3,6 kg) et qui ne s’étire pas car il descend plus
facilement puisqu’il offre moins de surface de friction avec l’eau.

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