L'Anguille - Fédération de Pêche du Nord
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
L’Anguille Classe : Actinopterygii Ordre : Anguiliformes Anguilla anguilla (Linnaeus, 1758) Famille : Anguilidae Bilan des connaissances de la faune piscicole du territoire de la Communauté Urbaine de Dunkerque Crédit photographique: Fédération du Nord pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique Fiche n°2
Statut & protection Listes rouges IUCN Nationale/ Européenne/Mondiale: En Danger Critique d’extinction Arrêté du 17 décembre 1985: Espèce représentée dans les eaux douces de France Arrêté du 8 décembre 1988: Espèce non protégée Arrêté du 23 Avril 2008 (frayères): Non concerné R 432-5 du Code de l’environnement, espèce susceptible de provoquer des déséquilibres écologiques: Non concerné L432-10 du Code de l’environnement: Article 1: espèce interdite d’introduction: Non concerné Article 2: espèce interdite d’introduction sans autorisation: Non concerné Directive Habitat Faune Flore (92/43/CEE): Non concerné Convention sur le Commerce International des Espèces de la Faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES): Annexe II Réglement (CE) concernant la protection des espèces de la Faune et de Flore sauvages par le contrôle de leur commerce: Annexe B Convention de Berne: Non concerné Description L’anguille est un poisson serpentiforme. Son corps est recouvert pas des écailles minuscules laissant apparaître une peau épaisse recouvert par un mucus abondant. La taille moyenne de l’espèce se situe entre 20 et 45cm pour les mâles et 35-100cm pour les femelles voire jusqu’à 1.5m pour les plus gros individus. Les nagoires dorsale, caudale et anale sont fusionnées pour ne faire qu’une unique nageoire allant du dos à l’anus. Les nageoires pectorales sont bien développées, les pelviennes sont absentes. L’anguille est une espèce amphialine thalassotoque (reproduction en mer et croissance en eau douce, à l’inverse du saumon). De fait en fonction de son cycle biologique, 4 stades sont définies chez l’espèce: - stade larve leptocéphale, en forme de feuille de saule - stade civelle - stade anguille jaune. Ventre jaune et dos vert-brun, ligne latérale peu visible et petits yeux. Stade de croissance dans les eaux douces -stade anguille argentée. Ultime métamorphose de l’espèce pour réaliser la dernière phase de son cycle biologique. Cette métamorphose va préparer l’anguille à la migration marine, donc à l’adaptation aux fortes pressions de l’océan, à la faible luminosité ou encore au maintien au fond de l’océan. Les traits physiologiques marquants de cette métamorphose sont un grossissement important de l’oeil, un épaississement de la peau avec une augmentation flagrante du contraste entre le dos et le ventre, un allongement des nageoires pectorales et l’apparition d’une ligne latérale.
Caractères biologiques Exigences écologiques REPRODUCTION HABITATS Après la période de croissance en eau douce (anguille jaune), les Espèce ubiquiste que l’on retrouve dans tous les milieux anguilles se métamorphosent en anguille argentées et effectuent une aquatiques continentaux (estuaires, grands cours d’eau, retenues d’eau, dévalaison en direction de le mer. La maturation sexuelle commence en marais, têtes de bassin versant,...). Les anguilles occupents tous les eau douce et de termine en mer. Le lieu de reproduction exacte n’a encore habitats disponibles , fond des cours d’eau, vases, végétation aquatique, jamais été localisé avec précision, toutefois le site de ponte se situerait anfractuosités en berges (enrochements, abris sous berges,...). dans la mer des sargasses. Arpès l’éclosion du printemps, les larves leptocéphales sont portée passivement par le Gulf Stream en direction des côtes européennes (10 mois à 3 ans). Les larves se métamorphosent ensuite en civelle une fois arrivées sur le talus continental. La migration est dans un premier temps passive, profitant des marées montantes jusqu’à la limite de marée dynamique des esturaires. Halieutisme L’intérêt halieutique est très fort concernant cette espèce et COMPORTEMENT ce, pour tous les stades (civelles, anguilles jaunes, anguille argentées). L’espèce est très recherchée que ce soit par les pêcheurs amateurs Arrivée dans les eaux douces continentales, l’anguille va comme par les professionnels. poursuivre sa migration vers l’amont pendant plusieurs années avant La pêche de l’anguille a été particulièrement visée par le Plan de se sédentariser. Le lieu final de sédentarisation est dépendant des Français de Gestion de l’Anguille (en réponse au réglement Européen) capacités énergétiques de chaque individu et des densités rencontrées avec les mesures suivantes, visant à réduire l’effort de pêche: en anguille. - Mise en place de quotas de capture des civelles Espèce territoriale et solitaire. - Interdiction quasi totale de la pêche des anguilles argentées par L’espèce est lucifuge et est active principalement la nuit. les pêcheurs professionnels et interdiction totale pour les amateurs Espèce qualifiée de «Grand migrateur» - régulation des effectifs de pêcheurs professionnels - réduction de la saison de pêche de l’anguille jaune REGIME ALIMENTAIRE ET NIVEAU TROPHIQUE L’espèce est interdite comme vif. Les pêcheurs doivent être en Régime allimentaire carnassier assez opportuniste. La nature possession d’un carnet de déclaration de capture d’anguille (carnet des proies étant dépendante du gabarit des individus et des ressources Cerfa). trophiques disponibles. Globalement l’espèce se nourrit d’invertébrés benthiques ou de mollusques voire de poissons. Durant la migration en mer pour la reproduction, l’anguile argentée ne se nourrit pas. Les larves leptocéphales sont planctonnaphages. Consommateur secondaire.
Répartition géographique et évolution des populations Considérée comme nuisible jusque dans les années 1980, Carte de répartition nationale de l’Anguille la régression des stocks à l’échelle mondiale fait que l’espèce est (Les poisson d’eau douce de France, KEITH et al, 2011) aujourd’hui en danger critique d’extinction. Le réglement européen sur l’Anguille de 2007 impose des mesures de reconstitution du stock avec des obligations de résultats et la rédaction d’un plan de gestion anguille par chaque état membre. L’objectif visé par chaque plan de gestion est de réduire les mortalités anthropiques afin d’assurer une forte probabilité de retour vers la mer d’au moins 40% de la biomasse d’anguille argentée. Le Plan de Gestion Français approuvé par la commission européenne en 2010 est composé d’un volet national et de déclinaisons locales dans les Unités de Gestion Anguille (UGA). Les pressions s’exerçant sur les populations sont multiples: Crédit cartographique: Muséum National d’Histoire Naturelle (2011) - Obstacles à la migration de l’espèce (barrages, modification du Gulf stream) - Disparition de ses habitats de croissance (curage, défenses de berges, destruction des zones humides,...) - Mauvaise qualité chimique des eaux (métaux lours, PCB,...) - Parasitisme (Anguillicola crassus, issu du Japon...) - Braconnage (jusqu’à 1200€/ kg de civelle...) - Exploitation par la pêche commerciale - Prédation (Cormoran, silure,...) L’espèce est présente entre le cercle polaire arctique (Islande) et le http://inpn.mnhn.fr Maroc et entre l’Islande et la Mer noire pour sa répartition longitudinale. On la retrouve dans tous les milieux aqutiques communiquant plus ou moins directement avec l’Atlantique et la méditerranée. C’est notamment le cas en France où on la retrouve sur toutes les côtes françaises.
DANS LE DÉPARTEMENT DU NORD La répartition de l’espèce est connue dans le département du Nord, au travers des inventaires piscicoles réalisés par l’Office National de l’Eau et de Milieux Aquatiques (ONEMA) dans le cadre du Réseau de Contrôle et de Surveillance (RCS) et via les inventaires piscicoles réalisés par les services techniques de la Fédération de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique du Nord dans le cadre : • du suivi de plans de gestion (Syndicats, Communautés de communes, Plans de Gestion Piscicole,…) • du suivi écologique de travaux de restauration • de programmes d’amélioration de la connaissance biologique Carte de répartition de l’Anguille dans le département du Nord 2008-2010 (Données FD59)
A l’ECHELLE DU TERRITOIRE DE LA COMMUNAUTE URBAINE DE DUNKERQUE La répartition de l’espèce a été réalisée à partir des données existantes disponibles (ONEMA, Fédération de Pêche) les plus récentes (>2007) et affinée par les inventaires spécifiques réalisés dans le cadre de cette étude. Le rendu cartographique est réalisé selon 2 approches (A) la première reprenant le maillage 5km x 5 km de l’INPN utilisé pour la répartition départementale (B) la deuxième; purement administrative, représentant la présence de l’espèce sur le territoire des communes de la CUD. Espèce échantillonnée sur: - Aa canalisée - Canal des Moëres Crédit cartographique: Fédération du Nord pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique - Canal de Bergues - Canal de la Haute colme - Canal de Bourbourg - Canal de coudekerque - Canal de Furnes - Canal de Mardyck A B Espèce échantillonnée Maille 5km x 5km Présence probable Espèce non échantillonnée
Bibliographie BILLARD R., (1997) - Les Poissons d’eau douce des rivières de France, Delachaux et Niestlé 187cpp BRUSLE. J, QUIGNARD. JP, (2001) - Biologie des poissons d’eau douce européens. Éditions Tec&Doc, collection Aquaculture-Pisciculture. 625 pp. FAUCONNET E., (2010) - Suivi des populations d’Anguilles (Anguilla anguilla) dans le département du Nord. Campagne 2010, Fédération du Nord pour la Pêche et la Protection du Milieu aquatique, 44pp + Annexes Crédit photographique: Fédération du Nord pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique KEITH P., PERSAT H., FEUNTEUN E., ALLARDI J., (2011) - Atlas des poissons d’eau douce de France. Biotope Editions, Publication scientifique du Muséum : 511 pp + Annexes KEITH P, ALLARDI J. MOUTON B., (1992) - Livre rouge des espèces menacées de poisons d’eau douce de France. Coll. Patrimoines naturels, Vol. 10. S.F.F.-MNHN, CSP, CEMAGREF, Min. Env. Paris, 111 pp KLEINPRINTZ G., (2011) – Recueil des Données Piscicoles du Nord 2008-2010. Document de valorisation des données de la Fédération du Nord pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, 30 pp Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN): http://inpn.mnhn.fr Fishbase: http://www.fishbase.org Maison Wallone de la Pêche: http://www.maisondelapeche.be
Vous pouvez aussi lire