Lacunes dans l'engagement international du Canada - Deuxième édition - Janvier 2017
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Lacunes dans l’engagement international du Canada Deuxième édition - Janvier 2017 Canada Global est une organisation non-partisane et non-gouvernementale travaillant à promouvoir l’engagement international du Canada.
Le Premier ministre Justin Trudeau a été chaleureusement applaudi aux Nations Unies en septembre dernier lorsqu’il a déclaré : « Nous sommes Canadiens. Et nous sommes ici pour offrir notre aide. » 1 Mais le Canada est-il prêt à investir les ressources L’analyse approfondie de l’aide internationale a permis nécessaires pour fournir cette aide essentielle? de conclure que : La deuxième édition de Assessing Canada’s Global 3. L’engagement du Canada à l’égard de l’aide inter Engagement Gap, examine cette question sous deux nationale s’approche de son plancher (tableau 3). angles : d’abord, un examen de la part du revenu Le Canada n’est pas de retour sur la scène mondiale national consacré à la sécurité collective et à l’aide – il tire de l’arrière par rapport à toute comparaison internationale; puis, un regard approfondi sur l’aide internationale ou historique acceptable (tableau 7). Si internationale accordée par le Canada. le gouvernement Trudeau continue sur cette lancée, son engagement envers l’aide internationale sera le L’examen de la part du revenu national consacré à la plus faible de tous les gouvernements canadiens sécurité collective et à l’aide internationale arrive aux des 50 dernières années (tableau 5). mêmes tristes conclusions que l’an dernier : 4. Ce manque de ressources comporte un coût humain 1. Le Canada est pire qu’un traînard – il se classe bon énorme. Nous avons calculé le nombre de vies qui dernier parmi ses pairs à l’échelle mondiale. Tout pourraient être sauvées si ces ressources étaient comme nous l’avions conclu il y a un an, en nous investies dans des initiatives de santé éprouvées. En fondant sur des données de 2014, le Canada est 2016, le coût humain était d’un demi-million de vies arrivé au dernier rang à égalité avec le Japon encore par rapport aux niveaux historiques d’aide accordée une fois en 2015 (tableau 1). par le Canada. Depuis 1995, le coût humain de 2. Le Canada, avec le Japon, est le seul pays de son l’écart entre l’engagement du Canada et l’aide qu’il groupe de pairs à ne pas avoir atteint la moitié des accorde, qu’il s’agisse des Libéraux ou des Conserva- mesures internationales, qu’il s’agisse de sécurité teurs, équivaut à plus de sept millions de vies (tableau 8). collective ou d’aide internationale (tableau 2). 5. L a justification stratégique pour l’aide internationale a rarement été plus forte. Le monde d’aujourd’hui est à la croisée des chemins entre une voie favorable de prospérité accrue et de sécurité ou une spirale négative de misère et d’instabilité et, potentiellement, d’effondrement cataclysmique du système. Le Canada peut jouer un rôle crucial à cet égard. 6. L’aide internationale représente à peine deux p. cent du budget fédéral. Le Budget 2017 pourrait constituer l’occasion, pour le gouvernement Trudeau, de faire en sorte que le Canada redevienne un membre à part entière de la collectivité internationale, après deux décennies de resquillage. Le Canada serait alors véritablement de retour. 1
1. Le Canada occupe le dernier 2. Le Canada n’a pas encore rang en matière de défense atteint la moitié des seuils et de développement internationaux pour la sécurité collective et l’aide Pour la deuxième année, nous avons examiné la part du revenu national que le Canada consacre à la internationale défense et au développement. Nous avons comparé Les pays axent leur engagement de manière différente : le Canada avec son groupe de pairs les plus proches les États-Unis et l’Australie se concentrent sur la sur la scène mondiale, soit les pays du G7 et quelques sécurité collective; la Norvège et l’Allemagne accordent pays de taille moyenne à l’économie ouverte avancée une plus grande importance à l’aide internationale; (Australie, Pays-Bas, Suisse, Suède et Norvège) souvent le Royaume-Uni s’engage à respecter, par l’entremise qualifiés de pays « partageant les mêmes valeurs ». d’une législation nationale, les critères internationaux pour la sécurité collective (deux p. cent du PIB) et La sécurité collective et l’aide internationale sont deux l’aide internationale (0,7 p. cent du Produit national des plus importantes mesures de l’engagement d’un pays brut ou PNB).2 envers la paix et le développement dans le monde. La mesure de l’OCDE de l’aide internationale, l’Aide publique Le Canada et le Japon sont les seuls pays à ne pas au développement (APD), est particulièrement utile avoir atteint la moitié de ces marques (tableau 2). Le puisqu’elle comprend la plupart des actions menées Canada consacre 0,97 p. cent de son PIB à la sécurité par un gouvernement pour soutenir les pays en voie collective, ce qui constitue moins de la moitié de la de développement et les populations vulnérables, marque de deux p. cent établie par l’OTAN. Encore qu’il s’agisse d’aide humanitaire, d’aide au dévelop plus flagrant pour un ancien chef de file en matière de pement ou d’aide environnementale, de relocalisation développement, l’aide internationale accordée par le des réfugiés ou de soutien aux étudiants étrangers. Canada, soit 0,28 p. cent de son PNB, correspond à peine au tiers de la marque de 0,7 p. cent adoptée par Lorsque nous avons effectué cette analyse il y a à peine les Nations Unies – une marque qui est pleinement un an, avec les données de 2014, le Canada faisait honorée par le R.-U., les Pays-Bas, la Suède et la Norvège. piètre figure. Il se situait au dernier rang – à égalité avec le Japon, un pays limité par des contraintes cons À une époque d’autosatisfaction nationale pour notre titutionnelles relatives à ses dépenses en matière de rôle dans le monde, il convient de prendre une pause défense et deux décennies de malaise économique. et de réfléchir à ces conclusions : le Canada se situe Cette année, en nous fondant sur les données de 2015, bon dernier au sein de son groupe de pays pairs; il le Canada s’est encore classé au dernier rang. En 2015, contribue 40 p. cent de moins que la moyenne et il n’a l’engagement global du Canada en tant que part du pas encore atteint la moitié des marques internationales Revenu national brut (RNB) était inférieur de 40 p. cent établies pour la sécurité collective ou l’aide internationale. à celui de ses pays pairs (tableau 1). 2
3. En matière d’aide internationale, le Canada n’est pas de retour sur la scène mondiale, il tire de l’arrière, loin derrière La qualité et l’innovation sont des aspects cruciaux de Une deuxième ronde d’importantes coupures l’aide internationale. Toutefois, la quantité est aussi budgétaires a eu lieu entre les années 2010 à 2014. très importante. Alors que la première est survenue en temps de crise financière et politique, la deuxième a été effectuée À une époque de misère inégalée, avec des régions dans le seul but de permettre au gouvernement entières en plein bouleversement et un nombre de d’équilibrer son budget avant les élections fédérales plus en plus élevé de personnes déplacées depuis la de 2015. À la fin du gouvernement Harper, les dépens- fin de la Seconde guerre mondiale, l’aide internationale es d’aide internationale avaient été coupées bien en- accordée par le Canada comme part de son revenu deçà du montant moyen promis. national brut connaît un creux historique (tableau 3). C’est la situation dont le gouvernement Trudeau a Comment cela est-il possible? La pénible vérité du hérité. Ce n’était pas sa faute, au départ, mais c’est redressement financier du Canada est que le coût des maintenant devenu sa responsabilité. coupes a été assumé de manière disproportionnée par les plus démunis de la planète. Les coupes effec- En conservant la plupart des coupes discrétionnaires tuées à l’aide internationale, comme part du revenu imposées durant les dernières années du gouvernement national, ont été plus que trois fois supérieures à celles Harper, le premier budget libéral avait un engagement effectuées aux programmes nationaux (tableau 4). moindre, à l’égard du développement (0,26 p. cent du RNB), que la moyenne consentie par le gouvernement Deux fois en 20 ans, les livres du Canada ont été Harper (0,30 p. cent). équilibrés sur le dos des plus pauvres de la terre. Les premières coupes en profondeur ont eu lieu au milieu Si le gouvernement Trudeau poursuit la voie qu’il a des années 1990. Cela a été suivi d’une lente récupé empruntée, il aura la participation la plus faible à l’aide ration de moins de la moitié des coupes entre 2002 internationale de tout gouvernement canadien au et 2010, grâce aux engagements pris par le Premier cours des 50 dernières années, soit très en deçà de la ministre Jean Chrétien lors de la Conférence de participation déjà très basse des gouvernements de Monterrey sur le financement du développement. Jean Chrétien, Paul Martin et Stephen Harper (tableau 5). 3
Il n’est donc pas surprenant que la participation actuelle du 4. Le coût humain de l’écart dans la participation du Canada Canada se situe sous toutes les moyennes internationales. L’engagement du Canada envers le développement (0,26 p. cent du PNB) est la moitié de celui de son équivaut à un demi-million de groupe de pays pairs (0,54 p. cent). En d’autres termes, vies par année il nous faudrait doubler notre aide internationale pour faire notre juste part, par rapport aux pays du G7 Parler de centième de point de pourcentage du revenu et aux pays partageant les mêmes valeurs (tableau 6). national brut peut paraître froid, théorique et plutôt Un point de référence commun est établi par la futile. Pourtant, l’incidence humaine n’est que trop réelle. moyenne des efforts par pays défini par le Comité d’aide au développement (CAD) des pays de l’OCDE. Un centième de 1 % du PNB équivaut à 1 cent par Le CAD est moins pertinent que le groupe de pays 100 $ de revenu national. Le revenu national brut du pairs du Canada, puisqu’il comprend d’anciens Canada étant de presque deux mille milliards de récipiendaires de l’aide internationale, comme la dollars cette année, 1 cent représente 200 millions de République slovaque, qui viennent tout juste de dollars. Ce montant d’un cent pourrait offrir de la commencer à participer de façon très modeste en nourriture, un abri et du soutien à 160 000 réfugiés tant que donateurs. Pourtant, la participation du syriens en Jordanie ou bien des cours au primaire à un Canada se situe bien en-deçà de l’effort moyen par million de fillettes en Afrique.5 pays du CAD (0,41 p. cent). Le seuil international le plus faible, bien qu’il soit sans On compte plusieurs pratiques efficaces de l’aide au doute le moins pertinent, est la moyenne pondérée développement, mais la plus fondamentale est sans de la participation des membres du CAD. Cette aucun doute de sauver des vies. Combien de vies moyenne pondérée plombe les chiffres encore plus, pourrait-on sauver si on ajoutait un montant additionnel puisque les deux économies les plus importantes du de 1 cent par 100 $ de revenu national? Sur la base CAD – Japon et États-Unis – ont des engagements d’une estimation prudente de 8000 $ par décès évité, particulièrement faibles en matière de développe- 1 cent additionnel par 100 $ de revenu national permettrait ment. Le Canada se situe sous cette marque interna- de sauver la vie d’au moins 25 000 personnes par année, tionale la plus basse (0,33 p. cent).3 surtout des femmes et des enfants. En conclusion, le Canada tire de l’arrière par rapport à Comment en sommes-nous arrivés au chiffre de 8000 $ son rôle historique et aux seuils internationaux établis par décès évité? Nous avons réuni quatre catégories (tableau 7). d’estimations : 1. Interventions spécifiques en santé. Le Canada a Le monde a applaudi lorsque Justin Trudeau a dit, au soutenu des interventions en santé hautement effi- lendemain de son élection : « À tous les amis de ce pays caces et peu coûteuses comme les capsules de vita- dans le monde... Nous sommes de retour. »4 Pourtant, mine A (450 $ par décès évité) et les moustiquaires quand vient le temps d’offrir de l’aide réelle, nous ne de lit traités à l’insecticide (1600 $ par décès évité). sommes pas de retour, nous tirons plutôt de l’arrière. 4
2. Initiatives globales. Lors de la conférence de recons Bien entendu, l’incidence humaine totale des interven- titution des ressources du Fonds mondial de 2016, tions de santé va bien au-delà du nombre de vies accueillie par le Premier ministre Trudeau, le Fonds sauvées. Par exemple, un cent de plus accordé à la mondial a indiqué que le montant amassé de 12,9 santé et aux droits sexuels et génésiques pourrait milliards de dollars US contribuerait à sauver plus de sauver les vies de plus de 25 000 mères et nouveau-nés « huit millions de vies »6 de 2016 à 2020, au coût de chaque année. Du même coup, cela permettrait de 1600 $ US par décès évité. La dernière ronde d’en- renforcer le pouvoir d’action de neuf millions de gagements de 7,5 milliards de dollars US, en faveur femmes sur leur propre corps, de prévenir deux millions de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination de grossesses non désirées et un demi-million (GAVI) devrait permettre d’éviter « cinq à six millions d’avortements à risque chaque année.11 Des études de décès prématurés ». Si on inclut les allocations de ont démontré que donner aux femmes le pouvoir sur 1,2 milliard de dollars US par les pays bénéficiaires, le leur corps augmente les chances de toute la famille, en coût estimé par décès évité se situe entre 1450 et matière de revenus, de santé et d’éducation.12 Dans 1740 $ US.7 l’ensemble, au-delà du nombre crucial de 25 000 vies 3. A méliorations à l’ensemble des systèmes de santé. sauvées, les répercussions seraient beaucoup plus Le coût supplémentaire par enfant sauvé dans les durables et efficaces. pays à faible revenu, de 2000 à 2013, est estimé à 4205 $ US.8 Selon le contexte, d’autres priorités au développe- 4. Scénarios pour l’avenir. Des études récentes indiquent ment pourraient avoir une incidence plus grande que qu’il serait possible d’éviter deux millions de décès les investissements en santé. Cependant, étant donné maternels, mortinaissances et mortalités néonatales l’importance cruciale d’une bonne santé, l’effet chaque année, d’ici 2020, à un coût par décès évité éprouvé des interventions en santé à grande échelle de 1928 $ US9; et que les pays à faible revenu pour- et les opportunités sous-financées d’en faire beaucoup raient afficher des résultats en matière de santé plus, nous utilisons le nombre de vies sauvées grâce similaires à ceux des économies avancées d’ici une aux investissements en santé comme métrique génération, à un coût de 5700 $ US par décès évité10. commune pour évaluer l’incidence humaine de l’écart de l’engagement du Canada : par exemple, 1 cent de Pour rester prudents, nous avons utilisé le montant de revenu national correspond à 25 000 équivalents de 8000 $ par décès évité, ce qui est supérieur à toutes vies sauvées (ÉVS). les estimations. La possibilité de sauver des dizaines de milliers de vies et de transformer l’avenir de millions de personnes grâce à chaque cent additionnel est manifeste. Il existe toutefois un corollaire tragique. Pour chaque cent qui n’est pas dépensé, le même nombre de vies est perdu. L’écart entre ce que le Canada accorde en aide et ce qu’il devrait accorder se mesure en nombre de vies qui n’ont pas pu être sauvées. 5
Pendant un quart de siècle, sous les gouvernements dans des états fragilisés. Le secteur privé et le finance- conservateurs et libéraux, le Canada s’est engagé à ment provenant du secteur privé sont des complé- verser en moyenne 0,46 p. cent de son RNB à l’aide ments — et non pas des substituts — au rôle crucial internationale, soit 46 cents pour chaque 100 dollars joué par l’aide publique au développement en vue de de revenu national. Aujourd’hui, nous ne promettons sauver des vies et de bâtir un avenir dans les endroits que 26 cents à cet égard. Selon la métrique de 25 ÉVS où les conditions sont les plus difficiles au monde. pour chaque cent investi, cet écart de 20 cents constitue l’équivalent de 500 000 vies qui n’ont pas été sauvées La métrique ÉVS (équivalent de vies sauvées) est en 2016. (L’analyse plus détaillée du tableau 8 ajuste nouvelle et ses résultats sont choquants; on peut donc cet estimé à 491 000 vies.) Pour comparaison, le nombre affirmer qu’elle entraînera naturellement de l’opposition. total de personnes qui sont décédées dans le conflit en La métrique de 8000 $ par décès évité est prudente. Syrie depuis mars 2011 est estimé à environ 400 000.13 Toutefois, supposons à titre d’hypothèse que le coût par décès évité est deux fois plus élevé (16 000 $). L’écart entre l’engagement pour la première année du L’incidence annuelle du recul du Canada par rapport à gouvernement Trudeau (26 cents) et la moyenne du son seuil traditionnel d’engagement sera quand même gouvernement Harper (30 cents) est de 4 cents, ou de 250 000 vies par année, pour un total de 3,5 millions l’équivalent de 100 000 vies sauvées. En d’autres termes, de vies non sauvées depuis 1995. Ce ne sont pas des si le gouvernement avait simplement promis la même chiffres que nous pouvons ignorer en toute conscience. part du revenu que celle accordée en moyenne par le gouvernement Harper, et s’il avait axé cette dépense En 2015, le décès tragique d’Alan Kurdi, alors âgé de sur des interventions éprouvées en santé, 100 000 vies trois ans, a mis un visage et un nom sur les milliers de additionnelles auraient pu être sauvées en 2016. réfugiés qui ont péri ou qui périssent encore dans la mer Méditerranée. Trop souvent, hélas, les personnes Depuis 1995, le coût total du manquement du Canada les plus vulnérables souffrent et meurent en silence. La à son engagement historique envers le développe- triste et inéluctable réalité est que, en raison de l’aide ment équivaut au nombre colossal de sept millions réduite du Canada, des gens meurent un peu partout d’ÉVS (tableau 8). dans le monde chaque année même si nous ne les voyons pas rendre l’âme. En restaurant l’aide de notre Le coût humain de l’écart financier du gouvernement pays, des centaines de milliers de vies pourraient être canadien ne peut pas être comblé par le financement sauvées et l’avenir de millions de personnes pourrait du secteur privé. Le secteur privé a un rôle crucial à être transformé. jouer dans le financement de l’infrastructure, la création d’entreprises et le soutien à la croissance économique. Cependant, le secteur privé ne peut pas financer les vaccins et les soins de santé primaires qui pourraient sauver des millions de vies. Et il ne peut pas soutenir les 65 millions de réfugiés et de personnes déplacées qui ont besoin d’un logement et de soins. Il ne peut pas nourrir les millions de personnes qui ont besoin d’aide alimentaire. Il ne peut pas payer pour l’éducation de base à large échelle dans des pays à faible revenu ou 6
5. Dossier d’investissement stratégique dans l’aide internationale… Le Canada et le monde en profitent Une manière stratégique de façonner Avantages pour le Canada un monde meilleur L’aide internationale profite au Canada. La Chine qui Outre son incidence directe cruciale sur la vie des gens, était le deuxième plus important récipiendaire de l’aide internationale contribue à façonner un monde l’aide canadienne il y a 20 ans est devenue aujourd’hui meilleur. Elle contribue aussi à une dynamique positive le deuxième plus important marché pour les produits du système de développement économique, politique canadiens. D’aucuns soulignent la réussite de la Chine et social dans tous les pays et dans toutes les régions. pour préconiser « les échanges commerciaux et non la charité ». En réalité, la Chine a été pendant de L’aide internationale a été conçue avec cette perspec- nombreuses années le plus important récipiendaire de tive stratégique en tête. Le Plan Marshall a été créé en l’aide internationale au monde. Depuis 1979, une aide réponse aux problèmes d’une Europe au bord de internationale de 40 milliards de dollars US a permis l’effondrement économique et politique. Le Secrétaire de jeter les fondements du marché actuel et de la d’État (et ancien Chef d’État-major de l’armée améri réussite commerciale de la Chine. L’aide a donné lieu caine) George C. Marshall avait compris que pour éviter au commerce.17 une guerre il faut investir dans la paix. Il était d’avis que : « les États-Unis devraient faire tout leur possible Dans les années 1950, la Corée du Sud était un pays pour prêter main forte et aider au processus de retour fragile déchiré par la guerre et l’un des cinq principaux à une santé économique normale dans le monde sans récipiendaires de l’aide internationale au début des laquelle il ne peut y avoir de stabilité politique et de années 1960. Aujourd’hui, ce pays est considéré comme paix assurée. Notre politique veut contrer … la faim, la une économie avancée et est passé dans le camp des pauvreté, le désespoir et le chaos. »14 donateurs depuis plus d’une décennie, en plus d’être devenu un important partenaire de notre pays et un De la même façon, le Plan de Colombo de 1950 a été marché en croissance pour les produits canadiens.18 conçu dans le but de favoriser le progrès socio- économique et la stabilité politique en Asie du Sud, Les maladies contagieuses constituent un autre exemple région alors la plus pauvre au monde.15 Le Canada était évident des avantages que tirent les Canadiens à aider l’un des principaux architectes du Plan de Colombo. les autres. La polio a touché des milliers d’enfants Au milieu de la Guerre de Corée, le gouvernement de canadiens dans les années 1950 et elle a touché plus Louis St-Laurent avait souligné que tout « aussi important » de 300 000 enfants par année dans le monde jusque que les forces armées sont les « entreprises d’ordre dans les années 1980. Tous les enfants canadiens sont pratique destinées à améliorer le bien-être de l’homme maintenant vaccinés contre cette maladie qui est sur le dans les pays moins développés. »16 point d’être éliminée. On estime à plus de 20 milliards de dollars la valeur actualisée, pour le Canada et d’autres pays, de l’éradication totale de cette maladie.19 Renforcer les systèmes de santé partout dans le monde contribue à protéger les Canadiens de maladies contagieuses au pays. 7
L’aide internationale permet de résoudre les causes nationale des ressources gouvernementales, ces pays premières de problèmes. Par exemple, comme on contrôlent de plus en plus leurs propres destinées. Les compte 65 millions de personnes déplacées dans le droits des femmes et des jeunes filles sont de mieux monde, les généreux programmes de relocalisation en mieux respectés. Une transition démographique à des réfugiés tels que celui mis en place par le Canada des familles de plus petite taille et une plus grande pour accueillir des milliers de Syriens, ne suffiront attention accordée à l’environnement permettent à un jamais. En contribuant à accroître la prospérité et à plus grand nombre de pays en voie de développement réduire les conflits dans les pays fragilisés, l’aide inter- de traiter de problèmes cruciaux comme l’épuisement nationale peut diminuer le nombre de personnes qui des ressources (par ex. eau, sol, forêt) et le changement cherchent refuge en premier lieu. Et elle aide à rebâtir climatique. les collectivités et les économies après un conflit, en permettant aux réfugiés et aux personnes déplacées à Avec le temps et en raison de progrès soutenus, on l’échelle internationale de retourner dans leur pays. constate un besoin moindre pour de l’aide internationale de même qu’une hausse du nombre de joueurs maintenant Une aide internationale efficace a des effets positifs à capables de partager la part restante du fardeau. large échelle qui profitent au Canada. Elle favorise la prospérité, la stabilité et la sécurité dans le monde. Toutefois, il y a une autre voie; celle de la spirale des- Elle crée des ‘biens publics mondiaux’ tels que les droits cendante. À une époque d’incertitude économique et de la personne, des systèmes de santé ainsi que la paix. politique, l’aide au développement est coupée ou Elle aide à réduire les ‘maux publics mondiaux’ comme transformée en aide humanitaire. Les pays les plus les crimes, le terrorisme et les maladies contagieuses. fragiles chancellent et, dans de trop nombreux cas, il faillissent à la tâche – ce qui accroît la misère humaine En 1970, Lester B. Pearson a écrit : « Chaque jour, il devient et les conflits, tout en créant des havres pour la crimina de plus en plus évident que les intérêts de chaque lité et le terrorisme, et entraîne de nouvelles vagues nation et de chaque être humain sont inséparables de de réfugiés. À leur tour, les réfugiés et les menaces ceux de tous les autres. »20 Cela n’a jamais été aussi terroristes engendrent des réactions hostiles dans les vrai qu’aujourd’hui. pays à l’économie avancée. Les droits de la personne se détériorent dans les économies en développement Le monde d’aujourd’hui est à la croisée des chemins et avancées alors que la sécurité l’emporte sur tout autre chose. Le mouvement des personnes et des biens Le monde d’aujourd’hui est à la croisée des chemins. est restreint, la croissance fléchit et les pays se tournent Les deux choix ont rarement été plus difficiles. vers eux-mêmes. Le soutien pour des biens publics mondiaux, comme des actions pour résoudre le Une de ces voies permet de gagner de la hauteur dans changement climatique, s’amenuise. On risque de voir un cercle vertueux. Le développement durable se le système mondial s’effondrer et, avec lui, le monde traduit par l’élimination effective de la pauvreté relativement pacifique et prospère que nous avons tenu extrême d’ici 2030.21 Plusieurs des pays actuellement pour acquis au cours des sept dernières décennies. fragiles, situés en Afrique et au Moyen-Orient, se stabilisent et on y constate une prospérité et un état Bien qu’il soit difficile d’évaluer la probabilité de sur- de droit accrus. Les pays ayant un revenu plus faible, venance de l’un ou l’autre, il y a un danger réel que le comme le Ghana, le Bangladesh et le Vietnam scénario négatif se produise, au point où nous devrions deviennent des pays à revenu intermédiaire. Tirant tous nous en inquiéter. Les valeurs du Canada de même profit des bases jetées par l’aide internationale, la que ses principaux intérêts stratégiques sont en jeu. croissance entraînée par le secteur privé et la mobilisation 8
Le Canada a un rôle crucial à jouer 6. C’est le temps d’agir Le Canada a un rôle crucial à jouer pour aider à faire Les arguments stratégiques et humains sont on peut pencher la balance pour l’un ou l’autre scénario. Dans plus clairs. Si le Canada se positionne comme un leader toute la mesure du possible, sans doute depuis la en cette période décisive, cela pourrait contribuer à décennie qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, les un monde plus stable et plus prospère et sauver des actions du Canada ont une importance réelle. Nous centaines de milliers de vies. Que faut-il faire pour que avons un premier ministre charismatique et engagé cela arrive? sur la scène mondiale qui peut compter sur une forte majorité au parlement et qui a captivé l’imagination du Le soutien à l’égard de l’aide internationale n’est pas monde entier. Nous jouissons d’un large soutien du une question partisane. C’est plutôt une question public qui croit que le Canada peut changer les choses générationnelle et, par-dessus tout, une question de dans le monde.22 Nous avons le bilan financier gouver leadership. Pendant deux générations après la Seconde nemental le plus sain des pays du G7.23 Nous sommes Guerre mondiale, les dirigeants des deux côtés de la positionnés de manière unique dans le G7 pour réelle- Chambre des communes se sont souvenus de ce qui ment changer les choses en cette période cruciale, est arrivé quand les obligations internationales ont été que ce soit par nos propres actions ou par l’influence négligées et ils ont appuyé le rôle important du Canada que nous exerçons sur les autres. en matière d’aide internationale. Au cours des 20 dernières années, une génération de leaders des deux Avec une aide internationale accrue et des solutions côtés de la Chambre des communes ont pris du recul à novatrices, le Canada pourrait influer sur l’orientation propos du rôle joué par le Canada sur la scène mondiale future de pays fragilisés comme le Mali, le Niger, Haïti et ont laissé d’autres pays faire le gros du travail. et l’Afghanistan. Dans les pays en développement, le Canada est bien situé pour aborder de façon cons Nombreux sont ceux et celles qui ont exprimé leur tructive des questions délicates ayant une incidence inquiétude concernant les propos du président non négligeable sur le développement, comme une américain élu Donald Trump concernant « l’Amérique bonne gouvernance, l’État de droit ainsi que la santé d’abord » et son possible retrait des engagements de et les droits sexuels et génésiques. l’OTAN et de l’édification de nations à l’étranger. En réalité, le Canada a été le pays qui a tranquillement Étant donné l’attention générale accordée au Canada joué la carte du « Canada d’abord » en ce qui concerne et à son prochain rôle de chef de file au sein du G7, le partage du fardeau international pour les vingt les dirigeants canadiens pourraient avoir une grande dernières années, en se soustrayant à sa juste part. influence sur les actions des autres pays. Nous l’avons vu très concrètement avec le succès remporté par le Cette époque est révolue. D’autres pays sont à sec. Canada lors de la conférence de reconstitution des Le monde espère que le Canada se mobilisera à ressources du Fonds mondial en septembre 2016. nouveau. Cela est dans notre propre intérêt d’agir en ce sens, et conforme à nos valeurs les plus profondes. Pour résumer, l’aide internationale joue un rôle straté gique qui permet de créer les conditions requises pour la prospérité et la sécurité. Le Canada en a grandement tiré profit. À une époque où le monde est à la croisée des chemins, le Canada a un rôle particuliè rement important à jouer. Quel dommage et quelle tragédie potentielle, donc, que le Canada ait choisi une démarche aussi minimaliste à l’égard de l’aide internationale. 9
Une décision de tous les membres du cabinet À commencer par le premier ministre lui-même, le cabinet Trudeau est l’un des plus engagés de l’histoire, sur le plan Combler l’écart à l’égard de l’engagement du Canada ne international. Les changements apportés au cabinet le peut dépendre du seul ministre du Développement inter- 10 janvier dernier reflètent cette qualité. Outre une ministre national qui tente de convaincre le ministre des Finances des Affaires étrangères qui est aussi une grande experte du retour sur investissement (RSI) à court terme des pro- des questions mondiales, une ministre du Développement grammes sur le sida pour le Canada. Le RSI à court terme international ayant une compréhension profonde du n’est pas la bonne métrique à utiliser dans le cas de l’aide développement, ainsi qu’un ministre du Commerce inter- internationale. Les ministres du Développement inter- national possédant une vaste expérience des affaires dans national ne sont pas les seuls membres du cabinet à devoir le monde, le cabinet compte : établir le bien-fondé de l’aide internationale. Un ministre de la Défense qui a combattu en Afghanistan, Une ministre de la Santé qui a passé neuf ans au Niger, Les pays participent pleinement à l’aide internationale Un ministre des Finances qui a soutenu des écoles lorsque leurs chefs de gouvernement ou les hauts fonc- en Afrique, tionnaires (particulièrement les ministres des Affaires Une ministre de l’Environnement qui a vécu au étrangères, de la Défense et des Finances) défendent les Timor-Oriental, impératifs stratégiques d’un investissement dans un Un président du Conseil du Trésor qui a négocié des monde plus stable et plus prospère et qu’ils tendent la ententes sur les droits de la personne avec la Colombie. main aux membres des autres partis afin d’assurer un soutien impartial de longue durée. Les champions de ce groupe auront un rôle crucial à jouer pour établir que l’aide internationale est dans l’intérêt Le Canada a endossé le Plan de Colombo parce que le stratégique supérieur du Canada. ministre de la Défense Brooke Claxton a activement aidé le Secrétaire d’État aux Affaires extérieures Lester B. Pearson L’exemple du Royaume-Uni à établir le bien-fondé du plan à un cabinet sceptique au départ. Ils ont conjointement approuvé la motion La situation actuelle du Canada n’est pas sans rappeler appuyant le soutien du Canada. M. Claxton a soutenu celle du Royaume-Uni en 1997 alors que le gouvernement devant le cabinet que l’aspect stratégique du Plan de travailliste de Tony Blair était élu pour la première fois. En Colombo était « réel et considérable ». Les choses ont 1997, l’aide internationale du R.-U. était la même que celle bougé lorsque le Premier ministre Louis St-Laurent l’a du Canada aujourd’hui, soit 0,26 p. cent du PNB (tableau 9). pleinement soutenu. Les Conservateurs ont appuyé La situation économique a été difficile et le nouveau l’investissement proposé et, lors du 10 e anniversaire du gouvernement a mis de l’avant un programme national Plan de Colombo, le Premier ministre John Diefenbaker très ambitieux. a souligné que « la réalisation du progrès économique partout dans le monde constitue un élément essentiel de Grâce au solide leadership du Premier ministre Tony Blair toute paix satisfaisante et durable. »24 et du Chancelier Gordon Brown, repris par le Premier ministre conservateur Cameron, le Royaume-Uni a trans- Puis est venu le Plan Marshall, malgré les hésitations ini formé son rendement en ce qui a trait à l’aide internationale. tiales d’un Sénat alors contrôlé par les Républicains, grâce L’Agence de développement du Royaume-Uni est devenue au fort soutien du président Harry Truman et du sénateur la plus efficace et la plus respectée au monde. En 2013, républicain isolationniste devenu internationaliste Arthur après 16 ans d’efforts soutenus, le Royaume-Uni est Vandenberg. devenu le premier pays du G7 à atteindre 0,7 p. cent. En reconnaissance du leadership du Royaume-Uni en matière de développement, le Premier ministre Cameron a été 10
invité à coprésider le conseil de l’ONU qui a ébauché ce Bien que l’atteinte de 0,7 p. cent soit un objectif valable à qui est maintenant connu sous le nom d’Objectifs de plus long terme, le Canada est actuellement très loin de ce développement durable (ODD) – lesquels constituent le chiffre. Pour le budget 2017 qui « tiendra compte » des programme de l’organisme pour les 15 prochaines années. résultats des consultations sur l’Examen de l’aide interna- D’autre part, en 2015, grâce à un solide appui de tous les tionale, les problèmes sont les suivants : partis, le R.-U. a inscrit son objectif de 0,7 p. cent dans la Il ne s’agit pas d’atteindre 0,7 p. cent, mais de retourner loi.25 L’aide internationale du R.-U. a eu d’importantes à au moins la moitié de ce pourcentage; répercussions à l’échelle mondiale et contribué à façonner Il ne s’agit pas pour le gouvernement Trudeau d’être le un monde meilleur. meilleur sur le plan de l’aide internationale, mais de changer de cap et de ne plus être considéré comme le Partant du même principe, si le Royaume-Uni y est arrivé, pire; pourquoi pas le Canada? Pour le moment, il ne s’agit pas d’être un chef de file du développement, mais de faire notre juste part. Soutien du spectre politique et du public envers la participation du Canada Malgré qu’elle constitue un outil de choix pour façonner un monde meilleur, l’aide internationale compte à peine Les politiciens de toute allégeance et les citoyens en pour deux p. cent du budget fédéral. Sur le plan financier, général soutiennent les actions du gouvernement. il est possible d’y apporter des améliorations importantes. Ingénieurs sans frontières a constaté que 94 p. cent des Dans le Budget 2017, comme dans tous les budgets qui Canadiens croient à l’importance d’améliorer la santé, ont précédé, le gouvernement devra prendre des décisions l’éducation et les débouchés économiques pour les difficiles et se fixer des limites à ne pas dépasser. Cette populations les plus pauvres du monde; 62 p. cent sont fois, néanmoins, il ne devrait pas le faire sur le dos des plus d’avis que le Canada devrait faire partie des pays chefs pauvres et des plus démunis de la planète. de file de l’aide internationale.26 Le Budget 2017 pourrait constituer l’occasion pour le gouver Le Comité permanent des finances a récemment recom- nement Trudeau de permettre au Canada de redevenir un mandé que le Canada hausse ses investissements dans membre à part entière de la collectivité internationale, l’aide officielle au développement dans le but d’y investir après deux décennies de resquillage. 0,35 p. cent du produit intérieur brut d’ici trois à quatre ans. »27 Le Comité permanent des affaires étrangères et du développement international recommande que le Canada consacre « 0,7 p. cent de son revenu national brut (RNB) à l’aide publique au développement (APD) d’ici 2030. La première étape de ce plan devrait consister à consacrer 0,35 p. cent du RNB du Canada à l’APD en 2020. »28 Le gouvernement Trudeau a inspiré les Canadiens avec la notion qu’il est « toujours possible de faire mieux ». Les membres du cabinet ont pris les mesures nécessaires pour donner vie à cette notion, notamment dans les dossiers du changement climatique, du crédit d’impôt pour enfants, de la réconciliation avec les Premières nations, et de l’infra- structure. Il est maintenant temps de démontrer qu’il est « toujours possible de faire mieux » dans le dossier de l’aide internationale. 11
[1] Trudeau, Justin. Premier ministre. (2016). Allocution prononcée lors [18] Données DAC2a de l’OCDE, Versements d’aide (APD) vers les pays et de l’Assemblée générale des Nations Unies, 20 septembre 2016. régions; et Statistiques Canada. (2016). Tableaux sommaires. Importations et exportations de biens sur la base de la balance des paiements, selon [2] Department for International Development, Royaume-Uni. (2015). le pays ou le groupe de pays. Voir : Marx, A., et Soares, J. (2013). South Policy Paper: Official Development Assistance. Korea’s Transition from Recipient to DAC Donor: Assessing Korea’s Development Cooperation Policy. International Development Policy, Graduate Institute of International and Development Studies. [3] Tous les chiffres du CAD de l’OCDE proviennent ou ont été calculés à partir des données DAC1 de l’OCDE : Flux totaux par donneur. [19] « Si le virus [polio] est éradiqué en 2019, tel que projeté, un montant additionnel de 20-25 milliards de dollars US sera épargné, en coûts de [4] Trudeau, Justin. Premier ministre désigné. (2015). Allocution pronon- soins de santé et en pertes de productivité d’ici 2035. » Initiative mondiale cée lors d’un rallye tenu à Ottawa, 20 octobre 2015. pour l’éradication de la poliomyélite. (2016). Dossier d’investissement. Avril 2016. [5] Chiffres de l’UNESCO. (2015). Chiffrer le droit à l’éducation : le coût de la réalisation des nouvelles cibles d’ici à 2030. Rapport mondial de [20] Pearson, Lester, B. (1970). Le rapport Pearson : Une nouvelle stratégie suivi sur l’Éducation pour tous – Document de référence 18; et FICR. pour le développement planétaire. Le Courrier de l’UNESCO. (2015). Catalogue des produits d’urgence. [21] Nations Unies. (2013). A New Global Partnership: Eradicate poverty [6] Le Fonds mondial. (2016). Les donateurs du Fonds mondial promettent and transform economies through sustainable development. Rapport près de 13 milliards de dollars pour aider à mettre fin aux épidémies, du High Level Panel of Eminent Persons on the Post-2015 Development 17 septembre 2016. Agenda. Publications des Nations Unies. New York, NY. [7] Gavi, l’Alliance du vaccin (2015). Les dirigeants du monde annoncent [22] Les Canadiens appuient favorablement le développement international. des engagements historiques pour protéger les enfants les plus démunis Voir : (2015). Raw Data from Canadian Perspectives on International grâce à la vaccination, 27 janvier 2015. Development. [8] Murray, C., et al. (2015). Keeping score: fostering accountability for [23] Depuis 2005, le Canada a le ratio de dette sur le PIB le plus faible children’s lives. The Lancet, 386 (9988):3-5. des pays du G7. Fonds monétaire international. (2016). Perspectives de l’économie mondiale, octobre 2016. [9] Bhutta, Z.A., et al. (2014) Can available interventions end preventable deaths in mothers, newborn babies, and stillbirths, and at what cost? [24] Diefenbaker, John, G. Premier ministre. (1960). Préface à un livret The Lancet, 384 (9940):347-370. commémorant le dixième anniversaire de la création du Plan de Colombo. [10] Jamison, D.T., et al. (2013). Global Health 2035: a world converging [25] Parlement du Royaume-Uni. (2016). The 0.7 Aid Target. Bibliothèque within a generation. The Lancet, 382 (9908):1898-1955. de la Chambre des communes. Commons Briefing Paper SN03714. [11] Calculs à partir des chiffres de Singh, S., Darroch, J.E., et Ashford, [26] Les Canadiens en faveur du développement international. Voir : L.S. (2014). Adding It Up: The Costs and Benefits of Investing in Sexual (2015). Données brutes sur le point de vue des Canadiens concernant le and Reproductive Health 2014. Guttmacher Institute; and FP2020 (2016) développement international. resources. [27] Canada, Parlement, Chambre des communes. Comité permanent [12] Bailey, M.J. (2013). Fifty Years of Family Planning: New Evidence on des finances. (2016). Rapport du Comité permanent des finances : Créer the Long-Run Effects of Increasing Access to Contraception. Brookings les conditions favorables à la croissance économique : Des outils pour Papers on Economic Activity, 2013, 341-409. les gens, les entreprises et les collectivités. 42e Législature, 1ère Session. [13] de Mistura, S. Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie. (2016). Allocution, [28] Canada, Parlement, Chambre des communes. Comité permanent 22 avril, Genève. des affaires étrangères et du développement international. (2016) Rapport du Comité permanent des affaires étrangères et du développement [14] Marshall, George, C. (1947). Le « Plan Marshall », discours à l’Université international : La coopération en matière de développement pour un Harvard, 5 juin 1947. monde plus stable, plus inclusif et plus prospère : Une ambition collective. 42e Législature, 1ère Session. [15] The Commonwealth Consultative Committee. (1950). The Colombo Plan for Co-operative Economic Development in South and South-East Asia. Rapport par le Commonwealth Consultative Committee, Londres, septembre et octobre 1950. [16] Canada. (1951, 30 janvier). Discours du Trône lors de l’ouverture de la 4 e séance parlementaire du 21e Parlement du Canada. Ottawa. Gouvernement du Canada. [17] Données DAC2a de l’OCDE, Versements d’aide (APD) vers les pays et régions; et Statistiques Canada. (2016). Tableaux sommaires. Importations et exportations de biens sur la base de la balance des paiements, selon le pays ou le groupe de pays. 12
Tableau 1 Dans son groupe de pairs, le Canada se retrouve en dernière place avec le Japon 4% Engagement global (Développement + Défense) 3,5% Pays du G7 et économies ouvertes de taille moyenne, 2015 Pourcentage du PIB 3% 2,6% 2,6% 2,5% 2,5% 2,2% Moyenne: 2 % du PIB 1,9% 2% 1,7% 1,5% Pourcentage du PIB 1,4% 1,2% 1,2% 1% 0% Défense Développement *Les dépenses de Défense de la Suisse calculées par le SIPRI ont été multipliées par 1,18 pour tenir compte des dépenses militaires à l’échelon cantonal et des pensions militaires – incluses dans les dépenses militaires des autres pays. Source : Dépenses en APD comme pourcentage du PIB, calculées à partir des Statistiques DAC 1 de l’OCDE. Flux fonds : Versements nets, Type montants : Prix courants; et, Comptes nationaux 1 de l’OCDE. Produit intérieur brut B1_GE (approche des dépenses), Prix courants, Taux d’échange courants, Unité : Dollars des États-Unis, Millions. Dépenses militaires comme pourcentage du PIB calculées par le SIPRI « Dépenses militaires par pays comme pourcentage du produit intérieur brut, 1988-2015 ».
Tableau 2 Le Canada n’a pas atteint la moitié des cibles internationales en matière de développement ou de défense Japon Canada Suisse* Italie Allemagne Pays-Bas Australie France Suède Norvège R.-U.* É.-U. APD comme Développement pourcentage du 0,22 % 0,28 % 0,52 % 0,21 % 0,52 % 0,76 % 0,27 % 0,37 % 1,40 % 1,05 % 0,71 % 0,17 % RNB Pourcentage de la cible d’APD de 31 % 40 % 75 % 30 % 74 % 109 % 38 % 53 % 201 % 149 % 102 % 25 % l’ONU (0,7% RNB) Dépenses militaires comme 0,99 % 0,97 % 0,84 % 1,31 % 1,18 % 1,16 % 1,92 % 2,10 % 1,11 % 1,50 % 1,96 % 3,32 % pourcentage du Défense PIB Pourcentage de la cible de l’OTAN 49 % 48 % 42 % 66 % 59 % 58 % 96 % 105 % 55 % 75 % 98 % 166 % ( 2,0 % PIB) Légende : Pour les pays qui contribuent 2,0 % ou plus de leur PIB aux dépenses militaires, soit la cible établie par l’OTAN, la cellule est verte. Pour ceux qui contribuent 1 % - soit la moitié de la cible – ou plus du PIB à leurs dépenses militaires, la cellule est jaune. Pour ceux qui contribuent moins de 1 % à cet égard, la cellule est rouge. Pour les pays qui contribuent 0,7 % (cible d’APD Pearson) ou plus de leur RNB à l’APD, la cellule est verte. Pour ceux qui contribuent 0,35 % du RNB ou plus, soit la moitié de la cible d’APD, la cellule est jaune. Pour ceux qui contribuent moins de 0,35 %, la cellule est rouge. *La dépense de la Suisse calculée par le SIPRI a été multipliée par 1,18 pour tenir compte des dépenses militaires à l’échelon cantonal et des pensions militaires – incluses dans les dépenses militaires des autres pays; La dépense pour la défense du R.-U. est considérée comme ayant atteint la marque de 2,0 puisque le R.-U. stipule dans la loi que les dépenses à cet égard doivent être de 2,0 % du PIB. Source : Dépenses en APD comme pourcentage du RNB calculées à partir des Statistiques DAC 1 de l’OCDE. Flux fonds : Versements nets, Type montants : Prix courants, Unité : Dollar des États-Unis, Millions; et Revenu national brut des pays de l’OCDE : Mesure : Prix courants, Unité : Dollar des États-Unis, Millions. Dépenses liées à la défense comme pourcentage du PIB calculées par le SIPRI « Dépenses militaires par pays comme pourcentage du produit intérieur brut, 1988-2015 ».
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