Laure Terrier - lillicojeunepublic.fr
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Portrait l’espace public s’impose comme lieu Laure Terrier est née un jour, de prédilection de la chorégraphe quelque part. qui se plaît à poétiser le quotidien et renouveler nos perceptions. Chorégraphe et danseuse, Laure L’o bservation, l’é coute, la mise en Terrier a développé son appétit pour la relation sont au cœur de son travail création entre danse et théâtralité en chorégraphique et sonore permettant participant à des projets artistiques de questionner les rapports intimes au sein d’espaces atypiques. Interprète que nous entretenons avec nos pour Odile Duboc et Nathalie Pernette, espaces de vie. elle s’intéresse ensuite au clown lors de collaborations avec Nicole Rivier L’environnement, Laure Terrier le pense et Franck Esnée, avant de créer sa et le travaille dans son entièreté à propre compagnie en 2004. travers une approche corporelle et sensorielle. Les sons, les bruits, les Avec la compagnie Jeanne Simone, conversations des passants viennent elle explore une dramaturgie des constituer une bande sonore à ses corps à l’écoute de l’environnement spectacles et performances. Et qui les entoure. Elle conçoit ses lorsqu’elle travaille, en intérieur sur propositions artistiques avant tout en un plateau, elle l’imagine comme un lien avec les espaces dans lesquels lieu d’écho du dehors. elleS se déploient. Espaces et lieux deviennent ainsi les partenaires Dès sa première création, « Des de jeu privilégiés de ses créations mondes, duo danse et contrebasse hybrides, à mi-chemin du spectacle tout terrain », Laure Terrier ouvre et de la performance. son adresse au jeune public. Avec « Gommette » (2014) et « À l’envers Cette attention portée aux espaces de l’e ndroit » (2016), Laure Terrier du quotidien et à leurs usages lui imagine des spectacles et des permet de développer une grammaire parcours spécifiques à l’environnement chorégraphique à l’écoute de l’instant quotidien des enfants : celui de la présent. Au fil de ses créations, salle de classe. © Erik Damiano Lillico | Saison 2022 / 2023
Questionnements Laure Terrier Quel est le processus de création surtout l’endroit de l’enfance, de sa lorsque l’on travaille dans et pour puissance vive, des possibles en des lieux publics, tels que la rue ou germes. De l’a rticulation épineuse les écoles ? entre soi et le monde. Il ne doit pas y avoir un seul et unique Alors nous observons les lieux, processus, je suppose… Chez Jeanne leurs usages et leurs usagers. Simone, nous nous attachons aux Nous observons et nous sentons, espaces et aux lieux de nos quotidiens, avec nos épidermes, avec le corps ils sont les sujets, les objets et qui plonge ici et s’immerge. Nous ne les partenaires de notre écriture. colonisons pas les endroits, ils restent Nous avons choisi d’é crire pour la tels quels, et racontent avant tout ce classe et pour l’école, parce que c’est le qu’ils sont, ce à quoi ils servent, ce lieu du vivre ensemble par excellence. qu’ils permettent au vivre ensemble. Les adultes se choisissent par affinités Et nous tentons d’ouvrir ses possibilités, socio-culturelles ou professionnelles, de leur donner plus de marge, plus ils se croisent plus ou moins, mais de souplesse, de poésie, de décalage, les enfants, eux, cohabitent d’une de joie. Nous écrivons des partitions tout autre manière et savent tricoter (à forte tendance chorégraphique avec les différences. C’est aussi le même si le texte et les sons sont lieu de l’apprentissage des codes assez présents), qui s’appuient sur qui permettent d’aller dans le vaste les codes et les vécus de ses espaces, monde et de trouver sa place dans que chacun connait, ce qui nous met le collectif. C’est une préfiguration en complicité avec les spectateurs du monde, un sas d’a pprentissage et avec les usagers des lieux, que ce incroyablement politique de ce que soit les enfants, l’équipe pédagogique, sera la vie ensuite. C’est aussi et les adultes encadrants, municipaux, les parents… © Erik Damiano Lillico | Saison 2022 / 2023
Questionnements Laure Terrier Pourquoi cette volonté de renouveler corps et ses sensations au centre le regard sur les lieux et espaces du des préoccupations, lui que l’on quotidien ? domestique, que l’on assoie, que l’on met en rang. Un corps qui s’épanouit Parce que le vivre ensemble est une est aussi tellement plus près à recevoir vaste question épineuse, à laquelle les apprentissages… nous aspirons peut-être toustes mais qui ne va pas de soi. Parce Et puis, « Gommette » étant un que les espaces de nos quotidiens processus qui inclut aussi une pièce sont bien souvent absurdes dans ce pour adultes et enfants, c’est aussi qu’ils finissent par infliger aux corps l’occasion de venir dans l’école pour et aux personnes. Et que nous avons les adultes, de parler des lieux avec cette incroyable capacité à subir, leurs enfants, d’amorcer des échanges d’a utant plus lorsqu’o n est enfant. sur ce qui s’y vit. Nous n’avons pas d’idée préconçue sur ce qui devrait être changé, mais nous venons danser cette question : « Ne pourrions-nous pas nous offrir davantage de plaisir et de confort ? Davantage d’é coute de soi, de son corps, de nos émotions corporelles, qui nous permettraient de mieux appréhender l’autre ? » Il y a une envie de se redonner l’opportunité de questionner nos environnements. Il y a aussi une forte envie de repositionner le © Erik Damiano Lillico | Saison 2022 / 2023
Questionnements Laure Terrier Quels rapports et quels souvenirs Certaines personnes ont cette immense avez-vous de l’école ? capacité à faire autorité dans ce qu’elles apportent de savoir aux enfants, Nous avons, dans l’équipe de Jeanne en leur donnant le sentiment qu’iels Simone impliquée dans « Gommette », grandissent de ces nouveaux savoirs, un rapport très positif à la fonction de qu’iels s’émancipent. Je me souviens l’école dans la société, et beaucoup aussi, avec une grade acuité, de ma de respect pour ses métiers. Ce première expérience d’aller au coin milieu nous préoccupe, en tant que en petite section de maternelle, de citoyen·ne·s, en tant qu’ancien·ne·s ne pas comprendre ce que je devais élèves, en tant que parents aussi. comprendre de cette situation d’être Nous venons proposer une respiration, face à cet angle de mur, d’attendre, des questionnements, des manières comme si quelque chose allait se d’y être où le corps et la créativité passer, m’éclairer sur la situation… vont s’épanouir l’espace d’une semaine, J’y pense souvent dans le rapport puis peut-être encore un temps après que j’entretiens dans mon travail aux notre passage, mais nous n’oublions usages des espaces, à l’implicite, aux pas que nous avons cette fraicheur codes et aux décalages potentiels. parce que justement nous venons d’ailleurs. J’étais pour ma part une enfant très adaptée au contexte scolaire, d’un milieu socio-culturel facilitant. Je garde des souvenirs très contrastés de mes années d’é lève, suivant les personnes qui encadraient et enseignaient et leur rapport au pouvoir. © Erik Damiano Lillico | Saison 2022 / 2023
Questionnements Laure Terrier Racontez-nous votre première rencontre à une œuvre d'art : J’ai grandi entourée d’œuvres. Mon père peignait. Mon oncle dansait. Nous allions voir des spectacles, des concerts, des expos, depuis mon plus jeune âge… Je me souviens, cela dit, comme si c’était hier, de la première œuvre théâtrale que j’ai vue en dehors du contexte familial, à l’école maternelle justement, qui adaptait le livre « Le petit bois de Pitou ». Je ressens encore ma proportion de petit corps à regarder cette scénographie, dans la salle de la sieste. Je me souviens aussi des temps d’écoute d’œuvres musicales, dans ce même endroit, couché·e·s au sol, absolument attentifs. Plus tard, en CM2, il y a la découverte d’ « Un américain à Paris » de Gershwin. Il y avait incontestablement une expérience d’un autre ordre à découvrir des œuvres sans mes parents, une émancipation. © Erik Damiano Lillico | Saison 2022 / 2023
Ses appuis La danse chorégraphiques et l’enfant Jeanne Simone a pour habitude de Il nous semble important d’apporter la questionner nos rapports intimes et de création chorégraphique aux enfants. groupe aux lieux de notre quotidien. Ceux-ci entretiennent encore une Par une approche chorégraphique et relation charnelle au monde, ils souvent sonore, nous cherchons à appréhendent petit à petit les codes révéler ce qui fait un lieu, sa fonction corporels tout en gardant une relation autant que sa symbolique, ses usages forte à leurs perceptions. La danse autant que ses caractéristiques peut ainsi leur parler directement, architecturales. de corps à corps, kinesthésiquement Nos propositions tendent à souligner et instinctivement. les usages pour en proposer d’autres, La situation habituelle est celle poétiques, décalés, propices à la de les emmener au théâtre où ils réappropriation des espaces et des découvrent autant un spectacle qu’un lieux, qui renouvellent notre regard espace spécifique, avec ses codes, et nos perceptions sur des lieux de ses rôles (celui d’être spectateur est notre quotidien. un vrai apprentissage). « Gommette » et « À l'envers de Il s’a git ici d’inverser le processus l'endroit » s’inscrivent dans cette en amenant dans l’enceinte de la veine, en proposant aux enfants classe et de l’école une proposition d’une classe, aux enseignants et aux artistique, de mêler l’art à la vie, de parents, une expérience de spectateur proposer un tissage entre danse différente, en immersion dans ce et usage physique de cet espace cadre de vie spécifique et crucial quotidien, d’aider à appréhender ce socialement. frottement possible. © Erik Damiano Lillico | Saison 2022 / 2023
Paroles d’auteurs « L’espace public s’est imposé à moi son volume, à son bruit, à la part de de façon très organique. Quand j’étais quotidien qu’il symbolise. Je dois interprète, je sentais comme un hiatus être prête à dialoguer avec cette entre ma situation de danseuse et petite dame qui vient de traverser. ma vie de femme citoyenne. J’ai alors Nos corps de danseurs ne tendent exploré des espaces non dévolus à pas vers le spectaculaire, cette forme la représentation, tous espaces ou de perfection qui met à distance lieux de vie où l’être humain a des le spectateur. Je cherche tout le habitudes sociales. Des espaces qui contraire : me mettre au diapason mêlent mémoire, histoire intimes des corps et des espaces rencontrés et fonctionnalité, sous-tendant ou dans la fragilité pour tendre un miroir surlignant des corporéités spécifiques. à notre condition humaine. » J’aime travailler à faire résonner Laure Terrier ces espaces à partir des corps que l’on attend à cet endroit-là, pour en distordre la perception, la poétiser. Extraits du dossier de présentation du Je joue avec le passant, celui qui spectacle réalisé par la compagnie. est là par hasard ou celui qui vit là, qui y a ses habitudes. Toutes mes créations sont in situ, même si j’ai des formes préétablies, une intention claire, l’écriture se lie, s’adapte au lieu choisi pour se colorer de ce qui va se passer. Je dois être disponible au camion poubelle qui fait irruption, à © Erik Damiano Lillico | Saison 2022 / 2023
La compagnie Jeanne Simone invite le corps dansant à l’école ! À travers le parcours Gommette, la compagnie sera en immersion du 5 au 10 décembre à l’École maternelle publique Les Gantelles. Les artistes inviteront chaque enfant à porter un nouveau regard sur leur classe à travers une pratique dansée. Quelques jours plus tard, c’est avec « À l’envers de l’endroit » que l’école sera bousculée. Vous serez invités à un temps de représentation, dans cet espace qui peut révéler une toute autre image… À l'envers de l'endroit Laure Terrier et Céline Kerrec Écriture et chorégraphie : Laure Terrier et Céline Compagnie Jeanne Simone - Gironde Kerrec - Interprétation : Céline Kerrec et/ou Teilo Troncy et/ou Célia Tali Danse - Tout public dès 6 ans - 50 mn À L’ENVERS DE L’ENDROIT / Production : Jeanne Simone - Coproduction : L’iddac, agence culturelle du « À l’envers de l’endroit » est un duo dansé, département de la Gironde - Accueil en résidence : La une proposition à vivre l’école autrement. Communauté de Communes du Vallon de l’Artolie - La Ville de Le Tourne - La Ville de Mérignac - Jeanne Ensemble, la traverser, l’observer sous un Simone est un projet artistique conventionné par le angle poétique et ludique, se jouer de ses Ministère de la Culture / DRAC Nouvelle-Aquitaine et usages et de sa fonction. « À l’envers de un projet soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine, le Conseil départemental de la Gironde et la Ville l’endroit » est une création chorégraphique de Bordeaux. dédiée à chaque école et à ses singularités. « Gommette » / Production : Jeanne Simone Avec cette pièce, adultes, parents, enfants - Coproduction : L’OARA / Office Artistique de et enseignants partagent leurs perceptions la Région Nouvelle-Aquitaine - L’iddac, agence de l’école, y vivent de nouvelles émotions. culturelle du département de la Gironde - Accueil en résidence : La Ville de Pessac - Derrière le Hublot Cette proposition singulière interroge les / scène conventionnée art en territoire - La Ville de espaces du commun et invite à entrer en Mérignac - Jeanne Simone est un projet artistique intimité avec ce lieu, ensemble, pour se conventionné par le Ministère de la Culture / DRAC Nouvelle-Aquitaine et un projet soutenu par la Région le réapproprier. Nouvelle-Aquitaine, le Conseil départemental de la Gironde et la Ville de Bordeaux. Lillico | Saison 2022 / 2023
LILLICO Scène conventionnée d'intérêt national en préfiguration. Art, Enfance, Jeunesse 14, rue Guy Ropartz - 35700 Rennes accueil@lillicojeunepublic.fr T. 02 99 63 13 82 www.lillicojeunepublic.fr Licences d’entrepreneur de spectacles D-2020-000183 - Licence 1 D-2020-000185 - Licence 2 D-2020-000186 - Licence 3 Siret : 789 754 850 00046 - APE : 9001Z Retrouvez toute la programmation sur : www.lillicojeunepublic.fr Lillico | Saison 2022 / 2023
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