Le coronavirus et l'éventuelle interruption des statistiques nationales
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14 avril 2020 Le coronavirus et l’éventuelle interruption des statistiques nationales: Réorganiser les systèmes nationaux de statistique dans le contexte de la covid-19 INTRODUCTION L’impact de la pandémie de covid-19 va au-delà de la crise sanitaire: de nombreux pays ont imposé des restrictions de circulation aux personnes, ainsi qu’à la plupart des biens, afin de stopper la propagation du virus. Les mesures de confinement prises par les gouvernements entraîneront inévitablement une baisse de la production économique, avec d’importantes conséquences sur l’emploi et sur la vie quotidienne des citoyens. Dans le secteur de l’agriculture et de l’alimentation, «une tendance au protectionnisme – sous forme de taxes et d’embargos à l’exportation – risquerait de causer des problèmes dans les semaines à venir… Nous devons mettre en place des politiques qui permettent à la population active de continuer à travailler»1. Dans le contexte de cette situation qui évolue rapidement, les différents services nationaux de statistique continuent de s’employer à fournir aux responsables de l’élaboration des politiques, à l’économie et à la société les informations dont ils ont besoin au niveau des pays. Dans de nombreux États, des décisions sur les programmes jugés indispensables au fonctionnement des gouvernements2 et des plans d’atténuation des effets de la pandémie ont été mis en œuvre pendant la deuxième quinzaine de mars 2020. Néanmoins, à mesure que la situation économique continue de se détériorer dans les pays à faible revenu, les systèmes nationaux de statistique risquent de connaître une interruption partielle ou totale, laissant les états et la communauté internationale à l’aveugle, sans les données nécessaires à l’élaboration des politiques et au suivi des programmes de développement nationaux et internationaux. CE QUI SE PASSE Sur la base des informations recueillies sur environ 30 pays (échanges directs avec les services de statistique nationaux et examen des sites web officiels des pays concernés et de la Division de statistique de l’ONU), on constate un déséquilibre considérable entre les pays à faible revenu et les pays développés. À la fin mars 2020, de nombreux pays en développement – qui sont 1 Entretien du 26 mars 2020 avec l’économiste en chef de la FAO, publié dans The Guardian. https://www.theguardian.com/global- development/2020/mar/26/coronavirus-measures-could-cause-global-food-shortage-un-warns. 2 Statistics Canada.
Le coronavirus et l’éventuelle interruption des statistiques nationales pour le moment moins touchés par la crise – n’avaient pris aucune mesure spécifique ou ne l’avaient pas encore fait savoir par leurs voies de communication habituelles. Une évaluation rapide3 des sites web de la plupart des pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud-Est confirme qu’aucun plan d’urgence n’a encore été établi ou communiqué. S’il est vrai que les pays en développement sont actuellement moins touchés par le virus que les pays développés, la situation, qui ne cesse d’évoluer, exige une planification adéquate et l’élaboration de plans d’urgence. On observe la situation inverse dans la plupart des pays de l’OCDE, où des plans d’urgence et de nouveaux plans de publication des données ont été communiqués aux utilisateurs. Globalement, tout le monde convient que les défis à relever sont considérables. Tous les services nationaux de statistique qui abordent cette question indiquent que les difficultés rencontrées par les personnes interrogées sont de taille et que «la priorité pour tous, en cette période, est de rester en sécurité et en bonne santé»4. La principale décision prise dans pratiquement tous les pays est de cesser les entretiens en tête-à-tête afin de protéger la santé des enquêteurs et des personnes interrogées5. Au Cambodge, en Équateur6, en Italie7 et au Mexique8, par exemple, les entretiens en tête-à-tête ont été interrompus à cause du risque qu’elles font prendre. L’arrêt des entretiens «traditionnels» en tête-à-tête n’est pas sans conséquence pour d’importantes enquêtes, notamment celles qui portent sur le marché du travail, sur les prix à la consommation, sur la confiance des consommateurs ou sur l’agriculture. Les répercussions sont si importantes qu’elles rejaillissent sur la planification et la mise en œuvre des recensements démographiques et agricoles. Au Mexique, l’étape de vérification des données du recensement de la population a été repoussée. Aux Philippines, le recensement de la population a aussi été différé9 et, au Costa Rica, le recensement agricole et forestier a été décalé à une période ultérieure de l’année10. Parallèlement, de nombreux pays insistent sur le fait que, malgré les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes interrogées, le recours aux enquêtes «permettrait de comprendre en partie l’incidence de la covid-19 sur l’économie et la société»11 et «aiderait les gouvernements et communautés à prendre des décisions éclairées sur la réponse à apporter par les pays à la pandémie»12. En Finlande, des questions visant à évaluer les effets de l’épidémie de coronavirus sur la société ont déjà été ajoutées aux entretiens qui permettront à Statistics Finland de collecter des données pour le mois d’avril. Les résultats doivent être publiés à la mi-avril 202013. 3 Recherche effectuée sur les sites web des bureaux nationaux de statistique (30 pays d’Afrique et 15 pays d’Asie). 4 CSO (Irlande). 5 Au Cambodge, par exemple, les agriculteurs ont refusé de parler aux enquêteurs pendant la période de quarantaine. 6 INEC [en ligne], Quito. [Page consultée pour la dernière fois le 6 avril 2020] https://twitter.com/ecuadorencifras?lang=en. 7 Institut national italien de statistique [en ligne], Rome. [Page consultée pour la dernière fois le 6 avril 2020] https://www.istat.it/en/archivio/240812. 8 https://www.jornada.com.mx/ultimas/economia/2020/03/31/inegi-cancela-todas-las-encuestas-presenciales-9229.html [Page consultée pour la dernière fois le 6 avril 2020]. 9 Autorité statistique des Philippines [en ligne], Quezon City. [Page consultée pour la dernière fois le 6 avril 2020] https://psa.gov.ph/content/advisory-0. 10 Instituto Nacional de Estadísticas [en ligne], Santiago. [Page consultée pour la dernière fois le 6 avril 2020] https://www.ine.cl/prensa/2020/03/19/instituto-nacional-de-estad%C3%ADsticas-adopta-medidas-de-resguardo-ante- coronavirus. 11 South Africa Statistics. 12 Bureau australien de statistique. 13 Statistics Finland. Page 2 de 7
Le coronavirus et l’éventuelle interruption des statistiques nationales Il est par ailleurs largement reconnu que la situation aura probablement des répercussions sur la qualité et l’actualité des données fournies: «les changements dans notre manière de travailler pourraient jouer sur la qualité de certaines de nos statistiques, ce qui se traduirait par une précision moindre ou par des données moins détaillées, par exemple moins ventilées localement ou régionalement. Dans certains cas, il faudra peut-être suspendre la production de certaines séries de données»14. COMMENT RÉAGISSENT LES DIFFÉRENTS SERVICES NATIONAUX DE STATISTIQUE Conscients que les statistiques officielles sont essentielles pour mesurer l’évolution de l’économie et de la société, a fortiori pendant la situation d’urgence actuelle, les services nationaux de statistique prennent des mesures pour assurer la continuité et la qualité de la production statistique. Ces mesures dépendent des modalités en place au niveau de la collecte de données ainsi que des capacités institutionnelles, financières, technologiques et numériques permettant d’innover et de s’adapter aux défis à relever en ce contexte difficile. Elles se répartissent pour l’essentiel en cinq grandes catégories, comme suit15. • Maintien des activités statistiques C’est généralement ce qui se passe dans les économies développées, particulièrement en Europe du Nord, où la majorité des activités statistiques s’appuient sur des registres. Par exemple, en Lituanie, un recensement de la population doit être réalisé le 1er janvier 2021 sur la base de registres, sans qu’aucun travail de terrain ne soit prévu16. En Bulgarie, toutes les données sur les produits agricoles transformés (par exemple, les enquêtes mensuelles sur le lait et les produits laitiers ou la viande) ont déjà été collectées par téléphone et ne seront pas touchées17. En Irlande, des enquêtes sur les entreprises seront menées dans la mesure du possible afin de fournir des statistiques sur l’évolution de la situation depuis mars 202018. Dans le cas précis des données administratives et des systèmes de communication de l’information, une note d’information statistique récente de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP)19 indique que «l’incidence de la covid-19 sur la production de données administratives devrait être relativement limitée. Toutefois, des manques d’information et des erreurs de classification ont plus de chance de survenir lorsque les services gouvernementaux et la mobilité des personnes sont tous deux restreints». En ce qui concerne les statistiques agricoles des pays en développement, en particulier dans certains sous-secteurs, comme celui du bétail (où les données sont principalement administratives), l’incidence de la covid-19 dépendra des mesures de quarantaine imposées au niveau national dans les zones rurales. • Maintien des activités statistiques, mais avec d’autres outils de collecte de données Lorsque les entretiens en tête-à-tête ou la collecte de données dans les marchés ou magasins ne sont plus possibles, ce qui est généralement le cas, les pays proposent de recourir à d’autres méthodes de collecte de données: par téléphone, par des applications en ligne ou 14 Bureau national de statistique du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. 15 Les pays sont susceptibles de combiner des mesures appartenant à l’une ou l’autre de ces catégories. 16 Division de statistique de l’ONU. 17 Échanges de la FAO avec le ministère de l’Agriculture bulgare. 18 CSO (Irlande). 19 UNESCAP Stats Brief, février 2020 (n° 23). Surveys Under Lockdown; a pandemic lesson. Page 3 de 7
Le coronavirus et l’éventuelle interruption des statistiques nationales par l’exploitation de mégadonnées (extraction de contenus de sites web ou utilisation d’imagerie satellite). La conduite d’entretiens par téléphone est la solution de remplacement la plus communément proposée pour les enquêtes sur les ménages. C’est le cas pour les enquêtes trimestrielles sur la population active en Belgique, en France et en Irlande20. En Bulgarie, la liste définitive des exploitations agricoles pour le prochain recensement agricole (septembre 2020) sera arrêtée par téléphone, courrier électronique ou courrier postal pour les 20 pour cent d’exploitations restant à inscrire21. Au Brésil, l’enquête annuelle de 2020 auprès des ménages (PNAD), utilisée principalement pour mesurer le chômage, sera achevée par téléphone22. Parmi les autres exemples, on citera l’enquête permanente sur l’emploi au Pérou, qui a été réalisée par téléphone en mars 202023; en Géorgie, il a en outre été décidé que l’enquête trimestrielle sur l’agriculture serait menée par téléphone, les enquêteurs devant être formés via Skype et des instructions écrites24. Toutefois, la France et l’Irlande soulignent d’ores-et-déjà que les enquêtes menées par téléphone pourraient réduire les possibilités de comparaison avec les périodes précédentes, faire baisser la qualité des données et avoir des effets sur l’actualité des résultats. Il conviendra d’analyser soigneusement cette question. Dans les pays en développement, divers éléments montrent que les entretiens par téléphone pourraient constituer une solution assez satisfaisante25. Cependant, d’importants obstacles sont à prendre en compte dans ces pays: i) la représentativité des résultats pourrait être biaisée, dans la mesure où les téléphones portables ne sont pas aussi répandus que dans les pays développés (en Ouganda, par exemple, environ 65 pour cent seulement de la population en est équipée); ii) les questionnaires devront être révisés, adaptés et simplifiés; et les enquêteurs devront être formés à de nouveaux outils, ce qui suppose des processus longs et lourds. En outre, la nécessité de mobiliser des ressources supplémentaires à cette fin créera des difficultés pour de nombreux pays souffrant déjà de manques de fonds. Pour ce qui est de la collecte de prix26 (indice des prix à la consommation), l’Irlande utilisera des solutions en ligne, la Belgique se servira de techniques d’extraction de contenus de sites web et la France obtiendra des données comptables auprès des magasins. D’autres techniques de remplacement proposées dans le domaine des statistiques agricoles sont liées à l’éventuel recours à des informations obtenues par télédétection: par exemple, des images satellite sont utilisées pour mesurer la production de riz au Cambodge27, ainsi que pour les enquêtes annuelles de prévision du volume des récoltes de blé et d’orge et l’enquête 2020 sur le couvert végétal et l’utilisation des terres en Bulgarie (images satellite et orthophotographies). 20 CSO (Irlande), Stabel (Belgique), INSEE (France). 21 Échanges de la FAO avec le ministère de l’Agriculture bulgare. 22 Échanges de la FAO avec l’IBGE au Brésil. 23 INEI (Pérou). 24 Échanges de la FAO avec Geostat. 25 Banque mondiale, Open Knowledge Repository [en ligne]. Washington. [Page consultée pour la dernière fois le 2 avril 2020] https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/24595. 26 CSO (Irlande), Stabel (Belgique), INSEE (France). 27 Bureau du représentant de la FAO au Cambodge. Page 4 de 7
Le coronavirus et l’éventuelle interruption des statistiques nationales • Report/suspension/reprogrammation ultérieure des activités statistiques Il s’agira probablement de principale forme d’adaptation, en particulier pour les activités statistiques de grande ampleur telles que les recensements relatifs à la population, au logement ou à l’agriculture, mais aussi pour de nombreuses enquêtes auprès des ménages ou enquêtes agricoles qui ne peuvent être faites par téléphone en raison de la longueur et de la complexité des questionnaires. Plusieurs recensements ont été repoussés à une période ultérieure. C’est le cas du recensement de la population et du logement aux Philippines28, dont les activités préparatoires (recrutement, formation des formateurs/superviseurs/enquêteurs et livraison des enquêtes papier) ont été suspendues. Pour le moment, la période de dénombrement a été reprogrammée à la mi-mai. C’est aussi le cas du premier recensement agricole en Angola, prévu cette année29, et du recensement sur l’éducation en Ouganda. De nombreux autres pays, en particulier en Afrique, sont toujours en attente des décisions gouvernementales (voir le point suivant intitulé «Aucune décision»). La situation a par ailleurs une forte incidence sur les enquêtes annuelles du secteur de l’agriculture. En effet, les enquêtes sur la production agricole doivent coïncider avec les saisons; il est donc problématique de les repousser. Plusieurs pays recevant le soutien de la FAO pour la mise en œuvre d’enquêtes agricoles annuelles intégrées se heurtent à cet obstacle. Au Sénégal, le travail de terrain (formation des enquêteurs et collecte de données) de la deuxième partie de l’enquête agricole annuelle 2019-2020 est pour le moment reporté à mai-juin. En Ouganda, la deuxième série de visites après récolte pour l’année agricole 2019 a été suspendue; les visites des exploitations agricoles «hors ménages» ont été complètement interrompues; et les travaux de terrain pour l’année agricole 2020 ont été repoussés à juillet 2020 au moins. Au Cambodge, les enquêtes agricoles annuelles devront être organisées avant août, lorsque commence la saison des pluies. En Arménie, les deux enquêtes trimestrielles d’avril et juillet seront probablement fusionnées en une seule, en juillet. Dans certains cas, il sera nécessaire de reconsidérer le degré de représentativité des résultats, de réduire l’échantillon et d’accepter à titre exceptionnel la publication de données au niveau national uniquement. Le report des enquêtes agricoles jouera aussi sur le degré de précision et il ne sera peut-être plus possible de réaliser de mesures objectives (enquêtes par prélèvement des cultures, par exemple), car les enquêteurs doivent se rendre en personne sur le terrain. Les enquêtes sur les ménages ont aussi été repoussées dans plusieurs pays. Par exemple, en Angola, c’est le cas de l’enquête sur la population active, de l’enquête en grappe à indicateur multiple et de l’enquête sur les entreprises; en Belgique, de l’enquête sur la pauvreté et l’exclusion sociale; tandis qu’au Mexique, l’enquête nationale sur les victimes d’actes criminels a été suspendue. En Irlande, l’enquête sur les budgets des ménages effectuée tous les cinq ans a été gelée car aucune donnée sur les schémas de dépense des ménages ne sera disponible pour 2020; de toute façon, les schémas de 2020 auraient été atypiques, ce qui justifie amplement la reprogrammation. 28 Division de statistique de l’ONU. 29 INE (Angola). Page 5 de 7
Le coronavirus et l’éventuelle interruption des statistiques nationales • Annulation d’activités statistiques Un très petit nombre d’activités statistiques ont été annulées début avril 2020. C’est le cas par exemple du programme irlandais pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC), qui devait être mené en avril sous la direction de l’OCDE. En raison de cette annulation, l’ensemble du calendrier de la participation de l’Irlande au volet 2021-2022 du PIAAC sera révisé. • Aucune décision encore prise De nombreux pays en développement n’ont pas encore pris de décision concernant d’éventuels plans d’urgence, en particulier en ce qui concerne les grands recensements: par exemple, le Libéria30 envisage toujours la possibilité de repousser son recensement pilote de la population, dont les travaux de préparation ont été totalement mis à l’arrêt; la Côte d’Ivoire31, qui prévoyait de lancer son cinquième recensement le 20 avril, est dans l’attente d’une décision de son Institut national de la statistique; le Burkina Faso32 attend lui aussi une décision du Gouvernement pour l’organisation de son recensement agricole au second semestre 2020. CONCLUSIONS Au cours d’une année normale, le monde a besoin de statistiques pour mesurer la progression de l’économie et de la société par rapport aux objectifs mondiaux, régionaux et nationaux. Les statistiques officielles sont considérées comme un outil essentiel à la planification, à la mise en œuvre et à l’évaluation des politiques. C’est encore plus vrai dans une situation de crise comme celle qu’a entraînée la covid-19, où les données et statistiques pourraient aider à en estimer les effets ainsi que les mesures d’atténuation. Néanmoins, la covid-19 crée des difficultés pour les systèmes nationaux de statistique qui mettent les entités chargées de mener les activités statistiques sous pression. Ces difficultés ne sont pas les mêmes partout: certains systèmes nationaux sont mieux préparés, mieux équipés et dotés de meilleures compétences leur permettant de trouver des solutions innovantes pour faire face à la pression. Les méthodes traditionnelles de collecte de données en tête-à-tête, qui prédominent dans les pays en développement, ne sont plus adaptées dans le contexte actuel et une évolution des processus et pratiques est nécessaire. Les pays doivent ainsi adopter de nouvelles méthodes de collecte des données, mais tout dépendra de leurs capacités institutionnelles, financières, technologiques et numériques. Le recours à d’autres méthodes de collecte de données, par exemple par téléphone (production participative), au moyen d’applications en ligne ou l’utilisation de mégadonnées (extraction de contenus de sites Web ou utilisation de l’imagerie par satellite) est actuellement proposé et mis en œuvre. Cependant, cette période de transition pourrait avoir des effets sur la qualité et la comparabilité des données, qu’il conviendra d’analyser avec précaution. Pour les pays qui n’ont pas encore commencé à se préparer aux effets de la covid-19, il est impératif d’élaborer rapidement des plans d’urgences pour toutes les activités statistiques. Dans ce contexte, il importe aussi d’établir des priorités et d’orienter les ressources et les innovations vers les activités les plus nécessaires en cette période. 30 Division de statistique de l’ONU. 31 Division de statistique de l’ONU. 32 Échanges de la FAO avec le Burkina Faso. Page 6 de 7
Le coronavirus et l’éventuelle interruption des statistiques nationales Si aucune mesure n’est prise en cette période difficile, reste alors la possibilité de cesser les activités, ce qui représenterait un coût énorme pour l’économie et la société et nuirait fortement au suivi des programmes internationaux, étant donné que les organisations ne pourraient compter sur les informations fournies par leur principale source de données, à savoir les statistiques officielles. Un tel scénario n’est pas acceptable et les organisations internationales doivent œuvrer ensemble pour faciliter le processus consistant à passer, au niveau des pays, de mécanismes traditionnels de collecte de données à des mécanismes plus innovants et efficaces. Pour ce faire, les organisations sont instamment invitées à transférer sans délais leur savoir-faire et à mettre au point des solutions créatives qu’elles partageront avec les pays. REMERCIEMENTS Cette note d’information a été élaborée par M. Christophe Duhamel, chef de l’équipe chargé des enquêtes, et M. José Rosero Moncayo, Directeur de la Division des statistiques de la FAO. CA8614FR/1/05.20 © FAO, 2020 Certains droits réservés. Cette œuvre est mise à FAO. 2020. Le coronavirus et l’éventuelle interruption des statistiques nationales: disposition selon les termes de la licence CC BY-NC-SA Réorganiser les systèmes nationaux de statistique dans le contexte de la covid 19. Rome. 3.0 IGO https://doi.org/10.4060/ca8614fr
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