Le marché français de la messagerie
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Le marché français de la messagerie A grands coups d’informatique et de télécommunications, à grand renfort de concentration, avec l’appui de la mécanisation et du traçage des colis, la messagerie moderne fascine. Les leaders mondiaux du colis d’UPS ou FEDEX à DPWN ou TNT font - un peu - oublier l’autre face du métier : la messagerie traditionnelle. Métier qu’ils investissent parfois au nom de l’offre globale. Parfois seulement… Le marché de la messagerie : des messageries royales aux réseaux mondiaux La messagerie est un vieux métier. On la distingue depuis bien longtemps, dans notre pays, du transport de lots et charges complètes. Historiquement la différenciation n’est pas sans intérêt. Jouissant d’un privilège par rapport au « roulage », les messageries royales de l’ancien régime ressemblaient à des monopoles de service publics protégés par la loi et une barrière stricte : le poids des envois. Les colis de moins 50 livres ne pouvaient y échapper. Cette différenciation réglementaire par le poids est aussi, bien sûr, une différenciation commerciale, doublée d’une différenciation technique : on ne transporte pas de la même manière petits colis ou valeurs et des fûts de vin ou des quintaux de blé. Pour longtemps – et Turgot y aida - la messagerie s’installera comme un transport rapide de petits colis. L’essor du chemin de fer au XIXème siècle a transformé radicalement, on s’en doute, ces métiers, dont la proximité historique et pratique avec la Poste saute aux yeux. La naissance des groupeurs Mais c’est singulièrement après la première guerre mondiale que, dans notre pays, les chargeurs utilisant la « GV » (grande vitesse) s’en remette plus volontiers à la messagerie. On parle même alors d’encombrement, les gares parisiennes devant alors affecter de nouvelles halles à ce marché. Ces activités de transport de colis doivent cependant être rapprochées de celles consistant à traiter ce qu’on appelait jadis les « envois de détail» ou partiels. Techniquement, on comprend aisément qu’il faille procéder en amont du transport – comme en matière de messagerie – à des opérations de groupage à 1
quai, opérations qui, à l’arrivée deviendront des opérations de dégroupage, et éventuellement à des services de ramasse et de distribution. Ce métier de groupeur se caractérise en fait à la fois par la faible taille unitaire des envois des clients, et par le passage à quai. Mais l’émergence de ce métier « aux côtés du rail » n’allait pas de soi chez nous. Les Spediteurs allemands ont été – un certain temps - considérés en France comme menant une activité « parasite » de groupage, tirant profit des structures tarifaires du chemin de fer. Cette analyse poussa les Compagnies françaises à protéger tarifairement leur fonds de commerce en pratiquant des tarifs de détail bas, et à utiliser les services de sous-traitants assurant la distribution des colis. C’est ce que fût le cœur de métier de nombreux grands groupeurs français comme Calberson (qui oeuvrait pour les compagnies du Nord et de l’Est), mais aussi comme Danzas – qui se concentrait essentiellement sur le groupage international ferroviaire avant la première guerre mondiale. Mais l’ambiguïté ferroviaire demeurera longtemps, le Sernam devenant même au début des années 1970 un service autonome. On sait aujourd’hui que le pari de la Sncf de maintenir une activité de messagerie en son sein sera abandonné avec la filialisation du Sernam en 2000, ce qui clôturera plus de 70 années de résistance coûteuse. De nombreuses entreprises locales, souvent rompues au transport par autocar, mêlèrent cependant trois activités. La première était celle de la messagerie consistant à faire du transport de porte à porte de colis, pouvant, dès les années 1930 fonctionner en 3x8, et assurer des dessertes « Jour A-Jour B » au sein d’un réseau régional. En lien avec cette activité émergea naturellement la mise en place de services express entre ces régionaux et la capitale et souvent quelques métropoles régionales. La troisième consistait à assurer, pour le compte des Compagnies ferroviaires et de groupeurs régionaux – mais aussi des compagnies maritimes - la distribution locale des envois de détail. C’est ainsi que se constitua par exemple le fonds de commerce d’une firme comme Bernis, aujourd’hui filiale de Geodis. Et c’était sans compter les envois « express » que les messagers locaux faisaient circuler comme bagages accompagnés. Des réseaux de correspondants complexes étaient nés, et il fallut pratiquement 25 années, après la seconde guerre mondiale, pour que se constituent de véritables réseaux nationaux. Ce fût – avec des couvertures plus ou moins denses – les réseaux de Calberson, Dubois, Mory, mais aussi Gefco – filiale de PSA -, qui se constituèrent le plus souvent par le rachat – patient – de correspondants locaux au gré des opportunités. L’essor de la route 2
L’essor de la route allait perturber cette organisation combinant le rail et la route, les groupeurs ferroviaires abandonnant progressivement la traction du rail, tandis que de purs messagers routiers se développaient. Ce développement allait être profondément marqué par la réglementation : la coordination des transports née avant-guerre et codifiée et complétée ensuite durant plus de 20 ans. Le jeu des différents règlements – limites de poids pour le groupage, limites pour l’application des tarifs routiers obligatoires, réglementation des tarifs de commissions, contingentements suivant les zones – façonna longtemps les activités. C’est ainsi qu’en France cohabitaient en fait deux métiers de base : celui de groupeur, qui relevait essentiellement de la commission de transport – l’opérateur organisant pour son client le transport d’envois de détail grâce à un réseau en propre ou de correspondants, et en ayant recours, pour le parcours principal à des « tractions » routières ou ferroviaires ou à des compagnies aériennes dans le cas rare de l’international overseas ; celui de messager routier, l’opérateur assurant lui même, ou faisant assurer par les membres de son réseau, les tractions principales. Ce modèle a pu par la suite externaliser les tractions. 3
La construction des réseaux nationaux La construction des réseaux nationaux – active en France dans les années 1960- 1980 – allait naturellement émaner de ces deux familles, les « vieux groupeurs » ayant naturellement une longueur d’avance. D’autant que certains n’hésitent pas à jouer la carte de la redondance. A la fin des années 1980 par exemple, une firme comme Calberson (aujourdhui Geodis) dispose tout à la fois de son réseau « Calberson », de messageries diversifiées (avec des filiales comme Bernis, ou encore MG transports ou Virolle), et du réseau des Express départementaux (Franchise France Express). Selon toute vraisemblance, la concentration française était alors importante sans doute en raison du jeu particulier des règlements et de la géographie française. Nous estimions en 1990 à 60 % la part de marché – hors Poste - des 10 premiers réseaux (Sernam, Calberson, France-Express, Danzas, Mory, Prost, Dubois, Ducros, Gefco et Heppner). Parmi ces 10 réseaux Calberson et France Express seront intégrés au sein de Geodis, Danzas et Ducros au sein de DHL (DPWN), Dubois est intégré au sein d’ABX (SNCB), Prost a été acheté par UPS… En Allemagne, les choses étaient singulièrement différentes ; les opérateurs demeuraient fortement régionaux à deux exceptions notoires : les réseaux en Franchise ou coopératifs, et les activités de groupage des grands spediteurs. Ce sont d’ailleurs ces groupements comme DPD (acquis depuis par la Poste Française) ou Trans-O-Flex (alors membre du groupe Haniel acquise à 24.8% par DP en 1997, le reste étant détenu actuellement par BayernFinanz Gesellschaft) qui constituaient les seuls réseaux classiques nationaux de messagerie… et on sait qu’aujourd’hui encore (voir par ailleurs) les réseaux coopératifs occupent une part significative sur le marché d’outre-Rhin. Les réseaux allemands ont sans doute été « secoués » par l’intrusion dès 1976 en Allemagne de l’intégrateur US UPS. Mais le marché allemand diffère fondamentalement du marché Français par sa géographie. La densité et la répartition des activités industrielles dans l’espace allemand structure une messagerie lourde ancré régionalement parvenant assez tôt à cohabiter avec le transport national de paquets au sein de réseaux distincts. Une telle dissociation n’est pas aussi aisée, peut-être, en France. Le marché britannique est de son côté très vite acquis au transport de colis et à l’express avec des firmes comme Lynx (actuellement indépendante, ex branche de NFC qui est devenue Exel) , Tuffnell ou encore Securicor (aujourd’hui DHL) ou Interlink (réseau de franchise). Mais la messagerie britannique – au contraire de la prestation de services logistiques – ne connaîtra guère de développement sur le continent, alors que les firmes françaises (Geodis, La Poste) ou allemandes (Dachser, DeutschePost –DPWN -) procéderont à des opérations de croissance 4
externes significatives. Les marchés Italien et espagnol, relativement moins concentrés, disposaient de leaders nationaux dans ces métiers comme Dominicheli (I, racheté par Kuhne & Nagel), Bartolini (I), Seur (E, en voie de rapprochement avec La Poste), ou encore Cuallado ou Ochoa (membre du réseau SystemPlus dont fait partie Heppner). Ces deux marchés sont cependant marqués par la multiplication des prises de contrôle des grands groupes non-nationaux, d’autant plus aisée que les leaders du marché sont de taille intermédiaire. Au total comme nous l’indiquons par ailleurs, les marchés européens de la messagerie se sont profondément concentré, et ce, sous l’égide de quelques grands groupes dominants. Comment en est-on arrivé là ? La création du marché unique, et la dérégulation globale des transports routiers en Europe, et l’évolution – on dit aujourd’hui la globalisation – de la demande des chargeurs ont joué un rôle catalyseur très fort, dont le mouvement s’est déroulé depuis 2 à 3 décennies. Mais ces mouvements ont joué un rôle direct et un rôle indirect. Le rôle direct est celui de la suppression des frontières et de la dérégulation sur les échanges et la production même des services de transport. Rappelons qu’au moment de la suppression des frontières intérieures, les entreprises de messagerie étaient très peu internationalisées, et ne concevaient pas leur développement international comme autant de de pierres apportées à la construction d’un réseau Paneuropéen. Au début des années 1990, seuls Heppner et Graveleau étaient fortement ouverts aux trafics internationaux de messagerie, et la part de l’international chez le N°1 français de l’époque, Calberson, était de l’ordre de 13 %. En dérégulant des marchés fortement encadrés et dotés de monopoles nationaux postaux et ferroviaires, le législateur européen a donné l’opportunité à des firmes majeures de définir et de mettre en œuvre des stratégies fortement novatrices. On le sait, c’est à partir de 1996, à la suite de la Poste néerlandaise, que les opérateurs Postaux européens s’engagent dans des politiques de croissance externes soutenant des stratégies fort différentes. C’est avec les paquets ferroviaires successifs que se profile en Europe continentale, une recomposition des compagnies ferroviaires. Quand les intégrateurs arrivent 5
Un autre facteur fût sans doute important. Il s’agit de l’arrivée en Europe des intégrateurs. Cette arrivée – qu’on a quelque peu confondu avec l’essor du concept d’express – a provoqué un certain émoi et quelques inquiétudes en France. L’idée qu’arrivait sur le sol national, une offre très formatée, très « packagée », élaborée par des firmes « intégrées » de très grande taille et disposant de cash- flows conséquents, pouvait en effet faire peur. En réalité les modèles étaient loin d’être comparables. Fedex, inventeur du concept de « hub and spokes » en fret express aérien en 1970, et numéro 1 dans ce domaine aux USA, a imaginé transposer ce système en Europe. Fondé sur un tri central articulé à un réseau de collecte et de livraison relié par un système aérien de nuit (le « saut de nuit »), ce système devait se développer autour d’un hub européen à Bruxelles, relié chaque jour avec les Etats-Unis. Fedex mené une politique de croissance externe pour y parvenir. Ce fut un échec, la compagnie se retirant en 1992 du marché intérieur européen, et y substituant des accords de coopération. Pour autant, Fedex reprendra plus tard son développement en Europe, et développera des agences en France (récemment à Toulouse) reliées au Hub de Roissy. Dans l’intervalle, Fedex s’appuie en France et en Belgique sur un accord courant jusqu’en 2013 avec le groupe Geopost. Au termes de cette convention : « Les clients de FedEx bénéficient des infrastructures terrestres de Chronopost International dans les zones non desservies directement par FedEx en France et en Belgique. De même, les clients de l'offre express de Chronopost International et des autres filiales européennes de GeoPost bénéficient de l'accès au réseau aérien européen et intercontinental de FedEx. » Cet échec de Fedex, et ce long détour de 20 ans.. est sans aucun doute le fruit d’une erreur d’appréciation de la nature même du marché européen, dont la géographie et la densité ne sont pas comparables à celles de l’Amérique. DHL, alors encore américaine, n’a pas fait la même erreur, en se contentant, sauf en Allemagne, de traiter les flux internationaux, comme aux USA. Cette stratégie lui a permis de devenir très vite avec Chronopost le leader sur ce créneau de l’express international en France. UPS a sans doute abordé le marché Européen avec des schémas proches de ceux que pouvait développer Fedex. Mais UPS n’a pas le même cœur de métier. Fort présent sur le marché du colis mécanisé de moins de 31,5 kg, UPS a une forte tradition de traction routière. Implanté sur le marché domestique Allemand dès 1976, la firme s’engagera dans une politique de rachats importants entre 1987 et 1992, au nombre desquels l’entreprise française Prost. UPS monta ainsi un réseau paneuropéen par le biais des marchés nationaux, ce qui passa en France, par une restructuration profonde de Prost qui n’était pas mécanisée, ni d’ailleurs 6
sur le même marché que son acquéreur. TNT, alors Australien, développa un réseau européen d’express fondé en partie sur une joint-venture avec des réseaux postaux européens, dont la Poste française, visant donc à capter l’express international. Par ailleurs l’entreprise se développa sur la marché intérieur par croissance externe, y compris en reprenant un achat antérieur de Fedex. Grande entreprise diversifiée, TNT sera rachetée par la Poste Néerlandaise après avoir réussi son européanisation, non sans quelques soubresauts. Les réseaux Français et l’évolution du marché La pression exercée par les intégrateurs, puis l’intégration de 2 d’entre-eux dans le portefeuille de firmes européennes (DPWN, TPG) restera sans doute comme l’un des éléments fondateurs du bing bang de la messagerie européenne. Pourtant, l’intérêt de construire de véritables entités européennes n’échappa pas aux réseaux traditionnels français. Un exemple, celui du groupe Sceta, alors, holding routier de la Sncf. Outre son aventure – malheureuse – en Allemagne avec Hermann Ludwig (1987-1989) - Calberson tenta de constituer par rachats(Ambrosetti, Samson, Teisa, Cavewood) et accords (avec Dachser à l’époque) un réseau de messagerie européen. Des groupes plus petits s’implantèrent à l’étranger comme Heppner ou encore Graveleau. Mais la mode était au jeu des alliances - Sernadis, Dubois, Mory s’y engagèrent - comme ce le fût également dans le domaine maritime et aérien. Mais les alliances furent fragiles, les alliés d’un jour pouvant être rachetés par un concurrent. Les stratégies de croissance externes n’apparaissaient pas beaucoup plus stables. En portant sur des entreprises souvent mineures, celles-ci ne permettaient que très rarement au groupe acheteur de franchir le pas de l’européanisation. Le monocolis ou la rupture… Le monocolis provoqua un véritable choc sur un marché triplement destabilisé par l’irruption de nouveaux acteurs, la croissance de l’express dans un marché de plus en plus segmenté, et la course à l’Europe. Fondé sur un réel processus d’industrialisation, le monocolis provoqua une réelle révolution dans le paysage de la messagerie. Fondé sur l’identité envoi-expédition, le monocolis est fondamentalement un système fondé sur la mécanisation du tri de petits colis. Ce principe, dont on voit les prémisses il y a 25 ans environ sous l’égide de Sernadis en France, puis du 7
groupe Calberson, n’a guère explosé, … jusqu’à ce que plusieurs groupes – y compris de PME - y voient l’avenir du transport de colis légers. L’exemple de DPD en Allemagne - que La Poste cherchera à contrôler relativement vite – mais aussi la création d’Extand par Calberson (revendu ensuite à la Poste anglaise), et celui du réseau Exapaq sont très significatifs. La barrière à l’entrée est percue à juste titre comme considérable, et la prime à l’ancienneté certaine. Et l’idée de fonder l’offre mono-colis sur un réseau dédié traitant le marché le plus lucratif est séduisante. La compétition est rude, et il ne reste aujourd’hui qu’un seul réseau « français » dédié : celui d’Exapaq. La compétition aujourd’hui Spécialiste du marché de la messagerie, Antoine Artous estime aujourd’hui que la différenciation des réseaux ne va plus de soi. Au contraire, rien ne justifie plus techniquement la construction de réseaux distincts fondés sur des clivages de poids. Et les messageries domestiques traitent des envois relativement lourds… Le temps serait celui de l’homogénéisation des réseaux d’une part, et de l’autre à un centrage sur un segment relativement large. En fait, seule DPWN avec sa stratégie d’offre globale, articule son offre autour de deux segments : la messagerie et l’express. Les autres ont tous une coloration dominante, TNT avec l’express, le groupe La Poste comme GLS, avec le colis rapide et express, et les messagers traditionnels dans leur cœur de métier. Il reste à savoir si l’on se dirige, dans ce marché très national de la messagerie classique, vers la cohabitation de deux grandes catégories de réseaux, comme aux USA, les uns constituant de vastes « réseaux de réseaux »régionaux, et les autres privilégiant la seule messagerie européenne… ou, parvenant à intégrer les deux approches. Bien que quelques groupes – comme DPWN – aient déjà mis un pied sur ce chemin, le jeu n’est pas fermé. Mais les opportunités pour les entreprises moyennes laissent de moins en moins de place au jeu solitaire. Patrice Salini 8
Encadré : l’évolution de l’activité française de la messagerie traditionnelle et express, nationale et internationale : les statistiques du ministère Le ministère des transports (Service Economique et Statistique) mène depuis fin 1993 en partenariat avec la Fédération des entreprises de Transport et Logistique de France (TLF) une enquête sur les activités de messagerie. Cette enquête permet de faire le point chaque trimestre sur une activité difficile à décrire avec les statistiques traditionnelles de transport exprimées en tonne—km. L’échantillon interrogé comprend environ 28 groupes. Sa représentativité, en termes de chiffre d’affaires, est de 77 % pour l’activité nationale de la messagerie traditionnelle et du même ordre, suivant les secteurs, pour l’express national et l’international intracommunautaire. Lors de chaque enquête, un indicateur d’évolution de chacune des variables mentionnées est calculé à échantillon constant des groupes participants. En outre, pour la messagerie traditionnelle nationale, un redressement est effectué sur la base du chiffre d’affaires des entreprises. Pour en savoir plus : Michel DUPEYRON Tél : 01 40 81 14 06 9
L’évolution statistique du marché Français L’enquête menée par le SES et TLF a comblé à partir de 1994 une lacune importante du système statistique. En effet, la messagerie, c’est à dire le transport de colis se prêtait mal à une analyse fondée sur des enquêtes sur l’utilisation des poids lourds, et de fait il était difficile de percevoir l’évolution conjoncturelle - pourtant sensible – de cette activité. L’enquête, en livrant des indicateurs conjoncturels portant sur le nombre d’envois, leur poids et les prix pratiqués, et reposant sur une segmentation réaliste des activités (messagerie traditionnelle, rapide, express, colis légers..), permet de mesurer certaines grandes mutations du secteur. L’évolution globale du marché : Le marché français - que l’on présente souvent comme relativement saturé - a connu une croissance globale en chiffre d’affaires de l’ordre de 30 % en 10 ans., ce qui représente en monnaie constante environ 14 % de progression. Ce chiffre est très inférieur à la croissance du PIB, ce qui rendrait compte d’un marché en voie de saturation. Mais cette croissance modérée – faiblement réactive à la croissance – s’accompagne d’un changement significatif de la structure des envois. En effet, si le nombre de colis est en régression (-5%) et le tonnage est faiblement croissant (+7 %). Le poids moyen par envoi (94 kg actuellement) est stable depuis 6 ans. La recette moyenne au colis est de 31,6 € soit 0,33€/kg La messagerie express nationale Le marché de l’express, souvent présenté comme le principal moteur de la croissance de la messagerie a progressé fortement en tonnage (+60 % environ) et en nombre d’envois (+ 30 à 40 %) de 1994 à 2001. Il connaît cependant depuis une régression sensible. Après une concurrence vive par les prix (baisse forte de la recette au kg), les recettes unitaires se sont à partir de 2000. Le poids moyen des colis est de 28,8 kg et la recette par colis de 29,33€ soit 1,02 €/kg Les colis légers 10
Cette activité qui correspond souvent au marché du monocolis n’est suivie que depuis quelques mois. Elle correspond au transport de colis d’un poids moyen de 4,8 kg, procurant une recette moyenne ds 7,28 €/colis (1,5 €/kg). Il est donc difficile de mesurer une évolution qu’on sait avoir été « agitée » avec la création, la restructuration puis la disparition de certains réseaux monocolistes. La messagerie internationale intracommunautaire La messagerie internationale a quasiment explosé depuis la création du marché unique, les opérateurs structurant progressivement un offre « Européenne » . Pour autant, tous, loin de là, n’ont pas un système intégré européen. L’activité intracommunautaire évolue cependant de manière différente à l’exportation et à l’importation. A l’exportation, l’activité progresse vite. En nombre d’envois, l’augmentation en 10 ans est de l’ordre de 80 %, et de 30 % en tonnage. Le chiffre d’affaires augmente d’environ 25 % ce qui donne une croissance en monnaie constante de l’ordre de 10 %. A l’importation, les chiffres sont beaucoup plus spectaculaires puisqu’on obtient une croissance des envois de 280 %. Cependant, tonnages (-8 %) et chiffre d’affaires (+ 30 % environ) n’ont pas le même profil, ce qui reflète une modification structurelle significative du marché. Peut-être cela reflète-t-il des paramètres organisationnels et la mutation de l’offre des opérateurs. Toujours est-il que les colis n’ont pas du tout le même profil à l’exportation et à l’importation. Ceux-ci sont légèrement plus lourds à l’export (10,6 kg contre 7,3), mais surtout ont une valeur au kg très différente : 2,79 €/kg à l’export contre 1,04 à l’import. 11
Le marché Européen : On ne dispose pas d’enquête « Européenne » sur les différents segments de marché, ni d’ailleurs sur l’ensemble du secteur de la messagerie. Selon Eurostaf le marché Allemand est le plus important d’Europe devant les marchés Français, Britannique et Italien. Pour autant cette évaluation en «nombre de colis » ne recoupe pas totalement les estimations dont nous disposons en chiffre d’affaires (voir plus bas). Elles suggèrent en effet un écart plus important entre l’Allemagne et la France qu’en chiffre d’affaires. Grands marchés de la messagerie en millions de colis/an selon Eurosatf (2001) 1 800 1 600 1 400 1 200 1 000 800 600 400 200 0 Allemagne France Royaume-Uni Italie Pays-Bas Espagne Sources : Eurostaf, Datamonitor, Euromonitor, SES, Eurostat La grande particularité du marché Européen est de ne pas être encore véritablement « européen ». En effet, peu de réseaux ont acquis une dimension permettant – à l’instar de DPWN – d’offrir une couverture globale. Encore moins ont une gestion globale, intégrée, du marché européen. Pour quelques années encore, les marchés demeurent nationaux, et il y a peu de réseaux paneuropéens intégrés. Le poids des segments de marché 12
Il n’existe pas de données statistiques permettant d’estimer directement l’importance des différents segments de marché. Diverses estimations ont été produites (OEST-Setorg {1995}, SES -Dupeyron {1999}, Artous {2004}) qui permettent de fournir des ordres de grandeur crédibles. Notons cependant que les segments de marché se recouvrent largement. Ainsi par exemple, les expressistes et les monocolistes offrent des prestations se revouvrant partiellement. Le monocolis ne recouvre pas exclusivement l’activité professionnelle dite « B to B » (bureau à bureau) mais également de la VPC en direction des particuliers, mais bien entendu pas toute la VPC ! La messagerie rapide et l’express peuvent avoir également des points de recouvrement. De même, les messagers ne font pas tous, loin de là, le même métier. Ainsi, le poids moyen en national et en international diverge singulièrement, on l’a vu. Mais des différences existent entre opérateurs. Le poids moyen en messagerie de Geodis-Calberson est de l’ordre de 80 Kg. Il est supérieur chez Mory, ABX, Graveleau, et très en dessous pour Ducros. Les écarts à l’international sont bien plus importants. Il seraient du simple au double entre Calberson et Mory et du simple au triple entre ABX et Mory. Enfin on sait qu’une petite partie de l’activité de groupage traditionnel est en concurrence avec certaines activités du lot industriel. L’illustration ci-dessous est une synthèse des différents éléments en notre possession.. mais ils sont très approximatifs. La définition reprise ici du Monocolis minore sa place globale. Marchés International Européen 13% Express 30% MessagerieTraditionnell Monocolis Rapide B to B e 6% 51% 13
Messagerie : les marchés en France, une estimation des segments… marquée par de nombreux recouvrement. En Europe, la segmentation publiée par Eurostaf en 2003 est un peu différente Monocolis 15,0 % Messagerie classique 37,5 % Messagerie express nationale 22,5 % Messagerie internationale 25,0 % laissant une place plus modeste à la messagerie classique. Source : La messagerie et le fret express en Europe, Eurostaf, Février 2003 Pour autant la hiérarchie des grands marchés est la même. Et on peut expliquer la place très importante de la messagerie traditionnelle en France par son histoire a-typique en Europe. Il faut sans doute rappeler que c’est la seule messagerie Européenne a avoir développé très tôt de véritables réseaux nationaux concurrents. Ces réseaux conservent dans de nombreux cas une clientèle « classique » trouvant dans l’offre de messagerie traditionnelle un produit de qualité. Le marché français et ses opérateurs L’évaluation précise globale du marché français de la messagerie n’est pas beaucoup plus aisée. Si le ministère publie des données de chiffre d’affaires relatives à la messagerie et au transport express, le contour de l’activité prend en compte certaines spécialités comme la messagerie sous température dirigée (TFE, Nexia), et exclut une part des activités relevant de La Poste. 14
Encadré la messagerie froid, une activité souvent négligée Cœur de métier d’une firme comme TFE, la messagerie frigorifique constitue un marché spécifique très concentré en France. Le leader, TFE mobilise un réseau de 54 plate-formes pour desservir chaque jour plus de 10000 destinataires. Rappelons ici que le groupe Stef Tfe a réalisé en 2002 un CA consolidé de 1,2 milliards d’€ dont une part essentielle relève de ce métier de la messagerie frigorifique. Un marché français de 7 à 8 milliards d’Euros Si on prend en compte ce chiffre, le marché national serait de 9,2 milliards d’€ en 2001, et atteindrait 9,4 milliards € en 2004. Mais il comprend hélas une part importante de sous-traitance.. dont une partie est interne au secteur. Divers travaux ont tenté de prendre en compte ces différents biais ; ils nous permettent d’estimer – grossièrement – le marché national à 7 à 8 milliards d’Euros. Une estimation du chiffre d’affaires des plus gros réseaux agissant sur le sol national confirme grossièrement ces ordres de grandeur. Le marché national est de toute évidence fortement concentré. Comme on l’a vu, les opérations de croissance externe menées par les groupes postaux (Allemand : DPWN, néerlandais : TPG, britannique : GLS), et ferroviaires (DB-Schenker, Sncb-ABX), et quelques groupes privés comme Dachser (Graveleau) ont construit un paysage plus équilibré face aux poids lourds nationaux que sont La Poste et le groupe Geodis. • La Poste demeure le leader sur le marché national en combinant son offre « colis » à ses activités d’expressite (Chronopost, Taxicolis et TAT express). Le groupe, a choisi de développer ses activités à l’étranger pour l’essentiel dans le domaine du colis. Elle dispose, outre de ses propres filiales sous l’égide de sa holding Geopost (DPD, Parceline, Interlink Express, Interlink Ireland… et partiellement SEUR), d’un partenariat avec le groupe Fedex. • Le groupe Geodis demeure le numéro 2 sur le marché national. Il dispose d’une gamme étendue de services allant de la messagerie classique à l’express et la course. Geodis dispose d’une implantation en propre dans plusieurs pays européens (comme en Italie avec Züst Italie (Ambrosetti et Ambrosetti Stracciari), et vient de renforcer sa position en Allemagne en portant ses parts dans le réseau Elix European Logistik GmbHIS à 34 % en 2003. • DHL (DPWN) talonne désormais le groupe Geodis sur un marché que ce dernier a longtemps dominé sans partage avec La Poste. En combinant en particulier les anciens réseaux de DHL, Danzas, Ducros, DHL dispose d’une offre large dans le domaine du Colis qu’elle combine, comme d’autres 15
opérateurs comme Geodis ou Abx au sein d’une offre qu’elle veut globale. • Les autres grands opérateurs se situent en deça de ces leaders. Pour autant TNT, et légèrement en retrait ABX, Mory, Dachser, Gefco, le Sernam, GLS, UPS, Schenker et Exapaq ont une place importante sur le marché, suivis de Heppner – qui devrait fortement se renforcer prochainement avec l’achat de XP (Filiale de caravelle et ex filiale de TPG), Hays DX, Alloin et Cat. Au total, si l’on prend comme base l’estimation - redressée -du marché par le Ministère, ces groupes représenteraient plus de 80 % du marché national, et les trois firmes dominantes largement plus de 40 % La concentration du marché : Plus significativement, l’évolution globale de la concentration du marché en quelques années est significative, avec l’apparition d’un réseau rivalisant avec les premiers, et le renforcement des groupes intermédiaires. Les restructurations viennent cependant bouleverser indirectement le paysage. Plusieurs réseaux ont changé ou sont sur le point de changer de groupe en quelques années comme XP, Hays DX , Extand. Vu dans une perspective historique de plus long terme le secteur se sera considérablement recomposé, et les alliances auront été plusieurs fois redéfinies. Finalement, il aura fallu 60 années après la guerre, pour que nos amis allemands reprennent pied sur le marché français. (rappelons que le réseau français de Schenker a été cédé à Calberson après guerre). Estimation des parts de marché 2002 Poste 22% Autres 38% Geodis 14% Mory DPWN (DHL) ABX TNT 4% 12% 4% 6% Estimation des parts de marché.. Source : A. Artous, 2003 16
Un marché concentré de par le monde : USA un grand marché de plus de 67 milliards de $ Le marché Nord Américain est organisé autour des métiers du colis et de celui du groupage traditionnel (Less than Truck Load , LTL). Conventionnellement, le LTL correspont en fait à des envois inférieurs à 10000 livres US (4500 kg environ). Cohabitent en réalité trois grandes familles de firmes : les LTL nationaux, les LTL régionaux, formant également de larges conglomérats d’entreprises régionales se dotant progressivement de structures nationales, et les grands spécialistes du colis au rang desquels figurent UPS et Fedex et DHL pour l’international (auquel il faut ajouter Airborne, récemment acquis par Deutsche Post{DPWN}). L’activité de la Poste (Us Postal) vient compléter cet ensemble, bien que traitant un nombre de colis représentant 10 % de l’activité d’UPS. Cependant, les clivages traditionnels bougent au grès des restructurations et des stratégies de consolidation de l’offre. Ainsi, Fedex s’est-il considérablement développé en quelques années sur le marché du groupage traditionnel. Ces marchés sont considérés comme très concentrés. Selon les analystes US, le niveau de concentration du groupage classique est important avec 70 % du marché contrôlés par 10 firmes, et cette concentration s’est accrue depuis le Motor Carrier Act de 1980. Deux des plus gros opérateurs du marché ont d’ailleurs fusionné récemment (Yellow and Roadway) alors que, dans le même temps, l’un des leaders nationaux disparaissait par dépôt de bilan (Consolidated Freightways). Mais de nombreux opérateurs régionaux demeurent de faible taille. Si le paysage est largement dominé par UPS (Plus de 33,5 milliards de $ de chiffre d’affaires 2003, dont 30,5 dans le domaine du colis réalisés à 83 % en transport domestique), et par Fedex, 22, 5 milliards de $ qui revendique la place de première expressite du monde , de premier groupeur US, et de second opérateur de colis aux USA, de grands groupeurs existent comme l’ensemble Yellow-Roadway (environ 5,6 milliards de $ de CA1), CNF (5,1 milliards de $ dont 2,2 milliards $ de groupages ) ou USF (2,2 milliards $, 1,8 milliards de CA en groupages). 1 Le bilan consolidé du groupe Yellow Roadway ne présente pas pour 2003 une consolidation sur l’ensemble de l’année. 17
Au total, on peut estimer que le marché du colis représente un volume d’affaires de plus de 46 milliards de $, et celui du groupage d’environ 20 à 25 milliards de $. Allemagne : un marché de l’ordre de 12 milliards d’Euros Le marché allemand a une réputation de grand marché et de marché très concentré (Eurostaf, 2003). En réalité, si l’on prend en compte les deux segments que sont le paquet (y compris Express et monocolis) et le groupage classique, le marché allemand représenterait un chiffre d’affaires de 12 milliards d’€ , soit entre 1/3 et 50 % de plus que le marché Français. Marché Allemand de la messagerie et du groupage en 2001 Deutsche Post 21% UPS 8% autres 55% DPD (La Poste) Dachser IDS (Réseau) 7% 5% 4% Source : d’après Peter Klaus, « Die TOP 100 der Logistik », 2003 Les acteurs ne sont pas ou peu sur l’ensemble des marchés. Les leaders du « paquet » (DPWN, UPS,DPD,GLS) ne sont en effet que peu présents sur le marché du groupage traditionnel à l’exception de DPWN. La Poste allemande a en effet une stratégie d’offre globale, et une position de force sur ce marché du paquet (28 %), ses suivants ayant une part de marché d’environ 12 % (UPS) et 11 % (DPD- La Poste) en 2001. Le réseau GLS vient ensuite avec environ 5% de part de marché. Sur le marché de la messagerie classique, les leaders se tiennent de beaucoup plus près. Le premier serait Dachser (avec 13 % de pm) devançant de peu IDS (12,5%)et System Alliance (10%, dont Hellmann fait partie) qui sont deux réseaux « coopératifs » et Schenker (DB, 8 %). 18
La part des réseaux dans la messagerie classique se doit d’être soulignée. Les six premiers réseaux allemands représenteraient 44% du chiffre d’affaires de la messagerie classique, et reflétant ainsi l’une des caractéristiques du marché allemand, profondément marquée par la faiblesse de ses réseaux nationaux et l’importance des réseaux régionaux. Cette place est cependant modeste sur le marché global de la messagerie et du paquet (moins de 17 %). Italie Le marché Italien se décline suivant le clivage entre les « Corrieri » et l’Express, appelé aussi « Couriers » en Italie. Les grands acteurs de ce marché sont DHL (DPWN), TNT (TPG), le groupe Geodis (avec Züst Ambrosetti), La Poste italienne, SDA Express, DGE (GLS- Poste Britannique), Bartolini, UPS, Susa, Rinaldo Rinaldi, Fedex, Send Italia, Arco Spedizioni et Artoni. Le top établi par notre confrère Tuttotrasporti en janvier 2004 permet une estimation du niveau de facturation de 2001 à partir du classement des 641 premières entreprises de transport italiennes. Selon le journal, le chiffre d’affaires des 37 entreprises concernées dans le classement était d’environ 2 milliards d’Euros. D’autres sources indiquent que le marché de l’express serait de 2,5 milliards €, et contrôlé principalement par DHL (17 % de pm), TNT (17 %), Bartolini (16 %), SDA (13 %), et DGE-GLS (9,4 %). Mais il manque peut-être l’activité de certains groupeurs traditionnels ou de certains organisateurs de transport. La concentration du secteur – et sa pénétration par les firmes étrangères en particulier par croissance externe – va bon train. Selon Cofindustria, en 10 ans, nous sommes passés de près de 70 à 32 firmes, le marché fléchissant en monnaie constante d’environ 38 %. L’express a connu pendant la même période une croissance de 67 % l’oligopole de tête devenant moins nombreux. Royaume Uni : Un marché de 7,2 milliards d’Euros Le marché britannique, considéré comme le troisième d’Europe a été probablement l’un des premiers sur le continent à être conquis par le modèle de l’Express et son formatage rigoureux. Selon Euromonitor, le marché représenterait un volume global d’affaires de 7,2 milliards d’Euros, englobant toutes les composantes de l’offre de messagerie. Concentré, le marché d’outre-manche serait dominé par la Poste Britannique et les différentes Postes européennes, au premier rang desquelles se situerait DHL 19
(avec, selon notre confrère Distribution Business un chiffre d’affaires de l’ordre de 1700 millions d’Euros). La Poste française dispose d’une bonne implantation à travers Parceline-Interlink (près de 400 millions d’€ de CA). Un tissu significatif de firmes réalisant entre 90 et 230 millions d’Euros, comme Business Depot, Initial City Link, Lynx, Tuffnell, ou encore Target. Espagne Présenté souvent comme moins mature et moins concentré, le marché espagnol comprend cependant quelques opérateurs nationaux d’importance et quelques réseaux familiaux, même s’ils tendent à perdre tous leur indépendance. Selon le classement opéré par notre confrère Transporte XXI, on note parmi les leaders de ce marché Guipuzcoana (280 millions d’Euros de CA de messagerie, appartenant à DHL-DPWN), TDN (116 millions €), Ochoa (85 millions €) Il faut y ajouter naturellement par ailleurs Seur (455 millions €) qui est associée au groupe Geopost (La Poste) l’entreprise Azkar (280 millions €, dont 80 % pour la messagerie), TNT Express, Geodis Teisa (104 millions €), et Mercurio (petits colis). et sur un registre différent Gefco et CAT. Signalons aussi le cas particulier de Logista,filiale d’Altadis qui commence à peser sur le marché de la messagerie. P.S. 20
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