LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L'EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014
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–LES MARCHÉS
RÉGIONAUX
DE L’EMPLOI
2014-47
N°
CADRE EN 2013
LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE
JUIN 2014
– Caractéristiques du marché
de l’emploi cadre en régions.
– Prévisions et perspectives
ET 2014–
pour 2014
Dernier volet des publications de l’enquête
annuelle de conjoncture menée par l’Apec
auprès des entreprises.– LES ÉTUDES
DE L’EMPLOI CADRE
DE L’APEC–
Observatoire du marché de l’emploi cadre, l’Apec analyse et anticipe les
évolutions dans un programme annuel d’études et de veille : grandes © Apec, 2014
enquêtes annuelles (recrutements, salaires, métiers et mobilité
Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour
professionnelle des cadres, insertion professionnelle des jeunes
l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901 et publié
diplômés…) et études spécifiques sur des thématiques clés auprès des sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective,
jeunes diplômés, des cadres et des entreprises. l’Apec en a la qualité d’auteur.
L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les
Le département études et recherche de l’Apec et sa quarantaine de partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres,
collaborateurs animent cet observatoire. CFE-CGC, FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT).
Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que
ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est
strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article
L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle).
Toutes les études de l’Apec sont disponibles gratuitement
sur le site www.cadres.apec.fr > rubrique Observatoire de l’emploi.2 Principaux enseignements
3 Méthodologie
1
–
LES TENDANCES DE L’EMPLOI CADRE EN RÉGIONS
–
6 L’emploi cadre et l’emploi salarié sont très concentrés dans 3 régions
8 L’Île-de-France affiche le plus fort taux d’encadrement
9 Dans toutes les régions, l’emploi cadre a progressé plus rapidement que
l’emploi salarié entre 2003 et 2013
10 Aquitaine et Midi-Pyrénées sont les régions les plus dynamiques
en termes de croissance de l’emploi cadre
–
–SOMMAIRE–
2 LE DYNAMISME DES MARCHÉS DE L’EMPLOI CADRE
RÉGIONAUX EN 2013
–
14 Les marchés de l’emploi cadre ont été relativement fluides et dynamiques
en 2013 en Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Rhône-Alpes
18 La contribution des régions à la création de nouveaux postes cadres
n’est pas toujours proportionnelle à leur poids dans l’effectif cadre
3
–
LE MARCHÉ DE L’EMPLOI CADRE EN RÉGION EN 2014
–
20 Dans 1 région sur 2 les recrutements de cadres prévus seraient en hausse
en 2014
22 Les recrutements de cadres prévus en région pour 2014 sont marqués par
l’empreinte sectorielle des territoires
26 Les opportunités pour les cadres de la fonction commerciale sont
présentes sur tout le territoire
28 Toutes les régions présentent des opportunités d’emploi pour les
débutants et les cadres les plus expérimentés
4
–
LA PRUDENCE PRÉDOMINE POUR 2014
–
32 Les perspectives d’emploi salariés… la structure sectorielle en toile de fond
34 L’emploi cadre : des perspectives mieux orientées pour 2014
5
–
ANNEXES
–
APEC – LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014 1–PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS–
L’emploi cadre tout comme l’emploi salarié est Auvergne, Centre, Champagne-Ardenne, Franche-
concentré dans 3 régions : Île-de-France, Provence- Comté, Haute-Normandie, Picardie et en région Poi-
Alpes-Côte d’Azur, Corse et Rhône-Alpes. Le taux tou-Charentes, l’industrie représenterait en 2014 au
d’encadrement a progressé dans toutes les régions moins 30 % des embauches de cadres. Enfin, le com-
entre 2003 et 2013. Si dans certaines régions l’em- merce pourrait représenter près d’un quart des em-
ploi salarié a diminué entre 2003 et 2013, l’emploi bauches de cadres dans le Nord-Pas-de-Calais.
cadre s’est, lui, accru sur tous les territoires. Avec des Les opportunités pour les cadres de la fonction com-
périodes de croissance plus ou moins rapide : entre merciale seraient réparties quasiment sur tout le
2003 et 2007, l’emploi cadre s’est révélé dynamique territoire, tandis que les embauches de cadres infor-
avec un rythme de croissance annuel moyen proche maticiens se concentreraient principalement en
de 2 % dans la majorité des régions. Le déclenche- Île-de-France et Midi-Pyrénées. Les cadres d’études-
ment de la crise en 2008 a mis un coup de frein à R&D seraient davantage recherchés dans les régions
cette progression dans quasiment toutes les régions. où les entreprises d’industries de pointe sont bien
Seules, l’Aquitaine et l’Auvergne ont conservé des implantées, comme en Île-de-France, Midi-Pyrénées,
rythmes de croissance annuels moyens proches de 2 Rhône-Alpes mais également en Bretagne, Limousin
% entre 2008 et 2013. et Picardie.
En 2013, la plupart des marchés régionaux d’emploi Interrogées fin 2013, les entreprises faisaient état
cadre se sont révélés prudents, ralentis ou affaiblis. d’une grande prudence pour 2014 : 3 sur 4 envisa-
Seuls, ceux des régions Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de- geaient une stabilité de leur effectif salarié au cours
Calais, Picardie et Rhône-Alpes peuvent être consi- des douze prochains mois. C’est dans le quart Sud-
dérés comme dynamiques relativement aux autres Ouest et le Nord qu’elles prévoyaient plus souvent
régions. d’augmenter leur effectif salarié que de de le réduire.
En revanche, en Bourgogne, Haute-Normandie et en
Pour 2014, 11 régions sur 21 devraient enregistrer Languedoc-Roussillon les entreprises envisageaient
une hausse du nombre de recrutements cadres. Pour plus fréquemment de réduire leur effectif salarié que
celles-ci, il s’agira vraisemblablement plutôt d’un rat- de l’accroître.
trapage des embauches que d’une réelle reprise. Pour La prudence est traditionnellement plus marquée
les autres, la baisse des recrutements enregistrée en pour les effectifs cadres : plus de 8 entreprises sur 10
2013 pourrait se poursuivre en 2014. Les marchés du envisagent de maintenir stable leur effectif cadre au
recrutement cadre en régions sont fortement mar- cours des douze prochains mois. Néanmoins, dans la
qués par leur orientation sectorielle : en Île-de-France quasi-totalité des régions, les projets de croissance de
et PACAC plus de 3 embauches prévues sur 4 seraient l’effectif cadre l’emportent sur ceux de réduction. •
réalisées par des entreprises des services. En
2 APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014–MÉTHODOLOGIE–
Cette étude repose sur l’enquête annuelle de conjonc- Définitions :
ture sur l’emploi des cadres dans les entreprises du
secteur privé (cotisant à Pôle emploi pour leurs sala- Le taux d’encadrement représente la part de cadres
riés), en France métropolitaine. Le champ de l’en- dans l’effectif salarié. Cet indicateur évolue peu
quête concerne les cadres pour lesquelles les entre- d’une année sur l’autre. Analyser son évolution a du
prises cotisent à l’Agirc au titre des articles 4 et 4bis. sens sur une longue période. Cela permet alors
L’enquête est menée auprès d’un échantillon perma- d’avoir un éclairage sur les évolutions structurelles
nent de 11 000 entreprises représentatif de la répar- d’un marché.
tition par région, par taille et secteur d’activité des Le taux de recrutement exprime le ratio nombre de
salariés du secteur privé, soit près de 23 000 établis- recrutements en année n / effectif cadre en année n-1.
sements représentant 1 120 000 salariés dont Le taux de sortie exprime le ratio nombre de sorties
192 000 cadres. Les entreprises interrogées comptent en année n / effectif cadre en année n-1.
au moins 1 salarié. Le taux de mobilité interentreprises exprime la
Dans les entreprises, les personnes interrogées sont moyenne des taux de recrutement de cadres ayant
directeur(ice) ou responsable des ressources hu- au moins 1 an d’expérience.
maines (DRH /RRH), ou responsable du personnel. Il permet de mesurer l’intensité des changements
Dans les plus petites structures, c’est le(a) gérant(e) d’entreprise sur un marché, que les personnes concer-
ou le(a) directeur(ice) général (e) qui est interrogé(e). nées passent ou non par une période de chômage.
On peut parler aussi de mesure de l’intensité de la
L’interrogation téléphonique a été confiée à GN Re- mobilité externe.
search France et s’est déroulée du 17 octobre au L’évolution du taux de mobilité interentreprises d’une
13 décembre 2013. année sur l’autre est un indicateur de l’évolution de
Le questionnaire a permis de recueillir le nombre de la mobilité externe des cadres dans un secteur. Une
recrutements de cadres réalisés par les entreprises du évolution à la hausse est signe d’une mobilité plus
1er janvier au 31 décembre 2013, le nombre de promo- forte qui peut être favorisée par une conjoncture plus
tions internes de salariés au statut de cadre et le favorable.
nombre de sorties de cadre (par démission, licencie- Sur une année, la comparaison des taux de mobilité
ment, départ à la retraite…) sur la même période. Sont interentreprises dans plusieurs secteurs permet de
également recueillies les prévisions de recrutements de faire ressortir les différences entre secteurs quant à
cadres, de promotions internes de salariés au statut de la mobilité externe de leurs cadres et donc, en creux,
cadre et de départs à la retraite pour 2014. l’état de leur marché.
Les recrutements considérés concernent les CDI et Le taux de croissance annuel moyen de la popu-
CDD d’un an et plus. Ils sont déclinés en 6 niveaux lation cadre représente le rythme moyen d’évolution
d’expérience et en 9 fonctions. de la population cadre sur une durée déterminée. •
APEC – LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014 34 APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014
–LES TENDANCES
DE L’EMPLOI
CADRE
EN RÉGIONS–
–1–
6
8
9
10
L’emploi cadre et l’emploi salarié sont très concentrés dans 3 régions
L’Île-de-France affiche le plus fort taux d’encadrement
Dans toutes les régions, l’emploi cadre a progressé plus rapidement que
l’emploi salarié entre 2003 et 2013
Aquitaine et Midi-Pyrénées sont les régions les plus dynamiques
en termes de croissance de l’emploi cadre
APEC – LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014 5–1– TENDANCES DE L’EMPLOI CADRE EN RÉGIONS
–L’EMPLOI CADRE ET L’EMPLOI SALARIÉ SONT TRÈS
CONCENTRÉS DANS 3 RÉGIONS–
La répartition des effectifs cadres par région est très L’Île-de-France, de par sa position de région capitale,
proche de celle constatée pour les salariés, excepté conjugue tous ces éléments et concentre 24 % de
pour la région Île-de-France (cartes 1 et 2). salariés et 36 % de cadres. Le territoire francilien joue
Plus de la moitié des cadres en poste dans le secteur un rôle moteur dans l’économie française, non seule-
privé et plus de quatre salariés sur dix se polarisent ment par sa contribution à la richesse nationale mais
dans les trois grandes régions : Île-de-France, Pro- aussi par son importance stratégique liée à la pré-
vence-Alpes-Côte d’Azur et Corse (PACAC) et Rhône- sence de grands centres de décisions économiques1.
Alpes. La concentration des entreprises dans les C’est en Île-de-France que les grandes entreprises
grandes métropoles régionales explique la surrepré- pèsent le plus dans l’emploi et Paris est la zone d’em-
sentation des salariés et cadres dans ces régions. Par ploi2 qui, en France, concentre le plus de cadres.
ailleurs, la densité et la diversité des entreprises sont
des éléments déterminants dans l’attractivité régio- Après l’Île-de-France, Rhône-Alpes est la deuxième
nale, notamment pour les cadres, que ce soit en région concentrant le plus de cadres et de salariés.
termes d’opportunités de mobilité professionnelle, Son poids dans les effectifs cadres et salariés comp-
d’évolution de carrière ou de rémunération. tablisés en France y est similaire (11 %). Cette région
– Carte 1 –
Répartition des effectifs cadres par région en 2013
NORD-PAS-DE-CALAIS
PICARDIE
HAUTE-
NORMANDIE
BASSE-
NORMANDIE
ÎLE-DE-FRANCE LORRAINE
CHAMPAGNE- ALSACE
ARDENNE
BRETAGNE
PAYS DE LA
LOIRE CENTRE FRANCHE-
BOURGOGNE COMTÉ
de 1 % à 2 % POITOU-
CHARENTES
de 3 % à 4 % LIMOUSIN
AUVERGNE RHÔNE-ALPES
5%
7%
11 % AQUITAINE
1 Attractivité, compétence et emploi
cadre en Île-de-France, Apec, coll. 36 % LANGUEDOC- PROVENCE-
MIDI- ALPES-
PYRÉNÉES ROUSSILLON
Les études de l’emploi cadre, CÔTE D'AZUR
n°2013-54, septembre 2013.
2 Pour l’Insee, une zone d’emploi
constitue un espace géographique
Source : Apec, 2014
à l’intérieur duquel la plupart des
actifs résident et travaillent, et CORSE
dans lequel les entreprises peuvent
trouver l’essentiel de la main
d’œuvre nécessaire pour occuper
les emplois offerts. 36 % des cadres travaillent en Île-de-France.
6 APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014présente un profil industriel d’activités à forte valeur pour près de 60 % à la valeur ajoutée de la région4.
ajoutée (biotechnologies, composants électroniques…)
relativement équilibré avec son secteur tertiaire. La Derrière ce trio de tête, les régions Nord-Pas-de-Calais
vitalité économique rhônalpine se matérialise égale- et Pays de la Loire se démarquent également pour
ment par la présence sur le territoire de 15 pôles de représenter 5 % de l’effectif cadre, soit entre 130 000
compétitivité dont 5 à vocation mondiale3. et 150 000 cadres en 2013, et 6 % de l’effectif salarié.
Enfin, la région PACAC est la troisième région d’em- Sur le reste du territoire, les effectifs cadres et salariés
ploi. Elle pèse autant dans l’emploi cadre (7 %) que se répartissent de manière plus homogène et simi-
dans l’emploi salarié (8 %). Elle présente des activi- laire. Ainsi, aucune région ne concentre plus de 5%
tés variées et à forte valeur ajoutée qui reposent sur de l’effectif national. Pour nombre d’entre elles (Au-
un tissu industriel centré autour d’activités de vergne, Basse-Normandie, Bourgogne, Champagne-
pointe (aéronautique, composants électroniques, Ardenne, Franche-Comté, Limousin, Picardie, Poitou-
pharmacie…). La région est aussi marquée par la Charentes), leur poids dans la population cadre et
prédominance du secteur tertiaire qui contribue salariée n’excède guère 1 ou 2 %. •
– Carte 2 –
Répartition des effectifs salariés par région en 2010
NORD-PAS-DE-CALAIS
PICARDIE
HAUTE-
NORMANDIE
BASSE-
NORMANDIE
ÎLE-DE-FRANCE LORRAINE
CHAMPAGNE- ALSACE
ARDENNE
BRETAGNE
PAYS DE LA
LOIRE CENTRE FRANCHE-
BOURGOGNE COMTÉ
de 1% à 2% POITOU-
CHARENTES
LIMOUSIN
de 3% à 4%
AUVERGNE RHÔNE-ALPES
de 5% à 6%
8%
Source : Unédic, 2011 (dernières données disponibles)
11% AQUITAINE
LANGUEDOC- PROVENCE-
24% MIDI- ALPES-
PYRÉNÉES ROUSSILLON
CÔTE D'AZUR
3 Attractivité, compétence et emploi
CORSE cadre en Rhône-Alpes, Apec, coll.
Les études de l’emploi cadre,
n°2013-52, septembre 2013.
4 Insee, comptes régionaux des
11 % des salariés travaillent en Rhône-Alpes. ménages, données 2012 provisoires.
APEC – LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014 7–1– TENDANCES DE L’EMPLOI CADRE EN RÉGIONS
–L’ÎLE-DE-FRANCE AFFICHE LE PLUS FORT TAUX
D’ENCADREMENT–
Le taux d’encadrement varie sensiblement selon les le haut : hors Île-de-France, le taux d’encadrement
régions (carte 3). Si l’on considère région par région national s’élève à seulement 16 %.
l’importance de l’emploi cadre dans l’emploi total, L’Île-de-France bénéficie d’une importante concentra-
l’économie francilienne affiche un taux d’encadre- tion de centres R&D, d’activités de services à fort taux
ment (26 %) très largement supérieur à la moyenne d’encadrement (ingénierie, activités informatiques,
nationale (18 %). La région tire d’ailleurs ce taux vers études techniques, conseil…) et de nombreux sièges
sociaux et centres de décisions à très forts contin-
gents de cadres.
– Carte 3 – La région Midi-Pyrénées, 6è région en termes d’effec-
Taux d’encadrement par région en 2013 tif cadre, présente le deuxième taux d’encadrement
le plus élevé (19 %). Ceci s’explique par le dévelop-
pement d’activités tertiaires et le poids considérable
16 % dans l’emploi des filières aéronautique et spatiale,
génératrices d’activités de services à forte valeur
ajoutée (R&D, ingénierie, informatique…) et em-
15 % 16 %
ployeuses de cadres.
13 % 15 %
26 % 15 % Les régions PACAC et Rhône-Alpes affichent un taux
16 %
14 % d’encadrement identique à la moyenne nationale
(18 %). L’économie rhônalpine est en effet caractéri-
14 % 16 % sée par un socle industriel solide et diversifié et une
14 %
14 % offre de services étoffée. PACAC, se distingue par la
présence importante d’activités économiques embau-
chant de nombreux cadres (services aux entreprises,
14 % R&D, industries ou technologies de pointe…).
13 %
13 %
18 %
Les bassins d’emploi industriel traditionnel (Cham-
pagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine, Picardie)
16 % ou ceux centrés sur une économie à dominante rési-
dentielle5 (Languedoc-Roussillon, Poitou-Charentes)
19 %
affichent des taux d’encadrement moins élevés que
15 %
18 % la moyenne nationale. Enfin, dans certaines régions,
la part des cadres dans la population salariée est la
plus faible : Auvergne, Basse-Normandie et Limousin
So urce : Apec, 2014
Taux le plus élevé (13 %).•
Taux supérieur ou égal à la moyenne nationale
Taux inférieur à la moyenne nationale
Taux très inférieur à la moyenne nationale 5 La sphère de l’économie résidentielle contient principalement les services aux
particuliers, la construction, la santé, l’action sociale, le commerce de détail,
France entière hors Île-de-France = 16 % les activités financières et le transport de voyageurs. Pour ces activités
France entière = 18 % de proximité, la localisation de l’emploi dépend des besoins de la population
résidente ou de passage (touristes, déplacements professionnels journaliers).
La sphère résidentielle repose sur les dépenses des personnes résidentes ;
Fin 2013, en Poitou-Charentes, on compte 14 cadres pour 100 salariés. elle capte également les revenus des personnes de passage (touristes,
migrations alternantes). Source : Insee Aquitaine, « Economie résidentielle ou
productive : le choix des territoires », mars 2008, n°175.
8 APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014–DANS TOUTES LES RÉGIONS, L’EMPLOI CADRE
A PROGRESSÉ PLUS RAPIDEMENT QUE L’EMPLOI
SALARIÉ ENTRE 2003 ET 2013–
Au global, toutes les régions ont vu leur taux d’enca- – Carte 4 –
drement augmenter entre 2003 et 2013 (carte 4). Évolution du taux d’encadrement par région entre 2003 et 2013
Cependant, parmi l’ensemble des régions deux cas
de figure se présentent :
NORD-PAS-DE-CALAIS
Les régions dans lesquelles le nombre de sala-
riés a diminué tandis qu’en parallèle le nombre
de cadres a augmenté. Mécaniquement, ces ré- HAUTE-
PICARDIE
NORMANDIE
gions ont vu leur taux d’encadrement progresser de BASSE-
NORMANDIE
1 à 3 points entre 2003 et 2013. C’est le cas des ré- ÎLE-DE-FRANCE LORRAINE
CHAMPAGNE- ALSACE
gions Alsace, Auvergne, Basse-Normandie, BRETAGNE
ARDENNE
Bourgogne, Centre, Haute-Normandie, Limousin,
Picardie, Nord-Pas-de-Calais. Se trouvent aussi dans PAYS DE LA
LOIRE CENTRE FRANCHE-
cette catégorie, les régions de tradition industrielle BOURGOGNE COMTÉ
ancienne comme la Champagne-Ardenne, la Franche-
Comté et la Lorraine, dans lesquelles les effectifs
salariés de l’industrie ont été fortement réduits au POITOU-
CHARENTES
cours de cette période. LIMOUSIN
AUVERGNE RHÔNE-ALPES
Deuxième cas de figure, les régions où l’effec-
tif salarié et l’effectif cadre ont augmenté
AQUITAINE
entre 2003 et 2013 : Aquitaine, Bretagne, Île-de-
LANGUEDOC- PROVENCE-
France, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, PACAC, MIDI-
PYRENÉES ROUSSILLON ALPES-
CÔTE D'AZUR
Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes.
Parmi ces régions certaines ont vu leur effectif cadre
croître depuis 2003 sans interruption. C’est le cas des
régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, PACAC, Pays de la CORSE
Source : Apec, 2014
+ 3 points
Loire et Rhône-Alpes. En effet, leur tissu économique + 2 points
plus varié et leurs industries à forte valeur ajoutée
+ 1 point
leur ont permis de mieux résister que d’autres à la
France entière : +1 point
crise économique entamée en 2008. Pour les autres France hors Île-de-France : +2 points
régions, l’effectif cadre a baissé entre 2008 et 2009
suite au déclenchement de la crise économique avant
En Picardie, le taux d’encadrement a progressé de 3 points entre 2003 et 2013.
de renouer avec une croissance de leur effectif cadre,
continue entre 2010 et 2013. Le taux d’encadrement en 2003 pour la Basse-Normandie et la Haute-Normandie a été estimé à partir des
données disponibles pour la Normandie, les deux régions étant regroupées jusqu’en 2003.
Au final, si toutes les régions ont connu une hausse
du taux d’encadrement entre 2003 et 2013, cela
s’explique avant tout par la progression de l’emploi
cadre. •
APEC – LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014 9–1– TENDANCES DE L’EMPLOI CADRE EN RÉGIONS
–AQUITAINE ET MIDI-PYRÉNÉES SONT LES RÉGIONS
LES PLUS DYNAMIQUES EN TERMES DE CROISSANCE
DE L’EMPLOI CADRE–
Le taux de croissance annuel moyen permet de cal- Néanmoins, certaines régions se sont révélées plus
culer le rythme moyen d’évolution de la population dynamiques que d’autres. C’est le cas notamment de
cadre sur une durée déterminée. La période 2003- l’Aquitaine et de Midi-Pyrénées, qui ont connu une
2013 a été appréhendée en deux temps : 2003-2007 évolution supérieure à la moyenne nationale au cours
et 2008-2013, compte tenu du déclenchement de la de ces deux périodes.
crise économique en 2008 et de l’impact important Le dynamisme en Midi-Pyrénées est principalement
sur le marché de l’emploi cadre. lié à la présence d’entreprises de la construction
Entre 2008 et 2013, la population cadre a crû en aéronautique et spatiale, secteur qui a connu au
moyenne tous les ans de 0,9 %, soit une croissance cours des années 2000 une croissance très impor-
deux fois moindre que celle observée entre 2003 et tante de son effectif cadre6. Celui d’Aquitaine est
2007 (cartes 5 et 6). Quasiment toutes les régions plutôt lié à la diversité de son économie (services,
ont été concernées par ce ralentissement de la crois- industrie de pointe…) et à sa proximité avec la ré-
sance de l’emploi cadre. gion Midi-Pyrénées.
– Carte 5–
Taux de croissance annuel moyen de l’effectif cadre entre 2003 et 2007
+1,7 %
+1,7 % +1,0 %
+1,8 % +1,1 %
+1,9 % +1,4 %
+1,1 %
+1,8 %
+2,1 % +1,4 %
+1,2 %
+1,2 %
Taux de croissance supérieur à la moyenne nationale
+1,7 %
Taux de croissance autour de la moyenne nationale
+1,0 %
+0,8 %
+1,8 %
Taux de croissance inférieur à la moyenne nationale
Taux de croissance très inférieur à la moyenne nationale
+2,2 %
France entière : +1,8 %
France entière hors Île-de-France : +1,7 % +2,4 %
+2,0 %
+1,7 %
Source : Apec, 2014
6 Industrie : facteurs d’évolution et
perspectives du marché de l’emploi
Entre 2003 et 2007, la région Franche-Comté a vu son effectif cadre progresser en moyenne
cadre, Apec, coll. Les études de
de 1,2 % par an.
l’emploi cadre, n° 2014-13,
mars 2014. L’effectif cadre des régions Basse-Normandie et Haute-Normandie de 2003 a été estimé à partir de celui de la Normandie.
10 APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014Quant aux régions locomotives de l’emploi cadre Quelques régions à faible effectif cadre ou à faible
(Île-de-France, PACAC et Rhône-Alpes), la croissance taux d’encadrement ont vu également leur popula-
de l’emploi cadre (en moyenne annuelle) est restée tion cadre croître : Auvergne, Champagne-Ardenne,
très proche de celle observée à l’échelle nationale. Franche-Comté, Languedoc-Roussillon et Pays de la
Néanmoins, l’Île-de-France a moins bien résisté à la Loire. Dans ces régions, l’emploi cadre a progressé,
conjoncture peu favorable observée au cours de la en moyenne annuelle, deux fois plus vite au cours de
période 2008-2013 : l’emploi cadre y a crû en 2003-2007 par rapport à 2008-2013. Seule excep-
moyenne tous les ans moins fortement que sur l’en- tion, l’Auvergne a enregistré une croissance de l’em-
semble du territoire. Par ailleurs, cette croissance, ploi cadre deux fois plus élevée sur la période 2008-
inférieure à la moyenne nationale, est une consé- 2013 que sur 2003-2007 (+1,9 % en moyenne tous
quence de la mauvaise conjoncture subie par les les ans contre +0,8 %). •
grandes entreprises d’informatique et de conseil mais
aussi les banques et assurances de la région.
– Carte 6–
Taux de croissance annuel moyen de l’effectif cadre entre 2008 et 2013
+1,4 %
+0,7 %
+0,8 %
+0,9 %
+0,7 % +0,5 % +0,6 %
+0,7 %
+1,0 %
+1,1 % +1,1 %
+0,5 %
+0,8 %
Taux de croissance supérieur à la moyenne nationale +1,1 %
+1,1 %
Taux de croissance autour de la moyenne nationale
+1,9 % +0,9 %
Taux de croissance inférieur à la moyenne nationale
Taux de croissance très inférieur à la moyenne nationale
France entière : +0,9 % +1,9 %
France entière hors Île-de-France : +1 %
+1,4 %
+0,5 %
+1,1 %
Source : Apec, 2014
Entre 2008 et 2013, la région Auvergne a vu son effectif cadre progresser en moyenne de
1,9 % par an.
APEC – LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014 1112 APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014
–LE DYNAMISME
DES MARCHÉS DE
L’EMPLOI CADRE
RÉGIONAUX EN
2013–
–2– 14
18
Les marchés de l’emploi cadre sont relativement fluides et dynamiques
en 2013 en Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Rhône-Alpes
La contribution des régions à la création de nouveaux postes cadres
n’est pas toujours proportionnelle à leur poids dans l’effectif cadre
APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014 13–2– LE DYNAMISME DES MARCHÉS DE L’EMPLOI CADRE RÉGIONAUX EN 2013
–LES MARCHÉS DE L’EMPLOI CADRE ONT ÉTÉ RELATIVEMENT
FLUIDES ET DYNAMIQUES EN 2013 EN MIDI-PYRÉNÉES,
NORD-PAS-DE-CALAIS, PICARDIE ET RHÔNE-ALPES–
– Encadré1 – de 2,8 % en Franche-Comté et 3,1 % en Limousin
contre 3,6 % au niveau national hors Île-de-France.
Comparer les marchés régionaux d’emploi cadre s’avère délicat compte
tenu de leurs tailles très hétérogènes. De plus, la comparaison des mar- Des marchés affaiblis
chés régionaux aux données nationales est déformée par le poids de
l’Île-de-France, dont la taille du marché écrase les tendances. Afin de En 2013, les taux de recrutement et de sortie en Aqui-
s’abstraire de l’effet « taille », il convient d’analyser les marchés au travers taine, Basse-Normandie, Bretagne, Champagne-Ar-
des taux de recrutement7 et de sortie8 qui sont des bons indicateurs du denne et PACAC ont été inférieurs à la moyenne
dynamisme de l’emploi cadre : ils prennent en compte simultanément la nationale hors Île-de-France.
fluidité du marché de l’emploi cadre et l’intensité des recrutements et des Autre signe d’un marché fragile, les taux de mobilité
sorties. En outre, afin d’isoler l’effet de l’Île-de-France, les données natio- interentreprises des cadres enregistrés en Basse-Nor-
nales de référence sont calculées hors Île-de-France. Il s’agit d’une photo- mandie et en Champagne-Ardenne ont été parmi les
graphie des marchés régionaux en 2013. plus faibles en France, autour de 3 %.
Des marchés prudents
Avec un taux de recrutement égal à 4,5 % et un taux
de sortie de 5,6 %, le marché de l’emploi cadre au Avec des taux de recrutement et de sortie autour de
niveau national hors Île-de-France a été peu dyna- la moyenne nationale hors Île-de-France, les marchés
mique en 2013, en comparaison des années précé- régionaux d’Alsace, de Bourgogne, du Centre, de
dentes, à l’exception de 2009 lors de laquelle le Haute-Normandie, de Lorraine et des Pays de la Loire
nombre de recrutements de cadres s’était effondré sont qualifiés de prudents.
comme jamais observé (figure 1). À titre de compa- Si en 2013 les entreprises ont fait preuve d’une
raison, en 2007 (meilleure dernière année), le taux grande réserve dans leurs recrutements, les cadres se
de recrutement (hors Île-de-France) était de 6,4 % et sont, de leur côté, montrés frileux à changer d’entre-
le taux de sortie (hors Île-de-France) de 6 %. prise, plus particulièrement en Alsace, Pays de la
Loire et Lorraine. Dans ces régions, le taux de mobi-
Des marchés au ralenti lité interentreprises est de 3 % environ, soit un niveau
inférieur à la moyenne nationale hors Île-de-France
La Franche-Comté et le Limousin sont les régions qui (3,6 %).
affichent en 2013 les taux de recrutement et de sortie
les plus faibles, signe d’un marché de l’emploi cadre Des marchés dynamiques…relativement
7 Nombre de recrutements en année peu dynamique au regard des autres régions. Les aux autres régions
n / effectif cadre en année n-1
8 Nombre de sorties (démissions,
marchés de l’emploi cadre dans ces régions sont en
licenciements, départs à la effet restreints et très concentrés sur certains sec- Dans les régions Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais et
retraite) en année n / effectif
cadre en année n-1
teurs, les exposant davantage aux aléas de la Picardie et Rhône-Alpes, les taux de recrutement et
9 Taux de mobilité interentreprises : conjoncture. En 2013, elle a été peu favorable en de sortie ont été supérieurs à la moyenne nationale
moyenne des taux de recrutement
de cadres ayant au moins 1 an
France se traduisant, en particulier dans ces régions, hors Île-de-France en 2013. Ces marchés régionaux
d’expérience. Il permet de mesurer par de faibles besoins dans les entreprises et une ont donc été les plus dynamiques et les mouvements
l’intensité des changements
d’entreprise sur un marché, que les
faible mobilité des cadres, ce qui a contribué au ra- y ont été plus fluides qu’ailleurs.
personnes concernées passent ou lentissement de ces marchés. Les taux de mobilité En outre, le taux de mobilité interentreprises des
non par une période de chômage.
On peut parler aussi de mesure
interentreprises des cadres dans ces deux régions ont, cadres dans ces quatre régions a été supérieur à la
de l’intensité de la mobilité externe. en effet, été parmi les plus faibles en 2013 : seulement moyenne nationale hors Île-de-France (3,6 %).
14 APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014– Figure1 –
Cartographie des marchés régionaux d’emploi cadre en 2013
7,0 %
Poitou-Charentes Île-de-
France
Marchés
instables Languedoc-Roussillon
e
6,5 % iqu Taux de recrutement
nam = 7,6 %
s dy Taux de sortie
= 8,6%
Nord-Pas de Calais Trè
Marchés
Picardie dynamiques
6,0 %
Marchés Lorraine
prudents Haute-Normandie Rhône-Alpes
Ensemble hors
Taux de sortie
Pays de la Loire île de France Midi-Pyrénées
5,5 % Bourgogne
Centre Auvergne
Alsace
Basse-Normandie
Provence-Alpes-Côte
5,0 % Champagne-Ardenne
Bretagne d'Azur et Corse
Aquitaine Marchés
affaiblis
4,5 %
Franche-Comté
u ue Marchés
Pe miq Limousin au ralenti
na
4,0 % dy
3,0 % 3,5 % 4,0 % 4,5 % 5,0 % 5,5 % 6,0 % 6,5
Taux de recrutement
Des marchés instables aussi la seule région ayant enregistré un nombre de
recrutements supérieur aux sorties. Par ailleurs, elle
En 2013, le marché de l’emploi cadre peut être qua- s’est distinguée par un taux de mobilité interentre-
lifié d’instable pour Languedoc-Roussillon et Poitou- prises des cadres très élevé (4,4 %) juste derrière l’Île-
Charentes. Dans ces deux régions, le taux de recrute- de-France (5,7 %). Exceptionnellement en 2013, le
ment a été proche de la moyenne nationale hors marché de l’emploi cadre auvergnat a donc été par-
Île-de-France, tandis que le taux de sortie a été le plus ticulièrement dynamique et fluide comparativement
élevé toutes régions confondues. C’est d’ailleurs dans aux autres régions, principalement sous l’effet des
ces régions que des pertes d’emploi cadres ont été besoins de renouvellement des entreprises.
enregistrées en 2013. Par ailleurs, le taux de mobilité
interentreprises des cadres dans ces régions a été Un marché dynamique en Île-de-France tiré
proche ou supérieur à la moyenne nationale hors Île- par les services
de-France (3,5 % en Languedoc-Roussillon et 4 % en
Poitou-Charentes). Ces marchés déséquilibrés ont été La situation de l’Île-de-France en 2013 n’est pas seule-
surtout peu favorables aux jeunes diplômés. ment liée à des aspects conjoncturels. La surreprésen-
tation et la concentration de l’emploi cadre que l’on y
Auvergne : un marché particulièrement observe fait d’elle une région structurellement à part.
dynamique et fluide En 2013, elle a affiché les taux de recrutement (7,6 %),
de sortie (8,6 %) et de mobilité interentreprises des
En 2013, le taux de recrutement enregistré en Au- cadres (5,7 %) les plus élevés toutes régions confon-
vergne (6,1 %) a été le plus élevé après l’Île-de-France, dues. Ce dynamisme est lié à sa structure sectorielle,
tandis que le taux de sortie (5,5 %) s’est situé autour marquée par la très forte prégnance des services dans
de la moyenne nationale hors Île-de-France. C’est l’économie et l’emploi (encadré 2). •
APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014 15–2– LE DYNAMISME DES MARCHÉS DE L’EMPLOI CADRE RÉGIONAUX EN 2013
– Encadré2 –
–L’ÎLE-DE-FRANCE, UN DYNAMISME LIÉ À SA STRUCTURE SECTORIELLE ?–
Une analyse via la méthode shift-share permet teurs en Île-de-France par rapport au poids des
d’identifier si le dynamisme de l’Île-de-France est lié différents secteurs de la France entière.
à la spécificité sectorielle de la région ou à d’autres
facteurs externes (par exemple le dynamisme et les - L’effet spécifique : il mesure l’écart entre les volumes
performances des entreprises de la région, l’effica- de recrutements de cadres réellement enregistrés en
cité des politiques publiques en matière d’emploi…). Île-de-France et les recrutements attendus si la région
Plus précisément, cette analyse consiste à calculer avait connu la même évolution par secteur que la
des effets d’environnement, de structure et spéci- France. Il fait abstraction des effets de structure, et
fique à partir des résultats de deux années, 2008 est en quelque sorte directement imputable au dyna-
et 2013. misme spécifiquement régional (dynamisme entrepre-
neurial, efficacité des politiques publiques en matière
Note méthodologique d’emploi, etc.). L’effet spécifique ne peut être néan-
moins analysé plus finement.
La méthode shift-share permet d’étudier les disparités
de la croissance de l’emploi entre les régions. Cette - La somme des écarts de ces effets par rapport au
analyse met en évidence trois effets qui composent volume réellement observé représente l’évolution de
l’évolution d’une variable (ici les recrutements de l’emploi dans la région étudiée.
cadres) d’une région (Île-de-France) par rapport à un Entre 2008 et 2013, dans un contexte économique
ensemble de référence (la France) : peu favorable, l’Île-de-France a enregistré une baisse
de 16 000 recrutements de cadres, soit -17% contre
- L’effet d’environnement : il estime l’évolution des -18 % en moyenne sur la France entière (tableau 1).
recrutements de cadres qu’aurait enregistré l’Île-de- Aussi, en 2013, 78 000 recrutements de cadres ont
France, si la région avait eu la même structure secto- été effectués par des entreprises franciliennes, soit
rielle et le dynamisme que la France entière (taux 48 % du total des recrutements enregistrés en
d’évolution des recrutements par secteur d’activité). France.
- L’effet de structure : il mesure l’écart lié à la sous- Ce recul aurait-il été plus marqué si la région présen-
représentation ou à la surreprésentation des sec- tait les mêmes caractéristiques que les autres ?
–Tableau 1–
Évolution des recrutements de cadres entre 2008 et 2013 en Île-de-France et en France
Île-de-France France
2008 2013 Evolution Evolution 2008 2013 Evolution Evolution
observée observée observée en observée
en volume en % volume en %
Industrie 7 500 4 700 -2 800 -37 % 33 500 24 300 -9 200 -27 %
Construction 2 800 3 100 300 11 % 11 800 10 100 -1 700 -14 %
Commerce 8 500 8 600 100 1% 20 900 19 700 -1 200 -6 %
Source : Apec, 2014
Services 75 200 61 600 -13 600 -18 % 133 300 109 300 -24 000 -18 %
Ensemble 94 000 78 000 -16 000 -17 % 199 500 163 400 -36 100 -18 %
16 APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014–Tableau 2–
Évolution des recrutements de cadres entre 2008 et 2013 en Île-de-France selon les effets de l’analyse shift-share
Hypothèse de volumes de recrutements de cadres
selon les effets de l’analyse shift-share
Volumes de Effet Effet Effet
recrutements de d’environnement structurel spécifique
cadres observés
en 2013
Industrie 4 700 15 000 5 400 -2 100
Construction 3 100 3 200 2 400 2 000
Commerce 8 600 10 600 8 000 5 900
Source : Apec, 2014
Services 61 600 47 800 61 700 89 100
Ensemble IDF 78 000 76 600 77 500 94 900
- Effet spécifique : Si la région disposait des mêmes Selon cet effet, les recrutements auraient été trois fois
facteurs endogènes que la France (dynamisme entre- plus nombreux dans l’industrie alors qu’ils auraient
preneurial, efficacité des politiques publiques en été moindres dans les services. Ainsi, la structure éco-
matière d’emploi, etc.), les recrutements de cadres se nomique et le dynamisme de l’Île-de-France favorisent
seraient élevés en 2013 à près de 95 000, soit 17 les services, secteur surreprésenté dans l’économie et
000 recrutements de plus par rapport au volume l’emploi francilien, au détriment de tous les secteurs
réellement observé (tableau 2). Le marché de l’em- d’activité. En outre, l’Île-de-France présente une struc-
ploi cadre francilien pourrait ainsi être encore plus ture économique et un dynamisme plus favorables
favorable et dynamique. aux recrutements de cadres par rapport à l’ensemble
des régions.
- Effet structurel : si l’Île-de-France avait eu la
même structure sectorielle que la France, la région Pour conclure, le dynamisme de l’Île-de-France sur le
aurait comptabilisé seulement 77 500 recrutements marché de l’emploi cadre est lié à sa structure secto-
de cadres en 2013, soit 500 recrutements en moins rielle, très marquée par la prégnance des services sur
par rapport à ce qui est réellement observé (78 000). le marché de l’emploi cadre. La surreprésentation de
La région est donc légèrement favorisée par sa struc- certaines activités des services dans la région (activi-
ture économique qui contribue de manière positive à tés informatiques-télécommunications, banque, com-
l’évolution des recrutements de cadres entre 2008 et munications-médias, ingénierie-R&D) a un effet en-
2013, sur une période de conjoncture pourtant peu traînant et positif sur le marché de l’emploi cadre.
favorable. C’est en effet grâce à sa structure sectorielle que
l’Île-de-France a enregistré un moindre recul des em-
- Effet d’environnement : si la région avait la bauches entre 2008 et 2013, période de conjoncture
même structure économique et le même dynamisme peu favorable. Néanmoins, le marché de l’emploi
que la France, les recrutements de cadres se seraient cadre francilien pourrait être encore plus dynamique
élevés à 76 600, soit 1 400 embauches de moins par par le biais d’autres facteurs endogènes (dynamisme
rapport au volume réellement enregistré (78 000) . entrepreneurial, action des pouvoirs publics).
APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014 17–2– LE DYNAMISME DES MARCHÉS DE L’EMPLOI CADRE RÉGIONAUX EN 2013
–LA CONTRIBUTION DES RÉGIONS À LA CRÉATION
DE NOUVEAUX POSTES CADRES N’EST PAS TOUJOURS
PROPORTIONNELLE À LEUR POIDS DANS L’EFFECTIF
CADRE–
La contribution de chaque région dans le total du Au-delà de ces régions où l’emploi cadre est très
nombre de nouveaux postes cadres (carte 7) est à concentré, c’est en Aquitaine, Auvergne, Bretagne et
mettre en perspective avec leur poids dans l’effectif Midi-Pyrénées que les contributions à la création de
cadre national. nouveaux postes cadre en France en 2013 ont été
Ainsi, assez logiquement, les trois régions (Île-de- notables : deux fois plus importantes que leur poids
France, PACAC et Rhône-Alpes) dans lesquelles se dans l’effectif cadre.
concentre l’emploi cadre sont également celles qui
ont le plus contribué à la création de nouveaux À l’inverse dans les régions Alsace, Nord-Pas-de-Calais
postes cadres. Pour les deux premières, cette contri- et Pays de la Loire, les contributions respectives à la
bution a été équivalente à leur poids dans l’effectif création de nouveaux postes cadres ont été moindres
cadre. En revanche, en région PACAC, sa contribution par rapport à leur poids, non négligeable, dans l’ef-
a été deux fois plus importante (16 %) que son poids fectif cadre (entre 3 % et 5 %). •
dans la population cadre (7 %).
– Carte 7–
Contribution de chaque région au total de la création de nouveaux postes cadres en 2013
2%
Les régions les plus contributrices à la création d'emploi cadre
Les régions contributrices à la création d'emploi 2%
2%
Les régions peu contributrices à la création d'emploi cadre
Faible création de nouveaux postes cadre ou pertes d'emplois cadre 37 %
1%
6%
2%
1%
1%
Les régions les plus contributrices
à la création d'emploi cadre 2%
Les régions contributrices 6% 10 %
à la création d'emploi
Les régions peu contributrices
à la création d'emploi cadre
10 %
Faible création de nouveaux postes
cadre ou pertes d'emplois cadre 11 %
16 %
Source : Apec, 2014
La contribution de la région Centre à la création de nouveaux postes cadres en France a été
de 2 % en 2013.
18 APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014–LE MARCHÉ DE
L’EMPLOI CADRE EN
RÉGION EN 2014–
.
–3– 20
22
26
Dans 1 région sur 2, les recrutements de cadres prévus seraient en hausse
en 2014
Les recrutements de cadres prévus en région pour 2014 sont marqués par
l’empreinte sectorielle des territoires
Les opportunités pour les cadres de la fonction commerciale sont
présentes sur tout le territoire
28 Toutes les régions présentent des opportunités d’emploi pour les
débutants et les cadres les plus expérimentés
APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014 19–3– LE MARCHÉ DE L’EMPLOI CADRE EN RÉGION EN 2014
–DANS 1 RÉGION SUR 2, LES RECRUTEMENTS DE CADRES
PRÉVUS SERAIENT EN HAUSSE EN 2014–
– Carte 8–
Prévisions de recrutements de cadres par région pour 2014 et leur évolution par rapport à 2013
90
76
28 29
10 60
16
20
300 30
80 16 31 3 290
41 10
50
20 50 12
57 42 20
40
22
10
26
e
uss
Ha 720
2 250
800
Stabilité 15
Ba
iss
e
20
51 30
00
6 540
000
10
Source : Apec, 2014
Les entreprises d’Auvergne envisagent des recrutements
de cadres pour 2014 stables autour de 2 250 embauches.
Pour 2014, les entreprises du secteur privé prévoient Plus en détail, différents cas de figure apparaissent :
entre 202 500 et 213 700 postes cadres à pourvoir
soit par recrutements soit par promotions internes de - les régions dans lesquelles la tendance pour
salariés au statut de cadre. Après une année 2013 2014 est à la hausse pour les recrutements et
de baisse des embauches dans quasiment toutes les les promotions internes de salariés au statut
régions, le marché de l’emploi cadre résisterait en de cadre. C’est le cas des régions Bourgogne, Centre,
2014. Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire et Poitou-Cha-
Sur l’ensemble du territoire, 11 régions sur 21 de- rentes. Dans ces régions, cela fait suite à une forte
vraient enregistrer une hausse des recrutements de baisse de ces mouvements entre 2012 et 2013. Par
cadre et 7 sur 21 une progression de leurs promo- ailleurs, les niveaux enregistrés en 2013 étaient par-
tions internes de salariés au statut de cadre (cartes ticulièrement faibles comparés aux années précé-
8 et 9). dentes. Il s’agirait ainsi en 2014 plutôt d’un rattra-
20 APEC –LES MARCHÉS RÉGIONAUX DE L’EMPLOI CADRE EN 2013 ET 2014Vous pouvez aussi lire
