L'entreprise à mission fait-elle rêver les entrepreneurs ?
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L’entreprise à mission fait-elle rêver les entrepreneurs ? R É S U LTAT S D E L A P R E M I È R E E N Q U Ê T E N AT I O N A L E D É D I É E EN PARTENARIAT AVEC AVEC LE SOUTIEN DE
Les entreprises à mission : une rivière souterraine ? Quelle est la place et le rôle des entreprises au faveur d’une mission librement choisie, inscrite dans XXI e siècle ? Cette question reflète une interrogation l’objet social de l’entreprise. Elle ne renonce ni au et une attente profondes. Tout en étant reconnue, au capitalisme ni à la lucrativité, mais invente de nou- fil de nombreuses études et enquêtes, comme un velles formes de gouvernance pour mettre l’entreprise formidable levier de transformation de la société, au service de l’intérêt collectif 3. Des États-Unis aux l’entreprise est touchée par une grave crise de pays européens, certains pays sont même allés plus légitimité, alimentée par une forme de défiance et loin en créant des formes juridiques dédiées pour de désillusion. ces acteurs hybrides. Pourtant, partout dans le monde des entrepreneurs Nous nous réjouissons que nos travaux aient pu ali- inventent d’autres façons, plus inclusives et plus contri- menter la réflexion politique et contribuer au débat de butives, d’entreprendre pour le bien commun, loin de la la loi PACTE. Car chacun aujourd’hui s’exprime sur caricature de prédation attachée à l’entreprise. « les entreprises à mission », y allant de sa définition et de sa perception. Mais qu’en est-il des entrepreneurs « L’ENTREPRISE À MISSION FORMALISE Le Président de la République s’est exprimé récem- eux-mêmes : l’entreprise à mission les fait-elle rêver ? DANS SES STATUTS UN OBJET SOCIAL ment sur ce sujet, affirmant que « l’entreprise ne peut pas être simplement le rassemblement des Pour les interroger, Prophil a pris l’initiative de cette ÉLARGI À DES SUJETS SOCIÉTAUX actionnaires » et souhaitant « réformer profondé- première étude nationale ambitieuse, menée avec ment la philosophie de l’entreprise » 1. Tel est ainsi ViaVoice et le Centre Society and Organizations ET OPPOSABLE SELON l’objectif du Plan d’Action pour la Croissance et la d’HEC Paris auxquels nos partenaires, Sycomore AM, DES RÈGLES DÉFINIES EN INTERNE. » Transformation de l’Entreprise (PACTE) porté par KPMG, MAIF et Gide Loyette Nouel, se sont associés. Bruno le Maire et dont l’acronyme témoigne de la Qu’ils en soient profondément remerciés. Elle com- volonté de renouer des liens de confiance. A travers porte deux volets : une enquête qualitative auprès les multiples consultations menées, le débat a pris de 650 entreprises, et un approfondissement quali- dans notre pays une ampleur et une tonalité iné- tatif auprès de 20 entrepreneurs et dirigeants, dites en se focalisant sur la mission de l’entreprise, représentatifs du spectre économique français. sa « raison d’être ». Nous remercions ViaVoice et HEC pour leur implica- tion méthodologique et scientifique, ainsi que tous Nous n’imaginions pas, en publiant il y a plus d’un an les entrepreneurs interrogés pour l’intérêt et la la première étude internationale comparée 2 sur les confiance dont ils nous témoignent. nouveaux statuts juridiques d’« entreprises à mission » que cette expression, dont nous avons favorisé Aujourd’hui, grâce à cette première étude nationale, l’émergence, dans la continuité des innovations nous pouvons affirmer que l’entreprise à mission est, d’Outre-Atlantique et des travaux académiques de pour beaucoup d’entrepreneurs français, une pers- notre partenaire, l’École des Mines, serait ainsi reprise pective désirable et exigeante. Ils l’appellent de leurs et s’imposerait dans le débat public. vœux et aspirent à une reconnaissance juridique. De quoi s’agit-il ? L’entreprise à mission est un enga- Geneviève Ferone Creuzet et Virginie Seghers, gement volontaire des dirigeants et actionnaires en Co-fondatrices de Prophil 1. Le 15 octobre dernier, lors d’une interview télévisée. – 2. « Les entreprises à mission : panorama international des statuts hybrides au service du bien commun », Prophil, en partenariat avec la Caisse des Dépôts, KMPG et Sycomore AM, et en collaboration avec la Chaire de l’École des Mines « Théorie de l’entreprise. Modèles de gouvernance et création collective ». – 3. « L‘entreprise, objet d’intérêt collectif » : rapport de Jean-Dominique Sénard et Nicole Notat, mars 2018. 1
« Sycomore AM est une société de gestion entrepreneuriale la parole spécialisée dans l’investissement sur les entreprises cotées. L’obsession de l’investisseur de long terme que nous sommes est à nos partenaires d’identifier le ou les facteurs qui contribuent au succès d’une entreprise et surtout à la pérennité de ce succès. Notre expérience nous a prouvé qu’une mission formalisée constitue un avantage © DR compétitif majeur, source de performance économique et sociétale. Le sondage coordonné par Prophil nous permettra de mieux connaître les « KPMG a décidé de soutenir Prophil attentes des entrepreneurs et dirigeants d’entreprises sur le sujet, et d’être l’année dernière, pour appréhender, acteur du mouvement de (re)définition de la raison d’être de l’entreprise. » au moyen d’un panorama international, les évolutions du rôle Christine Kolb, Associée, Sycomore AM de l’entreprise au service du bien commun : “l’entreprise à mission”. © DR Compte tenu de l’actualité importante liée « Nous devons changer de paradigme au sujet de l’utilité sociale des entreprises, soutenir en matière de responsabilité sociétale à nouveau cette année cette enquête nationale des entreprises : le sujet n’est plus faisait pour KPMG tout son sens. de faire du profit pour pouvoir réinvestir La valeur ajoutée de cette étude permettra une dans des actions à impact positif, compréhension encore plus fine des enjeux, pratiques et mais bien de concevoir de nouveaux besoins des entreprises dans un contexte sociétal en modèles d’affaires qui conjuguent « L’émergence forte évolution. Fort de ce partenariat qui vient compléter performance économique et prise en de l’entreprise son expertise sur ces thématiques, KPMG propose ainsi compte du bien commun. Pour favoriser à mission ouvre le meilleur accompagnement aux acteurs économiques, l’émergence de ces nouveaux modèles, un nouveau © DR quels qu’ils soient – entreprises commerciales, la MAIF a la conviction que le débat domaine où le droit entrepreneurs sociaux, associations, fondations, Scops. » sur le rôle de l’entreprise est a un rôle central à jouer fondamental et que la création d’un dans le développement des Bernard Bazillon, Associé, KPMG organisations, la prise en compte statut d’entreprise à mission pourrait donner une bannière commune à des facteurs sociaux et une avant-garde d’entreprises plus environnementaux et, d’une inclusives, performantes et durables. façon plus générale, dans C’est le souhait de nombreux chefs leur implication sociétale. Cette « Le centre Society & Organizations (SnO) d’HEC Paris d’entreprises attentifs à ces enjeux, étude, dont nous sommes ravis s’est engagé dans cette étude conjointement avec Prophil comme le démontre le cabinet Prophil d’être les partenaires, montre © Gaelle Magder car nous reconnaissons le besoin d’avoir des données avec cette étude qui apporte de manière très encourageante quantitatives et qualitatives pour en savoir plus sur ces un éclairage essentiel au débat. » que les acteurs économiques © DR entreprises françaises qui cherchent explicitement à avoir sont nombreux à compter un impact significatif sur la société, afin d’examiner la meilleure Pascal Demurger, sur l’évolution du droit façon de les soutenir et les accompagner dans leur mission et mutation. Directeur général, des sociétés pour affirmer Cette étude nous aide à évaluer le volume et les caractéristiques des entreprises MAIF leur choix d’un capitalisme dites à mission en France. Elle vise également à fournir des informations responsable. supplémentaires qui peuvent aider les décideurs politiques à l’aune du débat En tant que cabinet d’avocats de la réforme du Code civil sur la redéfinition du statut juridique des engagé, nous entendons entreprises. » participer pleinement à cette évolution. » Rodolphe Durand, Professeur, HEC Didier Martin, Associé, GIDE LOYRETTE NOUEL 2 3
MÉTHODOLOGIE 1 2 V O L E T Q U A N T I TAT I F L E S P R I N C I PA U X E N S E I G N E M E N T S > E ntretiens réalisés par téléphone, auprès D E L’ E N Q U Ê T E d’un échantillon de 623 dirigeants d’entreprises, représentatif des entreprises de 10 salariés et plus en L’entreprise L’ E N T R E P R I S E À M I S S I O N : L’ E N T R E P R I S E À M I S S I O N UN CONCEPT QUI RÉSONNE INVENTE DE NOUVEAUX France métropolitaine. > R eprésentativité selon la méthode des à mission AUPRÈS DE NOMBREUX TERRITOIRES D E C R É AT I O N quotas appliquée aux critères suivants : taille d’entreprise (nombre de salariés) séduit les ENTREPRENEURS D E VA L E U R et secteur d’activité. entrepreneurs L’appellation d’entreprise à mission est depuis Les dirigeants reconnaissent l’attractivité du mo- quelques années un objet de recherche passionnant dèle de l’entreprise à mission : en matière d’in- TAILLE DE L’ENTREPRISE NOMBRE DE DIRIGEANTS français ! pour la sphère académique, mais elle n’est apparue novation (69%), de notoriété (83%), de marque 10 à 19 salariés 233 que récemment dans le débat public. Cependant, employeur (73%) et de capacité à répondre aux 20 à 49 salariés 159 les entreprises à mission ont déjà émergé en France. attentes de la société (69%). En plaçant la cohé- 50 à 99 salariés 97 La définition du rôle et des finalités de l’entreprise En effet, 15% des dirigeants français interrogés rence, la sincérité et la transparence au cœur de 100 à 249 salariés 77 Plus de 250 salariés 57 alimente depuis des décennies le débat entre éco- dans notre enquête déclarent remplir l’ensemble son processus de création collective, l’entreprise à SECTEUR D’ACTIVITÉ nomistes, politiques et représentants de la société des critères de l’entreprise à mission, à savoir : mission dépasse ainsi l’approche discrétionnaire 204 (dont 60 dans civile. Cette interrogation prend une acuité particu- des politiques RSE. Ce modèle d’engagement collectif Industrie / Construction la construction) lière aujourd’hui au regard des crises contemporaines Services 228 1. L’ENGAGEMENT DE L’ACTIONNAIRE/ permet de répondre efficacement, et sans opportu- qui traversent la société : l’urgence climatique et nisme, aux attentes des consommateurs, de plus en 191 (dont 48 en DIRIGEANTS À PRODUIRE UN IMPACT SOCIÉTAL Commerce hébergement / environnementale, l’accroissement des fractures plus sensibles à l’intégrité des produits et services, restauration) sociales et communautaires, la défiance grandissante 2. L A FORMALISATION D’UNE MISSION et des salariés, en quête de sens dans leur parcours RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE S P É C I F I Q U E , P R O P R E À L’ E N T R E P R I S E vis-à-vis du système démocratique et politique,… professionnel. Île-de-France 127 Centre Val de Loire 23 Les transformations rapides du monde et les enjeux 3. L A COHÉRENCE DU MODÈLE ÉCONOMIQUE Bourgogne Franche-Comté 26 complexes du développement durable conduisent ET DE GOUVERNANCE AVEC LA MISSION Pour une grande majorité des entrepreneurs interro- Normandie 26 l’ensemble des acteurs, publics et privés, lucratifs gés, la notion même de « consommateur » semble Nord Pas de Calais - Picardie 44 et non-lucratifs, à revoir leur périmètre de respon- 4. U N ENGAGEMENT À PARTAGER Alsace-Champagne- datée. Il s’agit en effet d’une question de survie pour 65 sabilité. ÉQUITABLEMENT LA VALEUR CRÉÉE Ardenne-Lorraine l’entreprise que de réussir à s’adresser aux diffé- Pays de la Loire 41 5. L’ÉVALUATION DE LA MISSION / rentes facettes d’un même individu : consommateur, Bretagne 39 Ainsi, certaines entreprises ont fait librement le DE SON IMPACT SOCIÉTAL mais aussi influenceur (via les blogs et les réseaux Aquitaine Limousin 66 choix d’une mission au service du bien commun, sociaux), militant de la vie politique ou associative, Poitou-Charentes Languedoc Roussillon prenant leur part (rien que leur part, mais toute leur acteur de la vie locale, salarié, parent, épargnant,… 52 Midi-Pyrénées part), à la transformation du monde. Cette mission Ce poids des entreprises à mission dans le paysage Auvergne Rhône-Alpes 79 ne s’inscrit pas en mode mineur, comme pourrait l’être Provence Alpes Cote d’Azur 35 économique français pourrait atteindre 25% à Les entrepreneurs à mission l’ont bien compris : la une politique philanthropique ou de responsabilité moyen terme. Ces chiffres traduisent une véritable réalisation d’une mission implique un élargis- sociale : elle est au cœur du système de création de prise de conscience des dirigeants et la volonté sement du périmètre de leurs actions au-delà du V O L E T Q U A L I TAT I F valeur de l’entreprise. Cet engagement fondateur est de contribuer positivement aux enjeux de la société. seul champ économique. L’engagement au service Un vingtaine d’entretiens anonymes avec structurant : il permet ainsi d’aligner la gouvernance, des dirigeants d’entreprises françaises, d’une mission enrichit et multiplie souvent les inter- selon la répartition suivante : le modèle économique, et le management de l’entre- Le modèle de l’entreprise à mission devrait dès faces de l’entreprise avec ses parties prenantes prise avec les obligations liées à la mission. lors faire rapidement des émules : pour 48% des (plaidoyer, actions de sensibilisation, création de TRÈS PETITES ENTREPRISES 6% dirigeants interrogés, il existe un potentiel important communautés,…). Mais il implique de renoncer à ET MICROENTREPRISES (TPE / MIC) Qui sont les entrepreneurs à mission ? Comment de développement des entreprises à mission en France. des vecteurs de croissance à court terme, poten- PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME) 41% ENTREPRISES DE TAILLE INTERMÉDIAIRE (ETI) 18% se caractérisent-ils, quelles sont leur vision et Un résultat explicite, traduisant la force d’inspiration tiellement destructeurs de valeur sur le long terme. GRANDES ENTREPRISES (GE) 35% leurs attentes, notamment vis-à-vis des pouvoirs des entreprises à mission pionnières et embléma- Cette exigence « native », intrinsèque, est un gage de Dont : publics ? tiques dans le monde et en France (Patagonia, Danone, crédibilité du concept même d’entreprise à mission. ENTREPRISES FAMILIALES 29% Laureate Education, La Camif, Nutriset,…). ... SUITE PAGE 8 ENTREPRISES COTÉES EN BOURSE 24% 4 5
Une montée lesenentreprises puissance à mission font rêver les entrepreneurs des entreprises à mission partout dans le monde « L ’ E S S E N T I E L P O U R P O U V O I R S E D I R E ENTREPRISE À MISSION, C’EST D ’ AV O I R U N E N G A G E M E N T Q U I E S T O P P O S A B L E J U R I D I Q U E M E N T, 48% 15% « LES INDIVIDUS CROIENT DAVANTAGE 3 9 PA R L E S PA R T I E S P R E N A N T E S N O TA M M E N T. » PAYS ONT CRÉÉ UNU PSTATUT F O N D AT E U R D ’ U N E S TA R T- ÉTUDIENT ACTUELLEMENT DES DIRIGEANTS AUX ENTREPRISES POUR RÉGLER DÉDIÉ AUX CONSIDÈRENT UNE PROPOSITION QU’IL EXISTE DES DIRIGEANTS INTERROGÉS DÉCLARENT ENTREPRISES DEUNLOIPOTENTIEL (Australie, IMPORTANT REMPLIR L’ENSEMBLE DES 5 CRITÈRES LES PROBLÈMES DU MONDE. « I L FA U T C H A N G E R L E R E G A R D À MISSION Argentine,DE Chili,DÉVELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE À MISSION ELLES SONT AUSSI SPUISSANTESU R L’ E N T R E P R I S E : O N 25% (USA dont Hawaii, Colombie, Canada, DES ENTREPRISES À MISSION DES DIRIGEANTS Porto Rico, Italie) Brésil, Pérou, N E P E U T PA S C O N S I D É R E R Royaume-Uni, France) EN FRANCE QUE LES ÉTATS, ELLES L E S A C T IONT REMPLIRAIENT CES CRITÈRES QUE TOUS ONNAIRES À MOYEN-TERME SONT MALHONNÊTES. » AUJOURD’HUI LA CAPACITÉ D’AGIR, D I R I G E A N T, P M E F R A N Ç A I S E ET ELLES DOIVENT AGIR. » P LUS DE 2000 MEMBRE COMEX, GROUPE INDUSTRIEL FRANÇAIS, COTÉ EN BOURSE CRITÈRE 3 BENEFIT CORPORATIONS LA COHÈRENCE DU MODÈLE CRITÈRE 4 AUX USA ÉCONOMIQUE et de gouvernance UN ENGAGEMENT À PARTAGER 7 AVEC LA MISSION ENTREPRISES FRANÇAISES ÉQUITABLEMENT LA VALEUR CRÉÉE PLUS DE EXPÉRIMENTENT LA SOCIÉTÉ 1000 L’entreprise met son modèle économique et sa gouvernance L’entreprise répartit équitablement ses bénéfices (partage de À OBJET au service SOCIALcontribuant d’une mission ÉTENDU au bien commun. la valeur ajoutée), selon des règles connues de tous, (SOSE), PROPOSÉE PAR L E S M I N E S PA R I S T E C H équitables, et proportionnelles à la réussite de l’entreprise. PUBLIC BENEFIT « LE MARCHÉ A TOUJOURS ÉTÉ 140 CORPORATIONS ENREGISTRÉES AU DELAWARE DEPUIS 2013 CRITÈRE 2 UNE MANIFESTATION CRITÈRE 5 DE LA SOCIÉTÉ, LA FORMALISATION L’ÉVALUATION DE LA MISSION / SOCIETÀ BENEFIT D’UNE MISSION SPECIFIQUE EN ITALIE ET DONC DE SON SI IMPACT LA SOCIÉTÉ sociétalBOUGE L’entreprise a inscrit dans ses statuts, L’entreprise réalise un suivi et une évaluation de sa mission contribuant au ou tout autre document formel, sa volonté d’agir LES ENTREPRISES bien commun selon des critèresDOIVENT BOUGER co-construits et transparents. au service d’une mission contribuant au bien commun. EN MÊME TEMPS, SINON ELLES * critères définis au regard des statuts existants dans d’autres pays SERONT VITE DÉPASSÉES, ET FINIRONT L’ENTREPRISE À MISSION, UNE PAR DISPARAÎTRE. » PRÊT POUR CRITÈRE 1 AVENTURE EXIGEANTE : L’ENGAGEMENT À LES 5ADMINISTRATEUR CRITÈRES * D’UN GROUPE INTERNATIONAL 33%1 ENTREPRISE PRODUIRE UN LE DÉCOLLAGE ? À MISSION COTÉE IMPACT SOCIÉTAL EN BOURSE Les dirigeants et les actionnaires (LAUREATE EDUCATION) s’engagent à avoir une contribution « N O U S AV O N S FA I T U N E C O N S U LTAT I O N DES DIRIGEANTS DÉCLARENT positive à la société (sur le plan INTERNE SUR LA POSSIBILITÉ D’ÊTRE UNE AVOIR INSCRIT DANS LEURS social/environnemental). STATUTS, OU TOUT AUTRE SOCIÉTÉ HYBRIDE, 97% DES DOCUMENT FORMEL, LEUR C O L L A B O R AT E U R S Y S O N T FAV O R A B L E S . » VOLONTÉ D’AGIR AU SERVICE MEMBRE COMEX, ETI FRANÇAISE D’UNE MISSION SOCIÉTALE CONTRIBUANT AU BIEN COMMUN
les entreprises à mission font rêver les entrepreneurs L’entreprise à mission : les pouvoirs publics attendus un pari gagnant pour pour développer les entreprises à mission toutes les parties prenantes ! « L ’ E S S E N T I E L P O U R P O U V O I R S E D I R E ENTREPRISE À MISSION, C’EST 48% « I L FA U T É V I T E R Q U E 15% D ’ AV O I R U N E N G A G E M E N T Q U I E S T L’ E N T R E P R I S E À M I S S I O N « L E S S A L A R I É S D E V R A I E N T D AVA N TA G E Ê T R E O P P O S A B L E J U R I D I Q U E M E N T, DEVIENNE UN TERME IMPLIQUÉS AU SEIN DES CONSEILS PA R L E S PA R T I E S P R E N A N T E S G A LVA U D É , C O M M E L A N O TA M M E N T. » F O N D AT E U R D ’ U N E S TA R T- U P DES DIRIGEANTS D ’ A D M I N I S T R AT I O N . C E L A P E R M E T T R A I T D E RSE QUE TOUT LE MONDE CONSIDÈRENT QU’IL EXISTE DES DIRIGEANTS INTERROGÉS DÉCLARENT 68% LEUR DONNER UNE VOIX ET DE MIEUX UN POTENTIEL IMPORTANT REMPLIR L’ENSEMBLE DES 5 CRITÈRES « I L FA U T C H A N G E R L E R E G A R D UTILISE AUJOURD’HUI. » C O N N A Î T R E L E U R AV I S S U R D E S E N J E U X DE DÉVELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE À MISSION S U R L’ E N T R E P R I S E : O N DIRECTEUR GÉNÉRAL, 25% S T R AT É G I Q U E S . » D I R I G E A N T, DES ENTREPRISES À MISSION DES DIRIGEANTS PME FRANÇAISE INNOVATION N E P E U T PA S C O N S I D É R E R EN FRANCE REMPLIRAIENT G R O U P E I N T E R N AT I O N A L , C O T É E N B O U R S E QUE TOUS LES ACTIONNAIRES CES CRITÈRES DES DIRIGEANTS SOUHAITENT LA MISE À MOYEN-TERME SONT MALHONNÊTES. » EN PLACE D’UN CADRE JURIDIQUE D I R I G E A N T, P M E F R A N Ç A I S E DÉDIÉ AUX ENTREPRISES À MISSION ! 69% DES DIRIGEANTS CONSIDÈRENT QUE : LA COHÈRENCE DU MODÈLE CRITÈRE 3 CRITÈRE 4 61% « I L VA FA L L O I R Q U E L A R É G L E M E N TAT I O N S U I V E PA R C E Q U E ÉCONOMIQUE et de gouvernance UN ENGAGEMENT À PARTAGER PENSENT QUE LES AUJOURD’HUI NOUS EN SOMMES L ’ENTREPRISE À MISSION PERMET AVEC LA MISSION ÉQUITABLEMENT LA VALEUR CRÉÉE ENTREPRISES À MISSION SONT A U S TA D E D U B R I C O L A G E . » DE ME TT RE LE DÉV ELOP P EM ENT L’entreprise met son modèle économique et sa gouvernance L’entreprise répartit équitablement ses bénéfices (partage de UNE RÉPONSE EFFICACE À LA F O N D AT E U R D ’ U N E S TA R T- U P 73% DURABLE AU CŒUR DE LA au service d’une mission contribuant au bien commun. la valeur ajoutée), selon des règles connues de tous, SAUVEGARDE DE L’EMPLOI ET STRATÉGIE DE L’ENTREPRISE équitables, et proportionnelles à la réussite de l’entreprise. DES ENTREPRISES EN FRANCE L E DÉVELOPPEMENT DES 65% ENTREPRISES À MISSION PERMET DES DIRIGEANTS DE RÉPONDRE AUX DÉFIS CONSIDÈRENT CRITÈRE 2 C R ITÈ RE 5 SOCIÉTAUX D’AUJOURD’HUI ET QU’EN DEVENANT UNE LA FORMALISATION L’ÉVALUATION DE LA MISSION / DE DEMAIN ENTREPRISE À MISSION, D’UNE MISSION SPECIFIQUE DE SON IMPACT sociétal L’ENTREPRISE « I L FA U T D E S FA I S C E A U X C O N S I D È R E N T Q U E T O U T E S LES L’entreprise a inscrit dans ses statuts, L’entreprise réalise un suivi et une évaluation de sa mission contribuant au AMÉLIORE SA MARQUE D E P R E U V E S AV E C D I F F É R E N T S ENTREPRISES DEVRAIENT POUVOIR ou tout autre document formel, sa volonté d’agir bien commun selon des critères co-construits et transparents. EMPLOYEUR INSCRIRE FORMELLEMENT UNE au service d’une mission contribuant I T E M S , D I X PA R E X E M P L E , MISSION SPÉCIFIQUE DANS LEUR au bien commun. P O U R DÉFINIR LE CHAMP OBJET SOCIAL, AU-DELÀ DU * critères définis au regard des statuts existants dans d’autres pays D’APPLICATION DE L’ E N T R E P R I S E SIMPLE INTÉRÊT DES ACTIONNAIRES L’ENTREPRISE À MISSION, À MISSION. » MEMBRE COMEX, PRÊT POUR NOTORIÉTÉ CRITÈRE 1 UNE AVENTURE EXIGEANTE : GROUPE INDUSTRIEL FRANÇAIS, L’ENGAGEMENT À LES 5 CRITÈRES * COTÉ EN BOURSE 33% PRODUIRE UN LE DÉCOLLAGE ? IMPACT SOCIÉTAL « L E C O N S O M M AT E U R N ’ E X I S T E P L U S : L E S I N D I V I D U S Les dirigeants et les actionnaires SONT À LA FOIS CITOYENS, MEMBRES DE COMMUNAUTÉS s’engagent à avoir une contribution « N O U S AV O N S FA I T U N E C O N S U LTAT I O N « C’EST DANGEREUX DE METTRE EN PLACE QUELQUE CHOSE DE RIGIDE DES DIRIGEANTS DÉCLARENT positive à la société (sur le plan E T C O N S O M M AT E U R S . Q U A N D O N N E PA R L E Q U ’ A U INTERNE SUR LA POSSIBILITÉ D’ÊTRE UNE D A N S U N M O N D E Q U I É V O L U E C O N S TA M M E N T. I L E S T I M P O R TA N T AVOIR INSCRIT DANS LEURS social/environnemental). C O N S O M M AT E U R O N N E PA R L E Q U ’ À U N E T O U T E P E T I T E STATUTS, OU TOUT AUTRE SOCIÉTÉ HYBRIDE, 97% DES Q U E L E S S TAT U T S S O I E N T É V O L U T I F S C A R I L Y A D ’ É N O R M E S R I S Q U E S PA R T I E D E L’ I D E N T I T É D E S G E N S . » MEMBRE COMEX, DOCUMENT FORMEL, LEUR C O L L A B O R AT E U R S Y S O N T FAV O R A B L E S . » D’OBSOLESCENCE DE LA MISSION. LA NOTION DE “RAISON D’ÊTRE” ME SEMBLE GROUPE INDUSTRIEL FRANÇAIS, COTÉ EN BOURSE VOLONTÉ D’AGIR AU SERVICE MEMBRE COMEX, ETI FRANÇAISE T R È S B I E N C A R E L L E P R E N D E N C O M P T E L E S É V O L U T I O N S S O C I É TA L E S . » D’UNE MISSION SOCIÉTALE ANCIEN PDG, GROUPE INDUSTRIEL FRANÇAIS, COTÉ EN BOURSE CONTRIBUANT AU BIEN COMMUN
3 INTERVIEW LES ENTREPRENEURS Un jeu d’équilibriste attend le législateur ! En effet, « Les consommateurs ne se cantonnent simplement À M I S S I O N S O N T E N AT T E N T E les entrepreneurs souhaitent que l’éventuel statut plus à l’acte d’achat. Ce sont des citoyens, D’UNE RECONNAISSANCE (ou du moins l’appellation) d’entreprise à mission JURIDIQUE ! soit à la fois ambitieux et agile. Ambitieux sur le des parents, des membres d’une communauté, plan de la philosophie et des engagements atten- tout cela en même temps. » Le retour des dirigeants est sans appel : les pou- dus, agile en matière de liberté entrepreneuriale ENTRETIEN AVEC EMMANUELLE WARGON, DIRECTRICE GÉNÉRALE AFFAIRES voirs publics, et particulièrement le législateur, pour ne pas reproduire certains travers de la RSE, PUBLIQUES ET COMMUNICATION, GROUPE DANONE sont attendus pour aider au développement des aujourd’hui souvent réduite à un exercice de mise en entreprises à mission en France. En effet, 68% conformité. des entrepreneurs interrogés souhaitent la mise en place d’un cadre juridique dédié. Un résultat qui de- Dans un monde en constantes mutations, il existe Lors du « Consumer Goods Forum » à Berlin Une modification du Code civil en intégrant, soit la vrait encourager le gouvernement à reconnaître une véritable crainte liée à l’obsolescence des mis- en juin dernier, Emmanuel Faber évoquait notion de projet collectif au-delà du profit, soit la prise formellement ces entreprises, voire à créer une sions choisies par les entreprises. Des dispositions une « fiction du consommateur ». Aujourd’hui, en compte des externalités des activités de l’entre- forme juridique nouvelle. devront donc être inventées pour libérer les initia- qui sont les consommateurs ? prise au sein de son écosystème, est pertinente pour tives entrepreneuriales exemplaires, tout en Le consommateur, tel que nous l’imaginons, n’existe changer les représentations collectives sur l’entreprise. Différents enjeux sous-tendent cette volonté de laissant aux entrepreneurs les marges de plus. Les consommateurs ne se cantonnent simple- Les textes juridiques n’abordent pas le sujet des fina- reconnaître les entreprises à mission : manœuvre suffisantes pour s’adapter aux évo- ment plus à l’acte d’achat. Ce sont des citoyens, des lités et des responsabilités de l’entreprise. Changer > L a différenciation : la création de critères précis lutions socio-économiques des écosystèmes dans parents, des membres d’une communauté, tout cela le droit dur français permettrait de sortir de ce silence. et officiels relatifs à l’entreprise à mission lesquels ils opèrent. en même temps ! De fait, lorsque nous parlons au permettrait de distinguer un engagement sincère consommateur, nous ne parlons qu’à une toute petite Danone a regroupé ses activités nord-américaines et concret d’une simple opération de communi- Concernant la notion de contreparties, les dirigeants partie de l’identité des individus. Les entreprises au sein d’une Public Benefit Corporation. cation. français émettent des réserves quant à la créa- qui n’ont pas encore fait ce constat et qui ne l’ont Que pensez-vous des propositions actuelles pour > L a pérennité : les dirigeants sont en attente tion de dispositifs fiscaux incitatifs, craignant des pas encore intégré dans leur stratégie, perdent peu reconnaître juridiquement les entreprises d’outils juridiques leur permettant de sécuriser engagements purement opportunistes qui nuiraient à peu ces consommateurs, qui vont leur préférer à mission françaises, inspirées des initiatives leur mission sur le long terme, notamment en cas de au concept même d’entreprise à mission. Plusieurs de plus petites marques, plus intuitives, centrées étrangères ? transmission, d’ouverture du capital ou de rachat. pistes ont toutefois été évoquées pour soutenir le sur l’expérience, les convictions, la communauté et Nous avons voulu par ce geste fort marquer aux USA, > L a mobilisation : les entreprises pionnières s’ins- développement des entreprises fortement contribu- surtout les valeurs. avec les outils juridiques disponibles, notre ambition crivent pleinement dans un processus de transfor- tives : un accès privilégié aux marchés publics, ou au service de notre double projet, économique et mation du paysage économique. Une reconnais- au minimum la prise en compte de certains critères Cette transformation des attentes vis-à-vis de social. En France nous sommes en faveur d’un statut sance de leurs engagements démultiplierait leur sociaux et environnementaux dans les appels d’offre, l’entreprise implique pour vous une réécriture de d’entreprise à mission comme aboutissement d’une capacité à embarquer les parties prenantes. une TVA responsable sur les produits responsables/ l’article 1833 Code civil définissant la société ? démarche d’entreprise pour donner du sens à l’action, éco-conçus, l’élargissement des crédits d’impôt aux Une entreprise, c’est toujours à la fois un projet éco- mais en complément d’un socle commun s’appliquant produits de consommation quotidienne à l’impact nomique et un projet social. Elle dépasse ainsi la à toutes les entreprises. Nous pourrions envisager un « M A PLUS GRANDE CRA INTE social/environnemental avéré,… somme de ses actionnaires en ce sens qu’elle existe faisceau d’indices, des marqueurs pour pouvoir utiliser C ’EST UN STAT U T Q U I P U IS S E Ê TRE pour une activité qui va contribuer positivement au cette appellation, sans tomber non plus dans des C ONT OURNÉ FAC IL E M E NT E T Q U I Enfin, les vingt entrepreneurs consultés plaident monde. Par ailleurs, il existe aujourd’hui une grande schémas trop contraignants. Ensuite, c’est à chaque B ANALISE L’ENSE M BL E . O U P IRE pour une réécriture de l’article 1833 du Code civil. entreprise d’utiliser les outils à sa disposition pour attente des citoyens envers des entreprises de plus QU’IL Y AIT UN SCANDALE CONCERNANT Une telle réforme permettrait d’aligner le droit français en plus mondialisées, dont les capacités de transfor- sécuriser son projet : une prise de position de son UNE ENTREPRISE AYA NT L E S TATU T sur les nouvelles réalités entrepreneuriales et de mation de la société sont impressionnantes, parfois conseil d’administration, une réécriture des statuts ET QUI DÉCRÉDIBIL IS E RA IT sécuriser les engagement sociaux et environnemen- supérieures aux États. Aujourd’hui l’entreprise est ou une démarche de certification. L’important est L’ENSEMBLE DES E NTRE P RIS E S » taux de toutes les sociétés, qu’elles soient « à mission » donc attendue sur sa contribution, et non plus sim- de mesurer les pratiques et de trouver les formes F O N D AT E U R D ’ U N E S TA R T- U P ou non. plement la réduction de ses externalités négatives. d’engagement les plus pertinentes. 8 9
INTERVIEW INTERVIEW « Protéger les entreprises engagées, contributives « Les entreprises qui s’engagent vraiment sur le plan sociétal, par un cadre légal bienveillant au service du bien commun sont victimes d’une leur octroyant un avantage compétitif. » concurrence déloyale et il faut y remédier. » ENTR ETIEN AVEC ANTOINE JOUTEAU, FONDATEUR, LE BON COIN ENTRETIEN AVEC CLAUDE GRUFFAT, PRÉSIDENT, BIOCOOP En 10 ans, le Bon Coin est devenu le 6 ème site une force de transformation de la société, de penser Biocoop est-elle une coopérative à mission ? par rapport à mon voisin qui achète des produits de le plus consulté des français, quelle mission est l’entreprise de façon plus positive et contributive. l’autre bout de la planète. C’est un véritable problème. Chez Biocoop, la finalité ce n’est pas le commerçant, à l’origine de ce succès ? Formaliser ce nouveau rôle, déjà incarné par la nou- Ainsi, sur le modèle des crédits à la consommation qui ce n’est pas le paysan, ce n’est pas le salarié, ce n’est Notre mission fondatrice est de faciliter les échanges velle génération de dirigeants, me semblerait tout à fait existent déjà pour changer les fenêtres ou changer pas le consommateur, c’est la somme de tous ces entre les individus, tout en promouvant une consom- pertinent, notamment sur le plan de compétition inter- une chaudière, je propose la mise en place d’un crédit intérêts. Depuis notre création, nous portons un projet mation raisonnée. Ce sens du partage permet à nos nationale. En effet, la plupart de ces entreprises d’impôt à la consommation responsable. Bien entendu radicalement nouveau dans le secteur de la distribu- utilisateurs de trouver, grâce à la communauté, un aujourd’hui sont soumises à la concurrence de pays qui il faut trouver les bons dispositifs de labélisation tion, un projet politique qui dépasse le pur objectif objet, un complément de revenu, un emploi, un ne jouent pas vraiment avec les mêmes règles du jeu. des produits concernés, mais nous pouvons mettre économique. La raison d’être de notre coopérative contact,… Cette culture « au-delà du profit », nous Sans tomber dans un accroissement de règles admi- du sens dans notre fiscalité ! Cette imposition adaptée c’est une proposition de mode de vie durable et res- la partageons avec l’ensemble des collaborateurs nistratives lourdes, ce qui serait contre-productif, il me pourrait d’ailleurs être déclinée sur les consommations ponsable. Dès lors, notre mandat dépasse la simple depuis notre création. Chaque individu qui travaille semble nécessaire de protéger les entreprises engagées, intermédiaires, afin de sensibiliser les entreprises à distribution de produits bio. Néanmoins attention, le chez nous a ainsi un réel sentiment d’appartenance à contributives sur le plan sociétal, par un cadre légal toutes les étapes de production. statut ne fait pas le moine ! Il existe plusieurs coopé- un projet important, qui le dépasse, à une mission bienveillant leur octroyant un avantage compétitif. ratives qui, aujourd’hui, agissent uniquement dans que je considère « aspirationelle ». Dire que l’on fait En quoi l’engagement sur une mission sociétale l’intérêt de faire du profit pour leurs membres/associés 2% de croissance n’a rien d’aspirationnel ! Selon vous, est-ce qu’il faut envisager des est-elle facteur de compétitivité ? et sont bien loin du projet de l’entreprise à mission. contreparties (subventions, fiscalité avantageuse) L’équilibre entre les intérêts des différentes parties Comment évaluez-vous la contribution sociétale pour les entreprises à mission ? prenantes qui participent à notre projet permet de Si le statut ne fait pas le moine, pourquoi de l’entreprise au quotidien ? Il ne faudrait pas donner aux entreprises l’impression consolider notre développement économique tout en promouvoir une reconnaissance juridique Sur le plan environnemental, nous mesurons notre impact qu’elles reprennent ce qu’elles ont cédé. Ce serait très maximisant notre impact social. Fort d’une relation des entreprises à mission en France ? chaque année de façon indépendante. En 2017 nous cynique et définir un champ d’application s’avèrerait de confiance nouée avec nos partenaires depuis des complexe. Je crains également les comportements Pour les consommateurs ! Il est nécessaire de consi- années, nous détectons les signaux faibles très en pouvons ainsi affirmer que 7,5 millions de tonnes de CO2, purement opportunistes liés aux effets d’aubaine de dérer les entreprises qui ont des engagements amont. Ainsi, en 2016, Biocoop avait prévu la pénurie ont été économisées en France grâce au Bon Coin ; contreparties trop attractives. Je crois davantage à des sociétaux différemment des acteurs traditionnels. de lait 8 mois à l’avance grâce aux éleveurs avec qui c’est l’équivalent de 2 années sans transport à Paris ! aides ponctuelles, comme les allègements de charges Si rien n’est fait, nous trompons les consommateurs nous travaillons, qui avaient anticipé cette demande. Nous menons actuellement notre deuxième étude d’impact économique, dont le but est de mesurer l’impact sociales pour stimuler l’emploi dans ces entreprises sur le vrai coût de la croissance, sur le coût social Cela nous a permis de mettre en place des systèmes fiscal et les retombées pour l’État français. L’an passé, vertueuses, qu’à des dispositifs purement fiscaux ou et environnemental des produits premier prix. Les de compensation temporaires et de disposer des pro- nous avons comptabilisé 100 millions de transactions des subventions opaques. entreprises qui s’engagent vraiment au service du duits à des moments où d’autres ont pu manquer. sur notre site, représentant 21 milliards d’euros, dont bien commun sont victimes d’une concurrence Mettre des commerçants et des paysans autour de un demi-milliard pour l’État. Concernant le volet socié- Est-ce que la labellisation des entreprises déloyale et il faut y remédier pour transformer les la même table pour gérer une entreprise ce n’est pas tal, nous nous engageons actuellement dans une à mission vous semble intéressante ? habitudes de consommation, pour assurer une visibi- simple. Regardez les États Généraux de l’alimenta- réflexion autour de la réduction de la fracture numérique lité différenciée au moment de l’acte d’achat. tion ! Mais cela fonctionne lorsque les individus sont Je m’interroge surtout : quelle est la valeur ajoutée et la contribution du digital aux commerces de proximité, embarqués dans un projet sociétal qui dépasse les de ces labels ? Et quels sont les avantages liés à ces ces derniers utilisant de plus en plus notre plateforme. Justement, comment embarquer les intérêts purement individuels. certifications ? Souvent, les labels sont détournés, consommateurs dans cette transformation maltraités, il y a de la distorsion. Regardez, certains Comment percevez-vous les débats actuels qui de l’entreprise ? GAFA sont labellisés et pourtant ils ne paient pas leurs émergent autour de la réforme du Code civil et du impôts en France, ne sont pas transparents sur leurs Aujourd’hui, si je suis un consommateur qui fait statut juridique des entreprises à mission en France ? l’effort d’acheter des produits locaux et respectueux résultats financiers et ne sécurisent pas les données Il est essentiel aujourd’hui de placer l’entreprise comme de leurs utilisateurs ! de l’environnement je n’ai aucune reconnaissance 10 11
« L’ E N T R E P R I S E D U X X I e S I È C L E S E R A C E L L E Q U I , À T R AV E R S S O N ACTIVITÉ, RÉPONDRA À U N E N J E U S O C I É TA L . » DES ÉVOLUTIONS DE S O C I É T É FAV O R A B L E S Attentes croissantes des citoyens envers les acteurs économiques, co-construction entre les secteurs publics/privés/lucratifs/ non-lucratifs, nouvelles générations de salariés ENCOURAGENT plus sensibles aux enjeux sociétaux, recherche la création de nouvelles de sens dans l’activité professionnelle, entreprises à mission, REMERCIEMENTS évolutions des cultures d’entreprise (vers ou la conversion d’entreprises existantes plus d’autonomie, d’horizontalité…). Nous exprimons notre gratitude à nos partenaires ainsi qu’aux dirigeants qui ont bien voulu répondre à cette enquête et nous consacrer un entretien. Leur soutien et leurs témoignages nous ont permis de mieux évaluer et caractériser leurs attentes vis-à-vis de l’entreprise à mission. L’entreprise à mission, entreprise RÉALISATION ET RÉDACTION de demain ? Réalisation et rédaction de l’enquête : . G eneviève Ferone Creuzet, Prophil . Anne-Lise Bance, Prophil . François Piquet-Marty, ViaVoice . Aurélien Preud’Homme, ViaVoice L E S ATO U T S . Steward Chau, ViaVoice INTRINSÈQUES AU MODÈLE RENFORCENT Partenaires associés : D E L’ E N T R E P R I S E À M I S S I O N les entreprises à . Rodolphe Durand, Centre Society and Création d’une culture de l’innovation, tant mission au sein de Organizations, HEC Paris leurs marchés sur le plan sociétal qu’économique, . B ernard Bazillon, Associé, KPMG renforcement de la marque employeur, . C hristine Kolb, Associé, Sycomore AM attractivité accrue auprès des consommateurs . Pascal Demurger, Directeur général, MAIF et des investisseurs, capacité à anticiper le . D idier Martin, Associé, Gide Loyrette Nouel temps long (croissance durable), pérennité . C hristian Nouel, Associé, Gide Loyrette Nouel du mandat de l’entreprise, au-delà des personnes physiques. Conception graphique : « L’ E N T R E P R I S E D E D E M A I N Juliane Cordes et Corinne Dury SAURA METTRE EN PLACE U N É C O S Y S T È M E Q U I FA I T S E N S Impression : ET QUI SE CONSTRUIT AUTOUR SNEL, Vottem, Belgique D E VA L E U R S . »
n° 3 LES PRÉCIS DE PROPHIL 2018 POUR EN SAVOIR PLUS : www.entreprisesamission.eu
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