Les Platanes de Victor Hugo
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Les Platanes de Victor Hugo Si le platane a peu inspiré Victor Hugo, qui n’a pas connu Lunel comme son arrière petit-fils Jean Hugo, il faut néanmoins défendre avec art, passion et raison cet arbre qui s’est si bien acclimaté dans le midi. Le platane est un système naturel de régulation de la température dans les classes et dans les allées. Il permet à l’enseignement de la vie de s’étendre hiver comme été, à l’école comme en terrasse. Et s’il lève parfois quelques racines, c’est par manque d’espace et de voix.
Un peu de chronologie sur les travaux Voilà 6 ans, l’école Victor Hugo apparaissait La Mairie, par la voix de son responsable des dans la liste des écoles à rénover. C’était la écoles et du budget, M. Larribet, s’engagea à dernière des écoles anciennes du centre ville reprendre ces travaux l’année suivante. Ce qui à bénéficier de cette attention, après Marie fut fait. Curie, Gambetta, le Pont de Vesse et l’Ecole Nous en étions donc à la 2e tranche, la 3e du Parc. suivit, les promesses avaient été tenues. L’intervention ne relevait pas de la Nous en arrivons à la 4e tranche, la finale cosmétique. (bien que…, mais passons), prévue à l’été 2007. Salles de classe courant d’air, mobilier ayant Cette dernière phase prévoit la réfection de déjà servi à certains parents d’élèves lorsqu’ils l’escalier, de l’étage et de la petite cour, celle qui y étaient scolarisés trente ans auparavant, donne sur l’avenue Victor Hugo, quasiment face portes brinquebalantes, cours défoncées, au poste de Police et à la Mairie. canalisations bouchées etc.… Nous y voilà. A Victor Hugo, les enseignants et les représentants des parents ne pouvaient Protestations qu’encourager une telle initiative. Nul n’aurait osé élever la moindre remarque, nul ne voulait Sur les plans de réfection de la petite cour, contrarier les cieux. il était envisagé dès le départ l’abattage des Deux ans plus tard, la grande cour, le préau, dix platanes (2 fois 5) . A leur place, la Mairie la cantine et l’un des deux CP étaient refaits à aurait finalement prévu de replanter des espèces neuf pendant les vacances d’été. moins imposantes et de faire courir autour de Une seconde tranche de travaux était prévue l’espace une sorte d’abri qui permettrait de pour l’été suivant. filtrer les rayons du soleil donnant sur les vitres Las, les cieux s’en mêlèrent. des classes. Inondation Nos protestations n’ont certes pas été assez fortes au départ, les gros travaux de réfection Une nouvelle inondation catastrophique à des classes primant sur d’autres considérations. Lunel amena à l’automne la Mairie à consacrer le budget annuel de la rénovation de l’école Mais nous nous interrogeons aujourd’hui Victor Hugo au renforcement de la digue d’autant plus sur la nécessité de procéder à près du pont de Lunel et à la réfection des l’abattage d’arbres qui offrent, gratuitement, évacuations des eaux de pluie. une bien meilleure protection contre les aléas du Personne, parmi les enseignants et les temps et pérennisent l’école dans son histoire parents élus, ne protesta devant ce report locale annoncé des travaux. Ce petit dossier a été réalisé par les parents d’élèves élus FCPE de l’école Victor Hugo, avec les conseils d’un parent élu FCPE, professionnel des Espaces Verts à Montpellier, d’un architecte urbaniste, ainsi qu’avec le soutien, les remarques et les encouragements de toute l’équipe enseignante de l’école Victor Hugo et de son directeur.
Les raisons invoquées et nos réponses La principale raison soulevée par la Mairie de Lunel est gorgé d’eau, interdisant les caves pour justifier l’abattage des platanes tient en et empêchant la construction de parkings peu de mots, qui ont un poids considérable : souterrains. - Les racines des platanes soulèveraient les Les platanes de l’avenue Victor Hugo, plus bâtiments anciens, plus volumineux et donc aux racines L’argument ne tient pas pour une raison plus fortes, n’ont provoqué aucun dommage simple : aucune racine de platane n’a jamais été de cette nature. assez forte pour ébranler une telle masse. Ces Ce qui est notable, en fait, c’est le peu de racines soulèvent des chaussées, des trottoirs, dégâts engendrés par ces dix arbres alignés mais pas des bâtiments de cette importance. en rang serrés : seuls des petits morceaux Confrontées à un tel obstacle, les racines de bitume et quelques bordures de trottoirs plongent à la recherche de l’eau et de son ont été bousculés. Dans cet espace limité, les oxygène - on sait d’ailleurs que le sous-sol arbres se sont en quelque sorte bien tenus... A gauche, les platanes de l’avenue Victor Hugo, face à l’école. En bas, un platane de l’école. On aperçoit derrière la grille, les platanes de l’avenue. La distance entre les arbres et les bâtiments est sensiblement la même. Les racines évitent l’obstacle formé par les bâtiments et plongent dans le sous- sol. Que ce soit sur ces deux photos ou sur celle de la première page, représentant la cour de l’école Victor Hugo au mois de septembre 2006, on voit bien la «qualité» de l’ombre offerte par les arbres. On voit tout aussi bien l’urgence des travaux à entreprendre...
Pour justifier ses craintes de voir les bâtiments s’effondrer ou de devoir à nouveau intervenir dans des délais brefs, la Mairie nous désigne les quelques lézardes visibles sur les façades. Les deux premiers clichés (en haut) ont été pris dans la cour sur chacune des deux façades les plus proches de la grille d’entrée, avenue Victor Hugo. d’avoir des linteaux à claveaux, ce sont On voit dans les deux cas que les clefs de voûte des linteaux, les pierres des piliers qui ont bougé. les claveaux, ont légèrement glissé, provoquant une fissure. Les extrémités des bâtiments ont donc bougé au fil des ans, en Or ces deux dernières photos ont été raison de différences entre les matériaux de constructions, de la prises rue Lakanal, c’est-à-dire à l’extérieur chaleur, de l’humidité, des tassements de terrain, de fondations de l’école, là où il n’y a pas d’arbres. mal faites... En aucun cas, les racines des platanes peuvent être Nous pouvons donc rassurer la Mairie sur incriminées. ce point. Des lézardes légèrement différentes apparaissent sur ces deux autres clichés (en bas). Là encore le bâtiment Fissures observées rue Lakanal, où il n’y a aucun a bougé au niveau des encadrements de fenêtre. Faute arbre..
Une Solution Quel argument pourrait encore militer en faveur de plusieurs lieux, comme le cours Gabriel Péri ou l’entrée l’abattage ? des allées Baroncelli entre l’hôpital et le parking. Les arbres sont manifestement sains, aucunement Cailloux et résine victime du chancre qui a décimé les platanes dans les Bouches du Rhône ou le Vaucluse, et qui n’existe pas ici. Pas de branches mortes, pas de tronc creux. La Mairie n’a Des cailloux fixés par de la résine entourent les pas non plus demandé de diagnostic phytosanitaire qui pieds des arbres. On doit toutefois veiller à choisir permettrait de mieux évaluer la dangerosité des arbres. des cailloux de type « roulé » en respectant une Sans doute parce qu’elle les estime en bonne santé. granulométrie suffisamment importante (20/40), Pourquoi donc vouloir en finir avec ces arbres ceci afin de permettre une réelle aération ainsi qu’une magnifiques ? véritable percolation des eaux de pluie. La raison serait très prosaïque : il est difficile d’organiser Autour de ces espaces de respiration, les nouveaux le ramassage des feuilles à l’automne, et ces feuilles enrobés bitumeux doivent être assez épais pour ne obstruent les gouttières. pas fissurer rapidement On ne peut naturellement accepter pareil argument. Taille douce Evoquons plutôt une solution. Des racines et de l’air A Victor Hugo les arbres n’ont pas été élagués depuis longtemps et laissent beaucoup de feuilles Les racines ont besoin de « respirer ». Si un revêtement dans les gouttières. Un élagage réalisé par un étanche empêchant toute aération du système racinaire est professionnel selon la méthode de la «taille douce» réalisé, il provoque inévitablement la remontée des racines réduira la couronne végétale tout en laissant les «tire à l’air libre. A Victor Hugo, l’enrobé bitumeux entoure les sève» - comme cela a été fait à l’école Gambetta. arbres jusqu’au tronc, bloquant toute forme de respiration. Il faudrait dégager avec soin l’enrobé, sans abîmer Bref, il y a une solution, des solutions. les racines, et ne pas mettre à proximité de celles-ci Enfants, enseignants et parents, et des trottoirs ou autres obstacles asphyxiants. Il faudrait certainement de nombreux anciens de cette ensuite adopter la solution déjà retenue à Lunel en école, vivraient avec amertume l’abattage inutile et coûteux de ces beaux arbres. Photos prises à Montpellier. Cailloux et résine
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