Les réseaux électriques au service des véhicules électriques - DOCUMENT DE RÉFLEXION ET DE PROPOSITION - CRE
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DOCUMENT DE RÉFLEXION ET DE PROPOSITION OCTOBRE 2018 Les réseaux électriques au service des véhicules électriques
DOCUMENT DE RÉFLEXION ET DE PROPOSITION OCTOBRE 2018 Les réseaux électriques au service des véhicules électriques
2 // Les transports représentent un tiers de la consomma- très contrastés qui permettent d’atteindre un nombre tion d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre de véhicules électriques en 2025 allant de 772 000 à en France, ce qui fait de la mobilité un enjeu majeur 3,3 millions. Le scénario haut d’Enedis correspond à la de la transition énergétique. Les objectifs fixés par les projection la plus probable d’après les études menées pouvoirs publics sont en phase avec cet enjeu : par la plateforme de la filière automobile (PFA). Dans • 7 millions de points de recharge pour les véhicules élec- ce scénario de la PFA, le parc de véhicules électriques triques (VE) et les véhicules hybrides rechargeables en 2035 serait de 9 millions. (VHR) en 2030 (Loi pour la transition énergétique et la croissance verte) ; Jusqu’à présent les ventes de véhicules électriques • 2,5 à 3 millions de VE/VHR en circulation en 2025 et suivent globalement la trajectoire du scénario le plus 3,6 à 4,3 millions en 2030 (document « stratégie de bas. Une nouvelle dynamique doit être enclenchée développement de la mobilité propre » annexé à la PPE) ; pour atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs • fin de la vente de véhicules diesel et essence en 2040 publics. Le défi est grand et nécessitera la mobilisa- (Plan Climat). tion d’acteurs de plusieurs horizons, qui n’ont pas forcé- ment l’habitude de travailler ensemble, pour répondre À mi-2018, environ 161 700 véhicules électriques et aux différentes problématiques techniques, organisa- hybrides rechargeables circulaient en France (36 % de tionnelles et économiques, que pose le développement particuliers et 64 % de professionnels) représentant ainsi de la mobilité électrique en France. Certaines de ces 0,41 % du parc automobile total et 1,8 % des ventes de problématiques sont similaires à celles rencontrées véhicules depuis début 2018. En nombre de véhicules, par nos voisins européens mais d’autres sont plus la France se positionne ainsi à la deuxième place au spécifiques au territoire français, notamment son sein de l’Europe derrière la Norvège, pays très précur- étendue et les besoins de déplacements plus longs seur dans ce domaine. En termes de part de marché qui en découlent. en revanche, seuls les pays du Nord en Europe ont une pénétration des véhicules électriques qui commence à En outre, le parc électrique français étant très peu être significative (près de 30 % des ventes de véhicules émetteur de CO2, les gains pour la lutte contre le en Norvège, autour de 5 % en Suède et aux Pays-Bas changement climatique associés au déploiement – en Norvège les véhicules électriques représentaient des véhicules électriques sont particulièrement forts ainsi près de 6,5 % du parc automobile total en 2017). en France. La dynamique d’évolution de ce parc de véhicules élec- Le développement des véhicules électriques néces- triques est encore incertaine. Les acteurs de la filière site que les différents acteurs unissent leurs efforts automobile et les gestionnaires de réseaux travaillent en agissant chacun dans leur domaine, afin de lever sur plusieurs scénarios. Enedis se fonde, pour étudier les différents freins identifiés au développement de l’impact sur les réseaux électriques, sur quatre scénarios la mobilité électrique. L’ enjeu est, en particulier, de ne Figure 1 Projection du nombre de VE et VHR 10 000 000 3 300 9 000 000 2 700 8 000 000 2018 7 000 000 6 000 000 1 600 5 000 000 4 000 000 161,7 772 3 000 000 2 000 000 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 1 000 000 DS – Scénario violet DS – Scénario vert DS – Scénario gris 0 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033 2034 2035 DS – Scénario bleu Données réelles Source : Enedis à gauche, Plateforme de la filière automobile à droite
// 3 pas répercuter sur le consommateur la complexité Figure 2 Nombre de points de charge ouverts au public pour 100 000 inhérente à la naissance de toute filière. Les acteurs habitants – données septembre 2018 concernés sont notamment : • en premier lieu les constructeurs automobiles, pour lesquels le défi industriel est de taille. Ils doivent, d’une part, travailler à fiabiliser et à repousser les limites de la technique (en travaillant sur la capacité des batte- ries ou la bidirectionnalité de la recharge par exemple) tout en réduisant les coûts et, d’autre part, dévelop- per une expérience client différente. Leur détermina- tion est désormais très forte ; • en deuxième lieu, les pouvoirs publics, au niveau national comme au niveau local : les exemples étran- gers montrent que le développement de la mobilité électrique ne peut se faire sans mesures de soutien public, en particulier en faveur de l’achat des VE. Sans ces mesures publiques, la Norvège ne serait ainsi pas devenu le « royaume européen » du véhicule électrique qu’il est aujourd’hui. Les mesures mises en place par la Norvège sont multiples et vont des aides financières (exonération de taxes, subvention à l’investissement) à la possibilité pour les véhicules électriques d’em- prunter les couloirs de bus ; • en troisième lieu, le système électrique français : il doit accompagner le développement de la mobilité électrique. La rencontre de deux mondes, celui du secteur automobile et celui du système électrique, 0 10 20 30 40 50 60 134 oblige le régulateur et les gestionnaires de réseaux à penser différemment. Pour les gestionnaires de réseaux en particulier, l’enjeu est de faciliter l’inser- Source : Gireve tion des infrastructures de recharge pour véhicule électrique (IRVE) dans les réseaux électriques tout par point de charge est d’environ 4 kW, alors qu’elle est de en maitrisant les impacts sur le système électrique. 6 kW dans les entreprises et de 20 kW pour les bornes ouvertes au public. Et surtout, c’est collectivement que l’ensemble de ces acteurs doivent agir afin de proposer une offre de mobi- Le réseau de recharge français est aujourd’hui, si on le lité électrique simple au plus grand nombre. regarde à la maille nationale, loin d’être à la traîne. On compte en effet 1 point de charge (tout type de point Il est avant tout important de garantir un accès facile à de charges confondu) pour 0,8 véhicule électrique, et un point de charge quel que soit le lieu où l’on souhaite un point de charge ouvert au public pour 7 véhicules se charger. La disponibilité d’un point de charge public électriques environ, là où la directive européenne sur les proche du domicile et la facilité à implanter un point carburants alternatifs recommande un taux minimum de charge directement à son domicile seront des à atteindre de « un point de charge pour 10 véhicules éléments déterminants dans le choix du passage d’un électriques ». Il convient cependant de poursuivre les véhicule thermique à un véhicule électrique. efforts. En effet : • la couverture du territoire n’est pas homogène, aussi Aujourd’hui, d’après l’observatoire de la mobilité élec- bien sur les bornes privées – les zones hors agglo- trique d’Enedis, le réseau d’IRVE compte 193 900 points mérations avec beaucoup de maisons individuelles de charge, dont 22 500 accessibles au public (11 %), étant par exemple globalement mieux loties – que 73 200 chez les particuliers (38 %) et 98 200 dans les pour les bornes ouvertes au public, où des disparités entreprises (51 %), représentant 1 330 MW de puis- entre départements existent ; sance installée, soit la puissance d’environ une tranche • le maillage actuel ne permet pas de répondre à tous les nucléaire ou de plus de 400 éoliennes, mais aussi besoins. Par exemple, le réseau de points de charge 0,4 % environ seulement des puissances souscrites ultra-rapide est insuffisamment développé et ne permet sur le réseau basse tension d’Enedis. La puissance pas de répondre à la problématique des déplacements moyenne par type de point de charge est assez dispa- longue distance. Des initiatives voient le jour et il est rate. Ainsi, chez les particuliers la puissance moyenne important que cette dynamique se poursuive ;
4 // • sur l’espace public comme dans l’habitat privé, ce Les premières études menées par les gestionnaires sont les projets d’infrastructure les plus faciles qui de réseaux sont rassurantes quant à la capacité du se sont développés. La croissance du nombre de système électrique français à faire face au dévelop- points de charge pourrait donc ralentir alors même pement à grande échelle des véhicules électriques : que la tenue des objectifs de développement des sous réserve d’inciter dès à présent aux comporte- VE impose un accroissement significatif du nombre ments adéquats, au moment du raccordement et de véhicules électriques chaque année, pouvant surtout en exploitation (pilotage), les réseaux et le atteindre 49 % par an en moyenne dans le scénario haut système électrique dans son ensemble permettront d’Enedis, contre 33 % observés entre 2016 et 2017 d’accueillir un nombre élevé de véhicules électriques avec une croissance similaire à celle des points de à un coût maîtrisé pour la collectivité. Ainsi, selon les charge sur la même période. études menées par RTE, même dans le scénario haut de développement du nombre de véhicules électriques La facilitation des opérations de raccordement permet- (15,6 millions de véhicules à horizon 2035), dans un tant le développement des IRVE et l’obtention d’un contexte de baisse prévisionnelle de la consomma- maillage du territoire à même de répondre à la diver- tion, le développement de la mobilité électrique ne sité des besoins et de dissiper la « peur de la panne » fait pas craindre de difficulté en termes de consom- est un enjeu majeur. mation d’énergie (la consommation liée à la mobilité est estimée à 35 TWh/an, soit 7 % de la consomma- tion dans le scénario haut à horizon 2035, correspon- Figure 3 Trajectoires de consommation intérieure d’électricité suivant dant ainsi à un simple transfert d’usage), mais pourrait différents scénarios de développement du parc de véhicules électriques présenter des enjeux en termes de puissance appelée. (entre 3,5 et 15,6 millions à horizon 2035) Toutefois, les différentes simulations montrent que si 520 un pilotage est mis en place (60 % du parc piloté, dont la moitié via un signal tarifaire et l’autre moitié via un 500 signal plus fin), le système électrique est alors capable 480 d’absorber cet appel de puissance (cf. figure 4). En l’ab- 460 sence de pilotage, la pointe nationale de 19h augmen- terait de 20 % environ. TWh 440 420 Les résultats obtenus par Enedis s’agissant de l’impact 400 sur les réseaux permettent de tirer les mêmes conclu- 380 sions. Ainsi, Enedis estime que l’impact, en termes de 360 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 coûts d’infrastructures de réseaux, de l’insertion de 9 millions de véhicules sur le réseau public de distri- Source : RTE bution pourra diminuer de 30 à 35 % en fonction de la mise en place ou non d’un pilotage de la recharge performant. Figure 4 Impact du pilotage sur les appels de puissances – simulations avec un parc de 15 millions de VE à horizon 2035, un jour ouvrable de Les premières analyses réalisées par RTE montrent par janvier à température de référence ailleurs que les modalités de développement des véhi- cules électriques pourront aussi contribuer à lisser les 100 appels de puissance liés à la recharge. Ainsi le déve- 90 loppement de points de charge sur les lieux de travail 80 2017 participera à la diminution de la pointe du soir liée à la recharge des véhicules électriques. La stratégie de 70 2035 : recharge qu’adopteront les utilisateurs (recharge « dès 60 hors VE/VHR que possible » ou a contrario en fonction de l’état de 50 GW 40 % naturelle 60 % pilotée charge de la batterie) aura un impact sur les appels 40 100 % naturelle de puissance, RTE estimant qu’une recharge quand 30 le niveau de la batterie est inférieur à 50 % permettra 100 % pilotée 20 de diminuer de l’ordre de 40 % la pointe liée à l’élec- 10 tromobilité par rapport à une recharge systématique. 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24h Source : RTE
// 5 Figure 5 Puissance moyenne soutirée par véhicule sur une semaine moyenne en charge naturelle (i.e. sans système de pilotage de la charge), en fonction des comportements de charge 1,8 1,8 1,6 1,6 1,4 1,4 1,2 1,2 kW/véhicule moyen kW/véhicule moyen 1 1 0,8 0,8 0,6 0,6 0,4 0,4 0,2 0,2 0 0 lun. 0h mar. 0h mer. 0h jeu. 0h ven. 0h sam. 0h dim. 0h lun. 0h lun. 0h mar. 0h mer. 0h jeu. 0h ven. 0h sam. 0h dim. 0h lun. 0h Faible accès à la recharge sur lieu de travail Stratégie de recharge dès que possible, quelque soit l’état de la batterie Fort accès à la recharge sur lieu de travail Stratégie de recharge quand la batterie est à moitié pleine Source : RTE Ces études nécessitent d’être approfondies pour l’état de charge de la batterie), les usages des VE inclure éventuellement le développement de véhicules (pour les trajets quotidiens ou des trajets ponctuels électriques plus lourds (utilitaires et bus par exemple) plus longs, etc.)), la CRE a lancé une vaste réflexion ou plus légers (deux-roues) ou encore la recharge en sur les véhicules électriques. Ces travaux se sont « station-service » sur la voie publique, mais donnent déroulés sur plusieurs mois, pendant lesquels la CRE les premières clés d’une insertion réussie des véhi- a rencontré une cinquantaine d’acteurs, organisé un cules électriques dans les réseaux, l’enjeu étant d’in- forum et trois ateliers de travail et interrogé ses homo- citer dès à présent les différents acteurs à adopter logues européens. les bons réflexes pour se recharger intelligemment. Le présent rapport a pour objectif de présenter les Par ailleurs les VE, utilisés comme source de flexi- premières conclusions et pistes d’études issues de ce bilité, pourraient même à terme rendre des services chantier et ainsi d’éclairer le débat public, en vue notam- au réseau en contrepartie desquels les utilisateurs ment des discussions autour du projet de loi d’orienta- seront rémunérés, réduisant ainsi le coût de posses- tion des mobilités. Les réflexions sont réparties en deux sion d’un VE. La pleine valorisation de ces sources de grandes thématiques correspondant à deux stades de valeur, lorsqu’elles existent est donc aussi un enjeu la vie d’une infrastructure de recharge : le raccordement important pour atteindre les objectifs. et le pilotage en exploitation. Les recommandations de la CRE ont vocation à s’enrichir, au fur et à mesure du Consciente de ces enjeux et convaincue de la néces- développement de la mobilité électrique, de l’observa- sité de préparer le terrain dès à présent, malgré les tion des comportements et du retour d’expérience des nombreuses incertitudes entourant le développement expérimentations, qui doivent être nombreuses, l’inno- des VE et les comportements des utilisateurs (la stra- vation devant être absolument favorisée pour un déve- tégie de charge (dès que possible ou en fonction de loppement réussi de la mobilité électrique.
6 // SOMMAIRE 7 PARTIE 1 : FACILITER L’ACCÈS À UNE INFRASTRUCTURE DE RECHARGE ET MAÎTRISER LES COÛTS DE RACCORDEMENT 7 1. Les infrastructures de recharge à usage privé 7 1.1 Les infrastructures de recharge situées dans l’habitat individuel 9 1.2 Les infrastructures de recharge situées dans l’habitat collectif 13 2. Les infrastructures de recharge ouvertes au public 13 2.1 Faciliter et sécuriser les opérations de raccordement 17 2.2 Assurer un maillage du territoire 19 2.3 Maîtriser la facture globale pour la collectivité dans son ensemble 21 PARTIE 2 : SE RECHARGER SIMPLEMENT MAIS EFFICACEMMENT 22 1. Rendre la recharge simple au quotidien 23 2. Exploiter les flexibilités offertes par le véhicule électrique 24 2.1 Imposer une pilotabilité de la recharge 26 2.2 Inciter au pilotage 29 2.3 Permettre la participation du véhicule électrique aux marchés de la flexibilité 30 2.4 Anticiper le développement de la bidirectionnalité des flux 34 SYNTHÈSE 39 GLOSSAIRE 40 ANNEXE 1 : ORGANISMES AYANT PARTICIPÉ À LA RÉFLEXION 42 ANNEXE 2 : PROGRAMME DES ÉVÉNEMENTS ORGANISÉS PAR LA CRE
Partie 1 : Faciliter l’accès à une infrastructure de recharge et maîtriser les coûts de raccordement // 7 PARTIE 1 FACILITER L’ACCÈS À UNE INFRASTRUCTURE DE RECHARGE ET MAÎTRISER LES COÛTS DE RACCORDEMENT À mi-2018, d’après l’observatoire de la mobilité électrique les autres utilisateurs, il est nécessaire qu’ils puissent d’Enedis, 193 900 points de charge1 étaient installés avoir accès à une infrastructure de recharge dans l’es- en France, dont 171 400 situés dans le domaine privé pace public pour répondre à ce besoin. Ces bornes (domicile ou entreprise) et 22 500 ouverts au public. ouvertes au public pourront répondre, non seulement, au besoin de recharge principale de ces utilisateurs, Un des enjeux majeurs pour encourager le développe- mais aussi au besoin de recharge occasionnelle et ment de la mobilité électrique est de rendre aisément en itinérance de l’ensemble des utilisateurs. Un mail- accessibles les infrastructures de recharge. Cette acces- lage équilibré du territoire est donc essentiel. Il doit sibilité doit se comprendre tant du point de vue tech- tenir compte des différents besoins des utilisateurs nique que géographique ou économique. (recharge normale, accélérée, rapide ou ultra-rapide) et de leurs déplacements. D’un point de vue technique, à la différence des véhicules thermiques, les VE peuvent se charger sur une simple Enfin, les bornes de recharge doivent être accessibles prise électrique2 ou sur une borne raccordée au réseau sur le plan économique. Au-delà du prix de la borne, le électrique. Ainsi, le VE pourra se charger aussi bien à coût de l’opération de raccordement au réseau électrique partir d’une borne publique (modèle de la station essence doit être maîtrisé pour le gestionnaire de la borne, mais pour le véhicule thermique) que d’une borne privée au aussi pour la collectivité dans son ensemble. Ainsi, il domicile ou sur le lieu de travail de l’utilisateur. Quel que est nécessaire de laisser aux demandeurs de raccor- soit le lieu, il est important de faciliter le raccordement dement de bornes de recharge la faculté de choisir la des bornes au réseau électrique en autorisant diverses configuration qui leur correspond et de favoriser l’émer- configurations possibles pour le raccordement physique gence de schémas de raccordement moins coûteux et 1 Dont environ 3 500 points et en simplifiant les procédures administratives. plus rapides à mettre en œuvre. Par ailleurs, la mutua- de recharge financés par le programme Advenir de l’Ademe. lisation de certains coûts liés à l’installation de bornes Pour les utilisateurs disposant d’un emplacement de recharge, notamment rapides et ultra-rapides, qui 2 Socle de prise de type E pour de parking à domicile ou sur leur lieu de travail, il est pourraient nécessiter des travaux importants de renfor- une recharge en mode 1 ou 2 (prise E/F domestique usuelle en probable que la recharge principale du VE se fera à partir cement de réseau compte tenu de l’appel de puissance, France) conforme aux exigences d’un point de charge situé sur cet emplacement. Pour devra rester acceptable pour la collectivité. de sécurité décrites dans la norme NF C61-314. 3 Délibérations de la CRE du 1. LES INFRASTRUCTURES DE RECHARGE À USAGE PRIVÉ 12 juin 2014 portant recom- mandations sur le développe- Il existe plusieurs schémas de raccordement possibles Aussi, dès 2014, puis en 2016, dans le cadre de ses ment des réseaux électriques des infrastructures de recharge privées, dans l’habitat délibérations sur les réseaux électriques intelligents intelligents en basse tension et du 8 décembre 2016 portant individuel comme dans l’habitat collectif. Ces diffé- (Smart grids)3, la CRE a souligné qu’une diversité des communication sur l’état d’avan- rentes solutions, qui doivent toutes permettre de garan- modes de raccordement était souhaitable. cement des feuilles de route tir la sécurité d’exploitation du réseau, permettent d’ap- des gestionnaires de réseaux et proposant de nouvelles recom- porter une réponse adaptée en fonction des situations Par ailleurs, il est essentiel, en particulier dans l’habi- mandations sur le développe- rencontrées (un ou plusieurs utilisateurs notamment) tat collectif, de simplifier les procédures et notamment ment des réseaux intelligents et des attentes des utilisateurs, notamment en matière le droit à la prise. d’électricité et de gaz naturel. de facturation des recharges ou d’exploitation des flexi- bilités offertes par le VE.
8 // Partie 1 : Faciliter l’accès à une infrastructure de recharge et maîtriser les coûts de raccordement 1.1. Les infrastructures de recharge Quatre schémas de raccordement sont aujourd’hui situées dans l’habitat individuel identifiés et autorisés, allant d’un simple branche- ment sur une prise existante, comme tout autre appa- Le raccordement des bornes de recharge dans reil électrique, à un point de livraison spécifiquement l’habitat individuel doit être accessible, notamment en dédié. Ces différents schémas se distinguent avant termes de coûts, et simple à mettre en œuvre. tout par le dispositif de mesure associé. Ils répondent à des cas d’usages différents et doivent donc tous être rendus possibles. Figure 6 Les principaux schémas de raccordement dans l’habitat individuel identifiés par la CRE. Source : schémas CRE
Partie 1 : Faciliter l’accès à une infrastructure de recharge et maîtriser les coûts de raccordement // 9 Ainsi, si l’utilisateur souhaite : d’une prestation annexe proposée par les gestionnaires • simplement connaître la part d’énergie consommée de réseaux de distribution. Cette prestation, était initia- 4 Ces schémas permettent d’ail- par son VE au sein de la consommation de son habi- lement facultative mais a été ajoutée, par la CRE, dans leurs de répondre aux exigences européennes. L’ article 4 de la tation, par exemple pour se faire rembourser ses frais sa délibération du 16 novembre 20166, à la liste des directive 2014/94/UE sur le de recharge par son employeur, il pourra choisir le prestations annexes obligatoires. déploiement d’une infrastruc- schéma n° 2 ou le schéma n° 1 si son véhicule est ture pour carburants alternatifs équipé d’un compteur embarqué ; La CRE note que certains gestionnaires de réseaux publics précise en effet que les « États membres font en sorte que le • choisir un fournisseur d’énergie différent pour son VE, de distribution d’électricité n’ont pas encore intégré dans cadre juridique prévoie la possi- il devra équiper son point de charge d’un compteur du leur catalogue cette prestation annexe de décompte pour bilité que l’approvisionnement gestionnaire de réseaux, éventuellement en situation les particuliers raccordés en basse tension avec une électrique d’un point de recharge de décompte. En effet, avoir un fournisseur différent puissance ≤ 36 kVA. La CRE demande donc à tous les fasse l’objet d’un contrat avec un fournisseur autre que l’en- pour son VE implique d’avoir le responsable d’équi- gestionnaires de réseaux d’intégrer cette prestation à leur tité fournissant de l’électricité libre associé. Or comme prévu par les règles relatives catalogue, quitte à adopter dans un premier temps des à l’habitation ou aux locaux où à la responsabilité d’équilibre, lorsque les données de modalités transitoires afin d’être en mesure de répondre un point de recharge est situé ». consommation sont utilisées pour être attribuées à dès à présent à toutes les demandes de décompte, dès 5 Chaque site constitutif d’une un responsable d’équilibre, elles doivent être mesu- lors qu’elles respectent les critères d’éligibilité. entité de réserve de type rées par un dispositif de comptage du gestionnaire injection doit disposer d’une du réseau public de distribution, sauf si les données 1.2. Les infrastructures de recharge télémesure de puissance active au pas 10 secondes. issues des dispositifs de comptage du gestionnaire situées dans l’habitat collectif ne présentent pas les caractéristiques nécessaires 6 Délibération de la CRE du (article R. 271-6 du code de l’énergie). Il choisira alors Si, dans l’habitat individuel, le raccordement d’une 16 novembre 2016 portant déci- sion sur la tarification des pres- le schéma n° 3 ou le schéma n° 44 ; infrastructure de recharge est relativement simple, son tations réalisées à titre exclusif • se servir de son VE pour rendre des services au système raccordement dans l’habitat collectif est plus complexe, par les gestionnaires de réseaux électrique, il devra équiper son point de charge d’un notamment dans les bâtiments anciens qui n’étaient de distribution d’électricité. dispositif de mesure spécifique, permettant notam- pas soumis à l’obligation de pré-équipement. Le droit ment de respecter les règles de télémesure requises5. à la prise mis en œuvre depuis 2011 vise à faciliter ces opérations mais connaît des limites. Tous ces schémas sont aujourd’hui possibles et la CRE demande fermement aux gestionnaires de réseaux Pour accélérer et simplifier l’accès à une infrastruc- publics de distribution de les mettre en œuvre sans ture de recharge dans l’habitat collectif, il convient : discrimination. • d’une part, de permettre et sécuriser tous les schémas pertinents de raccordement et d’accompagner les La mise en œuvre du schéma n° 3 nécessite cepen- copropriétés dans le choix du schéma le plus adapté dant la mise en place d’un compteur permettant, en à leur besoin ; décompte des consommations du logement, d’isoler • d’autre part, de simplifier le droit à la prise pour les consommations liées à la recharge du VE. Il s’agit raccourcir les délais de mise en œuvre.
10 // Partie 1 : Faciliter l’accès à une infrastructure de recharge et maîtriser les coûts de raccordement 1.2.1. Différents schémas de raccordement doivent n° 1 ou n° 2. Ces solutions permettent de réduire être proposés pour répondre aux différents besoins les coûts de raccordement dans certains cas, par exemple lorsque le réseau électrique de l’immeuble Les principaux schémas de raccordement identifiés supporte la puissance nécessaire à la recharge sans à ce stade et autorisés dans les immeubles résiden- redimensionnement des communs. Dans ces cas, tiels collectifs sont reportés dans la figure ci-dessous. le fournisseur d’énergie pour la recharge est celui des parties communes de la copropriété. Les deux Si la copropriété souhaite : schémas diffèrent en ce qu’ils sont équipés ou non • raccorder l’infrastructure de recharge au réseau de systèmes de mesure. Dans le schéma n° 1, les commun de l’immeuble, elle choisira les schémas bornes de recharge sont équipées de dispositifs de Figure 7 Les principaux schémas de raccordement des IRVE identifiés par la CRE dans les immeubles collectifs, conformes à la directive 2014/94/UE et au code de la construction et de l’habitation. Source : schémas CRE
Partie 1 : Faciliter l’accès à une infrastructure de recharge et maîtriser les coûts de raccordement // 11 mesure individuels. La répartition des charges pourra Figure 8 Schéma de raccordement à proscrire : la borne de recharge est donc être basée sur une estimation de la consomma- raccordée au niveau de l’installation électrique intérieure du logement. tion réelle de chaque borne. Dans le schéma n° 2, les bornes ne sont pas équipées de système de mesure. La répartition sera faite selon des clés forfaitaires ; • raccorder l’infrastructure de recharge dans son ensemble au réseau public de distribution, elle choisira le schéma n° 3. Cette solution permet de réduire les coûts de raccordement, par exemple lorsque le parc de stationnement est éloigné de l’immeuble. Dans ce cas, le fournisseur d’énergie pour la recharge peut être distinct de celui des parties communes de la copropriété et est choisi par l’opérateur de recharge. La répartition des charges entre les consommateurs sera effectuée par l’opérateur de recharge ; • que les utilisateurs de VE de la copropriété soient en mesure de choisir individuellement et pour chaque borne de recharge le fournisseur d’énergie de leur choix, alors elle devra opter pour le schéma n° 4, dans lequel chaque point de charge est directe- ment raccordé au réseau public de distribution et équipé d’un compteur du gestionnaire de réseaux publics de distribution, ou remplacer les systèmes de mesure privés du schéma n°1 par des disposi- tifs de décompte du GRD. 5. Raccordement de la borne de recharge en aval du point de livraison individuel du logement. Source : schémas CRE Dans tous ces schémas, ce pourra être un opérateur de recharge indépendant, choisi par l’assemblée des copropriétaires, qui installera puis exploitera les bornes. de copropriété de s’opposer systématiquement à ce type de raccordement. D’autres schémas de raccordement dans les bâti- ments à usage principal d’habitation sont certai- La mise en œuvre effective de ces schémas se heurte nement possibles et la CRE est disposée à étudier parfois à des difficultés d’ordre financier. En effet, l’ins- tout nouveau schéma de raccordement qui émer- tallation des infrastructures de recharge peut engen- gerait, dès lors que celui-ci permet de respecter les drer des coûts sur les installations communes de l’im- exigences de sécurité. meuble (colonne montante par exemple). La répartition de ces derniers entre copropriétaires peut alors s’avé- Cette exigence de sécurité est d’ailleurs la raison rer complexe. L’intégration des colonnes montantes principale pour laquelle la CRE est très défavorable dans le périmètre du gestionnaire de réseaux publics au cinquième schéma de raccordement identifié et de distribution prévu dans la loi portant évolution du présenté dans la figure ci-contre. Son principe est de logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) desservir, depuis le tableau électrique du logement, est de nature à réduire les coûts pour la copropriété la ou les places de stationnement attribuées à ce lorsque les installations sont raccordées à la colonne logement. Une telle installation amènerait en effet montante (ce qui peut être le cas dans les schémas à une rupture de l’étanchéité électrique des parties n° 3 et n° 4) et nécessitent une rénovation (hors communes par rapport à la partie habitation de l’im- opérations de renforcement liées à l’installation de meuble. Par ailleurs, la longueur de câbles, pouvant l’IRVE) préalable de cette dernière, les coûts devant être importante, impose d’en augmenter la section alors être supportés par le gestionnaire de réseaux. afin d’éviter les chutes de tension, ce qui limite tech- niquement cette solution. De plus, et pour la sécu- Compte tenu de la nécessité de faciliter le raccor- rité des personnes qui seront amenées à intervenir dement des bornes de recharge, la CRE considère dans les parties communes des immeubles, dont que les dispositions introduites par la loi ELAN sont les parkings, il n’est pas souhaitable que la source une opportunité et elle demande à Enedis de mener de tension puisse venir des logements lorsque le sans délai les éventuels travaux de rénovation des coupe-circuit principal collectif (CCPC) de l’immeuble colonnes montantes dans les copropriétés qui solli- est coupé. La CRE recommande donc aux syndicats citent un raccordement d’IRVE.
12 // Partie 1 : Faciliter l’accès à une infrastructure de recharge et maîtriser les coûts de raccordement 1.2.2. Un effort de pédagogie doit être mené par recharge, un utilisateur de VE, qui vit dans un immeuble les parties prenantes comprenant un parc de stationnement clos et couvert, doit : • s’il est le locataire ou occupant de bonne foi du loge- Les exigences en matière d’infrastructures de recharge ment, en informer le propriétaire, par lettre recom- pour véhicules électriques (IRVE) pour les bâtiments à mandée avec demande d’avis de réception, avec le usage principal d’habitation (obligation de pré-équipe- cas échéant copie au syndic de copropriété. Dans le ment des places de stationnement pour les bâtiments cas d’un immeuble en copropriété, le copropriétaire a neufs, droit à la prise, etc.) reposent sur plusieurs textes alors 3 mois, à réception de la demande, pour deman- 7 Les textes règlementaires réglementaires7. Afin de faciliter la mise en œuvre de der son inscription à l’ordre du jour de la prochaine sur la recharge des véhicules électriques ou hybrides rechar- cette réglementation, le ministère de la transition écolo- assemblée générale ; geable : gique et solidaire et le ministère de la cohésion des terri- • s’il est propriétaire dans un immeuble en copropriété, - décret n° 2011-873 du 25 toires ont entrepris l’élaboration d’un guide de préconi- s’adresser directement au syndic. juillet 2011 relatif aux instal- lations dédiées à la recharge sations pour les installations dédiées à la recharge des des véhicules électriques ou VE qui a pour objectif de préciser les objectifs atten- La demande doit comprendre une description des hybrides rechargeables dans dus et de lever ainsi les problèmes d’interprétation que travaux à entreprendre et un plan ou un schéma des les bâtiments et aux infrastruc- pourrait susciter la lecture des articles du code de la travaux. Il faut donc avoir pris contact avec un instal- tures pour le stationnement sécurisé des vélos ; construction et de l’habitation traitant des dispositions lateur pour obtenir un devis. - décret n° 2016-968 du 13 réglementaires relatives à ces installations. juillet 2016 relatif aux instal- Dans un délai de 6 mois suivant la réception de la lations dédiées à la recharge La CRE salue cette initiative et se réjouit que ce guide8 demande, le propriétaire, ou le cas échéant le syndicat des véhicules électriques ou hybrides rechargeables et aux apporte notamment de la clarté sur les différents de copropriétaires, qui entend s’opposer à ce projet doit infrastructures permettant le schémas de raccordement autorisés par la réglemen- saisir le tribunal d’instance. Ce délai doit être révolu stationnement des vélos lors tation, et présentés supra. Les copropriétés ont en effet avant le lancement des travaux. de la construction de bâtiments neufs ; vocation à choisir elles-mêmes le ou les schémas qui - décret n° 2017-26 du 12 janvier répondent à leurs besoins et il est apparu, lors des diffé- Les retours d’expérience montrent qu’en pratique, le 2017 relatif aux infrastructures rents ateliers/rencontres menés, un besoin de pédago- droit à la prise présente des limites : de recharge pour véhicules élec- gie pour permettre aux copropriétés de comprendre • en effet, il peut s’écouler jusqu’à 9 mois pour un loca- triques et portant diverses mesures de transposition de la directive les enjeux de chaque schéma et d’opérer leur choix en taire et jusqu’à 6 mois pour un propriétaire entre la 2014/94/UE du Parlement euro- connaissance de cause. notification de la demande de travaux et la possibi- péen et du Conseil du 22 octobre lité de commencer les travaux ; 2014 sur le déploiement d’une infrastruc-ture pour carburants Par ailleurs la CRE considère que les gestionnaires • par ailleurs, si le syndicat des copropriétaires ne s’est alternatifs ; de réseaux doivent être exemplaires dans la mise en pas prononcé au terme de délai de 6 mois suivant la - arrêté du 13 juillet 2016 relatif œuvre de l’ensemble de ces schémas de raccordement. demande, l’installation d’une borne de recharge indi- à l’application des articles Le raccordement des IRVE dans l’habitat collectif doit viduelle est censée être de droit, mais en pratique la R. 111-14-2 à R. 111-14-8 du code de la construction et de être une priorité pour eux : ils doivent eux aussi partici- réalisation de travaux dans les parties communes l’habitation, modifié par l’arrêté per aux actions de pédagogie auprès des copropriétés. peut s’avérer délicate. Par ailleurs, sauf si l’utilisa- du 3 février 2017. teur du véhicule opte pour un raccordement directe- La CRE travaillera à la définition d’indicateurs, voire ment au réseau public de distribution, la question de 8 Le guide est consultable à cette adresse sur le site Inter- d’incitations financières pour Enedis, sur cette ques- la facturation et de la comptabilisation des consom- net de l’AVERE. tion spécifique du raccordement des IRVE. mations du véhicule devra être étudiée avec le syndic de copropriété. 9 Le droit à la prise repose prin- cipalement sur l’article R. 136-2 1.2.3. Faire évoluer le droit à la prise du code de la construction et Dès lors, afin d’accélérer et sécuriser le processus du de l’habitation. Depuis le 1er janvier 2015, dans les bâtiments à usage droit à la prise, il doit être envisagé de supprimer le droit principal d’habitation, un utilisateur de VE peut invo- d’opposition pendant 6 mois et d’introduire à la place 10 Décret n° 2011-873 du 25 juillet 2011 relatif aux instal- quer un droit à la prise9 pour installer une borne de l’obligation d’inscrire la demande à l’ordre du jour d’une lations dédiées à la recharge charge individuelle dans un parking de son immeuble assemblée générale devant se tenir dans un délai de des véhicules électriques ou résidentiel collectif. Le droit à la prise, prévu par l’ar- 4 mois après réception. L’ assemblée générale se devra hybrides rechargeables dans les bâtiments et aux infrastruc- ticle R. 136-2 du code de la construction et de l’habi- alors de proposer une solution de raccordement, à tures pour le stationnement tation, introduit par le décret n° 2011-873 du 25 juillet défaut la solution retenue par le demandeur s’imposera. sécurisé des vélos. 201110 et entrant en vigueur le 1er janvier 2015, décrit la procédure que l’utilisateur d’un VE qui réside dans Par ailleurs, il apparait nécessaire que les obligations 11 Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement natio- une copropriété doit suivre pour pouvoir installer, à ses imposées par la loi du 12 juillet 201011 soient respectées. nal pour l’environnement. frais, une solution de recharge sur sa place de parking. L’ article 57 de cette loi impose en effet aux syndics de En pratique, lorsqu’il souhaite installer une borne de copropriétaires d’inscrire à l’ordre du jour de l’assemblée
Partie 1 : Faciliter l’accès à une infrastructure de recharge et maîtriser les coûts de raccordement // 13 générale la question des travaux permettant la recharge devis correspondant à ce type de travaux (équipement des VE ou VHR. Dans ce cadre, le syndic doit préala- partiel ou total du parking), puis les soumettre au vote blement contacter un installateur et faire réaliser des des copropriétaires. 2. LES INFRASTRUCTURES DE RECHARGE OUVERTES AU PUBLIC Les infrastructures de recharge ouvertes au public doivent • d’autre part, il faut s’assurer d’un maillage équilibré répondre à des usages très variés : recharge principale du territoire en cohérence avec les besoins des utili- pour les utilisateurs ne disposant pas d’infrastructure sateurs de VE. de recharge à domicile, recharge par opportunité lors d’un déplacement occasionnel, recharge en itinérance 2.1. Faciliter et sécuriser lors de grands déplacements, etc. Leurs caractéris- les opérations de raccordement tiques seront donc différentes à la fois entre elles et à la fois des infrastructures à usage privé, notamment Comme pour les infrastructures de recharge à en terme de puissance. On trouve ainsi aujourd’hui sur usage privé, le raccordement des infrastructures de l’espace public des bornes allant de 3 à 350 kVA, avec recharge ouvertes au public doit être facilité en auto- une large prépondérance des bornes de 18 à 22 kVA. risant une grande diversité de schémas de raccorde- Les enjeux en matière de raccordement sont alors très ment répondant aux besoins spécifiques des diffé- différents suivant les caractéristiques de l’infrastruc- rents espaces publics tant du point de vue technique ture de recharge. qu’économique. Par ailleurs, dans le domaine public, l’enjeu ne sera 2.1.1. Les schémas de raccordement innovants sur pas seulement une question de puissance de recharge le réseau d’éclairage public disponible mais aussi une question de services asso- ciés. En effet, les offres de recharge développées Dans l’espace public urbain, l’occupation des sols est aujourd’hui sont orientées vers la création d’une « expé- au cœur des priorités et les collectivités sont désor- rience client » pour l’utilisateur de VE qui pourra combi- mais réticentes à installer du mobilier urbain supplé- ner la recharge de son VE avec des services allant de mentaire. Ainsi, des solutions de raccordements inno- la simple solution de stationnement à une offre plus vantes doivent être mises en œuvre. vaste comme celle proposée par les cinémas ou les centres commerciaux. Le déploiement d’infrastruc- Dans sa délibération du 12 juin 2014 portant recom- tures de recharge ouvertes au public résultera donc mandations sur le développement des réseaux élec- d’initiatives d’une multiplicité d’acteurs. triques intelligents en basse tension12, la CRE avait demandé aux GRD de participer, en collaboration avec Ainsi, il existe un double enjeu pour assurer un accès les porteurs de projets, aux expérimentations de bornes 12 La délibération est consultable facile à une infrastructure de recharge ouverte au public : de recharge sur les réseaux d’éclairage public (REP). sur cette page du site Internet • d’une part, il est nécessaire de faciliter le raccorde- Les retours d’expérience montrent que ces solutions de la CRE : https://www.cre.fr/Documents/ ment et d’optimiser les coûts pour la collectivité dans sont moins onéreuses que des bornes de recharge Deliberations/Orientation/smart- le cadre de ces initiatives privées de développement classiques sur le bord de la chaussée, car les coûts grids-recommandations-sur- de bornes ouvertes au public ; de génie civil sont moins importants. leur-developpement Figure 9 Projection de la répartition du parc de points de charge accessibles au public en puissance à l’horizon 2019. 78 % 3,7 kVA 7-11 kVA 18-22 kVA 6% 43-50-130 kVA 65 % 9% 11 % 19 % 2017 8% 4% Source : Enedis
14 // Partie 1 : Faciliter l’accès à une infrastructure de recharge et maîtriser les coûts de raccordement Les principaux schémas de raccordement sont présen- potentiellement élevées, le coût de leur raccordement tés dans la figure 10. Ces schémas ont été testés, pourrait dans certains cas constituer un frein. Par d’une part, par le Syndicat Départemental d’Éner- ailleurs, l’absence de mutualisation des coûts entre les gie et d’équipement de la Vendée (SyDEV), Enedis et demandeurs de raccordement, par exemple lorsqu’un Bouygues Énergies et Services (BYES) à La Roche sur 2ème acteur se raccorde à partir d’une extension déjà Yon et, d’autre part, par la Fédération Départementale payée par un 1er acteur installé, peut inciter les acteurs d’Énergie du Pas-de-Calais (FDE62), la Ville de Calais, à différer leur projet. Pour remédier à ces deux freins, Électricité de France (EDF) et Citelum à Calais dans le réduire les coûts mais aussi les délais de raccorde- 13 Le profil PRO5 est applicable cadre d’expérimentations : ment, des solutions existent déjà, mais sont peu utili- aux structures de mesure et sites ayant toutes les caracté- • dans le cadre de l’expérimentation menée par le sées : les offres de raccordement intelligentes et les ristiques suivantes : (1) sites FDE62, la Ville de Calais, EDF et Citelum, plusieurs demandes groupées de raccordement. Il appartient de soutirage en BT ≤ 36 kVA, schémas de raccordement ont été testés. Dans un donc aux gestionnaires de réseaux publics de distri- (2) sites qualifiés de « Profes- sionnels » ou « Éclairage Public premier cas, la borne de recharge est raccordée à bution, en premier lieu Enedis, d’en faire une promo- et Assimilé », (3) sites ayant l’armoire électrique principale du réseau d’éclairage tion active auprès des porteurs de projets d’IRVE. souscrit un tarif d’achemine- public. Les câbles empruntent les chemins de câbles ment Longue Utilisation, (4) existants du réseau. Dans un second cas, la borne de Les offres de raccordement intelligentes sites dont la consommation n’est pas impactée par les aléas recharge est raccordée directement au réseau public Dans sa délibération Smart grids du 12 juin 201414, la climatiques, (5) sites dont la d’éclairage. Enfin, dans un troisième cas, la borne CRE a indiqué que les GRD devaient étudier la faisa- consommation annuelle de nuit de recharge est intégrée dans le mât du candélabre. bilité de proposer, au demandeur d’un raccordement est supérieure ou égale à celle Dans les trois cas, un appareil de mesure certifié pour une installation de production, des opérations du jour ou de type bandeau, (6) structure de mesure à 1 (avec comptage de type MID) permet de facturer le de raccordement permettant de réduire les coûts et cadran ou exceptionnellement propriétaire du véhicule en fonction du service rendu ; délais de raccordement, en contrepartie d’une possi- sans dispositif de comptage • dans le cadre de l’expérimentation menée par le bilité de limitation ponctuelle de la puissance d’injec- complet. Pour plus d’informa- tions, voir le chapitre F de la SyDEV, Enedis et Bouygues Énergie & Services, un tion. Ces offres de raccordement diffèrent de l’opé- section 2 des règles RE/MA seul schéma de raccordement a été testé. La borne ration de raccordement de référence (ORR) : ce sont consultable à cette adresse de recharge est intégrée au candélabre et est équipée des opérations de raccordement intelligentes (ORI). sur le site Internet de RTE : d’un compteur évolué de type Linky pour décompter https://clients.rte-france.com/ lang/fr/clients_producteurs/ l’énergie soutirée lors de la recharge. Comme dans En 2017, Enedis a ainsi proposé et testé deux opéra- services_clients/regles.jsp le schéma précédent, la consommation du VE est tions de raccordement intelligentes dans le cadre du connue, mais la présence d’un compteur Linky permet démonstrateur Smart grid Vendée : le parc éolien de 14 La délibération est consul- table sur cette page du site en plus dans ce cas de choisir un fournisseur diffé- Chauché et la centrale photovoltaïque de Talmont- Internet de la CRE : rent pour la recharge de celui retenu pour l’éclairage. Saint-Hilaire en Vendée ont bénéficié d’un raccor- https://www.cre.fr/Documents/ dement plus rapide et à moindre coût, en échange Deliberations/Orientation/smart- Aussi, il importe de développer ce type d’installations. d’un écrêtement ponctuel de leur production lorsque grids-recommandations-sur- leur-developpement Pour passer de l’expérimentation à la généralisation, des contraintes apparaissent sur le réseau public de il convient de : distribution. 15 La délibération est consul- • pour l’expérimentation menée par le SyDEV, Enedis et table sur cette page du site BYES, mettre au catalogue des prestations annexes des Dans sa délibération du 8 février 2018 portant propo- Internet de la CRE : https://www.cre.fr/Documents/ gestionnaires de réseaux la prestation de décompte sition d’arrêté sur les principes généraux de calcul de Deliberations/Proposition/ (cf. paragraphe 1.1) ; la contribution versée au maître d’ouvrage des travaux raccordement-distribution • pour l’expérimentation menée par le FDE62, la Ville de raccordement aux réseaux publics de distribution de Calais, EDF et Citelum, mener au sein du Comité d’électricité15, la CRE a proposé de définir un cadre de gouvernance du profilage (CGP) une réflexion sur juridique pour ces opérations de raccordement intelli- la comptabilisation et la facturation de la consom- gentes. Le projet d’arrêté prévoit que les GRD proposent, mation dans un contexte où les réseaux d’éclairage sur demande du demandeur du raccordement, après public sont aujourd’hui facturés principalement sur proposition de l’opération de raccordement de réfé- la base d’un profil de consommation, le profil PRO5, rence et sous réserve des résultats de l’étude préa- qui est limité à certains usages13 notamment ceux lable de raccordement, une opération de raccorde- liés à une consommation essentiellement nocturne ment intelligente : et en bandeau. • à une puissance de raccordement inférieure à la puis- sance de raccordement demandée tout en permet- 2.1.2. Les offres de raccordement intelligentes et tant des injections ou des soutirages complémen- demandes groupées de raccordement taires sur certaines périodes ; • ou à une puissance de raccordement égale à la puis- Les infrastructures de recharge ouvertes au public sance de raccordement demandée tout en limitant ayant vocation à proposer des puissances de recharge les injections et soutirages sur certaines périodes.
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