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http://portaildoc.univ-lyon1.fr Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
UNNERSITE CLAUDE BERNARD -LYON 1 FACULTE DE MEDECINE LYON EST AIUlée 2014 COQUELUCHE MALIGNE DU NOURRISSON : ETUDE DES FACTEURS ASSOCIES A LA MORTALITE TIŒSE Présentée A1'Université Claude Bernard Lyon 1 Et soutenue publiquement le 24 mars l014 Pour obtenir lt. grade dt. Docteur en Médttint. Par Mathilde COQUAZ-GAROUDET Nte lt 24 stptembrt 1985 A Sallanc.hes (74) Thtse co-dirigtt.par le Pr Etiennt.h vouhty tf lt.Dr Robin Pouyau COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
Facunè d e Médecine lyon Est liste des e nseignants 2013/20~4 Professeurs des Universi~s - Rratici ens Hospitlliers ClasS@ exœptionnelle ECiilelonJ2 Chatelain Pierre Pédiatrie (surnombre) c~ Pierre Rédiatrie Carnier Jean-fran'?Jis PnEU1llologie : addictolog:e Bienne Jérôme Bactéiologie-V.rologie : h~iène hœp· aiSe Guérin Jean-françois Biologle et mêdecine du de-veloppement et de la ~udlion : gynécologie médica!e Kohler Rémy Chirurgie in~ 1iJe Mauguière N-ançois Neurok!gie IN inet Jacques Mêdeoine il.teme : gëria~ · et bic:llc:lge du vieillissement : rnéœcne généra5e : addict~ Peyramood Dominique Maladie in'"ecl5euses : maladies ilrapicale-s l1ùery Cancéro&Jgie : rad"Dth~ Roodrant D.a:ruel G)nêcobgie-abs'IÉ1rique : gynécologie médicale Rudigoz Ralé-Ohartes Gynêcdogie-abs1étrique : gynécologie médicale Professeurs des Universités - Priiticiens Hospitaliers Classe exœpfionne:Ue EChelon 1 Baverel Gabriel P~lotlgie Blay Jean..Yr.oes Can~ie ; radioth~ Denis Philippe Opht:ilinologie F111et Gérard Cardiologie Fauque l:)en1s Néphrologie Goutat Cluistian Chirurgie dige-stive Guéfln Ctru::le Rêsn~ion : I'Tlédecne d'urgence laville Mauriœ Thêrspeufi:tue : m~ecine d'urgenœ : addictologie lebot Jean.Jacque-s Anesthésioh:uie~é~irna'lion : médecine d'urgence dartin x.a..œr Urologie Mellier Georges ~êcd::igi_e-ahs1É1riq~e ; gynécomgie médicale Micballet Mauriœtte Hematologie : transfuSIOI'II Miossec Pie rre lmlii'Wno1ogie Mornex Jean..Fr:an'?Jis Pl"lEUllDiogie : addil::tolog:e IP - GUIes Neui"'dÜ'l.Jrgie !Ponchon l1I.Ery Gas:troef1.1érologie : hépa'!Diogie : addittologie IPugeat Michel Endocrinologie, diabète et maladies métabc6ques : gy.n~ medicale Revel M:er Radiologie et imagerie médicale Rivoire Michel CancÉmi:lgie ; racfuthélapi? Scoazec Jean...Yr.oes Anatorrœ et cytologie patbologiques Vandenesch ~is Bactériologie-VJ"olcgie : hygiÈfle hosptaf:ëre Professeurs des Universi té-s - Priitici ens Hospitlliers PœmiÈfe classe André-.F
Berthezene Yws Radiologie et imagerie méclic.:tle BEnrand Yws Péctia:trie Bezîat Jean-Luc Chirurgie maxillo-faci * et stort~r.:ttdogîe Boille< Olivier Chirurgie digestive Borson-Ch.:tZO! Françoise EndocrinologE. diabète et maladies mÉ
Truy Eric Ob>rhîno-laryngologîe v- TUijman Francis Radiologie et imagerie rrédîCJie ·- Bernard Anl:tomle vamems Philippe EpkllémlologJe, é
gyn~ medicale Ricllard Jun-Chris~ Rê.1nîm3:îon: !NœeN d'urgt neê Rossetti Yws Physd:lgîe Rouvière Olivier Radiologie et imagerie médîc.:tle Saoud Mohamed Psychîalrie d"acU:es Schaeffer laurent Biolog)e cellulaire Schot1-Pethetaz Anne-M3rie EpidemîologE. économie de la santé et priwntîon Souque< Jean-Christophe GaSIJ'œntéro~ : hépa1ologîe : addicx olog)e \lukusic Sandra Neurologie Wattel Eric HMutologîe : transfus-ion Professeur des Unive-rsités · Médecine Générale LE-trillîart Moreau Professeurs associés de Médecine Généule Flori Marie Zerbib Yws - Professeurs émérit es Jérôme Chirurgie infantile BoiAange< Pierre Bactérdogîe-Wdogîe : hygiène hospîtaf:ère Boz;o Ancl Clau:le Physd:lgîe ltti Roland Biophysi:jue et médecine twJCiéai-e K..., Nicolas Anatomie et cytologie p.:rthotlgîques Neîdhardl Jean-Pierre Anatomie Petit Pool Aneslhé:sîolcgM~înu:tion : médecine d'urgence Rousset Bernard Biolog)e cellulaire SOndou Mare Neurodû"urgîe Tîssot E6eme Chirurgie get1érale r,.,. Olristian GaSIJ'œntéro~ : hépa1ologîe : addicx olog)e Trouillas Paul Neurologie Trouillas Jacqueline Cytologie et hîs1ologie Maitres de Conférence - Praticiens Hospital iers Hors d asse Mehdi Biolog)e et mede-OOE du déwloppemen t et de la reprcdJctOO : gynécologie médicale Bmguier Pierre-Pa!J Cytologie et hîs1ologie BW-Xuan Bernard Aneslhésiol~anînution : médecine d'urgenœ Dawzîes Philippe Medecine et s.:tnté au travail Germain Michèle Physd:lgîe Haclj -A îssa Aoumeu• Physd:lgîe J ouwt Anne Anatomie et cytologie p.:rthotlgîques COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
S-econde dasse Buzluca Dargaud Yesm ~ématdlogie : t::ransfusion Charrière S)bl Nu · ·an Duclos Anto'Ine Epidémiol~ie. éconr::mie de la santE et prévention Phan Alice Dermato-venerëologie RheililliS S)Wain Neural~ie (s1ag.} Rimmele Thomas Anesthè:siol~imation : rnêdecine d 'LMgence (stag.) Schluth-Balard Carolne Génétique Thibault Héféne Rhys.iobgie Vasiljevic Alexandre Anatonte. et cytologie pathologiques (stag.) Venet fabE! ne Immunologie Maitres œ Co.nfêrernees assooiês œ Médecine GênêraJe Farge Thieiry F~gan Sophie LaM :xa..œr COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
SERMENT D’HIPPOCRATE Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l'exercice de la Médecine. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans discrimination. J'interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance. Je donnerai mes soins à l'indigent et je n'exigerai pas un salaire au-dessus de mon travail. Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement la vie ni ne provoquerai délibérément la mort. Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je perfectionnerai mes connaissances pour assurer au mieux ma mission. Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque. COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
à BCG et MPVD, avec toute ma tendresse « J’aime mieux tout de quelque chose que quelque chose de tout » Victor Hugo COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
REMERCIEMENTS A Monsieur le Professeur Floret, Merci Monsieur de me faire l’honneur de juger mon travail et d’en présider le Jury. A Monsieur le Professeur Javouhey, Vos qualités pédagogiques m’ont redonné le goût d’apprendre et l’envie de progresser en pédiatrie. Je vous remercie d’avoir éveillé ma curiosité et confié ce sujet passionnant. Je vous suis reconnaissante pour votre dynamisme qui a soutenu ma motivation tout au long de ce travail. Je me réjouis de rejoindre prochainement l’équipe des urgences pédiatriques et vous remercie de m’en avoir offert l’opportunité. A Monsieur le Professeur Gillet, J’ai beaucoup apprécié vos enseignements, qui alliaient humour et rigueur. Je vous remercie d’avoir accepté de juger mon travail et suis heureuse de poursuivre ma formation aux urgences pédiatriques à vos côtés. Au Docteur Pouyau, Merci Robin de m’avoir aidée dans ce travail de recherche, formateur à bien des égards. J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler et suis reconnaissante de ta patience et de ta disponibilité notamment pour m’expliquer les concepts et procédures de réanimation. Merci pour tes encouragements en particulier ces dernières semaines. COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
Merci au Docteur Dr Ploin, je vous suis infiniment reconnaissante du temps que vous m’avez accordé et de la clarté de vos explications en statistique. Au Professeur Patural, aux Docteurs Baleine, Bœuf, Labenne, Millet, à Marie Cotillon et à chacune des secrétaires, pour avoir pris le temps de m’accueillir et de m’aider dans l’élaboration de ce travail.. Ce tour de France estival avait quelques notes impromptues ! A Mesdames Dockes, Quaglieri et Reynier ainsi qu’à madame Silarakis, merci pour votre remarquable efficacité et votre disponibilité, Quelle joie de pouvoir enfin vous remercier pour ces belles années et l’aide plus particulière que vous m’avez témoignée cette année ! Dans le sens des aiguilles d’une montre : « C’est l’heure où le long crocodile/ Languissament s’étire et bâille/ Et fait glisser les eaux du Nil sur l’armure de ses écailles…l’eau du nil […] » A Grand-mère et sa délicatesse envers chaque enfant, à Mamie pour la force de travail Veyrat A Bab et Mig, à nos voix, à ce qu’elles portent à l’unisson ; A Nanou, Stéphane, Helo, Gaspard, A Touni et Céline, pour votre affection et vos encouragements A Cilou pour la richesse des souvenirs et pour le futur ! De méandres au loin, la route est droite ! A Claire et Jérémy, à votre petite Maxime !* L’internat n’aurait pas cette saveur sans nos dîners de retrouvailles, avec le Mont-Blanc en terrasse et notre Hte-Savoie dans l’assiette ! Merci pour la sérénité que vous distillez. Maxime sans le savoir tu m’avais inspirée. A TouoouououououTZZzzzz ! A Caro, Basile et Corentin, aux heures apéritives de conseils, d’informatique et de mise en page ! A Vincent, tu auras toujours 18 ans ! A mes chers oncles et tantes, et mes cousins A mes chères MA : rue Lenepveu je connais mon repère. A nos années d’externat et plus encore, à ce qui dépasse les cimes. Et à toutes nos retrouvailles ! L’essentiel est invisible pour les yeux… Marine : à nos chroniques, à la spermato-académy, au ‘tit bichon vainqueur et à l’aldolase réductase, à ton humour, ton imagination, et ton amitié fidèle. Et Louis-Marie, merci, pour tes conseils à l’aube du départ ! Dans l’attente impatiente de la descendance! Mini Gaisne, je t’adresse cette dédicace ! Micha ma vieille branche, « l’homme est fait pour les grands espaces ! » Combien de voyages reste-t-il à nos âmes ? La lune rousse et pleine veille sur les Pyrénées, rien ne l’égale. Pas même la constellation du PTO. Merci pour ta précieuse amitié, Marie Liesse, merci pour ta constante joie de vivre et ton optimisme ! Clin d’œil à JB, Constance et Isaure ; à cucu resté dans ta valise… COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
Aux téméraires de Kolkata, au père Laborde, merci pour ces réflexions sur le Zinc, Vous m’avez révélé combien l’enfance est précieuse et le prix de l’éducation. Aux enfants d’EPN à leur spontanéité rafraichissante, A Renu et Luis, aux didis, dadas, au Dr Tobbias et tous ceux que le courage rendent « responsables » ; à Agnès, aux français d’Howrah, à Elie, Quentin,à Christelle et Benoît, votre sollicitude est un modèle, quelle joie de vous avoir rencontrés ! Vivement nos prochains Chai bressans ! A Gabriel et Mad, les téméraires de Jerusalem, Aux déesses du stade* : Merci les filles pour ce quotidien studieux et déjanté, absurde et insensé. Je vois que votre contribution aux commentaires d’images sculpturales progresse, vous m’en voyez ravie!(ndlr : deuxième porte à gauche). Le produit final est un travail collectif, je vous dois beaucoup ! Adeline, [...] Chacune des petites voix intérieures te remercie infiniment. C’est sûr, sans toi, c’eut été affreux (+ 20c). Taisez-vous ! J’admire ton énergie et ta rigueur de travail. Mais le mieux c’est encore ta spontanéité et ta franchise, ce côté franchouillard, puce et vintage ! Merci pour tes conseils cette année (« aspi…et bim ! »). Ode à la diapédèse et aux noisettes torréfiées ! Aude Marie, merci pour ta gentillesse et l’esprit d’artiste qui s’installe à ton retour! Vivement la reprise des grands travaux ! A Lucky Lucke, pour ta vivacité d’ingénieur, tes idées lumineuses et ta mémoire inouie (ça suffit oui !). Merci pour les ajustages qui font les gros titres de ce travail! Hazel, RIGHT NOW! Now it is time to translate, are you ready?!? A ma très chère Marya : je n’oublierais pas ton accueil un jour de mars. Merci pour cette année à tes côtés, ta sagesse, ta tolérance et ta sollicitude. Et merci, pour ta relecture au loin. *A Michel et Augustin® nos sponsors. (….ça peut) Aux Lyonnais d’adoption, à Cyril et Constance les médecins du cœur, à Alice, Virginie, Hannah A Jeanne et Adrien les brugiens, à Tim et Camille Au Pr Ifrah, votre rigueur et votre exigence ont forgé mon apprentissage. Soyez remercié pour le temps que vous avez consacré à notre enseignement. Aux Dr Mouzet et au Dr Kouatchet, A mes co externes angevins, exerçant ici et là, COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
Au service de médecine interne des portes du soleil, Merci Dr Blanc, pour ce semestre mémorable. Votre connaissance prend sens dans « votre diligence et votre humanité ». La médecine est un art, et vous en êtes l’esthète. A Magali et Dom, à Quentin le rocker assidu au catéchisme, Olive, A Carole, Christine et Jean Michel ; Au service de Pédiatrie de Bourg en Bresse, Au Dr Rémy et au service de neurologie de Romans sur Isere, aux Drs Tacchini et Gaide Aux Docteurs Bonnotte et Pitrat A mes chers co internes: Au Dr Jomard : merci Nathalie pour ta précieuse aide et ton énergie incroyable ! Max et toi êtes si généreux ! A Cécile, Florent, Noémie et Eric, Elsa, Arnaud, Catherine, Thomas, Maia, Taiana, Florent Aux Raviolle's Killer et toute sa team Naima et Mathieu, Delphine, Thomas, Clément, Au Centre Hospitalier de Bourg en Bresse : A l’équipe des urgences de Fleyriat : A l’équipe du PMU A chacun des aide-soignant(e)s, infirmier(ère)s Formidableeueueueuh ! Plus énergiques que les et ambulanciers, aux infirmiers de psychiatrie ; canassons, sont ses cuisinières puissance A Ali pour m’avoir proposé cette année inouïe, thermomix®. riche de tout et surtout d’inattendus. On le dit A chacun des aide-soignant(e)s, et chacune des tous c’est tellement vrai : quelle chance de infirmières, à Christophe et notre Chef, travailler à vos côtés ! A JF et Anne, redoutables gardiens d’une A Yves et Régine, parce que franchement vous médecine raisonnable et raisonnée et d’un m’édifiez, service contre la montre. Cette année était Hélène, merci pour ta vitalité et ta gentillesse réellement un apprentissage et je vous suis Au Dr Migliore, à Intubator pour avoir fait tellement reconnaissante de votre patience! preuve de tant de pédagogie, et de patience C’est à son équipe que l’on reconnaît la Au Dr Folacher-prise, la fuite n’est pas un mal, personnalité d’un chef. Quel plaisir de travailler recherchons la vacuité de l’âme, à vos côtés ! A Manue pour tes conseils avisés, A ma chère babeth (la prochaine thèse je la Alban, Anne, Anne-Sophie, Arnaud, Cécile, dicte) Delphine, Emilie, Julien, Maud, Nicolas, J’appelle les rhumatisantes, Nathalie, Evelyne Patrice, Ryma, Sebastien Stéphane, vous faites et Christelle ! de ce service un lieu unique ! Au Dr Bour (4409), Claire, Juliette et Xavier (Theodore, Roland) aux internes des urgences COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
RESUME Introduction : La coqueluche maligne est une forme rare d'infection à Bordetella pertussis caractérisée par une détresse respiratoire aiguë associant, une hyperleucocytose supérieure à 50 G/L et une évolution rapide vers une défaillance multi-viscérale. Objectifs : Identifier les caractéristiques associées à la mortalité des formes malignes de coqueluche du nourrisson. Etudier les modalités de prise en charge et l’évaluation des effets de la leucodéplétion sur le pronostic. Matériel et Méthodes : Nous avons réalisé une étude descriptive, rétrospective, au sein des services de réanimation pédiatriques des CHU de Lyon, Grenoble, Saint Etienne, Clermont Ferrand et Montpellier, Marseille et Rouen. Les nourrissons hospitalisés entre le 1er janvier 2008 au 13 novembre 2013 avec un diagnostic microbiologique de coqueluche et présentant une détresse respiratoire aiguë justifiant une ventilation mécanique et/ou une hyperleucocytose supérieure ou égale à 50 G/l ont été inclus. Leur prise en charge a été comparée à celle proposée par l’équipe britannique de Rowlands en 2010. Résultats : 23 nourrissons ont été inclus. Onze enfants (47,8%) étaient de sexe féminin. L'âge médian au début des symptômes était de moins de 6 semaines (34j [21-67]). Le délai médian entre le début des symptômes et le transfert en réanimation était de 6 jours [4-10]. A l'admission en réanimation, le score PELOD médian était à 11 [1-20]. Les nourrissons étaient tachycardes (fréquence cardiaque médiane 181 bpm [177-199]). Le rapport Sp02/Fi02 médian initial était de 384 [238-452]. Dix-sept nourrissons (74%) ont été intubés, 13 (76%) ont été ventilés par oscillateur à haute fréquence. Le chiffre de leucocytes médian aux urgences était de 32 G/l [19-54] avec 7,5 G/l [5,5-13] PNN et 22 G/l [10-36] lymphocytes. Parmi les 23 enfants, 9 (40%) sont décédés. Tous les nourrissons décédés présentaient une défaillance respiratoire, cardio vasculaire (p=0,003) et une HTAP (p=0,002). Une anurie était associée dans tous les cas (p< 0,001), avec une créatinine médiane de 81µmol/l [49-109,5] et une hyponatrémie majeure < 125 mmol/l dans 90% des cas. Dans 71% des cas, une défaillance hématologique et hépatique était associée. Une leucodéplétion (EST ou leucaphérèse) a été réalisée dans 10 cas (43,5%), 7 d’entre eux ont survécu. Une prise en charge par ECMO a été décidée dans 7 cas (30,4%) avec une mortalité élevée (6 décès). La prise en charge répondait dans 15 cas à une proposition internationale et s’associait à 73% de survie (11/15). Conclusion : Nous avons identifié cinq facteurs associés à la mortalité de la coqueluche maligne : l’élévation précoce de la CRP au-delà de 20 mg/l, la présence d’une HTAP à l’arrivée en réanimation, l’augmentation des GB supérieure à 15 G/l par jour, l’inversion du rapport lymphocytes/PNN au cours de l’évolution en réanimation et des désordres hydro-électrolytiques, représentés par l’hyponatrémie inférieure à 125 mmol/l et l’anurie. COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ........................................................................................................................................... 13 RESUME ......................................................................................................................................................... 17 TABLE DES MATIERES ....................................................................................................................................... 1 ABREVIATIONS ................................................................................................................................................. 4 INTRODUCTION GENERALE .............................................................................................................................. 6 I. LA COQUELUCHE ..................................................................................................................................... 6 I.1 DEFINITION .............................................................................................................................................. 6 I.2 DIAGNOSTIC............................................................................................................................................. 6 I.2.1 Contage infectieux........................................................................................................................... 6 I.2.2 Présentation clinique ....................................................................................................................... 7 I.2.3 Diagnostic biologique ...................................................................................................................... 8 I.3 EXAMENS PARA CLINIQUES .......................................................................................................................... 8 I.4 LES COMPLICATIONS DE LA COQUELUCHE ....................................................................................................... 9 I.4.1 La forme simple ............................................................................................................................... 9 I.4.2 La coqueluche grave ........................................................................................................................ 9 II. HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION A BORDETELLA PERTUSSIS ........................................................ 10 II.1 EPIDEMIOLOGIE ...................................................................................................................................... 10 II.1.1 Données spatio temporelles .......................................................................................................... 10 II.1.2 Incidence dans le monde et en France .......................................................................................... 10 II.1.3 Une maladie contagieuse sous-estimée ........................................................................................ 11 II.1.4 Morbi mortalité de la coqueluche ................................................................................................. 11 II.2 PHYSIOPATHOLOGIE................................................................................................................................. 12 II.2.1 Microbiologie ................................................................................................................................ 12 II.2.2 Pathogénie générale ..................................................................................................................... 13 III. LA COQUELUCHE MALIGNE ................................................................................................................... 14 III.1 DEFINITION ............................................................................................................................................ 14 III.2 DIAGNOSTIC........................................................................................................................................... 16 III.2.1 Terrain ........................................................................................................................................... 16 III.2.2 Présentation initiale et caractéristiques évolutives ....................................................................... 16 III.2.3 Désordres hydro électrolytiques .................................................................................................... 17 III.2.4 Anomalies Hématologiques........................................................................................................... 18 III.3 PHYSIOPATHOLOGIE DE LA COQUELUCHE MALIGNE......................................................................................... 18 1 COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
III.3.1 Microbiologie ................................................................................................................................ 18 III.3.2 Pathogénie .................................................................................................................................... 19 III.4 PRONOSTIC ............................................................................................................................................ 23 III.4.1 Facteurs démographiques ............................................................................................................. 23 III.4.2 Retard et méconnaissance diagnostique....................................................................................... 23 III.4.3 Facteurs associés à la mortalité .................................................................................................... 24 IV. PREVENTION ET PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE ............................................................................ 27 IV.1 PREVENTION .......................................................................................................................................... 27 IV.2 MESURES GENERALES .............................................................................................................................. 27 IV.3 TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE ...................................................................................................................... 28 IV.3.1 Spécifique ...................................................................................................................................... 28 IV.3.2 Complications infectieuses ............................................................................................................ 28 IV.4 PROCEDURES DE REANIMATION.................................................................................................................. 28 IV.4.1 Prise en charge hémodynamique .................................................................................................. 28 IV.4.2 Prise en charge de la détresse respiratoire ................................................................................... 28 IV.4.3 ECMO............................................................................................................................................. 30 IV.4.4 Leucodéplétion .............................................................................................................................. 31 IV.4.5 Algorithmes de prise en charge ..................................................................................................... 32 ETUDE D’UNE COHORTE MULTICENTRIQUE.................................................................................................... 34 I. INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 34 II. PATIENTS ET METHODES ....................................................................................................................... 36 II.1 TYPE D’ETUDE ET METHODE DE SELECTION ................................................................................................... 36 II.2 LE RECUEIL DE DONNEES ........................................................................................................................... 36 II.2.1 Variables choisies .......................................................................................................................... 36 II.2.2 Calculs des délais et de la croissance des globules blancs ............................................................. 38 II.2.3 Evaluation de la prise en charge par EST et/ou ECMO .................................................................. 38 II.3 ANALYSE STATISTIQUE .............................................................................................................................. 39 III. RESULTATS ............................................................................................................................................ 40 III.1 PRESENTATION DE LA POPULATION ............................................................................................................. 40 III.1.1 Démographie ................................................................................................................................. 40 III.1.2 Présentation initiale ...................................................................................................................... 40 III.1.3 Complications infectieuses ............................................................................................................ 42 III.1.4 Evolution et complications systémiques ........................................................................................ 43 III.2 COMPARAISON DES NOURRISSONS DECEDES ET SURVIVANTS ............................................................................ 44 III.2.1 Evolution clinique, complications systémiques .............................................................................. 44 III.2.2 Analyse hématologique ................................................................................................................. 44 2 COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
III.2.3 HTAP .............................................................................................................................................. 46 III.3 PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE ............................................................................................................. 46 III.3.1 Délais de prise en charge ............................................................................................................... 46 III.3.2 Prise en charge des défaillances d’organe .................................................................................... 47 III.3.3 Ex-sanguino-transfusion (EST) ....................................................................................................... 47 III.3.4 Autres thérapeutiques ................................................................................................................... 48 IV. DISCUSSION .......................................................................................................................................... 49 BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................. 59 ANNEXES ........................................................................................................................................................ 62 Annexe 1 : Posologies et durée de prescription de l’antibiothérapie dans la coqueluche du nourrisson .... 62 Annexe 2 : Prise en charge en EST : Comparaison de séries de cas ............................................................. 63 Annexe 3 : Score PELOD (PEdiatric Logistic Organ Dysfunction) ................................................................. 64 Annexe 4 : Définition des défaillances d’organe .......................................................................................... 66 3 COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
ABREVIATIONS ACR : Arrêt cardio-respiratoire ADN : Acide Désoxyribo-Nucléique ATCD : Antécédents BGN : Bacilles Gram-négatif B.Pertussis : Bordetella pertussis Bpm : Battements par minute CHG : Centre Hospitalier Général CHU : Centre Hospitalo-Universitaire CMV : Cyto-mégalo virus DTCaPolio : Vaccin combiné diphtérie/tétanos/coqueluche acellulaire/poliomyélite, à concentrations normales dTcaPolio : Vaccin combiné diphtérie/tétanos/coqueluche acellulaire/poliomyélite, avec doses réduites d’anatoxines diphtériques (d) et d’antigènes coquelucheux (ca) ECMO : Extra Corporeal Membrane Oxygenation EER : Epuration extra-rénale ESLO : Extraorporeal Life support Organization EST : Ex-sanguino-transfusion ETT : Echographie trans-thoracique FC : Fréquence cardiaque FiO2: Fraction inspiratoire en oxygène FR : Fréquence respiratoire GB : Globules blancs GCS : Glasgow Coma Scale GDS : Gaz du sang HTAP : Hypertension artérielle pulmonaire IFN : Interféron LBA : Lavage broncho-alvéolaire LCR : Liquide céphalo-rachidien LP : Leucaphérèse Ly : Lymphocytes MSN : Mort subite du nourrisson 4 COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
NFP : Numération formule et plaquettes NO : Nitric oxide, monoxyde d’azote NOi : NO inhalé OHF : Oscillateur haute fréquence OMS : Organisation Mondiale de la Santé OR : Odds ratio ORL : Oto-rhyno-laryngologie PAM : Pression artérielle moyenne PaO2 : Pression partielle artérielle en oxygène pCO2 : Pression partielle sanguine en dioxyde de carbone PCR : Polymerase Chain Reaction PCT : Procalcitonine PELOD : Pediatric Logistic Organ Dysfunction P/F : PaO2/FiO2 PNN : Polynucléaires neutrophiles pH : Potentiel hydrogène SA : Semaines d’aménorrhée SAMS : Staphylococcus aureus méticilline-résistant SDRA : Syndrome de détresse respiratoire aigüe SHU : Syndrome hémolytique et urémique SIADH : Sécrétion inappropriée d’hormone anti-diurétique SRIS : Syndrome de réponse inflammatoire systémique SpO2 : Saturation pulsée de l’hémoglobine en oxygène S/F : SpO2/FiO2 TNF : Tumor Necrosis Factor U-MW : Test de U mann and Withney VM : Ventilation mécanique VNI : Ventilation non invasive VRS : Virus respiratoire syncitial 5 COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
INTRODUCTION GENERALE La coqueluche maligne est une forme rare d'infection à Bordetella pertussis (B.pertussis) caractérisée par une détresse respiratoire aigüe associant une hypoxie réfractaire une hyperleucocytose supérieure à 50 G/L et une évolution rapide vers une défaillance multiviscérale. Affectant préférentiellement le nourrisson de moins de 2 mois, la mortalité peut atteindre 75% des cas (1). I. LA COQUELUCHE I.1 DEFINITION La coqueluche est une toxi-infection bactérienne respiratoire particulièrement contagieuse, transmise à l'homme par B.pertussis. Le terme « coqueluche » est employé la première fois en 1679 par Sydenham, mais son caractère paroxystique la distingue des autres infections respiratoires depuis le Moyen-Age, avec une première description faite en France au XVème siècle (2). Les Chinois la nomment « la toux des 100 jours », en référence à son évolution vers la chronicité. En dépit de la politique vaccinale initiée dès les années 40 puis renforcée à la fin du XXème siècle, la coqueluche sévit toujours. Son diagnostic est difficile et souvent méconnu en raison de la variabilité des présentations cliniques, parfois déroutantes. A cela s’ajoute la forte contagiosité de la maladie. Ces deux caractéristiques expliquent sa rapide propagation au sein des groupes vulnérables. Diagnostiquée tardivement chez l'adulte, elle est responsable d'une morbidité non négligeable chez l’enfant et même d’une mortalité potentielle chez le petit nourrisson. La réalisation en routine de la PCR, de plus grande spécificité que les techniques microbiologiques jusqu’alors utilisées, a probablement permis d’authentifier un plus grand nombre de cas. I.2 DIAGNOSTIC I.2.1 Contage infectieux La présence d’un contage infectieux, cas « index », est fréquemment retrouvée dans l’entourage du patient lors de l’anamnèse. La plupart du temps, ce contact « tousseur chronique » est retrouvé au sein de l’environnement familial (parents, grands-parents, fratrie) (3–5). 6 COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
I.2.2 Présentation clinique La forme clinique dépend de l’âge et du statut immun du patient. La coqueluche commune non compliquée répond à une définition clinique aux caractéristiques bien établies chez le petit enfant. Forme typique de l’enfant non vacciné Il s’agit de la forme classiquement décrite chez l’enfant d’âge scolaire, avant l’ère vaccinale. Elle est devenue plus rare de nos jours dans les pays à fort taux de couverture vaccinale. Sa progression est stéréotypée : après un contage respiratoire, la phase d’incubation dure entre 7 et 10 jours puis commence une période d'invasion d’une dizaine de jours appelée phase « catarrhale ». Cette phase hautement contagieuse, est caractérisée par la présence de rhinorrhées, éternuements, toux, et d’une discrète réaction conjonctivale. Il n’y a quasiment pas de signe systémique, la fièvre est généralement absente. Tout laisserait supposer une infection des voies aériennes supérieures banale. Toutefois, à la différence de celle-ci, la toux s’installe, s’intensifie et se pérennise : c’est la phase quinteuse. Cette phase d’état de la coqueluche dominée par son maître symptôme : « une toux paroxystique survenant par quintes c’est-à-dire par accès répétés violents de secousses expiratoires de toux sans inspiration efficace entraînant une congestion du visage voire une cyanose et finissant par une reprise inspiratoire bruyante en chant du coq » (3). Ces quintes sont volontiers émétisantes, nocturnes, sensibles à la stimulation de la sphère ORL, et associées à une production de mucus différente des sécrétions purulentes des autres infections respiratoires. Elles durent de 3 à 4 semaines et sont suivies d’une phase de convalescence de plusieurs semaines au cours de laquelle la toux (qui n’est plus quinteuse) peut persister. L’enfant est apathique et on peut observer un amaigrissement, secondaire aux vomissements et à l’anorexie. A distance d’un épisode de coqueluche, il n’est pas rare que le patient présente à nouveau une toux paroxystique, quinteuse et récurrente notamment à l’occasion de virose respiratoire (2). Forme clinique du nourrisson La présentation de la coqueluche chez le nourrisson est en général proche de celle de l’enfant vacciné. Toutefois, la quinte « émétisante et cyanosante » ainsi que le chant du coq peuvent manquer. La toux est asphyxiante, entraînant des épisodes d'apnée ou de bradycardie profonde. Des signes de lutte initiaux peuvent simuler une bronchiolite aigue virale ou toute autre 7 COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
infection des voies respiratoires (6). Des troubles digestifs sont fréquemment associés, en particulier les vomissements précédant parfois les signes respiratoires (2–4,7). Néonatalogie La présentation clinique chez le nouveau-né, en particulier dans les formes sévères, est atypique ce qui rend le diagnostic difficile. La toux peut manquer, les apnées répétées et la bradycardie, symptômes fréquents en néonatalogie, peuvent dominer la présentation clinique (3,4,8,9). On rapproche de cette description celle du petit nourrisson de moins de 2 mois chez lequel la clinique peut être également trompeuse : malaise grave, mort subite, insuffisance respiratoire aigüe, détresse vitale inexpliquée peuvent révéler d’authentiques coqueluches (10). I.2.3 Diagnostic biologique La preuve bactériologique est apportée par la mise en culture de sécrétions nasopharyngées par aspiration ou écouvillonnage nasal, sur milieu spécifique de Bordet et Gengou. La fragilité de B.pertussis explique la nécessité d’un milieu spécifique et le long délai de réponse (supérieur à 7 jours). Peu sensible (60% à la période catarrhale, 30% à la période des quintes, < 10% après 15 jours d’évolution), la culture est cependant très spécifique (100%) et donc intéressante d’un point de vue épidémiologique mais peu adaptée à la pratique clinique (11). Depuis le début des années 1990, le diagnostic de coqueluche est possible par détection du patrimoine génétique de la bactérie par amplification génique (PCR) permettant un diagnostic dans les 24 à 48 heures. Elle peut être effectuée sur les mêmes prélèvements que la culture, et est spécifique de chaque espèce. En revanche, elle ne permet pas de tester la sensibilité des souches. Enfin, l’apparition plus récente de la PCR en temps réel a encore amélioré les délais des résultats (environ 3 heures). La viabilité de la bactérie n’est pas nécessaire à la détection de l’ADN bactérien, rendant la technique fiable malgré une antibiothérapie. Sa sensibilité est donc proche de 80% et sa spécificité varie de 55 à 95% (12). L’examen est remboursé par la Sécurité Sociale depuis 2011. I.3 EXAMENS PARA CLINIQUES Dans les formes simples, aucun autre examen complémentaire que microbiologique n’est nécessaire au diagnostic. Parfois, ils permettent d’écarter les diagnostics différentiels. La radiographie de thorax peut montrer un parenchyme normal ou un syndrome bronchique. Sur le plan biologique, une hyperlymphocytose sanguine est évocatrice du diagnostic, devenant 8 COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
caractéristique lorsqu’elle est supérieure à 10 G/l (3). L’aspect cytologique est une hyperlymphocytose constituée de petits lymphocytes matures. Un aspect de noyau fendu de ces lymphocytes n’est pas constant, mais caractéristique de la coqueluche. I.4 LES COMPLICATIONS DE LA COQUELUCHE I.4.1 La forme simple La forme commune guérit généralement sans séquelles, la toux pouvant se prolonger plusieurs semaines. Des complications mécaniques surviennent parfois au décours de la toux ou des vomissements : purpura pétéchial de la face, hémorragie sous conjonctivale, épistaxis hernie et les otites moyennes aigues. Les complications nutritionnelles, redoutables, se retrouvent essentiellement dans les pays en voie de développement. I.4.2 La coqueluche grave Toute coqueluche de l’enfant nécessitant une prise en charge en réanimation est appelée coqueluche « grave ». Plus de 20% des coqueluches évoluent vers une forme grave, qu’elle soit respiratoire (18%) ou neurologique (4%) (3,8,13–16). Elles affectent principalement le petit nourrisson de moins de 3 mois non protégé par la vaccination. Les complications graves sont inversement liées à l’âge et leur pronostic est variable. Certaines se grèvent d’une mortalité importante. L’Académie américaine de pédiatrie distingue : « 1) les apnées, pouvant nécessiter de façon transitoire une assistance ventilatoire mais de très bon pronostic, 2) les convulsions, d’évolution favorable sous traitement, 3) de la pneumopathie en raison de l'hypoxie réfractaire, de l'HTAP et de la défaillance cardiaque qu'elle entraîne » (14,17). Les complications neurologiques se manifestent par des crises convulsives et une encéphalopathie primitive ou secondaire à l’anoxie ou à l’action de la toxine. Soixante à 80% des complications respiratoires sont représentées par les quintes apnéisantes et/ou cyanosantes (14,18). D’autres complications respiratoires (surinfection, atélectasie, pneumothorax, pneumomédiastin, hémorragie pulmonaire…) sont également décrites mais peu fréquentes. Enfin, 20% des coqueluches hospitalisées en réanimation présentent une pneumopathie dont certaines entrent dans la définition de la coqueluche maligne que nous détaillerons un peu plus bas (8,14,19,20). 9 COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
II. HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION A BORDETELLA PERTUSSIS II.1 EPIDEMIOLOGIE II.1.1 Données spatio temporelles La coqueluche sévit dans tous les pays du monde. Il n'existe pas de spécificité géographique en ce qui concerne la virulence du germe. Que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, elle peut survenir tous les mois de l'année, avec un pic d'incidence en août, septembre et octobre. Cette variation saisonnière était constatée dans 2 études américaines dans les années 1980 à 2000. Un pic estival était noté de juillet à septembre aux Etats Unis (8). Cette donnée est fondamentale pour la démarche diagnostique : la présentation clinique, déroutante, oriente à tort l’été vers une bronchiolite virale. II.1.2 Incidence dans le monde et en France La coqueluche était une maladie infectieuse dévastatrice jusqu'à l'avènement dans les années 40 du vaccin cellulaire entier anticoquelucheux. On notait dans l'ère pré-vaccinale une incidence de l'ordre de 157 cas pour 100 000 habitants aux USA. C’est en 1976 que le taux d’incidence fut le plus faible avec, aux Etats-Unis, 1010 cas recensés soit 0,47 cas pour 100 000 habitants. Selon les estimations les plus récentes de l’OMS (2008), la coqueluche affecterait chaque année environ 16 millions de personnes à travers le monde (2,21). Si son incidence a diminué de façon considérable, la maladie persiste, même dans les pays à fort taux de couverture vaccinale. Son incidence aurait même augmenté de 50% entre 1980 et 1990 chez les nourrissons de moins de 4 mois (8), l’avènement de la PCR ayant probablement contribué à authentifier davantage de cas. En France, la déclaration n’est plus obligatoire depuis 1986. Mais, l’épidémiologie des formes pédiatriques graves est désormais étudiée dans le cadre de la surveillance clinique et bactériologique par le réseau sentinelle Renacoq. L’incidence moyenne de la coqueluche chez l’enfant de moins de 17 ans était de 228 cas par an, dont 138 avaient moins de 6 mois. Dans cette tranche d’âge, l’incidence diminue (703 cas par an entre 1996 et 1998 et 138 cas par an entre 2008 et 2010), mais chez les petits nourrissons de moins de 2 mois elle reste stable (210 pour 100 000 habitants). 10 COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
II.1.3 Une maladie contagieuse sous-estimée Au début du XXème siècle, la contamination se propageait d’enfants à enfants, classant la coqueluche au rang des maladies infantiles. L’épidémiologie s’est modifiée. L’infection à B. pertussis est désormais plus fréquente chez l’adulte mais elle est sous-estimée, ce qui contribue à la circulation de la bactérie chez les plus petits. La gravité est inversement liée à l’âge : méconnaitre le diagnostic chez l’adulte expose le nourrisson à l’infection et aux complications les plus graves. II.1.4 Morbi mortalité de la coqueluche Données épidémiologiques générales La coqueluche reste mortelle au XXIème siècle. En 2008, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rapportait 195 000 décès. Aux Etats-Unis entre 1927 et 1929 la mortalité attribuée à la coqueluche était de 43,5% (3). De nos jours, dans les pays où le taux de couverture vaccinale avoisine 80%, la mortalité a chuté de façon spectaculaire avec un taux proche de 0,4% au début des années 90 aux Etats-Unis (3,8). C’est en 1976 que la coqueluche connaît ses plus faibles taux d’incidence et de mortalité avec 7 décès attribuables à B.pertussis aux Etats-Unis (0,003 décès pour 100 000 habitants) (8,22). Cependant, la recrudescence de la maladie constatée ces dernières années s’accompagne d’une augmentation de la mortalité en particulier chez les nourrissons non vaccinés. Données démographiques De tous les groupes d’âge, les enfants de moins de un an ont la plus forte incidence de la maladie et pour l’écrasante majorité des hospitalisations, des complications et des décès (3,6,8,19). Aux Etats-Unis de 2000 à 2004, le Centers for Disease Control and prevention (CDC) a recensé 2488 cas par an chez les moins de 1 an, 63% ont été hospitalisés et 0,8% sont décédés (23). En 2011, la surveillance par le réseau Renacoq a montré que, parmi les 234 cas recensés, 98 patients (42%) avaient moins de 3 mois. Morbi-mortalité de la coqueluche grave La coqueluche est la première cause de décès par infection bactérienne en réanimation chez les nourrissons âgés de 10 jours à 2 mois (24) ce qui représenterait, au sein des coqueluches graves de réanimation, un taux de mortalité de 5 à 15% (14,18,24–27). Les complications graves de la 11 COQUAZ-GAROUDET (CC BY-NC-ND 2.0)
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