Les résumés des nouveaux romans pour Juin 2022 - Gouvieux
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Bibliothèque Municipale de Gouvieux Les résumés des nouveaux romans pour Juin 2022 Boyne, John : Le syndrome du canal carpien R BOY Dans la famille Cleverley, il y a le père, célèbre chroniqueur de la BBC, qui se targue de fréquenter le monde des célébrités. Persuadé de son importance, il se coule dans le moule et s’exprime sur Tweeter… La mère, qui a eu le mérite de publier deux romans qu'elle avait écrits elle-même, vit désormais de la plume qu'elle glisse dans les doigts de prête-plumes, revendiquant cependant son statut d'auteur puisque c'est elle qui fournit les idées pour ses romances… Quant aux enfants : Nelson l’ainé, harcelé dans son enfance, est devenu enseignant dans les murs même de son calvaire… Elizabeth, addict aux réseaux sociaux, passe beaucoup de temps à se préoccuper de sa popularité… quitte à devenir esclave d’un système absurde au fonctionnement aberrant ! Et le plus pervers, Achille, beau mais qu’on qualifie d’imbécile (peut-être pas tant que ça !), met à profit sa jeunesse pour arnaquer ses proies… John Boyne a décidé de s'attaquer à notre utilisation permanente des réseaux sociaux en nous dépeignant le tableau d’une jolie famille, qui semble plutôt bien s’en tirer mais dont les failles apparaissent peu à peu…
Caminito, Giulia : L’eau du lac n’est jamais douce R CAM Gaia grandit au sein d’une famille pauvre avec ses trois frères et sœurs, son père en chaise roulante et sa mère Antonia, femme de ménage et figure étonnante qui gère sa maisonnée d’une main de fer… Cette maman souhaite que sa fille échappe coute que coute à sa condition sociale grâce aux études et l’encourage à découvrir la littérature. Elle envoie donc Gaia dans un bon lycée, fréquenté par des gosses de riches et dans lequel la jeune fille n’est pas forcément la bienvenue... Si à la maison, Gaia se sent ‘‘sous anesthésie’’ et désarmée, à l’extérieur elle ne manque pas de culot et va s’inspirer de l’exemple maternel pour se défendre et se protéger, quitte à user de violence… Sur fond d'un lac aux eaux noirs qui engloutit tout, Giulia Caminito nous livre une histoire de frustrations, d'envie, de rage et de vengeance dûes à la pauvreté, mais à une de soif d'amour, de tendresse et de reconnaissance, dans une Italie où l'argent semble être seul maître à bord et où changer de classe sociale est très difficile même dans les années 2000 ! Chalvon-Fioriti, Solène : La femme qui s’est éveillée R CHA Solène Chalvon Fioriti revient sur ses années de correspondante de guerre en Afghanistan de 2011 à 2021, témoignant de la montée en tension qui caractérise la période dans cette région du monde. S’y mêlent habilement le témoignage personnel d'une journaliste de guerre, documentaire autour de la condition des femmes dans un état qui organise la ségrégation sexuelle, et analyse politique d'une « guerre infra étatique » éminemment complexe. Nous suivons Laly, une activiste qui œuvre au sein d'un réseau clandestin féministe. Coordinatrice du réseau Pill Force, elle distribue dans les villes et les campagnes des moyens médicamenteux pour aider les femmes à avorter. Cette meneuse de groupe très éduquée sert de guide à la journaliste, et se distingue par la radicalité de son positionnement idéologique : elle s'oppose au féminisme occidental qu'elle perçoit comme un asservissement et revendique un féminisme pachtoune, imprégné de culture afghane. La singularité de son analyse et son cynisme quant à l'intervention de la communauté internationale nous permettent de mieux appréhender la situation en Afghanistan ces dernières années, et de comprendre la débâcle rapide de la communauté internationale en août 2021. Un récit à la fois dense et original ancré dans l'actualité. Galgut, Damon : La Promesse R GAL Avant de mourir, Rachel, la matriarche de la famille Swart, a fait une promesse : Salomé, leur domestique noire héritera de la maison dans laquelle elle vit et d’un petit lopin de terre… Cette décision divise le clan protestant. Les langues se délient, les rancœurs et les convoitises s’exacerbent au point de faire voler en éclats les liens qui unissent les uns et les autres. Le roman suit les Swart sur trois décennies. Alors que l’Afrique du Sud se transforme, le racisme et la violence s’infiltrent encore partout, jusque dans la vie intime de chacun.
HORTS, Stéphanie des : Doris, le secret de Churchill R HOR Doris Delevingne est une jeune fille ni fortunée ni aristocrate, mais son rêve est de le devenir : elle est jolie, a des jambes interminables et un culot formidable.Nous sommes au début du siècle dernier. Elle va gravir les échelons de la « Hight Society » grâce à ses atouts et devenir une parfaite courtisane. Belle, elle saura mener sa barque et épouser Valentin Brown, lord Castlerosse, grosse fortune et bonne société, avant d'en divorcer pour adultère. Maitresse dans l’art de la volupté, dotée d’un grand appétit de pouvoir et d’argent, elle cotoye les plus grands de son époque dont les hommes de la famille Churchill… Winston fera d’elle des portraits, jugés compromettants pour son image public lorsqu'arrive la seconde guerre mondiale. Après avoir mis sa famille à l’abri, Doris fuit aux Etats-Unis mais privée de ses amants divers et variés, elle tente de faire chanter celui qui est devenu le Premier ministre britanique… Une biographie romancée pétillante où l'on croise d'excentriques personnages de Cecil Beaton, à Nancy Mitford, en passant par Noël Coward et Lord Berners… Lee, Min Jin : Pachinko R LEE 1930. Corée. Sunja a dix-sept ans lorsqu'elle tombe amoureuse de Hansu, un riche étranger, de vingt ans son aîné. Le jour où elle lui annonce sa grossesse, il lui révèle qu'il est déjà marié et père de trois enfants. Sa famille vit au Japon, il ne peut donc pas l'épouser mais propose de subvenir à ses besoins en Corée. Sunja ne peut concevoir cette idée et pour ne pas déshonorer sa famille, elle accepte d'épouser Isak, un pasteur chrétien, coréen, en partance pour Osaka. Isak s'engage à reconnaître et à élever l'enfant avec elle car pour lui c’est l’occasion de profiter d'une vie familiale qu'il n'espérait plus… Le départ au Japon est douloureux et difficile pour Sunja qui doit quitter sa mère Yangji, qu'elle ne reverra plus. Arrivée sur place, Sunjà est vite confrontée à la dure réalité de l'immigration des coréens et aux rapports conflictuels avec les Japonais qui ne leur reconnaissent aucun droit. Maltraitance, vol, violence, injustice sont monnaie courante. Min Jin Lee nous livre une saga familiale qui s’étend sur quatre générations. Au moyen de ces personnages, elle nous raconte l'histoire de la Corée et celle du Japon et balaie tous les grands évènements qui s’y sont produits depuis les années 1910. Minier, Bernard : Lucia P MIN Lucia Guerrero est une femme flic, à la personnalité controversée, sauvage, désobéissante, à la vie personnelle chaotique et aux méthodes borderlines, qui se meut dans un monde d'hommes au sein de la Guardia Civil. Un jour, son coéquipier est retrouvé crucifié à un calvaire, il semble avoir vécu un véritable supplice…Si le tueur n’avait pas de clous sous la mais, il connaîssait une vieille pub pour la Colle Super Glue 3 réalisée sans trucage avec le gars collé au plafond et la victime est mieux fixée qu'un post-it sur un frigidaire. Et Hop ! Jésus en Patafix ! Ce crime à la mise en scène macabre s'inspire de tableaux de la Renaissance, preuve que les assassins ont plus de culture que de remords de nos jours ! Très vite cet assassinat est relié à d'autres meurtres, tout aussi scotchants, par un groupe d'étudiants de l'université de Salamanque. Ils vont avec leur professeur et un logiciel révolutionnaire aider Lucia dans son enquête.
Offutt, Chris : Les des collines P OFF Arpentant des vallons envahis de fougères, un vieux promeneur cherche des plants de ginseng qu'il espère revendre à bon prix, jusqu'à ce qu'il tombe sur le cadavre d'une femme vêtue d'une robe élégante mais dont la culotte a été arrachée. Tout le monde, dans le comté de Rowan, appréciait la discrète... Chris Offutt excelle à inventer des histoires de meurtres sordides, au fil desquelles la laideur des êtres humains contraste avec la beauté des paysages de son Kentucky natal. Oulitskaïa, Ludmila : Le corps de l’âme R OUL Ce recueil est constitué par deux ensembles de nouvelles, Les amies (5 textes) puis le corps de l'âme (8 textes). Les personnages principaux sont presque tous des femmes qui tentent de vivre, d'aimer, de donner du sens à leur vie, de se trouver une place, d'habiter le quotidien, de le remplir de gestes, d'habitudes, de l'apprivoiser. Mais si le réel est tangible, le matériel ne suffit pas… Au-delà, des envies, des aspirations, des sensations se manifestent… indicibles, mouvantes, difficiles à saisir mais aussi essentielles que la satisfaction des besoins physiques. Certaines histoires sont tristes ou cruelles, d'autres plus souriantes, voire drôles. L'humour et le second degré sont toujours présents comme une protection contre une émotion trop forte ou pour rendre le monde plus supportable. Un recueil, avec des moments magiques, des éclats de lumière enfermés dans des destins de personnages qui n'ont rien d'héroïque. Mais avec qui on passe un moment, dont on pénètre l'intimité, dans un sentiment de fraternité, dans une forme de reconnaissance. Un beau voyage, vers les autres et vers soi-même. Pamuk, Orhan : Les Nuits de la peste R PAM 1901, nous débarquons à Mingher, île de Méditerrannée tout droit sortie de l'imagination malicieuse du conteur Pahmuk, aux côtés de deux spécialistes des épidémies et d'une princesse ottomane, nièce du sultan Abduhlamid II. C'est lui qui les a missionnés afin de combattre l'épidémie de peste qui se répand inexorablement dans les corps et les cœurs des Minghériens. Voici le point de départ d'un récit fabuleux et envoûtant, pris en charge par une narratrice-historienne qui s'appuie sur les lettres de la princesse pour reconstituer l'histoire de Mingher, et à travers elle les derniers soubresauts de l'Empire ottoman. Ou quand une pandémie devient le révélateur des luttes de pouvoir entre les communautés religieuses de l'île et souffle sur les braises de l'indépendance.
Robinson, Marilynne : Jack R ROB Jack Boughton, un Blanc fort instruit, sans ressources, vivote tant bien que mal sans pouvoir toujours se payer une chambre. Depuis qu’il a purgé une peine de deux ans pour un vol qu’il n’avait pas commis, il passe le plus clair de son temps à lire de la poésie à la bibliothèque. Jusqu’au jour où il fait la rencontre de Mlle Della Miles, professeure d’anglais noire, et fille de pasteur comme lui. Lors de rendez-vous toujours plus risqués ils s’apprivoisent, se parlent de Hamlet, de foi, de leurs pères respectifs, de l’âme, de la fin du monde. L’évidence de leur amour, le risque terrible qu’il leur fait courir dans une ville divisée par la ségrégation, le regard que porte la famille de Della sur une telle union et les penchants destructeurs de Jack, convergent pour donner à ce roman auréolé de spiritualité la tension, la beauté et la force d’un très grand livre. Saint Pern, Dominique de : Edmond, l’envolée (Edmonde, tome 2) R SAI Pierre Combescot l’avait prévenue en ces termes : « Edmonde est une femme d’un grand courage, une amie loyale, mais il faut que tu le saches, c’est une arrangeuse avec un grand A. Ne prends surtout pas pour argent comptant ce qu’elle te dira. » Une biographe avertie en vaut deux, et Dominique de Saint Pern sait, de fait, trouver le juste équilibre entre circonspection et sympathie, qui-vive et ferveur, tandis qu’elle déroule avec assurance le fil captivant de l’existence si romanesque d’Edmonde Charles-Roux (1920-2016). Reprenant le récit biographique là où elle l’avait laissé il y a trois ans, au terme d’un premier volume de la même eau, dans lequel on avait pris connaissance des années d’enfance et de jeunesse de l’autrice future d’Oublier Palerme. Que l’on cueille donc, aux premières pages de ce deuxième tome, tandis qu’elle a 25 ans et que, la guerre finie, elle déambule sur les grands boulevards parisiens sans trop savoir que faire de sa vie — mais hautement résolue à échapper à l’avenir bourgeois auquel son milieu et sa mère la destinent. Vallejo, François : La Delector R SAI Durant vingt-deux ans, il a dessiné ce qu’il n’a su lui dire. Jusqu’à la disparition d’Henri Matisse, le 3 novembre 1954, Lydia Delectorskaya fut de tous les instants et joua tous les rôles : gouvernante, dame de compagnie, modèle et recruteuse de modèles, secrétaire, garde-malade. Orpheline venue de Sibérie, elle est engagée par le couple Matisse à l’automne 1932 quand le peintre doit honorer une commande américaine, « La Danse ». Très vite, elle se distingue par sa faculté d’assimilation, puis par son corps d’une complexion rare, et devient indispensable : « La troisième main de l’artiste, le prolongement de sa volonté ». Pourtant, la Slave aux yeux translucides ne correspond pas aux canons méridionaux de Matisse. Mais que sait-on de la beauté ? Leur relation intrigue tout autant qu’elle scandalise. La différence d’âge rend les jugements acides. François Vallejo s’est laissé lui aussi captiver par cette muse énigmatique, surexposée jusqu’à la dépossession, convoitée et vilipendée.
Vesper, Inga : Un Long, si long après-midi R VES En cet été 1959, rien ne semble pouvoir troubler la sérénité du riche quartier de Sunnylakes, en banlieue de Los Angeles, où Joyce mène une existence monotone auprès de son mari et de ses deux petites filles. Pourtant, un de ces mornes après-midis où Ruby, leur femme de ménage, vient chez eux pour y effectuer ses tâches habituelles, elle trouve les enfants seules, abandonnées à elles-mêmes. Sa patronne s'est volatilisée, tandis qu'une large tache de sang macule le sol de la cuisine. Aussitôt désignée à toutes les suspicions par sa peau noire, Ruby fait une coupable idéale avant même que l'enquête ne commence. Wauters, Antoine : Le Musée des contradictions R WAU « Apprenez-nous à dire le mot “avenir” sans éclater de rire, monsieur le président », ainsi de jeunes fugitifs, déclassés, oubliés apostrophent-ils le pouvoir dans le dernier des douze discours qui composent l’interloquant Musée des contradictions du belge Antoine Wauters. Une œuvre chorale où semblent ressuscités les chœurs des tragédies grecques pour dénoncer les ténèbres d’aujourd’hui. Y survivent ces vieux malades d’Alzheimer, qui s’échappent de leur Ehpad en pyjama pour retrouver les lieux aimés d’antan, les seuls que la mémoire leur ait laissés. S’y révoltent ces jeunes interdits de baignade qui menacent de commettre bientôt les pires atrocités faute de libertés. Y souffrent des enfants battus par des parents ivres de violence et de désespoir. Et des mères y abandonnent des enfants qu’elles regrettent d’avoir élevés dans cette société foutue où le président appelle sans fin à une dévastatrice productivité… Douze clameurs collectives, dans un monde que la faillite écologique, économique, sociale a condamné au vide d’idées, à la solitude partagée. C’est sûrement l’ouvrage le plus politique de l’étonnant écrivain liégeois, mi-poète, mi- prophète, travaillant la langue au corps comme ultime arme. Tant qu’il y a du verbe, l’utopie reste possible susurre de page en page Wauters ; tant qu’il y a de la parole commune, l’existence ensemble permet des horizons lumineux.
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