La Prisonnière du désert ou The

 
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La Prisonnière du désert                  ou The
Searchers, de John Ford, Etats Unis, 1956,119 minutes,
couleurs (Technicolor)
d’après le roman The Searchers d’Alan Le May.
avec John Wayne (Ethan Edwards), Jeffrey Hunter (Martin Pawley), Vera Miles (laurie
Jorgensen), Natalie Wood (Debbie Edwards), Dorothy Jordan (Martha Edwards)…

   Présentation :

Résumé : Texas, 1868 : Ethan Edwards revient au pays après avoir combattu dans les rangs
sudistes. Une bande de Comanches attaque la ferme de son frère et de sa belle-sœur, Martha, et
massacre la famille, en emmenant les deux filles : Lucy et la petite Debbie. Ethan, accompagné de
Martin Pawley, recueilli et élevé par la famille Edwards partent à la recherche des filles. La traque
se déroule cinq ans durant. Debbie est devenue la jeune épouse d’un chef Comanche, Scar. Ethan
veut la tuer, mais Martin fera tout pour la ramener « chez elle »…

Histoire détaillée :
- Générique de début : il se passe sur le mur de pierres d’une maison, tandis qu’on entend un chœur
d’hommes chanter. Le titre « The searchers » apparaît en lettres rouges.

- L’arrivée d’Ethan : Une femme, Martha, ouvre une porte et sort pour suivre l’arrivée de
quelqu’un, point sombre dans le lointain. Son mari, Aaron, puis ses enfants sortent à leur tour. C’est
Ethan, frère d’Aaron qui revient. On voit l’émotion de Martha. Tout le monde entre dans la maison
et Ethan soulève dans ses bras, la plus jeune des filles, Debbie. Par la porte de derrière, arrive un
jeune homme métis, Martin dit Marty, recueilli bébé par Ethan, après le massacre de sa famille.
Le soir, la famille se rassemble au coin du feu. Ethan donne à Debbie sa médaille militaire, puis
paie à son frère sa pension avec de l’argent nordiste. Il sort.
Le lendemain, des cavaliers arrivent dont Sam Clayton, Révérend et Capitaine qui recrute des
volontaires pour récupérer du bétail volé chez des voisins, les Jorgensen. Ethan et Martin partent
avec la petite troupe.

- L’attaque des Comanches : La troupe repère le cadavre d’une vache, percé d’une lance indienne et
non dépecé. Ethan pense que c’est une ruse des Comanches pour éloigner les hommes des fermes.
Pendant ce temps, à la ferme d’Aaron, le chien aboie, l’atmosphère indique
un drame à venir. Les parents ferment les volets, Lucy crie. Martha met
Debbie dehors avec sa poupée. Debbie s’abrite dans le cimetière. Une
ombre la recouvre et on découvre un jeune chef Comanche, Scar, qui
souffle dans une trompe pour appeler les autres.
Ethan revient, à bride abattue, avec le vieux Mose et découvre la ferme en
feu et les habitants massacrés (Aaron, Martha et le fils Ben). Il empêche
Martin de voir les corps. Les filles, Lucy et Debbie, ont été enlevées.
Après un temps court pour enterrer les morts, la petite troupe d’hommes repart à la poursuite des
Comanches.

- La traque : les hommes découvrent le cadavre d’un indien. Ethan tire dans ses yeux en disant : « je
sais que ce Comanche pensait que, sans ses yeux, il n’entrerait pas dans le royaume des chasses
éternelles et qu ‘il errerait à jamais dans le royaume des vents. »
Clayton et Ethan ne sont pas d’accord sur la stratégie à adopter : attaquer les indiens, reprendre les
jeunes filles vivantes ? De nuit, ils marchent dans les marais.

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C’est le jour, ils repartent. On voit, filmé en parallèle les déplacements des indiens et de ceux qui
les poursuivent. Puis, c’est l’attaque des indiens et les poursuivants traversent la rivière, sous les
coups de feu. L’un d’eux est blessé. Ils ripostent et ce sont les indiens qui font demi-tour.
Ethan veut continuer seul à traquer les Indiens mais Martin et Brad Jorgensen (fiancé de Lucy)
décident de l’accompagner. Clayton et les autres repartent.
En suivant les traces des Indiens, Ethan va seul dans un étroit passage et revient sans son manteau.
Brad croit avoir vu la robe bleue de Lucie, mais Ethan lui révèle que Lucy est morte, qu’il l’a lui-
même enterrée, dans son manteau. Brad, fou de chagrin, part seul attaquer les Indiens. On entend
des coups de feu et Brad ne revient pas.
Ethan et Martin retournent chez les Jorgensen, dont la fille Laurie est amoureuse de Martin. Deux
ans ont passé. Ethan récupère une enveloppe qui contient une lettre donnant des renseignements sur
Debbie et un petit morceau de son tablier. Le soir, Ethan confie à Martin son intention de partir
seul. Le lendemain matin, alors que Laurie et Martin se déclarent leur amour, Laurie montre la
lettre, volée à Ethan et envoyée par un certain Futterman. Martin, malgré les pleurs de Laurie,
décide de rejoindre Ethan.
Chez Futterman, Ethan demande des renseignements à l’homme, qui leur montre le tablier de
Debbie et réclame 100 dollars pour donner des précisions. Ethan paie la moitié et apprend que
Debbie est captive d’un jeune chef Comanche, Scar (Le balafré). Puis, avec Martin, ils partent
dormir à la belle étoile. Pensant que Futterman va venir voler le reste de l’argent, il lui tend un
piège, le tue et reprend ses 50 dollars.

- Des nouvelles grâce à une lettre : on apprend ce que deviennent Ethan
et Martin, à la fois grâce à une lettre envoyée par Martin à Laurie et par
des séquences qui montrent les deux hommes (allers-retours entre la
ferme des Jorgensen et l’action d’Ethan et Martin).
Laurie commence la lecture de la lettre, puis on voit Martin qui fait du
troc avec les Indiens. Il croit avoir acheté une couverture, mais c’est une
jeune femme qu’il a achetée. Lorsqu’il l’interroge sur le chef Scar, elle
se sauve, après avoir laissé sur le sol une flèche, construite avec des
pierres. Mais il se met à neiger… Ethan et Martin repartent. Ils trouvent
des bisons, sur lesquels Ethan tire. Martin entend un clairon. Ils voient alors un régiment de
cavalerie qui entraîne des Indiens faits prisonniers. Ethan et Martin se rendent au campement indien
et ils découvrent femmes et enfants massacrés, dont la jeune indienne qui les avait suivis. Au fort,
ils recherchent Debbie parmi les femmes blanches, reprises aux Comanches. Ils ne la trouvent pas.
Laurie poursuit la lecture de la lettre et Charly Mc Corry, qui lui a apporté cette lettre chante en
s’accompagnant de sa guitare.

                        - Debbie retrouvée : Ethan et Martin sont partis au Nouveau Mexique. Ils
                        retrouvent le vieux Mose qui leur présente un Mexicain qui sait où est le
                        campement de Scar. Ethan rencontre Scar qui lui raconte la mort de ses deux
                        fils, tués par les blancs. Il fait apporter par une de ses femmes, tous les scalps
                        des blancs qu’il a tués pour se venger. Ethan et Martin reconnaissent Debbie.
                        Ils prennent rendez-vous pour le lendemain.
                        Alors qu’ils discutent, Debbie arrive en courant et Martin se fait reconnaître
                        d’elle. Ethan veut la tuer, mais Martin la protège de son corps. Ethan est
                        blessé par une flèche indienne alors qu’il s’apprête à tirer. Ethan et Martin
s’enfuient, pourchassés par les Comanches et trouvent refuge dans une grotte. Ils tirent, touchent le
cheval de Scar et tuent des Indiens.
Ethan, blessé, donne à lire son testament à Martin qui n’en veut pas.

- Retour chez les Jorgensen : Chez les Jorgensen, le mariage de Laurie et Charly va être célébré,
c’est la fête. Le Révérend Clayton va officier. Ethan et Martin arrivent. Laurie, en robe de mariée
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s’explique avec martin, puis, Martin et Charly vont se battre, sous les yeux de tous les invités.
Clayton confisque l’arme d’Ethan. Mais, arrive le lieutenant Grunhill, fils du colonel Grunhill, qui
vient chercher de l’aide pour une expédition punitive contre les Comanches commandés par Scar.
Ethan et Martin repartent.

- Debbie ramenée: Ethan surplombe le camp des Comanches. Martin veut aller seul chercher
Debbie. Ethan lui apprend que l’un des scalps montrés par Scar
appartenait à sa mère.
Martin pénètre dans le tipi de Scar, pendant que ce dernier est sorti. Il
réveille Debbie qui crie. Martin tire sur Scar qui revenait. Clayton sonne
la charge contre les Indiens. Ethan rentre à cheval dans le tipi de Scar et
coupe sa chevelure. Lorsqu’il sort, Debbie court devant son cheval.
Lorsqu’il la rejoint, Ethan soulève Debbie (comme lorsqu’elle était
enfant), puis il la prend dans ses bras et décide de la ramener.
Lorsqu’ils arrivent chez les Jorgensen, il dépose Debbie devant le
couple Jorgensen qui la fait entrer dans la maison. Laurie et Martin
entrent à leur tour. Ethan ne rentre pas et il s’éloigne vers le désert. La porte de la maison se
referme.

   Autour du film :
        - Le réalisateur : John Ford, cinéaste américain, 1894-1973.
Il a tourné environ 140 films entre 1917 et 1966 dont la qualité essentielle est la simplicité : de
l’action, du décor, d’une plastique vigoureuse. Il est considéré comme le plus grand metteur en
scène de l’histoire du cinéma américain. Il est marqué par trois évènements historiques qui font
évoluer son cinéma : la seconde guerre mondiale, à la quelle il prend part ; la guerre de Corée
(1950) pendant laquelle il tourne un documentaire et la période du Mc Carthysme à Hollywood
(campagne anticommuniste virulente).

       - Le scénario du film est de Frank S.Nugent, d’après le roman d’Alan Le May. Il est basé
sur une histoire vraie d’enlèvement, au Texas, d’une petite fille (voir rubrique sur les Comanches).

         - Le genre du film : c’est western.
Il a été tourné en extérieur à Monument Valley
Monument Valley : c’est un vaste désert, façonné par l’érosion, qui
s’étend, aux Etats Unis, de l’Utah jusqu’à la frontière de l’Arizona
et qui, actuellement, sert de réserve aux indiens Navajos, de très
bons cavaliers. Ils ont été vaincus en 1862 par Kit Carson.
Ford y aborde le problème des guerres indiennes et des prisonnières.
Il y a une quête, des histoires d’amour, des notes comiques, de la
violence.
Le western est un film qui a pour cadre, le plus souvent, l’Ouest de l’Amérique du Nord à l’époque
des pionniers. Un western à affaire avec la géographie (problème des frontières) et l’histoire. La
majorité des westerns se passent entre 1860 et 1890 environ.
Dan son film, Ford essaie d’aborder avec dignité le peuple indien. Il dit : « C’est un peuple très
digne, même lorsqu’il a été battu. Naturellement, ce n’est pas très populaire aux Etats-Unis. Le
public aime voir les Indiens tués. Il ne les considère pas comme des êtres humains, possédant une
culture profonde, différente de la nôtre. Si vous regardez les choses en détail, vous découvrez
pourtant que leur religion ressemble en beaucoup de points à la nôtre ».

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   Pistes d’exploitation :

1. Travail autour du titre comparer le titre français et le titre anglais. Ils ne mettent pas l’accent
   sur la même chose (La prisonnière du désert ou ceux qui la recherchent)

2. Reconstituer l’histoire et en faire un résumé. Le film commence par une arrivée et se termine
   par un départ. On peut imaginer une suite ( ce que devient Ethan).

3. Retrouver les personnages principaux et les caractériser (leurs traits de caractère, leurs
   relations, leur rôle…)

        a- Ethan : C’est le personnage principal, en relation avec de nombreux autres personnages)
Il s’acharne sur des causes perdues. C’est le prototype de l’homme du Far West qui vit pour
l’aventure, les chevaux, les Indiens. Il apparaît comme un marginal : il a perdu la guerre aux côtés
des confédérés, il n’a pas de famille hormis celle de son frère… Il s’oppose aux hommes qui
l’entourent, veut donner les ordres. Il est raciste : il traite Martin de métis, ne veut plus de Debbie en
découvrant qu’elle est devenue femme d’un Indien…
A la fin, il repart seul vers le désert. On peut penser au personnage
de Lucky Luke qui, à la fin de ses aventures part seul : « I’m a poor
lonesome cow-boy ».

       Martha et Ethan : dans la première scène, on comprend leur
passion refoulée (regards entre eux, façon dont Martha touche le
manteau d’Ethan avant qu’il ne parte…)

        Ethan et Scar ont des points communs : ils vont et viennent tous deux dans le désert,
comme des nomades ou des errants, ils sont vaincus tous les deux par la même cavalerie yankee, ils
sont hantés par l’idée de venger leurs morts, d’avoir des scalps.…

        Ethan/Debbie : à deux reprises, Ethan
élève Debbie dans ses bras : au début, lorsqu’il la
découvre chez son frère, puis à la fin, lorsqu’elle
est reprise aux Comanches. Ce geste sera comme
une rédemption puisqu’il décide de ne pas la tuer
(elle est devenue indienne) mais de la ramener
chez les Jorgensen.

                          Ethan/Martin : Au début, Ethan le traite, avec mépris, de métis. Puis, en
                  l’emmenant avec lui lors de la longue traque contre les indiens, il lui fait parcourir
                  un chemin initiatique.
                  Martin s’opposera constamment à Ethan au sujet de Debbie qu’il sauvera.
                  Des énigmes non résolues : Qui est Martin ? fils symbolique d’Ethan, il suit à ses
                  côtés un parcours initiatique qui lui donnera de l’expérience pour vivre dans le
désert. Ethan connaissait sa mère, puisqu’il en a reconnu le scalp (blond) chez Scar.
         De même, on ne connaît pas tout d’Ethan (qu’a-t-il fait après la fin de la guerre, plusieurs
fois, il essaie de dire quelque chose à Martin, mais ne finit pas…)

        b-Laurie
C’est la fille des Jorgensen. Elle est amoureuse et aimée de Martin.
Elle est déçue par le contenu de la lettre envoyée par lui.
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Elle a failli épouser Charly, porteur de cette lettre et opportuniste.
Heureusement, Martin reviendra à temps pour l’en empêcher.

Les relations des Jorgensen et des autres familles (ils viennent
chercher de l’aide auprès des Edwards au début) montrent la
solidarité et l’hospitalité qui existent entre les pionniers.

        c-Clayton, à la fois Révérend et Capitaine : il résume la
vision sociale de Ford, une loi sévère, mais conforme à la bible. Clayton s’opposera à Ethan
plusieurs fois. Il autorisera Martin à se rendre seul dans le camp des Comanches pour aller chercher
Debbie.

        d-Mose : il introduit une note d’humour dans le film. Il est souvent considéré comme fou
par les autres. Il rêve de s’installer dans un rocking-chair, c’est-à-dire d’avoir une maison. C’est
grâce à lui que le camp de Scar sera retrouvé à la fin et Debbie libérée.

4. Les frontières :
        - le générique du film est écrit sur un mur de maison
        - une frontière des lieux : la famille et les autres, l’intérieur et l’extérieur de la maison. Dans
la première scène du film, Martha s’arrête à la limite de deux mondes : la véranda est la ligne de
séparation entre l’intérieur et l’extérieur de la maison et elle trace une frontière entre la maison et le
désert battu par les vents. La barrière qui borde la propriété sépare l’espace occupé par une famille
et l’environnement hostile, désertique, d’où surgiront les Comanches. La porte, au début et à la fin
du film sert de frontière ; entrée, sortie de personnages…
        - une frontière raciale : le mépris d’Ethan pour Martin qui est métis, son sentiment d’horreur
à la pensée que Debbie s’est unie avec un chef indien et l’envie qu’il a de tuer Debbie. Debbie, elle-
même, lorsque Martin se fait reconnaître d’elle, dit que sa famille, ce sont les Indiens. Ford pose la
question des liens du sang et de l’appartenance culturelle.
        - une frontière géographique qui se déplace au fur et à mesure de la Conquête de l’ouest par
les Colons sur les territoires indiens.

5. Analyse filmique :
Observer les décors
repérer les couleurs : le désert (le sable, les montagnes), l’eau, la neige, les ombres noires…
Remarquer la musique et comment elle annonce ou ponctue les actions
Analyser une séquence du film
Décrire les cadrages, les mouvements de caméra
Voir comment est traduit le passage du temps (fondu au noir, allusions verbales au temps écoulé,
personnages qui vieillissent comme Lucy et Debbie…)

6. Les Indiens :
Ils ont été en guerre contre les colons qui prenaient leurs
terres. Sur leur visage, les guerriers dessinaient des peintures
de guerre (censées les protéger lors des combats) et ils
portaient une coiffe de guerre (plumes fixées sur un bandeau).
Leur lance était ornée de plumes. On voit bien cela dans le
film.
Ils vivent dans un tipi, tente qui abrite la famille et qui permet les déplacements.

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ils essaient de ramener le scalp (peau du crâne et chevelure) des ennemis tués comme preuves de
leurs victoires et de leur bravoure

Les Indiens Comanches (apparentés aux Shoshones, peuple amérindien des grandes plaines des
Etats Unis) : Ils ont été surnommés « les Spartiates des Plaines » et ont été, après l’indépendance du
Texas en 1835, les ennemis implacables des immigrants venus s’installer sur leur territoire
(settlers). Ils attaquaient les nuits de clair de lune et emmenaient les femmes et les enfants, souvent
rendus contre une rançon. En 1838, le président du Texas engage une politique d’expulsion et
d’extermination des Indiens, en créant une milice de petites unités mobiles : les Texas Rangers. Ce
sont eux qui agissent sous les ordres de Samuel Clayton dans le film.

Dans le film, ce sont des Comanches « Noyaki » qui ont enlevé Debbie.
Le scénario du film s’inspire d’une histoire réelle : fin 1860, une opération est lancée contre les
Comanches et on découvre une squaw à cheveux blonds et aux yeux bleus : c’est Cybthia Ann
Parker, capturée par les Comanches en 1836, à l’âge de 9 ans et qui était devenue femme du chef
Nacona.

Aujourd’hui, les Comanches vivent dans une réserve en Oklahoma.

La femme indienne qui a été achetée, sans le savoir, par Martin met une
note colorée dans le film. Elle évoque les Mexicaines par sa tenue
vestimentaire.
On peut penser à la peinture de Gauguin.

7. Les objets :
        -Le rôle des portes : une porte nous ouvre le film au début. A la fin, la porte se referme.
Elles sont un signe d’accueil ou d’exclusion. Ce sont des frontières.
        -On voit, au début du film, successivement deux tapis indiens navajos : un premier posé sur
la barrière que franchit Ethan, puis un autre devant Debbie, comme un signe de ce qui va arriver
ensuite.
        -Martin s’enroule dans une couverture bleue pour dormir chez les Jorgensen, puis c’est la
même couverture lorsqu’il va chercher Debbie dans le tipi de Scar.

   Ce qu’ils en disent :

(…) L’un des westerns majeurs de Ford durant les années 50, et aussi l’un des plus complexes.
Visuellement, il représente l’art de Ford à son sommet - immense odyssée étalée sur plusieurs
années et se déroulant, sous la neige ou au désert, dans une impressionnante variété de paysages,
dont le pivot est la Monument Valley, lieu sacré de l’œuvre westernienne de Ford. Cette odyssée a
un but et est donc en même temps une quête. Comme il en va de toute description d’une quête
véritable, l’espace où elle a lieu a autant d’importance, sinon plus, que son objet même. A l’origine
de cette quête, il y a le personnage énigmatique, amer, violent, opaque même par instants, d’Ethan
Edwards (John Wayne) qui semble avoir subi, comme par osmose, l’influence des héros
névrotiques des westerns modernes des années 50 auxquels The searchers est le seul film de Ford à
pouvoir être rattaché. Ethan Edwards a combattu pour le Sud, il combat pour sa famille, il combat
pour les blancs, et pourtant il ne fait partie de rien, d’aucun cadre, d’aucun groupe, si ce n’est d’une
Amérique mythique vouée à disparaître et qui n’a peut-être existé que dans les rêves de certains
pionniers qui lui ont consacré leur vie. Sa soif de vengeance le pousse à haïr la race indienne, et
pourtant on le sent souvent plus prochedes Indiens que des Blancs. Cet homme d’action, un peu
perdu quand il n’agit pas, quand il ne combat pas, est sans doute le personnage fordien qui, avec le
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Lincoln, de Young Mr. Lincoln, a suscité le plus de commentaires et d’analyses. Certains
commentateurs (…) ont voulu voir dans son amertume, dans sa dureté parfois obsessionnelle, la
conséquence d’une histoire d’amour avortée, et même inavouée, avec sa belle-sœur Martha, histoire
qui n’apparaît qu’en filigrane de l’action. Quoi qu’il en soit, à travers ce personnage d’aventurier, ce
loner qui n’est chez lui nulle part et qui reste durant toute l’action presque complètement
refermé sur lui-même, Ford a sans doute évoqué une part secrète de son expérience, lui qui sous des
dehors bonhomme et pittoresques resta toujours quelqu’un d’insaisissable, très éloigné à la vérité du
personnage simple et fruste qu’il a souvent voulu jouer. En tout cas, Ethan est là pour nous rappeler
que l’œuvre de Ford possède, jusque dans la plus populaire de ses formes, le western, ses
ambiguïtés et ses abîmes.
Jacques Lourcelles Dictionnaire du cinéma

   Documents :

       -   Cahier Ecole et Cinéma
       -   Livre « Kididoc », Nathan (2003) : Les cow-boys et les Indiens, qui apprend beaucoup de
           choses sur les peuples indiens, leur mode de vie, leur guerre contre les pionniers…
       - Sites Internet : http://french.imbd.com/title/tt0049730/combined sur Internet Movie
           Database
       Fiche du Ciné-club de Caen :
       http://www.cneclubdecaen.cm/realisat/ford/prisonnieredudesert.htm

       Sites pour avoir des photos et les affiches du film : www.affichescinema.com et google.fr
       puis cliquer sur Images et taper le titre du film
        Il y a au moins 3 affiches différentes pour ce film.

       - Site www.abc-lefrance.com avec fiche sur le film (résumé, critiques, filmographie…)

       Dossier réalisé par Nicole Montaron, Atmosphères 53. Janvier 2007.

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