Marie-Nicole Lemieux Olivier Godin - RÉCITAL ma 8 mars 20h - Opéra de Lille

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Marie-Nicole Lemieux Olivier Godin - RÉCITAL ma 8 mars 20h - Opéra de Lille
Marie-Nicole Lemieux
Olivier Godin
ma 8 mars 20h

RÉCITAL
Marie-Nicole Lemieux Olivier Godin - RÉCITAL ma 8 mars 20h - Opéra de Lille
RÉCITAL
                                                                                                      durée +/- 1h30 entracte compris

                                                       Marie-Nicole Lemieux
                                                          Olivier Godin
                                                                       Romances...
                                           Programme
                                           Arie antiche                                 Francis Poulenc (1899-1963)

                                           Francesco Durante (1684-1755)                Banalités
                                           Danza, Danza                                 « Chanson d’Orkenise »
                                           Christoph W. Gluck (1714-1787)               « Hôtel »
                                           « O del mio dolce ardor »                    « Fagnes de Wallonie »
                                           extr. de Paride ed Elena                     « Voyage à Paris »
                                           Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736)          « Sanglots »
                                           Se tu m’ami
                                           Antonio Cesti (1623-1669)                    Les Chemins de l’amour
                                           « Intorno all’idol mio », extr. de Orontea
                                           Benedetto G. Marcello (1686-1739)            Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
                                           Quella fiamma che m’accende
                                                                                        Six Romances, op. 6
                                           Charles Gounod (1818-1893)                   « Pourquoi ? » (n° 5)

                                           Prière                                       Six Romances, op. 38
                                           Ô ma belle rebelle                           « Sérénade de Don Juan » (n° 1)
                                           Où voulez-vous aller ?                       « C’était au début du printemps » (n° 2)
                                           Au Rossignol                                 « Pendant une fête brillante » (n° 3)
                                           Sérénade
                                                                                        Sept Romances, op. 47
                                           — Entracte —                                 « Que le jour règne » (n° 6)
Marie-Nicole Lemieux © Geneviève Lesieur
Marie-Nicole Lemieux Olivier Godin - RÉCITAL ma 8 mars 20h - Opéra de Lille
Note de programme

                                     De l’Italie baroque à la mélodie française des années 1940, Marie-Nicole Lemieux a
                                     composé un récital qui reflète l’éclectisme de ses prédilections, mais aussi son goût des
                                     sentiments extrêmes, son humour et sa grande générosité.

                                     Collectées dans une anthologie célèbre d’Alessandro Parisotti à la fin du XIXe siècle,
                                     les arie antiche sont issues des répertoires baroque et classique italien, et allient des
                                     couleurs délicates à la violence des sentiments – évidemment amoureux…

                                     D’amour, il sera aussi question chez Gounod, avec un choix de mélodies sur des
                                     poèmes de Lamartine ou Théophile Gauthier. Amour charnel mais aussi amour divin,
                                     ou célébration par Victor Hugo du « rire fidèle » qui seul fait s’évanouir « le farouche
                                     soupçon ».

                                     Au siècle suivant, on est un peu plus caustique : il y a bien de l’ironie dans le titre
  Ce récital reçoit le soutien du    lapidaire – Banalités – des cinq mélodies de Poulenc d’après Apollinaire. Quoi de
         Crédit du Nord              plus banal en effet que la cruauté des chagrins d’amour, ou les chambres d’hôtel
mécène associé à la saison 2021-22   parisiennes ?
       de l’Opéra de Lille.
                                     « On oublie tout, l’âme frémit sous l’effet d’une émotion incompréhensible et
                                     indiciblement délicieuse, on a peine à la suivre dans ses élans mystérieux » : ainsi
                                     Tchaïkovski résumait-il son expérience de la composition. Reflet des transes du
                                     musicien, une sélection de ses Romances, tour à tour tristes et passionnées, viendra en
                                     beauté – russe – conclure ce concert.
Textes chantés et traductions                                                                    Jean-Baptiste Pergolèse
                                                                                                 Se tu m’ami
                                                                                                 Poème de Paolo Rolli
Francesco Durante
Danza, Danza                                                                                     Se tu m’ami, se sospiri                       Si tu m’aimes, si tu soupires
Paroles attribuées à Lorenzo Pagans                                                              Sol per me, gentil pastor,                    Seulement pour moi, doux berger,
                                                                                                 Ho dolor de’ tuoi martiri,                    J’ai de la peine pour ta souffrance,
Danza, danza, fanciulla,                       Danse, danse, jeune fille,                        Ho diletto del tuo amor,                      Je me réjouis de ton amour,
al mio cantar,                                 sur mon chant,                                    Ma se pensi che soletto                       Mais si tu penses que je ne dois
danza, danza fanciulla gentile,                danse, danse, gentille jeune fille,               Io ti debba riamar,                           Aimer que toi,
al mio cantar.                                 sur mon chant.                                    Pastorello, sei soggetto                      Petit berger, tu es susceptible
Gira leggera, sottile al suono,                Tourne, légère, délicate,                         Facilmente a t’ingannar.                      De te décevoir toi-même.
al suono dell’onde del mar.                    au son des vagues de la mer.
Senti il vago rumore                           Écoute le charmant bruit                          Bella rosa porporina                          La belle rose pourpre
dell’aura scherzosa                            de la brise plaisante,                            Oggi Silvia sceglierà,                        Choisira Silvia aujourd’hui,
che parla al core                              qui parle au cœur                                 Con la scusa della spina                      Avec l’excuse de ses épines,
con languido suon,                             avec une musique langoureuse,                     Doman poi la sprezzerà.                       Demain, alors, elle la méprisera.
e che invita a danzar                          et qui t’invite à danser                          Ma degli uomini il consiglio                  Mais le conseil des hommes,
senza posa, senza posa,                        sans répit, sans répit,                           Io per me non seguirò.                        Je ne le suivrai pas.
che invita a danzar.                           qui t’invite à danser.                            Non perché mi piace il giglio                 Ce n’est pas parce que j’aime le lys
Danza, danza, fanciulla gentile,               Danse, danse, jeune fille,                        Gli altri fiori sprezzerò.                    Que je mépriserai les autres fleurs.
al mio cantar.                                 sur mon chant.

                                                                                                 Antonio Cesti
Christoph Willibald Gluck                                                                        Intorno all’idol mio (1656)
O del mio dolce ardor (1770)                                                                     Extr. de Orontea, livret de Giovanni Filippo Apolloni d’après Giacinto Andrea Cicognini
Extr. de Paride e Elena, livret de Ranieri de Calzabigi
                                                                                                 Intorno all’idol mio                          Autour de mon idole,
O del mio dolce ardor bramato oggetto,         Oh cher objet de ma douce ardeur,                 Spirate pur, spirate,                         Soupirez, soupirez,
L’aura che tu respiri, alfin respiro.          L’air que tu respires enfin je respire.           Aure, Aure soavi e grate.                     Ô vents suaves, gracieux.
Ovunque il guardo io giro                      Où que je tourne mon regard                       E nelle guancie elette                        Et sur ses adorables joues
Le tue vaghe sembianze                         Tes traits gracieux                               Baciatelo per me, cortesi, cortesi aurette!   Embrassez-le pour moi, brises courtoises !
Amore in me dipinge:                           En moi peignent l’amour :
Il mio pensier si finge                        Ma pensée imagine                                 Al mio ben, che riposa                        À mon bien, qui repose
Le più liete speranze;                         Les plus belles espérances ;                      Su l’ali della quiete,                        Sous les ailes de la tranquillité,
E nel desio che così m’empie il petto          Et dans le désir qui ainsi m’emplit la            Grati, grati sogni assistete                  Versez des songes gracieux
Cerco te... chiamo te... spero e sospiro.      poitrine                                          E il mio racchiuso ardore, svelate gli per    Et faites-lui pour moi l’aveu de ma
                                               Je te cherche... je t’appelle... j’espère et je   me,                                           tendresse,
                                               soupire.                                          O larve, o larve d’amore!                     Ô visions d’amour !
Benedetto Giacomo Marcello                                                             Ô ma belle rebelle (1850)       Où voulez-vous aller ? (1839)
Quella fiamma che m’accende                                                            Poème de Jean-Antoine de Baïf   Poème de Théophile Gautier
Auteur anonyme
                                                                                       Ô ma belle rebelle !            Dites, la jeune belle,
Il mio bel foco,                       Ma belle flamme,                                Las ! que tu m’es cruelle,      Où voulez-vous aller ?
o lontano o vicino ch’esser poss’io,   aussi loin ou proche que je puisse être,        Ou quand d’un doux souris,      La voile ouvre son aile,
senza cangiar mai tempre per voi,      sans jamais changer d’ardeur, pour vous,        Larron de mes esprits,          La brise va souffler !
care pupille, arderà sempre.           chères prunelles, brûlera toujours.             Ou quand d’une parole,
                                                                                       Mignardètement molle,           L’aviron est d’ivoire,
Quella fiamma che m’accende,           Cette flamme qui m’enfièvre,                    Ou quand d’un regard d’yeux     Le pavillon de moire,
piace tanto all’alma mia,              ravit tant mon âme,                             Fièrement gracieux,             Le gouvernail d’or fin ;
che giammai s’estinguerà.              que jamais elle ne s’éteindra.                  Ou quand d’un petit geste,      J’ai pour lest une orange,
                                                                                       Tout divin, tout céleste,       Pour voile une aile d’ange,
E se il fato a voi mi rende,           Et si la destinée à vous me rend,               En amoureuse ardeur             Pour mousse un séraphin.
vaghi rai del mio bel sole,            jolis rayons de mon soleil,                     Tu plonges tout mon cœur !
altra luce ella non vuole              elle ne désire guère d’autre lumière                                            Est-ce dans la Baltique ?
nè voler giammai potrà.                et jamais elle ne pourra en désirer d’autres.   Ô ma belle rebelle !            Dans la mer Pacifique ?
                                                                                       Las ! que tu m’es cruelle,      Dans l’île de Java ?
                                                                                       Quand la cuisante ardeur        Ou bien est-ce en Norvège,
Charles Gounod                                                                         Qui me brûle le cœur            Cueillir la fleur de neige
                                                                                       Fait que je te demande,         Ou la fleur d’Angsoka ?
Prière (1876)                                                                          À sa brûlure grande,
Poème de Sully Prudhomme                                                               Un rafraîchissement             Menez-moi, dit la belle,
                                                                                       D’un baiser seulement.          À la rive fidèle,
Ah ! si vous saviez comme on pleure    Si vous saviez quel baume apporte               Ô ! ma belle rebelle !          Où l’on aime toujours.
De vivre seul et sans foyers,          Au cœur la présence d’un cœur,                  Las, que tu m’es cruelle,       – Cette rive, ma chère,
Quelquefois devant ma demeure          Vous vous assoiriez sous ma porte               Quand d’un petit baiser         On ne la connaît guère,
Vous passeriez.                        Comme une sœur.                                 Tu ne veux m’apaiser.           Au pays des amours.

Si vous saviez ce que fait naître      Si vous saviez que je vous aime,                Me puissè-je un jour, dure !
Dans l’âme triste un pur regard,       Surtout si vous saviez comment,                 Venger de ton injure ;
Vous regarderiez ma fenêtre            Vous entreriez peut-être même                   Mon petit maître Amour
Comme au hasard.                       Tout simplement.                                Te puisse outrer un jour,
                                                                                       Et pour moi langoureuse
                                                                                       Il te fasse amoureuse
                                                                                       Comme il m’a langoureux
                                                                                       De toi fait amoureux.
                                                                                       Alors, par ma vengeance
                                                                                       Tu auras connaissance
                                                                                       Quel mal fait du baiser
                                                                                       Un amant refuser.
Au Rossignol (1867)                                                              Francis Poulenc
Poème d’Alphonse de Lamartine
                                                                                 Chanson d’Orkenise (1940)                    Fagnes de Wallonie (1940)
Quand ta voix céleste prélude           Et de ces doux sons où se mêle           Poème de Guillaume Apollinaire               Poème de Guillaume Apollinaire
Au silence des belles nuits,            L’instinct céleste qui t’instruit,
Barde aîlé de ma solitude,              Dieu fit ta voix, ô Philomèle !          Par les portes d’Orkenise                    Tant de tristesses plénières
Tu ne sais pas que je te suis !         Et tu fais ton hymne à la nuit !         Veut entrer un charretier.                   Prirent mon cœur aux fagnes désolées
                                                                                 Par les portes d’Orkenise                    Quand las j’ai reposé dans les sapinières
Tu ne sais pas que mon oreille          Ah ! ces douces scènes nocturnes,        Veut sortir un va-nu-pieds.                  Le poids des kilomètres pendant que râlait
Suspendue à ta douce voix,              Ces pieux mystères du soir                                                            Le vent d’ouest
De l’harmonieuse merveille              Et ces fleurs qui penchent leurs urnes   Et les gardes de la ville                    J’avais quitté le joli bois
S’enivre longtemps sous les bois !      Comme l’urne d’un encensoir,             Courant sus au va-nu-pieds :                 Les écureuils y sont restés
                                                                                 « Qu’emportes-tu de la ville ?               Ma pipe essayait de faire des nuages
Tu ne sais pas que mon haleine          Et cette voix mystérieuse                – J’y laisse mon cœur entier. »              Au ciel
Sur mes lèvres n’ose passer,            Qu’écoutent les anges et moi,                                                         Qui restait pur obstinément
Que mon pied muet foule à peine         Ce soupir de la nuit pieuse,             Et les gardes de la ville
La feuille qu’il craint de froisser !   Oiseau mélodieux, c’est toi !            Courant sus au charretier :                  Je n’ai confié aucun secret sinon une
                                                                                 « Qu’apportes-tu dans la ville ?             chanson énigmatique
Ah ! ta voix touchante ou sublime       Oh ! mêle ta voix à la mienne !          – Mon cœur pour me marier ! »                Aux tourbières humides
Est trop pure pour ce bas lieu !        La même oreille nous entend ;
Cette musique qui t’anime               Mais ta prière aérienne                  Que de cœurs, dans Orkenise !                Les bruyères fleurant le miel
Est un instinct qui monte à Dieu !      Monte mieux au ciel qui l’attend !       Les gardes riaient, riaient.                 Attiraient les abeilles
                                                                                 Va-nu-pieds la route est grise,              Et mes pieds endoloris
Tu prends les sons que tu recueilles                                             L’amour grise, ô charretier.                 Foulaient les myrtilles et les airelles
Dans les gazouillements des flots,                                                                                            Tendrement mariées
Dans les frémissements des feuilles,                                             Les beaux gardes de la ville                 Nord
Dans les bruits mourants des échos !                                             Tricotaient superbement ;                    Nord
                                                                                 Puis les portes de la ville                  La vie s’y tord
Sérénade (1857, arr. 1864)                                                       Se fermèrent lentement.                      En arbres forts
Poème de Victor Hugo                                                                                                          Et tors
                                                                                 Hôtel (1940)                                 La vie y mord
Quand tu chantes, bercée                Ah ! le rire fidèle                      Poème de Guillaume Apollinaire               La mort
Le soir entre mes bras,                 Prouve un cœur sans détours…                                                          À belles dents
Entends-tu ma pensée                    Ah ! riez, riez, ma belle                Ma chambre a la forme d’une cage             Quand bruit le vent
Qui te répond tout bas ?                Riez toujours !                          Le soleil passe son bras par la fenêtre
Ton doux chant me rappelle                                                       Mais moi qui veux fumer pour faire des       Voyage à Paris (1940)
Les plus beaux de mes jours…            Quand tu dors, calme et pure,            mirages                                      Poème de Guillaume Apollinaire
Ah ! chantez, chantez, ma belle,        Dans l’ombre, sous mes yeux,             J’allume au feu du jour ma cigarette
Chantez toujours !                      Ton haleine murmure                      Je ne veux pas travailler — je veux fumer.   Ah ! la charmante chose
                                        Des mots harmonieux.                                                                  Quitter un pays morose
Quand tu ris, sur ta bouche             Ton beau corps se revèle                                                              Pour Paris
L’amour s’épanouit,                     Sans voile et sans atours…                                                            Paris joli
Et soudain le farouche soupçon          Ah ! dormez, dormez, ma belle,                                                        Qu’un jour
S’évanouit.                             Dormez toujours !                                                                     Dut créer l’Amour
Sanglots (1940)                                 Les Chemins de l’amour (1940)                   Piotr Ilitch Tchaïkovski
Poème de Guillaume Apollinaire                  Paroles de Jean Anouilh pour sa pièce de
                                                théâtre Léocadia                                Pourquoi ? (1869)                            Sérénade de Don Juan (1878)
Notre amour est réglé par les calmes                                                            (Отчего)                                     (Серенада Дон Жуана)
étoiles                                         Les chemins qui vont à la mer                   Poème de Lev Mey d’après Heinrich Heine      Poème d’Alekseï Nikolaïevitch Tolstoï
Or nous savons qu’en nous beaucoup              Ont gardé de notre passage
d’hommes respirent                              Des fleurs, des feuilles et l’écho sous leurs   Pourquoi donc les roses sont-elles si        Les cimes dorées d’Alpujarra
Qui vinrent de très loin et sont un sous nos    arbres                                          pâles ?                                      la lointaine s’éteignent.
fronts                                          De nos deux rires clairs.                       Ô mon amour, dis-moi pourquoi,               Sors, ma bien-aimée,
C’est la chanson des rêveurs                                                                    Pourquoi donc les herbes sont-elles si       à l’appel pressant de ma guitare !
Qui s’étaient arraché le cœur                   Hélas, des jours de bonheur,                    vertes,
Et le portaient dans la main droite             Radieuses joies envolées,                       Les violettes bleues si muettes ?            Qui dira qu’une autre est égale à toi ici
Souviens-t’en cher orgueil de tous ces          Je vais sans retrouver traces dans mon                                                       tous, tous, je les défie tous
souvenirs                                       cœur.                                           Pourquoi donc le chant si plaintif           à une bataille mortelle,
                                                                                                De l'alouette monte-t-il dans le ciel ?      brûlé par mon amour !
Des marins qui chantaient comme des             Chemins de mon amour,                           Pourquoi donc s'élève de la balsamite
conquérants                                     Je vous cherche toujours.                       Un parfum de fleur fanée ?                   Du clair de lune, le ciel a rougi,
Des gouffres de Thulé des tendres cieux         Chemins perdus vous n’êtes plus                                                              Ô Nicetta, sors au plus vite sur ton balcon !
d’Ophir                                         Et vos échos sont sourds.                       Pourquoi donc l'éclat du soleil sur le pré
Des malades maudits de ceux qui fuient          Chemins du désespoir,                           Est-il si froid et si chagrin ?              De Séville à Grenade,
leur ombre                                      Chemins du souvenir,                            Pourquoi donc la terre est-elle si grise     dans la sombre douceur nocturne
Et du retour joyeux des heureux émigrants       Chemins du premier jour,                        Et déserte comme une tombe ?                 les sérénades se font entendre
De ce cœur il coulait du sang                   Divins chemins d’amour.                                                                      et le cliquetis des épées.
Et le rêveur allait pensant                                                                     Pourquoi suis-je moi-même morbide et
À sa blessure délicate                          Si je dois l’oublier un jour,                   maussade ?                                   Autant de sang que de chants coulent
Tu ne briseras pas la chaîne de ces causes      La vie effaçant toute chose,                    Dis-moi, ma chère bien-aimée,                pour les dames séduisantes,
Et douloureuse et nous disait                   Je veux dans mon cœur qu’un souvenir            Ô dis-moi, mon amour, préférée de mon        moi, je donnerai tout, tout, pour la plus
Qui sont les effets d’autres causes             Repose plus fort que l’autre amour.             cœur,                                        belle :
Mon pauvre cœur mon cœur brisé                                                                  Pourquoi m'as-tu quitté ?                    mon sang et mon chant.
Pareil au cœur de tous les hommes               Le souvenir du chemin,
Voici voici nos mains que la vie fit esclaves   Où tremblante et toute éperdue,                                                              Du clair de lune, le ciel a rougi,
Est mort d’amour ou c’est tout comme            Un jour j’ai senti sur moi brûler tes mains.                                                 Ô Nicetta, sors au plus vite sur ton balcon !
Est mort d’amour et le voici Ainsi vont
toutes choses,                                  Chemins de mon amour,
Arrachez donc le vôtre aussi                    Je vous cherche toujours.
Et rien ne sera libre jusqu’à la fin des        Chemins perdus,
temps                                           Vous n’êtes plus
Laissons tout aux morts                         Et vos échos sont sourds.
Et cachons nos sanglots                         Chemins du désespoir,
                                                Chemins du souvenir
                                                Chemins du premier jour,
                                                Divins chemins d’amour.
C’était au début du printemps (1878)         Pendant une fête brillante (1878)           Que le jour règne (1880)
(То было раннею весной)                      (Средь шумного бала, случайно)              (День ли карит)
Texte de Alekseï Nikolaïevitch Tolstoï       Texte de Alekseï Nikolaïevitch Tolstoï      Poème d’Alexeï Apoukhtine

C'était au début du printemps,               Pendant une fête brillante,                 Que le jour règne, que ce soit le silence de
l'herbe se montrait à peine,                 je te rencontrai par hasard                 la nuit,
les ruisseaux coulaient, il ne faisait pas   Sans voir ton visage qu’un voile cachait,   Que ce soit dans un rêve, ou dans le
trop chaud,                                  même pas un regard.                         combat quotidien,
les bosquets devenaient verts ;                                                          Où que j’aille, ma vie est remplie
                                             Mais sous la dentelle légère,               D’une seule pensée, d’une seule idée,
Le pipeau du berger dans le matin            je pus deviner tes beaux yeux               Seulement de toi !
ne chantait pas encore d'une voix sonore,    Et ta voix sonore et pure revit
dans la forêt les enroulements               dans mon oreille et dans mon cœur.          Les fantômes du passé ne me font plus
des fougères étaient encore serrés ;                                                     peur,
                                             Ta taille était souple et charmante,        Mon cœur est à nouveau rempli d’amour,
C'était au début du printemps,               ton air gracieux et rêveur.                 Foi, rêves et paroles nobles,
et à l'ombre des bouleaux,                   L’accent de ton rire candide                Tout ce qui est bon et saint dans le cœur,
quand devant moi avec un sourire,            en moi toujours résonnera.                  Tout vient de toi !
tu as baissé les yeux...
                                             Et quand je suis seul, triste,              Que mes jours montrent de la joie ou de
En réponse à mon amour pour toi              Dans l’obscurité de la nuit,                la tristesse,
tu as baissé les yeux...                     je vois tes beaux yeux briller, tendres,    Que ma vie se termine tôt ou tard,
Ô vie ! ô forêt ! ô lumière du soleil !      J’entends une bien douce voix.              Je sais que dans la tombe
Ô jeunesse ! ô espoirs !                                                                 Mes pensées, sentiments, chants et force,
                                             Et dans mon sommeil, je vois                Tout sera de toi !
J'ai pleuré devant toi,                      ton image passer comme un rêve brillant.
en regardant ton doux visage ;               Serait-ce l’amour ? Je l’ignore.
c'était au début du printemps,               Mais oui, ce doit être l’amour !
et à l'ombre des bouleaux !

C'était le matin de notre vie !
Ô bonheur ! ô larmes !
Ô forêt ! ô vie ! ô lumière du soleil !
Ô fraîche senteur des bouleaux !
Repères biographiques
                                                                      Marie-Nicole Lemieux contralto                       Olivier Godin piano

                                                                      Que Marie-Nicole Lemieux brille aujourd’hui          Pianiste, chef d’orchestre et organiste,
                                                                      au firmament du chant mondial n’a rien de            Olivier Godin mène une brillante carrière de
                                                                      surprenant : la chanteuse, comme la femme,           concertiste, de chambriste et de pédagogue au
                                                                      rayonnent de cette aura qui n’appartient             Canada et à l’étranger.

Vos prochains concerts :                                              qu’aux plus grandes !
                                                                      Elle poursuit une carrière internationale qui la
                                                                      mène sur les plus grandes scènes du monde :
                                                                                                                           En récital, il collabore avec de nombreux
                                                                                                                           artistes lyriques, tels que Frédéric Antoun,
                                                                                                                           Pascale Beaudin, Marc Boucher, Julie
                                                                      New York, Milan, Londres, Paris, Salzbourg,          Boulianne, Gordon Bintner, Russell Braun,
                                                                      Zurich, Vienne, Madrid…                              Donna Brown, Thomas Dolié, Étienne Dupuis,
                                                                      L’ampleur de sa voix et sa ligne                     Antonio Figueroa, Julie Fuchs, Karina Gauvin,

Quatuor Jérusalem                                                     magnifiquement tenue, alliées à une virtuosité
                                                                      sans faille ainsi qu’à son sens des nuances et
                                                                      du théâtre, lui permettent de triompher dans
                                                                                                                           Hélène Guilmette, Wolfgang Holzmair,
                                                                                                                           Aline Kutan, Dominique Labelle, François
                                                                                                                           Le Roux, Michèle Losier et Sylvia Schwartz.
Mozart, Chostakovitch, Ravel                                          divers répertoires. Son début de carrière est        Comme chambriste, on a pu l’entendre aux
                                                                                                                           côtés des pianistes Michel Béroff, Suzanne
                                                                      marqué par la musique baroque : Orphée,
22 MARS 20H                                                           Giulio Cesare, Ariodante, Orlando Furioso,           Blondin, Myriam Farid et François Zeitouni,
                                                                      Salomon, etc. Rapidement, l’évolution de sa          du violoncelliste Stéphane Tétreault et de
                                                                      voix lui permet d’aborder le répertoire français     l’hautboïste Louise Pellerin.
                                                                      du XIXe siècle (Les Troyens, Samson et Dalila,       Sa discographie comprend des intégrales
                                                                      Carmen...), Rossini (Guillaume Tell, Tancrède,       des mélodies de Poulenc, Fauré, Duparc et

Éric Le Sage,                                                         L’Italienne à Alger...) ou encore Verdi (Falstaff,
                                                                      Le Trouvère, Un bal masqué…).
                                                                      Parallèlement à sa carrière scénique, Marie-
                                                                                                                           Dutilleux, un disque de mélodies et œuvres pour
                                                                                                                           piano de Jolivet, les œuvres complètes pour
                                                                                                                           deux pianos de Rachmaninov, les Liebeslieder

Daishin Kashimoto,                                                    Nicole Lemieux est également invitée à chanter
                                                                      le grand répertoire symphonique avec des
                                                                      orchestres prestigieux et des chefs de renom
                                                                                                                           Walzer de Brahms ainsi qu’un disque solo des
                                                                                                                           œuvres pour piano d’Émile Pessard (première
                                                                                                                           mondiale). Il complète actuellement une

Claudio Bohórquez                                                     tels que William Christie, Myung-Whun Chung,
                                                                      Charles Dutoit, Ivan Fischer, Mikko Franck,
                                                                      Daniele Gatti, Bernard Haitink, Daniel Harding,
                                                                                                                           intégrale des 320 mélodies de Jules Massenet
                                                                                                                           pour ATMA Classique.
                                                                                                                           Nommé professeur au Conservatoire de
Takemitsu, Ravel, Schubert                                            Paavo Järvi, Bernard Labadie, Louis Langrée,
                                                                      Kurt Masur, Kent Nagano, John Nelson, Yannick
                                                                                                                           musique de Montréal à l’âge de 25 ans, Olivier
                                                                                                                           Godin y a été responsable de l’Atelier d’opéra
16 MAI 20H                                                            Nézet-Séguin, Gianandrea Noseda, Antonio             pendant près de 15 ans. Il y travaille toujours
                                                                      Pappano, Vasily Petrenko, Michel Plasson,            comme chef de chant. Il enseigne également
                                                                      Michael Schønwandt, Pinchas Steinberg et             à l’École de musique Schulich de l’Université
                                                                      Pinchas Zukerman.                                    McGill en tant que master coach et professeur
                                                                      L’étendue de sa palette vocale en fait aussi une     de diction lyrique française. Il participe à de
                                                                      récitaliste hors pair, interprète reconnue de la     nombreuses académies d’été à titre de chef
                                                                      mélodie française, russe, et du lied allemand.       de chant et professeur d’accompagnement
Toute la saison sur opera-lille.fr                                    Sa discographie riche et variée a souvent            vocal pour pianistes. En 2017, il cofonde avec
                                                                      été récompensée, et elle débute en 2017 une          Richard Turp l’Académie vocale internationale
                                     Photographie Christophe Urbain

                                                                      collaboration avec Warner Classics.                  de Lachine.
                                                                      Marie-Nicole Lemieux est chevalier de l’Ordre        Menant en parallèle une carrière d’organiste,
                                                                      national du Québec, compagne des Arts et             on peut l’entendre régulièrement à Montréal
                                                                      des Lettres du Québec, membre de l’Ordre             à la basilique-cathédrale Marie-Reine-du-
                                                                      du Canada et de l’Ordre de la Pléiade. Elle          Monde, où il assiste la titulaire Hélène Dugal.
                                                                      est également docteur honoris causa de               Il donne des récitals d’orgue au Canada, en
opera-lille.fr                                                        l’Université du Québec à Chicoutimi.                 France et en Suède.
Restauration                                                Bar d’entracte
                                 L’Opéra de Lille, Théâtre lyrique d’intérêt national,
                         est un établissement public de coopération culturelle financé par :                              Avant le spectacle, au bar de la Rotonde                    À l’entracte, dans le Grand foyer
                                                                                                                          avec Marie et Lulu                                          avec Méert

                               Dans le cadre de la dotation de la Ville de Lille,
                       l’Opéra de Lille bénéficie du soutien du Casino Barrière

          L’Opéra de Lille remercie pour leur soutien ses mécènes et partenaires

               GRAND MÉCÈNE                                                 MÉCÈNES EN COMPÉTENCES

Aux côtés de l’Opéra de Lille depuis son ouverture                                  MÉCÈNE EN NATURE
 en 2004, le CIC Nord Ouest apporte un soutien
      spécifique aux productions lyriques.

             MÉCÈNE PRINCIPAL

                                                                               PARTENAIRES ASSOCIÉS

MÉCÈNES DES RETRANSMISSIONS OPÉRA LIVE

                                                                                    PARTENAIRES MÉDIAS
     MÉCÈNES ASSOCIÉS AUX ATELIERS
     DE PRATIQUE VOCALE FINOREILLE

            MÉCÈNE ÉVÈNEMENT

              MÉCÈNE ASSOCIÉ
                                                                          L’Opéra de Lille remercie également
                                                                            Patrick et Marie-Claire Lesaffre,
                                                                    passionnés d’art lyrique, pour leur fidèle soutien.               Conception graphique Jean-Baptiste Cagny - Couverture Christophe Urbain pour Belleville, 2021
opera-lille.fr
  @operalille
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