Nora Teylouni Portfolio de photographie - Nora Teylouni Photography
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Nora Teylouni Portfolio de photographie biographie Après mon bachelor en arts visuels à la HEAD de Genève, j’ai étudié la photographie au CEPV de Vevey. Tout au long de mon travail photographique, je tente d’explorer les thèmes de l’exil et du retour au pays. Issue d’une famille syrienne, je me suis interrogée sur les possibilités de résilience des immigrés avec “Correspondances” (2010) qui présente un portrait intime de mon grand-père, réfugié en Suisse. Puis avec d’autres projets comme “Tous ces printemps qu’il reste à voir” (2017), reportage sur la communauté musulmane de Varsovie, ou “Il faut marcher” (2018), un projet documentaire sur la migration sénégalaise en Grèce. Guidée par mes réflexions sur le déracinement et le réenracinement ailleurs, sur la façon dont l’appartenance à un territoire peut être défait ou inventé dans un changement constant, le portrait photographique m’a permis de créer un sentiment à la fois étranger et familier entre le modèle et le spectateur. Cette ambiguïté renvoie à la perception de l’autre, exotisme imaginaire ou miroir de nous- même.
Nora Teylouni-Kasmi www.norateylouni.com 24.03.1987 - suisse +4178 676 86 70 30, rue Baulacre nteylouni@gmail.com CH-1202 Genève EXPOSITIONS 2019 Quarante-sept jours ― Association La Galerie, Genève 2019 Keur Ulysse ― Maison de quartier de la Jonction, Genève EXPOSITIONS COLLECTIVES 2019 De retour d’Ostranenie, un cabinet de curiosités ― La Julienne, Genève 2019 Les 5 ans du H107 ― H107, Genève 2019 Tous d’ailleurs, tous d’ici ― Maison internationale des association, Genève 2018 Prix Photoforum ― Centre Pasquart, Bienne 2018 Handful of strange ― CEPV, Vevey 2017 Les Nuits photographiques d’Essouira #02 ― Rabat, Maroc 2017 Where fiction ends ― CEPV, Vevey 2017 Hit de back of your Head ― Varsovie, Pologne 2017 Evidences du réel, La photographie face à ses lacunes ― Musée d’art Pully PUBLICATIONS 2020 Campagne Ne rien faire n’est pas une option, MSF 2019 Archithese magazine 2019 Nora et Youcef, la photo pour retrouver la mémoire, L’Illustré, Mai 2019 PRIX 2019 Coup de coeur du Prix photographie Le couloir de Camille 2018 Finaliste du Prix Photoforum Pasquart 2018 Premier prix de la Formation supérieure en photographie (CEPV) 2017 Finaliste du festival Les Nuits photographiques d’Essouira EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES 2019 Assistante multimedia ― Médecins Sans Frontières, Genève 2019 Photographe ― Project “Sédiments du bonheur”, Centre Pasquart et Service culturel de Plan-les-Ouates 2018 Assistante photographe ― L’Illustré, Suisse 2016-18 Educatrice ― Département de l’instruction publique, Genève 2011-18 Photographe ― Spectacles musique et danse, Suisse 2015 Animatrice d’ateliers créatifs ― Indépendante, Suisse et Grèce 2015 Photographe ― Résidence avec la danseuse Sarah Dell’ava, Genève 2014 Enseignante d’art et de français ― ESL, Leysin 2013 Assistante administrative ― Centre d’édition contemporaine, Genève 2009 Photographe ― RSR, Montreux Jazz Festival et Paléo Festival FORMATION 2018 Formation supérieure en photographie, CEPV, Vevey Diplôme : Il faut marcher, Quarante-sept jours Mémoire : Mon exotisme : La photographie et les rapports d’altérité entre l’Occident et l’Afrique. 2016 DAEFLE 2012 Bachelor en art visuels, spécialisation Art média, Head, Genève
Publications Photo-theoria 36, janvier-mars 2019 © Nora Teylouni, de la série Sédiments du bonheur, 2019. Courtesy de l'artiste Nora Teylouni. Sédiments du bonheur La julienne, Maison des arts et de la culture, Plan-les-Ouates, 14.03. - 12.04.2019 www.plan-les-ouates.ch Chacun conserve sur les murs de sa maison, sur l’écran de son téléphone portable ou au fond de son portemonnaie, des images précieuses associées au bonheur, que l’on aime contempler et même porter sur soi. Le réflexe de photographier des moments heureux et des êtres chers est profondément ancré en nous, et les liens entre photographie, mémoire et bonheur, aussi étroits et complexes. C’est sur la base de cette réflexion que Photoforum Pasquart, l’une des principales institutions suisse consacrée à la photographie contemporaine, a créé l’exposition Sédiments du bonheur, d’abord lors des Journées photographiques de Bienne et maintenant à Plan-les-Ouates. À travers les témoignages et les réflexions de séniors de la Commune, photographies et films seront mis en scène à la galerie de La julienne, dans un intérieur reconstitué. Des morceaux de vie pour explorer les liens entre photographie, mémoire et bonheur et mettre en avant le point de vue d’un groupe de personnes souvent peu visibles et entendues. Photo-Theoria #36 • 03.2019 • P.106
“Si loin, si proche”, L’Illustré n°20, 15 mai 2019 Le VÉCU SI LOIN, SI PROCHE Lorsque Youcef émerge du coma à la suite d’un grave accident, il ne reconnaît pas sa compagne, Nora. Pour tenter de le saisir dans l’entre-deux où il se trouve, la jeune photographe va s’emparer de son appareil photo. Aujourd’hui, elle se confie sur sa démarche. PHOTOS NORA TEYLOUNI – TEXTE ALBERTINE BOURGET 47 M – Et tu as d’autres souvenirs? – On laissait les vélos dans le ga- rage en bas. Sa mère vivait juste en ercredi 13 dé- face. – Elle était comment, sa mère? JOURS LA DURÉE DE cembre 2017, il regarde une photo- – Je ne sais plus… L’HOSPITALISATION «C’était étrange graphie de sa chambre et lui dit: «Je connais cet appartement. Une – Et la fille était brune ou blonde? – Je ne sais plus… DE YOUCEF de photographier Youcef fille y habite. – Comment elle s’appelait? EST AUSSI LE NOM alors qu’il n’était pas DONNÉ À LA – Oui, c’est vrai. Tu te souviens de cette fille? – Je ne m’en souviens plus…» Ce dialogue est celui d’un jeune SÉRIE DE SES lui-même. J’essayais – Non, je ne me souviens pas d’elle. couple, tel qu’elle l’a retranscrit. 47 PORTRAITS PAR de l’attraper» Dans son appartement, il y avait Elle, c’est Nora, 32 ans, photo- SA COMPAGNE. NORA TEYLOUNI, PHOTOGRAPHE trois cactus. La cuisine était près graphe genevoise. Lui, c’est ET COMPAGNE DE YOUCEF de la porte d’entrée et il y avait un Youcef, 28 ans, musicien arrivé porte-manteau à gauche. d’Algérie un an plus tôt. Ils ont – Tu vivais là-bas? fait connaissance un soir de sep- – Non, mais je crois que j’y allais tembre 2017, lors d’un concert où très souvent. On passait du temps il se produisait. «Trois jours plus tous les deux, parfois beaucoup de tard, je commençais à le photo- temps sans voir personne d’autre. graphier», sourit aujourd’hui la On cuisinait ensemble. J’appelais jeune femme. Elle va passer plu- avant d’arriver chez elle pour sa- sieurs jours à «le mitrailler, à ap- voir ce que je devais apporter. privoiser son physique, ses 46 L’ILLUSTRÉ 20/19 L’ILLUSTRÉ 20/19 47 C M Y K C M Y K Le VÉCU photographier quelqu’un que choisira 47 clichés, chiffre symbo- j’aime.» Dans un premier temps, lique qui représente les 47 jours elle s’y refuse: «C’était trop d’hospitalisation. Ils ont été ras- «Je connais cet appartement. Une fille y habite. violent.» Elle va attendre trois se- semblés dans une série récem- maines et le transfert en rééduca- ment exposée à Genève. – Oui, c’est vrai. Tu te souviens de cette fille? tion à l’hôpital Beau-Séjour. «Il «Prendre ces photos, c’était aus- – Non, je ne me souviens pas d’elle. Dans m’avait alors remise depuis quelques jours.» Dès lors, elle ne si prendre du temps avec moi- même, analyse Nora. Cela me per- son appartement, il y avait trois cactus. va plus s’arrêter, tournant de ma- mettait de me rapprocher et de me DIALOGUE ENTRE NORA ET YOUCEF APRÈS SON RÉVEIL À L’HÔPITAL nière obsessionnelle au plus près distancier, d’effectuer un va-et- du visage de l’être aimé. De celui vient face à un objet choquant, «qui ne se reconnaissait pas». douloureux, compliqué.» Cela a «C’était un peu bizarre de le pho- également permis à la photo- tographier alors qu’il n’était pas graphe d’origine syrienne d’ap- lui-même. J’essayais de l’attra- profondir le travail qu’elle mène per.» Elle poursuit: «C’est dans sur l’exil, l’identité et la mémoire. la tête qu’il y a tout, et c’est le Youcef, lui, n’aime pas voir ces visage qui permet d’identifier Réunis cembre 2017 et avril 2018. «Peut- images. Il a d’abord refusé l’idée quelqu’un.» Aujourd’hui, être 2000 en tout, de la folie!» que la série soit exposée, avant de Nora et Youcef changer d’avis. «Pour voir Nora Sur certaines images, le regard lance-t-elle dans un éclat de rire. ont retrouvé le est vide, sur d’autres, la grande ci- sourire et leur Aussi brillante que sensible, la contente», dit-il simplement. Au- catrice prédomine. Sur d’autres complicité, jeune femme va structurer sa dé- jourd’hui, il reste son modèle, mais encore, Youcef est plus présent, comme le marche, pour ne pas se perdre elle a arrêté de le photographier de sourit, semble apaisé. Des por- montre ce selfie dans cet océan de visages. «Sinon, manière compulsive. Ils se sont re- traits, toujours, pris entre dé- pris récemment. je me serais noyée.» Au final, elle trouvés. expressions, sa sensualité. Mémoire dence. Je fonctionnais en pilo- traumatisme est lourd. La mé- C’était facile de travailler avec Lorsque Nora tage automatique. Ce qui ne m’a moire a vacillé, la lucidité réappa- lui. Il a été mon modèle avant montre à Youcef pas empêchée de craquer régu- raît pour mieux s’éteindre de nou- cette photo de d’être mon copain», résume- lièrement.» veau. Youcef ne sait plus où il est, chez elle, il t-elle. Car très vite, artiste et mo- reconnaît les se croit en Algérie. Il a vécu à Ge- dèle deviennent un couple. cactus. Mais pas Souvenirs oubliés nève «il y a longtemps», croit-il, il Mais la lune de miel prend bru- Nora elle-même. Après une semaine, Youcef sort du a d’ailleurs beaucoup aimé sa vie talement fin deux mois plus tard: coma. «Je me souviens du premier là-bas. Il s’émerveille de voir à l’hô- en novembre 2017, Youcef est vic- réveil, qui a duré quelques minutes, pital ses amis de Suisse, qu’il pense time d’un grave accident de vélo. et de notre premier contact. Il a ou- être venus de loin pour lui rendre Il est hospitalisé, dans le coma. A vert les yeux et est resté calme. Je lui visite. Ce qui donne des conversa- Genève, il n’a encore qu’un cercle parlais en marchant autour de son tions ubuesques, des fous rires de proches restreint, Nora se re- lit tandis que ses yeux me fixaient et parfois. Mais aussi, à Nora, le sen- trouve au front. «Tu tombes suivaient mes mouvements. Il me timent perturbant d’être «seule à amoureux, c’est très fusionnel et voyait, il existait», écrira Nora. Le côté de quelqu’un». «Les souvenirs tout d’un coup, cette personne lendemain de leur dialogue du 13 communs ne sont plus communs. est entre la vie et la mort… Tu ne décembre, Nora lui remontre la Si tu es la seule à les avoir, ils n’ont vis même pas au jour le jour, mais photo de son appartement. «C’est plus vraiment de sens», dit-elle. Photos: Nora Teylouni heure après heure.» Rester ou chez toi, non?» lui demande-t-il, Très vite, la jeune femme se non auprès de son compagnon? faisant cette fois le lien entre la pose la question de photogra- La question ne se pose même pas. femme dont il a le souvenir et celle phier Youcef alors qu’il est hospi- «Sur le moment, c’était une évi- qui se tient à son chevet. Mais le talisé. «J’aime faire des photos et 48 L’ILLUSTRÉ 20/19 C M Y K C M Y K
L’Illustré n°48, 2018 DEMAIN, C’EST AUJOURD’HUI L E R E N D E Z-VO U S D E S FA I S E U R S D E S U I S S E D U R A B L E AV E C L E S I T E N O U S -A U J O U R D H U I .C H Bruno Responsable du centre Lochbrunner au de compétences Manage- pied du City Tree à la gare ment des gares aux CFF, de Neuchâtel. BRUNO LOCHBRUNNER veut faire des gares des lieux de vie. Pour Neuchâtel, il a misé sur un arbre 2.0, le City Tree. C TEXTE MIREILLE MONNIER PHOTO NORA TEYLOUNI lairement, le City Tree n’a pas le phy- sique avantageux d’un arbre. Mais s’il faut en croire ses créateurs, une petite start-up du nom de Green City Solutions, «NOUS VOULONS basée à Dresde, cette structure de 4 m de haut sur 3 m de large et METTRE PLUS 2 m de profondeur, revêtue d’un DE NATURE DANS manteau très dense de mousses au pouvoir dépolluant élevé, LES GARES» est capable de performances surnaturelles: elle purifierait l’air aussi sûrement que 275 vrais arbres! Et, cerise sur le gâteau, elle s’entretient toute seule, alimentée Les CFF se mettent qu’elle est par son panneau solaire et collectant l’eau de pluie pour ap- provisionner son système d’irriga- au vert numérique tion intégré. Son prix, qui tourne beaucoup d’espace dans et autour de La Forêt les gares. Ils ont notamment instal- autour de 25 000 dollars, n’est donc ces bâtiments, le City Tree, qui com- Pour contacter lé de magnifiques bancs de bois – pas aussi exorbitant qu’il y paraît. bine plusieurs atouts, est une bonne la start-up Green suisse ou, au pire, européen – dans Mais, de toute façon, les CFF n’ont option: il permet de s’asseoir, de res- City Solutions les gares de Bâle, de Saint-Gall et, greencity pas acheté l’arbre qui a fait son ap- pirer de l’air pur, de bénéficier d’un solutions.de bientôt, de Lausanne. Quant à parition le 28 juin devant l’entrée peu de fraîcheur et de jouir d’un coin Green City Solutions, la petite start- de la gare de Neuchâtel, ils le louent de verdure. Jusqu’ici, nous n’avons up allemande a déjà disséminé une pour tester son impact sur les eu que des retours positifs. Les gens vingtaine de graines de son arbre à voyageurs et, éventuellement, en s’intéressent à l’arbre, demandent filtre biotechnique entre Oslo, Pa- «planter» ailleurs. des explications. Depuis qu’il est là, ris, Bruxelles et Hong Kong. «Nous voulons que les gares ne nous n’avons pas eu de problèmes de soient pas qu’un lieu de transit, mais graffitis ni d’aucune autre forme de Retrouvez d’autres aussi une destination, un endroit où vandalisme. Je pense que les gens ont faiseurs de Suisse durable l’on se sent bien», explique Bruno le respect de la nature.» sur notre site internet La plateforme durable de Lochbrunner, chargé de l’améliora- Dans la foulée du City Tree, les www.nous-aujourdhui.ch tion des gares. Et comme on n’a pas CFF misent sur plus de naturel dans 98 L’ILLUSTRÉ 48/18 C M Y K
L’Illustré n°50, 2018 DEMAIN, C’EST AUJOURD’HUI L E R E N D E Z-VO U S D E S FA I S E U R S D E S U I S S E D U R A B L E AV E C L E S I T E N O U S -A U J O U R D H U I .C H Pour démocratiser le bio, Le fondateur d’Uglyfruits dans l’entrepreneur neuchâte- la serre où sont lois MICHAËL DUSONG a créé, préparés les paniers, à Marin (NE). en juin dernier, la société Uglyfruits, qui garnit ses paniers livrables dans toute la Suisse de fruits et légumes non calibrés. M TEXTE MIREILLE MONNIER ichaël Dusong n’est pas un nouveau venu dans le paysage de la consom- mation juste, puisque c’est lui qui a fondé Label Bleu, pre- «ENSEMBLE, mier shop régional et éthique en ligne de Suisse romande, il y DIMINUONS a dix ans déjà. Uglyfruits, son LE PRIX DU BIO!» nouveau bébé né en juin à MICHAËL DUSONG Marin (NE), se profile sur un terrain différent: le bio. Un bio accessible à tous, avec des Uglyfruits dit stop au paniers de taille variable, le plus petit couvrant largement l’appétit de verdure d’un couple omnivore calibrage et au gaspillage durant une semaine, pour un prix allant de 59 à 65 francs selon la quantité (3, 6, 12 ou 24 paniers), et livrable partout en Suisse. Mais comment casser les prix que ce qui a été acheté par ses Je veux du bio Allié, comme Label Bleu, à des de la grande distribution quand clients et n’a donc aucun frais de La démarche producteurs locaux, Uglyfruits on est plus petit qu’elle? Le nom stockage ni rien à jeter, là où la d’Uglyfruits vous s’est toutefois permis une en- intéresse? de la nouvelle société donne une grande distribution, tenue d’of- torse: quelques fruits bios venus Renseignements partie de la réponse. Uglyfruits, frir un large éventail de fruits et et inscription d’ailleurs, comme l’orange ou la «fruits moches» en anglais, achète légumes à toute heure, doit www.uglyfruits.ch mandarine, pour répondre aux les fruits et légumes bios de ses «poubelliser» 10 à 15% de ses ali- appétits de variété que les privi- producteurs partenaires sans dis- ments. De plus, les paniers sont légiés que nous sommes avons crimination de taille, de forme ou composés et livrés dans les acquis. de couleur. Ce qui évite le gaspil- vingt-quatre heures, ce qui ga- lage lié au calibrage imposé par les rantit une fraîcheur optimale. Retrouvez d’autres grands distributeurs, soit près de Enfin, les coûts d’emballage sont faiseurs de Suisse durable Photo: Nora Teylouni 30% de la production agricole! réduits à leur plus simple ex- sur notre site internet La plateforme durable de Par ailleurs, Uglyfruits ne fait pression, les fruits et légumes www.nous-aujourdhui.ch pas de stock. Elle ne commande étant achetés et livrés en vrac. 82 L’ILLUSTRÉ 50/18 C M Y K
Travaux personnels Quarante-sept jours, Suisse, 2018 Je me souviens du premier regard, qui a duré quelques minutes, et de notre premier contact. Il a ouvert les yeux, est resté calme. Je lui parlais en marchant autour de son lit tandis que ses yeux me fixaient et suivaient mes mouvements. Il me voyait, il existait. Ce premier regard est le point de départ de la série de portrait du projet “Quarante-sept jours”. Dans l’attente et en quête d’autres regards, j’ai photographié pendant plusieurs mois le visage et la tête d’un homme sans mémoire et sans identité. Seule détentrice des souvenirs de notre passé et de notre relation, j’ai observé minutieusement, par des plans très rapprochés, ses changements d’états et sa reconstruction à la fois progressive et chaotique. C’est donc dans la capture quotidienne, en attente de rémission, que je le cherche, le trouve, pour le perdre et le trouver à nouveau. Les quarante-sept portraits, correspondant symboliquement aux quarante-sept jours passés à l’hôpital, s’accumulent et forment alors une sorte de travelling, témoignant des oscillations entre présence et absence, apparition et disparition, proximité et éloignement. En textes et en images, cette série témoigne de l’histoire d’une identité et d’une relation brouillée. Il est amnésique et en état de confusion après un traumatisme crânien. Il ne se souvient ni de moi, ni de notre relation. Pour exprimer l’absurdité de voir l’être qu’on aime ne plus se souvenir qu’il vous aime en retour, j’ai illustré son rétablissement avec quarante-sept portraits de lui. Vue de l’exposition Quarante-sept jours, Association La Galerie, Genève, 2019
Mercredi 13 décembre 2017, Il regarde une photographie de sa chambre et lui dit: «Je connais cet appartement. Une fille y habite. -Oui, c’est vrai. Tu te souviens de cette fille? -Non, je ne me souviens pas d’elle. Dans son appartement, il y avait trois cactus. La cuisine était près de la porte d’entrée et il y avait un porte-manteau à gauche. -Tu vivais là-bas ? -Non mais je crois que j’y allais très souvent. On passait du temps tous les deux, parfois beaucoup de temps sans voir personne d’autre. On cuisinait ensemble. J’appelais avant d’arriver chez elle pour savoir ce que je devais apporter. -Et tu as d’autres souvenirs ? -On laissait les vélos dans le garage en bas. Sa mère vivait juste en face. -Elle était comment sa mère ? -Je ne sais plus... -Et la fille était brune ou blonde? -Je ne sais plus... -Comment elle s’appelait ? -Je ne me souviens plus...” De la série Quarante-sept jours, Suisse, 2018
LUI ELLE Mon dernier souvenir remonte à une vingtaine de minutes Six jours de coma artificiel, une attente interminable. avant l’accident. Je me réveillais d’une sieste et j’étais dans Toutes les deux heures, tentative de réveil. Les courtes la cuisine. Je ne me souviens pas d’être sorti de chez moi et secondes d’éveil ne permettaient pas de communiquer. d’avoir pris le vélo. Le regard vide. Aucune réaction à nos voix. Il tentait vainement d’arracher le tuyau qui le faisait respirer. De la série Quarante-sept jours, Suisse, 2018
Il faut marcher, Grèce/Sénégal, 2017-2019 Ils ont quitté le Sénégal dans l’espoir de s’installer en Europe. Nécessité économique, désir de «faire l’aventure», ambition de réussite ou rêves de voyages, nourris par une fois religieuse et un esprit de sacrifice familial, les motifs de départs sans date de retour sont multiples. Ils ont fait escale en Turquie pour traverser la frontière greco-turque à pied ou en bateau. Certains auraient préféré poursuivre leur odyssée plus loin mais les frontières bien gardées des états Schengen les ont contraints de rester en Grèce. Des milliers de kilomètres, des frontières et des mers, les séparents de leur famille. Pendant plusieurs années sans permis de séjour, retourner au Sénégal aurait signifié la fin du rêve européen. Plusieurs années, donc, sans revoir leur famille, qui elle n’a presque aucune chance d’obtenir un visa pour l’Europe. Deux territoires, deux vies, et les tentatives de réduire la distance. “Il faut marcher” est un travail documentaire qui s’articule autour du pays de départ et du pays d’accueil, où la vie de celui qui est parti est mise en perspective avec celle de ceux qui sont restés. Les images rassemblent alors les membres familiaux. Comme dans le travail de Jim Goldberg, Open see, j’ai souhaité offrir une vision plus globable de la migration en photographiant aussi le pays et la famille d’origine. Mon passeport suisse m’ayant donné le privilège de traverser les frontières et réaliser ce projet, je me suis interrogée sur les sens des mots «chez moi» et l’attachement à un territoire. Cette réflexion a été nourrie par les travaux de Yto Barrada et Yann Gross. Il faut marcher mêle portraits, paysages et nature morte. Tantôt elles effacent tantôt elles rappellent la distance géographique, semant une certaine confusion des lieux et illustrant ainsi la perte de repères et le déracinement. A travers des portraits humanistes, j’ai tenté d’atténuer les différences afin que le spectateur se plonge dans un visage qui lui serait familier, égal à lui-même. Vues d’exposition Il faut marcher au Prix Photoforum Pasquart, Bienne, 2018.
Vue sur Dakar depuis une pirogue, Sénégal, 2017.
Abdoulaye Sock, Grèce, 2017. Abdoulaye 14 ans sans retour. Abdoulaye Sock a 43 ans. En 2004, il décide de quitter le Sénégal pour rejoindre un ami en Turquie. L’arrivée à Istanbul est un choc et lui provoque un sentiment d’enfermement. Sans perspectives de vie et de travail, il préfère tenter sa chance en Europe et traverse en bateau, clandestinement, la frontière gréco-turque. Il se fait arrêter par les autorités grecques en arrivant sur l’île de Samos, et passe trois mois en centre de rétention. Libéré, il prend la direction d’Athènes. Un «jeu de cache-cache» avec la police se met en place. C’est «l’aventure» pour Abdoulaye. Aujourd’hui, installé depuis quatorze ans à Athènes, il est président de l’Association sénégalaise d’Athènes. C’est par son frère, Abdou, que j’ai été reçue à Dakar.
Abdou Sock, frère d’Abdoulaye. Il est chauffeur de taxi et vit dans la maison familiale à Pikine, quartier populaire de Dakar. Dans cette maison, une chambre est restée vide depuis quatorze ans, depuis le départ d’Abdoulaye. Elle est disponible pour le jour du retour, Sénégal, 2017.
Fenêtre sur jardin, Sénégal, 2017.
L’île de Gorée, au large de Dakar est lieu de symbole de la traite négrière en Afrique. Cette île a été du XVe au XIXe siècle le plus grand centre de commerce d’esclaves de la côte africaine, Sénégal, 2017. Mara Wade, Grèce, 2017
Adji Sow, cousine de Mamadou Ndiaye est la deuxième épouse d’un homme qui vivait déjà en Italie depuis plusieurs années au moment du mariage. Ils ont toujours vécu une relation à distance et ne se voient qu’une ou deux fois par an, Sénégal, 2017.
Mamadou 6 ans sans retour. Mamadou Ndiaye arrive en Grèce en 2011. Il est marié et père d’un petit garçon lorsqu’il quitte le Sénégal. Aujourd’hui, après l’obtention d’un permis de séjour en Grèce, il peut circuler entre les deux pays. Sa femme, qui attend un deuxième enfant, et son fils vivent au Sénégal tandis que Mamadou travaille en Grèce afin de pouvoir les soutenir financièrement. J’ai rencontré Mamadou en Grèce il y a plusieurs années, et j’ai eu la chance de le retrouver, en 2017, lors de son premier retour au pays après six ans d’absence. Vue du toit de l’ancienne maison de Mamadou Ndiaye à Dakar, avant qu’il parte en Grèce, Sénégal, 2017.
Tous ces printemps qu’il reste à voir, Pologne, 2017 Cette série a été réalisée lors d’un workshop en Pologne avec le photographe Rudolph Steiner pendant ma formation au CEPV. A mon arrivée à Varsovie, j’ai arpenté une ville que je ne connaissais absolument pas. En rentrant le soir à l’hôtel, j’étais interpellée et troublée par l’homogénéité de la population. J’ai alors cherché à rencontrer des immigrés. Qui sont-ils ici? Se sentent-ils stigmatisés? Comment reconstruisent-ils une identité loin de chez eux? C’est à la suite de propos particulièrement insultants à l’égard des musulmans, lors d’une conversation sur un marché, que j’ai décidé de porter mon attention sur cette communauté peu représentée à Varsovie. En passant une journée à la mosquée, j’ai rencontré des personnes d’origines diverses (Libye, Yémen, Egypte, Syrie, Irak, Turquie), qui ont accepté de participer à mon projet photographique. Abordant les thématiques de l’immigration et de l’exil, “Tous ces printemps qu’il reste à voir” représente des hommes, d’origine arabe et musulmane, installés en Pologne. Dans un contexte de conflits quasi permanents au Moyen-Orient depuis quelques années, les espoirs de paix semblent s’effriter, tout comme les murs de la mosquée de Varsovie, construite il y a deux ans, en sept jours seulement, délai que leur avait accordé les autorités polonaises. Vue de l’exposition Hit the back of your head, Varsovie, 2017.
Un imam egyptien à la mosquée de Varsovie, Pologne, de la série Tous ces printemps qu’il reste à voir, 2017.
Les murs de la mosquée s’effritent. Le sol est jonché de morceaux de miroir et de verre qui ont servi à décorer l’édifice avec des mosaiques, Pologne, de la série Tous ces printemps qu’il reste à voir, 2017.
Un jeune libyen faisant les aller-retours entre la Pologne et la Libye, dans l’espoir de trouver du travail à l’étranger, Pologne, de la série Tous ces printemps qu’il reste à voir, 2017.
Intérieur de la mosqueé, Pologne, de la série Tous ces printemps qu’il reste à voir, 2017.
Opa et la révolution, Suisse, 2012 Deux ans après mon travail “Correspondances” (voir ci-contre), lors des premières révoltes en Syrie, au printemps 2012, je suis revenue vers mon grand-père pour qu’il me parle, encore une fois, de la Syrie. Désillusionné, après s’être lui-même battu dans sa jeunesse pour le socialisme, il me disait en 2010 que le pays ne serait jamais démocratique, que les Syriens n’étaient pas prêts. J’ai voulu savoir ce qu’il pensait de ce printemps syrien, de ces gens qui sont finalement descendu dans la rue pour réclamer le changement. Cette vidéo a été tournée avant que les révoltes se transforment en guerre, en avril 2012. Video still, Opa et la révolution, 2012
Correspondances, Syrie/Suisse, 2010 Syrie 2009. Dix ans avant la guerre et à des années lumière d’imaginer que ce pays immobile, gouverné par la même famille depuis si longtemps, allait connaître la guerre civile. En juin 2009, je m’y rendais pour la troisième fois, j’allais voyager et j’avais décidé de photographier pour mieux explorer et rencontrer un pays qui m’était à la fois inconnu et très familier. “Correspondances” est un portrait intimiste de mon grand-père, syrien, qui a quitté Damas en 1965 avec femme et enfants. Une quarantaine d’années plus tard, je m’interroge sur les possibilités de résilience des immigrés, en confrontant mes images de voyageuse “étrangère” aux récits d’exil de mon grand-père. Car mon héritage familial c’est justement peut-être celui de la résilience mais aussi celui de l’oubli. Que reste-il de l’exil de nos parents ? De l’ignorance ? Du fantasme ? De la sagesse ? Du mépris et de la colère ? De l’intolérance ou de la tolérance ? Quel regard puis-je poser sur un pays qui a meurtri les gens que j’aime ? Ce passé n’est pas vraiment le mien, mais pourrait le devenir par loyauté. Il faut aller voir soi-même. Rafic Teylouni, Suisse, 2009.
Damas, Syrie, 2009. Teinturerie artisanale à Alep, Syrie, 2009
Un homme endormi dans une mosquée à Alep, Syrie, 2009 Maaloula, village chrétien et araméen près de Damas, Syrie, 2009
Commandes Médecins Sans Frontières Ne rien faire n’est pas une option, Suisse, 2020 Miriam, infirmière à MSF, Suisse, 2020 Tonton, gamer et follower, Suisse, 2020 Jean-Claude, donateur, Suisse, 2020
Centre Photoforum Pasquart Les sédiments du bonheur, Suisse, 2019 Cette série est le fruit d’une collaboration avec le Centre Photoforum Pasquart et le Service culturel de Plan- les-Ouates. Inspirée par les réflexions du Photoforum Pasquart autour de la mémoire et de la photographie, j’ai tenté d’exprimer, à travers ces portraits, un mélange de nostalgie et de sérénité. “Chacun conserve sur les murs de sa maison, sur l’écran de son téléphone portable ou au fond de son porte- monnaie, des images précieuses associées au soi. Le réflexe de photographier des moments heureux et des êtres chers est profondément ancré en nous, et les liens entre photographie, mémoire et bonheur, aussi étroits et complexes.” C’est sur la base de cette réflexion que Photoforum Pasquart, l’une des principales institutions de Suisse consacrée à la photographie contemporaine, a créé l’exposition “Sédiments du bonheur”, d’abord au Journées Photographies de Bienne et aujourd’hui à Plan-les-Ouates. A travers les témoignages et les réflexions des aînés de la Commune ainsi que les résidents des EMS Happy Days et Résidence de Drize, photographies et films sont mis en scène à la galerie de La Julienne, dans un intérieur reconstituté. Des morceaux de vie pour explorer les liens entre photographie, mémoire et bonheur et mettre en avant le point de vue d’un groupe de personnes souvent peu visibles et entendues. De la série Sédiments du bonheur, Suisse, 2019
De la série Sédiments du bonheur, Suisse, 2019
De la série Sédiments du bonheur, Suisse, 2019 De la série Sédiments du bonheur, Suisse, 2019
De la série Sédiments du bonheur, Suisse, 2019
De la série Sédiments du bonheur, Suisse, 2019
Portraits Gonefo Konate afro band, Suisse, 2019
Marion Baeriswyl, Suisse, 2019 Marion Baeriswyl, Suisse, 2019
Dorothée Thébert, Suisse, 2019 Dorothée Thébert, Suisse, 2019 Dorothée Thébert, Suisse, 2019
Musique et danse DAF, Suisse, 2018
Occupe le Faubourg, Suisse, 2020 Occupe le Faubourg, Suisse, 2020
Occupe le Faubourg, Suisse, 2020 Occupe le Faubourg, Suisse, 2020 Occupe le Faubourg, Suisse, 2020
DAF, Suisse, 2018
Mizan, Festival Lombric, Suisse, 2018
Djaza, ITC, Suisse, 2019 Djaza, ITC, Suisse, 2019
Mizan, L’Ecurie, Suisse, 2018 Mizan, L’Ecurie, Suisse, 2018
Zaoum de Cindy Van Acker, Théâtre de l’Arsenic, Suisse, 2016
Nous responsabilisons toutes les déclinaisons par EAMB, Théâtre du Galpon, Suisse, 2016. Nous responsabilisons toutes les déclinaisons par EAMB, Théâtre du Galpon, Suisse, 2016.
Nous responsabilisons toutes les déclinaisons par EAMB, Théâtre du Galpon, Suisse, 2016. Nous responsabilisons toutes les déclinaisons par EAMB, Théâtre du Galpon, Suisse, 2016.
Toutes ressemblances par EAMB, Théâtre l’Etincelle, Suisse, 2016. Toutes ressemblances par EAMB, Théâtre l’Etincelle, Suisse, 2016.
Toutes ressemblances par EAMB, Théâtre l’Etincelle, Suisse, 2016.
Wyclef Jean, Montreux Jazz Festival, Suisse, 2009. Wyclef Jean, Montreux Jazz Festival, Suisse, 2009.
Concert de New York Salsa All Stars, Suisse, 2009.
Concert de New York Salsa All Stars, Suisse, 2009. Concert de New York Salsa All Stars, Suisse, 2009.
Concert de Cubanismo, Suisse, 2009.
Concert de Cubanismo, Suisse, 2009.
Vue de scène, Suisse, 2009. Vue sur public, Suisse, 2009.
Loge de Claude Nobs, Suisse, 2009. Loges, Suisse, 2009.
Concert de Omar Perry, Suisse, 2009. Concert de Omar Perry, Suisse, 2009.
Concert de La Rue Kétanou, Suisse, 2009. Concert de La Rue Kétanou, Suisse, 2009.
Interview de La Rue Kétanou, Suisse, 2009.
Les Ogres de Barback, Suisse, 2009. Installation de feu, Suisse, 2009.
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