PRÊTRE AVENIR - Printemps 2019 N. 39 Nouvelles de la Maison des Séminaires - Séminaire de Sion
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LE SÉMINAIRE : UN ROND-POINT, MAIS SANS TOURNER EN ROND ! « Ah bon ! Vous avez encore des jeunes qui sabilité tout en se partageant la gestion de ma- s’intéressent à devenir prêtre ? Avec les temps nière collégiale, soutenus par le conseil du sé- qui courent, je pensais que c’était fini ! » minaire composé des pères spirituels, de re- m’interpelait un personnage haut en couleurs… présentants de l’épiscopat et un couple. La Etonnant en effet que des jeunes osent encore Maison des Séminaires accueille également des faire le pas alors que le bateau-Eglise semble candidats d’autres diocèses suisses et étran- avoir pris passablement d’eau… Preuve que gers : Bâle, France, Italie. c’est l’Esprit qui travaille au cœur des jeunes. Statistiques pour l’année 2018-19 : Bonne réponse d’un candidat au sacerdoce : Sion : deux discernants et quatre séminaristes. « Même si l’Eglise tangue, c’est le Christ qui Chanoines du Grand Saint-Bernard : deux sé- m’appelle, et c’est pour lui et avec lui que je minaristes. m’engage ! » Le séminaire reste un rond-point LGF : un discernant, six séminaristes. indispensable pour ces candidats qui cherchent Bâle : deux séminaristes. la bonne sortie vers le sacerdoce, la vie reli- France : deux séminaristes du diocèse de gieuse ou le mariage. Mais loin de tourner en Vanne. rond, le séminaire offre une base solide à des Italie : un séminariste du diocèse de Palerme. jeunes pour construire et affermir leur person- nalité au sein d’une vie fraternelle, joyeuse et Le père Pierre Hoarau, directeur spirituel ha- exigeante, alimentée par l’étude, la prière, le bite la Maison ainsi que le vicaire épiscopal de partage, des temps d’expériences en paroisse et Fribourg, l’abbé Jean Glasson. Evidemment en catéchèse, etc. Ajouté à cela un accompa- aussi les deux supérieurs les abbés Joël Pralong gnement psychologique et spirituel encadré et Nicolas Glasson. Marlène et Nicolas Carron par des personnes compétentes : psychologues, habitent dans un appartement annexe. Le cha- pères spirituels, divers intervenants de l’exté- noine Klaus Sarbach, directeur spirituel pour rieur, sous la responsabilité d’un supérieur les candidats germanophones, nous rend régu- nommé par l’évêque. lièrement visite. Une précision : à Givisiez, la Maison des sémi- naires abrite officiellement deux séminaires, Abbé Joël Pralong celui de Sion et de Lausanne, Genève, Fri- bourg. Deux supérieurs en assument la respon-
JANVIER : LES DEUX SUPÉRIEURS EN VOYAGE ÉCLAIR VERS LES PAYS CHAUDS… Vous avez voulu fuir le froid ? Que retenez-vous de ce peuple si éloigné ? Certes non ! J’aime le froid, il me conserve. En Une mosaïque de cultures et de religions diffé- fait, j’ai été invité dans le diocèse de l’île de La rentes (chrétiens, musulmans, bouddhistes, hin- Réunion pour donner des conférences à des dous) aux visages colorés : africains, indiens, jeunes et adultes dans le cadre de la pastorale de chinois, métis, créoles, blancs de blancs… qui la famille. Un voyage éclair d’un peu plus d’une cohabitent depuis bientôt trois siècles au sein semaine. d’une fraternité exemplaire exempte de ra- cisme et d’exclusion. Des gens tout simples qui Quels ont été les sujets traités ? vivent en paix sur une île de beauté, perdue dans l’Océan Indien. Tout ce qui touche aux questions et aux pro- blèmes de la famille au sein d’une société laïque Avez-vous d’autres projets de voyage ? et multiculturelle, la place des jeunes, leurs questions posées à l’Eglise concernant l’affecti- L’été prochain je m’en irai à nouveau au Brésil vité, l’amour, la vocation, etc. Quatre journées avec deux candidats au sacerdoce qui s’engage- partagées avec 84 ados et jeunes, puis deux ront dans les favelas de Rio. Une belle expé- jours avec une soixantaine d’adultes dont une rience déjà vécue l’an dernier, qui nous met au soirée avec 500 personnes. contact d’une population pauvre et exclue, mais Ensuite, je suis rentré… dont le dynamisme de vie et de foi ne peut que nous enrichir… L’abbé Joël Pralong sur l’île de La Réunion
Pourquoi ce voyage ? Alors, nos mécanismes de défense craquent, la peur s’étiole, pour laisser émerger l’humain Je voulais poser des repères pour organiser une dans toute sa vérité. expérience similaire avec des séminaristes l’an prochain. L’objectif, c’est de seconder les sœurs Donc, vous êtes partant avec des séminaristes ? Missionnaires de la Charité au service des plus pauvres sur les trottoirs de la mégapole et dans Bien sûr ! Je pense qu’une telle expérience ne les « mouroirs » inaugurés par Mère Teresa. pourra que les enrichir en les obligeant à vivre l’essentiel de leur humanité, loin du superficiel Qu’avez-vous retenu de cette expérience ? et de l’artificiel. Car à Calcutta, nous n’avons que le pouvoir de la charité. L’Evangile vécu au quotidien par les sœurs Mis- sionnaires de la Charité. Sans un don radical de soi-même, un amour fou pour les autres, une foi enracinée dans le Christ, un tel engagement relève de l’impossible. Le « mouroir » où sont recueillis les miséreux des trottoirs provoque un choc ! Soit on fuit, soit on se convertit à l’amour… Ici pas de théorie : c’est le réel en pleine face, avec, comme seul instrument de travail, l’amour ! Et l’amour est créatif, il in- vente les gestes, les paroles, les attitudes justes. L’amour va creuser le meilleur de soi-même… à donner ! A Calcutta, c’est le pauvre qui nous en- seigne et nous montre le Christ vivant. Son re- gard nous dit que chacun est capable d’aimer quels que soient ses compétences et ses acquis. L’abbé Nicolas Glasson à Calcutta
RENCONTRES-TÉMOIGNAGES AVEC DES CURÉS VALAISANS Prêtre dynamique qui nous livre un témoi- noncer notre message comme une bonne nou- gnage tonique sur ses activités pastorales. Lors- velle offerte à tous, celle d’un Dieu proche et qu’il arrive en paroisse comme jeune prêtre, il qui aime tous les hommes de bonne volonté. saisit la chance de pouvoir s’appuyer sur l’expé- Tout est prétexte à évangéliser : autant les gens rience des « anciens », à ne jamais négliger pour des périphéries que ceux qui viennent deman- ne pas s’afficher comme « celui qui sait tout » ! der des sacrements, même par habitude… Et il Dès le départ, le prêtre ne doit pas jouer un rôle vaut la peine de prendre du temps avec chaque pour être apprécié, ni endosser une carapace personne. La personnalité du prêtre est ici capi- cléricale, mais il doit être humblement lui- tale. Il doit cultiver une personnalité chaleu- même, dit Jean-Pascal. Les paroissiens pourront reuse, qui ne juge pas, sans partis pris et sans alors reconnaître en lui l’un des leurs et ils au- imposer des exigences impossibles à porter. Il ront envie de l’approcher et de partager leur faut partir de la réalité des personnes, de ce vie. Nous avons changé de décor : notre société qu’elles savent et sont, pour les accompagner n’est plus chrétienne, d’où l’importance d’an- délicatement vers la Vérité, sans les brusquer. En 2019, le pèlerinage à Ars animé et conduit par les séminaristes aura lieu durant l’octave de Pâques : 22-24 avril. Inscription ouverte dès maintenant par email : jpralong@bluewin.ch ou bien au 077 429 47 91.
L’abbé Jean-François Luisier : « Ce sont des jeunes très croyants qui m’apprennent à être prêtre ! » JF, comme on l’appelle avec affection, a le charisme d’être proche des jeunes. Très vite comme jeune curé, il les rassemble autour de lui pour prier les laudes (louange du matin) qui se prolongent par de profondes discussions. Ainsi sont nés les DJP « déjeunes-qui-prient » présents dans plusieurs paroisses du diocèse. JF, fluet, de petite taille, ne paie pas de mine. Pour- tant, il a de l’énergie à revendre ! Et des projets pleins le cœur. Son secret réside dans une hu- milité désarmante. « Il faut rester soi-même, confie-t-il, avec ses faiblesses et la force du Christ. » JF « force » la sympathie à la première rencontre. Les plus récalcitrants laissent rapi- dement tomber leur blindage. Loin de les ac- crocher à lui-même, sa passion est de les con- duire au Christ. « Les jeunes comme les ados, dès qu’on les comprend, s’ouvrent facilement à Dieu. Ils ont soif de vérité. Je veux être au mi- lieu d’eux comme un ami du Christ. » Son Es- pérance en l’Eglise est indéfectible : « Aujour- d’hui, avec les problèmes que nous connaissons dans l’Eglise, le sacerdoce se purifie, le prêtre en ressortira grandi. Gardez confiance ! » Outre ses activités auprès des jeunes, JF est curé de la paroisse de Savièse. L’abbé Robert Zuber : « Du petit rien au tout de Dieu et en Dieu ! »Curé de Fully et environs, Robert est d’abord un terrien doté d’un bon sens naturel. Deux oncles prêtres l’ont marqué et interpelé. Sa vocation est née au cours d’une messe alors qu’il était enfant de chœur dans son église paroissiale de Sainte-Croix à Sierre. Une intuition monte de son cœur : « Un jour, c’est moi qui serai à la place de mon curé ! » Belle pensée puisqu’il arriva que Robert fût cu- ré de la paroisse de son enfance… Pas très doué à l’école, il mit de côté l’idée du sacerdoce, pré- férant s’adonner au métier de la vigne. Un prêtre un jour raviva en lui la pensée du sacer- doce, il l’encouragea même à aller frapper à la porte du séminaire, ce qu’il fit… Le voici à 27 ans curé dans le Val d’Anniviers, cette vallée qu’il affectionne particulièrement. Sa simplicité et son impression d’être « le rien de Jésus » conquirent le cœur de ses paroissiens. Il était comme eux. Il ne fait aucun retour sur lui- même, se plongeant dans le travail, pour deve- nir « le tout de Jésus. » Sa grande richesse, c’est ce contact fraternel et profond avec les per- sonnes. Les relations humaines, voilà ce qu’il aime. Communiquer Dieu, c’est ce qui le passionne.
L’abbé Jérôme Hauswirth : « Savoir apprendre Père Patrice Gasser : « A la base de ma voca- des autres ! » Curé dans le secteur du Haut-Lac, tion, une famille aimante ! »Patrice nous dit sa il nous lance tout de go, un rien provocateur : chance d’avoir grandi dans une famille chré- « Vous savez, les études théologiques sont im- tienne au milieu de ses trois frères. Il y a appris portantes pour vous, mais sur le terrain, elles le respect, le partage, le travail manuel : agri- ne servent à rien… si vous ne parlez pas le lan- culture, cuisine, mécanique, construction, etc. gage des gens du coin. Et vous dire aussi que Des activités qui ont forgé son caractère et ont nous avons tout à apprendre des autres, et en fait de lui un être pragmatique. « Il faut savoir particulier de nos paroissiens. Ils vous remet- toucher à tout pour être missionnaire en tent rapidement les pieds sur terre ! Comme Afrique » lâche-t-il. Son savoir-faire pratique et jeune prêtre chevronné, les gens m’attendaient son amour de l’autre, du différent, ont été le à la sortie des messes pour me glisser à levier de sa pastorale durant 20 années passées l’oreille : Tu sais, nous on ne comprend rien à tes en Afrique. Les gens se sont tout suite sentis re- discours ! J’ai dû redescendre de plusieurs joints et mis en confiance. Ils l’ont accueilli étages pour les rejoindre… » Trouver les mots comme l’un des leurs. Patrice est un homme de qui touchent, chercher des idées pour créer du terrain, au langage direct, franc comme l’or et dynamisme dans la paroisse, se mélanger aux sans façade. Un curé 4x4 tout terrain, à l’aise autres, rassembler ses paroissiens autant à avec tout le monde. Depuis qu’il est curé en Va- l’église qu’autour d’un apéritif à la sortie des lais, dans le secteur du Haut-Lac, il n’a pas messes…, tout cela libère la parole des uns et changé d’un iota, ce qui fait de lui un pasteur des autres. Il faut aller puiser les ressources chevronné, un fonceur, qui ne baisse jamais les dans le cœur des gens pour bâtir la paroisse ! bras. Ne pas penser que tout doit venir du cu- ré comme s’il savait tout… Transmettre le mes- sage ne suffit pas, encore faut-il être soi-même imprégné de ce message, à travers des attitudes de bienveillance.
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