Projet cerf élaphe "ingiò via?" - Wildtier Schweiz
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Numéro 3 / juin 2016 CH-FAUNEiNFO Projet cerf élaphe «ingiò via?» Dans les années 1970, le «Proget d’Ecologia» avait pour objectif d’étudier les déplacements du cerf élaphe dans la région du Parc National, en Engadine. Les résultats obte- nus ont plus tard guidé entre autres la mise en place de la législation suisse sur la chasse. Le projet «ingiò via?» se propose de vérifier et d’actualiser ces résultats grâce à des méthodes modernes de télémétrie. Fig. 1: La biche Nr. 64 autres informations en page 2 (marquée) avec faon. Le lièvre préfère les prairies Loutre à Domleschg riches en espèces L’observation d’une loutre dans la région de Thusis a été annoncée au début de 2015. Depuis un certain temps Si on augmente la part de prairies extensives de bonne l’animal semblait avoir été aperçu à plusieurs reprises. qualité botanique ou avec des structures (buissons, herbes Une preuve tangible est finalement intervenue peu après: sèches), le lièvre d’Europe en profite. C’est ce que montre l’experte en loutre Irene Weinberger de Pro Lutra a trou- une étude dans la vallée du Rhin saint-galloise. vé un reste de crotte, qui analysée génétiquement put être autres informations en page 4 identifiée comme épreinte. autres informations en page 6 Etude sur les corridors «L’expérimentation animale migratoires des chauves-souris faune sauvage» Une grande partie des chauves-souris qui trouvent la mort Cours de formation à l’expérimentation animale faune près des éoliennes appartiennent à des espèces migratrices. sauvage - module théorique et pratique de 40 heures, con- A l’aide d’analyses isotopiques de tissus prélevés sur des sacré au travail avec les espèces animales sauvages (faune cadavres de chauves-souris, des chercheurs allemands ont locale: poissons, amphibiens, oiseaux, reptiles, mammifè- déterminé les milieux préférés de trois espèces avec un res). comportement migratoire différent. autres informations en page 6 autres informations en page 7 Le Conseil fédéral approuve le financement de mesures urgentes Le Conseil fédéral a décidé d’investir 55 millions de francs nationale et des mesures en faveur de la biodiversité en supplémentaires dans la conservation de la diversité bio- forêt. Le Conseil fédéral a en outre approuvé la stratégie logique en Suisse. Ces fonds seront utilisés les quatre pro- relative aux espèces exotiques envahissantes, qui vise à ré- chaines années pour financer des mesures urgentes d’assai- duire les dommages causés par ces espèces en Suisse. nissement et de revalorisation des biotopes d’importance autres informations en page 5
Projet cerf élaphe «ingiò via?» Le projet «ingiò via?» (où cela mène- t-il? en romanche), consacré au cerf Parc National Suisse élaphe, a démarré en Basse Engadine * Place de capture au printemps 2015. La collabora- tion entre l’Office de la chasse et de la pêche du canton des Grisons (AJF GR) et le Parc National suisse (PNS) découle du «Proget d’Ecologia» re- montant aux années 1970, au cours duquel on avait récolté des informa- tions fondamentales pour le manage- ment actuel du cerf élaphe, tant dans la région du Parc National que pour l’ensemble du canton des Grisons (Fig. 2). On a entre autres introduit un système de chasse en deux étapes, visant la régulation des populations, avec une chasse ordinaire en autom- ne et une chasse spéciale en novembre / décembre. Par ailleurs, on a mis en place une véritable mosaïque de peti- tes zones de protection, contribuant Fig. 2: Les itinéraires du cerf selon le «Proget d’Ecologia» (Blankenhorn et ainsi à une répartition plus homogè- al. 1979). ne du cerf. Cette mesure a permis une chasse au cerf plus efficace, en particulier dans les zones prendre la diffusion d’éventuelles maladies, permettant la jouxtant le Parc National, et a contribué à diminuer les mise en place de mesures destinées à les enrayer. A présent, dégâts dus au gibier. dans les quartiers d’hiver situés en Basse Engadine de Mar- tina – Seraplana – Ramosch – Vnà, Sent – Scuol et Ftan – Tarasp, 16 mâles et 28 femelles ont été marqués, dont huit Hiver ou été, des quartiers qui varient mâles et 14 femelles équipés de colliers GPS transmettant Selon les recensements, durant l’été, entre 1’500 et 2’000 quotidiennement jusqu’à 24 positions. On peut donc sui cerfs séjournent au Parc National. En hiver, la population vre les déplacements avec une grande exactitude. Les aut- ne représente que le dixième de ce nombre. Les projets de res cerfs portent des repères visuels (Fig. 1). marquage du Parc National ont par ailleurs révélé que ce dernier n’est pas particulièrement propice au cerf durant l’hiver. La grande majorité se déplace à la fin de l’automne Premiers résultats pour se rendre dans la vallée principale de l’Engadine ou Les premiers résultats révèlent de nombreux modèles dans les vallées méridionales des Grisons. d’exploitation de l’espace, avec certains individus moins enclins aux déplacements que d’autres. Toutefois, tous les En outre, le projet de coopération dans le Rätikon, le animaux ont passé l’hiver dernier dans la même région canton des Grisons, le Liechtenstein et le Vorarlberg a dé- que celle où ils avaient été marqués l’année précédente. montré que les populations tant estivales qu’hivernales se Parmi les animaux qui se sont déplacés au sein de la partie composent de diverses sous-populations ayant leurs tradi- inférieure de la Basse Engadine, les cerfs marqués se sont tions propres. Voilà qui implique que, dans les hardes des dirigés vers l’est (A) et non vers l’Engadine. Les deux mâ- quartiers estivaux, on trouve des individus issus de divers les marqués à Ramosch ont entrepris d’importants dépla- quartiers hivernaux, et inversement. cements, l’un ayant passé l’été au nord dans le Fimbatal (A), en direction d’Ischgl, et l’autre en direction de l’est, L’objectif d’«ingiò via?» sera de vérifier les informations vers l’Autriche également. Toutefois, ce dernier se trouvait récoltées à ce jour au moyen de techniques modernes de en automne à Sur En d’Ardez (Fig. 3). télémétrie pour la Basse Engadine et de les actualiser. Du point de vue du Parc National, un élément nouveau con- Ces données attestent qu’un échange existe entre individus siste à marquer les quartiers d’hivers situés à l’extérieur du se déplaçant dans les pays limitrophes. Il est donc possi parc, afin de documenter les déplacements vers les quartiers ble que des maladies diffusent le long de ces routes. Tous d’été. D’une part, on s’intéresse au rôle du Parc National et les animaux marqués à Sent et à Scuol ont traversé le Val d’autres zones de protection de la faune dans le choix des S-charl pour se rendre dans leurs quartiers d’été du Val quartiers d’été, avec d’autre part les échanges avec les pays Mingèr (no 10 de la Fig. 2), du Val Foraz (no 11), du Val limitrophes. Ces observations sont importantes pour com- Plavna et du Val Tavrü. Deux femelles marquées à Ftan 2 CH-FAUNEiNFO Numéro 3 / juin 2016
de repères visuels uniquement ont été observées durant l’été à Plan dals Poms (no 4). On ignore cependant quelle route elles avaient choisie. Ces observations ont donc permis de compléter les connaissances dont on disposait jusqu’alors sur les déplace- ments des cerfs. Le projet va durer quatre années encore, au cours des- Male no 40 quelles on marquera d’autres indi- vidus encore, afin de mieux saisir la Printemps manière dont le territoire est exploité. Été Automn On peut s’attendre à la découver- Hiver te d’itinéraires encore inconnus à ce jour. Thomas Rempfler Fig. 3. Les lieux de séjour de l’individu no 40 selon les saisons (printemps = mars - thomas.rempfler@nationalpark.ch mai; été = juin - août; automne = sept.- nov.; hiver = déc. - février). SWIS selection SWISS WILDLIFE INFORMATION SERVICE SWIS Les prédateurs de taille moyenne s’évitent L’écureuil gris contribue à l’augmentation du parasitage Les interactions entre différentes espèces de prédateurs chez l’écureuil roux peuvent influer sur le comportement d’une espèce en parti- Les néozoaires peuvent non seulement concurrencer les culier. Cependant les effets directs de telles interactions sur espèces indigènes en termes de ressources, mais ils amè- l’utilisation de l’espace par les prédateurs de taille moyen- nent aussi souvent avec eux des parasites jusqu’alors in- ne sont encore peu connus. Une étude télémétrique menée connus. Les auteurs de l’étude ont voulu établir si l’écu- au Texas s’est intéressée au chevauchement des territoires reuil gris (Sciurus carolinensis), espèce invasive, avait une du coyote (Canis latrans), du lynx roux (Lynx rufus) et influence sur les parasites intestinaux de l’écureuil roux du raton laveur (Procyon lotor). Sur une année, le raton indigène (Sciurus vulgaris) dans le nord de l’Italie. Les laveur utilisait en moyenne un territoire de 400 ha. Pour écureuils roux indigènes sont parasités par le nématode le lynx roux, celui-ci était de 2’900 ha environ et de 5’000 Trypanoxyuris sciuri, alors que les écureuils gris le sont ha pour le coyote. Les différences s’expliquaient par la dis- par un autre nématode originaire d’Amérique du Nord, ponibilité de la nourriture et les stratégies alimentaires des Strongyloides robustus. Les chercheurs ont capturé 110 espèces. Comparativement à son poids, le lynx roux qui écureuils roux dans des régions où l’écureuil gris est ou est un pur carnivore avait besoin du territoire le plus vas- non présent; ils ont ensuite recherché la présence de ces te. Le coyote et le raton laveur pouvaient se contenter de deux parasites intestinaux dans des échantillons de crottes surfaces proportionnellement plus petites, car ils se mon- et des prélèvements anaux. Dans les régions où l’écureuil trent également omnivores. gris ne s’est pas encore installé, le nématode originaire Les chevauchements entre les territoires du raton laveur d’Amérique du Nord n’a été identifié que chez 5% environ et ceux du lynx roux et du coyote étaient restreints. Les des écureuils roux. Dans les régions où l’écureuil gris est auteurs estiment que le raton laveur joue un rôle mineur déjà parvenu, 61% des écureuils roux étaient infectés. dans ces interactions et cherche plutôt à éviter une concur- Mais la présence de l’écureuil gris avait également une in- rence directe avec le lynx roux et le coyote. Cette sépara- fluence sur la distribution du parasite Trypanoxyuris sciu tion spatiale entre les espèces s’est également traduite par ri de l’écureuil roux eurasiatique: dans les régions dont des choix d’habitats différents. Alors que le lynx roux et l’écureuil gris était absent, 70% des écureuils roux étaient le coyote préféraient les forêts de feuillus ou mixtes, le ra- porteurs de Trypanoxyuris et ce taux se montait même à ton laveur les évitait. L’étude a révélé d’une part comment 90% dans les régions colonisées par l’écureuil gris. Le fait trois espèces de prédateurs de taille moyenne se répartis- qu’un individu soit infesté par les deux parasites n’avait sent l’espace disponible en évitant les interactions. Elle a pas d’influence sur cette proportion. également montré que la gestion d’une espèce peut avoir L’étude montre que les néozoaires peuvent non seulement des effets sur une autre espèce occupant un rang analogue représenter une source de maladies nouvelles, jusqu’alors dans la chaîne alimentaire d’un écosystème. inconnues, mais qu’ils peuvent également avoir une in- fluence sur le développement des parasites locaux et par conséquent sur leurs relations avec leur hôte habituel. Canadian Journal of Zoology 93: 547-557, 2015 Parasitology Research 114: 2621-2628, 2015 doi: 10.1139/cjz-2014-0322 doi: 10.1007/s00436-015-4466-3 www.nrcresearchpress.com/doi/abs/10.1139/cjz-2014-0322 http://link.springer.com/article/10.1007/s00436-015-4466-3 CH-FAUNEiNFO Numéro 3 / juin 2016 3
www.sgw-ssbf.ch Société Suisse de Biologie de la Faune SSBF Méthodes de terrain pour le recensement des petits mammifères Cet été, le groupe de travail Atlas de la Société suisse de si bien aux professionnels (biologistes, forestiers, etc.) biologie de la faune SSBF organise un camp consacré aux qu’aux naturalistes amateurs. mammifères dans le Seebachtal (TG), en collaboration avec le Musée d’histoire naturelle de Thurgovie à Frauen- feld, la fondation Seebachtal et la Haute école des sciences Date: 18 août, 13.30 – 20 août 2016, 12.00 appliquées de Wädenswil ZHAW. Place: Seebachtal (TG) (Rendez-vous et clôture du cours à la gare Frauenfeld) La SSBF travaille à la publication d’un nouvel atlas des Coûts: prix du cours CHF 100.-, nuitée et repas selon la mammifères de Suisse et du Liechtenstein. Afin de dispo- formule choisie (env. CHF 200.-) ser des données les plus actuelles possibles, il est important de recruter de nouvelles forces pour le relevé des données Information et inscription: sur la distribution. Lors du cours, les méthodes d’obser- vation et de capture des petits mammifères (insectivores, Lisa Wirthner, ZHAW Wädenswil rongeurs, petits prédateurs), de même que celles de recen- lisa.wirthner@zhaw.ch, Tel. 058 934 57 21 sement et de transmission des données seront présentées Le nombre de participants est limité. Les demandes seront de manière théorique et pratique. Le cours s’adresse aus- prises en compte selon l’ordre d’inscription. CAS: Biologie, identification et gestion des Mammifères Cette formation s’adresse à toutes les hepia Genève (à proximité de la gare aussi être demandés au secrétariat personnes titulaires soit d’un Bache- Cornavin). Des excursions sont or- de la formation continue (tel. +41 22 lor HES dans des domaines liés à la ganisées dans différentes régions de 546 24 88). formation proposée, soit d’un titre Suisse, mais dans la mesure du pos- jugé équivalent. Les personnes qui sible à proximité du bassin genevois. Les candidatures remplissant les con- ne sont pas en possession des titres ditions d’admission seront retenues requis peuvent être admises sous cer- L’admission au CAS se fait sur dos- selon l’ordre d’inscription. taines conditions (consulter les direc- sier, pour vous inscrire veuillez com- tives d’étude). Le CAS se répartit sur pléter les documents d’inscription. Le 15 mois. Les cours théoriques et les formulaire d’inscription et les condi- travaux de laboratoire se déroulent à tions d’admission détaillées peuvent http://hepia.hesge.ch Les lièvres bruns apprécient les prairies diversifiées Les effectifs de lièvres bruns sont en extensives dotées d’une bonne qualité Littérature recul depuis des années sur le Plateau botanique ou de structures (buissons, suisse. Dans le Rheintal saint-gallois, bandes refuges) qui ont été mises Meichtry-Stier K., Zellweger-Fi- des revalorisations écologiques se en place. Dans le périmètre d’étude, scher J., Horch P., Birrer S. (2016): poursuivent depuis 1994 sur des sur- leur part est passée de 1,9% (2003) Die ökologische Qualität der Wie- faces de promotion de la biodiversité à 5,6% (2012). Durant la même sen ist wichtig für den Feldhasen. (SPB), dans le but notamment de fa- période, les effectifs de lièvres ont Agrarforschung Schweiz 7, 172179. voriser le lièvre brun. L’étude qui s’est augmenté de manière significative. achevée devait permettre d’établir si Le modèle d’habitat a montré que la l’évolution des effectifs de lièvres dans densité nocturne de lièvres au début la région est corrélée à celle des SPB. du printemps présentait une corréla- A l’aide d’un modèle d’habitat, on tion positive significative avec la part Kontaktadresse a examiné s’il existe un lien entre la de prairies extensives de qualité de Kim Meichtry densité nocturne de lièvres au début chaque cellule. L’amélioration de la Schweizerische Vogelwarte du printemps et la présence de SPB. qualité écologique et de la diversité Seerose 1 Dans ce but, on a divisé le périmètre structurelle des prairies sur le Plateau 6204 Sempach d’étude en 65 cellules. Depuis 1998, représente ainsi une base importante kim.meichtry@vogelwarte.ch ce sont principalement des prairies pour favoriser le lièvre brun. Tel: 041 462 97 89 4 CH-FAUNEiNFO Numéro 3 / juin 2016
Biodiversité : le Conseil fédéral approuve le financement de mesures urgentes La diversité biologique et les prestations qu’elle fournit avoir des effets néfastes sur la santé humaine et animale (p. à l’économie et à la société sont menacées. En l’espace ex. pollens allergéniques, transmission de maladies), mo- d’un siècle, la surface des zones alluviales, des marais et difier durablement des milieux naturels particulièrement des prairies et pâturages secs s’est réduite comme peau de sensibles ou dignes de protection (p. ex. éviction d’espèces chagrin (respectivement de 70 %, 80 % et 95 %) en rai- végétales indigènes menacées) et endommager des infra- son de l’utilisation intensive des ressources naturelles par structures (déstabilisation de barrages de protection con- l’agriculture, la mobilité, l’urbanisation et les activités de tre les crues). La mise en œuvre de la stratégie consiste en loisirs. Plus d’un tiers des espèces étudiées de Suisse sont partie à harmoniser et à adapter les bases légales relatives menacées. De plus, la propagation d’espèces exotiques en- aux espèces exotiques. Le Département fédéral de l’en vahissantes et le changement climatique constituent des vironnement, des transports, de l’énergie et de la commu- menaces supplémentaires. nication (DETEC) a désormais le mandat d’élaborer un projet dans ce sens. Mesures urgentes en faveur de la biodiversité Plan d’action pour la mise en œuvre de la Stratégie Le Conseil fédéral entend enrayer le déclin de la biodiver- Biodiversité Suisse sité. C’est pourquoi, en complément aux efforts déployés par la Confédération et les cantons, il a débloqué 80 mil- Par ses décisions, le Conseil fédéral confirme son inten- lions de francs dans le budget de l’Office fédéral de l’en- tion de mettre en œuvre la Stratégie Biodiversité Suisse vironnement (OFEV) et consenti 55 millions de francs (SBS) et d’atteindre les objectifs qu’elle formule. Il a pris supplémentaires. Ces fonds sont destinés à financer rapi- aujourd’hui connaissance des résultats de la consultation dement les mesures d’aissainissement et de revalorisation préalable sur le catalogue de mesures du plan d’action les plus urgentes (2017 : 20 millions de fr. ; 2018 : 35 SBS. Le DETEC doit d’ici à la fin de l’année élaborer un millions de fr. ; 2019 et 2020 40 millions de fr. par an). projet de consultation à l’intention du Conseil fédéral. La Les cantons participeront à part égale au financement des SBS constitue le socle de la conservation durable de la bio- mesures. diversité dans toute sa richesse et de sa capacité d’adap tation face aux changements (p. ex. changement clima- Ces mesures visent à améliorer la qualité des biotopes tique). Elle a aussi pour but de permettre aux générations d’importance nationale et à conserver la biodiversité en futures de la Suisse de bénéficier des prestations que la forêt. Il s’agit par exemple d’éliminer les anciennes infra- biodiversité fournit gratuitement (p. ex. approvisionne- structures de drainage encore fonctionnelles dans les ma- ment en denrées alimentaires, en eau propre, en agents rais (p. ex. fossés de drainage), de prendre des mesures énergétiques et en ressources génétiques). contre les espèces exotiques problématiques et de créer des réserves forestières et des îlots de vieux bois et de bois mort afin de soutenir les espèces forestières. Actuellement, 25 % des sites de reproduction des batraciens, 30 % des zones alluviales, 80 % des haut-marais, 30 % des bas-ma- rais et 20 % des prairies et pâturages secs doivent être assainis en urgence. Dans le domaine de la biodiversité en Documents forêt, les priorités sont la promotion des réserves forestiè- res, des îlots de vieux bois et de bois mort et aux espèces et Stratégie relative aux espèces milieux naturels prioritaires au niveau national. exotiques envahissantes www.news.admin.ch/NSBSubscri- Stratégie relative aux espèces exotiques enva- ber/message/attachments/43983.pdf hissantes Stratégie et plan d’action pour la biodiversité Les fonds engagés doivent aussi être investis dans la mise www.bafu.admin.ch/biodiversitaet/ en œuvre des mesures de la stratégie relative aux espèces 13721/14385/15120/?lang=fr exotiques envahissantes. Ces mesures ont également été approuvées aujourd’hui par le Conseil fédéral en réponse Espèces exotiques envahissantes au postulat Vogler (Po. 13.3636) afin de lutter contre les www.bafu.admin.ch/biodiversitaet/ dommages causés par ces espèces et de prévenir les dom- 13721/14385/14406/?lang=fr mages futurs. Les espèces exotiques envahissantes peuvent CH-FAUNEiNFO Numéro 3 / juin 2016 5
Une loutre dans la région de Domleschg/Heinzenberg! Une loutre vit dans la région de Domleschg/Heinzenberg. suit le retour de la loutre en Suisse sur le plan scientifique C’est ce que le Laboratoire de Biologie de la Conservation et assure la communication avec le public, les observa- de l’Université de Lausanne a pu attester sur la base d’une tions sont reportées sur une carte (www.prolutra.ch). analyse génétique réalisée sur des excréments. La popu- lation avait signalé la présence de l’animal au printemps La loutre mène 2015 déjà. Les pièges photographiques associés à de fré- une vie solitaire quents contrôles n’avaient cependant pas permis de l’at- et occupe des tester. Le 17 avril 2016, des crottes ont été découvertes, territoires situés venant confirmer qu’une loutre vit bien ici, sans toutefois le long de cours qu’on connaisse son origine. d’eaux reliés en tre eux, pouvant La loutre (Lutra lutra) a disparu de Suisse au cours du siè- couvrir plus de cle dernier. L’accroissement des populations situées à l’est 40 km. Elle se Loutre (© Gerhard Schulz) (Steiermark, A) et à l’ouest (Savoie, F) permet de penser nourrit essentiel que la loutre s’est réinstallée naturellement dans notre lement de poissons, mais ne dédaigne pas amphibiens, pays. La première observation de loutre remonte au mois reptiles, petits mammifères, oiseaux ou écrevisses de riviè- de décembre 2009, avec un animal repéré à l’usine de Rei- re, sans oublier les charognes. Elle est en mesure de terras- chenau. Sur les enregistrements réalisés par l’Office de la ser des oiseaux de la taille du héron cendré. chasse et de la pêche, destinés à surveiller la progression des poissons dans l’échelle qui leur est destinée, on a eu la Nous remercions par avance toute personne signalant la surprise de voir évoluer une loutre. Toutefois, depuis mars présence de loutres au garde-faune ou au garde-chasse res 2010, on a perdu la trace de cet animal secret et solitaire. ponsable, qu’il s’agisse de traces ou de crottes. A ce jour, six loutres vivant en liberté ont été identifiées avec certitude. Sur le site de la fondation Pro Lutra, qui Pro lutra / Amt für Jagd und Fischerei Graubünden Etude sur les corridors migratoires des chauves-souris L’étude en question a été motivée dans le pelage, la membrane alaire, les par le nombre élevé de chauves-sou- muscles, le foie et le sang. Littérature ris victimes d’éoliennes. 70% des animaux accidentés appartiennent La composition isotopique d’un rése- Voigt C.C. et al. (2016): Habitat use of migratory bats killed during à des espèces migratrices qui traver- au trophique local présente un sché- autumn at wind turbines. ECOL sent l’Allemagne au printemps et en ma caractéristique pour la région. APPL; DOI: 10.1890/15-0671. automne, lors des migrations entre C’est en quelque sorte son «empreinte nord-est et sud-ouest de l’Europe. digitale». Cette signature se transmet Alors que les voies de migration des dans toute la chaîne alimentaire plan- oiseaux sont bien étudiées, on ne sait te – insecte – chauve-souris. On a ainsi les plans et cours d’eau représentent presque rien de celles de ces petits pu déduire des analyses quels étaient des corridors très précieux pour cer- mammifères nocturnes. les milieux où les chauves-souris ont taines d’entre elles. Selon eux, il est principalement fait halte lors de leur donc déconseillé d’installer des parcs Les chercheurs ont analysé les cada migration, avant d’être victimes des éoliens à proximité de ces milieux. vres d’individus de trois espèces ayant éoliennes. Résultat: l’isotopie de la Ils supposent que les pipistrelles de trouvé la mort près d’éoliennes, lors pipistrelle de Nathusius diffère fon- Nathusius suivent les plans et cours de leur migration vers le sud: la pipis damentalement de celle des deux d’eau ou qu’elles y font des escales trelle commune (Pipistrellus pipistrel- autres espèces. Alors que la pipistrel- prolongées. lus) qui est une espèce non migratrice, le commune sédentaire et la noctule la noctule commune (Nyctalus noctu- commune offrent le schéma typique Malheureusement, lors de leur mi la) – une «migratrice de moyenne di- de milieux terrestres, la pipistrelle de gration, les chauves-souris volent pra- stance» qui parcourt quelques centai Nathusius chasse prioritairement des tiquement à la hauteur des pales de nes de kilomètres – et la pipistrelle de insectes qui ont passé leur période rotor. Des chercheurs américains esti- Nathusius (Pipistrellus nathusii) qui larvaire dans des milieux aquatiques, ment qu’elles visent même les installa- couvre jusqu’à 4’000 kilomètres par tels que mares, lacs et cours d’eau. Les tions éoliennes, car elles les associent année. Les chercheurs ont déterminé chercheurs en ont conclu qu’il existe, faussement à des arbres, lorsqu’elles le rapport des isotopes stables de car- chez les chauves-souris, des stratégies sont en quête de quartiers diurnes. bone (13C/12C) et d’azote (15N/14N) de migration propres à l’espèce et que 6 CH-FAUNEiNFO Numéro 3 / juin 2016
Chauves-souris et bioacoustique Relevés Le Swiss Bat Bioacoustics Group a organisé en automne un cours d’introduc- cartographiques des tion sur le sujet. L’objectif principal du cours est l’apprentissage des relevés bioacoustiques correctes sur le terrain, de même que la différenciation des cinq groupes biocaoustiques principaux de chauves-souris en Suisse. Pour la frayères détermination des espèces, une longue expérience est indispensable. Le cours Durant la période du frai 2015/2016, permet d’acquérir les compétences nécessaires tout en mettant les personnes on a repéré sur plus de 105 km de intéressées en réseau. cours d’eau couvrant l’ensemble de Le cours sera dispensé en français et en allemand à Welschenrohr (SO), du 30 la Suisse les emplacements de frai septembre au 2 octobre 2016. Pour de plus amples informations, veuillez vous des truites, et communiqué ces obser- adresser à Elias Bader (ebader@gmx.ch). vations à FIBER. Au total, 34 cours d’eau ont bénéficié des relevés car- tographiques, et on a dénombré 714 frayères. Cours de formation à «l’expérimentation www.fischereiberatung.ch/ laichzeit/Laichgrubenkartierung_Be- animale faune sauvage» richt_DE_2016.pdf Ce cours est destiné aux chercheures travaillant avec des espèces sauvages et permet aux participants: • d’acquérir les connaissances nécessaires à la mise en place des expériences Contrées sauvages sur la faune sauvage en respectant les principes établis pour l’expérimentation. • d’apprendre à maîtriser les bonnes pratiques en matière d’expérimentation sans limites sur le terrain pour les principaux groupes d’animaux sauvages. La législation sur la protection des animaux exige que les chercheurs, qui doi- Le Musée suisse de la faune et de la vent effectuer des expériences sur animaux, suivent une formation pratique et chasse ouvrira cet été l’exposition théorique de plusieurs jours. Ils y apprennent comment traiter les animaux de temporaire «Contrées sauvages sans manière la plus respectueuse possible. les cours abordent ainsi les principes de limites – animaux en errance». La la législation sur la protection des animaux, ainsi que les principes 3R. nouvelle exposition spéciale ouvrira Jusqu’à ce lour, l’offre en matière de formation était bien adaptée pour les ses portes du 12 au 16 octobre 2016. expériences menées en laboratoire; en revanche il n’en était pas de même pour www.schlosslandshut.ch les investigations réalisées dans le milieu naturel, impliquant d’autres espèces et faisant appel à d’autres méthodologies. C’est donc dans ce contexte que ce présent cours est proposé. Il vise à donner les bases aux chercheurs afin qu’ils puissent expérimenter conformément à la Rapport «ours» loi, mais dans la nature en travaillant avec des animaux sauvages. Le cours de base d’une durée d’une semaine comprend 6 parties traitant cha- 2015 du Trentin cune spécifiquement un groupe d’animaux. Chaque partie es enseignée par des spécialistes du groupe taxonomique en question sur la base d’un programme Le rapport «ours» 2015 pour la région commun. Les cours allient théorie et pratique et sont données à la Maison de du Trentin vient de paraître; on peut le la Rivière à Tolochenaz, à l’embouchure du Boiron. Contact: Fondation de consulter à l’adresse suivante au for- La Maison de la Rivière, Jean-François Rubin, jf.rubin@maisondelariviere.ch. mat PDF: www.orso.provincia.tn.it/ rapporto_orso_trentino/ Faune – savez vous? Vous pouvez tester ici vos connaissances sur notre faune Poissons: connais- faux indigène. Les réponses sont à la page 8. vrai 1. m m Le chacal doré (Canis aureus) est un néozoaire. sance des espèces 2. m m Les sternes pierregarins (Sterna hirundo) nichent en colonies. Aarau, le Naturama propose un cours 3. m m Chez la salamandre noire (Salamandra atra atra), la période de d’introduction sur la connaissance développement embryonnaire et larvaire dure jusqu’à 4 ans. des espèces, consacré aux poissons. Il propose d’apprendre à connaître 4. m m Le brochet (Esox lucius) est l’un des poissons d’eau douce les plus et à déterminer de manière autono- répandus au monde. me la totalité des espèces indigènes 5. m m Les jeunes castors (Castor fiber) sont aveugles à la naissance. en Argovie. www.naturama.ch/ 6. m m Le murin de Daubenton (Myotis daubentonii) consomme près de veranstaltungen/docus/Einfuehrungs- 1’000 insectes en une nuit. kurs_Fische_2016.pdf CH-FAUNEiNFO Numéro 3 / juin 2016 7
Végétation riveraine naturelle Congrès Les cours d’eau, indépendamment de leur taille, constituent des axes de con 7–9 juillet 2016 nexion dans un paysage fortement mis à contribution, pour autant qu’ils s’ac- Der Rothirsch als Naturschützer compagnent d’une végétation riveraine naturelle et richement structurée. Là Baden-Baden, Allemagne où eau et terre ferme se côtoient, les habitats sont particulièrement riches en rothirsch.org/8-rotwildsymposium- espèces, permettent aux animaux à forte mobilité de se déplacer le long d’axes der-hirsch-als-naturschuetzer bien abrités, aux poissons, aux écrevisses et aux organismes aquatiques de se cacher et de frayer. 16–22 juillet 2016 De nombreux végétaux profitent eux aussi des bandes riveraines pour se International Conference on Diseases répandre. Aujourd’hui, la végétation riveraine est souvent détruite, mais il est of Zoo and Wild Animals relativement aisé de lui faire retrouver sa fonction d’origine en la soignant et en Atlanta, USA lui rendant sa forme. Dans le dernier numéro de FaunaFocus, Irene Weinberger www.zoovet-conference.org présente avec brio comment procéder et ce qu’on peut observer. L’article est disponible auprès de WILDTIER SCHWEIZ. www.wildtier.ch 17 / 18 août 2016 Wald-Wild-Weiterbildung 2016 Landquart / Zollikofen www.forstverein.ch Solution de Faune savez-vous 28 août à 1 septembre 2016 1. Faux Comme le chacal doré n’a pas été introduit activement par l’homme 6th World Congress on Mountain en Suisse, mais qu’il s’est répandu vers le nord-ouest sans intervention humai- Ungulates and 5th International ne, on ne le classe pas parmi les néozoaires. Le chacal doré a élargi son aire Symposium on Mouflon de distribution de manière naturelle en Europe centrale, profitant de l’ab- Nikosia Chypre sence en maints endroits de son ennemi naturel, le loup, et d’une hausse des www.mountainungulates.gov.cy/ températures due au changement climatique. moa/symposium/symposium.nsf/ 2. Vrai En mai, trois semaines environ après leur arrivée sur le site de nidi- index_en/opendocument fication, les sternes pierregarins construisent leurs nids. Ce sont des cuvettes creusées dans le gravier ou le sable et garnies de matériel végétal sec. En 5–9 septembre 2016 général, les nids sont distants de 0,5 à 2 m les uns des autres. On observe Bird Numbers 2016: «Birds in a même de plus grandes densités sur les radeaux. changing world» 3. Vrai Selon l’altitude, chez la salamandre noire, le développement dans Halle, Allemagne le corps de la mère dure entre 2 et 4 ans. Les œufs non fécondés constituent, www.birdnumbers2016.de dans l’utérus, la première base alimentaire des jeunes larves qui disposent alors de grandes branchies. Les branchies se résorbent jusqu’à la métamor- 10–12 novembre 2016 phose et après cette très longue gestation, en général seuls deux jeunes en- 5th International Hunting and Game tièrement formés viennent au monde. Managment Symposium 4. Vrai Notre brochet indigène est également répandu dans les régions sep- Debrecen, Hongrie tentrionales d’Asie, en Europe et en Amérique du Nord. Il est capable de www.huntsym.thegamest.info s’adapter aux conditions environnementales les plus diverses et on le retrouve jusqu’à 1’500 m d’altitude et, sur les côtes, même dans les eaux saumâtres. 22–25 août 2017 5. Faux Les jeunes castors viennent au monde en mai. A la naissance, ils 33rd Congress of International sont recouverts de poils et capables de voir. L’allaitement dure deux mois. Union of Game Biologists (IUGB) Après trois ans, ils atteignent leur maturité sexuelle. Les parents les chassent Montpellier, France alors et ils peuvent se déplacer de plus de 100 kilomètres. http://iugb2017.com/ 6. Faux Le murin de Daubenton repère en moyenne une proie toutes les 4 secondes, soit environ 15 tentatives de capture par minute et 900 par heure. Si l’on admet un taux de réussite de 50%, ce sont plus de 2’000 insectes par nuit qui sont capturés. Impressum Éditeur WILDTIER SCHWEIZ Rédaction et administration WILDTIER SCHWEIZ, Th. Pachlatko, P. Zolliker, C. Pachlatko Winterthurerstr. 92, 8006 Zurich, tél: 044 635 61 31, wild@wildtier.ch, www.wildtier.ch 24ème année, paraît 6 fois par an Traduction Atena atelier nature & C. Leuzinger Contribution financière Zürcher Tierschutz, Conférence des services de la faune, de la chasse et de la pêche, ChasseSuisse, Académie suisse des sciences naturelles, Société suisse de Biologie de la Faune, WILDTIER SCHWEIZ © Tous droits réservés Reproduction autorisée avec mention des références. Organe officiel de la SSBF.
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