Compte-rendu du Colloque sur la LOVD et la Convention d'Istanbul - Schweizerisches Polizei-Institut

La page est créée Michel Auger
 
CONTINUER À LIRE
COMPTE-RENDU DU COLLOQUE SUR LA LOVD ET LA CONVENTION D’ISTANBUL

Compte-rendu du Colloque sur la LOVD
et la Convention d’Istanbul
De nouveaux moyens d’action contre la violence domestique

                                                   Sarah Tschan
                                                   Collaboratrice scientifique, ISP

                                                   Cyril Amberg
                                                   Responsable CentreDoc et Traductions, ISP

Le Colloque sur la Loi d’organisation de la pré-                     « La violence dans le couple n’est pas une affaire
vention et de la lutte contre la violence domes-                     privée, mais bien une affaire publique. » Tel est, en
tique (LOVD) et la Convention d’Istanbul avait                       substance, le changement de paradigme offert par
pour double objectif de présenter les contours                       l’arsenal juridique vaudois en matière de prévention
de la LOVD quelques semaines après son entrée                        des violences domestiques qui vient d’être mis à
en vigueur, tout en les inscrivant dans le contexte                  jour.
plus large de la Convention d’Istanbul, qui s’ap-                        Le 23 novembre 2018, la nouvelle « Loi d’organi-
plique en Suisse depuis le 1er avril 2018. Après                     sation de la prévention et de la lutte contre la vio-
une contextualisation du phénomène de la vio-                        lence domestique (LOVD) », entrée en vigueur au
lence domestique, le présent article se penche                       1er novembre 2018, a été présentée lors d’un col-
notamment sur les innovations de la nouvelle loi                     loque aux différents acteurs des milieux judiciaires,
vaudoise qui offre, à travers une approche pluri-                    académiques, policiers, ainsi qu’aux représentant·e·s
disciplinaire, de nouveaux mécanismes destinés                       des institutions de prévention et d’accueil des vic-
à protéger les victimes de violence et à réduire la                  times. Plusieurs intervenant·e·s ont, d’une part, mis
récidive. Il évoque également les résultats d’une                    en lumière les principales avancées de la LOVD en
étude menée dans le canton de Zurich et consa-                       termes de protection des victimes et d’encadrement
crée notamment au traitement policier des cas de                     des auteur·e·s de violences domestiques et, d’autre
violence domestique et aux suites des mesures                        part, présenté la Convention d’Istanbul, un traité
policières, en termes de récidive et de nouvelle                     international plus large traitant de la prévention et
victimisation. Le colloque a rappelé l’ampleur du                    de la lutte contre toutes formes de violence à l’égard
phénomène de la violence domestique qui per-                         des femmes (cf. encadré en p. 75).
met, en Suisse, de révéler la mixité particulière
de la société ; de très nombreuses nationalités                      La violence domestique : phénomène omnipré-
sont ainsi représentées tant parmi les victimes                      sent, mais longtemps occulté
que parmi les auteur∙e∙s, le statut de victime                       Confinée jusqu'il y a peu en dehors du champ d’ac-
étrangère étant par ailleurs lié à des défis supplé-                 tion de la police et de la justice pénale, la violence
mentaires. Les interventions pour violence do-                       domestique est aujourd’hui reconnue comme étant
mestique resteront vraisemblablement parmi les                       responsable de la majorité des infractions de vio-
plus fréquentes pour les polices, mais la LOVD                       lence et des interventions policières y relatives, pas-
leur offre désormais, en collaboration avec les                      sant en moins de trois décennies du statut de « non-
nombreux autres acteurs engagés, de nouveaux                         sujet » – la violence domestique n’étant considérée
moyens d’action prometteurs.                                         dans le débat public que depuis les années 80 en
                                                                     Suisse (BEFH, 2017, p. 2) – à celui de problématique

format magazine no 8                                                                                                   71
COMPTE-RENDU DU COLLOQUE SUR LA LOVD ET LA CONVENTION D’ISTANBUL

             centrale de la criminalité de violence, tant en Suisse     des tensions (phase I). Le passage à l’acte (phase II)
             qu’au niveau international1.                               lui succède, suivi d’une période durant laquelle
                 Un simple coup d’œil aux statistiques fédérales        l’auteur·e se déresponsabilise et tente de justifier ses
             (BEFG-DFI, 2018) permet d’en prendre la mesure :           actes (phase III). Finalement, l’accalmie ou « lune
             en Suisse, 17 000 infractions étaient liées à la vio-      de miel » (phase IV) laisse entrevoir à la victime un
             lence domestique en 2017, soit près de 46 par jour !       espoir, aussi ténu soit-il, maquillé de regrets et de
             Parmi ces cas enregistrés, 53 étaient des tentatives       promesses de l’auteur·e pour se voir accorder une
             d’homicide et 21 personnes sont décédées des               nouvelle chance. Bien entendu, cette phase dite
             suites des coups portés par leur conjoint·e ou ex-         de « lune de miel » se révèle souvent éphémère et,
             conjoint·e. Année après année, ces chiffres évoluent       une fois que la limite de la violence a été franchie
             peu et, malgré leur importance, sont encore trop           une première fois, le franchissement du palier sui-
             souvent relativisés.                                       vant s’en trouve facilité. Les coups peuvent alors
                 Toujours en 2017, pour le seul canton de Vaud,         reprendre et le cycle infernal maintes fois se répéter.
             on relevait 1371 dénonciations, soit près de 4 cas par
                                           jour. Ces actes représen-           x A ccalmie, affection /                  u Montée
   En Suisse, 17 000 infractions                                                   peur                                       de la tension
                                           taient 45 % de toutes les
étaient liées à la violence domes- infractions de violence
                                                                        wD
                                                                          éresponsabilisation et                         v Passage à l’acte /
      tique en 2017, soit près de commises en général                       justification de l’auteur /                       coups
                         46 par jour ! sur le canton. Les trois             culpabilisation de la victime
                                                                        Illustration 1 : Le cycle de la violence domestique (Source : Institut
             quarts des victimes étaient des femmes, le plus sou-       Suisse de Police, manuel Psychologie policière, à paraître en 2019)
             vent âgées de 30 à 39 ans (BEFH & StatVD, 2018).
                 La violence domestique est particulière en ce sens        Confronté·e·s à ce mécanisme pervers et difficile
             qu’elle tue régulièrement ou laisse dans son sillage       à enrayer, les professionnel·le·s des milieux poli-
             des séquelles physiques et psychologiques durables.        ciers, juridiques, médicaux ou encore associatifs ont
             L’Office fédéral de la statistique (OFS, 2018) indique     parfois l’impression d’être mal armé·e·s pour y faire
             que les femmes sont nettement surreprésentées parmi        face. Dans les faits, la violence domestique se tra-
             les victimes d’homicides perpétrés au sein du couple.      duit par des abus répétés au sein du couple et une
             Sur la période 2009–2016, la proportion de femmes          attitude générale de contrôle et de domination de la
             décédées sur le territoire helvétique à la suite de vio-   part de l’auteur·e. La personne qui subit les actes de
             lences conjugales était sept fois plus élevée que celle    maltraitance se sent contrainte et vit en état d’alerte
             des hommes. Ces chiffres illustrent la gravité d’un        permanent. Elle peine en conséquence à se libérer
             phénomène dont la trame reste complexe. Par ail-           d’elle-même de la relation malsaine.
             leurs, ils n’englobent pas les interventions policières       Relation de pouvoir et d’emprise, peur de la vic-
             qui n’auraient pas débouché sur une action pénale ou       time d’être mal comprise dans ses souffrances, mais
             une plainte. En effet, le comportement de dénoncia-        aussi imbroglio affectif et enfants communs sont
             tion des victimes doit aussi être pris en compte. « Les    autant d’aspects qui tissent la toile de la violence
             violences et menaces sont de manière générale les          domestique qui est le plus souvent cachée, source
             crimes les moins dénoncés par la population, et parmi      de honte et de déni. S’exprimer librement sur les
             ces crimes, ceux qui concernent des personnes se           violences subies dans une salle d’audience en pré-
             connaissant ont tendance à être moins dénoncés que         sence de son agresseur·euse peut s’avérer incon-
             ceux impliquant des inconnus, ceci de la part des vic-     cevable pour la victime qui craint des représailles.
             times, mais aussi des personnes tierces. » (Bureau de      « Si nombre d’acteurs de tous horizons se sentent
             l’égalité entre les femmes et les hommes, 2018, p. 9).     impuissants face à ce problème de santé publique
             En clair, de nombreux cas ne sont pas comptabilisés        usant, il s’agit de ne pas baisser la garde ni d’être
             dans les statistiques.                                     tenté de détourner le regard », a rappelé, lors du

              Un cycle infernal difficile à enrayer                     1   L’ONU estime ainsi que chaque année, la violence dans le couple
                                                                            ou au sein de la famille est responsable de 58 % des homicides tou-
              La violence domestique peut être décrite comme un
                                                                            chant les femmes ou les filles dans le monde, pour un total de plus
              cercle vicieux qui s’enclenche suite à une montée             de 50 000 cas en 2017 (UNODC, 2018, p. 13).

72                                                                                                                           format magazine no 8
COMPTE-RENDU DU COLLOQUE SUR LA LOVD ET LA CONVENTION D’ISTANBUL

colloque, la Directrice du Bureau fédéral de l’éga-            bitation. Suite à son expulsion, l’auteur∙e pourra
lité entre les femmes et les hommes, Sylvie Durrer             également, à l’avenir, être soumis∙e au port d’un
(2018). « Une vie sans violence n’est pas un privilège         dispositif de surveillance électronique pour le-
c’est un droit ! »                                             quel une base légale spécifique doit encore être
                                                               adoptée. Le tribunal rend systématiquement une
Contextualisation de la LOVD                                   ordonnance et fixe
En Suisse, ce droit a pourtant mis du temps à être             une audience d’of-
                                                                                       La nouvelle LOVD, fruit d’un long
reconnu. Ce n’est que dans les années 90 que les               fice dans les qua- et laborieux parcours de réflexion,
premiers projets cantonaux de lutte contre la vio-             torze jours suivant vise à réduire au maximum le
lence domestique ont pris forme. Il s’agissait alors           les faits durant la- risque de récidive, notamment
« de mettre en réseau les acteurs institutionnels ré-          quelle il sera vérifié grâce au renforcement du méca-
gionaux appelés à intervenir contre la violence do-            qu’un premier en- nisme d’expulsion automatique des
mestique (police, justice, aide aux victimes, foyers           tretien d’accompa-
                                                                                       auteur·e·s.
pour femmes, médecins, etc.) » (BEFH, 2017, p. 3).             gnement de l’aut-
Peu à peu, un changement de paradigme s’est opéré              eur·e aura bien eu lieu ou qu’un premier contact
et des législations cantonales ont été adoptées pour           aura bien été pris.
protéger les victimes.                                    2.   Protéger les victimes : plusieurs prestations sont
   Dans ce contexte, la nouvelle LOVD, fruit                   proposées par les institutions spécialisées pour
d’un long et laborieux parcours de réflexion, vise             accompagner les victimes2. Quant aux situations
à réduire au maximum le risque de récidive, no-                à haut risque, elles sont prises en charge de ma-
tamment grâce au renforcement du mécanisme                     nière coordonnée grâce aux appels directs de la
d’expulsion automatique des auteur·e·s d’actes de              police et au partage d’informations avec les insti-
violence sur leur conjoint·e ou ex-conjoint·e. Cette           tutions de terrain, avec pour objectif une vision à
loi vise à compléter l’arsenal juridique existant,             360° (art. 10 LOVD). Pour faciliter les échanges,
où la procédure judiciaire actuelle est composée               une plateforme de prise en charge coordonnée3
d’un volet pénal et d’un volet civil, ce dernier ayant         verra bientôt le jour.
déjà largement évolué dans le canton de Vaud sous         3.   Prévenir par l’information et la collecte de
l’impulsion des travaux liés à la LOVD, comme l’a              données (art. 13 LOVD) : le travail en amont est
souligné la juge Marie-Pierre Bernel (2018). La nou-           tout aussi important (campagnes d’information
veauté de cette loi réside dans le fait qu’elle pose           et de prévention, récolte de données permettant
non seulement un cadre juridique, mais propose                 de constituer un registre des événements, sta-
désormais une chaîne d’actions intégrale compo-                tistiques, etc.) pour suivre les situations, mieux
sée de cinq maillons essentiels, détaillés par Mari-           les comprendre, pouvoir identifier les goulots
bel Rodriguez (2018) comme suit :                              d’étranglement et développer des solutions inno-
1. Réduire la récidive : sans que la victime n’en              vantes.
   fasse la demande, sur simple plainte de tiers,         4.   Spécialiser les professionnel·le·s (art. 14 LOVD) :
   par exemple, la police doit désormais informer              la formation et le perfectionnement du personnel
   l’auteur·e qu’il/elle devra suivre un entretien so-         en contact direct avec les victimes permet de les
   cioéducatif obligatoire avec des professionnel·le·s         préparer au mieux à reconnaître les indices de
   de la prévention (art. 12 LOVD) qui l’orienteront           situation de violences domestiques.
   vers une prise en charge adéquate. La police est       5.   Coordonner les acteurs : plusieurs niveaux
   aussi désormais en mesure d’expulser de façon               doivent apprendre à collaborer, comme les sys-
   immédiate l’auteur·e du logement commun pour                tèmes publics, parapublics, les ONG, les direc-
   une durée de 30 jours prolongeable (CDPJ, art.
   48, 2010) afin de l’inciter à réfléchir à ses actes.
                                                          2    Notamment, les projets « Guidance » et « Itinérance » du Centre
   Cette mesure opérationnelle appelée « Qui                   MalleyPrairie, accompagnement du Centre LAVI, etc.
   frappe part » vise à permettre à la victime de         3    Elle regroupe notamment la Police cantonale vaudoise, le Centre
                                                               LAVI, le Service de protection de la jeunesse du canton de Vaud,
   rester chez elle, même si elle n’est pas officielle-
                                                               l’Unité de médecine des violences, le Centre MalleyPrairie ou en-
   ment propriétaire/signataire du bail du lieu d’ha-          core le Bureau vaudois de l’égalité entre les femmes et les hommes.

format magazine no 8                                                                                                                 73
COMPTE-RENDU DU COLLOQUE SUR LA LOVD ET LA CONVENTION D’ISTANBUL

                tions interservices, les groupes de travail issus de   celles qui les y exposent (gefährdende Personen).
                la commission cantonale, le Bureau de l’égalité et     Ces termes allant volontairement au-delà des no-
                bien d’autres.                                         tions de « victime » ou d’« auteur∙e d’infraction » per-
                                                                       mettent d’élargir le champ d’application du GSG, en
            Un regard zurichois sur une problématique com-             couvrant des réalités qui ne relèvent pas encore, ou
            mune                                                       plus, du champ d’action du droit pénal et de la pro-
            Afin d’offrir un éclairage complémentaire sur la vio-      cédure pénale.
            lence domestique et sa prise en charge, le Profes-            L’obligation de suivre un entretien socio-éducatif,
            seur Christian Schwarzenegger (2018) a présenté les        introduite par la LOVD, ne figure pas encore dans
            travaux de l’Institut de criminologie de l’Université      le GSG zurichois, mais tant les victimes que les
            de Zurich effectués en collaboration avec la Police        auteur∙e∙s bénéficient dans la majorité des cas des
            cantonale zurichoise et le Ministère public zuri-          services de conseils offerts par différents organismes
            chois. Ces recherches visent à étudier la violence         dans le canton (cf. aussi Valach, 2017).
            domestique dans le canton et son traitement policier          Les statistiques zurichoises montrent que la police
                                         comme judiciaire, no-         intervient en moyenne treize fois par jour pour des
   À Zurich, comme ailleurs, le tamment sous l’angle de                violences domestiques et qu’elle applique des me-
 constat reste implacable : envi- l’efficacité des mesures,            sures de protection dans un quart ou un cinquième
ron 93 % des auteur∙e∙s sont des en s’appuyant sur des                 des cas environ, 92 % des interventions débouchant
hommes, alors que près de 90 % enquêtes de victimisa-                  sur une procédure pénale. Il s’agit toutefois de noter
   des victimes sont des femmes. tion et sur l’analyse d’un            que 64 % de ces procédures pénales sont classées
                                         échantillon représentatif     sans suite (!) dans le canton de Zurich (Schwarze-
            de cas de violence domestique ayant débouché sur           negger, 2018).
            des mesures de protection policières (voir également
            Ott & Schwarzenegger, 2017).                               Une violence répétée, ciblant avant tout les femmes
                Se plaçant en amont de la procédure pénale             À Zurich, comme ailleurs, le constat reste im-
            (qui sera généralement déclenchée en parallèle), la        placable : environ 93 % des auteur∙e∙s sont des
            Loi zurichoise sur la protection contre la violence        hommes, alors que près de 90 % des victimes sont
            (Gewaltschutzgesetz, GSG), pendant de la LOVD,             des femmes, la classe d’âge des 30–39 ans étant
            sert notamment de base légale aux mesures im-              surreprésentée dans les deux cas (Schwarzenegger,
            médiates que peut appliquer la police lorsqu’elle          2018). Les chiffres sont donc encore plus marqués
            intervient en raison d’une situation de violence           dans le canton de Zurich que sur le plan national ou
            domestique. Elle prévoit ainsi trois mesures clé :         dans le canton de Vaud (cf. ci-dessus) et ils mettent
            l’éloignement, l’interdiction de périmètre et l’inter-     en évidence les liens directs entre la violence do-
            diction de contact. La police peut les déclencher de       mestique et les rapports (problématiques) entre les
            manière autonome et elles s’étendront sur une durée        hommes et les femmes que relève explicitement la
            de quatorze jours dès leur notification (GSG, §3).         Convention d’Istanbul (cf. encadré en page 75).
            Dans les cas graves, la police peut par ailleurs pla-         Une des particularités de la violence domestique,
            cer les auteur∙e∙s présumé∙e∙s en détention policière      confirmée par l’étude zurichoise, est le relativement
            pour une durée de 24 heures maximum. Ces me-               fort taux de récidive, plus 25 % des auteur∙e∙s étant
            sures précèdent la procédure judiciaire qui doit être      à l’origine d’une nouvelle intervention policière
            déclenchée à l’impulsion de l’auteur∙e dans les cinq       pour violence domestique dans les douze mois sui-
            jours (GSG, §5), sous peine de voir les mesures se         vant la mesure de protection initiale. La plupart des
            poursuivre ; la victime pouvant elle-même deman-           cas de récidive interviennent dans les trois premiers
            der une prolongation des mesures (GSG, §6).                mois suivant la mesure et le taux de récidive étant
                Une autre particularité zurichoise est le choix        deux fois plus élevé chez les auteurs de sexe mas-
            d’une terminologie spécifique qui s’applique à la          culin (Ott & Schwarzenegger, 2017, pp. 99–103).
            violence domestique, mais aussi à la gestion des           L’enquête révèle par ailleurs qu’il s’agit dans près de
            menaces. Il s’agit ainsi de protéger les personnes         neuf cas sur dix des mêmes victimes que lors de la
            exposées à la violence (gefährdete Personen) de            première intervention (ibid, p. 102). Ces cas de victi-

74                                                                                                               format magazine no 8
COMPTE-RENDU DU COLLOQUE SUR LA LOVD ET LA CONVENTION D’ISTANBUL

misation répétée confirment le caractère cyclique de                    Ces constats réjouissants soulignent l’importance
la violence décrit plus haut et la difficulté pour les               de législations spécifiques en matière de lutte contre
victimes d’en sortir.                                                la violence dans le domaine privé et laissent augu-
                                                                     rer une amélioration concrète de la situation des
 La Convention d’Istanbul, nouvel instrument multi-
 latéral pour contrer la violence faite aux femmes                   victimes grâce aux nouvelles mesures de la LOVD,
 Ratifiée par 33 des 47 États du Conseil de l’Europe, la             dont les dispositifs vont parfois au-delà de ceux du
 Convention sur la prévention et la lutte contre la violence
                                                                     GSG zurichois.
 à l’égard des femmes et la violence domestique, commu-
 nément appelée « Convention d’Istanbul », est entrée en
 vigueur en Suisse le 01.04.2018 (RS 0.311.35). Cet ambi-            Quand la victime est de nationalité étrangère
 tieux traité multilatéral régional repose sur une approche
                                                                     Reflet de la forte mixité de la population zurichoise,
 intégrée dite des « quatre P » couvrant les trois champs
 thématiques que sont la prévention de la violence, la pro-          l’échantillon révèle que les auteur∙e∙s de violence
 tection contre la violence et la poursuite pénale, auxquels         sont des ressortissant∙e∙s de 79 États et les victimes
 se rajoute un aspect lié au pilotage, à savoir les politiques
 coordonnées en matière de lutte contre les violences faites
                                                                     de 62 États différents. Les personnes n’ayant pas
 aux femmes.                                                         la nationalité suisse sont d’ailleurs surreprésentées
     La Convention d’Istanbul, dont le champ d’application           dans les deux catégories. Cela s’explique par un cu-
 est plus large que celui de la LOVD ou d’autres lois simi-
 laires, fait plusieurs parallèles explicites entre les inégalités   mul de facteurs de risque tels que le recours moins
 hommes-femmes et la violence faite aux femmes. Au-delà              fréquent aux services d’aide aux victimes des per-
 de la violence au sein du couple, la Convention s’applique          sonnes étrangères, ainsi que par une plus grande
 également aux mutilations génitales féminines, aux ma-
 riages forcés ou au harcèlement sexuel, des infractions non         acceptation de la violence ou à des représentations
 couvertes par les principales législations en matière de vio-       patriarcales de la mas-
 lence domestique.
                                                                     culinité prévalant dans
                                                                                                 Les victimes d’ infraction consi-
                                                                     certaines communau- dèrent [...] la police comme une
     Au-delà des dispositions formelles qui relèvent essen-
 tiellement du droit fédéral, les principaux aspects matériels
 de la Convention, à savoir la prévention et la répression de        tés (Ott & Schwarze- institution digne de confiance, ce
 la violence à l’égard des femmes, relèvent en Suisse de la
                                                                     negger, 2017). Les qui est indispensable lorsque celle-ci
 compétence des cantons. C’est pourquoi plusieurs d’entre
 eux sont appelés à mettre en conformité leurs législations          différentes       études doit intervenir de manière répétée.
 en matière de violences faites aux femmes.                          zurichoises identifient
Encadré 1 : La Convention d’Istanbul                                 toutefois d’autres facteurs importants favorisant
                                                                     la violence, à savoir les attitudes individuelles, le
Une satisfaction à l’égard des mesures de protec-                    cercle d’ami·e·s, le lieu de vie ou l’exposition régu-
tion et du travail de la police                                      lière à des représentations de violence (Schwarze-
Analysant l’efficacité des mesures policières prises,                negger, 2018).
l’étude a révélé, à travers les entretiens avec les vic-                 Si les violences au sein du couple sont difficiles à
times, que ces dernières étaient très majoritairement                dénoncer, cela est d’autant plus criant pour les vic-
satisfaites du traitement policier de leur cas, des                  times de nationalité étrangère menacées par un ren-
informations fournies et des mesures ordonnées par                   voi. « Pour les femmes non ressortissantes de l’Union
la police ; le taux de satisfaction oscillant entre 82 %             européenne mariées à un Suisse ou à un étranger au
et 91 % selon la question posée (Ott & Schwarze-                     bénéfice d’un droit de séjour en Suisse, il existe un
negger, 2018, p. 107–109). Elle souligne ainsi que                   obstacle supplémentaire qui les décourage d’entre-
les victimes d’infraction considèrent elles aussi, à                 prendre toute démarche de séparation et de dénon-
l’image de la population dans son ensemble, la po-                   ciation. » (ODAE, 2016, p. 7) Selon les statistiques fé-
lice comme une institution digne de confiance, ce                    dérales (OFS, 2018), 91 % des victimes d’homicides
qui est indispensable lorsque celle-ci doit intervenir               dans le couple sont des résident·e·s permanent·e·s
de manière répétée dans des situations de vulnéra-                   en Suisse (nationalités suisses et étrangères confon-
bilité. La plupart des victimes portent par ailleurs un              dues), majoritairement des femmes. Parmi elles, les
regard positif sur les mesures prévues par le GSG,                   résidentes étrangères encourent un risque deux fois
leur mise en œuvre ainsi que sur le déroulement de                   supérieur à celui des Suissesses d’être tuées par leur
la procédure et estiment globalement que la mesure                   partenaire. « Les hommes étrangers sont également
prise a permis d’améliorer leur situation, tout comme                deux fois plus représentés que les Suisses parmi les
leur sentiment de sécurité.                                          auteur·e·s. » (BEFG-DFI, 2018, p. 5)

format magazine no 8                                                                                                          75
COMPTE-RENDU DU COLLOQUE SUR LA LOVD ET LA CONVENTION D’ISTANBUL

                 Le cas des victimes de nationalité étrangère, dont     physiques, psychiques et économiques. Quelques
             le permis de séjour en Suisse et celui de leurs en-        consignes pour adopter un comportement profes-
             fants dépendent des personnes qui les violentent,          sionnel adéquat sont également spécifiées.
             est également réglé par la LOVD. La loi stipule en            Lors du Brevet fédéral, l’un des thèmes évalués
             effet que l’expulsion du/de la partenaire violent·e        lors de l’examen pratique « Intervention policière »
             n’est qu’un moyen à court terme permettant d’écar-         est celui de la violence domestique, ce qui a été salué
             ter un danger. Ainsi, la victime ne perd pas immé-         par les intervenant·e·s du colloque. Les aspirant·e·s
             diatement son permis de séjour si la police expulse        sont notamment évalué·e·s sur leur habilité à interve-
             son/sa conjoint·e violent·e. Sur le long terme, la         nir en binôme sur des cas de violences domestiques
             séparation ou le divorce peut toutefois compro-            lors de jeux de rôle ; l’objectif étant d’empêcher
             mettre le renouvellement du titre de séjour accordé        que la situation jouée ne dégénère. L’adéquation du
             en vertu du regroupement familial (séparée de son/         comportement des futur·e·s policiers·ières est éva-
             sa partenaire, la victime peut ne plus être indépen-       luée dans cette mise en situation critique.
             dante financièrement). « Prouver les violences, leur          L’Institut Suisse de Police propose par ailleurs
             intensité et leur caractère systématique, prouver que      depuis 2014 aux collaborateurs·trices et cadres de
                                            la réintégration serait     la police intéressé·e·s la formation continue intitu-
  Lors du Brevet fédéral, l’un des compromise en cas de                 lée Police et société en mutation (cf. Imhof, 2018,
  thèmes évalués lors de l’examen renvoi ou encore faire                et Lips, 2018). Cette formation vise notamment à
pratique « Intervention policière » reconnaître les consé-              appréhender les problématiques sociétales récentes
            est celui de la violence quences à long terme               engendrées par les différents flux migratoires en

                         domestique. des violences, notam-              Suisse et permettre aux professionnel·le·s de cerner
                                            ment sur les possibilités   les enjeux sous-jacents en termes de changements
             de réinsertion professionnelle » (ODAE, 2016, p. 11)       de valeurs et de comportements, en lien avec leur
             sont autant d’obstacles qui retiennent une éventuelle      métier.
             dénonciation. On comprend que, pour toutes ces
             raisons, auxquelles s’ajoute la longueur des procé-        La LOVD, nouveau moyen d’action contre la vio-
             dures administratives et judiciaires, les victimes hé-     lence au sein du couple
             sitent à dénoncer leur partenaire violent·e, parfois au    Si elle semble aller de soi et a finalement été accep-
             péril de leur vie. Cette situation d’extrême vulnérabi-    tée à l’unanimité par le Parlement vaudois, rappe-
             lité complique aussi le travail des professionnel·le·s     lons que la LOVD a tout d’abord essuyé deux refus
             chargé·e·s de les accompagner.                             avant d’être entérinée. L’une des raisons tenant au
                                                                        contexte particulier de la sphère privée (le foyer) qui
               Formation des policiers·ières en Suisse                  confine les victimes et dans lequel l’État s’interdisait
               Toutes les formes de violences (harcèlement, vio-        de s’immiscer.
               lences physiques, psychiques, etc.) sont connectées,        Ce nouveau dispositif législatif vise un effet de
               se succèdent et se renforcent mutuellement. Du côté      levier permettant de briser le cercle vicieux de la
               de la police, la capacité de détecter pareilles situa-   violence domestique. Il ne s’agit ni d’une garantie,
               tions est primordiale pour intervenir précocement et     ni d’une protection absolue des victimes, mais le
               éviter ainsi des issues dramatiques.                     message se veut clair : la violence au sein du couple
                  Dans leur cursus de formation, les policiers·ières    n’est ni tolérée ni justifiable par quel motif que ce
               sont formé·e·s à ces interventions particulières. Le     soit (alcool, stress, provocation, etc.) et indépendam-
               moyen didactique ISP Psychologie policière (édi-         ment du statut de la relation de couple. En effet, que
               tion révisée à paraître début 2019), destiné à la        l’auteur·e et la victime soient reconnu·e·s comme
               formation policière de base, contient à ce propos        époux, partenaire·s enregistré·e·s ou encore concu-
               un sous-chapitre sur la prise en charge des cas de       bins ne joue aucun rôle. Toutefois, la LOVD légifère
               violence domestique. Les aspirant·e·s sont notam-        exclusivement sur la situation des deux partenaires
               ment sensibilisé·e·s à la dynamique complexe du          d’un couple et non sur celle d’autres personnes
               phénomène, au vécu de la victime, de l’auteur·e,         pouvant partager le domicile (enfants mineurs ou
               mais aussi des enfants du couple, aux répercussions      majeurs, colocataires, parents, etc.), bien qu’elles

  76                                                                                                              format magazine no 8
COMPTE-RENDU DU COLLOQUE SUR LA LOVD ET LA CONVENTION D’ISTANBUL

puissent aussi être témoins et/ou victimes collaté-                           doute d’importants outils complémentaires à l’arse-
rales des violences. Dans ces cas, c’est le reste du                          nal législatif existant pour lutter efficacement, et de
dispositif légal qui s’applique (p. ex., l’article 28b                        manière interdisciplinaire, contre le fléau de la vio-
Code civil). Il n’en reste pas moins que tant la LOVD                         lence domestique.
que la Convention d’Istanbul constituent sans nul

Bibliographie
Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes du Canton de               Office fédéral de la statistique [OFS] (2018), Homicides enregistrés
Vaud [BEFH] (2017), Violence dans le couple. Détection, soutien,              par la police 2009–2016. Dans la sphère domestique et hors de la sphère
orientation des personnes victimes. Protocole d’ intervention à l’usage des   domestique., Domaine « Criminalité et droit pénal », Neuchâtel : OFS.
professionnel∙le∙s, 3e éd., Lausanne : BEFH.                                  Ott, Rahel & Christian Schwarzenegger (2017), „Erste
Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes [BEFG-DFI]                 Ergebnisse der Studie ‚Polizeiliche und strafrechtliche Massnahmen
(2018), La violence domestique en chiffres au niveau national. Feuille        gegen häusliche Gewalt – Praxis und Wirkungsevaluation‘ in
d’information 9, Domaine violence domestique.                                 Schwarzenegger, Christian & Reinhard Brunner (Hrsg.),
Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes [BEFG-                     Bedrohungsmanagement – Gewaltprävention, Zürich: Schulthess,
DFI] (2017), Violence domestique envers les femmes et les hommes.             pp. 87–114.
Informations et offres de soutien. Feuille d’information 15, Domaine          United Nations Office on Drugs and Crime [UNODC] (2018),
violence domestique.                                                          Global study on homicide. Gender-related killing of women and girls
Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes du canton de Vaud          2018, Vienna: UNODC.
[BEFH] (2012), Retardez-vous le moment de rentrer ? Dépliant publié           Valach, Rastislav (2017), «Fachtagung Bedrohungsmanagement –
par le BEFH, Lausanne : BEFH.                                                 Häusliche Gewalt: Tagungsbericht», format magazine, no. 7 (2017),
Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes du Canton de               Neuchâtel: ISP, pp. 66–70.
Vaud [BEFH] (2015), Violence conjugale, que faire ? : De l’aide et des
conseils pratiques pour sortir de la violence, 7e éd., Lausanne : BEFH.       Colloque sur la LOVD et la Convention d’Istanbul : présentations
Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes du Canton de               Bernel, Marie-Pierre, « Prise en charge des dossiers de violence
Vaud [BEFH] et Statistique Vaud [StatVD] (2018), 50/50 ? : les chiffres       domestique par les tribunaux et apports attendus de la LOVD »,
de l’ égalité, Lausanne : BEFH & StatVD.                                      Colloque sur la LOVD et la Convention d’Istanbul, Lausanne, 2018.
Code de droit privé judiciaire vaudois (CDPJ) du 12 janvier 2010,             De Quattro, Jacqueline et Eric Kaltenrieder, « Mot de
RSV 211.02.                                                                   bienvenue et ouverture du colloque », Colloque sur la LOVD et la
Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte               Convention d’Istanbul, Lausanne, 2018.
contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique             Durrer, Sylvie, « Mise en œuvre de la Convention d’Istanbul en
[Convention d’Istanbul] du 11 mai 2011, RS 0.311.35.                          Suisse », Colloque sur la LOVD et la Convention d’Istanbul, Lausanne,
Gewaltschutzgesetz (GSG) [des Kantons Zürich] vom 19. Juni 2006,              2018.
LS 351.                                                                       Rodriguez, Maribel, « Présentation de la loi d’organisation de la
Imhof, Lionel (2018), « ‘Profilage racial’ : prise de conscience, enjeux      prévention et de la lutte contre la violence domestique (LOVD) »,
et défis pour la police », format magazine, no. 8 (2018), Neuchâtel, ISP,     Colloque sur la LOVD et la Convention d’Istanbul, Lausanne, 2018.
pp. 34–39.                                                                    Schmid, Evelyne, « Convention d’Istanbul: enjeux pour le canton de
Institut Suisse de Police [ISP], Psychologie policière, (à paraître en        Vaud », Colloque sur la LOVD et la Convention d’Istanbul, Lausanne,
2019), 4e éditions, Neuchâtel : ISP.                                          2018.
Lips, Gerhard (2018), « Polizei und Gesellschaft im Wandel », format          Schwarzenegger, Christian, « Mesures policières contre la
magazine, no. 8 (2018), Neuchâtel, ISP, pp. 4–8.                              violence domestique – évaluation de la pratique dans le canton de
Loi d’organisation de la prévention et de la lutte contre la violence         Zurich », Colloque sur la LOVD et la Convention d’Istanbul, Lausanne,
domestique (LOVD) [du canton de Vaud] du 26 septembre 2017,                   2018.
RSV 211.24.
Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers [ODAE] (2016),
Brochure Femmes étrangères victimes de violences conjugales. Obstacles
au renouvellement du titre de séjour en cas de séparation., 3e édition,
Genève : ODAE.

format magazine no 8                                                                                                                                    77
COMPTE-RENDU DU COLLOQUE SUR LA LOVD ET LA CONVENTION D’ISTANBUL

        Zusammenfassung
        Bericht über die Konferenz zum LOVD und zur              verweist er auf die Ergebnisse einer im Kanton Zü-
        Istanbul-Konvention                                      rich durchgeführten Studie, die den polizeilichen
        Die Konferenz zum Loi d‘organisation de la pré-          Umgang mit Fällen von häuslicher Gewalt sowie
        vention et de la lutte contre la violence domestique     die Rückfallquote und erneute Viktimisierung im
        (LOVD, Gesetz zur Organisation der Prävention            Anschluss an polizeiliche Massnahmen untersuch-
        und der Bekämpfung häuslicher Gewalt) hatte zwei         te. Die Konferenz rief das Ausmass des Phänomens
        Ziele: Die wesentlichen Züge des LOVD einige Wo-         der häuslichen Gewalt in Erinnerung, das in der
        chen nach dessen Inkrafttreten im Kanton Waadt           Schweiz auch die Pluralität der Gesellschaft ent-
        vorzustellen und sie in den breiteren Kontext der in     hüllt; so sind sowohl unter den Opfern als auch
        der Schweiz seit 1. April 2018 gültigen Istanbul-Kon-    unter den Tätern zahlreiche Nationalitäten vertre-
        vention zu stellen. Nach einer Kontextualisierung        ten, wobei sich für ausländische Opfer zusätzliche
        des Phänomens der häuslichen Gewalt konzentriert         Herausforderungen ergeben. Einsätze wegen häus-
        sich der Artikel insbesondere auf die Neuerungen         licher Gewalt werden für Polizisten/-innen vermut-
        des Waadtländer Gesetzes, welches durch einen            lich weiterhin zu den häufigsten gehören, aber das
        interdisziplinären Ansatz mit neuen Mechanismen          LOVD bietet ihnen nun in Zusammenarbeit mit ei-
        zum Schutz der Opfer von Gewalt und zur Ver-             nem Netzwerk von spezialisierten Partnern vielver-
        ringerung von Rückfällen aufwartet. Des Weiteren         sprechende neue Handlungsoptionen.

        Riassunto
        Resoconto del convegno sulla LOVD e la Con-              fatto riferimento ai risultati di uno studio condotto
        venzione di Istanbul                                     nel cantone di Zurigo sulla gestione da parte della
        Il convegno sulla Loi d’organisation de la prévention    polizia dei casi di violenza domestica e sulle con-
        et de la lutte contre la violence domestique (LOVD)      seguenze delle misure di polizia in termini di re-
        si prefiggeva due obiettivi: presentare gli orienta-     cidiva e di nuova vittimizzazione. Il convegno ha
        menti della LOVD poche settimane dopo la sua en-         ricordato la portata del fenomeno della violenza
        trata in vigore nel cantone di Vaud, e al contempo       domestica che permette di rivelare la particolare
        iscriverli nella prospettiva più ampia della Conven-     diversità della società svizzera; molte nazionalità
        zione di Istanbul, applicata in Svizzera dal 1° aprile   risultano così rappresentate sia tra le vittime sia tra
        2018. Dopo aver contestualizzato il fenomeno della       gli autori – lo status di vittima straniera è legato tra
        violenza domestica, questo articolo si concentra in      l’altro a sfide supplementari. Gli interventi per vio-
        particolare sulle innovazioni della nuova legge vo-      lenza domestica resteranno probabilmente tra i più
        dese che offre, attraverso un approccio multidiscipli-   frequenti per gli agenti di polizia, ma la LOVD offre
        nare, nuovi meccanismi volti a proteggere le vittime     loro, in collaborazione con una rete di partner spe-
        di violenze e ridurre i casi di recidiva. Ha inoltre     cializzati, nuovi e promettenti strumenti d’azione.

78                                                                                                         format magazine no 8
Vous pouvez aussi lire