Analyse du peuplement d'Orthoptères et de Lépidoptères
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Analyse du peuplement d’Orthoptères et de Lépidoptères Zone humide de la chèvre – Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 1, grande rue 39170 SAINT-LUPICIN Mairie de Moirans en Montagne 2 place Robert Monnier 39260 Moirans-en-Montagne Parc Naturel Régional du Haut-Jura 29 le Village 39310 Lajoux Communauté de Communes Jura Sud 87 Avenue de Saint-Claude 39260 Moirans-en-Montagne
Sommaire I. Introduction .................................................................................................................. 3 II. Matériel et méthodes .................................................................................................... 3 1. Les Orthoptères ................................................................................................................... 3 1.1.1. Les Orthoptères parmi les invertébrés ........................................................................ 3 1.1.2. Les espèces d’Orthoptères de France et du Jura ........................................................ 3 1.1.3. Les espèces patrimoniales ........................................................................................... 4 2. Les Lépidoptères.................................................................................................................. 5 3. Définition du périmètre et des conditions d’étude ............................................................. 5 III. Matériel et méthode - Orthoptères ................................................................................ 6 1. Note méthodologique ......................................................................................................... 6 2. Choix des stations ................................................................................................................ 7 3. Description des méthodes d’inventaire .............................................................................. 8 IV. Résultats - Orthoptères ................................................................................................ 10 V. Matériel et méthode - Lépidoptères ............................................................................. 12 1. Note méthodologique ....................................................................................................... 12 2. Choix des stations .............................................................................................................. 13 3. Description des méthodes d’inventaire ............................................................................ 13 VI. Résultats – Orthoptères ............................................................................................... 14 VII. Analyse et discussion ................................................................................................... 15 VIII. Bibliographie ............................................................................................................... 16 Illustrations page de garde dans le sens de lecture : Gryllus campestris, Zygaena filipendulae, Aglais urticae, Tettigonia viridissima et Pholidoptera griseoaptera. Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 2
I. Introduction A ce jour, les insectes comptent près de 36 000 espèces connues en France continentale et en Corse (JAULIN S. 2004). Dans notre pays, on peut penser que, pour une espèce d’oiseau présente sur un site donné, il y a en moyenne 100 espèces d’insectes au même endroit. Cette multiplicité s’exprime à la fois en termes de diversité, d’effectifs et de biomasse. Etudier l’ensemble des insectes jusqu’au niveau de l’espèce est impossible connaissant de la grande diversité de cette classe. Face à cette difficulté, une sélection a donc été envisagée selon deux principaux critères : possibilité de détermination jusqu’à l’espèce et potentiel indicateur. Le groupe retenu dans le cadre de cette étude correspond donc aux Orthoptères et aux lépidoptères, ces derniers étant régulièrement employés dans les études portant sur les écosystèmes, que ce soit en matière de potentialités alimentaires pour l’avifaune présente, d’écologie du paysage ou de gestion des milieux. En effet, ces espèces sont sensibles aux modifications de la structure végétale et représentent donc de bons indicateurs des changements des pratiques telles que le pastoralisme ou la fauche. II. Matériel et méthodes 1. Les Orthoptères 1.1.1. Les Orthoptères parmi les invertébrés A ce jour, les insectes comptent près de 35 200 espèces connues en France continentale et en Corse (MNHN, 2006). On peut estimer que la faune actuelle des Orthoptères français comprend entre 215 à 220 espèces (VOISIN J.-F. 2003). Dans la plupart des écosystèmes présents sur notre territoire national, les insectes, en particulier les Orthoptères, constituent une ressource alimentaire importante pour les consommateurs secondaires (BAUGNEE J.-Y. et MAES D. 1997). Les Orthoptères sont l’un des groupes taxonomiques les plus observés dans les études portant sur les écosystèmes. En effet, les Orthoptères (criquets, sauterelles, grillons...) sont généralement abondants sur l’ensemble des territoires et reconnus comme de très bons indicateurs de l’intégrité des écosystèmes terrestres (JAULIN S. et BAILLET Y. 2007). De plus, ils constituent une biomasse très importante dans les systèmes prairiaux et sont très sensibles aux modifications de la structure de la végétation (BONNET E. et al. 1997). Enfin, ils constituent un modèle de choix dans l’étude portant sur la gestion et la conservation des espaces ouverts montagnards (PUISSANT S. 2002). 1.1.2. Les espèces d’Orthoptères de France et du Jura Les Orthoptères sont des Insectes regroupés dans l’ordre des Orthoptera (LATREILLE. 1793). Ils ont en commun de présenter des ailes droites, dont la paire antérieure (les tegmina) est coriace et protège la paire postérieure ; chez certaines espèces, les ailes sont très réduites, voire inexistantes. Leurs pattes postérieures sont très développées et adaptées au saut. La partie la plus visible du thorax en face dorsale est le pronotum, qui se compose d’une partie supérieure plate et Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 3
de deux lobes latéraux ; il recouvre la base des ailes. Ils émettent pour la plupart des stridulations ; celles-ci servent généralement aux mâles pour attirer les femelles. Ils se divisent en deux sous ordres : - Les Ensifères (sauterelles et grillons) : Ils présentent des antennes fines très développées, composées de plus de trente articles et généralement plus longues que le corps. Les femelles sont pourvues à l’extrémité de leur abdomen d’un oviscapte, organe en forme de sabre ou de tube qui sert à déposer les œufs dans le sol ou les végétaux. Leur organe auditif se trouve dans les tibias antérieurs. Les stridulations sont émises en frottant les tegmina l’une sur l’autre, le tegmen gauche comportant une râpe (crête stridulatoire) et le droit un grattoir (archet) et une surface de résonance (miroir). Leur régime alimentaire se compose généralement de végétaux et de petits animaux, mais certaines grandes espèces ne se nourrissent que d’insectes. - Les Caelifères (criquets) : Leurs antennes sont moins longues que le corps et comptent moins de trente articles. L’organe de ponte est composé de courtes et robustes valves à l’extrémité de l’abdomen des femelles. L’organe auditif est une ouverture tympanique qui se situe de part et d’autre du premier segment abdominal. Les stridulations sont généralement émises en frottant leurs fémurs postérieurs sur leurs tegmina. Ils se nourrissent de végétaux. Ils appartiennent au groupe des Insectes hémimétaboles, caractérisés par leur métamorphose incomplète : dès sa naissance, la larve présente la plupart des caractères de l’imago, à l’exception des ailes et de l’appareil reproducteur. Le cycle de développement se déroule généralement sur un an, mais chez quelques espèces d’Ensifères, il peut se dérouler de façon facultative ou obligatoire sur deux années ou plus. Le développement embryonnaire présente une diapause hivernale, sauf chez les grillons et les tétrix, qui passent généralement l’hiver à l’état larvaire. Ces insectes constituent un « peuple de l’herbe » : la plupart des espèces ont pour biotopes les prairies, les pâturages et divers groupements végétaux herbacés. Les forêts fermées sont évitées. Quelques espèces d’Ensifères sont arboricoles, mais rares sont celles qui sont strictement forestières. La France compte environ 220 espèces d’Orthoptères, dont une centaine de Caelifères. La faune franc- comtoise compte à ce jour 29 espèces d’Ensifères et 40 de Caelifères (DEHONDT F. et MORA F. 2013). 1.1.3. Les espèces patrimoniales L’appréciation de la valeur patrimoniale des espèces se base sur les listes réglementaires (listes des espèces protégées, listes européennes, listes rouges...) (BOITIER E. 2012). Aucune espèce présente en Franche-Comté n’est protégée par la loi française ou inscrite dans les annexes de la Directive Habitats. Il faut dire néanmoins que les orthoptères sont quasi oubliés dans les différentes listes en vigueur. Cette situation est commune à toutes les régions françaises à l’exception de l’Ile de France qui est dotée d’une liste régionale de protection des orthoptères. Il existe une liste rouge des Orthoptères de France (SARDET E. et DEFAUT B. 2004), mais elle n’a pas été validée, sauf erreur, par l’administration. Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 4
2. Les Lépidoptères Position systématique Classe : Insecta Ordre : Lepidoptera Présentation générale du groupe taxonomique Les lépidoptères se caractérisent entre autres par leurs ailes recouvertes d’écailles (lépidoptère venant du grec lépidos, écaille, et pteros, aile). Les lépidoptères sont des insectes à métamorphose complète, le cycle de développement comprenant 4 stades distincts et invariables : celui-ci commence par le stade œuf, puis chenille, laquelle se transforme en chrysalide, d’où sortira le papillon adulte, communément appelé imago. Le nombre de générations annuelles est variable selon les espèces (on parle d’espèces monovoltines ou plurivoltines). On a scindé traditionnellement et depuis longtemps les lépidoptères en deux groupes : les lépidoptères dits « hétérocères », regroupant les papillons dits « de nuit » aux antennes filiformes ou plumeuses ; et les « papillons de jour » ou rhopalocères, aux antennes en forme de massue. Cette distinction, bien qu’ancienne et généralement admise, reste approximative et ne prend pas en compte les relations phylogénétiques existantes entre les différentes familles regroupées sous le terme « hétérocère », qui reste imprécis. La biologie et l’écologie des hétérocères sont comparables avec celles des rhopalocères. L’imago se nourrit le plus souvent de nectar de fleur, et les chenilles, dotées d’un puissant système buccal broyeur, sont phytophages. Selon les espèces, les chenilles consomment une seule ou quelques espèces de plantes (plantes hôtes). Les lépidoptères peuvent être capturés au filet entomologique. Avec une certaine expérience, une partie des espèces peut être identifiée à vue. D’autres nécessiteront une clé de détermination et une loupe binoculaire. 3. Définition du périmètre et des conditions d’étude L’étang du Quarré est situé en bord de route, entre la Zone Industrielle et le Lycée de Moirans en Montagne (Route de la Grange au Guy). Cet étang de petite taille en propriété communale ne fait actuellement l’objet d’aucune gestion ni de mise en valeur. Il apparait cependant que ce site possède des milieux variés (zone humide de la Chèvre sur 2 Ha, prairie sèche potentielle sur 1 Ha, etc.), et donc un fort potentiel écologique. De plus, cet étang collecte des eaux de ruissellement des secteurs alentours. Il est également longé par le ruisseau du Murgin dans lequel ses eaux sont supposées se déverser en période de crue (Fig. 1). Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 5
Murgin Etang Figure 1 : Vue aérienne de la zone d’étude de l’Etang du Quarré. En jaune la zone humide de la Chèvre et en orange les bas-côtés secs. L’étang du Quarré est situé au centre d’un bosquet humide de la zone d’étude. III. Matériel et méthode - Orthoptères 1. Note méthodologique Dans le but de répertorier les Orthoptères et pour observer leur répartition et leur abondance, le site a été visité de nombreuses fois d’avril à aout 2016. Les périodes de visite se sont étalées aux périodes de la journée les plus propices aux inventaires à savoir entre 12h et 17h. En effet, la température du milieu ambiant détermine celle du corps des insectes au repos, influe sur le comportement de ces derniers et c’est seulement au soleil qu’ils deviennent actifs pour la plupart. Deux conditions climatologiques s’imposent pour l’inventaire des invertébrés, et en particulier de l’entomofaune : une température supérieure à 14°C si le temps est ensoleillé ou faiblement nuageux (soleil ou quelques nuages) ; une température supérieure à 17°C si le temps est nuageux (nuages occupant au maximum 50% du ciel). Les prospections ne sont donc pas réalisées si le temps est très nuageux ou pluvieux. Il est aussi connu que le vent influe également fortement sur les conditions de vol de certains insectes et qu’il peut rendre les conditions de capture très difficiles. Les prospections sont faites lorsque la vitesse moyenne du vent est inférieure à 30 km/h. Il s'agit essentiellement d'observations in situ. Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 6
Les inventaires ont été commencés à partir de mi- juillet ; période où les individus adultes rencontrés sont les plus nombreux, toutes espèces confondues. En effet, le climat du printemps et de l’été cette année a été fort défavorable. Les mois d’avril à juin ont été fortement pluvieux ce qui a repoussé l’apparition des Orthoptères (Fig. 2). Figure 2 : Juvénile de Tettigonia viridissima mangeant sa mue (29/06/16) 2. Choix des stations Ce site d’étude est composé de nombreux types d’habitats (prairie, zone humide, etc.). Les recensements permettent de connaître la composition spécifique d’un peuplement d’Orthoptères (VOISIN J.-F. 1986). Afin d’obtenir la meilleure représentativité de la biodiversité du milieu, cette zone est divisée en plusieurs stations. Le choix des stations est réalisé selon leur homogénéité apparente. En pratique, une station doit être homogène quant à la structure de sa végétation (c’est-à-dire qu’elle doit concerner un seul biotope à la fois) sur une surface minimale de l’ordre de 200 m². Les relevés, standardisés, se réfèrent donc à une station (BOITIER E. 2012). Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 7
3. Description des méthodes d’inventaire L’identification des spécimens est effectuée à vue et /ou à l’ouïe. En effet, la stridulation des mâles est un complément important dans la détermination et est même indispensable pour différencier certains groupes d’espèces (JAULIN S. 2004). Figure 3 : Schématisation de la progression en spirale de l’observateur durant la réalisation d’un relevé La méthode de DEFAUT (1978) qui consiste à dénombrer les individus par espèce est utilisée. Dans un périmètre virtuellement délimité, l’observateur progresse lentement durant une durée minimale de l’ordre d’une demi-heure, et identifie tous les orthoptères qui y sont présents en les comptabilisant. La progression se fait ordinairement en spirale, de manière à éviter aux individus de déserter la station en les « ramenant » en son centre (Fig. 3). De plus, les espèces étant difficiles à identifier sur le terrain sont capturées, placés dans des piluliers et identifiés ultérieurement. Sur ce site, deux prairies ont été identifiées (Fig. 4), les inventaires grâce à la méthode de DEFAUT ont été réalisés sur celles-ci. Cependant, ces prairies sont des prairies de fauche. Les inventaires ont été faits en deux fois (pour consolider les inventaires) avant et après fauche, sauf pour la prairie Nord qui a été fauchée avant la date prévue. Cette prairie devait être fauchée après le 7 juillet 2016 mais au 5 juillet (date du 1er passage) la prairie était déjà fauchée. Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 8
Prairie Nord Prairie Sud Figure 4 : Localisation des deux prairies sur la carte De plus, de nombreux autres milieux sont présents sur cette zone ; ces milieux n’étant pas praticables et/ou inférieurs à 200m², l’inventaire par la méthode de DEFAUT n’était pas réalisable. L’identification de ces autres espèces a donc été faite par capture à l’aide de la méthode du parapluie japonais et d’un filet à papillons. Ces inventaires qualitatifs ont permis d’avoir une meilleure représentativité de la diversité des orthoptères. Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 9
IV. Résultats - Orthoptères Grâce à la méthode de DEFAUT, les inventaires des Orthoptères ont été réalisés le 5 juillet et le 01 août 2016 (Tab. I et II). Dans le cas de la prairie Sud, le 5 juillet elle n’était pas fauchée tandis que le 01 aout elle l’était. Dans le cas de la prairie Nord, deux inventaires ont été réalisés après la fauche le 5 juillet. Tableau I : inventaires quantitatifs réalisés le 5 juillet 2016. Nom scientifique Nom commun Prairie Prairie Sud Nord Chorthippus parallelus parallelus Criquet des pâtures 22 17 Chrysochraon dispar dispar Criquet des clairières 6 5 Conocephalus fuscus Conocéphale bigarré 0 1 Omocestus rufipes Criquet noir ébène 2 0 Gryllus campestris Grillon champêtre 5 2 Roeseliana roeselii Decticelle bariolée 9 0 Tettigonia cantans Sauterelle cymbalière 4 0 Tettigonia viridissima Grande sauterelle verte 4 2 Tetrix sp. 0 5 Juvéniles 8 3 TOTAL 60 35 Tableau II : inventaires quantitatifs réalisés le 01 aout 2016. Nom scientifique Nom commun Prairie Sud Prairie Nord Chorthippus parallelus parallelus Criquet des pâtures 24 17 Chrysochraon dispar dispar Criquet des 2 3 clairières Gryllus campestris Grillon champêtre 1 1 Mecostethus parapleurus Criquet des roseaux 1 0 Roeseliana roeselii Decticelle bariolée 1 0 TOTAL 27 21 Nous notons une nette différence entre avant et après la fauche. Dans le cas de la prairie Sud, 60 individus de sept espèces différentes avant la fauche ont été observés et 27 individus de trois espèces différentes après la fauche. De plus, une légère différence entre ces deux prairies est observée. Si l’on compare les résultats après la fauche, dans le cas de la première prairie, on a 27 individus de trois espèces tandis que pour la deuxième nous retrouvons 35 individus de six espèces. Au second passage pour la prairie Nord, une baisse a également identifié (de 35 à 21 individus). La richesse spécifique baisse également avec la fauche. Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 10
Nous supposons que les fortes chaleurs à ce moment et la manque de couvert végétal en raison de la fauche, ont poussé les orthoptères dans les fourrés plus frais. Les inventaires qualitatifs dans les zones non accessibles ont permis d’identifier d’autres espèces (Tab. III) notamment le criquet des genévriers, le gomphocère roux, la decticelle cendrée ou encore le sténobothre de la palène. Tableau III : inventaire qualitatif réalisé le 01 aout 2016 sur les bords de prairie. Nom scientifique Nom commun Chorthippus parallelus parallelus Criquet des pâtures Chrysochraon dispar dispar Criquet des clairières Conocephalus fuscus Conocéphale bigarré Euthystira brachyptera Criquet des genévriers Gomphocerippus rufus Gomphocère roux Gryllus campestris Grillon champêtre Mecostethus parapleurus Criquet des roseaux Omocestus rufipes Criquet noir ébène Pholidoptera griseoaptera Decticelle cendrée Roeseliana roeselii Decticelle bariolée Stenobothrus lineatus lineatus Sténobothre de la palène Tettigonia cantans Sauterelle cymbalière Tettigonia viridissima Grande sauterelle verte Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 11
V. Matériel et méthode - Lépidoptères 1. Note méthodologique Dans le but de répertorier les lépidoptères et pour observer leur répartition et leur abondance, le site a été visité de nombreuses fois d’avril à aout 2016. Les périodes de visite se sont étalées aux périodes de la journée les plus propices aux inventaires à savoir entre 12h et 17h. En effet, la température du milieu ambiant détermine celle du corps des insectes au repos, influe sur le comportement de ces derniers et c’est seulement au soleil qu’ils deviennent actifs pour la plupart. Deux conditions climatologiques s’imposent pour l’inventaire des invertébrés, et en particulier de l’entomofaune : une température supérieure à 14°C si le temps est ensoleillé ou faiblement nuageux (soleil ou quelques nuages) ; une température supérieure à 17°C si le temps est nuageux (nuages occupant au maximum 50% du ciel). Les prospections ne sont donc pas réalisées si le temps est très nuageux ou pluvieux. Il est aussi connu que le vent influe également fortement sur les conditions de vol de certains insectes et qu’il peut rendre les conditions de capture très difficiles. Les prospections sont faites lorsque la vitesse moyenne du vent est inférieure à 30 km/h. Il s'agit essentiellement d'observations in situ. Les inventaires ont été commencés à partir de mi-juillet ; période où les individus adultes rencontrés sont les plus nombreux, toutes espèces confondues. En effet, le climat du printemps et de l’été cette année a été fort défavorable. Les mois d’avril à juin ont été fortement pluvieux ce qui a repoussé l’apparition des lépidoptères. Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 12
2. Choix des stations Ce site d’étude est composé de nombreux types d’habitats (prairie, zone humide, etc.). Nous avons choisi de réaliser des transects linéaires à travers les prairies Sud et Nord. Pour ce faire, nous avons repéré deux zones t1 (jaune) et t2 (rouge): Figure 5 : Transects utilisés pour l’inventaire des lépidoptères sur le site 3. Description des méthodes d’inventaire Elle consiste à noter et à compter systématiquement l’ensemble des espèces (rhopalocères et hétérocères ayant une activité diurne) observées de part et d’autre d’un parcours pré- défini. Cette méthode a pour intérêt d’être duplicable dans le temps, ce qui permet d’avoir un échantillonnage relativement homogène pour des espèces communes ayant plusieurs générations. De plus, elle permet de cibler les « habitats » des espèces et de couvrir l’ensemble des milieux ouverts et pré-forestiers rencontrés sur le site. En outre, l’inventaire est complété par des observations ponctuelles d’espèces non inventoriées lors du transect. Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 13
VI. Résultats – Orthoptères Deux passages ont également été réalisés pour chacune des prairies. Le premier le 5 juillet et le second le 1er aout. Genre Nom Nom vernaculaire Statut Aglais urticae Petite tortue Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine (2012) : LC Liste rouge européenne de l'UICN (2010) : LC Aphantopus hyperantus Tristan Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine (2012) : LC Liste rouge européenne de l'UICN (2010) : LC Aporia crataegi Gazé Liste rouge européenne de l'UICN (2010) : LC Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine (2012) : LC Camptogramma bilineata Brocatelle d'or Coenonympha pamphilus Fadet commun Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine (2012) : LC Liste rouge européenne de l'UICN (2010) : LC Gonepteryx rhamni Citron Liste rouge européenne de l'UICN (2010) : LC Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine (2012) : LC Maniola jurtina Myrtil Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine (2012) : LC Liste rouge européenne de l'UICN (2010) : LC Melanargia galathea Demi-deuil Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine (2012) : LC Liste rouge européenne de l'UICN (évaluation 2010) : LC Melitaea deione Mélitée des linaires Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine (2012) : LC Liste rouge européenne de l'UICN (2010) : LC Thymelicus lineola Hespérie du Liste rouge européenne de l'UICN (évaluation 2010) : LC Dactyle Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine (2012) : LC Vanessa atalanta Vulcain Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine (2012) : LC Liste rouge européenne de l'UICN (2010) : LC Zygaena filipendulae Zygène du Pied de Poule Durant l’ensemble de nos inventaires, très peu d’espèces ont été aperçues, 12 espèces en tout. Aucune d’entre elles ne possède un intérêt patrimoniale particulier. Les individus ont principalement été observés en prairies et/ou en bordure des mégaphorbiaies. Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 14
VII. Analyse et discussion D’un point de vue globale, aucune de ces espèces identifiées n’est protégée. Cependant, la multiplicité du nombre d’espèces (d’Orthoptères principalement) confère au site de l’étang du Quarré un statut intéressant. Les Orthoptères sont des insectes retrouvés principalement dans les prairies sèches. Cependant, certaines espèces ont d’autres préférences d’habitats comme le Gomphocère roux qui est retrouvé aux lisières des forêts ou encore la Decticelle cendrée qui apprécie les massifs de ronce. La météo, ayant été mauvaise durant le printemps et le début de l’été, a retardé l’émergence des espèces. Il est possible que certaines espèces présentes n’aient pas été vues durant les deux journées d’inventaire. Du fait que ces Orthoptères et Lépidoptères identifiés ne soient pas recensés sur la liste rouge de l’IUCN ni étant d’intérêt patrimonial, aucune mesure de protection n’est à mettre en place sur le site à propos de ces insectes. Cependant, il serait intéressant de préserver cette diversité de milieux comme les mégaphorbiaies, les massifs de ronce, etc. afin de maintenir ces populations. De même nous pouvons clairement conclure qu’une fauche tardive permet à la faune de se développer plus aisément. Ce type de gestion est à privilégier à l’avenir. Il contribuera au fonctionnement écologique global de la zone. Nous concluons que rien ne s’oppose à un aménagement concerté et cohérent de la zone humide et notamment de l’étang du Quarré vis-à-vis des Lépidoptères et des Orthoptères. Dans le cadre des aménagements à venir, nous proposons une logique inclusive des problématiques de biodiversité, avec une prise en compte précise et préventive des enjeux écologiques. Un suivi des pratiques serait bénéfique. Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 15
VIII. Bibliographie BAUGNEE J.-Y. & MAES D. 1997. Asilius crabroniformis L., toujours bien présent en Belgique (Diptera, Asilidae). Lamb., 97 (3) : 448-450. BOITIER E. 2012. Inventaire des espèces d’Orthoptères de l’Espace Naturel Sensible de la vallée du Fossat (Puy-deDôme). Rapport d’étude Conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne et Emmanuel Boitier Consultant, Montaigut-le-Blanc (mars 2012), 36 p. BONNET E., VILKS A., LENAIN J.-F., PETIT D. 1997. Analyse temporelle et structurale de la relation Orthoptères-végétation. L.A.S.E.H Faculté des sciences de Limoges : 209-216. DEFAUT B. 1978. Réflexion méthodologique sur l' étude écologique et biocénotique des Orthoptères. Bulletin de la Société d' Histoire naturelle de Toulouse, 114 (1-2) : 7-16. DEHONDT F., MORA F. 2013. Atlas des sauterelles, grillons et criquets de Franche-Comté. OPIE Franche-Comté. Naturalia publications, 192p. JAULIN S. 2004. Inventaire des Orthoptères des estives du Massif des Albères (66). Inventaire et orientations de gestion. Office National des Forêts et Office Pour les Insectes et leur Environnement. 37 p. JAULIN S. & BAILLET Y. 2007. Identification et suivi des peuplements de Lépidoptères et d’Orthoptères sur l’ENS du Col du Coq - Pravouta. Rapport d’étude de l’OPIE-LR, Perpignan, 107 p. Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), [Ed]. 2006. Inventaire national du patrimoine naturel. Site Web PUISSANT S. 2002. Les Orthoptères comme Indicateurs de l’état de santé des milieux. OPIE- LR ed., Millas, 20 p. SARDET E. et DEFAUT B. 2004. Les Orthoptères menacés en France. Liste rouge nationale et listes rouges par domaines biogéographiques. Matériaux orthoptériques et entomocénotiques, 9 : 125-137. VOISIN J.-F. 1986. Une méthode simple pour caractériser l’abondance des Orthoptères en milieu ouvert. L’Entomologiste, 42 (2) : 113-119. VOISIN J.-F. 2003. Atlas des Orthoptères (Insecta : Orthoptera) et des Mantides (Insecta : Mantodea) de France. MNHN, [104 p.]]. Analyse du peuplement orthoptère et lépidoptère Zone humide de la chèvre - Etang du Quarré Moirans en Montagne (39) CPIE du Haut-Jura 2016 16
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