Recommandations relatives au budget de 2019 - SUBSTANCES TOXIQUES ET PESTICIDES - Canadian ...
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CANADA Recommandations relatives au budget de 2019 SUBSTANCES SUBVENTIONS AGRICULTURE EAU DOUCE OCÉANS TOXIQUES ET AUX DURABLE PESTICIDES COMBUSTIBLES FOSSILES
RECOMMANDATIONS RELATIVES AU BUDGET DE 2019 Contents Ministères principaux probables Sommaire.................................................................................................................. 3 Qui nous sommes .................................................................................................... 6 Recommandations principales 1. S’attaquer aux substances toxiques et aux pesticides.................................. 8 ECCC, SC 2. Élimination progressive des subventions et du soutien non fiscal aux combustibles fossiles ..............................................................................15 Fin, ECCC, RNCan, AMC 3. Respect des engagements du Canada à l’égard d’une agriculture durable..........................................................................................................21 AAC, ECCC, SC 4. Pour une gestion du XXIe siècle de la protection de l’eau douce..................28 ECCC, MPO, AAC, RNCan 5. Conservation de la biodiversité et de la santé de nos océans......................36 MPO, ECCC, Parcs Recommandations complémentaires Changement climatique et durabilité énergétique Tarification du carbone....................................................................................... 45 ECCC Attribution des coûts des changements climatiques......................................... 45 ECCC Financement international de la lutte contre les changements climatiques.... 46 ECCC, AMC, FIN Véhicules à émission zéro................................................................................... 46 TC, RNCan + ECCC, ISDE, Infc Appui à la transition vers des combustibles plus propres pour les navires dans l’Arctique canadien................................................................... 47 TC, ECCC + RCAANC, RNCan Affichage de la cote d’efficacité énergétique des domiciles et des bâtiments.. 47 RNCan, SCHL Propriété collective de l’énergie propre............................................................. 48 RNCan, Fin, ISDE Recommandations transversales Une stratégie nationale pour les données scientifiques et la gestion RNCan, StatCan, ISDE + AAC, environnementales au Canada........................................................................... 49 ECCC, MPO, SC Renouvellement de l’engagement en faveur des oiseaux du Canada............... 51 ECCC Les plastiques — Renforcer le rôle du Canada dans l’intendance et la réduction des déchets de plastique dans une économie circulaire............... 52 ECCC Infrastructure d’approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées pour les Premières Nations...................................................... 53 SAC, RCAANC, Infc Tableaux récapitulatifs des coûts (et des économies) associés aux recommandations Recommandations principales..............................................................................54 Recommandations complémentaires................................................................. 55 Ce document sera accessible en anglais et en français au www.budgetvert.ca Abréviations des ministères : RCAANC : Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord AAC : Agriculture et Agroalimentaire Canada RNCan : Ressources naturelles Canada AMC : Affaires mondiales Canada SAC : Services aux autochtones Canada ECCC : Environnement et Changement climatique Canada SC : Santé Canada Fin : Ministère des Finances SCHL : Société canadienne d’hypothèques et de logement Infc: Infrastructure Canada StatCan : Statistique Canada ISDE : Innovation, Sciences et Développement économique Canada TC : Transports Canada MPO : Pêches et Océans Canada Parcs : Parcs Canada 2 | Coalition du budget vert
SOMMAIRE Un environnement sain est essentiel pour la santé des Canadiens et leur prospérité. Active depuis 1999, la Coalition du budget vert (CBV) réunit vingt et une des principales organisations canadiennes vouées à l’environnement et à la conservation qui, ensemble, représentent plus d’un million de Canadiens et Canadiennes afin de présenter une analyse des enjeux les plus urgents en matière de durabilité de l’environnement au Canada et de proposer au gouvernement fédéral des recommandations en ce qui a trait aux possibilités stratégiques sur les plans fiscal et budgétaire. La Coalition du budget vert a accueilli avec satisfaction l’investissement majeur Photo: Guillaume Jaillet (1,3 milliard de dollars) que le budget de 2018 a accordé pour les aires protégées et les espèces en péril, de même que l’appui de nombreux parlementaires et responsables gouvernementaux. Nous avons également été heureux de constater les progrès en matière de financement dans les derniers budgets en ce qui concerne des enjeux comme les lois environnementales, la science, les infrastructures hydrauliques pour les Premières Nations, les changements climatiques et la tarification du carbone. Néanmoins, beaucoup de mesures et d’investissements supplémentaires sont toujours nécessaires pour mettre le Canada bien en voie de préserver la santé des Canadiens en agissant de façon responsable dans la lutte contre les changements climatiques et en protégeant son atmosphère, ses eaux, sa biodiversité unique et son héritage naturel. Dans le contexte du budget de 2019 et des annonces budgétaires des mois précédents, la Coalition du budget vert recommande que le gouvernement du Canada donne la priorité à des mesures qui permettront d’avancer vers la réalisation des cinq objectifs décrits ci-dessous. L’adoption de ces recommandations créerait des avantages économiques, sanitaires et environnementaux notables pour les Canadiens. Nos recommandations sont interreliées et synergiques. On retrouve des liens particulièrement étroits entre les recommandations qui touchent les substances toxiques et les pesticides, l’agriculture et l’eau douce. Coalition du budget vert Recommandations relatives au budget de 2019 | 3
RECOMMANDATIONS RELATIVES AU BUDGET DE 2019 S’attaquer aux substances toxiques et aux pesticides — Fournir aux 1 ministères chargés de la réglementation (ECCC, SC) les ressources suffisantes pour satisfaire aux exigences des lois fédérales actuelles et prévues (LCPE [1999] et LPA) en ce qui a trait à la gestion des substances toxiques, dont les pesticides, ainsi que pour l’application de ces lois, dans le but de protéger la santé des Canadiens et notre environnement. Élimination progressive des subventions et du soutien non fiscal aux 2 combustibles fossiles — Continuer de progresser dans l’harmonisation des politiques fiscales sur les combustibles fossiles avec les objectifs du gouvernement relatifs aux changements climatiques par une augmentation de la transparence et de la diffusion d’informations, un examen par les pairs crédible, la définition des subventions « inefficaces » aux combustibles fossiles et un échéancier pour l’élimination graduelle des subventions encore en vigueur. Respect des engagements du Canada à l’égard d’une agriculture durable — 3 Investir dans des programmes agroenvironnementaux, dans la recherche et le développement, ainsi que dans des programmes de prévention des pertes et du gaspillage de denrées alimentaires afin que le Canada devienne un leader mondial reconnu en matière de production alimentaire durable et que le pays améliore la durabilité, la résilience et la compétitivité de son secteur agricole. Pour une gestion du XXIe siècle de la protection de l’eau douce — 4 S’attaquer aux défis de l’eau causés par les changements climatiques et les modifications de l’utilisation des sols, restaurer les habitats aquatiques, réduire le ruissellement de nutriments et de polluants et instaurer un équilibre entre les aménagements hydroélectriques et la connectivité et le débit des rivières. Conservation de la biodiversité et de la santé de nos océans — Investir des 5 fonds récurrents et à long terme pour soutenir les engagements intérieurs et internationaux du Canada en ce qui concerne la gouvernance, la cogestion et la conservation des océans, une économie bleue, de même que l’évaluation des stocks de poissons, la recherche sur l’aquaculture et la réduction de la pollution des océans par des matières plastiques. Ce document présente également un certain nombre de recommandations complémentaires portant notamment sur les données scientifiques relatives à l’environnement et la gestion environnementale, la tarification du carbone, le financement d’initiatives internationales de lutte contre les changements climatiques, l’attribution des coûts associés aux changements climatiques, les carburants des navires dans l’Arctique, les véhicules à émission zéro, l’efficacité énergétique dans les maisons et les bâtiments, la propriété collective de sources d’énergie propre, la conservation des oiseaux, les déchets de plastique, ainsi que l’eau potable et les eaux usées chez les Premières Nations. 4 | Coalition du budget vert
SOMMAIRE RECOMMANDATIONS PRINCIPALES DE LA CBV — HARMONISATION AVEC LES PRIORITÉS POLITIQUES 1 Substances 2 Subventions 3 Agriculture 4 Protection de 5 Océans sains toxiques et et soutien aux durable l’eau douce pesticides combustibles fossiles Répondre aux attentes du public ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ Améliorer la santé et le bien-être ✔ ✔ ✔ ✔ ✔ Réduire les émissions de GES ✔ ✔ Résilience climatique ✔ ✔ ✔ ✔ Réconciliation avec les Premières Nations ✔ ✔ Des eaux saines ✔ ✔ ✔ ✔ Protéger la nature et la faune ✔ ✔ ✔ ✔ Croissance propre et innovation ✔ ✔ ✔ ✔ Durabilité économique des ✔ ✔ ✔ collectivités rurales et éloignées Coalition du budget vert Recommandations relatives au budget de 2019 | 5
RECOMMANDATIONS RELATIVES AU BUDGET DE 2019 QUI NOUS SOMMES La Coalition du budget vert (CBV), fondée en 1999, regroupe aujourd’hui vingt et un des plus importants organismes œuvrant dans les domaines de l’environnement et de la conservation au Canada (dont les logos apparaissent ci-contre) et qui, par leurs bénévoles, leurs membres et leurs sympathisants, représentent collectivement plus d’un million de Canadiens et Canadiennes. Notre mission La mission de la Coalition du budget vert consiste à présenter au gouvernement fédéral une analyse des enjeux les plus pressants au Canada en matière de durabilité de l’environnement ainsi qu’un ensemble de recommandations annuelles à l’égard de possibilités fiscales et budgétaires stratégiques. Notre vision Le gouvernement du Canada contribue à assurer et à maintenir la durabilité environnementale du Canada grâce à des investissements adaptés aux programmes environnementaux et à l’adoption de politiques adéquates en matière de fiscalité, de tarification et de subventions. Objectifs • Réunir l’expertise collective des principaux chefs de file canadiens en ce qui a trait aux problèmes environnementaux les plus urgents auxquels le Canada doit faire face. • Élaborer annuellement les principales recommandations, par ordre de priorité, relativement aux politiques, aux mesures et aux programmes dont la mise en œuvre permettrait de faire progresser la durabilité de l’environnement, et qui pourraient se retrouver dans le prochain budget fédéral, et les promouvoir auprès du gouvernement fédéral. • Surveiller les décisions et les prévisions de dépenses énoncées dans le budget fédéral et assurer le suivi des recommandations de la Coalition du budget vert en vue de déterminer les effets probables qu’exerceront les décisions fiscales et budgétaires sur l’environnement et d’évaluer les impacts de la Coalition sur les politiques fiscales et autres mesures budgétaires. La Coalition du budget vert prend ses décisions par consensus. Les coprésidents de la Coalition sont Stephen Hazell, Directeur de conservation et avocat général pour Nature Canada et Lisa Gue, Chercheure et analyste principale pour la Fondation David Suzuki. La Coalition du budget vert est hébergée dans les locaux de Nature Canada. Photo: Redd Angelo La Coalition du budget vert remercie sincèrement les fondations Echo, McLean, George Cedric Metcalf ainsi que la Fondation de la famille J.W. McConnell pour leur généreux soutien. Les actions de la Coalition sont en grande partie subventionnées par ses membres et ces fondations. 6 | Coalition du budget vert
RECOMMANDATIONS RELATIVES AU BUDGET DE 2019 1 S’ATTAQUER AUX SUBSTANCES TOXIQUES ET AUX PESTICIDES Photo: H. Ramovnick Sommaire de la recommandation Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et Santé Canada (SC) ne disposent pas de ressources suffisantes pour satisfaire aux exigences de la législation fédérale en ce qui concerne l’évaluation et la gestion sur une base continue des substances toxiques, dont les pesticides. Dans le but de protéger la santé des Canadiens et notre environnement contre l’exposition à ce type de substances, la Coalition du budget vert recommande les investissements suivants : 1. Gestion des produits chimiques de la prochaine génération a. Préparation à la mise en œuvre de modifications législatives visant à moderniser la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) (LCPE) : 25 millions de dollars sur deux ans pour ECCC et SC. 8 | Coalition du budget vert
S’ATTAQUER AUX SUBSTANCES TOXIQUES ET AUX PESTICIDES b. Sur une base continue, évaluation, recherche et surveillance des Recommandations substances chimiques et activités de gestion des risques au-delà de la principales de la CBV — phase 3 du Plan de gestion des produits chimiques : 100 millions de Harmonisation avec les dollars annuellement, à compter de 2021-2022, sans discontinuer priorités politiques 1 pour ECCC et SC. c. Application de la LCPE et dispositions relatives à la prévention de la pollution dans la Loi sur les pêches : 50 millions de dollars en 2019, puis, 100 millions de dollars annuellement de façon continue pour Substances toxiques ECCC. et pesticides 2. Amélioration de la réglementation sur les pesticides Répondre aux a. Respect des obligations en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires attentes du public ✔ (LPA) pour évaluer les risques découlant des pesticides, et mise à niveau Améliorer la de la conformité et de l’application : 50 millions de dollars en 2019, santé et le bien- ✔ puis 100 millions de dollars annuellement sur une base continue pour être l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA). Réduire les émissions de GES b. Revitalisation et élargissement du Réseau national de monitoring et de surveillance des pesticides : 10 millions de dollars sur cinq ans pour Résilience ECCC. climatique Réconciliation avec les Contexte et justification Premières ✔ Nations La pollution et l’exposition à des substances toxiques ont une grande incidence Des eaux saines sur la santé des Canadiens, l’environnement et notre économie. Le coût économique annuel des effets néfastes sur la santé causés par l’exposition à des substances toxiques est estimé à des dizaines de milliards de dollars1. Un Protéger la nature et la faune ✔ nombre croissant de preuves scientifiques montrent que les produits chimiques toxiques, y compris les pesticides, sont associés au cancer, aux problèmes Croissance d’apprentissage et de comportement chez les enfants, à l’asthme, aux allergies, propre et ✔ innovation au diabète et à d’autres troubles de santé chroniques. Près de neuf Canadiens sur dix s’inquiètent de l’exposition des enfants à des substances toxiques Durabilité économique contenues dans des produits de consommation, ainsi que des incidences sur la des collectivités faune2. rurales et éloignées Les pesticides constituent une catégorie particulière de substances toxiques. La toxicité à l’égard des organismes nuisibles ciblés est intentionnelle. Cependant, les pesticides peuvent contaminer l’environnement et parfois nuire également à des organismes non ciblés. L’exposition humaine aux pesticides, même à de très faibles taux, est aussi associée à un vaste éventail d’effets néfastes sur la santé3. 1. Institut international du développement durable, Les coûts de la pollution au Canada : Mesurer les impacts sur les familles, les entreprises et les gouvernements, juin 2017. http://www.iisd.org/library/cost-pollution- canada. 2. The Gandalf Group, Canadian Public Opinion on Toxics, juin 2017. Une étude commandée par Environmental Defence 3. J. R. Roberts, C. J. Karr et coll., « Pesticide Exposure in Children », Pediatrics, vol. 30, no 6 (1er décembre 2012) : e1765-88. https://doi.org/10.1542/peds.2012-2758. Coalition du budget vert Recommandations relatives au budget de 2019 | 9
RECOMMANDATIONS RELATIVES AU BUDGET DE 2019 Pour trouver des solutions à ces problèmes et satisfaire aux exigences législatives en matière d’évaluation et de gestion des substances toxiques, la Coalition du budget vert recommande des investissements dans les domaines suivants. 1. Gestion des produits chimiques de la prochaine génération a. Réforme de la LCPE : 25 millions de dollars sur deux ans. La Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999), principale loi du pays régissant la prévention de la pollution et la gestion des substances toxiques, doit être mise à jour pour tenir compte des avancées scientifiques dans la compréhension des risques environnementaux et sanitaires, des changements dans les habitudes d’utilisation et des nouveaux produits sur le marché. En juin 2018, le gouvernement s’est engagé à faire progresser les réformes de la LCPE au cours de nouvelles sessions parlementaires, donnant suite aux recommandations du Comité permanent de l’environnement et du développement durable de la Chambre des communes visant le renforcement de cette loi4. Les principales recommandations sur la gestion des produits chimiques comprennent notamment l’évaluation des risques cumulatifs; l’évaluation des substituts; la reconnaissance du droit des personnes à un environnement sain et les mesures de protection des populations vulnérables; l’interdiction de certaines catégories de substances extrêmement préoccupantes (comme les substances cancérigènes et les produits toxiques pour la reproduction humaine) à moins que Photo: N Humster l’industrie fasse la preuve de l’innocuité d’un usage particulier. ECCC et SC devront élaborer ou parfaire les processus de mise en œuvre de ces recommandations. L’investissement recommandé soutiendrait une analyse des approches en vigueur dans d’autres pays, une revue des méthodologies applicables, l’engagement des parties intéressées, ainsi que l’élaboration de politiques, de lignes directrices et de règlements. b. Renouvellement anticipé du budget pour la gestion des produits chimiques : 100 millions de dollars annuellement à compter de 2021. Le Plan de gestion des produits chimiques (PGPC) a été lancé en 2006. Le financement actuel (491,8 millions de dollars sur cinq ans) prendra fin en mars 2021. En vertu de la LCPE, le gouvernement a pris l’engagement de terminer, d’ici 2021, l’évaluation de 4 300 substances toxiques d’usage courant désignées comme prioritaires. Il dispose ainsi d’une excellente occasion de réorienter le programme pour l’avenir. En parallèle, il sera nécessaire de procéder sur une base continue à des évaluations de produits chimiques, et parfois à des réévaluations, et de mettre en place des plans de gestion des risques. 4. Environnement et Changement climatique Canada, Communiqué de presse, 29 juin 2018, https://www. canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/nouvelles/2018/06/le-gouvernement-du-canada- travaille-a-ameliorer-la-loi-federale-sur-la-prevention-de-la-pollution-et-les-substances-chimiques-toxiques- la-loi-canad.html; Comité permanent de l’environnement et du développement durable, L’examen de la loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999), Rapport et Réponse du gouvernement, https://www. noscommunes.ca/Committees/fr/ENVI/StudyActivity?studyActivityId=8817796. 10 | Coalition du budget vert
S’ATTAQUER AUX SUBSTANCES TOXIQUES ET AUX PESTICIDES Le PGPC a également financé d’importantes activités de surveillance et de recherche sur les produits chimiques dans l’environnement. Ces recherches permettent une prise de décision éclairée en ce qui concerne la LCPE, la LPA et d’autres lois. Il sera nécessaire de renouveler le financement aux montants actuels afin d’assurer la poursuite de ces études longitudinales et l’élargissement de leur portée. ECCC et SC procèdent actuellement à des consultations sur de nouvelles orientations concernant la gestion des produits chimiques pour la prochaine décennie dans le but de proposer des solutions à des problèmes émergents comme les nanomatériaux et l’omniprésence de certaines substances d’usage généralisé qui causent une exposition permanente, remettant en question les définitions traditionnelles de la persistance et de la bioaccumulation. Il est d’importance vitale que Photo: Jarun Ontakrai le budget de 2019 confirme la continuité des investissements dans la gestion des produits chimiques afin de soutenir les préparatifs appropriés et faciliter une transition harmonieuse en 2021. c. Application de la loi : 50 millions de dollars en 2019, puis 100 millions de dollars annuellement. La Direction générale de l’application de la loi d’ECCC est responsable de faire respecter un bon nombre des exigences de la LCPE, de même que les dispositions relatives à la prévention de la pollution inscrites dans la Loi sur les pêches. Elle doit notamment veiller au respect de plus de 56 règlements de la LCPE. Les dépenses prévues pour les activités de conformité et d’application liées à la réduction au minimum de la pollution en 2018-2019 s’élèvent à 34 millions de dollars5, une baisse par rapport aux 43,2 millions de dollars qui y avaient été consacrés en 2011-2012, en dépit de l’augmentation du nombre de règlements que compte maintenant la LCPE. Le Plan prospectif de la réglementation pour 2018-2020 comprend des propositions d’élaboration ou de modification de 21 nouveaux règlements de la LCPE afin que le Ministère puisse s’acquitter de son mandat de protection de Photo: Living Lakes Canada l’environnement6. De plus, les défis d’application des lois sont de plus en plus complexes et requièrent de nouvelles ressources — non seulement un plus grand nombre d’agents d’inspection environnementale et des formations supplémentaires, mais aussi de nouveaux moyens d’enquête et de collecte de renseignements. L’investissement recommandé soutiendrait la modernisation de l’application des lois en matière d’environnement au Canada pour faire en sorte que les lois et règlements fédéraux sur la prévention de la pollution puissent atteindre les résultats escomptés. 5. Ministère de l’Environnement, Rapport ministériel sur les résultats de 2016 à 2017, https://www.canada.ca/ fr/environnement-changement-climatique/organisation/transparence/gestion-rapports-ministeriels/rapport- sur-les-resultats-ministeriels/2016-2017/analyse-tendances-depenses-rh.html. 6. Environnement et Changement climatique Canada, Plan prospectif de la réglementation 2018 à 2020, https:// www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/organisation/lois-reglements/plan-prospectif- reglementation/2018-2020.html. Coalition du budget vert Recommandations relatives au budget de 2019 | 11
RECOMMANDATIONS RELATIVES AU BUDGET DE 2019 2. Amélioration de la réglementation sur les pesticides a. Respect des obligations légales en ce qui a trait à l’évaluation des risques découlant des pesticides, et mise à niveau de la conformité et de l’application : 50 millions de dollars en 2019, puis 100 millions de dollars annuellement. La Loi sur les produits antiparasitaires exige une évaluation avant la mise en marché et des réévaluations post- commercialisation périodiques de chaque pesticide utilisé au Canada, mais l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) ne dispose pas des ressources suffisantes pour s’acquitter de ces obligations légales. Le niveau de financement pour la réglementation fédérale des pesticides est demeuré stable au cours des dernières années — se chiffrant à environ 40 millions de dollars annuellement — en dépit de l’augmentation substantielle de la charge de travail et des difficultés liées à la conformité. L’investissement recommandé donnerait à l’ARLA les moyens d’accélérer les travaux ou d’en élargir la portée dans les domaines suivants : • Réévaluations et examens spéciaux Plus de 400 ingrédients actifs de pesticides homologués avant 1995 doivent être réévalués au moyen de méthodes scientifiques modernes. L’ARLA s’est engagée à terminer ce travail d’ici 2020, mais 35 examens complexes de grande envergure demeurent inachevés. En parallèle, la LPA exige la réévaluation de chaque pesticide homologué sur un cycle de 15 ans, de même que des examens spéciaux non planifiés des risques sanitaires ou environnementaux dans certaines circonstances. Au cours des dernières années, le volume des réévaluations de l’ARLA a plus Photo: I. Tipon que doublé, passant de 35 décisions planifiées en 2015-2016 à 82 en 2017-2018. Fait préoccupant, l’ARLA s’attend à des retards dans 20 % des réévaluations et examens spéciaux, en grande partie en raison de contraintes liées aux ressources, ce qui donnera lieu à des arriérés sans cesse croissants7. • Homologations conditionnelles En 2016, le gouvernement a pris l’engagement de mettre fin à la pratique controversée d’homologation de pesticides sur la base d’informations incomplètes, conditionnellement à la soumission des données à une date ultérieure. Cependant, au 7 novembre 2017, il restait 37 pesticides homologués de manière conditionnelle. L’ARLA a besoin de ressources pour examiner toute nouvelle donnée fournie afin de déterminer si les homologations conditionnelles doivent recevoir le statut d’homologation complète ou être annulées. 7. Santé Canada, Séance Web des intervenants de l’ARLA, 1er novembre 2017, édifice Sir Frederick Banting. Présentation de Margherita Conti. 12 | Coalition du budget vert
S’ATTAQUER AUX SUBSTANCES TOXIQUES ET AUX PESTICIDES • Évaluation des risques cumulatifs En avril 2018, l’ARLA a publié un cadre d’évaluation des risques cumulatifs de groupes de pesticides ayant en commun un même mécanisme de toxicité. La mise en œuvre de ce nouveau cadre, conformément aux exigences de la loi, sera complexe et l’Agence devra pouvoir compter sur des ressources adéquates. • Conformité et application Les réévaluations aboutissent fréquemment à des changements dans les exigences relatives à l’utilisation ou à des restrictions visant à réduire les risques pour la santé humaine et l’environnement; l’étiquette du produit en précise la teneur8. Il est essentiel d’avoir en place un programme vigoureux de conformité et d’application Photo: Foto Kostic de la loi afin d’assurer que les utilisateurs de pesticides suivent les directives figurant sur les étiquettes. Cependant, Santé Canada n’a procédé qu’à 1 300 inspections de surveillance ciblées en 2016-2017, ce qui correspond à moins de 1 % des 193 000 fermes au Canada (sans parler de l’usage de pesticides à des fins non agricoles). Le taux moyen de conformité se situait à seulement 65 % et près d’une partie réglementée sur quatre précédemment non conforme n’avait pas atteint la conformité lors d’inspections de surveillance de suivi9. Un programme de conformité et d’application de la loi plus robuste est nécessaire afin d’assurer la mise en œuvre des exigences et restrictions en matière de réduction des risques. b. Rétablissement et élargissement du Réseau national de monitoring et de surveillance des pesticides d’ECCC : 10 millions de dollars sur cinq ans. L’ARLA compte sur les données de surveillance d’autres ministères, particulièrement celles d’ECCC, ainsi que de sources externes pour l’évaluation des risques associés aux pesticides. Le financement de l’ancien Réseau national de monitoring et de surveillance des pesticides (environ 1,2 million de dollars par année) est arrivé à sa fin en 2009. Nous avons besoin d’un programme national exhaustif de surveillance des pesticides en milieu aquatique pour fournir des données solides, tant pour l’évaluation de l’exposition humaine qu’environnementale, afin d’étayer les décisions d’ordre réglementaire. Cette proposition complétera d’autres investissements recommandés pour la protection de l’eau douce (se reporter à la section sur la protection de l’eau douce plus loin dans le présent document). 8. Une vérification de 2015 a révélé que 90 % des 238 évaluations complètes réalisées à cette date ont donné lieu à des modifications sur les étiquettes. Se reporter aux Rapports de la commissaire à l’environnement et au développement durable de l’automne 2015, Rapport 1, La sécurité des pesticides, http://www.oag-bvg.gc.ca/ internet/Francais/parl_cesd_201601_01_f_41015.html. 9. Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada, Rapport de 2016-2017 de la Direction générale des opérations réglementaires et des régions. Coalition du budget vert Recommandations relatives au budget de 2019 | 13
RECOMMANDATIONS RELATIVES AU BUDGET DE 2019 Substances toxiques et genre Les femmes et les jeunes enfants sont exposés de manière disproportionnée aux substances toxiques. Sur le plan physiologique, les femmes ont une masse adipeuse plus importante que les hommes, ce qui augmente le fardeau de substances toxiques qui se lient aux graisses dans leur corps. Les bébés ont également de la graisse en surplus. Loin d’être un stockage passif, la graisse corporelle, ou tissu adipeux, est un tissu endocrine actif qui participe de façon dynamique à tous les aspects du métabolisme, de la croissance et du développement. Le corps de la femme constitue notre environnement premier. Les produits chimiques toxiques peuvent traverser le placenta et même s’accumuler dans le lait maternel. La période de développement est celle où le fœtus est le plus vulnérable aux substances toxiques, et durant laquelle son exposition à ces éléments est souvent la plus élevée. Les substances toxiques sont associées à des anomalies congénitales, elles influent sur le développement sain du cerveau, causent l’insuffisance pondérale à la naissance ou la naissance prématurée, et agissent sur le développement du système immunitaire faisant augmenter les risques de souffrir d’allergies ou d’asthme. Les femmes sont davantage exposées que les hommes à des substances toxiques contenues dans les produits de soins personnels et de nettoyage domestique, et dans les reçus de vente; elles sont également exposées dans des emplois à prédominance féminine, comme la vente au détail ou les salons de coiffure ou de manucure. En outre, les femmes sont souvent responsables des décisions d’achat des produits ménagers. En l’absence d’un régime réglementaire rigoureux qui interdirait l’ajout de produits chimiques toxiques dans les produits d’usage courant ou imposerait un étiquetage clair, les consommateurs ne sont pas bien outillés pour reconnaître et choisir des produits plus sécuritaires, et le fardeau de la navigation dans cet univers revient le plus souvent aux femmes. PERSONNES- Lisa Gue Muhannad Malas Chercheuse et analyste principale, Science Gestionnaire, Programme sur les RESSOURCES et politique substances toxiques Fondation David Suzuki Environmental Defence lgue@davidsuzuki.org mmalas@environmentaldefence.ca Kathleen Cooper Elaine MacDonald Chercheuse principale et parajuriste Directrice, Communautés saines Association canadienne du droit de Ecojustice l’environnement emacdonald@ecojustice.ca kcooper@cela.ca 14 | Coalition du budget vert
2 ÉLIMINATION PROGRESSIVE DES SUBVENTIONS ET DU SOUTIEN NON FISCAL AUX COMBUSTIBLES FOSSILES Photo: Zbynek Burival Sommaire de la recommandation Le gouvernement fédéral s’est engagé à plus d’une reprise à cesser de subventionner les combustibles fossiles au Canada, reconnaissant que les subventions inefficaces peuvent faire obstacle aux efforts de lutte contre les changements climatiques, encourager le gaspillage dans la consommation d’énergie, réduire la sécurité énergétique et nuire aux investissements dans les sources d’énergie propre. Le vérificateur général du Canada a toutefois constaté en 2017 que le ministère des Finances n’avait pas réformé certaines dispositions fiscales en soutien au secteur des combustibles fossiles ni établi un plan de mise en œuvre assorti d’échéances pour guider l’élimination progressive d’ici 2025. Coalition du budget vert Recommandations relatives au budget de 2019 | 15
RECOMMANDATIONS RELATIVES AU BUDGET DE 2019 Les changements annoncés dans le budget de 2017 en ce qui concerne la Recommandations réforme des subventions aux combustibles fossiles constituaient un pas dans principales de la CBV — Harmonisation avec les la bonne direction. En juin 2018, le gouvernement fédéral a également annoncé priorités politiques qu’il se soumettrait à un examen par les pairs avec l’Argentine, un engagement 2 positif qui contribuerait à établir la transparence nécessaire à la réalisation de la promesse du Canada à l’égard de l’élimination progressive d’ici 2025. La Coalition du budget vert appelle le gouvernement du Canada à aborder les étapes Subventions et soutien suivantes considérées comme les plus importantes en : aux combustibles 1. divulguant les coûts de toutes les dépenses fédérales directes et la fossiles valeur des déductions fiscales annuelles demandées pour l’exploration, l’aménagement et la production de charbon, de pétrole et de gaz naturel. Répondre aux attentes du public ✔ Ces informations devraient également être fournies au Bureau du directeur parlementaire des budgets; Améliorer la santé et le bien- ✔ 2. entreprenant des travaux avec des pays partenaires afin de définir ce qui être constitue des subventions « inefficaces » aux combustibles fossiles; Réduire les 3. procédant à un examen par les pairs transparent et crédible des émissions de GES ✔ subventions canadiennes aux combustibles fossiles avec l’Argentine, qui Résilience reflète les recommandations sur les subventions que propose le présent climatique ✔ document; Réconciliation 4. s’engageant à cesser l’offre de nouvelles subventions aux combustibles avec les fossiles; Premières Nations 5. établissant un échéancier pour l’élimination progressive des déductions Des eaux saines restantes pour les activités d’exploration et de production de combustibles fossiles; Protéger la 6. établissant un échéancier pour l’élimination progressive des autres nature et la faune ✔ mesures non fiscales de soutien au secteur des combustibles fossiles. Croissance Coût : Très bas. Économie annuelle de plusieurs centaines de millions de propre et ✔ dollars. innovation Durabilité économique des collectivités rurales et éloignées Photo: B. Geckoz 16 | Coalition du budget vert
ÉLIMINATION PROGRESSIVE DES SUBVENTIONS ET DU SOUTIEN NON FISCAL AUX COMBUSTIBLES FOSSILES Contexte et justification Le gouvernement s’était engagé, dans sa plateforme électorale, à cesser de subventionner les combustibles fossiles au Canada. Il a réaffirmé cet engagement tout dernièrement en juin 2018, à l’occasion de la rencontre des ministres de l’Énergie du G20 à Bariloche, en Argentine. Le Canada reconnaît officiellement que les subventions inefficaces aux combustibles fossiles peuvent faire obstacle aux initiatives de lutte contre les changements climatiques, encourager le gaspillage dans la consommation d’énergie, réduire la sécurité énergétique et nuire aux investissements dans les sources d’énergie propre. Toutefois, le vérificateur général du Canada a constaté en 2017 que le ministère des Finances n’avait pas réformé certaines dispositions fiscales en soutien au secteur des combustibles fossiles. Il a en outre découvert que ce ministère Photo: Boris Glovatskiy n’avait pas ni établi un plan de mise en œuvre assorti d’échéances pour guider l’élimination progressive d’ici 2025 et que le gouvernement n’avait pas de plan pour réformer les actions accréditives qui permettent aux entreprises de combustibles fossiles de transférer des déductions fiscales à des investisseurs. Le Canada offre également un éventail de dispositions non fiscales qui soutiennent le secteur des combustibles fossiles, comme des milliards de dollars accordés à Exportation et développement Canada pour le financement de projets pétroliers et gaziers. Dans le Nord10, les subventions accordées pour atténuer le prix des combustibles fossiles coûtent des millions de dollars au gouvernement chaque année, dont 36,5 millions sont affectés à la production d’électricité par combustion de diesel au seul Nunavut. Le prix réel du diesel est masqué par de multiples couches de subventions qui l’abaissent à un niveau artificiel, créant un obstacle à l’adoption d’énergies renouvelables. Nous reconnaissons l’importance d’assurer l’accès à des sources d’énergie abordables dans le Nord, et les énergies renouvelables se sont avérées très fiables, même dans des conditions climatiques extrêmes. Dans cet ordre d’idées, des études révèlent qu’elles peuvent épargner des millions de dollars en coûts permanents à certaines collectivités de l’Arctique, même avec les subventions au diesel existantes. Les économies seraient encore plus substantielles si les subventions au diesel étaient plutôt transférées à des sources d’énergie renouvelable. Le gouvernement n’a aucune raison de continuer à financer l’utilisation de combustibles fossiles qui non seulement sont nuisibles à l’environnement et à la santé humaine, mais sont plus onéreux que des formes d’énergie plus propre. 10. WWF Canada et Institut international du développement durable, Tracking Diesel Fuel Subsidies in Nunavut: A mapping exercise, 2017, http://assets.wwf.ca/downloads/costing_fossil_fuel_subsidies_in_nunavut.pdf (en anglais). Coalition du budget vert Recommandations relatives au budget de 2019 | 17
RECOMMANDATIONS RELATIVES AU BUDGET DE 2019 Les changements annoncés dans le budget de 2017 en ce qui concerne la réforme des subventions aux combustibles fossiles constituaient un pas dans la bonne direction. En juin 2018, le gouvernement fédéral a également annoncé qu’il se soumettrait à un examen par les pairs avec l’Argentine, un engagement positif qui contribuerait à établir la transparence nécessaire à la réalisation de la promesse du Canada à l’égard de l’élimination progressive d’ici 2025. La Coalition du budget vert appelle le gouvernement du Canada à : 1. divulguer les coûts de toutes les dépenses fédérales directes et la valeur des déductions fiscales annuelles demandées pour l’exploration, l’aménagement et la production de charbon, de pétrole et de gaz naturel, et à fournir ces informations au Bureau du directeur parlementaire du budget; 2. entreprendre des travaux avec les pays partenaires afin de définir ce qui constitue des subventions « inefficaces » aux combustibles fossiles; 3. procéder à un examen par les pairs transparent et crédible des subventions canadiennes aux combustibles fossiles avec l’Argentine, qui reflète les recommandations sur les subventions proposées dans le présent document; 4. s’engager à cesser l’offre de nouvelles subventions aux combustibles fossiles; 5. établir un échéancier prescrit par la loi pour l’élimination progressive des déductions fiscales suivantes pour des activités d’exploration et de Photo: Jesse Bowser production de combustibles fossiles : • les déductions pour amortissement accéléré pour les projets de gaz naturel liquéfié (anticipant sur la fin prévue en 2025); • les déductions pour les frais d’aménagement au Canada; • les déductions pour frais d’exploration au Canada, incluant les explorations infructueuses; • les déductions pour actions accréditives toujours en vigueur accordées au secteur pétrolier et gazier; • les déductions pour frais à l’égard de biens canadiens relatifs au pétrole et au gaz; • les déductions pour frais relatifs à des ressources à l’étranger. 6. établir un échéancier prescrit par la loi pour l’élimination progressive d’autres mesures non fiscales de soutien au secteur des combustibles fossiles, en commençant par les suivantes : • l’exemption des droits de douane sur les unités mobiles de forage en mer dans l’Atlantique et l’Arctique; • le volet s’appliquant au gaz naturel du programme « Déployer l’infrastructure de recharge des véhicules électriques et des postes de ravitaillement en gaz naturel et en hydrogène »; 18 | Coalition du budget vert
ÉLIMINATION PROGRESSIVE DES SUBVENTIONS ET DU SOUTIEN NON FISCAL AUX COMBUSTIBLES FOSSILES Photo: Chris Kolaczan • les subventions à des entreprises pétrolières et gazières par Exportation et développement Canada. Le Groupe de la Banque mondiale ne financera plus de projets pétroliers et gaziers en amont après 2019; ceci s’ajoutera à d’autres mesures de lutte contre les changements climatiques et aux engagements à accroître la transparence, par exemple en déclarant les émissions de carbone attendues des projets d’investissements11. La Coalition du budget vert recommande qu’Exportation et développement Canada adopte une orientation semblable et élimine rapidement le financement de projets pétroliers et gaziers. Coût global de la recommandation : Très bas. Économie annuelle de plusieurs centaines de millions de dollars. Nous remarquons que les frais d’explorations infructueuses peuvent encore être déduits du revenu des entreprises, et que celles-ci ont toujours la possibilité de renoncer aux frais d’exploration et d’aménagement pour les combustibles fossiles sous la forme d’actions accréditives. Veuillez également consulter les recommandations complémentaires, présentées plus loin dans ce document, qui portent sur les changements climatiques et la durabilité énergétique, plus particulièrement sur la tarification du carbone, l’attribution des coûts des changements climatiques et le soutien à la transition vers des carburants plus propres pour les navires dans l’Arctique canadien. 11. http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2017/12/12/world-bank-group-announcements-at- one-planet-summit. Coalition du budget vert Recommandations relatives au budget de 2019 | 19
RECOMMANDATIONS RELATIVES AU BUDGET DE 2019 Dans ce même contexte : Acquisition de l’oléoduc de Trans Mountain par le gouvernement À la fin de mai 2018, le gouvernement canadien annonçait qu’il achèterait à Kinder Morgan pour la somme de 4,5 milliards de dollars le réseau d’oléoducs Trans Mountain, y compris les biens existants et le projet d’agrandissement proposé (TMX). Si l’on ajoute les récentes estimations du coût en capital de TMX, l’augmentation des coûts et les retards continus, l’engagement du gouvernement à indemniser pour les retards à « motivation politique » ainsi que les garanties financières pour les risques de déversement au sol, le coût final de cette transaction pourrait dépasser les 11 milliards de dollars. On ne peut encore établir avec certitude que l’acquisition de Trans Mountain corresponde à une subvention aux combustibles fossiles, mais il est fort possible qu’elle le devienne à long terme. La Coalition du budget vert est préoccupée par le fait que la vente comporterait un élément subventionné, comme l’engagement du gouvernement à indemniser TMX ou la possibilité que les biens nouvellement acquis puissent être vendus à un acheteur du secteur privé pour une somme inférieure à la valeur sur le marché. Cette transaction serait potentiellement incompatible avec l’engagement du Canada à l’égard d’une élimination progressive d’ici 2025, soulignant la nécessité de transparence en ce qui concerne les aspects financiers de ce projet. PERSONNES- ORIENTATIONS ET DISPOSITIONS DISPOSITIONS NON FISCALES ET TMX FISCALES Patrick DeRochie RESSOURCES Yanick Touchette Gestionnaire de programme, Climat et Conseiller en politiques énergie Institut international du développement Environmental Defence Canada durable pderochie@environmentaldefence.ca ytouchette@iisd.ca 20 | Coalition du budget vert
3 POUR LE RESPECT DES ENGAGEMENTS DU CANADA À L’ÉGARD D’UNE AGRICULTURE DURABLE Photo: Arnaldo Aldana Sommaire de la recommandation La pollution agricole, la conversion des terres et les changements climatiques compromettent de plus en plus la compétitivité et la résilience de notre secteur agricole — un secteur essentiel de notre économie prospère. Le Canada s’est déjà engagé à réduire au minimum les effets sur l’environnement de nos paysages agricoles exploités au moyen d’un éventail de cibles internationales et intérieures sur l’agriculture durable et la conservation de la biodiversité à la ferme, comme les Objectifs de développement durable de l’ONU (ODD) et les objectifs canadiens pour la biodiversité d’ici 2020. Toutefois, comme le font remarquer les rapports du printemps 2018 de la commissaire fédérale à Coalition du budget vert Recommandations relatives au budget de 2019 | 21
RECOMMANDATIONS RELATIVES AU BUDGET DE 2019 l’environnement et au développement durable12, le Canada ne pourra atteindre Recommandations ces deux objectifs à moins de prendre de mesures décisives par le truchement principales de la CBV — Harmonisation avec les d’investissements stratégiques ciblés au-delà de ceux qui ont déjà été annoncés priorités politiques dans le cadre des initiatives Partenariat canadien pour l’agriculture et Une 3 politique alimentaire pour le Canada. La Coalition du budget vert recommande que le gouvernement du Canada investisse 117 millions de dollars annuellement durant les cinq prochaines Agriculture durable années (2019-2024) pour améliorer la durabilité, la résilience et la compétitivité du secteur agricole au moyen des programmes suivants : Répondre aux attentes du public ✔ 1. Programmes agroenvironnementaux : 109 millions de dollars par année Améliorer la 2. R. et D. pour une agriculture écologiquement durable : santé et le bien- ✔ 4,4 millions de dollars par année être 3. Programme de prévention du gaspillage alimentaire : Réduire les 3,6 millions de dollars par année émissions de GES ✔ Ces programmes et leur justification sont présentés de façon sommaire dans les Résilience pages suivantes et en détail en ligne à www.greenbudget.ca/2019Agriculture. climatique ✔ Réconciliation avec les Premières ✔ Nations Des eaux saines ✔ Protéger la nature et la faune ✔ Croissance propre et ✔ innovation Durabilité économique ✔ des collectivités Photo: © Georgia McNeil, Ecology Action Centre rurales et éloignées 12. La commissaire à l’environnement et au développement durable a rendu publics les deux rapports suivants au printemps 2018 : L’état de préparation du Canada pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable des Nations Unies et La conservation de la biodiversité, http://www.oag-bvg.gc.ca/ internet/Francais/parl_cesd_201804_02_f_42993.html, http://www.oag-bvg.gc.ca/internet/Francais/parl_ cesd_201804_03_f_42994.html. 22 | Coalition du budget vert
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