Réponse urgente à l'épidémie de Fièvre à Virus Ebola - Guinée

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Réponse urgente à l'épidémie de Fièvre à Virus Ebola - Guinée
Centre de santé en Guinée Forestière | © Terre des
hommes

Guinée
Réponse urgente à l’épidémie de
Fièvre à Virus Ebola

Demande de contribution à la DDC AH
Terre des Hommes Lausanne
Réponse urgente à l'épidémie de Fièvre à Virus Ebola - Guinée
Acronymes

ACF :      Action Contre la Faim
ACP :      Agents Communautaires de Protection
CCP :      Centres Communautaires de Prise en charge
CDC :      Centers for Disease Control and Prevention
CLEF :     Comité Local pour les Enfants et les Familles / niveau district
CLP :      Comité Local de Protection / niveau Commune
COT :      Centre d’Observation Temporaire
CPPE :     Comité Préfectoral de Protection de l’Enfance
CRF :      Croix Rouge Française
CRG :      Croix Rouge Guinéenne
CRPE :     Comité Régional de Protection de l’Enfance
CTE :      Centre de Traitement Ebola
CVP :      Comité Villageois de Protection
CVS :      Comité de Veille Sanitaire
DLM :      Dispositif de Lavage des Mains
DNE :      Direction Nationale de l’Enfance
DNE :      Direction Nationale de l’Enfance
DRC :      Danish Refugee Council
EHA .      Eau – Hygiène – Assainissement
ENA/ES :   Enfants Non Accompagnés / Séparés
EPE :      Espace de Protection de l’Enfance
FVE :      Fièvre à Virus Ebola
GF :       Guinée Forestière
HTH        Hypochlorite de calcium
IDTR :     Identification, Documentation, Tracing, Reunification
MDE :      ONG Le Monde des Enfants
MSF :      Médecins Sans Frontières
OMS :      Organisation Mondiale de la Santé
ONG :      Organisation Non Gouvernementale
PAM :      Programme Alimentaire Mondial
PE :       Protection de l’Enfance
PFA :      Psychological First Aid
PSS :      Psychosocial Support
ReLAIS :   Renforcement local des Associations et des Initiatives sociales
SG :       ONG Sabou Guinée
SyPEG :    Système de Protection de l’Enfance en Guinée
TdH :      Terre des Hommes
TS :       Travailleurs Sociaux
UNICEF :   Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
UNMEER :   United Nations Mission for Ebola Emergency Response

Guinée                                                                       2
Titre du projet : Réponse urgente à l’épidémie de Fièvre à Virus Ebola
A. Description brève du projet
Pays, région(s), ville(s)       Guinée :
                                Région de Kindia - préfectures de Kindia – Forécariah - Coyah,
                                Dubréka- Télimélé
                                Région de Nzerekore - préfectures de Macenta - Guéckédou,
                                Nzérékoré - Kérouané)
                                Région Spéciale de Conakry
Bénéficiaires du projet         400 000 bénéficiaires directs dont 190 000 enfants – 450
                                communautés – 80 structures de santé – 400 agents de santé -
                                500 agents de santé communautaire/protection – 2 centres de
                                transit – 11 centres de formation professionnelle – 100 centres
                                d’écoute et de soutien psychologique – 6 centres d’accueil ou
                                d’observation pour enfants - 9 comités préfectoraux de protection
                                de l’enfant – 12 comités locaux de protection – 100 comités
                                villageois de protection et comités de veille sanitaire – 100 points
                                focaux de protection de l’enfant (volontaires)
Objectif du projet              Au 30 août 2015, les risques de propagation ou d’apparition de
                                l’épidémie de FVE ont été fortement réduits dans les zones
                                d’interventions du projet et les enfants, les familles, les
                                communautés, et le personnel des structures de santé ont
                                renforcé leurs capacités de résilience face aux effets directs et
                                indirects de la maladie
Prestations du projet           - Mise à niveau d’au moins 80 structures de santé et 150 espaces
(output)                        de protection de l’enfance en infrastructures EHA
                                - Renforcement des capacités techniques et matérielles de 80
                                structures de santé et 150 espaces de protection de l’enfance en
                                vue de la prévention et de la riposte aux épidémies
                                - 450 communautés des zones ciblées adoptent des pratiques,
                                attitudes et comportements permettant de réduire la propagation
                                du virus
                                - Le système de surveillance épidémiologique, d'alerte précoce et
                                d'information est renforcé dans les zones d’intervention.
                                - Les besoins en soutien psychosocial des enfants affectés
                                directement et indirectement par Ebola, de leurs familles et de
                                leurs communautés sont couverts dans au moins 103 localités de
                                la zone d’intervention
                                - Les enfants vulnérables et à risque d’abus, de violence,
                                d’exploitation et autres pratiques néfastes, ainsi que leurs familles,
                                sont identifiés à temps et reçoivent un soutien adéquat.
                                - Les structures, les capacités et compétences, ainsi que les
                                synergies entre acteurs de la protection de l’enfance et d’autres
                                secteurs associés sont renforcées pour répondre adéquatement
                                aux effets de la crise sur le bien-être et la protection des enfants
Chef de Délégation              Olivier Feneyrol
Organisation(s) et              Coordination Nationale de Lutte contre l’Epidémie d’Ebola
institutions(s) partenaire(s)   Médecins Sans Frontières / Croix Rouge Française et Guinéenne
                                Sabou Guinée / Monde des Enfants / ReLAIS
Durée de la phase du projet     Décembre 2014 à Août 2015

Guinée                                                                                              3
B. Aperçu financier

Coût total du projet                        CHF        3‘806‘623
Financement (assuré ou en                   CHF        2‘000‘000
négociation)
Solde à couvrir                             CHF        1‘806‘623
C. Le demandeur
Nom et adresse              Fondation Terre des hommes
                            15, avenue de Montchoisi, 1006 Lausanne
Personne de contact à       Steven Fricaud (sfr@tdh.ch)
Lausanne                    Head of Humanitarian Crisis Sector
Référence bancaire          Banque Cantonale Vaudoise, Lausanne
                            Fondation Tdh : CH58 0076 7000 R047 0535 0

Guinée                                                                   4
1. Cadre Opérationnel

1.1 Contexte dans lequel nous intervenons

La Fondation Terre des hommes intervient depuis 1987 en Guinée dans le but de promouvoir la
protection des droits et du bien-être des enfants.
En collaboration étroite avec les institutions et services de l’Etat, des partenaires nationaux ou
internationaux et des communautés, Tdh y développe deux programmes principaux :

   -   un programme Santé comprenant 3 domaines d’intervention (santé maternelle et infantile
       centrée sur la nutrition / amélioration de l’accès à l’eau potable, l’hygiène et
       l’assainissement / soins spécialisés pour les enfants démunis victimes de pathologies
       incurables en Guinée ou d’ingestion accidentelle de soude caustique) ;

   -   un programme Protection comprenant 3 axes principaux (justice juvénile /
       accompagnement protecteur des enfants migrants et travailleurs / soutien à la formation
       professionnelle et à l’intégration socioéconomique des adolescents et des jeunes).

Les actions long terme de Tdh dans des domaines thématiques spécifiques et des zones
géographiques ciblées s’est accompagnée d’une intensification de la collaboration avec les
autorités étatiques et les services spécialisés au niveau central. Ce double processus a permis à
Tdh d’acquérir en Guinée une forte crédibilité et légitimité dans ses secteurs d’intervention, et de
développer une expertise recherchée par ses partenaires gouvernementaux et non
gouvernementaux.

La présence de longue date en Guinée place aujourd’hui Tdh dans une position très favorable
pour contribuer de manière efficace et coordonnée, aussi bien sur le terrain qu’au niveau de la
réponse nationale, à l’atteinte des résultats fixés par l’Etat et ses partenaires techniques et
financiers pour stopper la propagation de la Fièvre à Virus Ebola (FVE) et pour limiter ses effets
néfastes, directs et indirects.

1.2 Evénement amenant à la demande de contribution

L’épidémie de FVE est apparue en Guinée en décembre 2013, le premier cas confirmé ayant été
détecté le 21 mars 2014 suite à une mission d’investigation conjointe à Macenta de l’OMS, MSF et
le gouvernement guinéen en raison du décès de plusieurs agents de santé pour des raisons
inexpliquées. En 8 mois, l’épidémie s’est fortement répandu en Sierra Leone et au Libéria (85 %
des 14 413 cas au 14 novembre 2014), tandis que la Guinée a notifié 2 047 cas au 18 novembre
2014, dont 1 214 décès (Annexe 3). Parmi ces cas, environ 300 enfants de 0-15 ans ont été
affectés directement par la FVE. Le graphique suivant montre l’évolution progressive
hebdomadaire de la maladie depuis le début de l’épidémie, la semaine 47 étant en cours.

Guinée                                                                                            5
La zone de Guéckédou/Macenta en Guinée Forestière constitue l’épicentre de la maladie, mais on
constate une augmentation du nombre de cas depuis 3 mois à Conakry et dans la région de
Kindia, entre Conakry et la Sierra Leone. Ces trois régions sont précisément celles où est implanté
développé la réponse d’urgence Ebola de Tdh,dont le but premier est d’endiguer la propagation de
l’épidémie dans le cadre du plan de réponse nationale adopté par la Guinée, en synergie étroite
avec la Coordination nationale contre Ebola et les autorités étatiques, agences des Nations-Unies,
Organisations Non Gouvernementales internationales et nationales..

Système de santé

Le système de santé déjà fragile avant l’émergence du FVE et devenu déficient et est à
risque d’effondrement. Les centres de santé, déjà minés par le manques de moyens, sont
dépassés. Depuis l’arrivée de patients contaminés par Ebola, ils ne peuvent plus accueillir d’autres
malades, comme ceux qui souffrent de malaria, ou les femmes enceintes nécessitant des soins.
La défection des patients et des personnels de santé, animés par la peur d’Ebola et la crainte d’un
risque de stigmatisation par les autorités sanitaires et les ONG de lutte contre Ebola pose
également problème. L’impact de l’épidémie ira bien au-delà du nombre de morts liées au virus. La
fragilisation du système de santé a déjà des conséquences catastrophiques sur la prise en charge
des autres maladies et sur l’état de santé de l’ensemble de la population.

Au niveau communautaire les réactions parfois violentes des populations révèlent leur peur, leur
méfiance et leur incompréhension. Ces attitudes et comportements entraînent des pratiques
dangereuses pour la santé et le bien-être des enfants et des familles. Elles ne permettent pas de
rompre la chaîne de transmission du virus et menacent d’entraîner plus de maladies et de décès «
collatéraux ».

Protection de l’enfance

L’épidémie de FVE ne frappe pas plus spécifiquement les enfants que les adultes (environ 15% de
cas déclarés pour la tranche d’âge des 0-14 ans). En revanche, sa propagation, lente mais
constante, et son fort taux de létalité (environ 60% de décès parmi les malades au niveau national)
génèrent des effets dramatiques et croissants qui aggravent la vulnérabilité de milliers d’enfants
déjà en situation difficile et provoque de nouvelles formes de vulnérabilité infantile dans les familles
et les communautés directement affectées par la maladie.

Guinée                                                                                                6
Longtemps sous-estimée, l’envergure sans précédent de cette épidémie d’Ebola entraine un
impact important sur le bien-être psychologique, affectif, matériel, économique des enfants de leur
familles et des communautés.1.

Les enfants directement affectés sont les enfants malades (malades), les enfants sortis guéris de
la maladie (guéris), les enfants suspectés d’être malades mais pas encore confirmés (suspects),
les enfants entrés en contact avec des personnes malades ou avec des dépouilles ayant pu leur
transmettre le virus (contacts), les enfants ayant perdu l’un au moins de leurs 2 parents
biologiques ou tuteurs (orphelins), les enfants ayant perdu au moins un membre de leur famille en
raison d’Ebola et les enfants dont au moins un membre de la famille est actuellement guéri,
malade, suspect ou contact. Ces enfants sont atteints de traumatismes profonds et peuvent se
trouver confronter à des situations appelant une réponse de protection : enfants séparés ou
abandonnés ; enfants mobiles non accompagnés ; enfants stigmatisés et/ou discriminés ; enfants
victimes d’abus, de négligence, d’exploitation ou de violence dans leur famille d’origine, la famille
élargie ou des familles d’accueil ; enfants victimes ou à risque élevé de mobilité dangereuse, de
prostitution volontaire, de traite, etc.
Les situations rencontrées par les orphelins accueillis dans la famille élargie (cas général), ou
momentanément séparés ou abandonnés sont les plus préoccupantes, car leur bien-être
physique, affectif et matériel, leur intégration sociale, leur développement harmonieux et parfois
même leur survie se trouvent menacés.
De manière générale, tous les enfants en Guinée sont actuellement privés de scolarité,
d’alphabétisation ou de formation professionnelle en raison de la fermeture des établissements
éducatifs décrétée par le gouvernement. Par ailleurs, de nombreux parents ne veulent plus
fréquenter les centres de santé, jugés dangereux. Leurs enfants n’ont donc plus l’accès aux soins
dont ils ont besoin et se trouvent exposés à des risques sanitaires accentués.

Enfin, l’impact économique des décès des soutiens de famille ou leur absence de longue durée
fragilisent les ménages directement affectés ainsi que les systèmes communautaires, notamment
en milieu rural. La FVE génèrent notamment un accroissement des problèmes de sécurité
alimentaire et de malnutrition aiguë, liée à la dégradation des moyens de subsistance des familles
et des communautés.

1
  Rapport sur les besoins psychosociaux et de protection des enfants et des ménages des zones affectées
par l’épidémie Ebola en Guinée, UNICEF et Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion féminine, et de
l’Enfance de Guinée, Septembre 2014,p.9
Guinée                                                                                                     7
2. Le projet

Rompre la chaîne de transmission du virus en renforçant les capacités matérielles,
techniques et humaines des centres de santé et limiter les effets néfastes affectant les
enfants, les familles, les communautés dans leurs environnement constitue pour Tdh les deux
principales orientations à donner à son projet de réponse à la problématique Ebola en Guinée.

en Guinée Forestière, à Conakry et dans la Région de Kindia.

                      Zones d‘intervention

  Zones d’intervention du projet basées sur la répartition géographique des cas confirmés d’Ebola par préfecture, et
       classification des préfectures selon le niveau d’alerte, Guinée, du 19/10/2014 au 10/11/2014 (21 jours)

2.1 Objectif du projet

L’objectif du projet est qu’au 31 août 2015, les risques d’apparition et de propagation de
l’épidémie de FVE ont été fortement réduits dans les zones d’interventions. Les enfants, les
familles, les communautés, le personnel des structures de santé, ainsi que les agents de
protection ont renforcé leurs capacités de résilience face aux effets directs et indirects de la
maladie.

2.2. Description du projet

Le projet se constitue autour de 3 axes multisectoriels intégrés, basés sur la complémentarité des
actions en santé, EHA et protection de l’enfance.

Guinée                                                                                                                 8
Cette intégration des thématiques est renforcée par 3 actions transversales :
 - la mobilisation/communication communautaire,
 - l’appui aux moyens de subsistance (livelihood)
 - le renforcement des mécanismes de coordination entre acteurs au niveau central, régional,
      préfectoral et communautaire.

      Cohérence et intégration du projet

La cohérence globale du projet repose les interconnections entre les 3 résultats et les
activités/acteurs qui vont permettre de les atteindre. Par exemple 500 agents désignés par les
communautés seront formés pour être en capacité de réaliser des activités de santé, d’EHA et de
protection . Ils constitueront, au niveau communautaire, la principale ressource humaine de mise
en œuvre des 3 dynamiques transversales précédemment citées.

Ces interconnections se retrouvent à tous les niveaux du projet :
- la coordination centrale du projet (Coordinateur régional Ebola, délégué, coordinateur national,
coordinateurs santé-EHA et protection) ;
- la coordination du projet au niveau des 3 zones principales avec collaboration étroite des équipes
santé, EHA et protection de Tdh;
- les dispositifs communautaires (renforcement des liens et synergies entre acteurs ou structures
de santé communautaire et de protection).

      Bénéficiaires directs

Au moins 400 personnels de santé (5 par structures : 2 infirmiers/médecins, 2 sages-femmes, 1
hygiéniste) qui bénéficieront de formations sur les mesures de prévention de la FVE, les
précautions standard, la protection des enfants, ainsi que d’un soutien psychosocial

500 agents communautaires (santé), 116 Agents Communautaires de Protection (ACP), 20
Travailleurs sociaux et 465 animateurs volontaires (protection, psychosocial) qui seront
dotés de formation et seront valorisés socialement, financièrement et culturellement par leur
intégration dans le projet à des rôles importants au niveau communautaire.

8'000 ménages dotés de kits d’hygiène dans la région de Kindia, à Conakry et en GF

40'000 enfants membres de communautés directement affectées à Conakry et en GF, et
bénéficiant d’appui psychosocial de groupe ou individuel et/ou du renforcement des capacités des
structures communautaires de protection dans leur village ou quartier (secteur).

Au moins 700 filles et femmes vulnérables fréquentant les 11 centres de formation
professionnelle outillés en Dispositifs de Lavage des Mains (DLM), kits d’hygiène et formation-
éducation par le projet

Au moins 600 enfants orphelins de père ou de mère ou particulièrement à risques d’abus, de
violence, d’exploitation et autres pratiques néfastes, et leurs familles d’origine ou d’accueil,
vivant à Conakry et en GF et bénéficiant d’appuis spécifiques en raison de leur très grande
vulnérabilité.

Au moins 100 enfants identifiés comme suspects, contacts, guéris, séparés ou abandonnés,
orphelins, ou survivants pris en charge temporairement, dans les centres d’Observation de
Nzérékoré et/ou Forécariah.

Guinée                                                                                            9
Au moins 100 enfants vulnérables, ou victimes d’abus ou de négligence placés dans des
centres d’accueil que le projet va mettre aux normes de prévention et contrôle infectieux à
Conakry, Coyah (Kindia) et Guéckédou, Macenta et Nzérékoré (GF)

Au moins 100 enfants placés dans des centres d’accueil que le projet va mettre aux normes
de prévention et contrôle infectieux à Conakry, Coyah (Kindia) et Guéckédou, Macenta et
Nzérékoré (GF)

Environ 6'000 enfants suivant leur scolarité dans 30 écoles de la région de Kindia mises aux
normes de prévention et contrôle infectieux contre Ebola et renforcées en termes d’assainissement
et/ou d’accès à l’eau potable.

      Bénéficiaires indirects

Environ 400'000 personnes dont 190'000 enfants (52 % de filles) résidant dans les 3 zones
d’intervention ciblées et fréquentant les structures de santé soutenus .

Ces personnes bénéficieront de la réduction des risques de contamination dans leur
environnement et, de manière indirecte, tireront avantage :
- de l’amélioration de l’information sur la FVE, de la sensibilisation et de la mobilisation sociale,
- de l’amélioration de l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement,
- du renforcement des capacités des structures de santé en matière de prévention, contrôle
infectieux et de protection contre la FVE,
- du recul de la peur, du désarroi et des tensions
La démarche d'intervention globale est axée sur le principe de participation, d’appropriation et de
responsabilisation des populations locales. La clé de voute du projet s’inscrit dans une stratégie de
mobilisation effective des populations, pour parvenir à des logiques de résilience communautaire
et à l’amélioration de la protection et du bien-être des enfants affectés.

Résultat final 1 : Au moins 80 structures de santé et 150 espaces de protection des enfants
sont dotés de dispositifs fonctionnels de prévention et de contrôle infectieux de la FVE.

S’assurer que les bonnes pratiques d’hygiène soient diffusées et appliquées et que les conditions
EHA soient améliorées.

Indicateur : Au moins 80 structures de santé et au moins 150 espaces de protection de l’enfance
ont amélioré leurs conditions d’EHA.

  Résultat intermédiaire 1.1: Mise à niveau d’au moins 80 structures de santé et 150 espaces
  de protection de l’enfance en infrastructures EHA

   -   Activités 1.1.1 – Donation de dispositifs de lavage des mains, de kits d'hygiène et de
       pulvérisateurs pour la décontamination de routine dans les structures de santé et les EPE,
       et construction de fosses pour brûler les déchets
   -   Activités 1.1.2 – Augmentation de la capacité de stockage en eau, gestion différenciée
       des déchets, renforcement de la promotion de l'hygiène, construction de zones de gestion
       des déchets, réhabilitation des dispositifs d’assainissement
   -   Activités 1.1.3 - Soutien au transfert de cas suspects
   -   Activités 1.1.4 - Assurer la mise aux normes des EPE en termes d’équipement et de
       procédures de sauvegarde, de santé et d’hygiène visant à garantir la protection des enfants
       et la prévention des risques de contamination par le virus Ebola.

Guinée                                                                                            10
150 EPE seront constitués de 6 centres communautaires de prise en charge (CCP), 11 centres de
formation professionnelle, 6 centres d’écoute et de soutien psycho-social de Sabou Guinée
(Conakry, Nzérékoré), Monde des Enfants (Guéckédou), Mamadou et Bineta (Coyah), Aguias
(Conakry) et Guilavogui (Coyah), 2 Centres d’Observation, 30 écoles (Kindia), et 103 points
d’écoute dans les zones ciblées.

Résultat intermédiaire 1.2 : Renforcement des capacités des structures de santé en vue de la
prévention et de la riposte aux épidémies

Les bénéficiaires des sites à risque sont triés avant d’accéder aux sites,. Ceci permet de prendre
des mesures précoces en vue de leur prise en charge dans le cas d’une température trop élevée.

   -   Activités 1.2.1 – Formation théorique et pratique d’au moins 400 personnels des structures
       de santé (2 infirmières, 2 sages-femmes, 1 hygiéniste)
   -   Activités 1.2.2 – Mise en place et suivi/appui aux systèmes de triage des patients
       symptomatiques de FVE et de transfert des suspects au niveau des 80 structures de santé
       et des 150 espaces de protection de l’enfance

Un suivi/appui aux systèmes de triage des patients symptomatiques de FVE et d’appui au transfert
des cas suspects sera effectué. Les bénéficiaires triés positifs au niveau des centres de santé sont
examinés par le personnel et sont considérés à transférer en suivant la procédure locale mise en
place s’ils sont suspectés Ebola positif après examen.

Les bénéficiaires des espaces de protection des enfants triés positifs sont signalés au comité de
veille sanitaire local et régional et des dispositions sont prises pour les sensibiliser et les suivre
(isoler si besoin).

   -   Activités 1.2.3 – Mise à disposition d’équipements de protection individuelle de base
       (charlottes, masques, gants, blouses) et de sécurité maximale (charlottes, cagoules,
       lunettes, masques, gants, tuniques, pantalons, tabliers, bottes) dans les 80 structures de
       santé

Des formations sur l’utilisation des équipements de protection individuelle sont données aux 400
agents de santé.

Ces équipements permettent de mettre en pratique les formations sur les précautions standard
concernant le contrôle des infections : lavage «intensif» des mains et équipement de protection
individuelle de base (charlotte, masque, blouse, gants) en ce qui concerne les infirmier-ères. Pour
les sages-femmes, cet équipement de protection individuelle de base est complété par tunique,
pantalon, tablier, lunettes de protection et bottes. Le même équipement que pour les sages-
femmes est fourni au personnel de nettoyage (hygiénistes).

   -   Activités 1.2.4 – Donation de thermomètre laser dans les 80 structures de santé et les 150
       espaces de protection de l’enfance.

Cette activité permet d’effectuer le triage des enfants et des patients dans toutes les structures
appuyées, et ainsi de contribuer à rompre précocement la chaîne de transmission du virus.

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 Résultat final 2 : Les risques de transmission de la FVE sont réduits dans 450 localités
  affectées

Indicateur : 80% des communautés informées engagent des actions concrètes et efficaces

Résultat intermédiaire 2.1 : L’appropriation de la réponse Ebola par les acteurs
communautaires clés entraine une mobilisation effective et l’amélioration de la protection et
du bien-être des enfants affectés

   -    Activités 2.1.1 -. Conduire une étude anthropologique               sur   la   communication
        communautaire dans une zone pilote de la région de Kindia.

    -   Cette étude doit permettre d’élaborer un état des lieux des pratiques, des conceptions et
        des discours impliqués dans le processus de contamination et de propagation du virus. De
        même, elle identifiera les obstacles à l’adoption des bonnes pratiques et les éléments sur
        lesquels se concentrer pour développer des outils efficaces de communication.
    -
    Activités 2.1.2 -. Mise en œuvre sur l’ensemble de zones ciblées des recommandations de
    l’étude en réponse aux obstacles et difficultés rencontrés pour introduire un changement de
    comportements, d’attitudes et pratiques parmi les populations vis à vis de la fièvre Ebola.

    -   Activités 2.1.3 -. Produire et diffuser des outils et supports de communication
        communautaire appropriés pour conduire les actions de sensibilisation.

En lien avec la cellule nationale de communication/sensibilisation, le projet contribue à diffuser des
messages d’information aux communautés à travers les médias locaux en identifiant dans chaque
communauté les réseaux cruciaux de communication (TV, radio, media sociaux, SMS, conteur
d’histoire, théâtres) et des plans d’action pour usage dans la langue appropriée. Il est nécessaire
d’identifier les gaps en matière de communication/sensibilisation et de proposer des solutions
concrètes et efficaces qui permettent de faire prendre conscience aux populations de la réalité de
l’épidémie.

Un des éléments clés de cette approche est l'introduction et l'intensification à travers des
stratégies novatrices, des messages d'information et de sensibilisation des populations; aussi la
contribution au suivi et la fixation des personnes contacts.

Activités 2.1.4 -. Appuyer l’organisation d’initiatives de sensibilisation par les acteurs
communautaires (groupes, structures et mécanismes communautaires en place, ainsi que les
réseaux sociaux et technologiques, etc.) capables d’assurer de la sensibilisation et des actions
liées au bien-être des enfants, la non-stigmatisation, la promotion de la solidarité et la prévention
des risques pour la protection de l’enfance.
Pour favoriser une meilleure capitalisation, un meilleur ancrage, un suivi systématique et une
évaluation des activités sont assurées conjointement par tous les partenaires impliqués (Ministère
de la Santé, OMS, UNICEF ou PAM).

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Résultat intermédiaire 2.2 : 450 communautés des zones ciblées adoptent des pratiques,
attitudes et comportements permettant de réduire la propagation du virus

    -   Activités 2.2.1 - Distribution d’au moins 8 000 kits d'hygiène en priorité aux ménages
        sélectionnés des 450 communautés des zones ciblées
    -   Activités 2.2.2 – Mise en place d’au moins 50 dispositifs de lavage des mains dans les
        lieux publics (marchés, gares routières)

Afin de contribuer au changement de comportement, au moins 8000 kits d’hygiène et 50 dispositifs
de lavage des mains seront distribués et mis en place dans les communautés. Les distributions
seront accompagnées de séances de sensibilisation et d’information sur la FVE en impliquant
toutes les communautés et en utilisant les outils et approches du résultat intermédiaire 2.1.

    -   Activités 2.2.3 - Des stratégies d’accompagnement et de contrôle des rites funéraires sont
        élaborées et mises en œuvre avec la participation des autorités sanitaires, des leaders
        locaux et des structures communautaires

Des stratégies d’accompagnement des personnes en deuil et de contrôle des rites funéraires
seront élaborées et mises en œuvre avec la participation des autorités sanitaires, des leaders
locaux et des structures communautaires.

Résultat intermédiaire 2.3 : Le système de surveillance épidémiologique , d'alerte précoce et
d'information est renforcé dans les zones d’intervention.

-   Activité 2.3.1 - Mise en place et/ou appui technique, matériel ou financier aux comités de veille
    sanitaire ou à des équipes/volontaires en charge de la surveillance dans leur communauté,
-
-   Activité 2.3.2 – Accompagnement et supervision des actions clés des communautés en
    matière de surveillance : appui aux enquêtes d’investigation, suivi des contacts, signalisation et
    dépistage actif et passif, gestion des alertes, facilitation des transferts de suspects, etc.
-
-   Activité 2.3.3 - Opérationnalisation d’un dispositif d’information sur les actions de lutte contre
    Ebola menée dans et par les communautés locales

Afin de lutter contre l’épidémie, il est crucial de pouvoir opérationnaliser les comités de veille
sanitaire dans chaque communauté. Ainsi, au moins 500 agents communautaires et volontaires de
santé/EHA/protection sont formés et équipés pour la surveillance épidémiologique et le suivi des
contacts au niveau communautaire.

Le projet contribue également à l’appui technique, matériel ou financier aux comités de veille
sanitaire et à des équipes/volontaires en charge de la surveillance dans leur communauté, et à
l’opérationnalisation d’un dispositif d’information sur les actions de lutte contre Ebola menée dans
et par les communautés.

Guinée                                                                                             13
Résultat final 3: Grace à la mobilisation des communautés ciblées, 40 000 enfants directement ou
indirectement affectés par l’épidémie d’Ebola, dont au moins 300 orphelins et leur famille,
bénéficient d’actions adéquates de protection et d’un renforcement de leur capacités de résilience
dans 103 villages et secteurs de Conakry et Guinée Forestière.

Indicateurs
- Au moins 30.000 enfants et parents reçus et écoutés dans le cadre des points d’écoute
- 600 foyers vulnérables référés ayant reçu un soutien en cash
- Au moins 13 agents de médiation mis en place dans les équipes d’intervention sanitaire

Résultat intermédiaire 3.1 : Les besoins en soutien psychosocial des enfants affectés
directement et indirectement par Ebola, de leurs familles et de leurs communautés sont couverts
dans au moins 24 secteurs urbains répartis dans les 5 communes de Conakry, et dans 79 villages
des 2 préfectures de Macenta et Guéckédou.

   -   Activités 3.1.1 -. Mettre en place dans 103 localités d’intervention (villages, secteurs
       urbains) des points d’écoute et de soutien psychosocial aux enfants et aux parents
       directement et indirectement affectés par Ebola animés par des points focaux volontaires
       PSS formés, outillés, soutenus et encadrés par le projet

   -   Activités 3.1.2 -. Distribution d’au moins 400 kits de récréation et de jeux collectifs aux
       enfants dans les communautés des zones d’intervention, et 100 kits de récréation et de
       jeux individuels dans les unités médicales de traitement et d’isolation, et autres structures
       pour enfants et familles directement affectés par Ebola

   -   Activités 3.1.3 -. Organiser des séances de groupes de paroles et de soutien PSS pour
       apporter des messages de prévention des risques pour la protection de l’enfance et
       mobiliser la communauté autour et dans la réponse à ceux-ci et assurer la diffusion de
       l’information nécessaire, pertinente, adaptée, et opportune sur les processus de réponse à
       la crise, notamment aux enfants, aux jeunes et à leurs familles.

Résultat intermédiaire 3.2 : Les enfants vulnérables et à risque d’abus, de violence, d’exploitation
et autres pratiques néfastes, ainsi que leurs familles, sont identifiés à temps et reçoivent un
soutien adéquat.

Ce résultat s’inscrit dans la logique de réponse aux enfants directement affectés par Ebola sur
d’autres aspects que le psychosocial, à travers une identification opportune de ces vulnérabilités
pour permettre une prise en charge adéquate. Ainsi, le projet entend travailler simultanément sur
la provision de deux types de services additionnels à l’accompagnement psychosocial déjà
assurés à travers le premier résultat : la gestion de cas, et la prise en charge des enfants sans
soins parentaux.

   -   Activités 3.2.1 -. Mise en place et/ou renforcement des structures et mécanismes existants
       dans le système de protection de l’enfance en matière de gestion des cas au niveau
       régional, préfectoral et communautaire

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-   la Guinée dispose déjà d’un réseau étendu de structures sociales formant le Système de
        Protection de l’Enfance Guinéen (SyPEG) qu’il convient de renforcer plutôt que de créer de
        système parallèle non viable car exclusivement lié à l’intervention humanitaire. 30
        structures seront visées sur Conakry et 94 en Guinée Forestière. Là où ce système ne
        serait pas encore crée, le projet s’offre de soutenir cette mise en œuvre.

   -   Activités 3.2.2-. S’assurer que les enfants identifiés comme vulnérables et victimes par ce
       système de gestion des cas, accèdent à au moins deux services : 1/ soutien psychosocial
       2/ soutien en moyen de subsistance.

   -   Activités 3.2.3-. Mise en place d’un centre d’observation temporaire à Nzérékoré et
       Forécariah, pour la prise en charge par cohorte des enfants séparés ou abandonnés,
       établis « contact », ou supposés « contact »

   -   Les foyers identifiés par le SyPEG, ou résident des enfants particulièrement vulnérables ou
       à risque d’abus, de violence, d’exploitation et autres pratiques néfastes pourront bénéficier
       d’un soutien à travers des cash-transfer (23CHF/famille/mois). A travers ce système, le
       projet entend aider les familles à retrouver un moyen de subsistance et éviter ainsi que les
       enfants s’engagent, volontairement ou non, dans des pratiques qui leur est néfaste(
       comme le mariage précoce, entrer dans les pires formes de travail, la migration forcée, la
       pratique du sexe de survie)… Le soutien en cash se fera pour environ 600 familles pendant
       une durée de 5 mois, sachant qu’environ 75 d’entre elles pourront bénéficier d’un
       deuxième cycle d’aide, en cas de force majeure.

         Activités 3.2.4 -. Prise en charge des enfants non infectés et séparés, non accompagnés,
         orphelins ou survivants d’Ebola d’une manière adéquate et temporaire, avant la mise en
         place d’une solution durable, ou pendant les processus d’IDTR (système d’identification,
         documentation, recherche, et réunification avec leurs familles) et/ou de réintégration dans
         la communauté.

Résultat intermédiaire 3.3 : Les structures, capacités et compétences, ainsi que les synergies
entre acteurs de la protection de l’enfance et d’autres secteurs, sont renforcées pour répondre
adéquatement aux effets de la crise sur le bien-être et la protection des enfants

   -   Activités 3.3.1 -. Soutenir, orienter, outiller et préparer le personnel Tdh et partenaires du
       projet pour gérer leur propre stress, celui de leurs équipes sur le terrain, ainsi que celui des
       bénéficiaires.

         Cet activité clé est perçue par Tdh comme le postulat de base pour assurer la qualité,
         l’efficacité, la pertinence et l’impact de notre projet.

   -   Activités 3.3.2 -. Renforcer, et travailler en étroite collaboration avec les acteurs du
       système de protection formel et informel.

         Ces collaborations au niveau national et local donnent à notre réponse en urgence une
         dimension plus pérenne. Même si les ressources des autorités légales et mandatées sont
         insuffisantes, une collaboration progressive, pensée depuis le début permet une
Guinée                                                                                              15
concertation et leur implication dans les actions de protection des enfants menées par
       Terre des hommes.

   -   Activités 3.3.3 -. Renforcer la coordination entre le système de santé et le SyPEG, afin de
       contribuer à une réponse efficace et opérationnelle à l'épidémie Ebola, tant au niveau
       national que décentralisé (régional et préfectoral) et communautaire (espaces et des liens
       adéquats avec les points focaux CVS, Centres Villageois Protection et autres).

   -   Activités 3.3.4 -. Introduire un service de médiation entre les communautés récalcitrantes
       et les équipes d’intervention sanitaire (surveillance, prise en charge) et renforcer les
       compétences PSS de ces équipes.

       En accompagnant les processus de réponse sanitaire (surveillance, prise en charge,
       ramassage en ambulance, interventions dans les villages, mesures d’isolation etc), le
       projet vise à améliorer la compréhension des familles et des enfants des mesures qui sont
       prises, à réduire l’impact psychosocial négatif induit par ces processus sanitaires qui
       peuvent être perçus comme de la violence indirecte, et à éviter les débordements et les
       résistances des populations.

       Approche genre :
       Les femmes constituent la majorité des victimes de l’épidémie d’Ebola. En ce sens,
       l’intervention de Tdh porte une attention particulière aux femmes dans la mise en place de
       ses activités. Ainsi, les femmes représentent 75% des personnes visées par les activités
       de sensibilisation. Par ailleurs, la moitié du personnel déployé sur le terrain seront des
       femmes. Du fait de leur rôle traditionnel, elles sont plus à même de se porter volontaires
       pour ce type d’action, sont plus à l’écoute et gagnent plus facilement la confiance des
       villages dans lesquels elles interviennent.

2.3 Risques et hypothèses

Risques                                 Réponses de Tdh
Difficulté   d’accès  aux      zones    Mise en place rapide des activités pour qu’elles soient
affectées, notamment à partir de juin   fonctionnelles avant la saison des pluies
2015 en Guinée forestière et dans la
Région de Kindia, avec la saison
des pluies
Réticence       des     populations     Implication et participation effective des communautés à
bénéficiaires                           tous les niveaux de décision pour leur appropriation et
                                        compréhension des activités mises en place
Dégradation de la situation socio-      Suivi/veille sécuritaire journalière de la situation, et plan de
politique (élection présidentielle      sécurité à jour, avec une recherche d’information
prévue en 2015)                         permanente et des activités de protection qui pourraient
                                        réduire ce risque
Risque de contamination de la FVE       Mise en place de dispositifs et de formations en lien avec la
par un personnel de TdH                 Cellule de Gestion des Risques au siège pour empêcher
                                        d’être contaminé, et le cas échéant, évacuer le personnel le
                                        plus rapidement possible vers les structures partenaires
                                        pour lui procurer les meilleurs soins, et l’appuyer ainsi que
                                        sa famille
L’épidémie s’étend dans des zones       Intervenir le plus tôt possible pour briser rapidement la
non     prévues   et  prend   des       chaîne de transmission de la FVE
proportions qui ne permettent plus
d’intervenir
Guinée                                                                                               16
2.4 Indicateurs et indicateurs comparatifs
Voir cadre logique, en annexe 2

2. 5 Perspectives de poursuite

Un facteur important de propagation de la FVE est constitué par les phénomènes de déplacement
historiques et réguliers d’individus ou de petits groupes à l’intérieur des zones affectées, ou entre
ces zones et des espaces entretenant des liens privilégiés avec elles. Ces phénomènes sont
particulièrement ancrés et manifestes en Guinée forestière, foyer et épicentre de l’épidémie. Des
itinéraires réguliers relient des localités rurales et urbaines, ou transitent par des frontières avec la
Sierra Leone, le Libéria, la Côte d’Ivoire et le Mali via la Haute-Guinée au nord.

Ces mobilités concernent des populations d’adultes (commerçants, chasseurs, extracteurs dans
les mines …) mais aussi des jeunes et des enfants. Depuis le début de la crise Ebola en décembre
2013, Tdh a manifesté son inquiétude devant la poussée de ce phénomène. Les enfants et
adolescents sont encouragés à bouger de manière non accompagnée en raison des
déstructurations sociales et familiales provoquées par Ebola.

Ce projet constitue une première phase d’intervention dans la stratégie de Tdh liée au FVE en
Guinée. Il permettra d’améliorer rapidement les capacités matérielles, techniques et de résilience
des personnels de santé, familles, enfants, agents de protection et des communautés ciblées dans
les domaines de l’Eau, Hygiène et Assainissement, de la Santé et de la Protection. Un
renforcement de ces dispositifs sera nécessaire dans une deuxième phase afin de s’assurer que
l’épidémie est contrôlée de manière satisfaisante et selon l’évolution du nombre de cas.

3. Coordination sur le terrain entre acteurs

Ces résultats attendus supposent une coordination et une synergie permanentes entre les équipes
techniques de Tdh (santé, EHA et protection), ainsi qu’entre Tdh et plusieurs acteurs clés :
coordination nationale, partenaires de mise en œuvre sur le terrain, structures territoriales des
systèmes de santé et de protection, acteurs communautaires.

3.1 Fondation Terre des hommes

Depuis le début de la crise en mars 2014, des échanges d’information et des coopérations
opérationnelles ont été établies en interne entre les équipes Tdh santé, EHA et protection pour
acquérir une bonne compréhension des événements, concevoir des approches de solution et
protéger les agents et partenaires de Tdh contre tout risque d’infection. Des contacts réguliers ont
été établis avec des organisations impliquées dans la réponse sanitaire spécialisée contre Ebola
(MSF, Croix-Rouge, UNICEF, PAM), d’autant que des relations de partenariat existaient déjà entre
Tdh et les deux agences onusiennes précitées. Les relations tissées dans le cadre des projets de
développement en cours d’implémentation ont facilité les échanges avec les autorités et services
de l’Etat. Un mécanisme de suivi, de partage d’information et de coordination a été mis en place
au niveau de la délégation Tdh en Guinée, en lien avec le secteur Crises Humanitaire à la centrale
et les acteurs clés de la coordination nationale du Plan de réponse contre Ebola.

Les liens étroits de collaboration entre Tdh et la Direction nationale de l’Enfance (DNE) du
Ministère de l’Action sociale, de la Promotion féminine et de la Protection de l’Enfance ont renforcé
le positionnement de Tdh dans l’élaboration de la réponse en matière de prise en charge des
enfants directement et indirectement affectés par l’épidémie. Tdh a également activé le
mécanisme de coordination de la CANEPE (coordination des acteurs étatiques en appui à l’Etat
pour la protection de l’enfance), dont elle assure la présidence depuis 2012, et a joué un rôle actif
dans la mise en place du sous-cluster Protection de l’enfance. Tdh a appuyé les formations
organisées en septembre et octobre 2014 pour mettre en place un pool de formateurs en Gestion

Guinée                                                                                                17
des cas et un pool de formateurs en soutien psychosocial, en mettant à disposition des partenaires
ses propres experts.

3.2 Organisations locales

Tdh travaille en partenariat avec les deux principales ONG guinéennes de protection de l’enfance
depuis le début des années 2000.

3.21 Sabou Guinée
La plus ancienne, Sabou Guinée (SG) a été créée en 1998 par un groupe de salariés de Tdh et
Tdh a soutenu cette structure, en plus de ses collaborations dans le cadre de projets commun
d’intervention. La collaboration avec SG n’a jamais cessé en 16 ans de vie commune, notamment
à Conakry et en Guinée forestière.

3.2.2 MDE
L’autre ONG partenaire en protection est Le Monde des enfants (MDE). Créée dans le contexte
d’une phase de sortie de Guinée par l’organisation française Enfants réfugiés du monde, MDE est
basée en Guinée forestière mais a acquis une dimension nationale. Son expertise et ses capacités
sont reconnues et valorisées par d’autres partenaires que Tdh, tels que Plan, UNICEF, DRC…
Toutefois, le lien privilégié avec Tdh date de 2005 et n’a jamais cessé.

MDE a joué un rôle de premier plan dans l’élaboration de la réponse nationale Ebola en matière de
protection de l’enfance à travers la réalisation de deux études de terrain : l’une sur les
conséquences psychosociales de l’épidémie Ebola sur les enfants (août 2014), l’autre pour
identifier les enfants orphelins et les veuves en charge des orphelins (octobre 2014).

3.2.3 ReLAIS
ReLAIS est une organisation spécialisée dans l’animation communautaire et le renforcement de
capacités des associations locales et des réseaux de la société civile. Son expérience d’une
décennie est reconnue en Guinée. ReLAIS a planifié une collaboration avec Tdh en 2015 dans le
cadre d’un projet d’appui aux activités génératrices de revenus de groupement de femmes
productrices de savon et de tissus teints en Basse Guinée (projet en lien avec l’amélioration de la
santé des enfants).

3.3 Agences humanitaires internationales opérationnelles

MSF-Belgique, la Croix-Rouge Française et le CDC représentent les 3 agences sanitaires clés du
dispositif de réponse au virus Ebola après 8 mois d’épidémie. La prise en charge des malades
(CTE, centres de transit) et des décès (retrait et enterrement sécurisé), d’une part, et, d’autre part,
la surveillance des cas contact/suspects et le contrôle des points d’entrée sur le territoire national
(y compris les travaux d’investigation et de laboratoire) représentent le volet le plus important de la
réponse contre le virus Ebola et ses effets. Des contacts réguliers ont lieux au niveau pays mais
aussi entre la centrale à Lausanne et la direction des opérations de MSF et la CRF en France.

MSF et CRF ont approché courant novembre Tdh pour mettre en place des collaborations
permettant de créer des synergies/complémentarités opérationnelles. Le but est de permettre à
chaque organisation de se concentrer sur des activités en lien avec ses ressources, ses savoir-
faire, son cœur de métier. Ainsi, l’apport de Tdh se situe au niveau : 1) de la relation entre les
services sanitaires (notamment les CTE et centres de transit gérés par MSF) et les populations
locales ; 2) de la communication pour une meilleure prévention de la propagation du virus ; 3) de la
prise en charge sociale/psychosociale des enfants les plus affectés et de leurs familles
(complémentaire de la prise en charge sanitaire, notamment à travers la gestion des centres de
placement temporaire des enfants identifiés dans les CTE) ; 4) du renforcement des capacités et
des procédures de prévention/contrôle infectieux dans les centres de santé. Aussi, le projet de Tdh
propose-t-il à MSF et à CRF d’intégrer dans certaines équipes outreach, en charge du transfert
Guinée                                                                                              18
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