Réponse urgente à l'épidémie de Fièvre à Virus Ebola - Guinée
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Centre de santé en Guinée Forestière | © Terre des hommes Guinée Réponse urgente à l’épidémie de Fièvre à Virus Ebola Demande de contribution à la DDC AH Terre des Hommes Lausanne
Acronymes ACF : Action Contre la Faim ACP : Agents Communautaires de Protection CCP : Centres Communautaires de Prise en charge CDC : Centers for Disease Control and Prevention CLEF : Comité Local pour les Enfants et les Familles / niveau district CLP : Comité Local de Protection / niveau Commune COT : Centre d’Observation Temporaire CPPE : Comité Préfectoral de Protection de l’Enfance CRF : Croix Rouge Française CRG : Croix Rouge Guinéenne CRPE : Comité Régional de Protection de l’Enfance CTE : Centre de Traitement Ebola CVP : Comité Villageois de Protection CVS : Comité de Veille Sanitaire DLM : Dispositif de Lavage des Mains DNE : Direction Nationale de l’Enfance DNE : Direction Nationale de l’Enfance DRC : Danish Refugee Council EHA . Eau – Hygiène – Assainissement ENA/ES : Enfants Non Accompagnés / Séparés EPE : Espace de Protection de l’Enfance FVE : Fièvre à Virus Ebola GF : Guinée Forestière HTH Hypochlorite de calcium IDTR : Identification, Documentation, Tracing, Reunification MDE : ONG Le Monde des Enfants MSF : Médecins Sans Frontières OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONG : Organisation Non Gouvernementale PAM : Programme Alimentaire Mondial PE : Protection de l’Enfance PFA : Psychological First Aid PSS : Psychosocial Support ReLAIS : Renforcement local des Associations et des Initiatives sociales SG : ONG Sabou Guinée SyPEG : Système de Protection de l’Enfance en Guinée TdH : Terre des Hommes TS : Travailleurs Sociaux UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance UNMEER : United Nations Mission for Ebola Emergency Response Guinée 2
Titre du projet : Réponse urgente à l’épidémie de Fièvre à Virus Ebola A. Description brève du projet Pays, région(s), ville(s) Guinée : Région de Kindia - préfectures de Kindia – Forécariah - Coyah, Dubréka- Télimélé Région de Nzerekore - préfectures de Macenta - Guéckédou, Nzérékoré - Kérouané) Région Spéciale de Conakry Bénéficiaires du projet 400 000 bénéficiaires directs dont 190 000 enfants – 450 communautés – 80 structures de santé – 400 agents de santé - 500 agents de santé communautaire/protection – 2 centres de transit – 11 centres de formation professionnelle – 100 centres d’écoute et de soutien psychologique – 6 centres d’accueil ou d’observation pour enfants - 9 comités préfectoraux de protection de l’enfant – 12 comités locaux de protection – 100 comités villageois de protection et comités de veille sanitaire – 100 points focaux de protection de l’enfant (volontaires) Objectif du projet Au 30 août 2015, les risques de propagation ou d’apparition de l’épidémie de FVE ont été fortement réduits dans les zones d’interventions du projet et les enfants, les familles, les communautés, et le personnel des structures de santé ont renforcé leurs capacités de résilience face aux effets directs et indirects de la maladie Prestations du projet - Mise à niveau d’au moins 80 structures de santé et 150 espaces (output) de protection de l’enfance en infrastructures EHA - Renforcement des capacités techniques et matérielles de 80 structures de santé et 150 espaces de protection de l’enfance en vue de la prévention et de la riposte aux épidémies - 450 communautés des zones ciblées adoptent des pratiques, attitudes et comportements permettant de réduire la propagation du virus - Le système de surveillance épidémiologique, d'alerte précoce et d'information est renforcé dans les zones d’intervention. - Les besoins en soutien psychosocial des enfants affectés directement et indirectement par Ebola, de leurs familles et de leurs communautés sont couverts dans au moins 103 localités de la zone d’intervention - Les enfants vulnérables et à risque d’abus, de violence, d’exploitation et autres pratiques néfastes, ainsi que leurs familles, sont identifiés à temps et reçoivent un soutien adéquat. - Les structures, les capacités et compétences, ainsi que les synergies entre acteurs de la protection de l’enfance et d’autres secteurs associés sont renforcées pour répondre adéquatement aux effets de la crise sur le bien-être et la protection des enfants Chef de Délégation Olivier Feneyrol Organisation(s) et Coordination Nationale de Lutte contre l’Epidémie d’Ebola institutions(s) partenaire(s) Médecins Sans Frontières / Croix Rouge Française et Guinéenne Sabou Guinée / Monde des Enfants / ReLAIS Durée de la phase du projet Décembre 2014 à Août 2015 Guinée 3
B. Aperçu financier Coût total du projet CHF 3‘806‘623 Financement (assuré ou en CHF 2‘000‘000 négociation) Solde à couvrir CHF 1‘806‘623 C. Le demandeur Nom et adresse Fondation Terre des hommes 15, avenue de Montchoisi, 1006 Lausanne Personne de contact à Steven Fricaud (sfr@tdh.ch) Lausanne Head of Humanitarian Crisis Sector Référence bancaire Banque Cantonale Vaudoise, Lausanne Fondation Tdh : CH58 0076 7000 R047 0535 0 Guinée 4
1. Cadre Opérationnel 1.1 Contexte dans lequel nous intervenons La Fondation Terre des hommes intervient depuis 1987 en Guinée dans le but de promouvoir la protection des droits et du bien-être des enfants. En collaboration étroite avec les institutions et services de l’Etat, des partenaires nationaux ou internationaux et des communautés, Tdh y développe deux programmes principaux : - un programme Santé comprenant 3 domaines d’intervention (santé maternelle et infantile centrée sur la nutrition / amélioration de l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement / soins spécialisés pour les enfants démunis victimes de pathologies incurables en Guinée ou d’ingestion accidentelle de soude caustique) ; - un programme Protection comprenant 3 axes principaux (justice juvénile / accompagnement protecteur des enfants migrants et travailleurs / soutien à la formation professionnelle et à l’intégration socioéconomique des adolescents et des jeunes). Les actions long terme de Tdh dans des domaines thématiques spécifiques et des zones géographiques ciblées s’est accompagnée d’une intensification de la collaboration avec les autorités étatiques et les services spécialisés au niveau central. Ce double processus a permis à Tdh d’acquérir en Guinée une forte crédibilité et légitimité dans ses secteurs d’intervention, et de développer une expertise recherchée par ses partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux. La présence de longue date en Guinée place aujourd’hui Tdh dans une position très favorable pour contribuer de manière efficace et coordonnée, aussi bien sur le terrain qu’au niveau de la réponse nationale, à l’atteinte des résultats fixés par l’Etat et ses partenaires techniques et financiers pour stopper la propagation de la Fièvre à Virus Ebola (FVE) et pour limiter ses effets néfastes, directs et indirects. 1.2 Evénement amenant à la demande de contribution L’épidémie de FVE est apparue en Guinée en décembre 2013, le premier cas confirmé ayant été détecté le 21 mars 2014 suite à une mission d’investigation conjointe à Macenta de l’OMS, MSF et le gouvernement guinéen en raison du décès de plusieurs agents de santé pour des raisons inexpliquées. En 8 mois, l’épidémie s’est fortement répandu en Sierra Leone et au Libéria (85 % des 14 413 cas au 14 novembre 2014), tandis que la Guinée a notifié 2 047 cas au 18 novembre 2014, dont 1 214 décès (Annexe 3). Parmi ces cas, environ 300 enfants de 0-15 ans ont été affectés directement par la FVE. Le graphique suivant montre l’évolution progressive hebdomadaire de la maladie depuis le début de l’épidémie, la semaine 47 étant en cours. Guinée 5
La zone de Guéckédou/Macenta en Guinée Forestière constitue l’épicentre de la maladie, mais on constate une augmentation du nombre de cas depuis 3 mois à Conakry et dans la région de Kindia, entre Conakry et la Sierra Leone. Ces trois régions sont précisément celles où est implanté développé la réponse d’urgence Ebola de Tdh,dont le but premier est d’endiguer la propagation de l’épidémie dans le cadre du plan de réponse nationale adopté par la Guinée, en synergie étroite avec la Coordination nationale contre Ebola et les autorités étatiques, agences des Nations-Unies, Organisations Non Gouvernementales internationales et nationales.. Système de santé Le système de santé déjà fragile avant l’émergence du FVE et devenu déficient et est à risque d’effondrement. Les centres de santé, déjà minés par le manques de moyens, sont dépassés. Depuis l’arrivée de patients contaminés par Ebola, ils ne peuvent plus accueillir d’autres malades, comme ceux qui souffrent de malaria, ou les femmes enceintes nécessitant des soins. La défection des patients et des personnels de santé, animés par la peur d’Ebola et la crainte d’un risque de stigmatisation par les autorités sanitaires et les ONG de lutte contre Ebola pose également problème. L’impact de l’épidémie ira bien au-delà du nombre de morts liées au virus. La fragilisation du système de santé a déjà des conséquences catastrophiques sur la prise en charge des autres maladies et sur l’état de santé de l’ensemble de la population. Au niveau communautaire les réactions parfois violentes des populations révèlent leur peur, leur méfiance et leur incompréhension. Ces attitudes et comportements entraînent des pratiques dangereuses pour la santé et le bien-être des enfants et des familles. Elles ne permettent pas de rompre la chaîne de transmission du virus et menacent d’entraîner plus de maladies et de décès « collatéraux ». Protection de l’enfance L’épidémie de FVE ne frappe pas plus spécifiquement les enfants que les adultes (environ 15% de cas déclarés pour la tranche d’âge des 0-14 ans). En revanche, sa propagation, lente mais constante, et son fort taux de létalité (environ 60% de décès parmi les malades au niveau national) génèrent des effets dramatiques et croissants qui aggravent la vulnérabilité de milliers d’enfants déjà en situation difficile et provoque de nouvelles formes de vulnérabilité infantile dans les familles et les communautés directement affectées par la maladie. Guinée 6
Longtemps sous-estimée, l’envergure sans précédent de cette épidémie d’Ebola entraine un impact important sur le bien-être psychologique, affectif, matériel, économique des enfants de leur familles et des communautés.1. Les enfants directement affectés sont les enfants malades (malades), les enfants sortis guéris de la maladie (guéris), les enfants suspectés d’être malades mais pas encore confirmés (suspects), les enfants entrés en contact avec des personnes malades ou avec des dépouilles ayant pu leur transmettre le virus (contacts), les enfants ayant perdu l’un au moins de leurs 2 parents biologiques ou tuteurs (orphelins), les enfants ayant perdu au moins un membre de leur famille en raison d’Ebola et les enfants dont au moins un membre de la famille est actuellement guéri, malade, suspect ou contact. Ces enfants sont atteints de traumatismes profonds et peuvent se trouver confronter à des situations appelant une réponse de protection : enfants séparés ou abandonnés ; enfants mobiles non accompagnés ; enfants stigmatisés et/ou discriminés ; enfants victimes d’abus, de négligence, d’exploitation ou de violence dans leur famille d’origine, la famille élargie ou des familles d’accueil ; enfants victimes ou à risque élevé de mobilité dangereuse, de prostitution volontaire, de traite, etc. Les situations rencontrées par les orphelins accueillis dans la famille élargie (cas général), ou momentanément séparés ou abandonnés sont les plus préoccupantes, car leur bien-être physique, affectif et matériel, leur intégration sociale, leur développement harmonieux et parfois même leur survie se trouvent menacés. De manière générale, tous les enfants en Guinée sont actuellement privés de scolarité, d’alphabétisation ou de formation professionnelle en raison de la fermeture des établissements éducatifs décrétée par le gouvernement. Par ailleurs, de nombreux parents ne veulent plus fréquenter les centres de santé, jugés dangereux. Leurs enfants n’ont donc plus l’accès aux soins dont ils ont besoin et se trouvent exposés à des risques sanitaires accentués. Enfin, l’impact économique des décès des soutiens de famille ou leur absence de longue durée fragilisent les ménages directement affectés ainsi que les systèmes communautaires, notamment en milieu rural. La FVE génèrent notamment un accroissement des problèmes de sécurité alimentaire et de malnutrition aiguë, liée à la dégradation des moyens de subsistance des familles et des communautés. 1 Rapport sur les besoins psychosociaux et de protection des enfants et des ménages des zones affectées par l’épidémie Ebola en Guinée, UNICEF et Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion féminine, et de l’Enfance de Guinée, Septembre 2014,p.9 Guinée 7
2. Le projet Rompre la chaîne de transmission du virus en renforçant les capacités matérielles, techniques et humaines des centres de santé et limiter les effets néfastes affectant les enfants, les familles, les communautés dans leurs environnement constitue pour Tdh les deux principales orientations à donner à son projet de réponse à la problématique Ebola en Guinée. en Guinée Forestière, à Conakry et dans la Région de Kindia. Zones d‘intervention Zones d’intervention du projet basées sur la répartition géographique des cas confirmés d’Ebola par préfecture, et classification des préfectures selon le niveau d’alerte, Guinée, du 19/10/2014 au 10/11/2014 (21 jours) 2.1 Objectif du projet L’objectif du projet est qu’au 31 août 2015, les risques d’apparition et de propagation de l’épidémie de FVE ont été fortement réduits dans les zones d’interventions. Les enfants, les familles, les communautés, le personnel des structures de santé, ainsi que les agents de protection ont renforcé leurs capacités de résilience face aux effets directs et indirects de la maladie. 2.2. Description du projet Le projet se constitue autour de 3 axes multisectoriels intégrés, basés sur la complémentarité des actions en santé, EHA et protection de l’enfance. Guinée 8
Cette intégration des thématiques est renforcée par 3 actions transversales : - la mobilisation/communication communautaire, - l’appui aux moyens de subsistance (livelihood) - le renforcement des mécanismes de coordination entre acteurs au niveau central, régional, préfectoral et communautaire. Cohérence et intégration du projet La cohérence globale du projet repose les interconnections entre les 3 résultats et les activités/acteurs qui vont permettre de les atteindre. Par exemple 500 agents désignés par les communautés seront formés pour être en capacité de réaliser des activités de santé, d’EHA et de protection . Ils constitueront, au niveau communautaire, la principale ressource humaine de mise en œuvre des 3 dynamiques transversales précédemment citées. Ces interconnections se retrouvent à tous les niveaux du projet : - la coordination centrale du projet (Coordinateur régional Ebola, délégué, coordinateur national, coordinateurs santé-EHA et protection) ; - la coordination du projet au niveau des 3 zones principales avec collaboration étroite des équipes santé, EHA et protection de Tdh; - les dispositifs communautaires (renforcement des liens et synergies entre acteurs ou structures de santé communautaire et de protection). Bénéficiaires directs Au moins 400 personnels de santé (5 par structures : 2 infirmiers/médecins, 2 sages-femmes, 1 hygiéniste) qui bénéficieront de formations sur les mesures de prévention de la FVE, les précautions standard, la protection des enfants, ainsi que d’un soutien psychosocial 500 agents communautaires (santé), 116 Agents Communautaires de Protection (ACP), 20 Travailleurs sociaux et 465 animateurs volontaires (protection, psychosocial) qui seront dotés de formation et seront valorisés socialement, financièrement et culturellement par leur intégration dans le projet à des rôles importants au niveau communautaire. 8'000 ménages dotés de kits d’hygiène dans la région de Kindia, à Conakry et en GF 40'000 enfants membres de communautés directement affectées à Conakry et en GF, et bénéficiant d’appui psychosocial de groupe ou individuel et/ou du renforcement des capacités des structures communautaires de protection dans leur village ou quartier (secteur). Au moins 700 filles et femmes vulnérables fréquentant les 11 centres de formation professionnelle outillés en Dispositifs de Lavage des Mains (DLM), kits d’hygiène et formation- éducation par le projet Au moins 600 enfants orphelins de père ou de mère ou particulièrement à risques d’abus, de violence, d’exploitation et autres pratiques néfastes, et leurs familles d’origine ou d’accueil, vivant à Conakry et en GF et bénéficiant d’appuis spécifiques en raison de leur très grande vulnérabilité. Au moins 100 enfants identifiés comme suspects, contacts, guéris, séparés ou abandonnés, orphelins, ou survivants pris en charge temporairement, dans les centres d’Observation de Nzérékoré et/ou Forécariah. Guinée 9
Au moins 100 enfants vulnérables, ou victimes d’abus ou de négligence placés dans des centres d’accueil que le projet va mettre aux normes de prévention et contrôle infectieux à Conakry, Coyah (Kindia) et Guéckédou, Macenta et Nzérékoré (GF) Au moins 100 enfants placés dans des centres d’accueil que le projet va mettre aux normes de prévention et contrôle infectieux à Conakry, Coyah (Kindia) et Guéckédou, Macenta et Nzérékoré (GF) Environ 6'000 enfants suivant leur scolarité dans 30 écoles de la région de Kindia mises aux normes de prévention et contrôle infectieux contre Ebola et renforcées en termes d’assainissement et/ou d’accès à l’eau potable. Bénéficiaires indirects Environ 400'000 personnes dont 190'000 enfants (52 % de filles) résidant dans les 3 zones d’intervention ciblées et fréquentant les structures de santé soutenus . Ces personnes bénéficieront de la réduction des risques de contamination dans leur environnement et, de manière indirecte, tireront avantage : - de l’amélioration de l’information sur la FVE, de la sensibilisation et de la mobilisation sociale, - de l’amélioration de l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement, - du renforcement des capacités des structures de santé en matière de prévention, contrôle infectieux et de protection contre la FVE, - du recul de la peur, du désarroi et des tensions La démarche d'intervention globale est axée sur le principe de participation, d’appropriation et de responsabilisation des populations locales. La clé de voute du projet s’inscrit dans une stratégie de mobilisation effective des populations, pour parvenir à des logiques de résilience communautaire et à l’amélioration de la protection et du bien-être des enfants affectés. Résultat final 1 : Au moins 80 structures de santé et 150 espaces de protection des enfants sont dotés de dispositifs fonctionnels de prévention et de contrôle infectieux de la FVE. S’assurer que les bonnes pratiques d’hygiène soient diffusées et appliquées et que les conditions EHA soient améliorées. Indicateur : Au moins 80 structures de santé et au moins 150 espaces de protection de l’enfance ont amélioré leurs conditions d’EHA. Résultat intermédiaire 1.1: Mise à niveau d’au moins 80 structures de santé et 150 espaces de protection de l’enfance en infrastructures EHA - Activités 1.1.1 – Donation de dispositifs de lavage des mains, de kits d'hygiène et de pulvérisateurs pour la décontamination de routine dans les structures de santé et les EPE, et construction de fosses pour brûler les déchets - Activités 1.1.2 – Augmentation de la capacité de stockage en eau, gestion différenciée des déchets, renforcement de la promotion de l'hygiène, construction de zones de gestion des déchets, réhabilitation des dispositifs d’assainissement - Activités 1.1.3 - Soutien au transfert de cas suspects - Activités 1.1.4 - Assurer la mise aux normes des EPE en termes d’équipement et de procédures de sauvegarde, de santé et d’hygiène visant à garantir la protection des enfants et la prévention des risques de contamination par le virus Ebola. Guinée 10
150 EPE seront constitués de 6 centres communautaires de prise en charge (CCP), 11 centres de formation professionnelle, 6 centres d’écoute et de soutien psycho-social de Sabou Guinée (Conakry, Nzérékoré), Monde des Enfants (Guéckédou), Mamadou et Bineta (Coyah), Aguias (Conakry) et Guilavogui (Coyah), 2 Centres d’Observation, 30 écoles (Kindia), et 103 points d’écoute dans les zones ciblées. Résultat intermédiaire 1.2 : Renforcement des capacités des structures de santé en vue de la prévention et de la riposte aux épidémies Les bénéficiaires des sites à risque sont triés avant d’accéder aux sites,. Ceci permet de prendre des mesures précoces en vue de leur prise en charge dans le cas d’une température trop élevée. - Activités 1.2.1 – Formation théorique et pratique d’au moins 400 personnels des structures de santé (2 infirmières, 2 sages-femmes, 1 hygiéniste) - Activités 1.2.2 – Mise en place et suivi/appui aux systèmes de triage des patients symptomatiques de FVE et de transfert des suspects au niveau des 80 structures de santé et des 150 espaces de protection de l’enfance Un suivi/appui aux systèmes de triage des patients symptomatiques de FVE et d’appui au transfert des cas suspects sera effectué. Les bénéficiaires triés positifs au niveau des centres de santé sont examinés par le personnel et sont considérés à transférer en suivant la procédure locale mise en place s’ils sont suspectés Ebola positif après examen. Les bénéficiaires des espaces de protection des enfants triés positifs sont signalés au comité de veille sanitaire local et régional et des dispositions sont prises pour les sensibiliser et les suivre (isoler si besoin). - Activités 1.2.3 – Mise à disposition d’équipements de protection individuelle de base (charlottes, masques, gants, blouses) et de sécurité maximale (charlottes, cagoules, lunettes, masques, gants, tuniques, pantalons, tabliers, bottes) dans les 80 structures de santé Des formations sur l’utilisation des équipements de protection individuelle sont données aux 400 agents de santé. Ces équipements permettent de mettre en pratique les formations sur les précautions standard concernant le contrôle des infections : lavage «intensif» des mains et équipement de protection individuelle de base (charlotte, masque, blouse, gants) en ce qui concerne les infirmier-ères. Pour les sages-femmes, cet équipement de protection individuelle de base est complété par tunique, pantalon, tablier, lunettes de protection et bottes. Le même équipement que pour les sages- femmes est fourni au personnel de nettoyage (hygiénistes). - Activités 1.2.4 – Donation de thermomètre laser dans les 80 structures de santé et les 150 espaces de protection de l’enfance. Cette activité permet d’effectuer le triage des enfants et des patients dans toutes les structures appuyées, et ainsi de contribuer à rompre précocement la chaîne de transmission du virus. Guinée 11
Résultat final 2 : Les risques de transmission de la FVE sont réduits dans 450 localités affectées Indicateur : 80% des communautés informées engagent des actions concrètes et efficaces Résultat intermédiaire 2.1 : L’appropriation de la réponse Ebola par les acteurs communautaires clés entraine une mobilisation effective et l’amélioration de la protection et du bien-être des enfants affectés - Activités 2.1.1 -. Conduire une étude anthropologique sur la communication communautaire dans une zone pilote de la région de Kindia. - Cette étude doit permettre d’élaborer un état des lieux des pratiques, des conceptions et des discours impliqués dans le processus de contamination et de propagation du virus. De même, elle identifiera les obstacles à l’adoption des bonnes pratiques et les éléments sur lesquels se concentrer pour développer des outils efficaces de communication. - Activités 2.1.2 -. Mise en œuvre sur l’ensemble de zones ciblées des recommandations de l’étude en réponse aux obstacles et difficultés rencontrés pour introduire un changement de comportements, d’attitudes et pratiques parmi les populations vis à vis de la fièvre Ebola. - Activités 2.1.3 -. Produire et diffuser des outils et supports de communication communautaire appropriés pour conduire les actions de sensibilisation. En lien avec la cellule nationale de communication/sensibilisation, le projet contribue à diffuser des messages d’information aux communautés à travers les médias locaux en identifiant dans chaque communauté les réseaux cruciaux de communication (TV, radio, media sociaux, SMS, conteur d’histoire, théâtres) et des plans d’action pour usage dans la langue appropriée. Il est nécessaire d’identifier les gaps en matière de communication/sensibilisation et de proposer des solutions concrètes et efficaces qui permettent de faire prendre conscience aux populations de la réalité de l’épidémie. Un des éléments clés de cette approche est l'introduction et l'intensification à travers des stratégies novatrices, des messages d'information et de sensibilisation des populations; aussi la contribution au suivi et la fixation des personnes contacts. Activités 2.1.4 -. Appuyer l’organisation d’initiatives de sensibilisation par les acteurs communautaires (groupes, structures et mécanismes communautaires en place, ainsi que les réseaux sociaux et technologiques, etc.) capables d’assurer de la sensibilisation et des actions liées au bien-être des enfants, la non-stigmatisation, la promotion de la solidarité et la prévention des risques pour la protection de l’enfance. Pour favoriser une meilleure capitalisation, un meilleur ancrage, un suivi systématique et une évaluation des activités sont assurées conjointement par tous les partenaires impliqués (Ministère de la Santé, OMS, UNICEF ou PAM). Guinée 12
Résultat intermédiaire 2.2 : 450 communautés des zones ciblées adoptent des pratiques, attitudes et comportements permettant de réduire la propagation du virus - Activités 2.2.1 - Distribution d’au moins 8 000 kits d'hygiène en priorité aux ménages sélectionnés des 450 communautés des zones ciblées - Activités 2.2.2 – Mise en place d’au moins 50 dispositifs de lavage des mains dans les lieux publics (marchés, gares routières) Afin de contribuer au changement de comportement, au moins 8000 kits d’hygiène et 50 dispositifs de lavage des mains seront distribués et mis en place dans les communautés. Les distributions seront accompagnées de séances de sensibilisation et d’information sur la FVE en impliquant toutes les communautés et en utilisant les outils et approches du résultat intermédiaire 2.1. - Activités 2.2.3 - Des stratégies d’accompagnement et de contrôle des rites funéraires sont élaborées et mises en œuvre avec la participation des autorités sanitaires, des leaders locaux et des structures communautaires Des stratégies d’accompagnement des personnes en deuil et de contrôle des rites funéraires seront élaborées et mises en œuvre avec la participation des autorités sanitaires, des leaders locaux et des structures communautaires. Résultat intermédiaire 2.3 : Le système de surveillance épidémiologique , d'alerte précoce et d'information est renforcé dans les zones d’intervention. - Activité 2.3.1 - Mise en place et/ou appui technique, matériel ou financier aux comités de veille sanitaire ou à des équipes/volontaires en charge de la surveillance dans leur communauté, - - Activité 2.3.2 – Accompagnement et supervision des actions clés des communautés en matière de surveillance : appui aux enquêtes d’investigation, suivi des contacts, signalisation et dépistage actif et passif, gestion des alertes, facilitation des transferts de suspects, etc. - - Activité 2.3.3 - Opérationnalisation d’un dispositif d’information sur les actions de lutte contre Ebola menée dans et par les communautés locales Afin de lutter contre l’épidémie, il est crucial de pouvoir opérationnaliser les comités de veille sanitaire dans chaque communauté. Ainsi, au moins 500 agents communautaires et volontaires de santé/EHA/protection sont formés et équipés pour la surveillance épidémiologique et le suivi des contacts au niveau communautaire. Le projet contribue également à l’appui technique, matériel ou financier aux comités de veille sanitaire et à des équipes/volontaires en charge de la surveillance dans leur communauté, et à l’opérationnalisation d’un dispositif d’information sur les actions de lutte contre Ebola menée dans et par les communautés. Guinée 13
Résultat final 3: Grace à la mobilisation des communautés ciblées, 40 000 enfants directement ou indirectement affectés par l’épidémie d’Ebola, dont au moins 300 orphelins et leur famille, bénéficient d’actions adéquates de protection et d’un renforcement de leur capacités de résilience dans 103 villages et secteurs de Conakry et Guinée Forestière. Indicateurs - Au moins 30.000 enfants et parents reçus et écoutés dans le cadre des points d’écoute - 600 foyers vulnérables référés ayant reçu un soutien en cash - Au moins 13 agents de médiation mis en place dans les équipes d’intervention sanitaire Résultat intermédiaire 3.1 : Les besoins en soutien psychosocial des enfants affectés directement et indirectement par Ebola, de leurs familles et de leurs communautés sont couverts dans au moins 24 secteurs urbains répartis dans les 5 communes de Conakry, et dans 79 villages des 2 préfectures de Macenta et Guéckédou. - Activités 3.1.1 -. Mettre en place dans 103 localités d’intervention (villages, secteurs urbains) des points d’écoute et de soutien psychosocial aux enfants et aux parents directement et indirectement affectés par Ebola animés par des points focaux volontaires PSS formés, outillés, soutenus et encadrés par le projet - Activités 3.1.2 -. Distribution d’au moins 400 kits de récréation et de jeux collectifs aux enfants dans les communautés des zones d’intervention, et 100 kits de récréation et de jeux individuels dans les unités médicales de traitement et d’isolation, et autres structures pour enfants et familles directement affectés par Ebola - Activités 3.1.3 -. Organiser des séances de groupes de paroles et de soutien PSS pour apporter des messages de prévention des risques pour la protection de l’enfance et mobiliser la communauté autour et dans la réponse à ceux-ci et assurer la diffusion de l’information nécessaire, pertinente, adaptée, et opportune sur les processus de réponse à la crise, notamment aux enfants, aux jeunes et à leurs familles. Résultat intermédiaire 3.2 : Les enfants vulnérables et à risque d’abus, de violence, d’exploitation et autres pratiques néfastes, ainsi que leurs familles, sont identifiés à temps et reçoivent un soutien adéquat. Ce résultat s’inscrit dans la logique de réponse aux enfants directement affectés par Ebola sur d’autres aspects que le psychosocial, à travers une identification opportune de ces vulnérabilités pour permettre une prise en charge adéquate. Ainsi, le projet entend travailler simultanément sur la provision de deux types de services additionnels à l’accompagnement psychosocial déjà assurés à travers le premier résultat : la gestion de cas, et la prise en charge des enfants sans soins parentaux. - Activités 3.2.1 -. Mise en place et/ou renforcement des structures et mécanismes existants dans le système de protection de l’enfance en matière de gestion des cas au niveau régional, préfectoral et communautaire Guinée 14
- la Guinée dispose déjà d’un réseau étendu de structures sociales formant le Système de Protection de l’Enfance Guinéen (SyPEG) qu’il convient de renforcer plutôt que de créer de système parallèle non viable car exclusivement lié à l’intervention humanitaire. 30 structures seront visées sur Conakry et 94 en Guinée Forestière. Là où ce système ne serait pas encore crée, le projet s’offre de soutenir cette mise en œuvre. - Activités 3.2.2-. S’assurer que les enfants identifiés comme vulnérables et victimes par ce système de gestion des cas, accèdent à au moins deux services : 1/ soutien psychosocial 2/ soutien en moyen de subsistance. - Activités 3.2.3-. Mise en place d’un centre d’observation temporaire à Nzérékoré et Forécariah, pour la prise en charge par cohorte des enfants séparés ou abandonnés, établis « contact », ou supposés « contact » - Les foyers identifiés par le SyPEG, ou résident des enfants particulièrement vulnérables ou à risque d’abus, de violence, d’exploitation et autres pratiques néfastes pourront bénéficier d’un soutien à travers des cash-transfer (23CHF/famille/mois). A travers ce système, le projet entend aider les familles à retrouver un moyen de subsistance et éviter ainsi que les enfants s’engagent, volontairement ou non, dans des pratiques qui leur est néfaste( comme le mariage précoce, entrer dans les pires formes de travail, la migration forcée, la pratique du sexe de survie)… Le soutien en cash se fera pour environ 600 familles pendant une durée de 5 mois, sachant qu’environ 75 d’entre elles pourront bénéficier d’un deuxième cycle d’aide, en cas de force majeure. Activités 3.2.4 -. Prise en charge des enfants non infectés et séparés, non accompagnés, orphelins ou survivants d’Ebola d’une manière adéquate et temporaire, avant la mise en place d’une solution durable, ou pendant les processus d’IDTR (système d’identification, documentation, recherche, et réunification avec leurs familles) et/ou de réintégration dans la communauté. Résultat intermédiaire 3.3 : Les structures, capacités et compétences, ainsi que les synergies entre acteurs de la protection de l’enfance et d’autres secteurs, sont renforcées pour répondre adéquatement aux effets de la crise sur le bien-être et la protection des enfants - Activités 3.3.1 -. Soutenir, orienter, outiller et préparer le personnel Tdh et partenaires du projet pour gérer leur propre stress, celui de leurs équipes sur le terrain, ainsi que celui des bénéficiaires. Cet activité clé est perçue par Tdh comme le postulat de base pour assurer la qualité, l’efficacité, la pertinence et l’impact de notre projet. - Activités 3.3.2 -. Renforcer, et travailler en étroite collaboration avec les acteurs du système de protection formel et informel. Ces collaborations au niveau national et local donnent à notre réponse en urgence une dimension plus pérenne. Même si les ressources des autorités légales et mandatées sont insuffisantes, une collaboration progressive, pensée depuis le début permet une Guinée 15
concertation et leur implication dans les actions de protection des enfants menées par Terre des hommes. - Activités 3.3.3 -. Renforcer la coordination entre le système de santé et le SyPEG, afin de contribuer à une réponse efficace et opérationnelle à l'épidémie Ebola, tant au niveau national que décentralisé (régional et préfectoral) et communautaire (espaces et des liens adéquats avec les points focaux CVS, Centres Villageois Protection et autres). - Activités 3.3.4 -. Introduire un service de médiation entre les communautés récalcitrantes et les équipes d’intervention sanitaire (surveillance, prise en charge) et renforcer les compétences PSS de ces équipes. En accompagnant les processus de réponse sanitaire (surveillance, prise en charge, ramassage en ambulance, interventions dans les villages, mesures d’isolation etc), le projet vise à améliorer la compréhension des familles et des enfants des mesures qui sont prises, à réduire l’impact psychosocial négatif induit par ces processus sanitaires qui peuvent être perçus comme de la violence indirecte, et à éviter les débordements et les résistances des populations. Approche genre : Les femmes constituent la majorité des victimes de l’épidémie d’Ebola. En ce sens, l’intervention de Tdh porte une attention particulière aux femmes dans la mise en place de ses activités. Ainsi, les femmes représentent 75% des personnes visées par les activités de sensibilisation. Par ailleurs, la moitié du personnel déployé sur le terrain seront des femmes. Du fait de leur rôle traditionnel, elles sont plus à même de se porter volontaires pour ce type d’action, sont plus à l’écoute et gagnent plus facilement la confiance des villages dans lesquels elles interviennent. 2.3 Risques et hypothèses Risques Réponses de Tdh Difficulté d’accès aux zones Mise en place rapide des activités pour qu’elles soient affectées, notamment à partir de juin fonctionnelles avant la saison des pluies 2015 en Guinée forestière et dans la Région de Kindia, avec la saison des pluies Réticence des populations Implication et participation effective des communautés à bénéficiaires tous les niveaux de décision pour leur appropriation et compréhension des activités mises en place Dégradation de la situation socio- Suivi/veille sécuritaire journalière de la situation, et plan de politique (élection présidentielle sécurité à jour, avec une recherche d’information prévue en 2015) permanente et des activités de protection qui pourraient réduire ce risque Risque de contamination de la FVE Mise en place de dispositifs et de formations en lien avec la par un personnel de TdH Cellule de Gestion des Risques au siège pour empêcher d’être contaminé, et le cas échéant, évacuer le personnel le plus rapidement possible vers les structures partenaires pour lui procurer les meilleurs soins, et l’appuyer ainsi que sa famille L’épidémie s’étend dans des zones Intervenir le plus tôt possible pour briser rapidement la non prévues et prend des chaîne de transmission de la FVE proportions qui ne permettent plus d’intervenir Guinée 16
2.4 Indicateurs et indicateurs comparatifs Voir cadre logique, en annexe 2 2. 5 Perspectives de poursuite Un facteur important de propagation de la FVE est constitué par les phénomènes de déplacement historiques et réguliers d’individus ou de petits groupes à l’intérieur des zones affectées, ou entre ces zones et des espaces entretenant des liens privilégiés avec elles. Ces phénomènes sont particulièrement ancrés et manifestes en Guinée forestière, foyer et épicentre de l’épidémie. Des itinéraires réguliers relient des localités rurales et urbaines, ou transitent par des frontières avec la Sierra Leone, le Libéria, la Côte d’Ivoire et le Mali via la Haute-Guinée au nord. Ces mobilités concernent des populations d’adultes (commerçants, chasseurs, extracteurs dans les mines …) mais aussi des jeunes et des enfants. Depuis le début de la crise Ebola en décembre 2013, Tdh a manifesté son inquiétude devant la poussée de ce phénomène. Les enfants et adolescents sont encouragés à bouger de manière non accompagnée en raison des déstructurations sociales et familiales provoquées par Ebola. Ce projet constitue une première phase d’intervention dans la stratégie de Tdh liée au FVE en Guinée. Il permettra d’améliorer rapidement les capacités matérielles, techniques et de résilience des personnels de santé, familles, enfants, agents de protection et des communautés ciblées dans les domaines de l’Eau, Hygiène et Assainissement, de la Santé et de la Protection. Un renforcement de ces dispositifs sera nécessaire dans une deuxième phase afin de s’assurer que l’épidémie est contrôlée de manière satisfaisante et selon l’évolution du nombre de cas. 3. Coordination sur le terrain entre acteurs Ces résultats attendus supposent une coordination et une synergie permanentes entre les équipes techniques de Tdh (santé, EHA et protection), ainsi qu’entre Tdh et plusieurs acteurs clés : coordination nationale, partenaires de mise en œuvre sur le terrain, structures territoriales des systèmes de santé et de protection, acteurs communautaires. 3.1 Fondation Terre des hommes Depuis le début de la crise en mars 2014, des échanges d’information et des coopérations opérationnelles ont été établies en interne entre les équipes Tdh santé, EHA et protection pour acquérir une bonne compréhension des événements, concevoir des approches de solution et protéger les agents et partenaires de Tdh contre tout risque d’infection. Des contacts réguliers ont été établis avec des organisations impliquées dans la réponse sanitaire spécialisée contre Ebola (MSF, Croix-Rouge, UNICEF, PAM), d’autant que des relations de partenariat existaient déjà entre Tdh et les deux agences onusiennes précitées. Les relations tissées dans le cadre des projets de développement en cours d’implémentation ont facilité les échanges avec les autorités et services de l’Etat. Un mécanisme de suivi, de partage d’information et de coordination a été mis en place au niveau de la délégation Tdh en Guinée, en lien avec le secteur Crises Humanitaire à la centrale et les acteurs clés de la coordination nationale du Plan de réponse contre Ebola. Les liens étroits de collaboration entre Tdh et la Direction nationale de l’Enfance (DNE) du Ministère de l’Action sociale, de la Promotion féminine et de la Protection de l’Enfance ont renforcé le positionnement de Tdh dans l’élaboration de la réponse en matière de prise en charge des enfants directement et indirectement affectés par l’épidémie. Tdh a également activé le mécanisme de coordination de la CANEPE (coordination des acteurs étatiques en appui à l’Etat pour la protection de l’enfance), dont elle assure la présidence depuis 2012, et a joué un rôle actif dans la mise en place du sous-cluster Protection de l’enfance. Tdh a appuyé les formations organisées en septembre et octobre 2014 pour mettre en place un pool de formateurs en Gestion Guinée 17
des cas et un pool de formateurs en soutien psychosocial, en mettant à disposition des partenaires ses propres experts. 3.2 Organisations locales Tdh travaille en partenariat avec les deux principales ONG guinéennes de protection de l’enfance depuis le début des années 2000. 3.21 Sabou Guinée La plus ancienne, Sabou Guinée (SG) a été créée en 1998 par un groupe de salariés de Tdh et Tdh a soutenu cette structure, en plus de ses collaborations dans le cadre de projets commun d’intervention. La collaboration avec SG n’a jamais cessé en 16 ans de vie commune, notamment à Conakry et en Guinée forestière. 3.2.2 MDE L’autre ONG partenaire en protection est Le Monde des enfants (MDE). Créée dans le contexte d’une phase de sortie de Guinée par l’organisation française Enfants réfugiés du monde, MDE est basée en Guinée forestière mais a acquis une dimension nationale. Son expertise et ses capacités sont reconnues et valorisées par d’autres partenaires que Tdh, tels que Plan, UNICEF, DRC… Toutefois, le lien privilégié avec Tdh date de 2005 et n’a jamais cessé. MDE a joué un rôle de premier plan dans l’élaboration de la réponse nationale Ebola en matière de protection de l’enfance à travers la réalisation de deux études de terrain : l’une sur les conséquences psychosociales de l’épidémie Ebola sur les enfants (août 2014), l’autre pour identifier les enfants orphelins et les veuves en charge des orphelins (octobre 2014). 3.2.3 ReLAIS ReLAIS est une organisation spécialisée dans l’animation communautaire et le renforcement de capacités des associations locales et des réseaux de la société civile. Son expérience d’une décennie est reconnue en Guinée. ReLAIS a planifié une collaboration avec Tdh en 2015 dans le cadre d’un projet d’appui aux activités génératrices de revenus de groupement de femmes productrices de savon et de tissus teints en Basse Guinée (projet en lien avec l’amélioration de la santé des enfants). 3.3 Agences humanitaires internationales opérationnelles MSF-Belgique, la Croix-Rouge Française et le CDC représentent les 3 agences sanitaires clés du dispositif de réponse au virus Ebola après 8 mois d’épidémie. La prise en charge des malades (CTE, centres de transit) et des décès (retrait et enterrement sécurisé), d’une part, et, d’autre part, la surveillance des cas contact/suspects et le contrôle des points d’entrée sur le territoire national (y compris les travaux d’investigation et de laboratoire) représentent le volet le plus important de la réponse contre le virus Ebola et ses effets. Des contacts réguliers ont lieux au niveau pays mais aussi entre la centrale à Lausanne et la direction des opérations de MSF et la CRF en France. MSF et CRF ont approché courant novembre Tdh pour mettre en place des collaborations permettant de créer des synergies/complémentarités opérationnelles. Le but est de permettre à chaque organisation de se concentrer sur des activités en lien avec ses ressources, ses savoir- faire, son cœur de métier. Ainsi, l’apport de Tdh se situe au niveau : 1) de la relation entre les services sanitaires (notamment les CTE et centres de transit gérés par MSF) et les populations locales ; 2) de la communication pour une meilleure prévention de la propagation du virus ; 3) de la prise en charge sociale/psychosociale des enfants les plus affectés et de leurs familles (complémentaire de la prise en charge sanitaire, notamment à travers la gestion des centres de placement temporaire des enfants identifiés dans les CTE) ; 4) du renforcement des capacités et des procédures de prévention/contrôle infectieux dans les centres de santé. Aussi, le projet de Tdh propose-t-il à MSF et à CRF d’intégrer dans certaines équipes outreach, en charge du transfert Guinée 18
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