Revue de presse Press review - Même (2016)

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Revue de presse Press review - Même (2016)
Même                                                                       (2016)

                                                  Revue de presse
                                                     Press review

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  La compagnie dernière minute reçoit le soutien de la Direction des Affaires Culturelles Occitanie au titre des Compagnies et ensembles
artistiques à rayonnement national et international, et est subventionnée au titre de l’aide au conventionnement par la Région Occitanie et
      la Ville de Toulouse., La compagnie dernière minute reçoit le soutien de la Fondation BNP Paribas pour l’ensemble de ses projets.
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Même   (2016)

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SPECTACLES

                                                                                                                                                              © Pierre Grosbois
                           Une fois, deux fois,
                           à la folie !
                           Du 2 au 4 mai, la MC2 de Grenoble vous invite à découvrir la comédie musicale déjantée de Pierre
                           Rigal, « Même ». Un spectacle créé pour l’édition 2016 de Montpellier danse.
                                               À l’origine de Même, il y a le désir   devient un peu angoissant. » Cette histoire singulière
                            COMÉDIE MUSICALE   de travailler sur la répétition, sur   s’est écrite au fur et à mesure des répétitions, au
                           la boucle, que l’on peut rencontrer dans la danse,         coude à coude avec les musiciens de MicroRéalité,
                           la musique, mais aussi au théâtre, et qui trouvent         qui ont imaginé une bande-son à la croisée du rock et
                           une résonance chez tout le monde. « Nous sommes            de la chanson française. Cette étroite collaboration
                           tous, à des degrés divers un peu névrosés, ce qui nous     était d’autant plus importante que les acteurs sont
                           amène à répéter des comportements et des erreurs »,        pris dans des boucles de comportements, mais aussi
                           précise ainsi le directeur artistique de la compagnie      de paroles. « Ce spectacle est une sorte de centrifu-
                           Dernière minute, Pierre Rigal, qui n’a pas choisi le       geuse, où tout ce qui se produit d’anodin au départ
                           titre de la pièce au hasard. Il fait référence à ce        devient dramatique, souligne Pierre Rigal. C'est une
                           « même », qui désigne la similarité, mais aussi à ce       manière d'appréhender la réalité et de montrer que
                           « mème », qui correspond à la répétition d’un phé-         l'apparence de cette réalité ne débouche sur aucune
                           nomène informatique, sociologique ou culturel,             évidence. » Il confie d’ailleurs s’être inspiré du mythe
                           qui se transmet par mimétisme.                             d’Œdipe, qui fait l’expérience de la folie lorsqu’il
                                                                                      découvre que sa femme est sa mère, etc.
                           BOUCLE INFERNALE. Au début de la pièce, on découvre
                           des acteurs en train de répéter un spectacle. Mais         DÉJANTÉ. À la croisée du théâtre, de la danse et du
   Même : du mercredi 2    l’un d’eux est en retard. « Cet événement entraîne         chant, Même est une comédie musicale. Bien sûr,
  au vendredi 4 mai,       une perturbation, d’abord anodine, puis de plus en         nous ne sommes pas dans le style de Broadway, la
  au Grand Théâtre         plus importante. C’est-à-dire que ces acteurs, sans        situation de l’échec expérimental n’étant pas très
  de la MC2, à Grenoble.   même s’en rendre compte, sont pris dans une boucle         hollywoodienne. Il s’agit d’un spectacle cocasse,
  04 76 00 79 00.          temporelle, qui les amène à réagir de manière étrange,     drôle et déjanté. l
  De 22 à 25 €.
                           explique Pierre Rigal. Au départ, c’est drôle, puis ça                                                  PRUNE VELLOT

27 AVRIL 2018                                                       50                                              LES AFFICHES DE GRENOBLE ET DU DAUPHINÉ
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Pierre Rigal et Kaori Ito au festival Séquence Danse Paris

Jusqu'au 14 avril, le Centquatre de Paris organise la sixième édition de son festival Séquence
Danse, qui permet de découvrir les multiples langages corporels, de la danse contemporaine
aux danses urbaines en passant par la performance, à travers une série de spectacles
volontairement très différents. A l'occasion, TouteLaCulture est allé voir Même de Pierre Rigal
et Robot, l'amour éternel de Kaori Ito: deux spectacles à voir de toute urgence. Jusqu'au 7 avril.

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Même de Pierre Rigal : un spectacle temporellement instable
Pierre Rigal a su très tôt se faire remarquer dans le monde du spectacle vivant. Ancien athlète
de haut niveau, il n'est pas passé inaperçu en présentant sa première pièce Erection (2003),
conçue avec Aurélien Bory et Merveille (2018), créée dans le cadre de la saison jeune public de
l'Opéra de Paris, qui rassemble plusieurs chanteurs de l'Académie de l'Opéra, trois danseurs et
deux musiciens. Pour Même, présentée lors du festival de danse de Montpellier en 2016 et
repris jusqu'au 7 avril au Centquatre de Paris, le metteur en scène continue de mélanger les
genres artistiques pour offrir à ses spectateurs, un moment inoubliable.

Dans la salle, le public s'installe et attend. 20h30, 36, 40… Sur un écran, un message apparaît,
indiquant un « problème technique » provoquant « un léger retard » sur la présentation du
spectacle. Hasard ou calcul ? Qu'importe, cette phrase banale jouera consciemment ou
inconsciemment le même rôle qu'un épigraphe de roman.

Sur scène, une bande d'amis répète une chorégraphie. Tous reproduisent les mêmes
mouvements de danse (mouvement balanciers en duo, lignes croisées,...) puis s'alignent

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jusqu'à ce que l'un d'eux se désynchronise des autres, en partant dans le sens inverse et que
l'interprète manquant arrive, en retard. A partir de là, commence une étrange fraction
temporelle, un cycle infernal où répétitions, impressions de déjà-vu, boucles et décalages
s'enchaînent à travers les sons, leurs gestes, leurs paroles et leur comportement. Les
interprètes dansent, chantent, bougent, parlent en accéléré ou en décéléré, en stop motion, en
muet, en retard les uns par rapport aux autres, ou plutôt en décalage... Le temps est dérouté et
chaque personnage est le double des autres, sans l'être entièrement, comme un miroir
déformant ou déformé, comme si une distorsion du continuum espace-temps avait eu lieu,
remettant en cause l'identité propre de chacun. Le metteur en scène toulousain montre ainsi
une forme d'angoisse existentielle notamment à travers le personnage en retard (Pierre) qui ne
sait plus si ce qui l'entoure est réel, concret, un rêve, où son passage au purgatoire. Les neufs
interprètes sont les mêmes tout en étant différents, ils sont vivants et morts, ils sont réels et
irréels. En clair, la compagnie Dernière minute expérimente sur une scène, avec talent et
humour l'expérience du chat de Schrödinger : à travers les chorégraphies jouant sur un effet-
miroir entre les danseurs; à travers les sons composés de morceaux de leurs phrases qui sont
enregistrées, associées et répétées grâce à un ordinateur et un launchpad présents sur scène;
à travers leur jeu d'acteur et leurs dialogues, qui illustrent leur enfermement dans ce cycle de
déjà-vu. Pour reprendre Pierre Rigal, « Même [est] la pièce qui voit chaque élément se
reproduire au moins une fois…Au mieux ».

Dans ce spectacle pluri-disciplinaire mêlant théâtre, danse et musique, le metteur en scène
toulousain Pierre Rigal et sa compagnie offrent une pièce déroutante mélangeant burlesque et
questionnements philosophiques (et de physique quantique ?). La mise en scène perfore le
temps et l'espace à travers leurs multiples formes, et montre à quel point la réalité et l'espace
ne sont que des incertitudes (multiples) qui se superposent.

Robot, l'amour éternel de Kaori Ito : le journal intime de l'artiste
Kaori Ito est une danseuse japonaise qui a développé son propre univers chorégraphique
proche de son intimité et de ses origines. Robot, l'amour éternel est le point final à sa trilogie de
l'intime : après Je danse... performance dans laquelle la danseuse évoque ses racines et ses
liens avec son père et Embrase-moi qui met en avant le rapport amoureux au prisme de sa
propre relation avec Théo Touvet, Robot, l'amour éternel dévoile sa vie d'artiste entre voyages
et rencontres fortes mais furtives qui sont comme de « petites morts » explique-t-elle.

Dans un espace scénique cubique percé par de trous rectangulaires de différentes tailles, Kaori
Ito se transforme en robot exécutants des mouvements proches de celles d'une marionnette,
qui cherche à se mettre sous la peau d'un humain. L'application de commandes vocales Siri de
son téléphone, expose son journal intime en même temps que celle-ci exécute ses
mouvements robotisés, à la fois fluides et fractionnés. Une intimité dramatique révélant le mal-
être de sa vie d'artiste en perpétuel déplacement mais révélée à travers la voix neutre (quoique
légèrement enthousiaste) de Siri. La danseuse n'est plus qu'un corps qui retranscrit
physiquement et de manière mécanique, les paroles exprimés par son téléphone, offrant parfois
des moments très amusants : l'application récite même les interjections écrites dans son journal
avec une neutralité déconcertante tandis que la danseuse les imite avec un air crispé qui illustre
un désir de ressembler le plus possible de l'homme sans pour autant ressentir des émotions.

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                                   L'humour qu'elle insuffle à un texte loin d'être des plus joyeux, la robotisation de son corps par
                                   ses mouvements et par les prothèses qu'elle pose dessus, permet ainsi de prendre du recul
                                   face à sa vie et à la notre pour ne pas tomber dans la pitié et le désespoir. L'œuvre de Kaori Ito a
                                   en effet une portée universaliste : la peur de la solitude, la question de la mort, l'épuisement que
                                   l'on subit à travers la vie... Chacun se reconnaît dans ces problèmes existentiels. Dans une
                                   performance très personnelle, c'est notre vie à tous qu'elle exprime.

                                   Plus que sa vie personnelle, c'est le cycle même de l'existence qu'elle danse, notamment avec
                                   son jeu de cache-cache dans les trous de la scène. Chacun d'eux est un lieu de naissance, tout
                                   comme un cercueil. Une référence à ce qu'on lui disait petite :si tu prépares ta tombe avant de
                                   mourir, tu vivras plus longtemps. Ainsi à la fin du spectacle, son corps disparaît doucement
                                   dans l'ombre de son propre cercueil pour reposer son corps fatigué.

                                   Visuels : ©Pierre Grosbrois, ©DylanPiaser

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Revue de presse Press review - Même (2016)
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Revue de presse Press review - Même (2016)
L’art burlesque et grave de la chorégraphie
Danse/Théâtre • Epopée dansée, jouée et chantée autour de l’acte de création, «Même»,
de Pierre Rigal, dit avec intelligence et drôlerie les ressorts intimes, névrotiques et
collectifs de la danse. A découvrir au Festival Antigel de Genève.

La salle de répétition est au chorégraphe ce que l’atelier est au peintre et le bureau à l’écrivain. Le lieu d’une genèse et idéalement de tous les
possibles. Or, cette genèse devient la matière même d’un spectacle loufoque, inquiet et révélateur, Même, une comédie musicale
expérimentale. Sa scène est ici un laboratoire recouvert d’un tapis blanc de danse. Trônent en fond d’image, six micros en pied, batterie,
synthé, guitare et sono. Voici un clin d’œil au plateau de Micro, autre opus signé Rigal autour du rock et de l’hybridation entre instrument et
artiste. Mais surtout à son Théâtre des opérations et ses neuf danseurs coréens posant un regard d’entomologiste sur les humains survivants
devenus cobayes dans les aires contaminées Fukushima.

Tension geste/parole

Surtitrés par un texte décrivant l’action scénique en cours, entrent neuf performeurs polyvalents (danse, voix, chant, théâtre, acrobatie). Dans
le flux d’une création vue en répétitions, un courant emporte les interprètes. Parfois loin de se laisser remonter, les performeurs s’enfoncent
dans une mélancolie un brin désespérée et suicidante. Prenez cette poignante ballade électro-pop interprétée live. On croit y entendre, comme
en écho assourdi aux riches heures de paroliers allant de Jean-Louis Murat à Arielle Lavigne, une tristesse qui n’est pas sans douceur:
«J’avance au hasard dans la chambre des morts... J’irai là où s’achèvent les lendemains... Je serai vraiment loin».

Même sait tirer le meilleur parti du cinéma burlesque d’un Buster Keaton. Ce dernier joue en effet d’un conflit, d’une friction entre le geste et
la parole, dont le muet est précisément le théâtre. Mais surtout d’une suite complexe de situations où différents niveaux de communication
interfèrent. De même, le spectacle de Rigal reconduit cette tension ou interrogation, ce hiatus entre mots projetés ou dits et gestes. «On parle
parce que c’est écrit. Ou on écrit parce qu’on parle?», s’interroge ainsi une danseuse en contemplant le surtitre. Ailleurs, les répliques,
tournées en boucle par une machine, deviennent des matières rythmiques (lignes croisées de danseurs, mouvement en balancier au sein d’un
duo...) et des bouffées grotesques.

Les gestes aussi avec des démarches de film d’animation en «stop motion». Sans taire les voix gonflées à l’hélium tour à tour en accéléré ou
décélération, les gels et dégels du mouvement. Autant de procédés archaïques de loufoquerie maraudant sur les terres de «l’enfantôme» et du
film d’animation.
Un goût d’Œdipe

A la source, le chorégraphe pose un lien avec le complexe d’Œdipe. En une seconde, toute la vie de ce personnage, qui était une évidence,
s’écroule, se métamorphose et se brise sur le constat que l’on ne peut pas se fier à une réalité comme croyance. A cette dimension, s’ajoute la
question freudienne de la névrose et de la répétition. «C’est une pièce axée sur le doute que cristallise le personnage arrivé en retard à la
répétition. Ce qui l’entoure est-il concret, réel ou s’agit-il de l’émanation d’un rêve? Est-il en retard chez les vivants ou les morts? Sommes-
nous dans une forme de purgatoire suspendu entre deux mondes? Fait-il un cauchemar ou une NDE (expérience de mort imminente)?» Sous
un glacis burlesque, vaudevillesque et désopilant, Même nous suggère en creux que la mélancolie est un état à la limite de la névrose et de
l’angoisse existentielle.

Si l’opus «alterne épisodes rituels et événements délurés», comme le souligne Pierre Rigal, il pose cette question séminale à toute répétition:
le danseur-créateur est-il un éternel balbutiant voué à errer sur des sentiers inconnus lors de chaque nouveau spectacle en répétitions, aux
prises avec les rugosités d’une syntaxe chorégraphique inconnue ou la singularité d’un comportement? Un épisode voit ainsi la comédienne,
acrobate, chanteuse, danseuse, ex-gymnaste de haut niveau et complice artistique de Pierre Rigal depuis Press (2008), Mélanie Chartreux,
posée sur la tête, son corps bras et jambes écartés en compas, tout en ciselant un chant des plus exigeants vocalement.

Eloge du doute

La pièce décline le «doute» et sa capacité à défier préjugés, convictions et vérités absolues sur ce que doivent être l’être ensemble, le collectif
et le rythme d’une répétition vers l’accomplissement de l’efficace du bien dansé. Un doute émancipateur, qui donne libre cours à toutes les
interrogations et chorégraphie possibles, de l’impulsion solitaire à l’unisson mimétique.

Le doute s’exprime de manière brouillonne, résistante ou accidentelle comme dans le personnage (Gwenaël Drapeau), qui croise l’aura du
chanteur électro-pop décalé T-shirt jaune poussin où s’affiche (en anglais): «Si tu lis cela, c’est trop tard», il interrompt le flux du labeur
choral ou dansé. Pour reprendre à voix fluette, celle qui ne cisèle le bon «la» avant d’essayer d’entraîner la troupe dans une choralité de
canidés, précédée d’un furieux solo déstructuré au synthé. Le doute cherche alors à franchir les limites que chacun de nous s’impose, de
manière à renouveler notre regard sur le monde qui nous entoure.

Mais il y a aussi le doute comme versant de la mélancolie dans son possiblement déroulement qui conduit à la mort. Le doute est alors ce
décalage, un brusque détournement à la limite du vertige, qui fait tout se dérober autour de nous. En témoigne cette séquence où la figure
iconique de l’empêcheur de danser en rond titube en lisière de chute et de déséquilibre, bientôt suivi par un autre danseur. Même marche
alors au bord du gouffre et en tire toute sa comique vulnérabilité.

Pour mémoire, le chorégraphe, ancien spécialiste du 400 mètres haies et circassien aime mêler les formes (danse, cirque, photo, théâtre et
musique) en variant les sources d’inspiration (le rock, le foot, l’identité nationale, la mort, l’enferment...). Il entretient un rapport privilégié à
des veines comiques populaires et sophistiquées. Ce, notamment par sa collaboration avec l’auteur et metteur en scène Jean-Michel Ribes et
son « Théâtre des animaux » à l’hilarité décoiffante.

***!«Même». Festival Antigel, 5 et 6 février. Rens.: www.antigel.ch (http://www.antigel.ch)

!!
Pierre Rigal surprend Montpellier Danse
   Par François Delétraz                                       Publié le 14/07/2016 à 09:00

                                                                                                  !
VIDÉO - Avec sa dernière création, le chorégraphe toulousain sort des codes de la danse
contemporaine en mêlant humour, musique et gestuelle.!Surprenante clôture du 36e festival
Montpellier Danse avec Même, une création de Pierre Rigal difficile à définir. Une sorte de
comédie musicale burlesque qui empreinte au vaudeville ses coups de théâtre et à la danse sa
fluidité.
C'est peu dire que le public montpelliérain formé depuis 36 ans à la danse contemporaine a été
surpris. Ici point de minimalisme: les danseurs se livrent à une débauche d'énergie sur une
musique omniprésente. Alors qu'une bande de potes se retrouve en scène pour une répétition, la
séance tourne vite à la foire d'empoigne...
L'ensemble est complètement excentrique, voire déjanté et on sourit beaucoup. Dans une
atmosphère sympathique, chacun cherche à s'affirmer face aux autres, et les affrontements
exacerbent les travers et les qualités des personnages. Une belle analyse des comportements qui
montre ô combien la force du groupe est puissante et l'emporte souvent sur la personnalité de
chacun.
Même  (2016)

Radio et TV
Radio & TV
!
                                 !

      FRANCE CULTURE / LE JOURNAL DE LA CULTURE
Date: 4 juillet 2016
Heure: 8h30
Durée: 5 minutes
Présentateur: Olivia GESBERT
Journaliste: Victor DEKYVÈRE
Sujet :
Dans Les Matins d’été présenté par Olivia Gesbert, Victor Dekyvère
fait son « Journal de la culture ». Il parle d’autres actualités avant
d’introduire la création de Pierre Rigal dans le cadre de Montpellier
Danse. Des musiciens et des danseurs enregistrent de la musique sur
scène. Victor Dekyvère fait référence à l’un de ses précédents
spectacles.!
TV SUD / Culture

Date: 30 mars 2016
Heure: 14h57
Durée: 6 minutes
Intervenant: Laura Hurissel
Sujet: Le chorégraphe et danseur Pierre Rigal était en prépa-
ration de son nouveau spectacle qui s’intitule «Même». Il ré-
pètait cette comédie musicale dans le cadre du 36ème Festival
Montpellier Danse, et était en résidence à l’Agora, du 21 au 30
mars. Les city reporters de TV Sud sont allés à sa rencontre et
lui ont posé quelques questions sur cette création qui mêle tous
les genres.
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                              Chronique!radiophonique!

La! saison! 201642017! commence! bien! avec! Même,! sous! la! responsabilité! de!
Pierre! Rigal,! artiste! associé! à! la! Maison! de! la! Culture! de! Bourges! depuis!
septembre!2015.!Ça!commence!avec!humour!sur!le!thème!du!retard,!donc!du!
temps,!puis!sur!la!notion!de!boucle.!Les!gags!se!succèdent,!et!me!reviennent!en!
mémoire,! des! rushes! du! travail! de! Charlie! Chaplin! travaillant,! améliorant! et!
retravaillant!jusqu'à!plus!soif.!Cette!exploration!par!les!9!artistes!4!disons!8+14
vous!comprendrez!en!y!allant!4!des!temps,!contre4temps,!actions,!réactions!en!
chorégraphie!est!fortifiée!par!des!dialogues!4!c'est!donc!aussi!du!théâtre!4,!par!
des!oppositions,!des!conflits!et!des!connivences,!des!sons,!des!rythmes!et!des!
chansons,! du! mime,! voire! du! cirque! avec! ménagerie.! Heureuses! rencontres!
dans! l'espace! du! plateau,! entre! les! voix,! les! corps! et! la! technique!
époustouflante! qui! s'intègre! parfaitement! au! spectacle.! L'absurdité! des!
dialogues! rappelle! les! recherches! des! surréalistes.! Les! situations! font! rire.! La!
salle,! en! majorité! jeune,! réagit! fort! bien! (même! les! anciens! se! lâchent! et!
s'amusent! comme! des! gosses).! Jouer! sur! la! durée,! sur! les! boucles! pourrait!
lasser!:!Que!nenni!!!La!"Compagnie!Dernière!Minute"4!c'est!le!nom!du!groupe!4!
nous!décoche!des!surprises!inattendues,!des!échanges!étonnants.!Elle!varie!les!
rythmes,! les! énergies,! les! tessitures! et! aborde! des! moments! sensibles...!!
Du! camp! de! base! de! l'Auditorium,! Pierre! Rigal! et! "dernière! minute! "! sont! en!
route!pour!les!sommets.!Alors,!pour!Même,!osons!ce!néologisme!sympathique!
;!c'est!une!belle!"Rigalade"(Rigal,!régal!et!rigolade)!!!

Michel!!Pinglaut!
Radio!Résonance!96.9Mhz!
Matinales!à!7h30:!rediffusé!à!8h30,!13h,!et!17!h!
Complément!d'informations!le!lundi!10!octobre!dans!:!3le!théâtre,!mmm,!ça!
respire!encore!
Même  (2016)

Web media
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    PIERRE RIGAL : « REPRODUIRE LE MEME GESTE, C’EST
             COMPLIQUE, VOIRE IMPOSSIBLE »
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Posted by Maryse Bunel | 6 mars 2017 | Danse |!
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                                                                                         !
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Pierre Rigal est un artiste nomade. Il va d’une discipline à une autre, les marie dans des
créations poétiques, tragiques ou drôles. Ancien athlète, installé à Toulouse avec sa
compagnie Dernière Minute, le chorégraphe joue avec tous les codes artistes. La danse, le
théâtre, la musique, le chant s’entremêlent dans Même, joué par 9 interprètes les 7 et 8
mars à la Maison de l’Université à Mont-Saint-Aignan avec le CDN de Normandie Rouen.
Pierre Rigal évoque la thématique de l’évidence et de l’identité à travers des boucles
musicales, théâtrales ou chorégraphiques. Gagnez vos places pour la représentation du
7 mars en écrivant à relikto.contact@gmail.com
!
Même est un titre à la fois banal et énigmatique. Pourquoi ce choix ? C’est en effet un mot
banal et mystérieux, un mot qui m’intéresse parce qu’il est paradoxal. D’un point de vue de
ma philosophie, même signifie une chose et aussi son contraire. La même chose, c’est la
même chose. Le clone d’un humain, c’est le même humain mais c’est une autre personne.
Même devient un terme utopique. C’est là où il y a un mystère. Le même signifie alors le
double, l’alter et go, la répétition, le mimétisme.

Quelle lecture faites-vous ?
Au départ de ce projet, il y a un travail sur le mythe d’Œdipe, un personnage qui ne peut
échapper à son destin. Il a tué son père et s’est marié avec sa mère. Il se trompe de vie et
va faire l’expérience de la folie extrême, une non-appréhension de la réalité. Il est difficile de
définir une réalité, une situation. Nous sommes tous dans des réalités différentes. Intervient
alors une question psychanalytique. La folie, la névrose, la répétition d’un comportement
    sont-elles conscientes ou inconscientes ? Cela m’a amené à réfléchir sur la notion de
    comportement, d’identité, puis sur celle de boucle en terme de musique, de danse, de
    théâtre. Après, j’ai abandonné le travail sur Œdipe pour garder celui sur la boucle de gestes,
    de sons, de mots… D’où le titre, Même.

    Cette notion de répétition concerne tous les artistes, notamment les danseurs qui effectuent les
    mêmes gestes.
    C’est en effet toute la difficulté pour un danseur. Il doit répéter un mouvement de danse tout
    le temps, essayer de reproduire le même geste. C’est compliqué, voire impossible. Nous
    sommes dans ce problème pour les danseurs et les acteurs qui doivent s’accorder. Dans la
    pièce, tout cela va dégénérer.

    Jusqu’où peut mener la répétition ?
    Jusqu’à la folie. Sur le plateau, il y a de la folie, de l’étrange.

    A quel moment peut-il y avoir une remise en cause ?
    Les névroses qui sont propres à chacun d’entre nous sont des structures confortables pour
    avancer dans la vie. Mais elles sont paradoxales. Elles tendent à résoudre des angoisses.
    En réalité, elles sont nocives. On croit en ce confort, en ces évidences pour évacuer les
    angoisses. Or ce sont des artifices. Il faut casser parfois cette logique pour changer le cours
    de sa vie. C’est une métaphore de la vie. C’est absurde, burlesque. Le rire est une manière
    de camoufler tout cela.

    Comment avez-vous travaillé les différents langages artistiques ?
    J’ai travaillé sur les langages, sur les formulations des langages. Il y a aussi un travail sur le
    geste physique, sur la musique et les sons qui se construisent pendant le spectacle devant
    le public. Nous évoluons sur un tapis blanc, comme si nous avions à écrire une histoire sur
    une page blanche. On manipule les boucles et on s’amuse sur les incohérences, les
    changements d’ordre. Même est une comédie musicale déjantée, expérimentale. Nous
    sommes dans le plaisir de la comédie.

•   Mardi 7 et mercredi 8 mars à 20 heures à la Maison de l’Université à Mont-Saint-Aignan.
    Tarifs : 14 €, 9 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 03 29 78 ou
    sur www.cdn-normandierouen.fr
•   Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du mercredi 8 mars.

    !
Publié le 24 août 2016 - N° 246
Maison de la Culture de Bourges / chor. Pierre Rigal

Même
La répétition, passage obligé pour tous les danseurs ? Pierre Rigal en explore les ressorts, en modifiant ses propres
processus de création.

Crédit : Pierre Grosbois Légende : Même, de Pierre Rigal, en répétition.
Cette pièce est née d’un processus particulier. En quoi est-il différent de votre démarche habituelle ?
Pierre Rigal : Je voulais justement casser les processus de création habituels en travaillant sans objectif, ce que j’ai fait dans
les premiers laboratoires : sans échéance, puisque je ne savais pas du tout quand j’allais créer la pièce, et sans sujet, sachant
juste que je voulais mélanger le chant, la musique, la danse et le théâtre. Après un certain nombre de semaines de laboratoire,
on a pu commencer les répétitions de manière un peu plus traditionnelle, puisque le sujet s’est défini, le titre de la pièce a été
trouvé, chose qui n’a pas été facile car je suis passé par plusieurs étapes.
Comment est venue cette histoire de répétition ?
P. R. : Dans nos improvisations, la notion d’accident de voiture est apparue plusieurs fois, moi-même ayant subi un accident
de voiture quand j’étais jeune. J’en ai fait l’analogie avec le mythe d’Œdipe, qui tue son père à travers un banal accident de
char qui dégénère à cause d’une dispute. Travailler sur ce mythe est très complexe, très ambitieux ; j’ai voulu le simplifier, et
plusieurs choses se sont révélées de manière empirique : la névrose, qui est du point de vue psychanalytique un comportement
conscient ou inconscient que l’on répète sans cesse, d’où l’idée de répétition. Et la notion d’identité : on croit qu’une personne
est telle personne, mais c’est faux, et la perception de la réalité pour Œdipe bascule complètement dans une sorte d’expérience
ultime de la folie. Donc, dans nos petites improvisations théâtrales, il y a eu aussi l’idée qu’un personnage peut être incarné par
différents acteurs ou que différents acteurs peuvent être le même personnage. Ces deux notions peuvent se développer dans
tous les domaines : dans le domaine théâtral car une même scène théâtrale peut être reproduite plusieurs fois. Dans le champ
musical évidemment avec la notion de boucle qui peut se reproduire, et aussi au niveau chorégraphique. Ce qui m’intéresse,
c’est que la répétition ne peut pas être parfaite. C’est la dérive de répétition en répétition qui m’intéresse. Où est-ce qu’on va
arriver, quand on part d’un point, qu’on essaye de répéter, et qu’on arrive à un autre point qui est différent ?
« C’est la dérive de répétition en répétition qui m’intéresse. »

Vous semez le doute, en fait ?
P. R. : C’est comme le téléphone arabe, on croit dire ce que l’on a entendu, mais au final le résultat est différent du point de
départ. Le titre Même s’applique beaucoup à ce qui surgissait de nos laboratoires. Cela évoque la similitude, mais aussi la
surenchère. Et je me suis rendu compte que ce mot avait une autre définition, si on l’écrit avec un accent grave. C’est l’idée
qu’un comportement culturel se définit grâce à une répétition de comportements mimétiques. C’est le fait d’imiter les choses,
de s’imiter les uns les autres qui aboutit à un phénomène social. Ce mot mème a été créé récemment en opposition au mot
gène, qui définit de manière biologique les comportements, et il apporte une explication plus sociologique que biologique.

Propos recueillis par Nathalie Yokel
!
Pierre!Rigal!:!"Quand!on!est!la!même!chose,!on!est!aussi!autre!chose.!
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Catégorie : Danse Mis à jour : mercredi 22 juin 2016 14:31

                                                                     Athlète de haut niveau, spécialiste de 400m et de
                                                                     400m haies, Pierre Rigal a un parcours aussi
                                                                     singulier et diversifié que brillant. Après avoir
                                                                     obtenu une maîtrise d’économie mathématique et
                                                                     un DEA de cinéma à Toulouse, il se forme à la
                                                                     danse et travaille notamment avec des chorégraphes
                                                                     tels qu’Heddy Maalem, Bernardo Montet, Wim
                                                                     Vandekeybus, Nacera Belaza, Philippe Decouflé et
                                                                     des metteurs en scène tels que Mladen Materic ou
                                                                     Guy Alloucherie.! En 2002, en même temps qu’il
                                                                     intègre la compagnie de Gilles Jobin pour "Under
                                                                     Construction" et la reprise de "The Mœbius Strip",
                                                                     il réalise des clips vidéo et des documentaires et
conçoit notamment en 2001 « Balade à Hué » pour France 3. En 2003, il fonde la Compagnie Dernière Minute dont la
première pièce est le solo "érection", co-mis en scène avec Aurélien Bory. Suivent ensuite - mais pas que! - « Arrêts de
jeu », « Asphalte », « Micro », « Bataille » et en 2016, « Même », une création pour le Festival Montpellier Danse.

Nous avons découvert "Même" le soir de la première lors du festival Montpellier Danse : voilà un objet théâtral
pertinent qui utilise avec singularité et succès la danse et la performance physique comme vecteurs d'une
réflexion philosophique. Qu'est-ce que le même? Qu'est-ce que l'autre? "Neufs interprètes entrent sur scène".
Jouant sur la répétition et les boucles, les impressions de déjà-vu, peu à peu le plateau devient schizophrénique :
sur scène, ça rit, ça se transforme en primate, ça accélère à fond les baleines, ça ralentit jusqu'à s'amollir, ça
parle au micro, ça chante, ça s'invective, ça arrive en retard...et c'est délicieusement décalé et moderne. Riche de
trouvailles aux répercutions souvent cocasses, voilà une proposition résolument fraîche et pétillante dont les
amateurs d'Objets théâtraux dansés non identifiés devraient raffoler! Et en empruntant quelques vers à Paul
Verlaine : "Même" est une sorte de rêve éveillé, étrange et stimulant , qui n'est, chaque fois, ni tout à fait le
même, ni tout à fait un autre, qu'on aime et qu'on comprend.

1110 représentations. 40 pays. La Compagnie Dernière Minute diffuse largement en France et à l'étranger son
esthétique sensible et originale de la danse. Une vision exigeante et élaborée qui se fonde sur la nature même de cet art
primitif, spontané et intuitif. Ce langage naturel et universel du corps humain se veut pour Pierre Rigal "une réflexion,
un positionnement, un révélateur du corps dans le champ social, philosophique, religieux et économique." "Même", sa
dernière création, nous invite à réfléchir sur l'identité, la transmission et les évidences qui n'en sont pas. Jouant avec les
paradoxes et le doute, il entremêle dans une "comédie musicale expérimentale" des télescopages de sons et de gestes, un
zeste de mythologie grecque et une pincée d'humour. Même qu'on va l'écouter ici même car il est le plus à même, tout
de même, de nous expliquer la genèse et le processus de création de ce "Même", non?
Quelles ont été vos sources d’inspiration pour « Même »? Au début, ce fut une source d’inspiration formelle; j’avais
envie de travailler sur le mélange théâtre, danse et musique. J’ai donc commencé à faire un travail de laboratoire sans
objectif principal et ensuite je me suis rendu compte que ce qui m’intéressait, c’était la thématique de l’obsession et de
la névrose…du coup, formellement, cela se traduisait par un travail sur la boucle. La boucle, c’est une répétition, soit de
musique, de son, de parole ou de mouvement. Alors, plus tard, après différents laboratoires, j’ai travaillé sur ce mot
« même ». Le même, c’est lié à la similitude forcément mais aussi à la surenchère, donc on va dire à l’exagération... et
puis, le mème, quand on l’écrit avec un accent grave, c’est un nouveau mot en sociologie qui veut dire « phénomène
culturel »: un produit qui s’élabore par l’imitation. Voilà, à la genèse et en substance, ce qui a déclenché le travail pour
"Même".
Vous avez pu évoquer également le mythe d’Oedipe parmi vos sources d’inspiration. Dans quelle mesure a-t-il
nourri votre travail? Le mythe d’Oedipe a nourri le travail au départ je dirais. Au final, dans la pièce, il ne s’agit
absolument pas d’une reconstitution d’une des versions du mythe mais il est vrai qu’au départ j’ai commencé à penser à
ce mythe. Ce que j'en retenais, c’était la notion de mise en doute de l’évidence. Oedipe croit connaitre une réalité et en
fait la vérité est toute autre. Et puis aussi, bien sûr, avec Oedipe, on pense à la psychanalyse et donc on pense à la
névrose, à la répétition d’un comportement, d’une attitude. Ces deux aspects-là m’intéressaient mais, après, au final,
dans la pièce, le lien avec le mythe des Labdacides n’est pas flagrant.
Quelles sont vos méthodes de travail avec les danseurs? Quels types d’exercice, par exemple, avez-vous mis en
place pour cette création et pourquoi? Justement je n’ai pas que des danseurs, il y a aussi des performers qui sont
acteurs et musiciens et par conséquent ce spectacle n’est pas une pièce de danse ; c’est une représentation aux visages
multiples qui associe création de musique, scènes de théâtre et chorégraphies. Tout le monde doit passer plus ou moins
par tous les postes; l’idée c’est de brouiller un peu les pistes et de les impliquer tous dans toutes les activités même si ce
n’est pas au départ leur spécialité. Les gens qui ne sont pas spécialistes d’un format peuvent parfois trouver des idées
qu’un spécialiste ne pourrait pas imaginer aussi tous sont impliqués dans le travail de recherche. Je procède par
improvisations. Je propose des idées d’ateliers et on essaye des choses jusqu’à l’élaboration de la narration. La narration
                                                ici est forcément un peu expérimentale.

                                               Ce « Même » a entraîné l’idée d’un travail sur la répétition qui vous a
                                               mené vers l’idée de mimétisme…ce travail se fonde-t-il sur un
                                               mécanisme « boule de neige » c'est à dire qu'un geste ou un son est
                                               reproduit encore et encore, il se propage etc.? Par exactement, il y a
                                               l’idée de mimétisme dans l’association d’idées. On a bien sûr essayé le
                                               mimétisme dans tous les domaines. Un geste ,en effet, on peut le répéter et
                                               le transmettre à d’autres personnes. La répétition est cependant beaucoup
                                               liée à la question de la transmission, de l'associations d’idées et du
                                               double…et là - si je fais un décrochage - je dirais qu'il y a un petit lien
                                               avec Oedipe et la question du double. Qui est notre double? Lorsqu’on
                                               réfléchit au même, évidemment, la question de la différence apparaît
                                               immédiatement aussi parce que le même est impossible. Si l’on réfléchit
                                               par exemple à des clones : le clone d’une personne est à la fois la même
                                               personne et ne peut pas être la même personne aussi. En fait, il faut savoir
                                               que cette notion de même est assez récente et elle dit à la fois certaines
                                               choses et leur contraire. On ne peut pas être la même chose de la même
                                               personne et être exactement la même personne, c’est impossible. Quand on
                                               est la même chose, on est aussi autre chose! On a pas mal réfléchi là-
                                               dessus...tout en ne répondant pas à cette question paradoxale. On s’est, au
                                               final, amusé à jouer avec ces paradoxes.

                                               Je vous cite : « À force de duplications erronées, le même peut se
                                               transformer en son contraire… ou en lui-même. » S’il se duplique de
                                               manière erronée, le même ne peut pas rester fondamentalement
                                               toujours le même. Vous venez de nous dire que le même ne peut pas
                                               être exactement le même... « À force de duplications erronées, le même
peut se transformer en son contraire… ou en lui-même. »: c'est une phrase assez paradoxale. Le spectacle est basé sur ce
paradoxe. Quand on parle du même en chorégraphie, on parle du temps… si l’on fait la même chose, il faut que ce soit
en même temps... si ce n'est pas en même temps, ce n'est pas la même chose. On parle donc du temps, du contretemps,
du retard. Le retard est une sorte d’échec du même. On s’amuse à jouer là-dessus...et à force d’accumuler un retard, il
peut se produire une surprise, quelque chose qui ressemble à un même. Cette question purement mécanique en
chorégraphie du faire les choses ensemble ou en décalé peut amener à des questions métaphysiques sur ce que c’est que
d’être en retard, sur ce que c’est que le temps, sur la question de voir les choses ou de les revoir.
Quel sera l’univers sonore de "Même"? Il est difficile de décrire la musique …elle est beaucoup composée de mots.
Oui, avant de parler de musique, il y a la notion de mots; ces mots peuvent être répétés ou dupliqués et à force d’être
dupliqués, ils peuvent devenir chansons…La musique, on pourrait la définir de « transrock », c’est à dire quelque chose
de rock mais qui se transforme et qui peut évoquer peut-être la musique minimaliste...mais j'avoue que j’ai un peu de
mal à la décrire. C'est quelque chose de singulier.
Vous qualifiez ce spectacle « Même » de « comédie musicale expérimentale »; pourriez-vous expliquer ce que
vous entendez par ce terme? Comédie musicale : j’ai un peu hésité à utiliser ce terme parce que c’est un genre qui
rentre dans une imagerie particulière dans l’inconscient collectif. En tous cas, ce ne sera pas une pièce genre Broadway
ou Parapluies de Cherbourg, c’est pour ça que je l’appelle expérimentale. Ce qui est sûr c’est qu’il y a de la musique
créée en direct sur scène mais aussi du théâtre et de la danse…il y a donc les ingrédients pour la comédie musicale, avec
une sorte de narration aussi et un peu de suspense on va dire. Ce n’est pas une pièce de danse abstraite mais tout ça
n’est pas non plus complètement clair : la notion de double crée le trouble et c’est pour cela que j’ai ajouté le terme
expérimental dans le sens où ce travail n’est pas forcément très commun.
6/4/2016                                  ENTRETIEN : PIERRE RIGAL, « MÊME , MONTPELLIER DANSE 2016 | «INFERNO

  INFERNO
           A LA UNE #26
           NEWS
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ENTRETIEN : PIERRE RIGAL, « MÊME », MONTPELLIER
DANSE 2016

Posted by infernolaredaction on 2 avril 2016 · Laisser un commentaire

ENTRETIEN : Pierre Rigal, « Même » au festival Montpellier Danse, Juillet 2016.

Pierre Rigal se joue des frontières. Frontières artistiques, corporelles, dogmatiques… Dans
Bataille ou encore Asphalt, il défonce les portes fermées avec finesse et intelligence. Pour
défoncer finement, il réussit à la fois à proposer des images simples et des raisonnements
complexes sur le monde d’aujourd’hui, en abordant de front des thématiques aussi sensibles

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6/4/2016                                  ENTRETIEN : PIERRE RIGAL, « MÊME , MONTPELLIER DANSE 2016 | «INFERNO

que la masculinité, la violence, l’identité nationale… Là où on ne l’attendait pas, il se présente
et crée en ce moment à l’Agora, cité internationale de la Danse une comédie musicale : Même,
pour le prochain festival de Montpellier Danse. A suivre.

Inferno : Jacques Demy disait qu’il faisait des films enchanté. L’image qu’on a des comédies
musicales est une représentation du monde toute en légèreté. Est-ce qu’avec Même, vous
voulez nous montrer que le monde est enchanté ?
Pierre Rigal : Je ne sais pas si les comédies musicales décrivent un monde enchanté, autrement
qu’au sens littéral du terme, « en chanté ». Je ne suis pas sûr que le format de la comédie
musicale doive parler d’un monde enchanté, gai. Ça peut être les deux : gai, triste, enchanté,
tragique… L’idéal, c’est qu’il y ait tous ces contrastes-la. Le monde n’est pas que tragique ou
gai, il est complexe. Dans l’idéal le spectacle doit représenter le monde dans ses contrastes. Le
ton peut être grave, bizarre, étrange et voire angoissant. J’espère qu’il y aura tout ça dans cette
pièce.

Entre un spectacle de Hip-Hop, avec des danseurs de l’Opéra ou des propositions très
contemporaines, est ce qu’il y a une patte Rigal ?
Je pense. Mon travail, c’est de travailler avec des gens différents les uns des autres et des gens
différents de moi. Ces horizons différents (le hip-hop, la danse contemporaine, la musique…)
je les travaille avec des gens qui ont un profil polyvalent où chacun a sa spécialité mais chacun
devra aussi aller en dehors. A la fois investir sa spécialité et s’investir dans un champ qu’il
connaît moins. J’aime travailler avec cette diversité mais je pense qu’au final dans chacune de
mes pièces, il y des points communs, une couleur, un ton qui se dessine.

Il y a donc aussi une pâte Rigal, une façon de malaxer les artistes pour qu’ils se sentent à l’aise
?
Je peux les placer dans des situations de fragilité. Pour faire ça, il faut leur faire confiance et les
mettre dans un état de travail et de bienveillance très grand. Il faut que tout le monde soit de
bonne humeur pour qu’on puisse tenter des choses. Un non-spécialiste peut trouver des idées
qui peuvent être excellentes là où un spécialiste empêtré dans ses propres réflexes et ses
accoutumances n’aurait pas pu trouver. C’est une question d’équilibre.

Qu’est ce que vous avez à dire au spectateur ?
Il ne faut pas vouloir dire quelque chose au spectateur. Si je voulais lui dire quelque chose, je
n’utiliserais pas le format du spectacle vivant. Si on a quelque chose à dire au spectateur, il faut
l’écrire dans un journal. Quand on fait un spectacle de danse, on ne va pas dire quelque chose
mais créer des correspondances émotionnelles et visuelles, créer des intimités. Après, on peut
toujours avoir à l’esprit que ce moment passé puisse marquer le spectateur mais ce sera
inexplicable et c’est mieux.

Vous pouvez créer dans de bonnes conditions ?
On est à l’Agora de la danse et ce sont les meilleures conditions du monde, sans exagérations.
Puis nous irons à Toulouse. Et surtout, en dehors de ces conditions d’espace, on travaille avec
une douzaine de personnes dans dès coopérations et des écritures collectives avec
suffisamment de bienveillance pour se sentir le plus possible en liberté, pour proposer des
choses. Si on arrive à maintenir cet état jusqu’à la fin, on aura travaillé dans de bonnes
conditions.

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Est-ce qu’il y a des choses qui vous inquiètent, qui vous font peur, au stade ou vous en êtes de
votre création ?
Oui, il y a beaucoup de choses qui m’inquiètent ! C’est difficile de construire un spectacle. Ici,
c’est un puzzle immense et il faut créer des contaminations entre la danse, le théâtre, la
musique, le chant… Comment parler lorsqu’on danse, jouer la comédie quand on est musicien
? C’est d’abord une matière. Il faut trouver la matière. C’est une partie assez simple car tout le
monde propose mais la grande difficulté repose dans le montage de ce puzzle.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour le futur spectacle ?
Qu’on puisse prendre du plaisir, jouer cette pièce et la jouer le plus possible.

propos recueillis par Bruno Paternot

« Même », Création pour le Festival Montpellier Danse les 6, 7 et 8 juillet 2016, Une comédie
musicale expérimentale de Pierre Rigal, sur une musique originale de MicroRéalité.

« « Même », la pièce qui voit chaque élément se reproduire au moins une fois…Au mieux. En écho au
complexe d’Œdipe, la pièce « Même » met en évidence la volatilité de l’évidence elle-même, et met en
doute les identités de chacun. Les acteurs, chanteurs, danseurs, musiciens de Même, s’amusent à créer
des boucles répétitives et expérimentales comme des sortes de névroses ubuesques. Mais comme l’identité
reste une utopie, comme le même ne se laisse pas facilement reproduire, ces phrases, ces musiques, et ces
gestes se répliquent avec une maladroite ou malicieuse inexactitude, créant ainsi une chaine
d’information tragi-comique. Et c’est ainsi que les points de départ peuvent dériver peu à peu vers des
points d’arrivée que l’on ne pouvait imaginer. A force de duplications erronées, le même peut se
transformer en son contraire…ou en lui-même. »

LIRE AUSSI : Asphalt (http://inferno-magazine.com/2013/10/15/standarts-au-theatre-de-
nimes-pierre-rigal-stravinskip-hop/)

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