Quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?

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Quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?
2010-2011                    - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?
                    Robot de traite :
            Quels impacts sur les exploitations
  2010-2011
               de Champagne-Ardenne ?

Septembre 2010
– mai 2011

Sommaire :
Préambule
I) Présentation des
exploitations                  Préambule
II) La prise de décision             Les Chambres d’Agriculture des Ardennes et de Haute-
III) Vers une                  Marne ont réalisé une enquête sur l’impact de la mise en place
intensification du système     d’un robot de traite dans les exploitations de Champagne-
IV) Un pâturage qui            Ardenne. L’objectif a été de mesurer l’impact de l’installation
devient parcours               d’un robot sur les exploitations agricoles enquêtées : gestion
V) Impacts sur la gestion      des surfaces en herbe et des concentrés, travail,
des stocks                     investissement,…
VI) Une gestion de l’accès             L’enquête a été réalisée sur l’ensemble de la région grâce
en pâture
                               à la coopération des Chambres Départementales et des
VII) Un nouveau métier         agriculteurs, sur la période de juin à juillet 2010. Astrid Lecler
d’éleveur
                               (Ardennes) et Marion Leroy (Haute-Marne) sont allées à la
VIII) L’impact du robot sur    rencontre des éleveurs dans le but de recueillir leurs
la conduite du troupeau
                               expériences du système robot de traite. C’est ainsi que 30
IX) Des investissements        exploitations possédant un robot de traite depuis plus de un an
conséquents
                               ont livré leurs témoignages.
Conclusion
                                     Le résultat de ces enquêtes constitue un recueil de
                               données et d’expériences que les techniciens auront à
                               disposition pour apporter un appui technique aux futurs projets
                               d’installation de robot.

                      Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne           page 1
Quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?
2010-2011                                          - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?

I) Présentation des exploitations enquêtées
       Parmi les 30 exploitations citées : 10 se situent dans les Ardennes,
2 dans l’Aube, 12 en Haute-Marne et 6 dans la Marne. Ces exploitations
disposent d’un quota moyen de 680 000 l de lait, d’une SAU moyenne de
290 hectares avec une SFP de 64 hectares. Le troupeau est composé en
moyenne de 80 Prim’Holstein.
              La main d’œuvre regroupe 3,6 UTH (avec 2,8 familiaux et
0,7 salariés) dont la moyenne d’âge est de 40 ans avec seulement 12 %
des éleveurs âgés de moins de 35 ans et 28 % des éleveurs ayant plus de
50 ans. Ainsi, ce ne sont pas les jeunes agriculteurs (20-25 ans) qui sont
les plus représentés dans cette enquête. Cela peut s’expliquer par le fait
que les jeunes agriculteurs ont trop d’annuité à rembourser pour investir
ou par anticipation des départs en retraite non remplacés.
                                                                                                                   Figure 1: Répartition des marques
       En ce qui concerne les anciennes installations, il s’agissait                                               de robot de traite dans les
                                                                                                                   exploitations enquêtées
majoritairement de salles de traite en EPI équipées de déposes
automatiques âgées de 17 ans avec des écarts importants, de moins de 5
ans à plus de 30 ans.
        La marque DeLaval est la plus représentée : 66 %, puis vient
ensuite la marque Lely avec 17 %. Plusieurs facteurs expliquent cette
répartition, parmi eux le manque de choix, le système de circulation ou                                             Paroles d’éleveurs:
encore le partenariat avec les concessionnaires. Ce constat, à l’heure
                                                                     « C’est une approche
actuelle, a tendance à s’inverser en faveur des Lely.                différente du métier
                                                                     d’éleveur, une autre
II) La prise de décision                                             méthode de travail
                                                                     beaucoup plus proches
       Le manque de main d’œuvre constitue la raison principale à la des animaux »
modification du système de traite et dans ce cas à l’installation d’un robot.
En effet, cette modalité a été citée à 61 % comme cause principale. La
seconde raison invoquée est l’opportunité liée à la réflexion d’un bâtiment
représentant 18 %. La recherche une meilleure qualité de vie est
fréquente, cette proposition arrive souvent en 2ème ou 3ème choix.
                                               Les motivations des agriculteurs

                          20
                          18
 Nombre d'exploitations

                          16
                                                                                  Manque de main d'œuvre
                          14
                                                                                  Opportunité liée à un bâtiment
                          12
                          10                                                      Meilleure qualité de vie
                          8                                                       Goût de la technicité
                          6
                          4
                                                                                  Temps d'astreinte
                                                                                                                    Les avantages :
                                                                                  Une seule proposition
                          2
                          0
                                                                                                                    Plus de souplesse dans
                               1er choix                     2 ème choix                                            les horaires
                                              Propositions

    Figure 2: Répartition des motivations des agriculteurs

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Quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?
2010-2011                        - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?

               Les éleveurs ont réalisé leur projet en autonomie pour 75 %
d’entre eux, les autres exploitations ayant été accompagnées par un
centre de gestion ou le contrôle laitier. La principale source d’information
sur les robots de traite est la visite d’exploitation puisque cela concerne
93% des éleveurs. 40% des agriculteurs se sont renseignés auprès des
concessionnaires et 83 % d’entre eux ont même visité la maison mère de
certains. Enfin les revues agricoles ont renseigné 37% des investisseurs.
       35 % des agriculteurs n’avaient envisagé aucune autre alternative. Les conseils d’éleveurs:
Pour les autres, 38 % avaient pensé à un autre système de traite (le
système roto revenant très fréquemment) et 14 % à embaucher un Réflexions sur une plus
salarié.                                                                  libre circulation des
                                                                                               vaches ou un libre accès
                                                                                               à l’auge.
         La plupart des projets sont réalisés de façon autonome. Il est
         important d’étudier toutes les possibilités: les alternatives au
         robot, les différentes marques, les avis extérieurs de plusieurs
         organismes, avant de prendre une décision.
                                                                                                Paroles d’éleveurs:
                                                                                                « C’est un confort de vie
                                                                                                qui offre une sécurité en
III) Vers une intensification du système                                                        cas d’accident. Il permet
                                                                                                une progression
        Dans la majorité des exploitations la mise en place d’un robot de                       constante et
traite a conduit à une intensification du système. En effet, les élevages qui                   l’optimisation de la
n’ont pas vu leur SAU évoluer significativement ont connu des variations                        gestion de l’exploitation.
importantes de main d’œuvre surtout au niveau familial : - 0,5 UTH. Cela                        Il donne confiance en
s’explique dans la plupart des cas par des dissolutions de sociétés, des                        l’avenir et en
regroupements d’éleveurs mais surtout par des départs à la retraite qui                         l’installation des
n’ont pas été remplacés.                                                                        jeunes. »
Le quota a fortement augmenté : + 80 000 l/ exploitation et 63 000 l/UTH
et la production de lait par vache également: + 700 l.

              Moyenne                Avant Robot          Après Robot          Evolution

            Nombre d’UTH                    3,6                   3               - 0,6

                  SAU                      286                  288                +2

               SAU/UTH                      83                  100                +17

          Quota moyen en l               600 000              680 000          + 80 000
                                                                                                Les inconvénients
              Quota/UTH                  171 500              234 500          + 63 000
                                                                                                Une stalle qui risque
              Quota/ SAU                  2 100                2 360              +260
                                                                                                d’atteindre la saturation
          Nombre de vache                   77                   79                +2           dans un avenir plus ou
          Lait par vache (l)              7 800                8 500             + 700          moins proche.

      Tableau 1 : Evolution de différents indicateurs avec la mise en place du robot

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2010-2011                        - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?

        Au niveau de l’atelier d’engraissement, l’évolution est plus
 contrastée. Les exploitations qui ont connu une plus forte évolution de
 quota, soit 20 exploitations sur 30, ont également augmenté le cheptel
 d’engraissement afin de valoriser l’herbe qui n’est plus pâturée par les
 vaches laitières et les surfaces reprises. 3 exploitations n’ont pas subi
 d’intensification du système. Les 7 dernières n’ont pas rencontré
 d’évolution de quota et ont diminué le cheptel suite à la baisse du nombre
 d’UTH.
                Quota            Main        Nb de       Quota         Main          Nb de          Quota      Main      Nb de
               augmente                      têtes                                   têtes                   d’œuvre     têtes
                              D’œuvre                    baisse      D’œuvre                        stable
  Nombre          20                                        3                                         7
 d’exploita
    tions

 Evolution     + 116000       -0,5UTH         + 18      - 17000      - 1 UTH           -2             0      -0,4UTH      -6

     Tableau 2 : Evolution du cheptel d’engraissement en parallèle avec le quota et la main d’œuvre

                  Lors de la mise en place d’un robot, pour la plupart des                             Les avantages :
                  exploitations, le nombre d’animaux à l’engraissement est
                  augmenté pour valoriser les surfaces en herbe.                                       Un troupeau plus
                                                                                                       calme qui s’adapte
                                                                                                       vite.

 IV) Un pâturage qui devient parcours
      La mise en place d’un robot entraîne    différents impacts sur les
surfaces offertes aux vaches laitières, rendues parfois inaccessibles. 3
groupes ont été constitués :
Un premier groupe de 12 exploitations qui étaient à moins de 10 ares/VL                               Paroles d’éleveurs:
avant la mise en place du robot et dont la surface n’a pas évolué.                                    « Toutes les personnes
Le second de 9 exploitations dont la surface était comprise entre 10 et                               présentent sur
30 ares/VL. La surface offerte chez celles-ci a diminué de 4 ares/VL.                                 l’exploitation peuvent
                                                                                                      pousser les vaches à la
 Le dernier de 9 exploitations, était à plus de 30 ares/VL, il a subi la plus
forte variation une baisse moyenne de 27 ares a été constatée passant                                 traite ».
de 42 ares/VL à 15 ares/VL !!!

                                                                               Figure 3 :
                                                                               Evolution de la
                                                                               surface accessible
                                                                               par vache

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Quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?
2010-2011                          - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?

V) Impacts sur le rationnement (Estimations à partir des données de l’Enquête)

Figure 4 : Evolution du système suivant la surface accessible par vache avant l’arrivée du robot
                                                                                                     Paroles d’éleveurs:
       Les exploitations qui ne valorisaient pas ou peu d’herbe, n’ont pas                           « C’est un travail qui
de modification au niveau de la valorisation des fourrages mais ont une                              demande beaucoup de
légère hausse de la quantité de concentrés distribués.                                               rigueur au niveau de
       Pour les exploitations qui avaient entre 10 et 30 ares/VL (perte de                           l’alimentation du
4 ares/VL), la quantité de fourrage stockée augmente de 0,6 t MS/VL/an.                              troupeau pour
Les stocks distribués en hiver ne sont pas modifiés mais en revanche la                              optimiser le
quantité de maïs ensilage distribuée durant la période estivale augmente                             fonctionnement du
fortement: + 3kg MS de maïs ensilage par jour en moyenne.
                                                                                                     robot ».
        La plus importante évolution des systèmes intervient pour les
exploitations qui possédaient une surface accessible par vache supérieure
à 30 ares (baisse de 27 ares/VL). Ces exploitations doivent faire face à un                          Les conseils d’éleveurs:
stockage en fourrages et en concentrés plus important avec des surfaces                              Réflexion sur une
supplémentaires à faucher ou ensiler (+1,4 t MS de fourrage stocké,                                  séparation des VL en
+ 1 kg de correcteur/VL/j). De plus, elles ont une charge supplémentaire de                          attente de la traite de
travail au niveau de la distribution de l’alimentation, des récoltes, du                             celles qui sortent pour
paillage et de la gestion des effluents d’élevage.                                                   éviter la compétition.

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       En majorité, les exploitations ont opté pour une complémentarité
au robot sans distinction des concentrés. La ration hivernale est en place                  Quantité de concentré
avec en général une intégration de l’herbe dans les rations, surtout pour
les exploitations qui étaient à plus de 30 ares/VL.                                           distribuée au robot

       Pour toutes les exploitations, il faut noter une augmentation                        Maximale          7 kg
générale de la consommation de concentré correcteur d’environ
0,5kg/j/VL, soit une consommation de concentrés moyenne de                                  Minimale          0,9 kg
1 560 kg/VL. Cela s’explique par la complémentation individuelle au robot
mais également par le fait qu’il faille attirer les vaches au robot.

         La mise en place d’un robot de traite influe sur tout le système. Un projet robot de traite
         doit donc prendre en compte l’évolution et la gestion des fourrages et des concentrés. En
         effet, il faut prévoir leur coût, leur récolte et leur stockage. De même que le travail
         supplémentaire que cela implique.
         Ces éléments sont très peu souvent pris en compte lors de la réflexion avant la mise en
         place du robot.

VI) Une gestion de l’accès en pâture                                                       Paroles d’éleveurs:
        Deux tiers des exploitations ont choisi de ne pas obliger les vaches
                                                                                           « Les vaches ne sont
à aller en pâture à la sortie du robot. Ce choix a pour but surtout de                     plus perturbées par les
favoriser l’accès à l’auge et la fréquentation du robot. Au niveau de l’accès              manipulations de la
à la pâture, les éleveurs sont plutôt mitigés, puisque 41 % d’entre eux ont                traite ».
choisi de laisser l’accès en libre service, 37 % ont mis en place une porte
de tri. Cette porte permet de maintenir au bâtiment les vaches proches de
la traite. Enfin, le reste des éleveurs réalise des lots suivant l’état de santé           Les avantages :
des animaux et leur stade de lactation.                                                    Un tri possible des
       Dans la majorité des cas, les éleveurs programment des heures de                    vaches
sortie et vont rechercher les vaches en pâture de façon systématique
1 à 2 fois/jour. Cela constitue toujours une astreinte.
        Sur les 22 exploitations ayant maintenu le pâturage, 14 ont choisi
de ne disposer les abreuvoirs qu’au bâtiment. Cela a pour but de faire
circuler les vaches et de les attirer au bâtiment. L’éloignement des pâtures
n’a pas eu d’impact quant à cette disposition. De plus, des abreuvoirs ont
été rajoutés dans l’aire d’attente pour inciter à la fréquentation du robot.

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VII) Un nouveau métier d’éleveur
        Les éleveurs ont appris à suivre leur troupeau « à travers l’écran ».                     Les inconvénients :
Ils considèrent avoir eu le robot en main au bout de 1 an de                                      Pas assez de formation
fonctionnement. Bon nombre d’entre eux confient qu’ils ne maîtrisent que                          sur le logiciel
partiellement le logiciel et savent qu’ils n’ont pas encore exploré toutes les
fonctions disponibles.

                                                                                                  Paroles d’éleveurs:
                                                                                                  « Les premiers six mois,
                                                                                                  c’est l’enfer. Il faut avoir
                                                                                                  beaucoup de patience. Au
                                                                                                  bout d’un an, le système
                                                                                                  fonctionne bien ».

   Figure 5: les données les plus consultées

       Régulièrement, les éleveurs consultent 8 données dont les
principales sont la production par vache, la fréquentation, les vaches en
retard de traite ou encore les échecs de branchement.
        Le troupeau est passé au robot sans intervention des éleveurs en
moyenne au bout de 10 semaines et ces derniers ont commencé à
ressentir les avantages du robot au bout de 4 mois. 13 exploitations ont
choisi de déléguer la gestion du robot à une ou deux personnes travaillant
                                                                                                  Les inconvénients :
sur l’exploitation. 13 autres exploitations ont choisi de former toute la main
d’œuvre présente. Les 4 dernières ont formé des membres extérieurs pour                           - Il existe une
les remplacer en cas d’absence (amis, famille).                                                   appréhension des
                Un gain de temps qui n’est pas sans astreinte                                     pannes qui sont en
       Pour 22 exploitations, le temps libéré par le robot s’est reporté sur
                                                                                                  général traitées par les
plus de temps libre. Toutefois, une astreinte persiste avec les alarmes du                        éleveurs.
robot. Bien que les éleveurs en rencontrent moins d’une par semaine, une                          - Nettoyage manuel du
personne doit toujours rester disponible pour intervenir rapidement. Cela                         box de traite et du laser.
est d’autant plus vrai pour les stalles proches de la saturation qui ne
peuvent pas se permettre d’être en arrêt pendant plusieurs heures.
 Une nouvelle organisation qui permet de travailler seul sur l’atelier
                                                                                                  Les conseils d’éleveurs:
        Les éleveurs passent en moyenne 3h/j en l’hiver et 2h30/j en l’été
à distribuer l’alimentation, aux soins aux veaux et aux vaches. En ce qui                         Penser aux passages
concerne le robot en lui-même, logiciel et traite, les éleveurs y consacrent                      d’homme autour du
en moyenne 1h15/j. Ils estiment gagner 2h30/j par rapport à l’ancien                              robot.
système et surtout, ils n’ont plus les astreintes de la traite. Ils peuvent
travailler seuls sur l’atelier.

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VIII) L’impact du robot sur la conduite du troupeau
       Cette évolution du travail a conduit à des modifications au niveau
de la conduite du troupeau. 3 critères de réforme ont été majoritairement
cités : les mamelles, les membres et les cellules. Ces points sont
essentiels à une bonne adaptation au robot et à un système
majoritairement sans pâturage. Les critères de sélection sont axés sur les
mêmes points que les critères de réforme. Aujourd’hui environ 80 % des
éleveurs parent les animaux. C’est un facteur déterminant pour la bonne                    Paroles d’éleveurs:
santé des vaches et donc la fréquentation au robot.                                        « Il faut prévoir une aire
                                                                                           d’isolement suffisante:
               Malgré tout une qualité du lait en baisse                                   20 places. On se sent
       63 % des exploitations ont été concernées par une augmentation de                   meilleur éleveur
cellules durant les 7 premiers mois après la mise en place du robot. 17 %                  qu’avant, mais il faut
des exploitations ont vu le nombre de butyriques augmenter et ce sur une                   beaucoup de rigueur
période de 15 mois. Et cela malgré un brûlage des poils des mamelles dans                  pour maîtriser la qualité
87 % des cas. 1/3 des éleveurs ont opté pour un compteur à cellules afin                   du lait ».
de facilité le suivi pour un coût compris entre 6 500 €et 7 000 €.

                     Vers un étalement des vêlages
       Cela ne concernait que 33 % des élevages à la mise en route et
cette valeur est passée à 47 % à l’heure actuelle. Globalement peu de
vaches ont été réformées avec la mise en place du robot: 3 %. En situation
de croisière, le taux de réforme moyen est de 21 %. Cette valeur est en
dessous du taux moyen en Champagne-Ardenne, qui se situe autour de
35 %. Cela peut s’expliquer par le fait que les éleveurs ont conservé
beaucoup de vaches pour réaliser le quota mais également par un
allongement de la rotation des vêlages du à l’étalement.                                   Les conseils d’éleveurs :
IX) Des investissements conséquents                                                        Travaux en auto
        25 exploitations ont installé le robot dans un bâtiment existant et                construction:
20 ont réalisé eux-mêmes les travaux. Les éleveurs ont choisi à 80 % de
                                                                                           - Attention à la
mettre en place ou de conserver des logettes et des racleurs
automatiques. De même que 70 % des agriculteurs ont choisi une                             dimension des logettes
circulation guidée, cependant ce chiffre est à mettre en lien avec la forte                - Caillebotis en aire
présence de robot DeLaval. Ainsi les vaches sont dirigées à l’aide de                      d’attente et devant
portes intelligentes et de barrières anti-retour majoritairement dans le                   l’auge
sens: couchage-traite-alimentation.                                                        - En guidé: pas de
        La moitié des éleveurs ont été concernés par la construction d’un                  logettes en contact
silo. 6 exploitations ont acheté un nouveau matériel de distribution                       avec la table
(souvent une mélangeuse) et 4 éleveurs ont investi dans un DAL
                                                                                           d’alimentation
(Distributeur Automatique de Lait), dans le but de gagner en temps
                                                                                           - Protéger le robot et
d’astreinte. En général, les éleveurs ne souhaitent pas réinvestir
aujourd’hui, principalement par manque de trésorerie. Cependant, les                       les canalisations du gel
éleveurs encore en aire paillée, souhaitent installer des logettes le plus                 (isolation + chauffage
rapidement possible.                                                                       d’appoint)

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Types d’investissement                             Coût moyen en         En €/ vache      En €/ 1 000 l
                                                         €                                                    Tableau 3 : Coût
                                                                                                              moyen des différents
Bâtiment neuf                                           210 000             2 625               309           investissements

Robot seul                                              130 000              163                191

Equipements intérieurs + racleurs                       40 000               500                 59

Silo                                                    21 000               263                 31

Mise aux normes                                         71 000               888                104

Matériel de distribution                                50 600               632                 74

DAL                                                      9 400               118                 14

Paroles d’éleveurs :
« On a plus de disponibilités et moins                           Le robot n’est pas le seul investissement à prendre
de pénibilité au travail. C’est un                               en compte, il ne faut pas oublier l’aménagement
investissement dont les annuités                                 du bâtiment (logettes, béton, racleur,…), les silos et
s’étendent dans la durée (2024) et qui                           éventuellement les ouvrages de mise aux normes.
est source d’incertitude ».

Trois exemples d’investissement rencontrés au cours de l’enquête :
Investissement 1: Bâtiment neuf, 2 stalles, 100 logettes, silo et mise aux normes
Investissement 2: Aménagement 2 stalles, bâtiment existant, aire paillée
Investissement 3: Aménagement 1 stalle, bâtiment existant, 96 logettes

                                                                                                 Paroles d’éleveurs:

                                                                                                 « On a plus
                                                                                                 d’informations sur le
                                                                                                 troupeau. On regrette de
                                                                                                 ne pas avoir eu plus de
                                                                                                 formation sur le logiciel.
                                                                                                 Le robot représente un
                                                                                                 investissement
                                                                                                 conséquent mais aussi
                                                                                                 un coût de
                                                                                                 fonctionnement non
                                                                                                 négligeable».

Tableau 4: Exemples d’investissement pour 3 exploitations enquêtées

                        Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne                 page 9
Quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?
2010-2011                  - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?

Conclusion                                                                                   Paroles d’éleveurs :
                                                                                             « Le robot permet
       Les exploitations enquêtées sont des structures de grande taille                      d’organiser des journées
ayant connu dans la plupart des cas, des modifications de la main d’œuvre                    complètes et réaliser un
(départs en retraite présents ou futurs).                                                    meilleur suivi du
       Il n’existe pas d’exploitation type à l’installation d’un robot de traite.            troupeau. C’est un
La mise en place de cet équipement a des impacts forts sur l’exploitation.                   matériel d’avenir ».
Avant toute décision, il faut étudier tous les aspects : bâtiment, alimentation,
gestion du pâturage, gestion du robot et du logiciel afin d’éviter des dérives.
      Il s’agit d’un investissement lourd sur du long terme qui peut avoir
des conséquences négatives sur la stabilité économique d’une exploitation.

        C’est un système qui demande plus de rigueur auprès des
agriculteurs et souvent ils se sentent plus éleveurs, ils connaissent mieux
leur troupeau. Ils confient qu’ils adoptent une autre manière de travailler qui
remplace l’acte de traite par plus de surveillance et d’anticipation.
                                                                                             Paroles d’éleveurs :
Cependant, il faut garder à l’esprit qu’il existe toujours l’astreinte des
alarmes.
                                                                                             « Il faut avoir des
                                                                                             prédispositions à
       De façon unanime de la part des éleveurs, le robot de traite permet                   l’informatique et savoir
d’acquérir plus de souplesse au niveau des horaires. De plus, la majorité des
                                                                                             anticiper les
éleveurs ont gagné du temps par rapport à leur ancien système et
notamment du temps libre. De façon générale, ils ont donc amélioré leur                      problèmes».
qualité de vie.

       Les conseillers et les stagiaires                                    15, rue du Château
souhaitent remercier les agriculteurs, ayant                                08000 Villers Semeuse
participé à l’enquête, pour le témoignage                                   Tél: 03 24 33 71 00

qu’ils nous ont apporté.
                                                                            2,bis rue Jeanne d’Arc - BP 4080
                                                                            10 018 Troyes Cedex
                                                                            Tél: 03 25 43 72 72

                                                                            Route de Suippes - BP 525
                                                                            51009 Châlons - en- Champagne
Pour tout renseignement vous pouvez contacter :                             Tél: 03 26 64 08 13
M. MOUSSU, Chambre d’Agriculture des Ardennes
M. COUEFFE, Chambre d’Agriculture de Haute-                                 26, avenue du 109ème R.I.
                                                                            52011 Chaumont Cedex
Marne
                                                                            Tél: 03 25 35 00 60

                                                                             Complexe Agricole
                                                                             51 000 Chalons en Champagne
                                                                             Tél: 03 26 65-18 52

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