Quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ?
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2010-2011 - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ? Robot de traite : Quels impacts sur les exploitations 2010-2011 de Champagne-Ardenne ? Septembre 2010 – mai 2011 Sommaire : Préambule I) Présentation des exploitations Préambule II) La prise de décision Les Chambres d’Agriculture des Ardennes et de Haute- III) Vers une Marne ont réalisé une enquête sur l’impact de la mise en place intensification du système d’un robot de traite dans les exploitations de Champagne- IV) Un pâturage qui Ardenne. L’objectif a été de mesurer l’impact de l’installation devient parcours d’un robot sur les exploitations agricoles enquêtées : gestion V) Impacts sur la gestion des surfaces en herbe et des concentrés, travail, des stocks investissement,… VI) Une gestion de l’accès L’enquête a été réalisée sur l’ensemble de la région grâce en pâture à la coopération des Chambres Départementales et des VII) Un nouveau métier agriculteurs, sur la période de juin à juillet 2010. Astrid Lecler d’éleveur (Ardennes) et Marion Leroy (Haute-Marne) sont allées à la VIII) L’impact du robot sur rencontre des éleveurs dans le but de recueillir leurs la conduite du troupeau expériences du système robot de traite. C’est ainsi que 30 IX) Des investissements exploitations possédant un robot de traite depuis plus de un an conséquents ont livré leurs témoignages. Conclusion Le résultat de ces enquêtes constitue un recueil de données et d’expériences que les techniciens auront à disposition pour apporter un appui technique aux futurs projets d’installation de robot. Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne page 1
2010-2011 - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ? I) Présentation des exploitations enquêtées Parmi les 30 exploitations citées : 10 se situent dans les Ardennes, 2 dans l’Aube, 12 en Haute-Marne et 6 dans la Marne. Ces exploitations disposent d’un quota moyen de 680 000 l de lait, d’une SAU moyenne de 290 hectares avec une SFP de 64 hectares. Le troupeau est composé en moyenne de 80 Prim’Holstein. La main d’œuvre regroupe 3,6 UTH (avec 2,8 familiaux et 0,7 salariés) dont la moyenne d’âge est de 40 ans avec seulement 12 % des éleveurs âgés de moins de 35 ans et 28 % des éleveurs ayant plus de 50 ans. Ainsi, ce ne sont pas les jeunes agriculteurs (20-25 ans) qui sont les plus représentés dans cette enquête. Cela peut s’expliquer par le fait que les jeunes agriculteurs ont trop d’annuité à rembourser pour investir ou par anticipation des départs en retraite non remplacés. Figure 1: Répartition des marques En ce qui concerne les anciennes installations, il s’agissait de robot de traite dans les exploitations enquêtées majoritairement de salles de traite en EPI équipées de déposes automatiques âgées de 17 ans avec des écarts importants, de moins de 5 ans à plus de 30 ans. La marque DeLaval est la plus représentée : 66 %, puis vient ensuite la marque Lely avec 17 %. Plusieurs facteurs expliquent cette répartition, parmi eux le manque de choix, le système de circulation ou Paroles d’éleveurs: encore le partenariat avec les concessionnaires. Ce constat, à l’heure « C’est une approche actuelle, a tendance à s’inverser en faveur des Lely. différente du métier d’éleveur, une autre II) La prise de décision méthode de travail beaucoup plus proches Le manque de main d’œuvre constitue la raison principale à la des animaux » modification du système de traite et dans ce cas à l’installation d’un robot. En effet, cette modalité a été citée à 61 % comme cause principale. La seconde raison invoquée est l’opportunité liée à la réflexion d’un bâtiment représentant 18 %. La recherche une meilleure qualité de vie est fréquente, cette proposition arrive souvent en 2ème ou 3ème choix. Les motivations des agriculteurs 20 18 Nombre d'exploitations 16 Manque de main d'œuvre 14 Opportunité liée à un bâtiment 12 10 Meilleure qualité de vie 8 Goût de la technicité 6 4 Temps d'astreinte Les avantages : Une seule proposition 2 0 Plus de souplesse dans 1er choix 2 ème choix les horaires Propositions Figure 2: Répartition des motivations des agriculteurs Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne page 2
2010-2011 - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ? Les éleveurs ont réalisé leur projet en autonomie pour 75 % d’entre eux, les autres exploitations ayant été accompagnées par un centre de gestion ou le contrôle laitier. La principale source d’information sur les robots de traite est la visite d’exploitation puisque cela concerne 93% des éleveurs. 40% des agriculteurs se sont renseignés auprès des concessionnaires et 83 % d’entre eux ont même visité la maison mère de certains. Enfin les revues agricoles ont renseigné 37% des investisseurs. 35 % des agriculteurs n’avaient envisagé aucune autre alternative. Les conseils d’éleveurs: Pour les autres, 38 % avaient pensé à un autre système de traite (le système roto revenant très fréquemment) et 14 % à embaucher un Réflexions sur une plus salarié. libre circulation des vaches ou un libre accès à l’auge. La plupart des projets sont réalisés de façon autonome. Il est important d’étudier toutes les possibilités: les alternatives au robot, les différentes marques, les avis extérieurs de plusieurs organismes, avant de prendre une décision. Paroles d’éleveurs: « C’est un confort de vie qui offre une sécurité en III) Vers une intensification du système cas d’accident. Il permet une progression Dans la majorité des exploitations la mise en place d’un robot de constante et traite a conduit à une intensification du système. En effet, les élevages qui l’optimisation de la n’ont pas vu leur SAU évoluer significativement ont connu des variations gestion de l’exploitation. importantes de main d’œuvre surtout au niveau familial : - 0,5 UTH. Cela Il donne confiance en s’explique dans la plupart des cas par des dissolutions de sociétés, des l’avenir et en regroupements d’éleveurs mais surtout par des départs à la retraite qui l’installation des n’ont pas été remplacés. jeunes. » Le quota a fortement augmenté : + 80 000 l/ exploitation et 63 000 l/UTH et la production de lait par vache également: + 700 l. Moyenne Avant Robot Après Robot Evolution Nombre d’UTH 3,6 3 - 0,6 SAU 286 288 +2 SAU/UTH 83 100 +17 Quota moyen en l 600 000 680 000 + 80 000 Les inconvénients Quota/UTH 171 500 234 500 + 63 000 Une stalle qui risque Quota/ SAU 2 100 2 360 +260 d’atteindre la saturation Nombre de vache 77 79 +2 dans un avenir plus ou Lait par vache (l) 7 800 8 500 + 700 moins proche. Tableau 1 : Evolution de différents indicateurs avec la mise en place du robot Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne page 3
2010-2011 - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ? Au niveau de l’atelier d’engraissement, l’évolution est plus contrastée. Les exploitations qui ont connu une plus forte évolution de quota, soit 20 exploitations sur 30, ont également augmenté le cheptel d’engraissement afin de valoriser l’herbe qui n’est plus pâturée par les vaches laitières et les surfaces reprises. 3 exploitations n’ont pas subi d’intensification du système. Les 7 dernières n’ont pas rencontré d’évolution de quota et ont diminué le cheptel suite à la baisse du nombre d’UTH. Quota Main Nb de Quota Main Nb de Quota Main Nb de augmente têtes têtes d’œuvre têtes D’œuvre baisse D’œuvre stable Nombre 20 3 7 d’exploita tions Evolution + 116000 -0,5UTH + 18 - 17000 - 1 UTH -2 0 -0,4UTH -6 Tableau 2 : Evolution du cheptel d’engraissement en parallèle avec le quota et la main d’œuvre Lors de la mise en place d’un robot, pour la plupart des Les avantages : exploitations, le nombre d’animaux à l’engraissement est augmenté pour valoriser les surfaces en herbe. Un troupeau plus calme qui s’adapte vite. IV) Un pâturage qui devient parcours La mise en place d’un robot entraîne différents impacts sur les surfaces offertes aux vaches laitières, rendues parfois inaccessibles. 3 groupes ont été constitués : Un premier groupe de 12 exploitations qui étaient à moins de 10 ares/VL Paroles d’éleveurs: avant la mise en place du robot et dont la surface n’a pas évolué. « Toutes les personnes Le second de 9 exploitations dont la surface était comprise entre 10 et présentent sur 30 ares/VL. La surface offerte chez celles-ci a diminué de 4 ares/VL. l’exploitation peuvent pousser les vaches à la Le dernier de 9 exploitations, était à plus de 30 ares/VL, il a subi la plus forte variation une baisse moyenne de 27 ares a été constatée passant traite ». de 42 ares/VL à 15 ares/VL !!! Figure 3 : Evolution de la surface accessible par vache Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne page 4
2010-2011 - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ? V) Impacts sur le rationnement (Estimations à partir des données de l’Enquête) Figure 4 : Evolution du système suivant la surface accessible par vache avant l’arrivée du robot Paroles d’éleveurs: Les exploitations qui ne valorisaient pas ou peu d’herbe, n’ont pas « C’est un travail qui de modification au niveau de la valorisation des fourrages mais ont une demande beaucoup de légère hausse de la quantité de concentrés distribués. rigueur au niveau de Pour les exploitations qui avaient entre 10 et 30 ares/VL (perte de l’alimentation du 4 ares/VL), la quantité de fourrage stockée augmente de 0,6 t MS/VL/an. troupeau pour Les stocks distribués en hiver ne sont pas modifiés mais en revanche la optimiser le quantité de maïs ensilage distribuée durant la période estivale augmente fonctionnement du fortement: + 3kg MS de maïs ensilage par jour en moyenne. robot ». La plus importante évolution des systèmes intervient pour les exploitations qui possédaient une surface accessible par vache supérieure à 30 ares (baisse de 27 ares/VL). Ces exploitations doivent faire face à un Les conseils d’éleveurs: stockage en fourrages et en concentrés plus important avec des surfaces Réflexion sur une supplémentaires à faucher ou ensiler (+1,4 t MS de fourrage stocké, séparation des VL en + 1 kg de correcteur/VL/j). De plus, elles ont une charge supplémentaire de attente de la traite de travail au niveau de la distribution de l’alimentation, des récoltes, du celles qui sortent pour paillage et de la gestion des effluents d’élevage. éviter la compétition. Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne page 5
2010-2011 - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ? En majorité, les exploitations ont opté pour une complémentarité au robot sans distinction des concentrés. La ration hivernale est en place Quantité de concentré avec en général une intégration de l’herbe dans les rations, surtout pour les exploitations qui étaient à plus de 30 ares/VL. distribuée au robot Pour toutes les exploitations, il faut noter une augmentation Maximale 7 kg générale de la consommation de concentré correcteur d’environ 0,5kg/j/VL, soit une consommation de concentrés moyenne de Minimale 0,9 kg 1 560 kg/VL. Cela s’explique par la complémentation individuelle au robot mais également par le fait qu’il faille attirer les vaches au robot. La mise en place d’un robot de traite influe sur tout le système. Un projet robot de traite doit donc prendre en compte l’évolution et la gestion des fourrages et des concentrés. En effet, il faut prévoir leur coût, leur récolte et leur stockage. De même que le travail supplémentaire que cela implique. Ces éléments sont très peu souvent pris en compte lors de la réflexion avant la mise en place du robot. VI) Une gestion de l’accès en pâture Paroles d’éleveurs: Deux tiers des exploitations ont choisi de ne pas obliger les vaches « Les vaches ne sont à aller en pâture à la sortie du robot. Ce choix a pour but surtout de plus perturbées par les favoriser l’accès à l’auge et la fréquentation du robot. Au niveau de l’accès manipulations de la à la pâture, les éleveurs sont plutôt mitigés, puisque 41 % d’entre eux ont traite ». choisi de laisser l’accès en libre service, 37 % ont mis en place une porte de tri. Cette porte permet de maintenir au bâtiment les vaches proches de la traite. Enfin, le reste des éleveurs réalise des lots suivant l’état de santé Les avantages : des animaux et leur stade de lactation. Un tri possible des Dans la majorité des cas, les éleveurs programment des heures de vaches sortie et vont rechercher les vaches en pâture de façon systématique 1 à 2 fois/jour. Cela constitue toujours une astreinte. Sur les 22 exploitations ayant maintenu le pâturage, 14 ont choisi de ne disposer les abreuvoirs qu’au bâtiment. Cela a pour but de faire circuler les vaches et de les attirer au bâtiment. L’éloignement des pâtures n’a pas eu d’impact quant à cette disposition. De plus, des abreuvoirs ont été rajoutés dans l’aire d’attente pour inciter à la fréquentation du robot. Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne page 6
2010-2011 - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ? VII) Un nouveau métier d’éleveur Les éleveurs ont appris à suivre leur troupeau « à travers l’écran ». Les inconvénients : Ils considèrent avoir eu le robot en main au bout de 1 an de Pas assez de formation fonctionnement. Bon nombre d’entre eux confient qu’ils ne maîtrisent que sur le logiciel partiellement le logiciel et savent qu’ils n’ont pas encore exploré toutes les fonctions disponibles. Paroles d’éleveurs: « Les premiers six mois, c’est l’enfer. Il faut avoir beaucoup de patience. Au bout d’un an, le système fonctionne bien ». Figure 5: les données les plus consultées Régulièrement, les éleveurs consultent 8 données dont les principales sont la production par vache, la fréquentation, les vaches en retard de traite ou encore les échecs de branchement. Le troupeau est passé au robot sans intervention des éleveurs en moyenne au bout de 10 semaines et ces derniers ont commencé à ressentir les avantages du robot au bout de 4 mois. 13 exploitations ont choisi de déléguer la gestion du robot à une ou deux personnes travaillant Les inconvénients : sur l’exploitation. 13 autres exploitations ont choisi de former toute la main d’œuvre présente. Les 4 dernières ont formé des membres extérieurs pour - Il existe une les remplacer en cas d’absence (amis, famille). appréhension des Un gain de temps qui n’est pas sans astreinte pannes qui sont en Pour 22 exploitations, le temps libéré par le robot s’est reporté sur général traitées par les plus de temps libre. Toutefois, une astreinte persiste avec les alarmes du éleveurs. robot. Bien que les éleveurs en rencontrent moins d’une par semaine, une - Nettoyage manuel du personne doit toujours rester disponible pour intervenir rapidement. Cela box de traite et du laser. est d’autant plus vrai pour les stalles proches de la saturation qui ne peuvent pas se permettre d’être en arrêt pendant plusieurs heures. Une nouvelle organisation qui permet de travailler seul sur l’atelier Les conseils d’éleveurs: Les éleveurs passent en moyenne 3h/j en l’hiver et 2h30/j en l’été à distribuer l’alimentation, aux soins aux veaux et aux vaches. En ce qui Penser aux passages concerne le robot en lui-même, logiciel et traite, les éleveurs y consacrent d’homme autour du en moyenne 1h15/j. Ils estiment gagner 2h30/j par rapport à l’ancien robot. système et surtout, ils n’ont plus les astreintes de la traite. Ils peuvent travailler seuls sur l’atelier. Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne page 7
2010-2011 - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ? VIII) L’impact du robot sur la conduite du troupeau Cette évolution du travail a conduit à des modifications au niveau de la conduite du troupeau. 3 critères de réforme ont été majoritairement cités : les mamelles, les membres et les cellules. Ces points sont essentiels à une bonne adaptation au robot et à un système majoritairement sans pâturage. Les critères de sélection sont axés sur les mêmes points que les critères de réforme. Aujourd’hui environ 80 % des éleveurs parent les animaux. C’est un facteur déterminant pour la bonne Paroles d’éleveurs: santé des vaches et donc la fréquentation au robot. « Il faut prévoir une aire d’isolement suffisante: Malgré tout une qualité du lait en baisse 20 places. On se sent 63 % des exploitations ont été concernées par une augmentation de meilleur éleveur cellules durant les 7 premiers mois après la mise en place du robot. 17 % qu’avant, mais il faut des exploitations ont vu le nombre de butyriques augmenter et ce sur une beaucoup de rigueur période de 15 mois. Et cela malgré un brûlage des poils des mamelles dans pour maîtriser la qualité 87 % des cas. 1/3 des éleveurs ont opté pour un compteur à cellules afin du lait ». de facilité le suivi pour un coût compris entre 6 500 €et 7 000 €. Vers un étalement des vêlages Cela ne concernait que 33 % des élevages à la mise en route et cette valeur est passée à 47 % à l’heure actuelle. Globalement peu de vaches ont été réformées avec la mise en place du robot: 3 %. En situation de croisière, le taux de réforme moyen est de 21 %. Cette valeur est en dessous du taux moyen en Champagne-Ardenne, qui se situe autour de 35 %. Cela peut s’expliquer par le fait que les éleveurs ont conservé beaucoup de vaches pour réaliser le quota mais également par un allongement de la rotation des vêlages du à l’étalement. Les conseils d’éleveurs : IX) Des investissements conséquents Travaux en auto 25 exploitations ont installé le robot dans un bâtiment existant et construction: 20 ont réalisé eux-mêmes les travaux. Les éleveurs ont choisi à 80 % de - Attention à la mettre en place ou de conserver des logettes et des racleurs automatiques. De même que 70 % des agriculteurs ont choisi une dimension des logettes circulation guidée, cependant ce chiffre est à mettre en lien avec la forte - Caillebotis en aire présence de robot DeLaval. Ainsi les vaches sont dirigées à l’aide de d’attente et devant portes intelligentes et de barrières anti-retour majoritairement dans le l’auge sens: couchage-traite-alimentation. - En guidé: pas de La moitié des éleveurs ont été concernés par la construction d’un logettes en contact silo. 6 exploitations ont acheté un nouveau matériel de distribution avec la table (souvent une mélangeuse) et 4 éleveurs ont investi dans un DAL d’alimentation (Distributeur Automatique de Lait), dans le but de gagner en temps - Protéger le robot et d’astreinte. En général, les éleveurs ne souhaitent pas réinvestir aujourd’hui, principalement par manque de trésorerie. Cependant, les les canalisations du gel éleveurs encore en aire paillée, souhaitent installer des logettes le plus (isolation + chauffage rapidement possible. d’appoint) Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne page 8
2010-2011 - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ? Types d’investissement Coût moyen en En €/ vache En €/ 1 000 l € Tableau 3 : Coût moyen des différents Bâtiment neuf 210 000 2 625 309 investissements Robot seul 130 000 163 191 Equipements intérieurs + racleurs 40 000 500 59 Silo 21 000 263 31 Mise aux normes 71 000 888 104 Matériel de distribution 50 600 632 74 DAL 9 400 118 14 Paroles d’éleveurs : « On a plus de disponibilités et moins Le robot n’est pas le seul investissement à prendre de pénibilité au travail. C’est un en compte, il ne faut pas oublier l’aménagement investissement dont les annuités du bâtiment (logettes, béton, racleur,…), les silos et s’étendent dans la durée (2024) et qui éventuellement les ouvrages de mise aux normes. est source d’incertitude ». Trois exemples d’investissement rencontrés au cours de l’enquête : Investissement 1: Bâtiment neuf, 2 stalles, 100 logettes, silo et mise aux normes Investissement 2: Aménagement 2 stalles, bâtiment existant, aire paillée Investissement 3: Aménagement 1 stalle, bâtiment existant, 96 logettes Paroles d’éleveurs: « On a plus d’informations sur le troupeau. On regrette de ne pas avoir eu plus de formation sur le logiciel. Le robot représente un investissement conséquent mais aussi un coût de fonctionnement non négligeable». Tableau 4: Exemples d’investissement pour 3 exploitations enquêtées Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne page 9
2010-2011 - Robot de traite : quels impacts sur les exploitations de Champagne-Ardenne ? Conclusion Paroles d’éleveurs : « Le robot permet Les exploitations enquêtées sont des structures de grande taille d’organiser des journées ayant connu dans la plupart des cas, des modifications de la main d’œuvre complètes et réaliser un (départs en retraite présents ou futurs). meilleur suivi du Il n’existe pas d’exploitation type à l’installation d’un robot de traite. troupeau. C’est un La mise en place de cet équipement a des impacts forts sur l’exploitation. matériel d’avenir ». Avant toute décision, il faut étudier tous les aspects : bâtiment, alimentation, gestion du pâturage, gestion du robot et du logiciel afin d’éviter des dérives. Il s’agit d’un investissement lourd sur du long terme qui peut avoir des conséquences négatives sur la stabilité économique d’une exploitation. C’est un système qui demande plus de rigueur auprès des agriculteurs et souvent ils se sentent plus éleveurs, ils connaissent mieux leur troupeau. Ils confient qu’ils adoptent une autre manière de travailler qui remplace l’acte de traite par plus de surveillance et d’anticipation. Paroles d’éleveurs : Cependant, il faut garder à l’esprit qu’il existe toujours l’astreinte des alarmes. « Il faut avoir des prédispositions à De façon unanime de la part des éleveurs, le robot de traite permet l’informatique et savoir d’acquérir plus de souplesse au niveau des horaires. De plus, la majorité des anticiper les éleveurs ont gagné du temps par rapport à leur ancien système et notamment du temps libre. De façon générale, ils ont donc amélioré leur problèmes». qualité de vie. Les conseillers et les stagiaires 15, rue du Château souhaitent remercier les agriculteurs, ayant 08000 Villers Semeuse participé à l’enquête, pour le témoignage Tél: 03 24 33 71 00 qu’ils nous ont apporté. 2,bis rue Jeanne d’Arc - BP 4080 10 018 Troyes Cedex Tél: 03 25 43 72 72 Route de Suippes - BP 525 51009 Châlons - en- Champagne Pour tout renseignement vous pouvez contacter : Tél: 03 26 64 08 13 M. MOUSSU, Chambre d’Agriculture des Ardennes M. COUEFFE, Chambre d’Agriculture de Haute- 26, avenue du 109ème R.I. 52011 Chaumont Cedex Marne Tél: 03 25 35 00 60 Complexe Agricole 51 000 Chalons en Champagne Tél: 03 26 65-18 52 Synthèse de stages à la Chambre d’Agriculture des Ardennes et de la Haute-Marne page 10
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