Sepique du sort des soignants - EXPRESSO
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PAYS :France RUBRIQUE :Expresso
PAGE(S) :14 DIFFUSION :101616
SURFACE :68 % JOURNALISTE :Jean-Baptiste Dao…
PERIODICITE :Quotidien
3 juillet 2021
EXPRESSO
Vaccination obligatoire : l’exécutif
se pique du sort des soignants
En déplacement,
le ministre de la
Santé a rappelé
que la question
de l’obligation
vaccinale pour
les professionnels
du secteur était
toujours en débat.
Le Premier ministre
a fait de même dans
une lettre adressée à
des parlementaires.
public ?Celanousstigmatise.»
Par ble», déclare-t-il. Mi-juin, Santé publique
JEAN-BAPTISTE France (SPF) estimait la cou-
DAOULAS «Elan». Une mère de 40 ans verture vaccinale des pro -
et ANAÏS MORAN patiente avec son fils dans la fessionnels exer-
salle d’attente du centre vac- çant en éta -
asard des rencontres. cinal. Olivier Véran y entre à blissements de
Vendredi à 14heures,
H le ministre de la
Santé, Olivier Véran, se rend
au centre commercial Qwartz
son tour et s’arrête à sa hau-
teur. Elle est aide-soignante
de nuit dans un Ehpad du
coin. Déjà vaccinée, elle vient
santé (majoritai-
rement hospitaliers) à«64 %
pour la première doseet 42 %
pour une vaccina tion comp-
de Villeneuve-la-Garenne aujourd’hui pour le petit. Pre- lète». Aussi, 79,9% des per-
(Hauts-de-Seine) afin d’inau- mière interlocutrice et occa- sonnels soignants libéraux
gurer un tout nouveau centre sion en or pour parler du vrai avaient reçu au moins une
de vaccination éphémère, sujet qui fâche : «Et qu’est-ce dose mercredi, et 73,7 %
tenu par des équipes de la que vous avez envie de dire à avaient achevé leur schéma
Croix-Rouge au cœur de la voscollèguesaujourd’hui, sur vaccinal. Chezles profession-
galerie marchande le temps la vaccination ?»lui lance le nels en Ehpad et unités de
des soldes, et pensé comme ministre. «Oui, c’est impor- soins longue durée, les taux
une vitrine du renforcement tant de le faire. Moi jesuisune sont actuellement de 59,3%
de la politique d’«aller-vers» personneà risque c’estpour ça et 47,3%. «On n’assiste pas à
voulue par le gouvernement aussi…» bredouille-t-elle un plafonnement, car il n’y a
pour pallier l’essoufflement sous les flashs. Olivier Véran pas eu l’effet d’une augmenta-
vaccinal. «Nous ne contrain- poursuit la visite. Et l’aide- tion immédiate et très rapide
drons pas les Français à se soignante nous souffle : chez les professionnels de
faire vacciner. La vaccination «Pourquoi pas l’obligation santé, analyse l’épidémiolo-
n’a pas à être obligatoire en vaccinale, mais pour quelle giste Daniel Lévy-Bruhl
population générale. Nous raison on ne pensequ’aux soi- de SPF.La couverture vacci-
faisons tout pour rendre le gnants et non à tous lescorps nale continue de progresser,
vaccin disponible et accessi- de métier en contact avec du mais elle progresse tout sim-
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3 juillet 2021
plement trop lentement.» quent de secouer une partie de Castex. Le texte pourrait
Jeudi, la Haute Autorité de de l’opinion. «Jesouhaite que être présenté en Conseil des
santé a clairement mis en ledébat sur l’obligation vacci- ministres avant la fin du
garde : «Il estimpératif que la nale puisse être posé»,écrit-il mois. «Je ne suis pas sûr que
couverture vaccinale [des soi- ainsi. Castex évoque là le cas nous puissions nous permet-
gnants] pro- des personnels soignants, tre d’attendre deux mois
gresse rapide- mais pas seulement : «Vous avant de regarder s’il y a une
ment, faute de voudrez bien m’indiquer éga- vague qui estremontée. Moi je
quoi, face à un lement si vous estimez que veux sauver l’été des Fran-
risque de résurgenceépidémi- cette obligation devrait être çais»,a abondé le ministre de
que, la question de l’obliga- étendue plus largement», la Santé, vendredi. •
tion vaccinale devra être rapi- ajoute-t-il. Un projet de géné-
dement posée.» ralisation qu’Olivier Véran a L'HISTOIRE
A la fin de savirée à Villeneu- pourtant explicitement rejeté DU JOUR
ve-la-Garenne, Olivier Véran vendredi dans les Hauts-de-
a lui aussi amplifié la pres- Seine.
sion. «Quand on a cette voca- Dans son courrier, le chef du
tion d’aller travailler au ser- gouvernement s’interroge
vice des autres, prendre soin aussi sur une extension du
desautres, on doit tout mettre «champ d’application» du
en œuvre pour les protéger, pass sanitaire «dans l’hypo-
a-t-il taclé. On a quelques in- thèseoù lesrisques de circula-
dicateurs optimistes depuis tion virale viendraient à aug-
hier, lesagencesrégionales de menter». L’exécutif semble
santé nous demandent d’en- prêt à allonger la liste des ac-
voyer des dosesde vaccin sup- tivités visées par ce certificat
plémentaires directement de vaccination ou de test PCR
dans lesEhpad pour leurs soi- négatif permettant pour l’ins-
gnants. Cet élan collectif a be- tant l’accès aux boîtes de nuit
soin d’être très intense. Si ça ou à des événements rassem-
n’était pas le cas, oui, nous se- blant plus de 1000 person-
rions alors en mesure de met- nes. Enfin, le gouvernement
tre en place une vaccination pourrait sévir contre les per-
obligatoire. En tout cas, ça sonnes positives au Covid qui
fait l’objet de discussion.» ne respectent pas l’isolement,
«Etendue». Le gouverne- avec par exemple la possibi-
ment veut éviter à tout prix lité de sanctions «comme
les conséquences délétères nous l’avons déjà fait pour les
du variant delta et le scénario personnes en provenance de
d’une quatrième vague. Com- certains pays à risque élevé»,
ment épargner à la popula- écrit le Premier ministre dans
tion de nouvelles décisions sa missive.
sanitaires douloureuses et Pour l’instant, les mesures de
des tensions entre vaccinés et sortie de l’état d’urgence sa-
non-vaccinés ?Jeudi, le Pre- nitaire, votées en mai, cou-
mier ministre, Jean Castex, a rent jusqu’au 30 septembre.
ainsi écrit à l’ensemble des Un nouveau projet de loi doit
présidents de groupes parle- être adopté avant cette date si
mentaires pour recueillir, l’exécutif veut prolonger le
d’ici mardi, leurs suggestions pass sanitaire et légiférer sur
écrites. Certaines «réflexions» les dispositions contraignan-
du chef du gouvernement ris- tes évoquées dans le courrier
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Le ministre de la Santé, Olivier Véran, et le Premier ministre Jean Castex, à Paris en mars. PHOTO ALBERT FACELLY
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