Surveillance de l'environnement - 20éme Journée d'Hygiène en Auvergne 28 septembre 2018 - CPias Auvergne ...
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20éme Journée d’Hygiène en Auvergne 28 septembre 2018 Surveillance de l’environnement on a besoin de recommandations Ousmane Traoré Hygiène Hospitalière CHU Clermont Ferrand, Université Clermont Auvergne, UMR CNRS 6023
Pourquoi surveiller l’environnement ? Présence de microorganismes (Mo) dans l’environnement = source potentielle d’IAS associée à l’environnement (condition nécessaire mais non suffisante). Autres facteurs déterminants de l’infection : mode de transmission, nature et quantité de Mo, réceptivité de l’hôte Relation de cause à effet ++ pour légionelles, pyocyanique. Plus difficile à démontrer pour l’air et les surfaces. Evènement rare donc efficacité difficile à mesurer. Pas d’étude scientifique sur l’efficacité des contrôles en termes de prévention. A l’étranger : peu de recommandations spécifiques (CDC, 2003, 2017). Recommandations BMR HIS 2016, Aspergillose IDSA 2016 : pas de prélèvements en dehors contexte épidémique
Objectifs de la surveillance de l’environnement Surveillance de routine : participe à la prévention des infections associées à l’environnement de soins. Obligatoirement intégrée à une démarche qualité. Parfois imposée par la réglementation. Surveillance des zones à environnement maitrisé. Référentiels thérapies cellulaires, BPPH = reflet de standards industriels Qualification d’un processus, d’une installation, d’un matériel : salle d’opération, endoscope,…. Surveillance et prévention dans le cadre de travaux Investigation : épidémie potentiellement liée à l’environnement Pédagogique
Stratégie générale de la surveillance de l’environnement Quels besoins réels de l’Ets: réglementation, recommandations, analyse de risques ? Quel budget ? Détermination de points critiques Prélèvements : planifiés (temps et lieu), standardisés (mêmes lieux, appareils, méthodes) Interprétation: basée sur réglementation, recommandation, référentiel interne. Possibilité de définir des niveaux cible, alerte, action (NF EN ISO 14698) : en pratique souvent un seul niveau (réglementation), niveaux fixés de façon assez subjective CAT en cas de non-conformité
Limites de la surveillance de l’environnement Milieu fluctuant et hétérogène, écosystème complexe, germes stressés ± cultivables, biofilms adhérents aux surfaces relargués de manière aléatoire pas de mesure absolue Contrôle microbiologique = image instantanée Résultats différés (culture) Techniques microbiologiques ± précises, reproductibles et comparables Pas de démonstration que les seuils définis traduisent une augmentation du risque infectieux n’est pas un certificat de conformité, un système d’alerte réactif 22 ne dispense pas des bonnes pratiques quotidiennes
L’air Pour nous guider….. Surveillance microbiologique de l’environnement dans les ES. CTIN 2002 Norme ISO 14644-1 (2016) : salles propres et environnements maîtrisés apparentés- classification de la propreté de l’air Norme NF S 90-351 (2013) : exigences relatives à la maîtrise de la contamination aéroportée La qualité de l’air au bloc opératoire. Recommandations d’experts - SFHH 2004 Risque infectieux fongique et travaux en établissements de santé. Identification du risque et mise en place de mesures de gestion –SF2H 2011 La qualité de l’air au bloc opératoire et autres secteurs interventionnels. Recommandations SF2H 2015 Surveillance microbiologique de l’environnement dans les ES-CCLIN Sud ouest-2016
L’air Pas de réglementation mais des normes (NF S90-351 (2013), NF EN ISO 14644-1 et 2 (2016), NF EN ISO 14698 (2004)), des recommandations sociétés savantes (ASPEC, SF2H,…). Justifié uniquement dans zone à environnement maitrisé ≤ ISO8 (hors travaux et épidémies) pour des qualifications, ou en routine Comptage particulaire, aérobiocontamination (généralement par impaction, pas de sédimentation passive), cinétique de décontamination.
Aérobiocontamination Comptage particulaire (classe ISO) L’air Objective les agents Résultats immédiats infectieux Normes Définition de classes de Moins standardisé contamination (biocollecteur, analyse) particulaire Choix d’un biocollecteur Résultats différés (ISO/DIS14698-1) Prélèvement de 100 Pas d’indication directe à 1000 L sur le risque microbiologique Fréquence routine (90 Appareillage plus Points définis par analyse de risques 351): coûteux plan d’échantillonnage Bloc : 1 / an : M1, M10, M100 Fréquence routine (90 Hors activité (bionettoyage puis salle (CTIN 2002, SF2H 2015 : 351): au repos) ou en activité (réelle ou non recommandé) Bloc : 1 / an simulée, dans sté, ZAC pharmacie, thérapie cellulaire) Chambres protégées Chambres protégées Stérilisation Stérilisation Thérapie cellulaire Thérapie cellulaire Pharmacie (ZAC) Pharmacie (ZAC)
L’air Interprétation : milieu fluctuant et hétérogène. Difficulté d’interprétation sur un seul prélèvement (notamment microbiologique) - concertation ++ avec les services techniques - pas de corrélation parfaite particulaire / microbiologie - intérêt d’une association air + surfaces : air = qualité de l’air au moment du prélèvement. surfaces = « historique » ++ déposition entre deux bio-nettoyages Toujours commencer par recontrôler un résultat non conforme.
L’eau Réseau de distribution d’eau : Ecosystème dynamique Equilibres locaux fonction de la température, du débit, du matériau… Présence de biofilm : microorganismes adhérents à la surface d’un matériau Viabilité mais ± cultivabilité des microorganismes dans l’eau Etape préalable indispensable à toute surveillance de la qualité de l’eau : «cartographie» du réseau de distribution : sources d’alimentation, configuration du réseau, installations à risques, historiques des travaux Plan difficile à obtenir…mais outil indispensable à l’évaluation des risques et à l’identification des points critiques pour définir l’échantillonnage
L’eau Prélèvements d’eau : connaissance du réseau (structure, fréquence d’utilisation, qualité de l’eau requise, statut des patients). Points techniques, points d’usage : défavorisés, représentatifs, patients à risques 1er jet = contrôle de l’exposition (eau telle qu’elle est utilisée) : prélever sans démontage ni désinfection ni purge, ou 2ème jet = contrôle des conditions de maitrise du réseau interne (eau qui parvient au point d’usage) : prélever après démontage du périphérique de distribution, désinfection et purge prolongée de façon à éliminer l’eau résiduelle. Fréquence définie par réglementation, recommandation ou analyse de risques. Eaux potables réglementation / recommandation : 1 contrôle bactérien par tranche de 100 lits et par an, avec un minimum de 4 contrôles par an.
Surveillance microbiologique de l’environnement dans les ES – CCLIN Sud-Ouest – 2016
L’eau Recours à laboratoire accrédité pour certaines analyses. Eau : techniques normalisées. Filtration sur membrane Potabilité : eau alimentaire, fontaine : Germes ± pathogènes ou témoins de contamination fécale Difficulté interprétation de la flore revivifiable 22° et 36° (cf HCSP 2018) Résultats anormaux : vérifier conditions prélèvement, collaboration ++ avec services techniques, contrôler Souvent = contamination locale Après traitement réseau et/ou intervention technique : à 48 heures : vérification de l’efficacité contrôle à distance de la procédure curative (6 à 8 semaines)
Surveillance microbiologique de l’environnement dans les ES – CCLIN Sud-Ouest – 2016
Les surfaces Pour nous guider….. Surveillance microbiologique de l’environnement dans les établissements de santé : Air, Eaux, Surfaces (Ministère Santé, DGD/DHOS, CTIN, 2002) ASPEC (Association pour la prévention et l’étude de la contamination) Norme NFT 90351, version 6 avril 2013-Etablissement de santé - Zone à environnement maîtrisé Surveillance microbiologique de l’environnement dans les ES-CCLIN Sudouest-2016
Les surfaces Des prélèvements de surface dans quels contextes ? Peu de réglementation, des normes NF S90-351 (2013), NF EN ISO 14698 (2004), ou recommandations sociétés savantes. Dans le cadre d’une démarche qualité (bloc, chambre à flux, stérilisation, HACCP, RABC, COFRAC,….). Stratégie d’échantillonnage (méthodologie et choix des points). Exemples de points : en salle d’intervention (NF S90-351) : 5 à 10 points (table opératoire, poignée scialytique, chariot, amplificateur de brillance, rampe technique, poignée de porte tiroirs, interphone, bras de fluides et surfaces en hauteur…). Dans une chambre avec traitement d’air : 5 à 10 points (table de nuit, pied du lit, adaptable, dessus éclairage, téléphone, télécommande, poignée de porte…) Fréquence ? Pas de réglementation, ni de recommandation (sauf ± thérapie cellulaire et Pharmacie).
Les surfaces Fréquence prélèvements Zones à environnement maîtrisé CTIN (2002) : périodicité définie par CLIN et EOH dans le cadre d’une démarche qualité Norme NFT 90351 (2013) : Fréquence non précisée Thérapie cellulaire (AFSSAPS) : mensuelle ! Pharmacie (AFSSAPS) : Fréquence non précisée Stérilisation (CTIN 2002) : semestriel Fréquence et nombre de prélèvements très variables Attention aux fréquences excessives (CCLIN Sud Ouest 2016)
Les surfaces Après bionettoyage si possible hors activité (+ en activité pour stérilisation et thérapie cellulaire) Prélèvements de surfaces : notion très importante de rendement. Il dépend de nombreux facteurs (nature de la surface, régularité, force d’appui, temps d’appui) standardisation indispensable. Résultat n’est pas le reflet exact de la contamination des surfaces (rendement, stress, biofilm,…). Méthodes de prélèvements : boites Contact (500g, 10 sec); écouvillons humidifiés (fibres, nylon floqué,….), standardiser la technique et la superficie prélevée
Les surfaces Surfaces : quantification (en UFC /25cm2) + identification minimale (éventuels pathogènes) Interprétation : référentiels peu aidants Zones protégées : blocs (flux laminaire ou turbulent ?), radiologie interventionnelle, chambre isolement protecteur (hors présence humaine) Guide du bionettoyage (1994) : Risque 4 : niveau cible < 5 ufc/25 cm2 (fungi ?) ASPEC : Zone 4 : niveau cible < 1 ufc/25 cm2 (alerte: 5; action: 10) CTIN (2002) : Niveau cible < 5 ufc/25 cm2 (fungi
Les surfaces Cas particulier des siphons (germe ciblé en contexte épidémique, pas en routine) Spécificité linge : rendements gélose Contact très faibles (pertinence très faible) Spécificité restauration : valeurs cibles très difficiles à définir. Recherche de germes spécifiques : coliformes, S aureus, germes hydriques, B cereus, Listeria, Salmonelle
Quand prélever en cas de travaux ? Résultats difficiles à interpréter en SF2H 2011 : risque infectieux fongique l’absence de niveau de base
Des nouvelles recommandations de la SF2H ? Dans l’idéal on aurait besoin de : Préciser dans quelles situations il faut ou non surveiller l’environnement Clarifier la position des hygiénistes hospitaliers / norme 90351 (par exemple : chambre réa, fréquence des contrôles bloc, ….) Adopter une position claire sur l’utilité (?), la fréquence, les critères d’interprétation des contrôles de surfaces dans les blocs Proposer une valeur cible de référence pendant les travaux (hors secteur protégé) Se positionner / la flore revivifiable de l’eau ? Réaffirmer que des bonnes pratiques tracées et évaluées sont beaucoup plus fiables que des prélèvements d’environnement
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