PLAN CLIMAT AIR ÉNERGIE DU PAYS DE BITCHE - DIAGNOSTIC
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Synthese PCAET du Pays de Bitche Avril 2019 PLAN CLIMAT AIR ÉNERGIE DU PAYS DE BITCHE - DIAGNOSTIC Le territoire | Consommation et production d’énergie | Emissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques | Vulnérabilités Carte d’identité Le Pays de Bitche en bref 46 communes La Communauté de Communes de Pays de Bitche a été constituée après la fusion de l’ancienne Communauté de 35 600 habitants Communes du Pays de Bitche et celle de Rohrbach-lès-Bitche Superficie : 602 km2 en janvier 2017. C’est un territoire dichotomique : une partie principalement agricole sur le Plateau Lorrain et une partie Deux pôles principaux : Bitche principalement forestière sur les Monts Vosgiens. (5180 habitants) et Rohrbach- lès-Bitche (2150 habitants) Faible densité de population : 58 hab/km² en 2014) Population en diminution Vieillissement de la population Tissu économique insuffisant: un seul emploi au Pays de Bitche pour 2 actifs Différents bassins d’emploi à l’ouest (Sarreguemines), au Nord (Allemagne) et au Sud- Est (Haguenau, Strasbourg) Un besoin important de Un PCAET, quésaco ? déplacement, pour le travail en particulier… Le Plan climat air énergie territorial (PCAET) permet de répondre aux objectifs nationaux et régionaux en matière de climat-air-énergie. C’est une politique ambitieuse de territoire pour limiter ses impacts sur le changement climatique. Etabli pour 6 ans, il est composé de mesures : • d’atténuation (limiter l’impact du territoire sur le climat) • d’adaptation (réduire la vulnérabilité du territoire face au changement climatique) alter-éc(h)o conseil 1
Synthese PCAET du Pays de Bitche Avril 2019 Pourquoi et comment réaliser un PCAET au Pays de Bitche Une démarche participative Le PCAET du Pays de Bitche a été initié en mai 2018. Sa réalisation se décline en différentes étapes : Le PCAET est véritablement une démarche 1. Réalisation d’un état des lieux partagé du de territoire transversale qui nécessite une implication et une participation de tous les territoire : consommations énergétiques, émissions acteurs fédérés autour d’une vision de GES et des polluants atmosphériques, potentiel partagée climat-air-énergie pour leur des renouvelables, analyse de la vulnérabilité du territoire. Elle est caractérisée par une territoire, etc. (mai 2018 à avril 2019) collaboration étroite et de nombreux 2. Elaboration de la stratégie climat-air-énergie échanges avec les services de la collectivité, avec définition des visions et des principes leurs partenaires et les habitants du territoire. directeurs et leur déclinaison en objectifs clés sur Plusieurs moyens de communication et de le court (vision à 6 ans), moyen (vision 2030) et concertation sont utilisés : des articles dans la long (vision 2050) terme (avril à juin 2019) presse, des reportages sur la chaine locale de 3. Co-construction d’un plan d’actions : télévision, un site web consacré à l’élaboration déclinaison des objectifs en mesures concrètes, et au suivi de la politique climat-air-énergie (www.planclimat-paysdebitche.fr), des forums planifiées et budgétées sur 6 ans (juin à octobre 2019) publics, des groupes de travail, etc. 4. Mise en oeuvre, suivi et évaluation (2019-2025) Le PCAET du Pays de Bitche est enrichi par les résultats du travail mené en parallèle sur Cit’ergie, une démarche d’excellence et d’amélioration continue de la politique climat-air-énergie. Cit’ergie est la déclinaison française du European Energy Award (EEA) et se base sur les compétences et le champ d’influence de la Communauté de Communes. La démarche climat-air-énergie du Pays de Bitche doit permettre d’améliorer l’attractivité et la qualité de vie sur le territoire : alter-éc(h)o conseil 2
Synthese PCAET du Pays de Bitche Avril 2019 Consommation et production d’énergie au Pays de Bitche Des consommations principalement associées au résidentiel et aux déplacements La consommation totale d’énergie du territoire du Pays de Bitche en 2016 est de 791 GWh PCI. Elle est en diminution depuis 2005 (1,8% par an en moyenne, avec un ralentissement ces dernières années), mais à un rythme insuffisant par rapport aux objectifs réglementaires. La majorité de l’énergie consommée sur le territoire est importée : fioul et autres produits pétroliers, gaz naturel, électricité. La production locale (bois-énergie principalement) ne couvre que 28% des besoins ! Le secteur résidentiel représente plus de la moitié des consommations d’énergie du territoire, loin devant les transports et les autres secteurs. L’ensemble de ces consommations représente une facture énergétique d’environ 81 millions d’euros pour le territoire en 2016. Avec l’augmentation du prix de l’énergie, cette facture s’alourdira largement dans les années à venir (11,5 millions supplémentaires en 2018 à consommation constante) avec un risque de précarité énergétique très important. alter-éc(h)o conseil 3
Synthese PCAET du Pays de Bitche Avril 2019 Une production d’énergie centrée sur le bois-énergie Le territoire du Pays de Bitche a produit, en 2016, 223,33 GWh d’énergie primaire (à 92% renouvelable), très majoritairement issue de la filière bois-énergie (88% de la production totale). Le Pays de Bitche produit plus de bois-énergie qu’il n’en consomme : seulement 61% du bois-énergie est consommé localement, plus d’un tiers étant utilisé hors du territoire. Une augmentation de 67% de la consommation de bois-énergie permettrait d’équilibrer la production et la consommation locale et de passer d’une part de bois énergie dans le résidentiel de 27% à 50%, réduisant ainsi de 44% les émissions de GES du secteur résidentiel. La production d’énergie hors bois-énergie (pompes à chaleur, solaire photovoltaïque, solaire thermique) est en très forte progression (augmentation de 17%/an en moyenne entre 2005 et 2016) mais elle reste très limitée pour l’heure. Plusieurs sources de renouvelables ont un fort potentiel de développement sur le territoire : bois- énergie (pour les besoins en chaleur, voire en cogénération) et l’éolien (pour les besoins électriques). Et dans une moindre mesure le solaire thermique, la géothermie, la méthanisation (pour les besoins de chaleur, d’électricité et même de carburants), le photovoltaïque et la micro-hydraulique. Synthèse énergétique du Pays de Bitche alter-éc(h)o conseil 4
Synthese PCAET du Pays de Bitche Avril 2019 Les émissions de gaz à effet de serre (GES) Les émissions de GES du territoire du Pays de Bitche s’élèvent à environ 215 035 tonnes CO2eq (soit 6,2 teq CO2 par habitant) en 2016. Une diminution de 24%, dans la période entre 2005 et 2016, soit de 2,2% en moyenne par an, notamment grâce à une baisse importante des GES dans le secteur résidentiel. Les émissions liées à l’émetteur principal, le secteur agricole, sont restées globalement stables et les émissions liées aux déplacements ont même augmenté de 16%. Vu que le Pays de Bitche est un territoire rural avec une agriculture importante, les émissions de méthane (CH4) et de protoxyde d’azote (N2O) sont très fortes. Ce sont des gaz à effet de serre très puissants. Comme pour le secteur des transports, ces émissions de GES ne diminuent pas sur le territoire (contrairement aux autres secteurs). La qualité de l’air et les émissions des polluants atmosphériques La qualité de l’air est plutôt satisfaisante au Pays de Bitche : on observe une concentration très faible de polluants. Les principaux secteurs d’activités responsables des pollutions atmosphériques sont le résidentiel et l’agriculture (à l’exception des transports routiers pour les NOx) : alter-éc(h)o conseil 5
Synthese PCAET du Pays de Bitche Avril 2019 Les impacts climat-air-énergie par secteur Le résidentiel Le secteur résidentiel est le premier poste de consommation d’énergie du territoire (75% des consommations d’énergie hors carburant) : les logements sont grands (107 m2 en moyenne) et anciens. Le fioul est la principale source d’énergie pour le chauffage même si le chauffage au bois est très présent (27% des consommations). Le résidentiel est également responsable de 23% des émissions de GES du territoire et la principale source de pollution atmosphérique du Pays de Bitche. Malgré une baisse importante des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre du secteur résidentiel depuis 2005, le parc de logements du Pays de Bitche reste très peu performant. La réglementation thermique 2012 impose des consommations 73% plus faibles dans le neuf que dans le parc existant. Pour la rénovation, les consommations doivent être 57% moins importantes que les performances moyennes du territoire. Des efforts considérables doivent donc être réalisés, à la fois pour rénover un nombre important de logements… et pour les rénover de manière ambitieuse. Le tertiaire L’industrie • 9% des consommations d’énergie du territoire • 9% des consommations d’énergie du territoire (principalement fioul, les énergies (un tiers des consommations pour la seule renouvelables n’y sont quasiment pas utilisées) cristallerie de St Louis), en forte diminution • 7% des émissions de GES du territoire entre 2005 et 2012 • Comme pour le résidentiel, le chauffage est à • Principale source utilisée : le gaz naturel l’origine de la quasi-totalité des polluants • 5% des émissions de GES atmosphériques du secteur • Faible impact en termes de pollution de l’air alter-éc(h)o conseil 6
Synthese PCAET du Pays de Bitche Avril 2019 L’agriculture desservi par 2 lignes de car TER et des lignes TIM • 4% des émissions de consommation d’énergie • Nécessité de réduire les besoins en du territoire mais le premier poste déplacement (notamment en développant d’émissions de GES du territoire (37%) l’emploi local et des solutions de travail à • Emissions liées à l’élevage mais aussi aux distance) et de développer davantage les produits azotés utilisés dans les cultures qui modes alternatifs : marche, vélo, covoiturage... vont générer l’émission de N2O et NH3 • L’autonomie alimentaire du territoire est Les déchets envisageable : la production de GES des • 2,3% des émissions de GES du territoire produits alimentaires importés est équivalente • Les déchets sont collectés par la CCPB via un aux exportations de produits agricoles hors du système multiflux et le traitement est assuré territoire. par le Sydeme Les transports • Opinion négative de la population par rapport à la gestion des déchets : ils sont traités • 26% des consommations d’énergie du « loin », il y a un manque de transparence et territoire de lisibilité sur le devenir des déchets, une • 25% des émissions de GES du territoire mais exploitation des déchets qui n’est pas le chiffre est peu représentatif des réelles « maîtrisée », etc. émissions : seuls 26% des habitants du • Cependant, la gestion des déchets est bonne territoire travaillent dans leur commune de d’un point de vue environnemental : les résidence objectifs fixés par le Programme de réduction • Principal responsable des émissions de NOx des déchets sont largement dépassés, les (51%) quantité de déchets produits sont • La majorité des habitants utilise la voiture relativement faibles et sont traités avec de pour aller au travail (89%) : perception de bonnes performances (recyclage, « manque de transports en commun » de la méthanisation des déchets organiques, part des habitants même si le territoire est cogénération pour les résiduels, …) La forêt et le rôle du secteur forestier • La forêt couvre environ 33 000 ha du territoire • Constituée de feuillus (51%), de conifères (27%), les 22% restant de peuplement mixte • 60% de la production est prélevée annuellement (bois d’oeuvre, bois d’industrie, bois énergie) • La forêt est donc en croissance et un rôle très important de puits de carbone qui permet de compenser des 2/3 des émissions de gaz à effet de serre du territoire) • La forêt est une opportunité pour développer la filière bois-construction et bois-énergie du territoire (un projet de structuration d’une filière locale de bois de hêtre est en cours) mais doit être utilisée durablement alter-éc(h)o conseil 7
Synthese PCAET du Pays de Bitche Avril 2019 Vulnérabilité du Pays de Bitche au changement climatique La température moyenne au Pays de Bitche est aujourd’hui de 9,5 °C et risque d’augmenter de 2,5 °C d’ici 2050 si aucune action ne soit engagée. Plus globalement, c’est l’ensemble du territoire et de sa vie qui sera affecté par le changement climatique. Les secteurs les plus impactés sont les suivants : • biodiversité : modification dans la phénologie des espèces, assèchement des zones humides, des cours d’eau et plans d’eau, disparition de la faune locale, etc. • agriculture : modification des dates de floraison et de récolte, augmentation des sécheresses en été, prolifération de parasites et de maladies, etc. • sylviculture : accentuation du nombre d’incendies, de la mortalité des arbres, des attaques parasitaires et de ravageurs, etc. • industrie : inondations des sites, arrêts d’activité, etc. • santé : augmentation de la mortalité chez les personnes âgées due aux canicules, des risques sanitaires après les événements extrêmes, des maladies de voie respiratoire à cause de la pollution, des allergies, etc. • urbanisme : risque d’inondations et de retrait-gonflement des argiles qui pourrait dégrader fortement les infrastructures des communes concernés • ressources en eau : diminution de la ressource en eau, dégradation de la qualité de l’eau, etc. • énergie : aggravation de la précarité énergétique pour les logements et la mobilité • sols : aggravation de risque de coulées boueuses, de pollution des sols, etc. Le territoire du Pays de Bitche est plutôt résilient mais on y retrouve des aspects à fort enjeu naturel (certains sites sensibles comme les zones humides), organisationnel (la croissance du parc de logements sans apport de population, l’étalement de l’urbanisation, des mobilités basées sur la voiture individuelle, l’artificialisation des sols, etc.), démographique (un fort vieillissement de la population), etc. Enjeux climat-air-énergie du Pays de Bitche alter-éc(h)o conseil 8
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