SYNTHÈSE Gravité du variant Omicron - Ce que nous savons jusqu'à présent
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SYNTHÈSE Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent Publication : mars 2022 Introduction Santé publique Ontario (SPO) surveille, examine et évalue activement les renseignements pertinents liés au coronavirus de 2019 (COVID-19). Les documents « Ce que nous savons jusqu’à présent » fournissent une analyse rapide des preuves liées à un aspect spécifique ou à une question émergente relative à la COVID-19. Principales conclusions découlant des données probantes Il existe des preuves solides qu’une infection par le variant Omicron provoque une forme de la maladie moins grave que le variant Delta. Toutefois, les infections par le variant Omicron peuvent encore être graves, en particulier chez les personnes plus âgées, chez les personnes présentant des comorbidités et chez les personnes non vaccinées. Bien qu’il n’y ait pas de preuve que le variant Omicron provoque de plus graves conséquences chez les enfants que les variants précédents, la base de données probantes est insuffisante. Le risque accru d’infection dû à la prévalence communautaire d’un variant plus transmissible, associé aux preuves croissantes de résultats à long terme de la COVID-19 et à l’admissibilité limitée au vaccin dans la population pédiatrique, suggère que les enfants constituent un groupe vulnérable. En raison de la transmissibilité accrue du variant Omicron, le nombre de cas ayant des conséquences graves (hospitalisations, admission aux soins intensifs, décès) a mis à rude épreuve la capacité du système de santé et les infrastructures essentielles au pic de transmission dans de nombreuses juridictions, dont l’Ontario. Pour l’instant, l’impact du variant Omicron sur les hospitalisations, la mortalité et les résultats à long terme de la COVID-19 au niveau de la population demeure incertain. Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 1
Contexte Le variant Omicron (B.1.1.529, premier signalement en Afrique du Sud) du syndrome respiratoire aigu sévère, coronavirus 2 (SARS-CoV-2) a été signalé le 8 novembre 2021 en Afrique du Sud,1 et a été désigné comme étant un variant préoccupant par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 26 novembre 2021.2 Depuis, Omicron a rapidement supplanté Delta comme variant dominant dans les pays où il est apparu. Les analyses de modélisation, in vitro et in silico confirment les résultats épidémiologiques selon lesquels Omicron a une transmissibilité plus élevée et suggèrent des mécanismes potentiels, mais on ne sait toujours pas dans quelle mesure la transmission accrue du variant Omicron est due aux caractéristiques inhérentes du virus (c’est-à-dire une capacité accrue à infecter les cellules, le tropisme tissulaire) ou à une évasion immunitaire.3 La forte transmissibilité du variant Omicron a entraîné un nombre record de cas, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la gravité et à l’impact potentiel sur les systèmes de soins de santé et les infrastructures essentielles. Nous utilisons des indicateurs tels que les visites aux urgences, les hospitalisations, la durée du séjour à l’hôpital, l’admission dans une unité de soins intensifs afin de juger du niveau de gravité et de comparer le variant Omicron aux variants précédents du SRAS-CoV-2.4 Cependant, ces indicateurs ont leurs limites. Les données sur les admissions à l’hôpital reliées à la COVID-19 sont compliquées par les pratiques de dépistage et de test et par la forte prévalence communautaire, car les patients peuvent être déclarés positifs au SRAS-CoV-2, mais être hospitalisés pour un autre diagnostic qui ne nécessite pas de soins liés à la COVID-19. Les études qui tentent d’aborder cette question le font de différentes manières, ce qui rend les taux d’hospitalisation moins comparables entre les études et les juridictions. En outre, les premières données sur la gravité du variant Omicron ont une validité limitée, car les patients présentant des symptômes légers sont plus susceptibles d’être admis à l’hôpital par précaution. Ainsi, la durée de leur suivi est insuffisante pour que les conséquences graves s’accumulent et le nombre de cas n’est pas suffisant pour représenter correctement des populations entières. Il convient de noter que les résultats graves sont un indicateur retardé, ce qui signifie que les résultats graves surviennent souvent plus tard, après que les patients soient initialement tombés malades (par exemple, quelques jours ou semaines après). Les tendances actuelles en matière de complications graves reflètent ce que nous avons connu dans les débuts de la COVID-19.5 À l’autre extrémité de la vague épidémique Omicron, la dégradation de la qualité des données due aux changements apportés aux stratégies de dépistage dans certaines juridictions représente un défi, car le nombre réel de cas est inconnu et les données de cas disponibles sont influencées par les critères de dépistage, ce qui complique la comparaison des courbes d’incidence et d’hospitalisation. Bien que l’Afrique du Sud ait été le premier pays à signaler le variant Omicron et que la vague y ait commencé plus tôt que dans d’autres pays, les données sud-africaines sur la gravité de ce variant pourraient ne pas être généralisables au contexte ontarien. Parmi les raisons qui expliquent cela, nommons : des différences dans les antécédents d’infection antérieure par SRAS-CoV-2 (c.-à-d. une infection antérieure censée entraîner des conséquences moins graves), des différences dans le statut vaccinal et le programme de vaccination, ainsi que la répartition par âge de la population. L’objectif de ce document est de résumer la littérature sur la gravité de la maladie et la présentation clinique des cas du variant Omicron (B.1.1.529). Plusieurs études sur les rongeurs ont rapporté des preuves que le variant Omicron est moins pathogène,6-9 mais la synthèse se concentrera sur les études humaines. Les données sur la gravité locale provenant de Santé publique Ontario (PHO) sont incluses. Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 2
Méthodes Cette analyse rapide résume les preuves disponibles concernant la gravité du variant Omicron entre novembre 2021 et le 24 février 2022, pertinentes dans le contexte de l’Ontario. Les preuves contenues dans ce rapport ont été identifiées à l’aide des données sur l’ancien variant préoccupant de la COVID-19 (B.1.1.529) de SPO : Évaluations des risques publiées depuis le 29 novembre 2021.3,10-19 Veuillez consulter les sections correspondantes sur les méthodes pour plus de détails. En bref, les services de bibliothèque de SPO ont effectué des recherches quotidiennes dans la littérature primaire et préimprimée en utilisant la base de données MEDLINE, ainsi que des recherches quotidiennes dans la littérature grise en utilisant divers flux de nouvelles et des moteurs de recherche personnalisés. Si plus d’une publication rapportait les mêmes indicateurs de gravité de la maladie (par exemple, des rapports de routine d’une agence de santé publique), la publication la plus récente a été utilisée, car elle contenait généralement aussi la plus grande taille d’échantillon. Les données sur la sévérité de la COVID- 19 en Ontario sont basées sur le plus récent résumé épidémiologique hebdomadaire de SPO : Cas de COVID-19 ayant des conditions graves.5 Découvertes Le contexte ontarien En ce qui concerne les études de gravité menées en Ontario, une étude de cohorte appariée portant sur les hospitalisations et les décès associés au variant Omicron (11 622 cas) par rapport à Delta (14 181 cas) a révélé que les cas Omicron comptaient 59 (0,51 %) hospitalisations et 3 (0,03 %) décès, contre 221 (1,56 %) hospitalisations et 17 (0,12 %) décès chez les cas Delta appariés.20 Le risque d’hospitalisation ou de décès était inférieur de 65 % (rapport de risque, HR = 0,35, intervalle de confiance [IC] de 95 % : 0,26 à 0,46,) pour les cas Omicron, par rapport aux cas Delta, et le risque d’admission en soins intensifs ou de décès était inférieur de 83 % (HR = 0,17, IC 95 % : 0,08 à 0,37). Afin de tenir compte de la possibilité que des cas accidentels de COVID-19 soient comptabilisés dans les données sur la gravité en raison des tests de dépistage de routine effectués dans les hôpitaux, une analyse de sensibilité a exclu les cas dont le premier prélèvement positif a eu lieu le jour de l’hospitalisation ou le jour précédant celle-ci et ont tout de même constaté une sévérité moindre du variant Omicron par rapport au Delta (HR = 0,25, IC 95 % : 0,16 à 0,41). La stratification en fonction de l’âge, du sexe et du statut vaccinal a permis de réduire l’indice de gravité du variant Omicron. Basé sur les renseignements disponibles auprès du système de gestion des cas et des contacts (CCM) au 23 février 2022 :5 Entre le 12 décembre 2021 et le 19 février 2022, 10 502 cas de COVID-19 en Ontario ont résulté en une situation grave (hospitalisation, séjour dans une USI ou décès). 9 531 cas ont été hospitalisés, 1 380 cas ont été admis dans une USI et 2 227 cas sont décédés. Un cas peut être comptabilisé dans plus d’une de ces catégories. En termes de trajectoire parmi les cas de COVID-19 avec des résultats sévères, du 16 janvier 2022 au 12 février 2022 : les hospitalisations hebdomadaires ont diminué de 1 649 à 624, les admissions hebdomadaires en USI ont diminué de 240 à 90, et les décès hebdomadaires ont diminué de 451 à 197. Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 3
Gravité La plupart des données suggèrent que le variant Omicron provoque une maladie moins grave que les autres variants préoccupants, le comparateur étant généralement le variant Delta, à de rares exceptions près.21 Les preuves concernant les cas pédiatriques et les personnes âgées sont mises en évidence en raison des caractéristiques uniques de ces groupes (par exemple, l’admissibilité au vaccin, la qualité de la réponse immunitaire, le risque supplémentaire dû à la vie en communauté pour les personnes âgées). La gravité de la maladie en fonction du statut vaccinal est incluse si elle a été rapportée. Il est à noter que les données provenant d’autres juridictions auront des niveaux variables de généralisation au contexte ontarien en raison des différences dans l’historique des infections antérieures au SRAS-CoV-2 et du programme de vaccination, ainsi que de la répartition par âge de la population. ÉTATS-UNIS (É.-U.) Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis (CDC) ont utilisé trois systèmes de surveillance et une vaste base de données sur les soins de santé pour comparer les indicateurs de gravité sur trois périodes : l’hiver 2020-2021, la période de prédominance du variant Delta et celle de la prédominance du variant Omicron.4 Durant l’étude, la période Omicron s’est avérée causer des conséquences moins graves que les périodes précédentes de forte transmission, ce qui, selon les auteurs, est probablement lié à une couverture vaccinale plus élevée réduisant la gravité de la maladie, à une virulence plus faible d’Omicron et à l’immunité des infections précédentes. Bien que la maladie résultant du variant Omicron soit moins grave, les auteurs notent qu’elle peut exercer une pression plus importante sur le système de soins de santé, en raison du nombre de cas. La moyenne mobile des cas quotidiens sur 7 jours (798 976 cas quotidiens entre le 9 et le 15 janvier 2022), des visites aux urgences (48 238) et des admissions (21 586) a été la plus élevée pendant la période Omicron; toutefois, la moyenne mobile des décès quotidiens sur 7 jours (1 854) a été plus faible pendant la période Omicron que pendant les périodes précédentes. Le rapport entre le nombre de visites aux urgences en période de pointe et le nombre de cas (ratio événement-cas) (87 pour 1 000 cas), les admissions à l’hôpital (27 pour 1 000 cas) et les décès (9 pour 1 000 cas) durant la période Omicron étaient inférieurs à ceux de l’hiver 2020-2021 (92, 68 et 16 respectivement) et de la période Delta (167, 78 et 13 respectivement). La durée moyenne de séjour (5,5 jours), les pourcentages de personnes admises dans une USI (13,0 %), ayant reçu une ventilation artificielle invasive (3,5 %) ou étant décédées pendant leur séjour à l’hôpital (7,1 %) étaient tous des facteurs significativement plus faibles pendant la période Omicron que pendant les périodes précédentes (Delta : 7,6 jours, 17,5 %, 6,6 %, 12,3 %, respectivement). Une étude de cohorte rétrospective a examiné les données des dossiers médicaux électroniques de 577 938 patients infectés pour la première fois par le SRAS-CoV-2 provenant d’une base de données nationale multicentrique aux États-Unis entre le 1er septembre et le 15 décembre 2021 (n = 563 884, cohorte Delta)22 et entre le 15 et le 24 décembre 2021 (n = 14 054, cohorte Omicron). Après appariement par score de propension pour les données démographiques, les déterminants socio-économiques de la santé, les comorbidités, les médicaments et le statut vaccinal, le risque de conséquence grave dans les trois jours suivant l’infection dans la cohorte Omicron était inférieur de moitié à celui de la cohorte Delta : ED visits : 4,55 % contre 15,22 % (rapport de risque [RR] : 0,30, IC 95 % : 0,28 à 0,33); hospitalisation : 1,75 % contre 3,95 % (RR : 0,44, IC 95 % : 0,38 à 0,52]); admission en USI : 0,26 % contre 0,78 % (RR : 0,33, IC 95 % : 0,23 à 0,48); ventilation artificielle : 0,07 % contre 0,43 % (RR : 0,16, IC 95 % : 0,08 à 0,32). Les premières infections par le SRAS-CoV-2 survenues pendant la période Omicron étaient associées à des résultats significativement moins graves que les premières infections survenues pendant la période Delta. Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 4
Une étude de cohorte prospective menée en Californie rapporte que sur 288 534 jours- personnes de suivi après un test positif, 88 patients atteints du variant Omicron ont été hospitalisés, alors que sur 264 408 jours-personnes de suivi, 189 patients atteints du variant Delta l’ont été.23 Pour ce qui est des cas présentant une infection au variant Delta, les rapports de risque non ajustés d’admission en soins intensifs et de mortalité associés à l’infection du variant Omicron étaient de 0,26 (IC à 95 % : 0,10 à 0,73) et 0,09 (IC 95 % : 0,01 à 0,75), respectivement, parmi les cas dont l’infection a été constatée pour la première fois en consultation externe. Le risque quotidien de ventilation artificielle pour les patients atteints du variant Delta était significativement plus élevé que pour les patients atteints du variant Omicron (0,04 vs 0 pour 1000 jours-personnes à risque suite à un test positif; p
EUROPE Une analyse préliminaire des données basées sur les cas soumis par 15 pays de l’Union européenne (UE)/Espace économique européen au système de surveillance européen (TESSy) entre la semaine 46 (2021) et la semaine 2 (2022) a indiqué que l’infection au variant Omicron était moins susceptible d’être signalée avec une admission à l’hôpital par rapport aux infections au variant Delta (aOR 0,41; IC 95 % : 0,37 à 0,46).27 Parmi les cas d’Omicron dont la finalité est connue et qui ont été signalés dans TESSy au 19 janvier 2022, 884 (1,14 %) ont été hospitalisés, 120 (0,16 %) ont nécessité dû être admis en USI ou ont requis une assistance respiratoire et 48 (0,06 %) sont décédés. Une étude de cohorte rétrospective réalisée en France a porté sur 149 064 cas de COVID-19, dont 497 ont connu un événement hospitalier grave (447 du variant Delta, 50 du variant Omicron), soit l’admission dans une unité de soins intensifs ou dans une unité de soins critiques ou le décès.28 Le risque d’événement grave était plus faible chez les cas Omicron que chez les cas Delta (HR ajusté [aHR] = 0,13 IC 95 % 0,09 à 0,18 chez les 18 à 79 ans, aHR = 0,30 IC 95 % 0,17 à 0,54 chez les 80 ans et plus; risque ajusté pour l’âge, le sexe, le statut vaccinal, la présence de comorbidité et la région de résidence). Le risque augmentait avec l’âge et était plus élevé chez les cas présentant des comorbidités (aHR = 3,70, IC 95 % 2,66 à 5,13 pour les 18 à 79 ans présentant une comorbidité à très haut risque par rapport à ceux sans comorbidité) et chez les hommes. Le risque était plus faible chez les cas vaccinés que chez les cas non vaccinés, sans interaction entre le variant et le statut vaccinal (aHR = 0,15 IC 95 % 0,11 à 0,19 pour les 18 à 79 ans avec primo-vaccination par rapport aux non-vaccinés). Une étude de cohorte rétrospective monocentrique réalisée en France a caractérisé les 1 119 premiers cas du variant Omicron dans un hôpital et les a comparés aux 3 075 cas du variant Delta survenus à la même période.29 Parmi les cas du variant Omicron, la plupart (63,55 %) des patients étaient symptomatiques. Le taux d’hospitalisation était faible (1,9 %) et l’âge médian des patients hospitalisés était de 49 ans. Un patient a nécessité des soins intensifs. Contrairement aux cas Omicron, les cas Delta sur la même période étaient significativement plus âgés, plus susceptibles d’être symptomatiques (77,6 %), le taux d’hospitalisation était 6,2 fois plus élevé, le transfert aux soins intensifs était 31 fois plus fréquent et le taux de mortalité était 13 fois plus élevé. Il est à noter que les cas du variant Omicron étaient nettement plus jeunes. Sur les 826 cas Omicron dont le statut vaccinal était connu, 46,4 % étaient vaccinés (7,8 % ayant reçu une dose, 67,1 % deux doses, 24,8 % trois doses et 0,3 % quatre doses). Par rapport aux cas Omicron, les cas Delta étaient significativement moins susceptibles d’être vaccinés (40,4 %). Une étude de cohorte (N = 15 978) réalisée au Portugal a comparé le risque de maladie grave chez les patients infectés par le variant Omicron (N = 6 581) ou le variant Delta (N=9 397), au cours de la même période, en tenant compte du sexe, de l’âge, de l’infection antérieure et du statut vaccinal.30 Dans le groupe Delta, 148 (1,6 %) ont été hospitalisés. Dans le groupe Omicron, 16 (0,2 %) ont été hospitalisés. Parmi les 26 décès totaux, tous provenaient du groupe infecté par le virus Delta. Le HR ajusté pour l’hospitalisation dans le groupe Omicron par rapport au groupe Delta était de 0,25 (IC 95 % : 0,15 à 0,43). La durée d’hospitalisation des patients Omicron était significativement plus courte que celui des patients Delta (différence ajustée en fonction des facteurs de confusion -4,0 jours [IC 95 % -7,2 à -0,8]). Les chances de décès étaient de 0,14 (IC 95 % : 0,00 à 1,12), ce qui se traduit par une réduction du risque de décès de 86 % pour le groupe Omicron, par rapport au groupe Delta. Les auteurs ont conclu qu’Omicron était Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 6
associé à une réduction du risque d’hospitalisation de 75 % par rapport à Delta et à une réduction de la durée d’hospitalisation. SCANDINAVIE Une étude suédoise sur la gravité du variant Omicron dans des groupes à risque définis par le sexe, l’âge, les comorbidités et le statut vaccinal a été menée sur trois périodes distinctes (55 269 cas) : i) période à prédominance du variant Delta, ii) période de transition vers le variant Omicron, et iii) période à prédominance du variant Omicron (74 % de prévalence de l’échantillon semaine 52 de 2021, 88 % de prévalence de l’échantillon semaine 1 de 2022).31 Après ajustement pour tenir compte de l’âge, du sexe, des comorbidités, de l’infection antérieure, de la dose de rappel et du temps écoulé depuis la dernière dose chez les vaccinés, la probabilité de développer des symptômes graves à la COVID-19 était inférieure de 40 % (IC 95 % 18 à 56 %) chez les non-vaccinés et de 71 % (IC 95 % 54 à 82 %) chez les vaccinés pendant la période à prédominance du variant Omicron par rapport à la période à prédominance du variant Delta. L’efficacité du vaccin contre la COVID-19 sévère a été estimée mensuellement, et est restée stable autour de 90 % durant toutes les périodes. Les données individuelles du Norwegian Preparedness Registry ont été utilisées pour estimer le risque d’hospitalisation des cas Omicron (39 524) par rapport aux cas Delta (51 481), ainsi que la durée d’hospitalisation, le risque d’admission dans une unité de soins intensifs et les décès.32 Parmi les cas Omicron, 91 (0,2 %) ont été hospitalisés, alors que 552 (1,1 %) des cas Delta ont été hospitalisés. Omicron a été associé à une réduction globale de 73 % du risque d’hospitalisation (aHR = 0,27; IC à 95 % : 0,20 à 0,36) par rapport à Delta. La durée d’hospitalisation médianebrute des patients atteints du variant Omicron était de 2,8 jours (intervalle interquartile [IQR] : 1,6 à 6,8) par rapport à 6,5 (IQR : 3,2 à 12,3) chez les patients Delta. Sept patients Omicron (7,7 %) ont été admis dans une unité de soins intensifs, contre 135 (24 %) patients Delta. L’aHR à la sortie pour les patients Omicron par rapport aux patients Delta était de 1,44 (IC 95 % : 0,99 à 2,07), ce qui représente un délai d’attente plus court de 31 % (IC à 95 % : 1 % plus long–52 % plus court). L’aHR pour le risque d’admission aux soins intensifs pour les patients Omicron par rapport aux patients Delta était de 0,51 (IC 95 % : 0,20 à 1,29). La réduction du risque d’hospitalisation pour Omicron par rapport à Delta était plus faible chez les cas ayant suivi un calendrier de vaccination de 7 à 179 jours avant leur test positif, par rapport aux cas non vaccinés (66 % pour Omicron contre 93 % pour Delta avec des IC qui ne se chevauchent pas). L’administration d’une troisième dose de vaccin a entraîné une réduction similaire du risque d’hospitalisation pour les cas Omicron et Delta, par rapport aux cas non vaccinés (86 % et 88 % respectivement avec des IC qui se chevauchent). À noter que les cas Omicron qui avaient partiellement terminé une série de vaccination ou qui avaient terminé la vaccination avec un maximum de deux doses ≥ 180 jours avant le test positif n’avaient pas de diminution significative du risque par rapport aux non-vaccinés. Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 7
ROYAUME-UNI Un rapport du UK Health Security Agency (UKHSA) a révélé que le risque d’atterrir à l’urgence ou d’être admis à l’hôpital en raison du variant Omicron était environ deux fois moins élevé que celui de Delta (HR 0,53, IC 95 % : 0.50-0.57).33 Le risque d’admission à l’hôpital à partir des urgences pour Omicron était environ un tiers de celui de Delta (HR 0,33, IC 95 % : 0,30 à 0,37). Les analyses ont été ajustées en fonction de l’âge, du sexe, de l’origine ethnique, de la défavorisation de la zone locale, des voyages internationaux, du statut vaccinal et du fait que l’infection actuelle était une réinfection connue. L’UKHSA rapporte que le risque d’hospitalisation est plus faible pour les cas du variant Omicron après deux et trois doses de vaccin, avec une réduction de 81 % (77 à 85 %) du risque d’hospitalisation après trois doses par rapport aux cas du variant Omicron non vaccinés. L’Imperial College a examiné les données de l’UKHSA et du National Health Service en Angleterre pour les cas dont la date de prélèvement était comprise entre le 1er et le 14 décembre 2021 et a indiqué une réduction du risque d’hospitalisation pour une infection au variant Omicron par rapport au variant Delta.34 On a estimé que les cas Omicron présentaient un risque réduit de 20 à 25 % de toute hospitalisation (y compris les services paramédicaux et d’urgence) et de 41 % (IC 95 % : 37 % à 45 %) réduit le risque d’une hospitalisation entraînant un séjour d’une ou plusieurs nuits. Les réinfections par la COVID-19 étant associées à une maladie plus bénigne, l’étude a supposé que 33 % des vraies réinfections étaient correctement identifiées comme telles. Les estimations corrigées ont entraîné une réduction plus faible du nombre d’hospitalisations dans le groupe Omicron par rapport au groupe Delta (de 0 à 30 %), et une réduction plus importante du risque d’hospitalisation associé à la réinfection (d’environ 55 à 70 %). La stratification par statut vaccinal a révélé que les cas vaccinés avec deux doses de Pfizer ou Moderna présentaient un risque d’hospitalisation similaire ou supérieur lors d’une infection à Omicron par rapport à Delta, mais que les cas ayant reçu AstraZeneca comme première série de vaccins avaient tendance à présenter un risque d’hospitalisation inférieur par rapport à Delta. Une étude nationale imbriquée en Écosse a analysé 119 100 cas d’échec de la S-Gene Target Failure (SGTF, défaillance de la cible du gène S) (substitut de Delta) et 22 205 cas de SGTF (substitut d’Omicron) entre le 1er novembre et le 19 décembre 2021. Il y a eu 15 admissions à l’hôpital dans le groupe SGTF, ce qui signifie que les hospitalisations des cas SGTF étaient 0,32 fois (IC 95 % 0,19 à 0,52) les hospitalisations prévues par rapport aux cas non SGTF.35 Il est à noter que 10 fois plus de cas SGTF étaient des réinfections possibles par rapport aux cas non- SGTF (7,6 % contre 0,7 %). Une troisième dose de vaccin a été associée à une réduction de 57 % (IC 95 % 55 à 60) du risque d’infection symptomatique par la SGTF par rapport à la période ≥ 25 semaines suivant la deuxième dose. Une étude des hôpitaux sentinelles de la région du Grand Manchester a révélé que la proportion d’Omicron dans les échantillons hospitaliers suivait une trajectoire similaire à la proportion du SGTF dans les cas, mais avec un décalage de deux jours, ce qui est cohérent avec le décalage entre le test positif et l’admission à l’hôpital, suggérant qu’une proportion similaire de cas Omicron menait à une hospitalisation, comme c’était le cas pour le variant Delta.21 Il convient de noter que ces analyses ont été effectuées au début de la vague Omicron, pendant la croissance Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 8
exponentielle des cas à Manchester, ce qui pourrait avoir un impact sur la représentativité des cas identifiés. AFRIQUE DU SUD En raison de différences notables dans les antécédents d’infection par le SRAS-CoV-2 et le programme de vaccination, ainsi que dans la répartition par âge de la population en Afrique du Sud par rapport à l’Ontario, certaines études sont mises en évidence ci-dessous en fonction de la taille de leur échantillon, de leur progression dans la vague Omicron ou de l’ajustement des analyses de gravité en fonction des antécédents d’infection et de vaccination. Des études supplémentaires sur la sévérité du variant Omicron en Afrique du Sud sont disponibles dans l’article Variant préoccupant Omicron de la COVID-19 (B.1.1.529) de SPO : Évaluation des risques.36-39 Une étude sud-africaine comparant les cas SGTF (substitut des cas Omicron), non-SGTF et Delta a démontré qu’après contrôle des facteurs associés à l’hospitalisation, les cas SGTF avaient une probabilité d’admission significativement plus faible que les cas non-SGTF (256/10 547 [2,4 %] contre 121/948 [12,8 %]; ratio ajusté [aOR] 0,2, IC 95 % 0,1 à 0,3),40, ce qui représente une probabilité d’admission à l’hôpital de 80 % inférieure à celle des infections non-SGTF. Les différences de sévérité de la maladie entre les cas hospitalisés du SGTF et les cas non-SGTF étaient moins claires, peut-être en raison du faible nombre d’individus dans l’analyse. Après prise en compte des facteurs de gravité de la maladie, les risques de maladie grave étaient comparables entre les infections hospitalisées par le SGTF et les autres infections (42/204 [21 %] vs 45/113 [40 %]; aOR 0,7, IC 95 % 0,3 à 1,4), et les personnes infectées par le SGTF présentaient des risques significativement plus faibles de maladie grave (496/793 [62,5 %] vs 57/244 [23,4 %]; aOR 0,3, IC 95 % 0,2 à 0,5), par rapport aux personnes présentant des infections antérieures au variant Delta. Une étude de cohorte en Afrique du Sud portant sur 5 144 patients de la quatrième vague (Omicron) et 11 609 patients des vagues précédentes a utilisé l’analyse de régression de Cox pour comparer le risque entre les vagues de décès et de conséquences graves ≤ 14 jours après le diagnostic.41 Après ajustement en fonction de l’âge, du sexe, des comorbidités et du sous- district, le risque de décès était sensiblement réduit dans la vague Omicron par rapport à la vague précédente (aHR 0,27; IC 95 % : 0,19 à 0,38), qui était atténué (0,41; IC à 95 % 0,29 à 0,59) après ajustement en fonction des infections antérieures et de la vaccination. Le risque de réduction de la gravité a montré un schéma similaire à celui de l’hospitalisation grave et du décès. La protection par la vaccination contre des conséquences graves était similaire dans la vague Omicron par rapport à la vague précédente : la protection contre le décès par la vaccination complète aHR (IC 95 %) était de 0,24 (0,10 à 0,58) pendant la vague Omicron et de 0,35 (0,22 à 0,54) vers la fin de la vague précédente. La protection par une infection antérieure contre l’hospitalisation ou le décès était de aHR (IC 95 %) de 0,32 (0,20 à 0,52) à la fin de la troisième vague et de 0,13 (0,06-0,27) pendant la vague Omicron. Même en tenant compte des infections antérieures, on a constaté une réduction de 25 % des hospitalisations graves ou des décès durant la vague Omicron, par rapport à la vague précédente. Il est à noter que pour tous les résultats, la réduction du risque pendant la vague Omicron a été atténuée par l’ajustement pour l’infection diagnostiquée antérieurement et la vaccination. Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 9
Une étude menée en Afrique du Sud a révélé que les cas du variant Omicron (identifiés à l’aide d’un marqueur de substitution de la plateforme PCR utilisée) (n = 1 486) présentaient un risque plus faible d’admission à l’hôpital (aHR de 0,56, IC 95 % 0,34 à 0,91), que les cas du variant Delta (n = 150).42 Des ajustements ont été effectués pour tenir compte du statut vaccinal, des infections antérieures et des comorbidités. Il convient de noter que l’âge et la proportion de cas entièrement vaccinés étaient similaires entre les infections aux variants Omicron et Delta. La vaccination complète a permis de réduire les cas d’hospitalisation lors d’une infection à Omicron et à Delta, avec un aHR de 0,45 (IC 95 % 0,26 à 0,77). LA SÉVÉRITÉ DU VARIANT OMICRON DANS LES CAS PÉDIATRIQUES Plusieurs des rapports de cette synthèse décrivent que le variant Omicron touchait une population plus jeune que les autres variants préoccupants (généralement Delta). Cependant, on n’ignore comment l’augmentation de la transmissibilité, la programmation et la couverture vaccinale, ainsi que l’année scolaire ont pu influencer ces résultats. Le fait que les enfants représentent une proportion plus importante des cas du variant Omicron que des autres cas de variants préoccupants ne signifie pas nécessairement que le variant Omicron provoque une maladie plus grave chez les enfants.43 Une étude de cohorte rétrospective a examiné les données des dossiers médicaux électroniques de 577 938 patients infectés pour la première fois par le SRAS-CoV-2, provenant d’une base de données nationale multicentrique aux États-Unis entre le 1er septembre 2021 et le 24 décembre 2021, dont 14 054 infectés entre le 15 et le 24 décembre 2021 (cohorte Omicron) et 563 884 infectés entre le 1er septembre et le 15 décembre 2021 (cohorte Delta).22 Chez les enfants de moins de 5 ans (non vaccinés), les risques globaux de visites aux urgences et d’hospitalisation dans la période Omicron étaient respectivement de 3,89 % et de 0,96 %, soit nettement moins que les risques de 21,01 % et de 2,65 % de la période Delta appariée (RR pour les visites aux urgences : 0,19, IC 95 % : 0,14 à 0,25; RR pour l’hospitalisation : 0,36, IC 95 % : 0,19 à 0,68). Des tendances similaires ont été observées pour les autres groupes d’âge pédiatriques, les adultes (18 à 64 ans) et les personnes âgées. Une analyse rétrospective des données administratives de santé d’un service d’urgence aux États-Unis a comparé les rapports de laryngotrachéite aiguë de la période prédominante du variant Delta (N=401) et de la phase initiale de la lancée d’Omicron (N = 107).44 Les patients qui ont eu une laryngotrachéite aiguë pendant la vague Omicron étaient plus susceptibles d’être déclarés positifs à la COVID-19 (48,2 % contre 2,8 %, p < 0,0001), et l’incidence de laryngotrachéite aiguë a presque doublé par rapport au taux des mois précédents. Aucune différence n’a été observée dans l’âge, le taux d’admission, le taux de retour aux urgences dans les 72 heures, ou l’admission parmi ceux qui sont revenus dans les 72 heures, entre les périodes Delta et Omicron. Il convient de noter que, dans le même temps, le nombre de cas du virus parainfluenza a diminué. L’UKHSA a signalé que le nombre d’admissions en pédiatrie pour toute infection à la COVID-19 (> 90 % des échantillons britanniques étaient attribuables à Omicron à la fin novembre 2021) a commencé à augmenter à partir du 26 décembre 2021, passant d’une moyenne de 40 admissions par jour à 120 par jour, soit une multiplication par 3 en 2 semaines.45 L’augmentation a été la plus rapide chez les enfants de moins de 5 ans, et la plus forte chez les nourrissons de moins d’un an. Les trois symptômes les plus fréquents étaient compatibles avec une infection respiratoire (non spécifiée). Toutefois, le Royal College of Pediatrics and Child Health a publié une déclaration selon laquelle les pédiatres ne se prononcent pas en faveur que le variant Omicron crée une maladie plus grave ou plus sévère chez les enfants et les jeunes au Royaume-Uni. Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 10
Les données de la plus grande compagnie d’assurance maladie privée d’Afrique du Sud ont indiqué que pendant la première moitié de la vague Omicron, les enfants avaient un faible taux de positivité par rapport aux adultes et un faible nombre d’hospitalisations en lien avec la COVID-19, mais semblaient présenter un risque d’hospitalisation supérieur de 20 % par rapport à la vague D614G.38 Dans une cohorte de 6 287 cas de COVID-19 pédiatriques dans le district de Tshwane, en Afrique du Sud, 183 ont été hospitalisés (de nourrissons à 13 ans). Des renseignements cliniques détaillés étaient disponibles pour 139 (76 %) des 183 enfants hospitalisés.46 La plupart des admissions concernaient le groupe d’âge < 1 an (35 %), et 62 % des enfants dans la catégorie 0 à 4 ans. Pour les personnes hospitalisées, la durée moyenne du séjour à l’hôpital était de 3,2 jours. Sur 6 287 cas pédiatriques (≤ 19 ans), 462 (7,2 %) ont été hospitalisés, ce qui constitue une augmentation inattendue par rapport aux trois premières vagues. SÉVÉRITÉ DE L’INFECTION AU VARIANTOMICRON CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES Une étude de cohorte portant sur des résidents d’établissements de soins de longue durée en Angleterre a comparé le risque d’admission à l’hôpital ou de décès chez les résidents ayant obtenu un résultat positif au test de dépistage du SRAS-CoV-2 au cours de la période précédant de peu l’apparition du variant Omicron (la période de prévalence du variant Delta) et de la période de prévalence du variant Omicron, après ajustement en fonction de l’âge, du sexe, du type de vaccin et des doses de rappel.47 Le risque d’admission à l’hôpital était nettement plus élevé chez les 398 résidents infectés au cours de la période de prévalence du variant Delta (10,8 % d’hospitalisation, IC 95 % : 8,13 à 14,29) par rapport aux 1 241 résidents infectés au cours de la période Omicron (4,01 % d’hospitalisation, IC 95 % : 2,87 à 5,59, HR ajusté 0,50, IC 95 % : 0,29 à 0,87, p = 0,014). Aucun résident présentant une infection antérieure n’a été hospitalisé au cours des deux périodes. Globalement, le taux de mortalité était plus faible dans la période Omicron que dans celle qui l'a précédée (p
Le risque était plus faible chez les cas vaccinés que chez les cas non vaccinés, sans interaction entre le variant et le statut vaccinal (aHR = 0,15 IC 95 % 0,11 à 0,19 pour les 18 à 79 ans avec primo-vaccination par rapport aux non-vaccinés). Symptômes et tableau clinique En général, les gens atteints du variant Omicron ont signalé des maux de gorge et de la fatigue plus souvent que les cas infectés par d’autres variants préoccupants. Les rapports de perte de l’odorat ou du goût sont moins fréquents que pour les souches précédentes. Par conséquent, les outils de dépistage basés sur les symptômes et les algorithmes utilisés précédemment pour la COVID-19 sont moins susceptibles d’identifier les personnes infectées par le variant préoccupant Omicron. Certaines études font l’objet d’une analyse ci-dessous. Selon l’enquête britannique sur les infections à la COVID-19, les personnes atteintes d’une infection au variant Omicron sont nettement moins susceptibles de signaler une perte du goût ou de l’odorat que les personnes atteintes d’une infection au variant Delta.48-50 En décembre 2021, qui était une période à prédominance du variant Omicron, 58 % (IC 95 % : 57 % à 59 %) des personnes déclarées positives à la COVID-19 ont rapporté des symptômes, ce qui représente une diminution par rapport à novembre 2021 (avant Omicron), où 65 % (IC 95 % : 63 % à 67 %) des personnes déclarées positives ont signalé avoir des symptômes. Les infections au variant Omicron étaient associées à moins de symptômes des voies respiratoires inférieures et à plus de symptômes des voies respiratoires supérieures, ainsi qu’à une augmentation des maux de gorge. Les auteurs notent toutefois que le pourcentage de personnes déclarant avoir mal à la gorge et dont le test de dépistage à la COVID-19 était négatif avait également augmenté à l’époque, ce qui suggère que la fréquence plus élevée des maux de gorge dans les cas du variant Omicron pourrait être due à d’autres infections, comme le rhume ou la grippe. Une analyse par l’UKHSA des données de NHS Test and Trace a révélé que la perte de l’odorat ou du goût était moins souvent signalée par les cas Omicron que par les cas Delta (13 % des cas Omicron, contre 34 % des cas Delta, d’où un aOR : 0,22 (IC 95 % : 0,21 à 0,23), mais les maux de gorge étaient plus souvent signalés par les cas du variant Omicron (53 % des cas Omicron, 34 % des cas Delta, aOR : 1,93, IC 95 % : 1.88-1.98).45 Il y a eu quelques analyses des données des applications de santé et des recherches sur Internet, comparant la période Omicron à des périodes dominées par d’autres variants préoccupants. L’application Zoe COVID Study est une application de suivi des symptômes basée à Londres, en Angleterre, qui a été lancée fin mars 2020 par la société de sciences de la santé ZOE et elle se base sur une analyse scientifique fournie par le King’s College London.51 Les analystes ont comparé les symptômes de la COVID-19 rapportés à partir de la vague à dominance Delta et au milieu de la vague à dominance Omicron et n'ont trouvé aucune différence nette dans le profil des cinq principaux symptômes des deux variants préoccupants (nez qui coule, maux de tête, fatigue, éternuements et mal de gorge).52-54 L’analyse a révélé que seuls 50 % des cas d’Omicron présentent les trois symptômes classiques de la COVID-19, à savoir la fièvre, la toux et la perte de l’odorat/du goût. Bien qu’ils ne soient pas les plus fréquents, les nouveaux symptômes du variant Omicron comprennent la perte d’appétit et le cerveau embrumé (par exemple, problèmes de mémoire, difficultés de concentration et incapacité à penser clairement).55 Une analyse de Google Trends portant sur les signes et symptômes de la COVID-19 pendant une période où Omicron représentait >80 % des cas au Royaume-Uni par rapport à une période où le variant Alpha était dominant, a révélé que la conjonctivite, les frissons, la toux, les courbatures, la fièvre, les nausées et les maux de gorge étaient les termes les plus recherchés pendant la période Omicron par rapport à la période Alpha (augmentation de 15 %).56 En revanche, la fatigue, la perte du goût ou de l’odorat, les éternuements et l’essoufflement ont été moins recherchés pendant les périodes Omicron que pendant les périodes Alpha (diminution de plus Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 12
de 15 %). Le nombre de recherches Google pour les maux de tête, la diarrhée et l’écoulement nasal était presque comparable entre les deux périodes (c’est-à-dire une variation de < 15 %). Outre les symptômes les plus courants du variant Omicron : nez qui coule, maux de tête, fatigue (légère et sévère), éternuements, maux de gorge, perte d’appétit et cerveau embrumé (plus fréquents chez les personnes entièrement vaccinées et ayant reçu une dose de rappel), un média a fait état de sueurs nocturnes comme symptôme, le tout basé sur les renseignements fournis par un médecin britannique et un médecin américain.57 Une analyse en Norvège des réponses immunitaires dans le sang suite à l’infection à Omicron et à Delta a pris place. 51 personnes étaient infectées par Omicron, 14 personnes étaient infectées par Delta et 18 autres n’étaient, elles, pas infectées. Suite au prélèvement d’échantillons 7 et 14 jours après l’apparition des symptômes, il a été constaté que les patients présentaient des symptômes légers et que peu de différences dans les symptômes étaient observées entre les patients infectés par Omicron et Delta. Cependant, les symptômes liés à l’odeur et au goût étaient fréquents chez les patients Delta (72 %), mais peu fréquents chez les patients Omicron (15 %, p < 0,001).58 Une plus grande proportion de patients Delta a connu des difficultés de concentration (« cerveau embrumé », 33 %) par rapport aux patients Omicron (10 %, p = 0,017). Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 13
Limites et conclusions Les études examinées ont utilisé différentes méthodes pour identifier les cas Omicron, notamment le séquençage du génome entier, les estimations locales de l’épidémiologie des variants préoccupants dans le temps, c’est-à-dire la période à dominance Delta par rapport à la période à dominance Omicron et la S-Gene Target Failure (SGTF, défaillance de la cible du gène S). Ces deux derniers sont moins précis que le WGS et pourraient donc classer à tort un cas de SRAS-CoV-2 dans la catégorie Omicron. L’immunité préexistante explique probablement une partie de la gravité perçue comme plus légère dans le cas du variant Omicron. Par conséquent, les études qui ont comparé la gravité des cas Delta et Omicron à la même période seraient les plus à même de répondre à cette question. Sinon, les différences de sévérité sont probablement confondues par le statut vaccinal (par exemple, le nombre de doses, le temps écoulé depuis la dernière dose) ou les infections antérieures. Les études variaient dans leur définition d’une visite aux urgences ou d’une hospitalisation pour la COVID-19, en fonction du temps écoulé avant ou après que le cas ait été révélé positif à la COVID-19. Ceci est particulièrement pertinent dans les contextes où la prévalence de la COVID- 19 était élevée et où le dépistage était systématique dans les hôpitaux. C’est la raison pour laquelle des personnes se présentant pour un problème non lié à la COVID-19 et qui ne recevaient pas de soins liés à la COVID-19, pouvaient tout de même être comptabilisées parmi les cas.43 La situation est plus nuancée que la surestimation possible des cas de COVID-19 hospitalisés, car de plus en plus de preuves démontrent que la COVID-19 peut déclencher des problèmes de santé existants ou en causer de nouveaux, qui ne figurent pas parmi les symptômes typiques de la COVID-19. Les premières données sur la gravité du variant Omicron ont une validité limitée, car les patients présentant des symptômes légers sont plus susceptibles d’être admis à l’hôpital par précaution. Ainsi, la durée de leur suivi est insuffisante pour que les conséquences graves s’accumulent et le nombre de cas n’est pas suffisant pour représenter correctement des populations entières. En fait, certaines données suggèrent que les groupes d'âge plus âgés ont rencontré le pic de la vague Omicron plus tard que les groupes d'âge plus jeunes, ce qui porte à croire que le moment du pic Omicron peut différer selon l’âge.59,60 Par conséquent, les études de gravité menées avant la fin d’une vague pandémique peuvent donner une image erronée de la charge et du risque réels pour certains groupes d’âge. Il existe des preuves solides que l’infection par le variant Omicron provoque une maladie moins grave que le variant Delta, mais peut tout de même provoquer de graves conséquences chez les personnes non vaccinées. Il existe des preuves modérées que les infections par le variant Omicron peuvent encore être graves dans les groupes plus âgés et chez les personnes présentant des comorbidités. Les mesures de santé publique communautaires restent donc importantes pour protéger les groupes vulnérables qui courent le plus grand risque de subir des conséquences graves.61 Bien qu’il n’y ait pas de preuve que le variant Omicron provoque de plus graves conséquences chez les enfants que les variants précédents, la base de données probantes est insuffisante. Le risque accru d’infection dû à la prévalence communautaire d’un variant plus transmissible, associé aux preuves croissantes de résultats à long terme de la COVID-19 et à l’admissibilité limitée au vaccin dans la population pédiatrique,62 suggère que les enfants constituent un groupe vulnérable. Une fois que les vagues du variant Omicron s’atténueront dans un plus grand nombre de juridictions et qu’une certaine période de temps aura passé, nous aurons une image plus complète de la gravité d’Omicron, y compris le bilan des hospitalisations, de la mortalité et des résultats à long terme. Gravité du variant Omicron – Ce que nous savons jusqu’à présent 14
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