TOUT AU BON MOMENT Un tour d'horizon au travers des collections 20.11.2020 30.05.2021 - Schweizer ...

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TOUT AU BON MOMENT Un tour d'horizon au travers des collections 20.11.2020 30.05.2021 - Schweizer ...
Textes d’exposition

TOUT AU BON MOMENT
Un tour d’horizon au travers des collections
20.11.2020 – 30.05.2021
1     Concours internationaux

Photographie Konrad Stäheli

Entre 1898 et 1914, Konrad Stäheli (1866-1931) de St. Fiden a participé à 16 con-
cours de tir pour le titre mondial avec son fusil et a remporté 21 titres de cham-
pion du monde, soit six au classement général, onze en position à genoux,
quatre couchés et un debout. Avec ce fusil, il a participé à 13 championnats du
monde et il est devenu champion du monde (en 1906 à Milan) et a également
conquis la deuxième et la troisième place du même concours.

Jusqu'à ce jour, Stäheli détient un record de médailles aux championnats du
monde de tir avec une collection de (y compris les victoires par équipe) de 41
médailles d'or, 17 d'argent et 11 de bronze, soit un total de 69 distinctions ga-
gnées à la carabine et au pistolet.

2     Concours internationaux

Diplôme XV. match international, Rome 1911 par Konrad Stäheli

Les premières compétitions internationales (matchs) ont eu lieu chaque année à
partir de 1897.

Tout d'abord, avec le fusil libre et sur la distance de 300 m, la compétition était
de 40 coups tirés dans les positions couché, à genou et debout. Entre 1897 et
1918, l'équipe suisse a remporté 17 titres de champion du monde et une troi-
sième place sur les 18 matchs.

A partir de 1900, la compétition s’est également déroulée avec le pistolet à 50 m
sur cette même cible, mais avec 60 coups. Les tireurs suisses de match ont rem-
porté le titre de champion du monde à quatre reprises.

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3     Concours internationaux

Photographie Fritz Zulauf
Cible record du monde Stockholm 1929

Fritz Zulauf (1893-1941), originaire d'Altstetten à Zurich, a contribué de manière
significative aux succès de la Suisse dans le domaine du tir sportif en participant
à sept matchs internationaux entre 1921 et 1931.

Au départ, aucune délégation suisse ne devait être envoyée au match internatio-
nal de Stockholm en 1929 en raison de la Fête fédérale de tir qui se déroulait à
Bellinzone cette même année. L'équipe de match s'y est malgré tout rendue.

Dans la compétition individuelle, avec un incroyable résultat de 542 points et un
nouveau record du monde, Zulauf, en tant que meilleur des cinq tireurs de
l'équipe suisse, a amplement mérité son titre de nouveau champion du monde.

4     Concours internationaux

Jeux olympiques d'Anvers de 1920
Diplôme de Fritz Kuchen
Médaille de bronze d'après une ébauche de Josué Dupon

Médaille commémorative pour les officiels selon une ébauche de Pierre Theunis

Avant la Première Guerre mondiale, la Suisse n'a participé aux concours de tir
qu'aux deuxièmes Jeux olympiques de Paris en 1900. Elle a remporté le classe-
ment des nations autant au fusil qu’au pistolet.

En 1920, les Suisses eurent moins de succès. La raison, selon Fritz Kuchen (1877
-1973), en était dans l’équipement bien meilleur des Américains et des Scandi-
naves.

Donc il n’y eut pas d'or, mais au moins du bronze.

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5     Concours internationaux

Match international de tir 1925 à Saint-Gall

En 1925, le match international s’est déroulé à Saint-Gall. Les tireurs suisses au
pistolet ont dû céder leur place à la France.

Déjà en 1921 à Lyon, les tireurs suisses au pistolet ont été battus de 4 points par
les Italiens et furent relégués à la deuxième place.

Dans les années suivantes, l'équipe au pistolet remporta cependant une série
unique de succès consécutifs: de Milan en 1922 jusqu'à la dernière rencontre
avant l'interruption causée par la guerre, qui fut le match international de Lu-
cerne en 1939, l'équipe est montée onze fois sur le podium.

6     Concours internationaux

Sculpture en bronze de Laurent Marqueste

Cette sculpture a été décernée comme 1er prix lors du XVIe match international
de tir à la carabine libre disputé à Bayonne-Biarritz en 1912.

Les tireurs suisses, composés de Konrad Stäheli, Marcel Meyer de Stadelhofen,
Kaspar Widmer, Fritz Kuchen et Mathias Brunner, prirent la tête devant la France.
Stäheli a gagné dans les positions couché et à genou. Avec un score total de
1078 points dans les trois positions, il a remporté le match.

La sculpture de Laurent Marqueste (1848-1920) représente la figure mytholo-
gique grecque de Nike, la déesse de la victoire. Elle n'est pas seulement invo-
quée dans les combats guerriers, mais aussi dans la compétition pacifique pour
la victoire.

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7     Fêtes fédérales de tir

Affiche de la Fête fédérale de tir de Lucerne 1832

L'objectif des Fêtes fédérales de tir était d'unir politiquement la Suisse, qui à
l'époque n'était pas encore un État fédéral mais une Confédération d'États. En
1828 avec Genève et en 1829 avec Fribourg, la frontière linguistique a été fran-
chie afin d'inspirer aux Confédérés francophones l'idée d'une Confédération
unie.

La Fête fédérale de tir, alors connue sous le nom de Fête fédérale d'honneur et
de tir libre, s'est déroulée pour la première fois à Lucerne du 1er au 7 juillet 1832.

L'affiche d'invitation a été réalisée par l’imprimerie libérale Meyer. L'attitude li-
bérale était conforme à celle de nombreux tireurs, également partisans majori-
taires de l'État fédéral suisse fondé en 1848.

8     Fêtes fédérales de tir

Affiche Fête fédérale de tir de Lucerne 1939 par Ernst Hodel

Ernst Hodel (1881-1955) a grandi à Lucerne, où son père du même nom a peint
des œuvres en grand format de vues sur les Alpes pour le "Diorama de Meyer".
En 1901, il a ouvert l'Alpineum avec des images panoramiques du Rigi et du Pila-
tus.

Son fils a peint dans un style plutôt conservateur et naturaliste, ce qui était plus
adapté au goût du grand public. Il a reçu des commandes publiques pour em-
bellir les gares CFF de Lucerne, Bâle et Berne.

Il a également créé plusieurs affiches, comme celle de la Fête fédérale de tir
1939 à Lucerne.

Pour marquer son efficacité dans la publicité, il a réduit son idée d'image à l'es-
sentiel: le tireur avec son arme dans ses mains.

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9     Fêtes fédérales de tir

Coupe d'argent du Tir fédéral de Lucerne 1939 par Otto Ineichen

Otto Ineichen (1913-2000) voulait devenir peintre d’art dès son enfance. Après
avoir suivi l'école des arts et métiers de Lucerne, il a passé quelque temps en
stage à Florence pour parfaire ses études. Il a non seulement peint et dessiné,
mais il a également travaillé comme orfèvre, graveur sur métal et céramiste. Il a
présenté son riche travail et ses œuvres dans diverses expositions.

Parmi ses œuvres d'orfèvre, on y trouve ce gobelet ici même exposé. Le gobelet
en forme de cloche est porté par trois figures d'aigle, il est doré à l'intérieur et
ses décorations extérieures ont été réalisées au marteau.

10    Fêtes fédérales de tir

Vitrail, Fête fédérale de tir de Coire 1949 par Giuseppe Remigio Scartezzini

Le dessinateur en génie civil Giuseppe Remigio Scartezzini (1895-1967) a travail-
lé, après un séjour d'étude à Florence en 1923-24, pour Augusto Giacometti
lorsque le hall d'entrée du bâtiment administratif de Zurich, appelé "Blüemli-
halle" a été peint. Il a exposé au Kunsthaus de Zurich, à la Kunsthalle de Berne et
au Bündner Kunstmuseum. Son travail a été célèbre à la Landi de Zurich en 1939,
où il a peint la fresque "Trachtenhof" qui fut la plus photographiée de cette ex-
position.

En 1949, il a créé le modèle du vitrail de la Fête fédérale de tir de Coire, qui a
ensuite été réalisé par le peintre verrier saint-gallois Andreas Kübele (1907-
1965).

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11    Fêtes fédérales de tir

Vitrail, Fête fédérale de tir de Bellinzone 1929 par Augusto Sartori

En 1929, les "Confédérés" sont venus à Bellinzone. D'une part, la SSC voulait être
représentée dans toutes les régions du pays et d'autre part, elle voulait envoyer
un signal politique à l'Italie fasciste, qui essayait d'unir tous les peuples italo-
phones.

La conception du vitrail avec les armoiries officielles a été réalisée par l'artiste
tessinois Augusto Sartori (1880-1957), qui, en 1924, a créé les vitraux du Palazzo
Civico de Bellinzone. À partir des années 1910, Sartori a développé son style per-
sonnel en privilégiant les nuances de violet, de bleu et de gris, qu'il utilisa éga-
lement dans le vitrail réalisé sur le panneau des armoiries des vitraux bernois
d'Eduard Boss (1882-1942).

12    Fêtes fédérales de tir

Coupe de la Fête fédérale de tir de Berne 1910, offerte par l'empereur Guil-
laume II.

Dans les collections du Musée suisse du tir, il y a quelques prix offerts par des
chefs d'État étrangers.

La coupe en argent doré avec la couronne impériale sur le couvercle est un ca-
deau de l'empereur Guillaume II (1859-1941) à la Fête fédérale de tir de juillet
1910 à Berne. Sur le corps (pourtour de la coupe) on trouve quatre têtes de lion
servant de porte-bouclier, sur lesquelles se trouvent les armoiries de la Suisse et
de l'Allemagne ainsi que l'arbalète et la cible.

Le trophée du vainqueur de 2,5 kg a été acheté le 17 décembre 1910 par la So-
ciété Suisse des Carabiniers avec une subvention fédérale au vainqueur, le ser-
gent Karl Spirig de Wallenstadt, à la faveur de la « Schützenstube » et racheté
pour un montant de Fr. 500.—

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13    Fêtes fédérales de tir

Graphique de la Fête fédérale de tir 1846 à Glaris

Glaris a obtenu le contrat pour l’organisation de la Fête fédérale de tir de 1846,
mais a été contraint de reporter cet événement d'un an en raison d'une grave
pénurie alimentaire causée par des récoltes catastrophiques dues à une maladie
de la pomme de terre. En outre, le conflit régnant entre libéraux et conserva-
teurs, comme également la discussion en cours pour la création d’un État fédéral
ou une confédération d'États ont empêché la tenue d'une fête nationale.

Ce fut la première des trois Fêtes fédérales de tir qui a dû être reportée. En rai-
son de la guerre franco-prussienne, celle de Zurich a été reportée en 1870 et
celle de Lucerne, qui devait avoir lieu en 2020, en raison de cette terrible pan-
démie du COVID 19.

14    Fêtes fédérales de tir

Photographie de la Fête fédérale de tir 1934 à Fribourg par Johann Mülhau-
ser

La Fête fédérale de tir a eu lieu en 1934 à Fribourg, et ce pour la troisième fois
après 1829 et 1881.

La photo montre la délégation des tireurs d'élite bernois avec leur panoplie de
dons d’honneur acquis dans les différents concours. Parmi ceux-ci, l'aigle en
porcelaine offert par le président du Reich allemand, Paul von Hindenburg, et le
taureau mourant, un don d'honneur de la colonie suisse de Madrid (tous deux au
Musée suisse du tir).

Le photographe fribourgeois Johann Mülhauser (1902-1966) a ouvert son propre
magasin et studio photographique en 1927. Il a travaillé pour divers organes de
presse et a illustré d'innombrables livres et brochures. En 1950, son fils Jean a
repris l'entreprise de son père, laquelle a existé jusqu'en 1999.

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15    Médailles de tir

Médaille du tir libre Langenthal 1822
Médaille du tir libre fédéral de Berne 1830 (réimpression de 1890)

Parmi les objets les plus anciens du Musée dans le cadre des médailles de ti-
reurs d'élite, on trouve deux exemplaires bernois : un original de Louis Fournier
(1770-1833) et une copie d'après Niklaus Friedrich Rütimeyer (1797-1847).

Le genevois Fournier a, probablement en collaboration avec Jean-Samuel ou
Antoine Bovy, produit la médaille pour le tir libre de Langenthal du 18 juillet
1822. Le bernois Rütimeyer a créé des sceaux et des médailles similaires à celles
du tir libre fédéral de 1830. Ses médailles exposées ici sont des reproductions
datant des alentours de 1890.

16    Fêtes cantonales de tir

Affiche et médaille de la Fête cantonale de tir de Lucerne 1894

Le dessin (ébauche) de la statue figurant sur les médailles et l'affiche de la Fête
cantonale de tir de Lucerne 1894 a été réalisé par le sculpteur lucernois Hugo
Siegwart (1865-1938). Parmi les œuvres les plus célèbres de l'artiste figurent le
monument Pestalozzi sur la Bahnhofstrasse de Zurich et les statues de Winkel-
ried et Nicolas de Flüe à l’intérieur du Palais fédéral bernois.

Lors de cette Fête de tir, c’est la Fanfare du régiment de Constance qui fut enga-
gée. Konstantin Handloser (1847-1905) a été le directeur musical royal de cet or-
chestre à partir de 1872. De nombreuses tournées de concerts les ont également
conduits en Suisse. Au début des années 1870, cet orchestre a joué la mélodie
d'une marche de chasseurs lors du Sechseläuten, laquelle a été accueillie avec
un tel enthousiasme qu’elle est devenue la "Zürcher Sechseläutenmarsch" jouée
chaque année à Zurich lors de cette manifestation.

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17    Fête cantonale de tir

Coupe et médailles de la Fête cantonale de tir de Zurich 1891 par Hans
Wildermuth

L’ébauche de la coupe et des médailles a été conçue par Hans (Johannes) Wil-
dermuth (1846-1902).

L'artiste a complété sa formation à Bâle et à Paris avant d'ouvrir une boutique de
décoration à Bâle. En 1882, il devient professeur au département des arts et mé-
tiers du Centre technique de Winterthur et en 1897 directeur de l’École d’Arts et
Métiers de Zürich. En parallèle, il a dirigé de nombreux projets pour diverses
branches de l'artisanat.

Sa fille Karolina Bettina (1875-1966) a épousé, aux alentours de 1900, l'architecte
zurichois Franz Bruno Frisch (1871-1932), faisant de Wildermuth le grand-père de
Max Frisch (1911-1991).

18    Fêtes cantonales de tir

Affiche de la Fête cantonale de tir bernoise de Herzogenbuchsee 1912 par
Cuno Amiet

En 1911/12, Cuno Amiet (1868-1961) était un peintre reconnu et exposait réguliè-
rement dans son pays et à l'étranger. Au cours de cette période, il a été chargé
de peindre et réaliser l'affiche de la Fête cantonale de tir bernoise qui s’est dé-
roulée du 14 au 22 juillet 1912 à Herzogenbuchsee. C'est l'une des premières af-
fiches qu'il a conçues.

Amiet est considéré comme un pionnier de la peinture moderne en Suisse et a
été le premier à donner la priorité à la couleur dans ses œuvres. Cela est particu-
lièrement évident dans cette affiche, qui brille de rouge et de jaune. Amiet avait
un goût et une préférence particulière pour la couleur jaune, qui représente le
soleil, la chaleur et la force de la luminosité.

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19    Fêtes cantonales de tir

Médaille de la Fête cantonale de tir de Soleure 1895 par Cuno Amiet

Cuno Amiet est revenu dans sa ville natale de Soleure durant l'été 1893 après
des études d'art à Munich, Paris et Pont-Aven (Bretagne). C'est là qu'il a com-
mencé à travailler comme artiste et qu'il a pu garder la tête hors de l'eau grâce à
de petites commandes de travaux. Parmi celles-ci, on trouve le modèle de la
médaille d'argent pour la Fête cantonale de tir en 1895.

Le sujet lui a probablement été assigné par le comité d'organisation : Sur la face
avant on y trouve la vieille ville de Soleure avec St. Ours, tandis qu’au verso on y
rencontre un homme nu tenant les armoiries cantonales et trois fusils se soute-
nant les uns aux autres (en faisceaux).

La médaille a été réalisée par le médailleur genevois Hugues Bovy (1841-1903),
dont le Musée possède plus de 30 objets.

20    Fêtes de tir

Vitrail de l'Oberaargauisches Landesschiessen 1938 par Cuno Amiet

Ce vitrail date de l’année 1938, année où Cuno Amiet a fêté son 70ème anniver-
saire. Entre-temps, il était devenu un artiste très respecté et honoré et qui a reçu
de nombreuses charges publiques.

En 1937, il a, pour embellir la Maison de commune de Herzogenbuchsee, peint
une fresque montrant un porte-drapeau de la guerre des paysans de 1653, por-
tant fièrement le drapeau de Herzogenbuchsee. Il prit comme modèle son élève
Bruno Hesse (1905-1999), fils de son ami et poète Hermann Hesse.

Contrairement à la fresque originale, le vitrail séduit par sa couleur et sa fidélité
au détail, ce qui est peut-être aussi dû au peintre verrier bernois Eduard Boss
(1882-1942), un vrai virtuose en la matière.

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21     Fêtes cantonales de tir

Vitrail de la Fête cantonale de tir d’Obwald, Kerns 1932 par Anton Stockmann

Le peintre obwaldien Josef Anton August Stockmann (1868-1940), un contempo-
rain de Cuno Amtet, a fréquenté les académies des beaux-arts de Karlsruhe, de
Munich, en France et en Italie. En 1894, il s’est construit son propre atelier à Sar-
nen, sa ville natale. En 1929, il a dessiné le portrait de Nicolas de Flüe pour le
timbre Pro Juventute, lequel ressemble fortement au blason qui se trouve sur le
vitrail.

La Fête cantonale de tir de 1932 fut la deuxième qui se déroula à Kerns après
celle de 1862. Elles furent encore suivies par les éditions de 1962 et 1983. Le vi-
trail a été créé et fabriqué par le peintre verrier bâlois Fritz Haufler, dont l'atelier-
musée possède encore au moins 23 exemplaires.

22     Fêtes cantonales de tir

Affiche X. Fête cantonale de tir d’Uri à Schattdorf 1920 par Heinrich Danioth

Heinrich Danioth (1896-1953) a grandi à Altdorf, a terminé l'école à l'âge de 16
ans et a pu se tourner vers l'art grâce à sa marraine Sophie Hämmerli-Marti
(1868-1942). De 1912 à 1915, il a étudié auprès du peintre bâlois Rudolf Löw
(1878-1948) et à l'école des arts et métiers locale sous la direction d'Albrecht
Mayer (1875-1952). En 1920 et 1921, Sophie Hämmerli-Marti lui a permis
d’entreprendre un voyage d'étude à Rome.

À cette époque, l'une de ses premières œuvres fut la réalisation de l'affiche de la
10ème Fête cantonale de tir uranais. Comme pour de nombreux autres artistes
locaux, le sport de tir a été le début d'une carrière artistique réussie pour Da-
nioth.

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23    Tir du Rütli

Assiette pour le tir au pistolet du Rütli, 1941 et 1945 par Heinrich Danioth

Tout comme l'affiche de la 10ème Fête cantonale de tir d'Uri, les motifs des deux
assiettes en porcelaine sont également de Heinrich Danioth.

À partir de 1927, il vécut comme artiste indépendant à Uri. Outre ses travaux de
dessins, de gravures et de peintures, il a créé de nombreuses peintures murales,
des ébauches pour des peintures sur verre et il a également réalisé d'innom-
brables travaux occasionnels.

Parmi ceux-ci figurent également des ébauches sur assiettes destinées au tir au
pistolet du Rütli de 1941 et 1945. Les deux sujets ne correspondant pas nécessai-
rement au style expressionniste ou abstrait de Danioth. Alors que l’assiette de
1941 est consacrée à la défense spirituelle du pays, l'artiste utilise la colombe de
la paix pour faire référence à la Seconde Guerre mondiale qui vient de se termi-
ner et à l'espoir d'une époque de paix comme sujet de l’assiette de 1945.

24    Fêtes cantonales de tir

Vitrail de la Fête cantonale de tir bernoise de Thoune 1978 par Konrad Vetter

Le bernois, Konrad Vetter (1922-2014), était depuis 1965 le propriétaire de l'en-
treprise locale de peinture sur verre et vitraux Paul Wüthrich. En plus de son
propre travail, il a exécuté des travaux de conservation et restauré des vitraux
médiévaux dans des églises suisses, comme à Berne, Königsfelden et Hauterive.
Il a également travaillé avec des artistes de renom et a exposé dans son pays et
à l'étranger.

La 35ème Fête cantonale de tir en 1978 était la première depuis 1894 et la qua-
trième qui fut organisée à Thoune (précédemment en 1850 et 1877). En été 1969,
la ville a organisé la 49ème Fête fédérale de tir et a répété cet événement en
1995.

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25    Musée du tir

Photographie du début de la construction du nouveau Musée du tir, datée du
11 avril 1938

Les racines du Musée du tir se trouvent dans la « Schützenstube » à l'Inselgasse
5 (aujourd'hui Kochergasse), qui a été fondée à Berne en 1885. De 1889 à 1939,
la « Schützenstube » - à partir de 1914 renommée en Musée du tir, - fut installée
au Kornhaus, puis au Musée historique de Berne. En 1939, le nouveau bâtiment
de la Bernastrasse 5 est inauguré et ouvert.

Le projet est l'œuvre de l'architecte bernois Emilien Bertallo (1884-1961). Hans
Klauser (1880-1968) a contribué à la conception de la façade. Ce dernier avait
déjà conçu la Kunsthalle de Berne en 1915-20 et le Musée alpin en 1933-34. La
peinture de la façade a été réalisée par le peintre Fritz Traffelet (1897-1954),
connu à l'époque comme "peintre militaire" et "le Cézanne de Berne".

26    Musée du tir

Têtes de grès sculptées sur la façade du Musée du tir

Lors de la construction du nouveau bâtiment du Musée, quatre bossages de
pierre ont été incrustés dans la façade et travaillés par le sculpteur Walter Linck
(1903-1975).

Les têtes représentent quatre personnalités de tir méritantes :
L’argovien, Carl Ludwig Schmid-Guyot (1771-1825), qui est à l'origine de la fon-
dation de la Société Suisse des Carabiniers (SSC).
Le vaudois, Adrien Thélin (1842-1922), président de la SSC de 1893 à 1911.
Le saint-gallois, Johann Jakob Raduner (1853-1929), président de la SSC de 1911
à 1925.
Le bernois, Adolf Schweighauser (1866-1946), président de la SSC et de la
Commission du Musée de 1925 à 1935.

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27    Vitraux

Vitrail de la Société cantonale de tir de Berne par Walter Reber

On ne sait que peu de choses sur le peintre bernois Walter Reber (1893-1948). Il
avait une préférence pour les dessins, les aquarelles, les tableaux et la peinture
murale. Il a également été professeur à l’École des Arts et Métiers de Berne (qui
est aujourd'hui la Haute École des Arts de Berne).

On peut toutefois se demander s'il était également peintre sur verre. Bien qu'il
existe des vitraux et des fenêtres colorées selon des ébauches et des dessins de
son inspiration, la majorité d'entre eux ont été réalisés par l’Atelier Halter à
Berne.

Autant les peintures murales de Reber que ses vitraux et fenêtres colorées font
référence à Berne. Celui de la Société cantonale de tir de Berne, probablement
réalisé après la mort de Reber, est basé sur l’un de ses dessins ou de ses pein-
tures murales.

28    Vitraux

Cible du jubilé créée pour la célébration des 600 ans de la Bataille de Lau-
pen 1939 par Eduard Boss

À l'occasion du 600ème anniversaire de la Bataille de Laupen, le peintre verrier
bernois Eduard Boss (1882-1942) a réalisé ce vitrail sur la base du peintre ber-
nois de même nom, Eduard Boss (1873-1958), toutefois sans aucun lien de pa-
renté avec lui.

Le peintre Boss a étudié à Berne, Genève et Munich et fut également élève de
Cézanne à Paris, avant de s'installer définitivement à Berne en 1907. Il a fait par-
tie de « l’école de Berne » dirigée par Ferdinand Hodler. Boss a surtout trouvé
ses motifs dans son environnement immédiat, donc à Berne.

Le Musée possède actuellement 34 vitraux du peintre-verrier Boss datant de la
période entre 1924 et 1941.

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29    Vitraux

Vitrail du frère Nicolas 1957 par Bepp Haas

Nicolas de Flüe (frère Nicolas) est né en 1417 à Flüeli dans le canton d'Obwald.
L'influent paysan et soldat des montagnes s'est retiré en 1467 en ermite près de
sa ferme dans les gorges du Ranft.

Le mystique est devenu largement connu comme pasteur et conseiller spirituel
de la population rurale, mais aussi comme conseiller en matière politique. Le
saint patron de la Suisse est mort en 1487. Il a été canonisé en 1947.

En 1957, l'artiste obwaldien Josef Johann "Bepp" Haas (1917-1996) a créé ce vi-
trail aux armoiries d'Obwald et du frère Nicolas, avec en arrière-plan la chapelle
du Ranft, en faveur du Championnat de groupe de la Société Suisse des Carabi-
niers.

30    Vitraux

Vitrail de l'Association des tireurs au petit calibre de Suisse centrale 1974 par
Richard et Veronica Indergand-Thurnherr

Richard Indergand (1946-1992), originaire d'Uri s’est, au cours de différents
voyages, familiarisé avec les peintures sur verre dans les églises romanes et go-
thiques et a découvert le secret de la lumière et de la couleur. Au cours de son
apprentissage en qualité de peintre-verrier qu'il fit ensuite chez Meinrad Liebich
à Einsiedeln, il fit la connaissance de Veronika Thurnherr (1945-2018), originaire
de Schaffhouse. Après leur mariage, ils ont ouvert ensemble un atelier de pein-
ture sur verre.

Ce vitrail est une des premières œuvres de cette communauté d'artistes, qui n'a
été connu d'un plus large public qu'au milieu des années 1970. Il se caractérise
par son immense coloration.

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31    Fêtes cantonales de tir

Assiette de la 3ème Fête cantonale de tir jurassien, Porrentruy 1930

Le motif du sujet figurant sur l’assiette en porcelaine a été créé par l'artiste ju-
rassien Willi (Willy) Nicolet (1901-1942).

Issu d'une vieille famille d'horlogers de la Sagne, il a grandi à Feuerthalen dans
le canton de Zurich. De 1920 à 1924, il a étudié à l'École Polytechnique de Zurich,
à Paris, Munich et Rome, où il s'est familiarisé avec la peinture allemande, fran-
çaise et italienne. En 1924, il est devenu professeur de dessin, de gymnastique et
d'allemand au séminaire des professeurs de Porrentruy.

Nicolet n'était pas seulement un artiste mais également un enseignant, c'est
pourquoi il était très populaire et aimé en tant qu'éducateur. Pendant son temps
libre, il peignait des natures mortes, des intérieurs et des portraits et surtout des
paysages.

32    Fêtes cantonales de tir

Affiche de la 3ème Fête jurassienne de tir Porrentruy 1930

Le 1er février 1909, un groupe s’est formé autour du prêtre Léon Quenet et a ra-
cheté « l'Imprimerie Xavier Thurberg » à Porrentruy et la rebaptisée au nom de
"Lithographie Alfred Frossard". Elle allait alors servir à imprimer la presse catho-
lique francophone et publia dès ses débuts le magazine "L'ouvrier" pour l'Asso-
ciation catholique en faveur du bien-être des travailleurs.

Alfred Frossard (1886-1953), alors âgé d'à peine 25 ans, est devenu directeur de
cette imprimerie. Après sa mort, ses fils ont continué à diriger l'entreprise qui,
jusqu'aux années 1980, ont imprimé plus de 350 affiches.

L’ébauche de l'affiche, comme celle de l’assiette en porcelaine, a été créée par le
peintre jurassien Willi (Willy) Nicolet.

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33    Fêtes de tir

Affiche pour la Fête de tir du Service des Eaux à Kriegsstetten 1920 par Rolf
"Lucifer" Roth

Cette affiche inhabituelle a été créée par le Soleurois Rolf Roth (1888-1985), qui
a étudié l'art à Dresde, Munich et Bâle. Après son service actif, il a illustré et cari-
caturé les participants pour le magazine "Weltchronik" de la Conférence interna-
tionale des travailleurs et des socialistes de 1919 à la Maison du Peuple à Berne.
C'est dès ce moment-là qu'il prend la signature de « Lucifer », qu'il utilisera jus-
qu'à la fin de sa vie.

Selon l'artiste, il y avait de nombreuses et intéressantes activités à la Fête de tir :
en plus de tirer et de marquer les coups, différents discours de cérémonie pou-
vaient être diffusés et écoutés et on pouvait faire « bombasse » et boire à profu-
sion le tout dans une ambiance chaleureuse et de belles rencontres amoureuses.

34    Tir fédéral en campagne

Affiche du tir en campagne 1967

Avec environ 150’000 participants, le Tir fédéral en campagne est la plus grande
Fête de tir au monde.

En 1879, Berne et Soleure ont organisé pour la première fois des tirs cantonaux
en campagne, tandis qu’après 1900, c’est la Société Suisse des Carabiniers (SSC)
qui a repris, et ce jusqu’à ce jour, l'organisation de cette manifestation pour toute
la Suisse. En 1926, tous les cantons ont participé pour la première fois au tir en
campagne, et depuis 1940, ce tir a lieu chaque année.

Les affiches pour le tir en campagne ont été conçues entre 1967 et 1972 par les
deux frères zurichois Eugen (1916-2004) et Max (1918-1998) Lenz. Auparavant,
Ils avaient déjà créé l'affiche de la Fête fédérale de tir 1958 à Bienne. Ils se sont
fait connaître dans toute la Suisse lorsqu'ils ont conçu la série de timbres per-
manents "Signes du zodiaque et paysages" pour la Poste suisse entre 1982 et
1986.

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35    Fêtes de tir

Affiche de la Fête de tir libre de Köniz en 1785

La plus ancienne affiche de la collection du Musée du tir date de 1785. À
l’occasion de cette Fête de tir libre, l'aubergiste local Emanuel Roschi avait, avec
l'approbation du baillage de Köniz, invité le général Robert Scipion de Lentulus
(1714-1786), à participer à la fête.

Né à Vienne, Lentulus est entré au service de l'Empire en 1728. En 1744, il retour-
na dans sa ville d’origine de Berne et siéga au Grand Conseil. En 1746, il devint
officier dans l'armée prussienne, où il fut promu major général en 1757 et lieute-
nant général en 1767.

En 1779, il revint à Berne. Là on lui confia le lucratif bailliage de Köniz et la ges-
tion des affaires militaires. C’est ainsi qu’en 1781 à Fribourg et en 1782 à Genève,
il a commandé les troupes bernoises dans la répression réussie des soulève-
ments locaux.

36    Armes

Fusil Peabody, avant 1866

Au Musée suisse du tir, on trouve une collection considérable d'armes. En prin-
cipe, ce sont les armes nationales qui sont collectionnées. On y trouve malgré
tout aussi des armes étrangères. L'une de celles-ci est le fusil Peabody, avec une
référence suisse.

La grande innovation des années 1870 a été la découverte du système de char-
gement par la culasse dans le domaine des armes de poing. Jusqu'à la reconver-
sion de l'armée suisse pour ce nouveau système au début de 1869, le Conseil
fédéral a décidé, le 12 juillet 1866, d'importer environ 15’000 fusils Peabody
américains qui avaient déjà servi pendant la guerre de sécession américaine
(1861 à 1865).

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37    Cartes honorifiques (mentions honorables)

Carte honorifique de la Société de tir de Fehraltorf pour le Tir libre à partir
du 29 avril 1907

Les débuts de la Société de tir Fehraltorf remontent jusqu’à l'année 1864. Déjà
en 1570, on y trouvait l'un des plus anciens stands de tir du canton de Zurich. Le
Tir libre de 1907 a probablement servi en tant que tir d’initiation pour la Fête fé-
dérale de tir qui s'est tenue en juillet à Zurich.

À première vue, la carte honorifique semble bien banale comparée aux perfor-
mances individuelles réalisées par chaque individu. Mais sans l'engagement de
la base, les tireuses et tireurs d’élite n’auraient pas pu exister.

En 1916, le stand de tir de la société fut détruit par le feu. La communauté ayant
refusé de le reconstruire, la Société a été dissoute à la fin de l'année 2019.

38    Drapeaux

Drapeaux centraux de la SSC

La collection de drapeaux du Musée du tir comprend près de 200 drapeaux.
Parmi eux, plusieurs drapeaux centraux de la SSC.

On peut y voir des fragments de ce qui pourrait être le premier drapeau de 1824,
tandis que celui (vraisemblablement) de 1857 est exposé dans l'exposition per-
manente qui se trouve au premier étage. Ceux de 1934 et 1974 et les fragments
correspondants du plus ancien drapeau sont quant à eux déposés dans le
meuble à drapeaux, qui a été installé en 2020. Ce projet a pu être financé grâce
à un don généreux de la défunte Société de tir Fehraltorf.

Tous les drapeaux centraux sont des drapeaux suisses rouges avec la croix
blanche. Les plus anciens portaient des inscriptions telles que "TIREURS SUISSE"
et "SCHWEIZER SCHÜTZEN".

                                                     © Textes: Musée suisse du tir Berne, 2020

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