Évaluation finale Plan d'action d'Addis-Abeba Adopté à la 8e Conférence panafricaine Octobre 2012
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Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba Adopté à la 8e Conférence panafricaine Octobre 2012 www.ifrc.org Sauver des vies, changer les mentalités.
La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale) est le plus vaste réseau humanitaire de volontaires au monde. Chaque année, avec ses 190 Sociétés nationales membres dans le monde, elle agit dans toutes les communautés en faveur de 160,7 millions de personnes par le biais de services et de programmes de développement à long terme, ainsi que de 110 millions de personnes, à travers des opérations d’urgence en cas de catastrophe et de relèvement précoce. Elle œuvre avant, pendant et après les catastrophes et les urgences sanitaires pour répondre aux besoins et améliorer les conditions d’existence des personnes vulnérables. Elle le fait de façon impartiale, sans distinction fondée sur la nationalité, la race, le genre, les croyances religieuses, la classe sociale ou les opinions politiques. Guidés par la Stratégie 2020 – notre plan d’action collectif pour faire face aux défis humanitaires majeurs de la décennie – nous sommes déterminés à « sauver des vies et changer les mentalités ». La Fédération internationale et les Sociétés nationales tiennent leur force de leur réseau de volontaires, du savoirfaire acquis dans les communautés, de leur indépendance et de leur neutralité. Elles s’emploient à améliorer les normes humanitaires, en tant que partenaires du développement et en intervenant en cas de catastrophe. Elles persuadent les décideurs d’agir en toutes circonstances dans l’intérêt des personnes vulnérables. Ce faisant, elles rendent les communautés saines et sûres, réduisent les vulnérabilités, renforcent la résilience et encouragent une culture de paix dans le monde entier. © Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Beyrouth, 2017 Toutes les parties de cette publication peuvent être citées, copiées, traduites dans d’autres langues ou adaptées aux besoins locaux sans un accord préalable de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à Case postale 303 condition de citer clairement le nom de la présente CH-1211 Genève 19 publication. Toute demande de reproduction doit être Suisse adressée directement au secrétariat de la Fédération Téléphone : +41 22 730 42 22 internationale à l’adresse courriel suivante : Télécopie : +41 22 733 03 95 Courriel : secretariat@ifrc.org Suivez-nous : secretariat@ifrc.org. www.ifrc.org Photo de couverture : Juozas Cernius / FICR Référence du document :
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba Présenté lors de: 9e Conférence panafricaine Investir en Afrique Abidjan, Côte d’Ivoire | 9 au 12 avril 2017 1
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba Table des matières Résumé analytique 6 Introduction 15 Le Plan d’action d’Addis-Abeba 16 Évaluation finale de la Conférence panafricaine 17 Les résultats 21 Sociétés nationales africaines recevant un soutien financier ou en nature du gouvernement 21 Enjeux 21 Les résultats 21 Analyse 23 Recommandations 25 Sociétés nationales dont plus de 50 % des revenus sont générés au niveau national 26 Enjeux 26 Résultats 26 Analyse 28 Recommandations 32 Sociétés nationales africaines dont les comptes sont vérifiés chaque année et qui produisent des états financiers annuels 33 Enjeux 33 Résultats 34 Analyse 35 Recommandations 38 Sociétés nationales qui se sont soumises à un processus d’auto- évaluation ou d’évaluation par les pairs reconnus par le Mouvement 38 Enjeux 38 Résultats 39 Analyse 40 Recommandations 41 Sociétés nationales qui utilisent le système de compte rendu à l’échelle de la Fédération pour établir un rapport annuel 41 Enjeux 41 Résultats 42 Analyse 42 Recommandations 42 2
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba Sociétés nationales africaines qui ont des politiques et des programmes relatifs à la jeunesse et mettent en œuvre l’initiative YABC 42 Enjeux 42 Résultats 44 Analyse 44 Recommandations 45 Sociétés nationales dont les statuts ont été actualisés au cours des cinq dernières années 45 Enjeux 45 Résultats 45 Recommandations 52 Conclusion et recommandations générales 55 ANNEXE I : QUESTIONNAIRE 59 Évaluation finale de la Conférence panafricaine 2012 (plan d’action d’addis-abeba) 59 Annexe II : analyse de l’état de la mise en œuvre du Plan d’action d’Addis-Abeba 66 Annexe III : Analyse de l’état de la mise en œuvre des indicateurs du Plan d’action d’Addis-Abeba au niveau national 67 Afrique Australe 67 Afrique Orientale 67 Afrique Centrale 68 Côte Ouest 69 Sahel 69 Afrique du Nord 70 Acronymes SNA Sociétés nationales africaines APoA Plan d’action d’Addis-Abeba UA Union africaine CMC Comité de contrôle du respect des dispositions et de médiation de la Fédération OSC Organisation de la société civile FDRS Système de compte rendu à l’échelle de la Fédération FICR Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge CICR Comité international de la Croix-Rouge ECCO Évaluation et certification des capacités organisationnelles ONG Organisation non gouvernementale PAC Conférence panafricaine ECP Équipe de coordination panafricaine SNP Société nationale partenaire/participante YABC Les jeunes en tant qu’agents du changement de comportement 3
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba Résumé analytique Introduction La Conférence panafricaine des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (PAC) est une assemblée statutaire de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) qui se tient tous les quatre ans. La Conférence panafricaine rassemble les Sociétés nationales africaines, la Fédération et des partenaires afin de délibérer et réfléchir sur les questions humanitaires actuelles, et élaborer un plan d’action pour les quatre années suivantes. La 8e Conférence panafricaine s'est tenue à Addis-Abeba en Éthiopie, en octobre 2012 sur le thème « Investir en Afrique ». Ce thème reflétait l’atmosphère de l’époque, à savoir que les Sociétés nationales africaines avaient besoin et étaient capables d’attirer plus d’investissements en termes de ressources, tant au niveau local qu’à l’échelle internationale. La 9e Conférence panafricaine qui se tiendra à Abidjan en avril 2017 sera une opportunité pour les Sociétés nationales africaines d’établir un lien entre le passé et l’avenir, à travers des processus de délibérations, de débats, de réflexions et d’apprentissage entre pairs. La 9e Conférence panafricaine conserve le thème « Investir en Afrique », ce qui signifie que les objectifs et les engagements définis par les Sociétés nationales africaines sont aussi valides aujourd’hui qu’ils l’étaient en 2012. Les leçons tirées du Plan d’action d’Addis-Abeba Résumant les engagements pris lors de la 8e Conférence panafricaine, le Plan d’action d’Addis-Abeba était une résolution prise par les Sociétés nationales africaines afin de réunir les conditions nécessaires pour attirer les investissements, favoriser le rôle d’auxiliaires des pouvoirs publics, renforcer la bonne gouvernance et les mécanismes de reddition de compte, et poser les conditions adéquates pour un engagement plus efficace dans les partenariats locaux, régionaux et internationaux, afin de faire face efficacement aux nouveaux défis croissants de l’humanitaire et du développement à travers le continent. L’évaluation finale du Plan d’action d’Addis-Abeba montre que les Sociétés nationales africaines ont réalisé des avancées stratégiques. Toutefois, il existe également des lacunes qui compromettent le développement et la viabilité des institutions. Inversement, en prenant les bonnes décisions et en recherchant les résultats souhaitables, il est possible de transformer les défis en opportunités. Le présent document offre une vision de ce que les résultats de l’évaluation de la 8e Conférence panafricaine représentent pour les Sociétés nationales africaines. Le rôle d’auxiliaires des Sociétés nationales : Il faut être deux pour danser le tango Le rôle d’auxiliaires des Sociétés nationales confère aux Sociétés nationales un statut unique, ou sui generis en termes plus savants, c’est-à-dire un statut qui leur est pro- pre. Dans sa forme la plus simple, le rôle d’auxiliaire peut signifier que les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, en vertu de leur établissement par les États par le biais d’instruments juridiques nationaux, fournissent des ser- vices au public pour le compte de l’État dans la suite des pouvoirs publics. Dans une résolution adoptée en 2007 lors de la Conférence internationale de la Croix-Rouge et 4
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba du Croissant-Rouge, réunion qui rassemble les Sociétés nationales, la Fédération, le CICR et les gouvernements il a été déclaré que le concept d’auxiliaire se décline en deux volets. Le premier concerne le devoir des sociétés nationales qui est de fournir des services humanitaires complémentaires à ceux de l’État. Le second concerne le rôle du gouvernement qui est d’appuyer les sociétés nationales dans la réalisation de leur mission, en leur apportant entre autres un soutien financier et matériel. Pour évaluer l’aide financière et en nature qu’ils comptent accorder aux Sociétés nation- ales, il est capital que les gouvernements aient une compréhension adéquate du rôle d’auxiliaires que celles-ci jouent auprès d’eux dans le domaine de l’humanitaire. Néanmoins, l’évaluation du Plan d’action d’Addis-Abeba montre que la plupart des Sociétés nationales sont largement dépendantes du soutien financier des donateurs extérieurs, et ne reçoivent que peu de contributions financières ou en nature de leurs gouvernements. Alors que 68 % des Sociétés nationales interrogées ont indiqué avoir reçu un soutien financier de leurs gouvernements, seulement 3 ont déclaré avoir reçu un soutien qui représentait au moins 75 % de leur budget annuel, tandis que 3 ont reçu entre 50 % et 75 %, 4 entre 35 % et 50 %, 5 entre 10 % et 35 %, 12 moins de 10 %, et 11 ont indiqué n’avoir reçu aucune subvention directe de leur gouvernement. Par ailleurs, 68 % des Sociétés nationales interrogées ont indiqué avoir reçu un soutien en nature de la part de leurs gouvernements. Cependant, parmi les sociétés qui ont indiqué avoir reçu un soutien en nature, 16 ont indiqué que celui-ci correspondait à moins de 10 % de leur budget annuel, 8 entre 10 % et 35 %, 1 entre 35 % et 50 %, et aucune n’a reçu de soutien en nature d’une valeur supérieure à 50 % de son budget annuel. Les résultats ci-dessus montrent qu’une majorité de Sociétés nationales ayant par- ticipé à l’enquête a reçu moins de 50 % de leurs budgets annuels de la part de leurs gouvernements. Même si les contributions en nature sont les plus fréquentes, une vision d’ensemble révèle qu’une portion substantielle des budgets des Sociétés na- tionales ne provient pas de leurs gouvernements. Cette réalité soulève un certain nombre de questions. Premièrement, quels sont les obstacles institutionnels et opé- rationnels à l’origine de l’intérêt minime que les gouvernements accordent à financer les Sociétés nationales ? Deuxièmement, quel type de soutien peut être apporté par les partenaires pour combler les lacunes lorsqu’il y en a et faire des Sociétés nation- ales des candidates privilégiées en matière d’investissement ? Les Sociétés nation- ales africaines ont énoncé des défis au nombre desquels l’absence d’une perspective commune entre les gouvernements et les Sociétés nationales africaines quant à la mise en œuvre du rôle d’auxiliaire, ce qui a entraîné une mauvaise compréhension du rôle et des responsabilités des Sociétés nationales et des gouvernements. Les ob- stacles juridiques qui empêchent les agences non gouvernementales d’avoir accès aux ressources financières publiques constituent une difficulté supplémentaire pour les Sociétés nationales africaines. Il convient de relever que malgré les investissements apparemment faibles qu’elles reçoivent de leurs gouvernements, les Sociétés nationales constituent tout de même des partenaires privilégiés pour ces derniers en termes d’objectifs de gestion des risques de catastrophe. Il serait nécessaire de procéder à une structuration des opérations des Sociétés nationales afin de tirer parti du travail mis en œuvre et d’amplifier la nature du statut d’auxiliaire des Sociétés nationales africaines. Pour 5
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba ce faire, il est essentiel que les Sociétés nationales africaines investissent dans la mise en évidence et la clarification de leur statut d’auxiliaire en collaborant avec leurs gouvernements. Pour être plus précis, il est recommandé de mener une telle discussion par le biais des missions diplomatiques de la Fédération, de concert avec les Sociétés nationales africaines. Il est également capital de préciser et vulgariser l’œuvre des Sociétés nationales africaines en tant que partenaires à part entière du gouvernement. Les partenaires peuvent appuyer ce processus en investissant dans les capacités des Sociétés nationales africaines en matière de communication et de plaidoyer. Au niveau collectif, les interventions doivent cibler le profilage des compé- tences et des capacités des Sociétés nationales, tout en créant une adéquation avec les besoins de partenariat des États. La mobilisation des ressources à l’échelle nationale L’accroissement de l’accès aux ressources financières nationales devrait élargir la portée des programmes des Sociétés nationales et assurer l’indépendance des opéra- tions et services des Sociétés nationales vis-à-vis du soutien financier des donateurs extérieurs. Par conséquent, il s’agit non d’un but politique, mais d’un objectif visant à accroître l’efficacité opérationnelle et la fiabilité des Sociétés nationales africaines, en assurant la durabilité des ressources pour alimenter les programmes et en fa- vorisant une réponse rapide aux besoins dès qu’ils sont posés. Toutefois, les Sociétés nationales africaines ont encore du mal à mobiliser des fonds à l’échelle nationale. Les données montrent que parmi les Sociétés nationales qui ont répondu au ques- tionnaire, au moins 15 déclarent que moins de 10 % de leur budget annuel provient de sources nationales. Par ailleurs, seulement 13 Sociétés nationales ont reçu entre 10 % et 35 % ; 1 Société nationale entre 35 % et 50 % ; 4 Sociétés nationales entre 50 % et 75 %, et 3 Sociétés nationales ont reçu plus 75 % de leur budget de sources nationales. Une seule Société nationale a indiqué qu’elle n’avait mobilisé aucune ressource au niveau national. En outre, pour ce qui est des ressources mobilisées au niveau national, les revenus générés par le biais d’activités (activités à but lucratif) représentaient moins de 10 % pour 15 Sociétés nationales ; entre 10 % et 35 % pour 11 Sociétés nationales ; entre 35 % et 50 % pour 4 Sociétés nationales ; entre 50 % et 75 % pour 3 Sociétés nationales, et plus de 75 % pour 3 Sociétés nationales. La subvention du gouvernement était incluse dans la section des ressources mobilisées au niveau national et s’élevait à moins de 10 % pour 25 Sociétés nationales ; entre 10 % et 35 % pour 4 Sociétés nationales ; entre 35 % et 50 % pour 2 Sociétés nationales ; entre 50 % et 75 % pour 1 Société nationale et entre 75 % et 100 % pour 1 Société nationale. Pour ce qui est des revenus générés par les frais d’adhésion, 33 Sociétés nationales ont in- diqué qu’ils représentent moins de 10 % de leur budget, 3 ont indiqué se situer entre 10 % et 35 %, et une seule a indiqué n’avoir reçu aucun frais d’adhésion. En outre, concernant les dons d’entreprises, 32 Sociétés nationales ont indiqué une part infé- rieure à 10 % ; 1 Société nationale entre 10 % et 35 % ; 1 Sociétés nationales entre 35 % et 50 %, et 3 Sociétés nationales n’ont reçu aucune aide de la part des entreprises. De ce qui précède, il ressort que les Sociétés nationales africaines ont besoin de modèles de partenariats qui créent des capacités et des outils destinés à diversifier le flux des ressources, et en particulier à accroître la mobilisation des ressources à 6
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba l’échelle nationale. Il existe déjà de bons exemples de Sociétés nationales africaines qui ont accès à suffisamment de ressources à l’échelle nationale, ce qui laisse en- trevoir des possibilités. Pour y parvenir, les Sociétés nationales africaines doivent investir dans leur visibilité, leur réactivité, leur responsabilité et leurs ressources humaines, éléments indispensables à la mobilisation des ressources dans leurs pro- pres pays. Bien entendu, on n’insistera jamais assez sur la valeur d’une stratégie efficace de mobilisation des ressources qui adopte des outils modernes tels que les terminaux de paiement, Internet et le téléphone. Les Sociétés nationales africaines ont également besoin de stratégies pour construire avec leurs partenaires locaux des relations durables dont les résultats ne seront visibles qu’après un certain temps. Ce qui produira un succès qui ne sera pas limité dans le temps, mais fondé sur l’établissement de relations durables basées sur la confiance, la responsabilité et la visibilité. La reddition de comptes et l’intégrité : Un renforcement des capacités ou une contribution au développement des capacités Les Sociétés nationales africaines doivent s’efforcer à être plus transparentes et à rendre des comptes de manière régulière. Les institutions ouvertes sont ouvertes aux investissements. Qu’ils soient internes ou externes, les audits sont des outils de gestion des risques visant à assurer la transparence et la responsabilité au sein d’une Sociétés nationales. Lorsqu’elles sont dûment mandatées, les institutions d’audit peuvent être utilisées pour le contrôle des transactions, avec les rapports d’audit et les états financiers comme baromètres de la santé financière des Sociétés nation- ales. Le recours aux audits et à toutes les autres méthodes susceptibles de mettre en évidence la reddition des comptes et la transparence peut permettre d’obtenir l’assurance raisonnable que la gestion financière de l’organisation est ouverte et transparente, et par conséquent attirer des investissements. L’évaluation de la 8e Conférence panafricaine montre que parmi les Sociétés nation- ales interrogées, 31 sur 37 ont indiqué procéder à un audit externe chaque année, ce qui signifie que 84 % des Sociétés nationales se soumettent à un audit annuel. Comparativement, 27 Sociétés nationales ont indiqué que subir un audit annuel ex- terne était une obligation constitutionnelle prévue dans les statuts/la constitution des Sociétés nationales ; 6 Sociétés nationales ont déclaré qu’une telle obligation n’existait pas et 2 Sociétés nationales n’ont pas donné de réponse. Par ailleurs, 24 Sociétés nationales (65 %) ont indiqué qu’elles produisent des états financiers ac- cessibles au public, contrairement à 13 Sociétés nationales qui ont répondu par la négative. De plus, 29 Sociétés nationales (78 %) ont indiqué qu’elles mettent les rap- ports d’audit à la disposition des donateurs, tandis que 7 ne le font pas, et 1 Société nationale n’a pas répondu à la question. En outre, parmi les Sociétés nationales in- terrogées, 24 (65 %) ont indiqué que leurs états financiers sont accessibles au public, ce qui n’est pas le cas pour 13 Sociétés nationales (35 %). Concernant les mécanismes institutionnels qui recommandent les audits, 21 Sociétés nationales sur 37 (57 %) ont indiqué que leurs constitutions exigent qu’elles mettent sur pied un comité d’audit/de gestion des risques au sein du conseil. 7
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba Comparativement, 32 Sociétés nationales (86 %) sont tenues de se doter d’un comité des finances au sein du conseil. En droite ligne des meilleures pratiques en matière de bonne gouvernance, les comités d’audit peuvent jouer un rôle majeur dans la gestion continue des risques au sein des Sociétés nationales, tout en étant le point de contact avec les auditeurs externes des Sociétés nationales. Les comités d’audit/ d’évaluation des risques constituent la représentation directe du conseil dans la gestion des risques de fraude et l’amélioration de la responsabilité des Sociétés na- tionales. Les services internes d’audit sont également indispensables pour faciliter la gestion des risques au sein des Sociétés nationales. L’audit externe se focalise généralement sur de plus grosses transactions, tandis que l’auditeur interne peut examiner 100 % de l’activité dans un domaine. Malgré le rôle essentiel des services internes d’audit, 15 (41 %) des 37 Sociétés nationales interrogées ont indiqué être do- tées de services internes d’audit, contrairement à 22 Sociétés nationales (59 %) pour lesquelles ce n’était pas le cas. Lorsqu’on combine ces informations avec l’absence d’un comité d’audit et d’évaluation des risques au niveau du conseil, les capacités internes de gestion des risques sont fragilisées. Les Sociétés nationales africaines sont confrontées aux défis de la séparation en- tre les audits internes et les audits de projets. La plupart des Sociétés nationales africaines se focalisent sur les audits de projets demandés par des donateurs spéci- fiques et souvent supervisés par ces derniers, et négligent les audits à l’échelle de l’institution. Se limiter aux audits des projets entraîne des failles dans la structure de responsabilité des Sociétés nationales. Cette situation crée un environnement où les Sociétés nationales africaines sont encouragées à continuer à rendre des comptes aux grands donateurs, principalement des entités internationales qui exigent que leurs projets soient vérifiés, et ne procèdent pas à l’audit des autres revenus reçus par les Sociétés nationales. Sur le long terme, les Sociétés nationales africaines qui se focalisent uniquement sur les audits de projets risquent de laisser s’échapper des opportunités de financement stratégiques et limiter leur capacité à attirer de nouveaux partenaires. Étant donné que la plupart des partenaires des Sociétés na- tionales africaines sont des partenaires du Mouvement, ils ont l’obligation d’aider les Sociétés nationales africaines à mener des audits à l’échelle de l’institution en se servant des financements alloués aux audits de projets. Investir dans la jeunesse : Des engagements politiques à la mise en œuvre de la stratégie Les jeunes constituent une composante essentielle du travail de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à l’échelle internationale. Dans les Sociétés nationales afric- aines, les jeunes constituent la pierre angulaire des opérations des Sociétés nation- ales étant donné qu’ils représentent la majorité des volontaires qui fournissent de l’assistance humanitaire et répondent aux besoins des communautés. En outre, les jeunes sont un groupe cible stratégique dans la planification des Sociétés nationales. Les Sociétés nationales africaines se sont engagées à accroître leur engagement au- près des jeunes, car ceux-ci sont à la fois agents d’exécution des programmes à trav- ers le programme des jeunes en tant qu’agents du changement de comportement (YABC) et bénéficiaires des projets et programmes des Sociétés nationales. 8
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba L’évaluation de la 8e Conférence panafricaine montre que 27 des Sociétés nationales interrogées (73 %) sont dotées de politiques pour les jeunes, ce qui n’est pas le cas pour 9 Sociétés nationales. Par ailleurs, 18 Sociétés nationales ont indiqué qu’elles disposaient d’une stratégie pour les jeunes, tandis que 18 Sociétés nationales ont affirmé n’en avoir pas adopté. Un nombre plus élevé de Sociétés nationales, soit 32, a indiqué avoir mis en œuvre le programme YABC. La traduction des politiques pour la jeunesse en stratégies pourrait poser des défis en matière de planification et de programmation. Par conséquent, les Sociétés nationales africaines doivent œuvrer en faveur de la traduction des engagements politiques en plans opérationnels en allouant les ressources nécessaires. La participation des jeunes dans les structures de gouvernance est essentielle pour l’implication de ces derniers dans les affaires des Sociétés nationales. La participa- tion des jeunes à la gouvernance offre également une opportunité de formation et de développement du leadership, et permet aux Sociétés nationales d’investir dans le renforcement des capacités de leurs futurs leaders. Concernant le rôle des jeunes dans la conduite des affaires des Sociétés nationales, 30 Sociétés nationales (soit 81 %) ont indiqué que leurs constitutions exigent la présence de jeunes au sein des hautes instances de prise de décision. Le maillon faible : La collecte, la gestion et le partage des données L’évaluation de la 8e Conférence panafricaine s'est caractérisée par la médiocrité des taux de réponse et le manque de disponibilité des données essentielles à l’évaluation. Cette constatation met en évidence les lacunes des Sociétés nationales en matière de capacité de collecte, de gestion et de stockage des données. Les données permettent de montrer les réalisations et les progrès, et d’identifier les opportunités de crois- sance. Le Système de compte rendu à l’échelle de la Fédération (FDRS) est un outil de collecte et d’analyse des données provenant des Sociétés nationales dans le but de comprendre leurs capacités, services, forces, failles et leur potentiel futur. Les don- nées générées par le FDRS ont permis de comprendre la portée générale de l’action de la Fédération à travers l’œuvre des Sociétés nationales. L’évaluation de la 8ePAC montre que sur les 37 Sociétés nationales interrogées, 28 ont indiqué qu’elles utilisent le FDRS pour établir des rapports annuels, 8 ont indiqué qu’elles ne le faisaient pas et 1 n’a pas donné de réponse. Toutefois, le rapport du FDRS montre que pour l’année 2014, 48 Sociétés nationales ont envoyé des rapports en utilisant le FDRS comportant un ou plusieurs indicateurs requis tandis qu’en 2015 toutes les Sociétés nationales africaines ont envoyé des rapports au FDRS sur au moins un indicateur. Bien que ceci constitue une avancée dans la bonne direc- tion, il n’en demeure pas moins que beaucoup de Sociétés nationales africaines ne fournissent toujours pas de données sur les indicateurs clés du FDRS, ce qui indique que les données qui appuient ces indicateurs ne sont pas disponibles. Cela néces- site une discussion plus approfondie sur les outils disponibles pour la gestion et la conservation des données au sein des Sociétés nationales africaines ; pour être plus concret, le système de gestion des données des ANS doit être évalué et amélioré. Cet outil permettra non seulement de mesurer et de comprendre le travail des Sociétés 9
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba nationales africaines, mais aussi d’attirer des investissements au profit de celles-ci à travers des dons et l’appui au renforcement des capacités. Évaluations continues des capacités existantes Pour atteindre leurs objectifs et mener à bien leurs missions, les Sociétés nation- ales pourraient avoir besoin d’identifier les principales capacités existantes et de déterminer celles qui pourraient être nécessaires. Le processus d’évaluation et de revue offre aux Sociétés nationales l’opportunité d’identifier leurs faiblesses et leurs lacunes avec pour but de combler celles-ci. Par conséquent, l’incapacité à mener un processus d’évaluation constitue une occasion ratée d’investir dans l’avenir des Sociétés nationales africaines. Cependant, les Sociétés nationales africaines ont déjà subi plusieurs évaluations de leurs capacités par le passé, dans le cadre du Nouveau partenariat pour les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (NEPARC), et plus récemment, la Fédération a mis en place le processus d’Évaluation et de certification des capacités organisationnelles (OCAC). À ce titre, l’évaluation de la 8ePAC montre que 22 Sociétés nationales sur 37 (59 %) ont indiqué avoir subi un processus d’évaluation reconnu par le Mouvement, contre 14 pour qui ce n’était pas le cas et 1 qui n’a pas répondu. En outre, parmi les 22 Sociétés nationales qui ont subi l’évaluation, 19 ont indiqué qu’elles ont partagé les résultats des rapports d’évaluation avec leurs partenaires/donateurs. Subir des évaluations est une chose, mais combler les lacunes et surmonter les dif- ficultés identifiées dans les rapports en est une autre. Les Sociétés nationales ont indiqué que les faiblesses identifiées au cours de l’évaluation n’attiraient pas sys- tématiquement les investissements des donateurs et d’autres partenaires désireux de corriger la faiblesse en question. En d’autres termes, les Sociétés nationales n’ont pas nécessairement reçu de soutien en lien direct avec les résultats des processus d’évaluation. Il est donc nécessaire d’identifier des processus de suivi utiles après les évaluations, et d’établir un lien entre les résultats des évaluations institutionnelles et le soutien au développement que les donateurs et les partenaires accordent aux Sociétés nationales. Bonne gouvernance : Améliorer la base juridique Les Sociétés nationales sont ancrées dans la législation de leurs propres pays qui établit non seulement leur mission d’auxiliaires des pouvoirs publics, mais leur accorde également le pouvoir d’utiliser les emblèmes de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge. De plus, les Sociétés nationales sont dotées de constitutions qui définissent le cadre juridique de gouvernance de la Société nationale, en établissant les instances dirigeantes et en attribuant les pouvoirs et les responsabilités. Dans l’ensemble, les statuts établissant les Sociétés nationales et les constitutions de ces dernières constituent un cadre de promotion de la bonne gouvernance, de la reddi- tion des comptes et de la stabilité. De ce fait, la révision de la base juridique constitue l’une des stratégies clés des Sociétés nationales africaines pour atteindre cet objectif. L’évaluation montre que 18 Sociétés nationales sur 27 interrogées (soit 49 %) ont 10
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba indiqué avoir révisé leurs statuts/lois/décrets au cours des cinq dernières années, tandis que 19 Sociétés nationales ne l’ont pas fait. Par contre, 21 Sociétés nationales (soit 57 %) ont déclaré avoir révisé leurs constitutions au cours des cinq dernières an- nées alors que 16 Sociétés nationales ont déclaré n’avoir pas procédé à des révisions. 30 Sociétés nationales (soit 81 %) ont indiqué que leur base juridique prévoit une sé- paration des responsabilités, tandis que 6 Sociétés nationales (16 %) ont répondu par la négative. Concernant la révision de leurs statuts, les Sociétés nationales font face à des difficultés telles que le manque de ressources financières et humaines, la mau- vaise compréhension des mécanismes du Mouvement qui soutiennent la révision des instruments juridiques à l’instar de la Commission conjointe pour les statuts. En ce qui concerne la participation du secteur privé et des gouvernements dans les prises de décision des Sociétés nationales, 19 Sociétés nationales interrogées (soit 51 %) avaient dans leur constitution une disposition qui prévoyait la participation du secteur privé dans les organes de prise de décision, tandis que 17 Sociétés nationales ne prévoyaient rien dans ce sens. D’autre part, 20 Sociétés nationales interrogées (soit 54 %) avaient indiqué qu’une disposition leur exigeait d’intégrer des représent- ants de l’État dans les organes de prise de décision, contrairement à 16 Sociétés nationales qui n’étaient pas soumises à une telle exigence et une Société nationale qui n’a pas fourni de réponse. Cette situation mène à la conclusion selon laquelle les Sociétés nationales africaines demeurent des institutions fermées qui attirent rare- ment des dirigeants issus du secteur privé et des organismes publics. La limitation des mandats et la régularité des élections créent un mécanisme qui permet d’écarter les leaders improductifs, incompétents et peu coopératifs suscep- tibles de compromettre le développement d’une Société nationale. À cet égard, sur les 37 Sociétés nationales interrogées, 29 Sociétés nationales (soit 78 %) ont indiqué que leur base juridique prévoyait une limitation des mandats, tandis que 7 Sociétés nationales (soit 19 %) ont répondu par la négative. Même si les exigences juridiques sont claires, leur mise en œuvre ne se fait pas sans difficulté. Cette tendance a cours dans contexte mondial où la frontière est de plus en plus floue entre les notions de gouvernance et de gestion. Les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge doivent se faire entendre dans cette conversation. Conclusion Les engagements pris lors de la 8e Conférence panafricaine et l’évaluation qui en ré- sulte permettent aux Sociétés nationales africaines de se concentrer sur les valeurs et les normes qui sous-tendent ces engagements au-delà des indicateurs mesura- bles. Les Sociétés nationales africaines ont renouvelé leur engagement en matière de bonne gouvernance, de responsabilité et de renforcement de leur capacité de mobili- sation des ressources au niveau national. Au-delà de l’évaluation, les Sociétés nation- ales africaines doivent aborder la question de savoir si elles possèdent en leur sein les attitudes, la dynamique et les outils adéquats et définir le type d’appui spécifique dont elles ont besoin et qui peut être obtenu auprès des partenaires. La principale difficulté des Sociétés nationales africaines réside dans l’existence de plusieurs cad- res de planification et de mise en œuvre des programmes qui sont conditionnés par les priorités des donateurs, les stratégies nationales adoptées par les gouvernements 11
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba et les besoins humanitaires émergents. Cette situation requiert un effort d’équilibre délicat qui pèse sur l’élaboration d’un plan de développement centralisé au sein des sociétés nationales. Le Plan d’action d’Addis-Abeba et les engagements ultérieurs de la Conférence panafricaine ne doivent donc pas être vus comme proposant des outils de planification et de développement distincts, mais plutôt comme une bous- sole indiquant une direction spécifique que les Sociétés nationales africaines doivent suivre dans leurs propres efforts de développement. Remo Naegeli / FICR 12
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba Introduction La Conférence panafricaine des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (PAC) est une assemblée statutaire de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération) qui se tient tous les quatre ans. La Conférence panafricaine rassemble les Sociétés nationales d’Afrique, la Fédération et des partenaires afin de délibérer et de réfléchir sur les questions humanitaires actuelles, et d’élaborer un plan d’action pour les quatre années suivantes. Le but de la Conférence panafricaine est de promouvoir la coopéra- tion, le travail en réseau et les partenariats entre les Sociétés nationales africaines, d’identifier les préoccupations et questions humanitaires communes, de faire des propositions au Comité directeur sur les questions relatives à l’Assemblée générale et aux Organes statutaires du Mouvement, et de travailler à la réalisation de stratégies communes, en vue de la mise en œuvre des décisions des organes statutaires du Mouvement. Conformément à cette exigence statutaire, la 8e Conférence panafricaine s’est tenue à Addis- Abeba (Éthiopie) en octobre 2012 sur le thème « Investir en Afrique ». Ce thème reflétait l’atmosphère de l’époque, à savoir que les Sociétés nationales africaines avaient besoin et étaient capables d’attirer plus d’investissements en termes de ressources, tant au niveau local qu’à l’échelle internationale. Il s’appuyait sur l’idée selon laquelle la plupart des économies africaines connaissaient une croissance rapide et stable. Plusieurs pays africains qui étaient jusqu’ici réputés pour leurs conflits s’acheminaient lentement vers la paix et la prospérité. L’Afrique se découvrait, avec la promesse de nouvelles ressources sous la forme de minéraux, d’une population jeune et d’une connectivité politique accrue à l’intérieur du continent et avec le reste du monde. La combinaison entre la promesse de la technologie et une population jeune grandissante laissait présager des solutions aux problèmes causés par la pauvreté et la marginalisation. Ces changements géopolitiques et socio-économiques ainsi que le nouveau contexte ont attiré l’attention du monde sur l’Afrique, créé des possibilités de partenariats susceptibles de déter- miner le rôle à venir des Sociétés nationales africaines et leur importance. Ces possibilités ouvrent la voie à des partenariats avec les Nations Unies et d’autres institutions multilatérales, financières, régionales, fondations et citoyens qui travaillent à l’élaboration de politiques, programmes et stratégies en faveur de la réduction de la pauvreté, de la résilience et du maintien de la paix et de la sécurité. Les Sociétés nationales africaines ont ainsi appelé les Africains d’abord, et ensuite les partenaires d’appui, à investir en Afrique. La 8e Conférence panafricaine s’est achevée avec l’adoption du Plan d’action d’Addis-Abeba et des engagements. Avec ce Plan d’action, les Sociétés nationales africaines ont pris l’engagement d’ouvrir les Sociétés nationales africaines à des investissements nationaux, régionaux et in- ternationaux accrus qui favoriseront l’intensification de l’action volontaire durable partout en Afrique. Ce plan présente dix actions clés sous forme d’engagements, axés sur sept indicateurs par rapport auxquels les progrès de toutes les sociétés nationales pourront être mesurés. Le Plan d’action d’Addis-Abeba a réuni les conditions nécessaires pour attirer les in- vestissements, favoriser le rôle d’auxiliaires des pouvoirs publics, renforcer la bonne gouvernance et les mécanismes de redevabilité, et posé les conditions adéquates pour un engagement plus efficace dans les partenariats locaux, régionaux et internation- aux, afin de faire face efficacement aux nouveaux défis croissants de l’humanitaire et du développement à travers le continent. Les Sociétés nationales se sont égale- ment engagées « à produire à l’attention de nos Sociétés nationales des rapports par pays sur les progrès de la mise en œuvre du Plan d’action d’Addis-Abeba d’ici 2016 ». En outre, les Sociétés nationales se sont engagées « à dresser, sous la coordination de 13
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba Le Plan d’action d’Addis-Abeba l’ECP, un rapport en se basant sur les indicateurs du Plan d’action d’Addis-Abeba. ». À cet effet, la 8e Conférence panafricaine revêtait un caractère unique pour une raison principale : les engagements des Sociétés nationales africaines participant à la con- férence ont été présentés sous la forme d’un plan d’action accompagné d’indicateurs de base vérifiables, à partir desquels les progrès allaient être mesurés. Contrairement aux conférences précédentes, la 8e Conférence panafricaine ne s’est pas limitée à une déclaration et à des documents finaux sans lien direct avec une stratégie pour leur mise en œuvre. Les dix actions clés constitutives du Plan d’action d’Addis-Abeba sont : 1. Investir continuellement et de manière rigoureuse dans le renforcement des capacités et du professionnalisme des membres de nos organes de gouver- nance et de gestion pour faire en sorte que nos Sociétés nationales fonction- nent bien ; 2. S’entraider pour devenir des Sociétés nationales qui fonctionnent bien, par le biais de du soutien des pairs, des réseaux régionaux et des examens par les pairs ; 3. Investir continuellement dans l’amélioration des capacités et des compé- tences d’une base de volontaires diverse et représentative, qui compte actuel- lement 1,4 million de personnes, pour faire face aux défis humanitaires et du développement en Afrique, en mettant tout particulièrement l’accent sur la faim, la sécurité alimentaire, l’adaptation aux changements climatiques, la migration et la violence ; 4. Établir, à tous les niveaux de la prise de décisions, une culture d’intégration des représentants Jeunesse en tant qu’agents du changement, consacrée, dans chaque Société nationale africaine, par une politique relative à la jeu- nesse et les statuts ; 5. Intégrer l’autonomisation des femmes, la prévention de la violence et la pro- motion d’une culture de paix dans tous nos secteurs d’activité ; 6. Investir dans le renforcement des relations et une communication con- stante avec les gouvernements, aux fins de traduire dans les faits notre rôle d’auxiliaire auprès des pouvoirs publics à tous les niveaux ; 7. Mettre les Sociétés nationales africaines en mesure de participer activement aux stratégies des gouvernements, à la planification et aux plateformes na- tionales et régionales ; 8. Investir dans des partenariats stratégiques avec le secteur privé, les médias et les établissements universitaires, en vue de renforcer la sensibilisation et de promouvoir la non-violence et la paix ; 9. Investir dans les partenariats régionaux entre Sociétés nationales africaines en vue de faciliter la collaboration transfrontalière, dans le cadre du soutien aux migrants, de l’alerte précoce et de la réduction partagée des risques ; 10. Définir et mettre en œuvre des stratégies créatives pour lutter contre l’insécurité alimentaire, la sous-alimentation chronique et la faim, et fixer des cibles réalistes en ce qui concerne la réduction du nombre de personnes souffrant quotidiennement de la faim en Afrique. 14
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Évaluation finale Plan d’action d’Addis-Abeba Évaluation finale de la Conférence panafricaine Pour réaliser ces actions clés, le Plan d’action d’Addis-Abeba a identifié sept indi- cateurs qui seraient utilisés par l’Équipe de coordination panafricaine (ECP) afin de mesurer les progrès accomplis par les Sociétés nationales africaines relativement à la réalisation des engagements du Plan d’action. Indicateur 1 : Nombre de Sociétés nationales africaines recevant un soutien finan- cier ou en nature du gouvernement Indicateur 2 : Nombre de Sociétés nationales africaines dont plus de 50 % des rev- enus sont générés au niveau national. Indicateur 3 : Nombre de Sociétés nationales africaines dont les comptes sont véri- fiés chaque année et qui produisent des états financiers annuels. Indicateur 4 : Nombre de Sociétés nationales africaines qui se sont soumises à un processus d’auto-évaluation ou d’évaluation par les pairs reconnu par le Mouvement. Indicateur 5 : Nombre de Sociétés nationales africaines qui utilisent le système de compte rendu à l’échelle de la Fédération pour établir un rapport annuel Indicateur 6 : Nombre de Sociétés nationales africaines qui ont des politiques et des programmes relatifs à la jeunesse et mettent en œuvre l’initiative « Les jeunes en tant qu’agents du changement de comportement ». Indicateur 7 : Nombre de Sociétés nationales africaines dont les statuts ont été ac- tualisés au cours des cinq dernières années. Les dix actions clés et leurs indicateurs reflétaient la vision selon laquelle l’Afrique en tant que continent fait partie des régions qui enregistrent l’une des plus fortes croissances dans le monde. Cet environnement dynamique donne au Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, en particulier aux Sociétés nationales af- ricaines, l’occasion de définir leur rôle et leur importance à l’avenir. Le Plan d’action d’Addis-Abeba a reconnu que les Sociétés nationales africaines et leurs réseaux de volontaires, en tant qu’auxiliaires des pouvoirs publics, occupent une place de choix au plan institutionnel dans leurs pays respectifs. L’objectif global du Plan d’action était de créer un cadre d’action visant l’amélioration des capacités des Sociétés na- tionales africaines à se ressourcer par le biais de partenariats nationaux, régionaux et internationaux, afin d’intensifier de manière durable les activités des volontaires sur le continent. Le Plan d’action d’Addis-Abeba a donc été conçu comme un trem- plin pour le développement durable futur des Sociétés nationales africaines, tandis que celles-ci continuent d’exercer de leur rôle d’auxiliaires. Les indicateurs propo- sés visaient à faciliter l’évaluation des progrès réalisés, y compris dans la gestion et l’attraction de nouveaux investissements. Pour comprendre dans quelle mesure les Sociétés nationales africaines ont respecté les engagements pris dans le cadre du Plan d’action d’Addis-Abeba, le Bureau région- al de la Fédération pour l’Afrique a commandé une évaluation finale du Plan d’action d’Addis-Abeba et des engagements correspondants, en prélude à la 9e Conférence panafricaine. Les objectifs spécifiques de cette évaluation consistaient à : évaluer la mise en œuvre et l’impact du Plan d’action d’Addis-Abeba, en se bas- ant sur les dix actions clés convenues visant l’accroissement des investissements 15
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