Voici les modèles de masques maison validés par l'Afnor
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Voici les modèles de masques maison validés par l’Afnor • Porter un masque en tissu, est-ce efficace ? • Rappelons que si l'efficacité du masque en tissu est encore à prouver, des spécialistes estiment déjà qu'en porter un est "mieux que rien" voire constitue un "acte de civisme" pour ralentir l'épidémie, comme soutenu mercredi 8 avril sur LCI par Didier Houssin , ex-directeur général de la Santé et membre de l'Académie de médecine. "C'est une manière d'ajouter une barrière supplémentaire, en plus des gestes barrières. C'est une habitude prise en Asie, c'est une forme de civisme, une manière de protéger l'ensemble de la population. Parfois, c'est n'est pas mauvais d'imiter". Retenez tout de même que le port du masque ne remplace pas la pratique des gestes barrière (se laver régulièrement les mains, utiliser un mouchoir à usage unique et le jeter, tousser dans son coude...) mais que fabriquer et porter son propre masque permet bien de participer de manière active et concrète à la lutte contre le Covid-19... • Le masque fait maison est moins efficace que les masques chirurgicaux et FFP2 réservés aux soignants, un fait attesté par plusieurs études. L'une d'entre elles (disponible ici en anglais) avance que les masques faits maison sont trois fois moins efficaces que les masques chirurgicaux, mais permettent malgré tout de freiner la propagation du virus. Mais si le masque FFP2 protège son porteur, le simple masque en tissu peut avoir une utilité. Porter un masque en tissu ne vous protégera pas vous-même mais protégera les autres si vous êtes contaminé. On peut donc penser qu'une utilisation généralisée de ces masques (par exemple lorsque vous faites vos courses) permettra de limiter la propagation du virus et donc, in fine, de vous protéger. "Il est établi que des personnes en période d'incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus et entretiennent la transmission de l'infection", explique ainsi l'Académie de médecine. "En France, dans ce contexte, le port généralisé d'un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur". L'Académie de médecine va même plus loin en expliquant que le port de ce masque dit "grand public" ou "alternatif" "puisse être rendu obligatoire pour les sorties nécessaires en période de confinement.
Le gouvernement préconise désormais le port de masques, même « alternatifs ». Découvrez ceux que propose l’Association française de normalisation. stock.adobe.com/VOJTa Herout « Si nous avons l’accès à des masques, nous encouragerons effectivement le grand public, s’il le souhaite, à en porter, en particulier ces masques alternatifs qui sont en cours de production. » Lors de son point de situation coronavirus du 4 avril 2020, le directeur général de la santé a fait volte-face concernant les masques de protection. Après avoir martelé que le port du masque était inutile en l’absence de symptômes du Covid-19 – une position toujours défendue par l’Organisation mondiale de la santé – les autorités françaises estiment désormais qu’il pourrait contribuer à freiner l’épidémie. À LIRE AUSSI >>> Gel hydroalcoolique maison : la fausse bonne idée Le port du masque est déjà obligatoire dans certaines villes L’avant-veille, l’Académie nationale de médecine plaidait pour le port obligatoire d’un masque grand public (ou « alternatif ») pour les sorties nécessaires en période de confinement.
Certaines villes (dont Paris ou Nice) organisent déjà la distribution de masques en tissu, ou imposent le port d’un dispositif de protection couvrant le nez et la bouche pour toute sortie dans l’espace public, comme c’est le cas à Sceaux (Hauts-de- Seine) avec un arrêté municipal entrant en vigueur ce mercredi. Fabriquez votre « bec de canard » ou votre « trois plis » Mais quel patron choisir pour fabriquer son dispositif ? Il y a pléthore de modèles en ligne, entre ceux proposés par des centres hospitaliers, des sociétés savantes, la Direction générale de l’armement ou des youtubeurs… Afin de répondre à une demande croissante, l’Association française de normalisation (Afnor) a proposé le 27 mars un référentiel sur la base des connaissances et modèles disponibles. Nous vous proposons de télécharger les patrons de ces deux masques (« bec de canard » et « trois plis ») en cliquant sur l’image :
Afnor Le référentiel complet, déjà téléchargé près de 295 000 fois, est accessible gratuitement. Il détaille avec précision les matériaux testés et le mode opératoire pour fabriquer son masque et l’entretenir correctement. Le port du masque n’exonère pas des gestes barrières S’il ne peut filtrer les particules les plus fines, ce type de masque maison permet de limiter les projections de gouttelettes de salive – contenant des particules virales – expulsées lors d’un éternuement ou d’une toux, ou simplement en parlant. « Tout ce qui augmente l’efficacité de la distanciation est bénéfique », juge Francis Galibert, professeur de biologie et membre de l’Académie nationale de médecine. Dans le contexte actuel de pénurie, le masque en tissu a un intérêt certain… Mais qu’il soit artisanal ou avec filtration, ce dispositif ne protège pas des contaminations indirectes (par les yeux ou les doigts, par exemple). Attention donc au sentiment – trompeur – d’être protégé quand on le porte ! L’Afnor rappelle d’ailleurs que le masque « n’exonère absolument pas l’utilisateur […] des gestes barrières et [de] la distanciation sociale qui sont essentiels ». « Nous étions pris par le temps » Certificateur de la marque NF, l’Afnor tient à préciser que ces modèles ne répondent pas à une norme au sens strict du terme, « car son élaboration aurait supposé une période d’enquête publique, et nous étions pris par le temps, explique Rémi Reuss, responsable de développement. En revanche, le document reprend les pratiques d’une normalisation volontaire, notamment le rassemblement de compétences ». La structure a ainsi sollicité près de 150 collaborateurs – dont l’Institut Pasteur, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), l’Institut national de la consommation (INC, éditeur de 60 Millions de consommateurs) et des professionnels de l’industrie textile. Des étoffes serrées et respirantes, en deux ou trois couches
Seul bémol : la liste des matériaux exploitables pour la confection s’avère plutôt aride à la lecture… « Il est compliqué de traduire les connaissances sur le sujet et les résultats de tests », reconnaît Rémi Reuss. Pour faire simple, l’Afnor recommande des étoffes serrées mais respirantes, suffisamment souples pour s’adapter à la forme du visage, assemblées en deux ou trois couches. Adresse du site pour patron de confection des masques. https://www.60millions-mag.com/2020/04/08/voici-les-modeles-de-masques-maison-valides-par-l- afnor-17366 Quelles précautions d'usage ? Le maniement doit se faire avec vigilance. "Le masque n'exonère à aucun moment des gestes barrière", résume Rim Chaouy, responsable de pôle santé et sécurité au travail d'Afnor et pilote du projet. Autrement dit, il est indispensable de se laver les mains avant de le mettre et après l'avoir enlevé. Une fois ajusté, il ne faut plus le toucher, ni le rabattre sur son front ou son menton pour fumer une cigarette ou grignoter quelque chose... Enfin, il sera plus efficace sur une peau nue. Quel tissu choisir ? Il faut utiliser des étoffes "serrées" telles que de la viscose ou du polyester, et en superposer deux ou trois couches afin d'empêcher 70% de la projection de particules d'au moins 3 microns. A titre de comparaison, les masques FFP2 recommandés pour les soignants filtrent 94% des particules jusqu'à 0,6 micron. Rappelons que le virus a une taille par lui-même de 0,1 micron, mais que c'est la taille des gouttelettes qui assurent son transport qui importe. Les tissus doivent être non irritants et souples pour s'appliquer autour du visage et assurer l'étanchéité. "Les tissus non tissés sont ceux qui protègent le mieux, précise Patrice François, professeur au service d'évaluation médicale au CHU de Grenoble. Les serviettes de bain fines en microfibre sont par exemple efficaces." En effet, l’AFNOR recommande des étoffes serrées ( viscose, polyester) mais respirantes et non tissées (serviette de bain en microfibre) suffisamment souples pour s’adapter à la forme du visage, assemblées en 2 ou 3 couches. Comment le laver ? Si le masque est en tissu, il convient de le laver après chaque usage à 60° pendant 30 minutes, avec un cycle complet de machine. L'Afnor précise que la lessive habituelle convient parfaitement mais que "l'utilisation d'adoucissant n'est pas préconisée". Si le masque est en papier, il faut le jeter après chaque utilisation dans la poubelle grise, et non le bac jaune pour éviter tout risque d'infection pour les personnes en charge du tri sélectif. On peut en complément le repasser avec ou sans vapeur mais il doit être sec quand vous le portez. Pourquoi il ne faut pas mettre de filtre à café ? Sur le web, on trouve de nombreux tutos recommandant d'utiliser et intégrer à votre masque un filtre à café ou d'aspirateur pour mieux filtrer l'air. C'est une erreur selon l'Afnor qui alerte le grand public : "malgré leur bonne capacité filtrante, ces types de filtres ne répondent pas à l'exigence en terme d'innocuité de l'air inhalé. En effet, ces matériaux sont susceptibles de libérer dans l'air des substances irritantes pouvant causer un risque d'allergie (en particulier de crises d'asthme grave) et/ou de toxicité. De plus, ces types de filtres ne présentent pas de bons résultats en termes de respirabilité". Oubliez-les et remplacez-les si vous le souhaitez par une couche de feutrine.
Vous pouvez aussi lire