ZERO PHY TO GUIDE PRATIQUE D'ACCOMPAGNEMENT
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OBJECTIF ZERO PHY TO GUIDE PRATIQUE D’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZÉRO PHYTOSANITAIRE SUR LE TERRITOIRE DE LA SEINE CENTRALE URBAINE
Accompagner le zéro phyto : Avant- un suivi efficace et personnalisé de l’ensemble des acteurs propos du bassin versant de la Seine centrale urbaine Avec la mise en place du Contrat de bassin des Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine, la cellule d’anima- tion a élaboré plusieurs projets structurants. Le réseau d’accompagnement des collectivités et autres gestionnaires vers le zéro phyto en fait partie. Avec un territoire très den- sément urbanisé d’environ 500 km2 et un réseau hydrogra- phique important, l’arrêt total de l’utilisation des pesticides est un enjeu majeur et est aussi l’objectif premier de ce réseau d’accompagnement. Les produits phytosanitaires constituent la plus grande part des pollutions diffuses qui se retrouvent ensuite dans les ressources naturelles (les eaux, l’air et les sols). Dans ce contexte, il est nécessaire de sensibiliser tous les acteurs de ce territoire afin d’atteindre le zéro phyto sur l’ensemble du bassin versant. C’est dans ce cadre que la cellule d’animation du Contrat de bassin propose ce livret de présentation de la démarche Daniel LEVEL Président du Bureau du Comité « Objectif zéro phyto en Seine centrale urbaine ». C’est un de pilotage du Contrat de bassin support d’incitation et de communication qui permet d’apporter un soutien méthodologique et technique à tous les acteurs concernés. Il fait ainsi écho à l’attente desges- tionnaires de l’eau sur le territoire (l’AESN, le CRIF, les producteurs d’eau potable) mais aussi à la demande des gestionnaires d’espaces et des collectivités. Accompagné d’un kit d’outils clé en main, il permettra d’atteindre efficacement l’objectif du zéro phyto selon une démarche homogène sur l’ensemble du bassin versant. Daniel LEVEL Président du Bureau du Comité de pilotage du Contrat de bassin Maire de Fourqueux 2
Sommaire Les produits phytosanitaires 06 Le danger des produits phytosanitaires 07 Du côté de la réglementation L’accompagnement Les initiatives vers le zéro phyto sur le territoire 10 Comment agir ? 22 Les techniques préventives 11 Les acteurs 23 Les techniques curatives 12 Un dispositif 24 La voirie et les trottoirs pour vous accompagner 25 Les parcs et les jardins 14 Le processus 26 Les massifs et les pieds d’accompagnement d’arbres 27 Les cimetières 28 Les terrains de sports 29 Les sites d’activités économiques à contraintes 30 Dans mon jardin 31 Pour en savoir plus 3
LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES Le danger des produits phytosanitaires Sources : Commissariat général au développement durable, 2011 / OMS, 2015 / INSERM, 2013 / Ministère de l’Ecologie, du développement durable et de l’Energie, 2011 / DRIAAF IdF,2016 Un produit phytosanitaire, aussi appelé pesticide, est une substance chimique conçue pour détruire ou freiner la croissance des végétaux indésirables et des organismes jugés nuisibles. Ils en existent trois grands types : • les herbicides, très utilisés pour l’entretien des espaces, éliminent les plantes jugées indésirables, • les insecticides, détruisent tous les insectes qu’ils soient bénéfiques ou néfastes pour le jardin, • les fongicides, éliminent les champignons. Les pesticides sont principalement utilisés en agriculture, mais aussi en zones non agricoles (ZNA) pour l’entre- tien des espaces publics et dans les jardins des particuliers. LES PESTICIDES ET L’ ENVIRONNEMENT 260 à 360 Une fois appliqués, ces produits phytosanitaires sont stockés dans le sol ou se retrouvent dans les eaux de surface, puis dans les nappes souterraines millions d’euros par ruissellement. De par leur état volatil, ces molécules polluent également de traitement de l’air. Certains composés sont particulièrement persistants et s’accumulent potabilisation dans les organismes vivants, contaminant l’intégralité de la chaîne trophique. La biodiversité est donc fortement impactée par ces produits. L’OMS a classé en 2015 comme LES PESTICIDES ET LA SANTÉ cancérogène probable pour Les pesticides sont nocifs pour l’homme. De nombreux symptômes l’Homme le glyphosate, qui est la ont été recensés par les utilisateurs (nausée, symptômes respiratoires substance active de nombreux et cutanés) suite à la manipulation de ces produits. produits. On peut également citer Sur des expositions à long terme, ils peuvent être cancérogènes ou l’expertise de 2013 de l’INSERM, induire des effets de perturbateurs endocriniens. qui établit les liens entre le contact avec les pesticides et de nom- breuses maladies (Parkinson, can- cer de la prostate…). TRAITEMENT ÉVAPORATION RUISSELLEMENT SURFACE IMPERMÉABLE EAUX DE SURFACE INFILTRATION SURFACE ORGANIQUE OU SOL 48 tonnes / an EAUX SOUTERRAINES 26 tonnes / an des nappes à la mer 6
LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES Du côté de la réglementation EXEMPLE DE CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES VERS L’INTERDICTION TOTALE DE L’UTILISATION LIÉES À UN TRAITEMENT DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES PHYTOSANITAIRE En lien avec l’objectif premier de la démarche « Objectif zéro phyto » sur le territoire de la Seine centrale urbaine, la loi Labbé [Loi n°2014 - 110], du 06 / 02 / 2014, interdit l’utilisation des pesticides pour les établisse- LORS DU TRAITEMENT ments publics, sur les voiries, espaces verts, forêts et promenades Arrêté du 12 / 09 / 2006 ouverts au public à compter du 1er janvier 2017. • Protéger la santé de l’applicateur (port d’EPI spécifiques) • Instauration d’une ZNT (Zone Non Traitée) minimale de 5 mètres en ET LES PARTICULIERS ! bordure des points d’eau À compter du 1 er janvier 2017, 750 € d’amende • Interdiction aux personnes de les produits phytosanitaires Registres d’utilisation pénétrer sur les sites où un pro- ne seront plus accessibles en des pesticides non tenus libre-service, avant d’être entière- duit a été appliqué pendant ment interdits à la commerciali- 6 heures après le traitement sation et la détention au 1er janvier • Intervenir lors de conditions 2019 (loi Labbé). météo favorables Arrêté du 27 / 06 / 2011 • Interdiction de certains produits 6 mois de prison dans les lieux fréquentés par le grand public ou des groupes 30 000 € d’amende de personnes vulnérables Possession de produits non © FREDON Ile-de-France homologués en vue de leur utilisation POST-TRAITEMENT Arrêté du 12 / 09 / 2006 • Tenir à jour un registre des applica- tions de produits phytosanitaires • Faire contrôler son pulvérisateur (obligatoire tous les 5 ans) • Gérer les effluents sanitaires (fonds de cuve ou restes de bouillie) COURS D’EAU ZNT 2 ans de prison Zone Non Traitée 75 000 € d’amende Mauvaise gestion des déchets dangereux © Association Espaces 7
OBJECTIF ZERO PHY TO L’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZERO PHYTO
L’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZÉRO PHYTO Comment agir ? Communiquer sur les évolutions de gestion et les techniques employées Stopper l’utilisation des produits phytosanitaires Changer les objectifs et les techniques d’entretien Former les gestionnaires d’espaces et les jardiniers Sensibiliser les élus, les gestionnaires et la population 10
L’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZÉRO PHYTO Les acteurs RÉFÉRENTS CELLULE D’ANIMATION FINANCEURS TERRITORIAUX L a ce l l u l e d ’a n i m a t i o n d u Les financeurs, notamment Les référents territoriaux sont Contrat de bassin, portée par l’Agence de l’eau Seine-Norman- les relais de la cellule d’anima- l’association Espaces, est à die et la Région Ile-de-France, tion du Contrat de bassin et de l’initiative de cette démarche apportent un accompagnement la Charte de l’eau. Ce sont les et coordonnera sa mise en financier (pour des études, for- interlocuteurs locaux qui vous œuvre à l’échelle du bassin mations, achats de matériels…) accompagnent dans la métho- versant de la Seine centrale et technique. IIs participent éga- dologie de mise en place et urbaine. lement au développement et à dans le suivi de la démarche la promotion de la démarche. (cf. carte p. 12 - 13). BUREAUX D’ÉTUDES AUTRES GESTIONNAIRES Le bureau d’études peut vous COLLECTIVITÉS Ils peuvent être publics ou privés accompagner pour l’élabora- (SNCF, bailleurs, copropriétés, La collectivité applique directe- tion de l’audit des pratiques, entreprises...) et possèdent des ment la démarche « Objectif du plan de gestion différenciée espaces à entretenir sur leurs lieux zéro phyto » sur le terrain. Elle des espaces, du plan d’actions, d’activité (parking, espaces verts, peut réaliser les différents ainsi que du cahier des charges puits de captage, plateformes documents de la démarche (de pour le prestataire d’entretien. portuaires...). Dans le cadre d’une l’audit au plan de gestion) ainsi prestation en interne ou s’ils que l’entretien de ses espaces délèguent, ils s’engagent dans un mais peut aussi se faire accom- processus de suppression de l’uti- pagner et déléguer ces actions. lisation de produits phytosani- Les élus et les agents des ser- taires sur leurs espaces. vices techniques ont un rôle important pour l’atteinte de ENTREPRISES l’objectif et la bonne communi- D’ENTRETIEN D’ESPACES cation auprès des habitants. Les entreprises spécialisées (entreprises de paysage, d’en- tretien...) sont amenées à intervenir comme délégataires PARTICULIERS pour le compte de collectivités ou de gestionnaires privés. Ils peuvent être utilisateurs Dans ce cadre, ces structures de pesticides pour l’entretien de sont invitées à faire évoluer leurs jardins et balcons. Ce sont leurs prestations vers des des acteurs essentiels du chan- techniques alternatives pour gement pour l’atteinte du zéro l’entretien des espaces. phyto sur le territoire et peuvent être acteurs auprès des collecti- vités pour faire changer les méthodes d’entretien. 11
L’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZÉRO PHYTO Un dispositif pour vous accompagner Pour atteindre l’objectif de suppression de l’utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire des Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine fixé par le Contrat de Bassin et la Charte de l’eau, la cellule d’animation a initié la démarche « Objectif zéro phyto en Seine centrale urbaine ». Le territoire concerné se caractérise à la fois par un réseau hydrographique principalement constitué par la Seine et le ru de Buzot, et par une urbanisation très dense. C’est dans ce contexte qu’un réseau d’accompagnement a été mis en place. Il est destiné en premier lieu aux col- lectivités mais également à tous les gestionnaires amenés à utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien de leurs espaces. Ce réseau est piloté par l’association Espaces, structure porteuse de la cellule d’animation du Contrat de bassin, d’Eau de Paris, du Syndicat des eaux de la Presqu’île de Genevilliers, du Syndicat mixte pour la gestion du service des eaux de Versailles et Saint-Cloud et de SUEZ Eau France, accompagnés par les partenaires financiers, l’Agence de l’Eau Seine-Normandie et la Région Ile-de-France. Dans le cadre de ce dispositif, chaque collectivité ou gestionnaire privé peut être accompagné sur cette démarche par un référent territorial. Les référents territoriaux sont au nombre de quatre, au sein de structures différentes et selon un découpage territorial présenté par la carte ci-dessous. HERBLAY ACHERES SAINT GERMAIN CORMEILLES EN EN LAYE PARISIS EPINAY MAISON SUR ARGENTEUIL SEINE LAFFITTE SARTROUVILLE VILLENEU LA GENNEVILLIERS LE MESNIL GAREN LE ROI HOUILLES BEZONS 2 COLOMBES ASNIERES MONTESSON CARRIERES SUR SUR SEINE SAI LA GARENNE OU SEINE COLOMBES CLICHY CHATOU NANTERRE COURBEVOIE LEVALLOIS LE PECQ LE VESINET PERRET CHAMBOURCY 1 PARIS FEUCHEROLLES FOURQUEUX NEUILLY 17ÈME LE PUTEAUX SUR MAREIL MARLY PORT MARLY CROISSY SUR SEINE 4 SEINE PARIS RUEIL SURESNES 8 ÈME L’ÉTANG MARLY MALMAISON LA LE BOUGIVAL VILLE PARIS P ROI LOUVECIENNES 16ÈME PARIS 7ÈME LA CELLE PAR SAINT GARCHES 6È SAINT CLOUD VAUCRESSON PARIS CLOUD BOULOGNE 15ÈME MARNES BILLANCOURT LA PARIS LE CHESNAY COQUETTE ISSY 14ÈME VILLE LES VANVES SEVRES 3 D’AVRAY MOULINEAUX MALAKOFF CHAVILLE VERSAILLES MEUDON CHATILLON VIROFLAY CLAMART VELIZY VILLACOUBLAY 12
L’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZÉRO PHYTO CONTACTS DES 1 Suez Eau France CONTACTS RÉFÉRENTS Audrey Magné DES FINANCEURS TERRITORIAUX Chargée de mission ressource en eau Agence de l’eau Animatrice zéro phyto Seine-Normandie T. 01 30 15 33 10 Sébastien Derieux audrey.magne@suez.com Chargé d’opérations T. 01 41 20 19 53 derieux.sebastien@aesn.fr 2 Syndicat des Eaux de la Presqu’île de Gennevilliers Conseil régional Ile-de-France Maurine Verhoye François Bonis Animatrice zéro phyto Chargé de mission Seine Marne Oise T. 01 41 91 72 70 T. 01 53 85 56 40 maurine.verhoye@sepg.fr françois.bonis@iledefrance.fr 3 Syndicat Mixte pour la Gestion CONTACT DE LA du Service des Eaux de CELLULE D’ANIMATION Versailles et Saint-Cloud Camille Barbara Amanda Dagot Responsable de la cellule Ingénieur zéro phyto d’animation du Contrat de bassin T. 01 39 23 22 60 T. 01 55 64 13 40 UVE M. 06 87 92 05 40 camille.barbara@association- NNE a.dagot@etaso.fr espaces.org SAINT DENIS 4 Cellule d’animation INT UEN AUBERVILLIERS Marie Desse Chargée de mission pour la gestion des pollutions diffuses PARIS 18ÈME PARIS Animatrice zéro phyto 19ÈME LES LILAS T. 01 55 64 13 40 PARIS ROMAINVILLE 9 ÈME PARIS marie.desse@association- 10ÈME espaces.org BAGNOLET PARIS PARIS PARIS 1ÈME 3ÈME PARIS 20 ÈME PARIS 11ÈME 4 ÈME RIS ÈME PARIS 13ÈME IVRY SUR SEINE 13
L’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZÉRO PHYTO Le processus d’accompagnement Acteurs : la cellule d’animation, les financeurs, les bureaux d’études, les collectivités, les autres gestionnaires Le processus d’accompagnement permet de faciliter la mise en œuvre de la démarche zéro phyto mais aussi d’apporter des outils clé en main aux acteurs utilisateurs de produits phytosanitaires. Il se déroule en cinq grandes étapes et peut aboutir à la labellisation La cellule d’animation du Contrat de bassin coordonne les « Terre Saine, communes sans pesticides ». Plusieurs missions transver- différents référents territoriaux sales interviennent tout au long de la démarche. Les animateurs accom- afin d’homogénéiser la démarche pagnent les collectivités ou autres gestionnaires pour chaque étape. et les résultats à l’échelle du bas- Des bilans et restitutions sont sin versant. régulièrement organisés avec 5 grandes étapes tous les acteurs concernés. aboutissent à la labellisation « Terre Saine, communes sans pesticides » LES ÉTAPES 1. 2. 3. 4. 5. Approbation Audit Plan de gestion Suivi de la Candidature de la démarche des pratiques différenciée des démarche au label national par délibération espaces Terre saine Plan d’actions Référents Référents Référents Référents Référents territoriaux territoriaux territoriaux territoriaux territoriaux Bureaux Bureaux d’études d’études LES MISSIONS TRANSVERSALES FORMER LES ÉLUS ET LES AGENTS COMMUNIQUER SUR LA DÉMARCHE MOBILISER LES ACTEURS DU TERRITOIRE en impliquant les habitants et les différents acteurs utilisateurs de produits phytosanitaires PAR POUR Les autres Référents territoriaux gestionnaires Cellule d’animation Collectivités Financeurs 14
L’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZÉRO PHYTO 1. Approbation de la démarche par délibération et signature de la convention Acteurs : les référents territoriaux, les collectivités, les autres gestionnaires Tous les objectifs de la démarche, les différentes étapes et les engagements des collectivités ou autres gestion- naires sont formalisés par l’adoption d’une charte d’objectif. Elle doit être actée par les instances dirigeantes des organismes, au travers d’une délibération (du Conseil municipal ou du Conseil d’administration…). 2. Audit des pratiques Acteurs : les référents territoriaux, les bureaux d’études, les collectivités, les autres gestionnaires DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE DIAGNOSTIC SYNTHÈSE Une cartographie du territoire doit HUMAIN ET TECHNIQUE La synthèse doit permettre de être réalisée en mettant en avant la L’organisation des services en prendre en compte les capacités typologie des espaces à entretenir interne mais aussi celle des presta- humaines et financières et les et leurs modes de gestion. Elle taires éventuels et des autres mettre en corrélation avec le dia- identifie aussi les zones à risques acteurs gestionnaires sur le terri- gnostic afin d’étudier les faisabilités (proximité des points d’eau, fré- toire doivent être détaillées en lien et les perspectives pour atteindre quentation par des usagers sen- avec les différents types d’espaces l’objectif final du zéro phyto et pro- sibles…) et les contraintes de cer- concernés. Le diagnostic permettra poser des solutions adaptées. tains sites (dues aux aménage- de mettre en avant l’état des pra- ments existants, à la présence de tiques actuelles quant à l’utilisation plantes invasives…). des produits phytosanitaires et des techniques alternatives. RÉALISATION D’UNE CARTOGRAPHIE DES ESPACES À ENTRETENIR Exemple des secteurs de gestion des espaces verts de la Ville de Nanterre Réalisation : Asconit Consultant Espaces extérieurs des bâtiments communaux Espaces publics gérés en régie Espaces publics gérés par des prestataires extérieurs DÉTERMINATION DES ZONES À RISQUES Lieux fréquentés par des personnes vulnérables Proximité ou connexion à un point d’eau ou un réseau d’eaux pluviales Absence de proximité ou connexion à un point Surface imperméable d’eau ou un réseau d’eaux pluviales Surface perméable RISQUE FORT Source : Bretagne Eau Pure Présence d’eau stagnante Présence d’aquifère ou zone fortement pentue Absence d’eau stagnante RISQUE FAIBLE 15
L’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZÉRO PHYTO 3. Plan de gestion différenciée des espaces Acteurs : les référents territoriaux, les bureaux d’études, les collectivités, les autres gestionnaires Le plan de gestion permet d’établir une gestion appropriée et différenciée pour chaque espace. Ainsi les diffé- rents espaces ne seront pas entretenus avec la même intensité ni les mêmes techniques selon leur fréquenta- tion ou leurs usages. DÉFINITION DES OBJECTIFS D’ENTRETIEN Il s’agit de définir des objectifs d’entretien puis des catégories d’espaces à entretenir selon l’image souhaitée, les usages, les risques, les services écologiques du site… Ces objectifs d’entretien s’appliquent à tous les espaces. En particulier, on peut distinguer les espaces publics minéraux dont la voirie et les trottoirs, les espaces verts, les cimetières et les terrains de sport. Une cartographie des différentes catégories d’espaces doit être réalisée sur l’ensemble du territoire. DESCRIPTION DES NOUVELLES PRATIQUES DE GESTION ET DES RESSOURCES NÉCESSAIRES Pour chaque catégorie d’espaces, il faudra définir et décrire les travaux d’entretien à réaliser, les techniques alternatives employées, les investissements sur le plan matériel et humain à réaliser. DÉFINITION DE ZONES « TEST » Elles permettent de tester différentes méthodes alternatives et de laisser le temps aux services techniques de se former, de s’approprier les nouvelles techniques et de commencer à communiquer sur la démarche. Objectif d’entretien des espaces verts Plan de désherbage Complexe —— Limites communales Simple ---- Limites de quartiers Rustique Bâtiments Naturel Réseau hydrographique Friche Ascorit Consultant© Ville de Nanterre, 2014 Mixte : Rustique / Simple 16
L’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZÉRO PHYTO PRÉSENTATION DES OBJECTIFS D’ENTRETIEN ET DES CATÉGORIES D’ESPACES ASSOCIÉES Ces objectifs ont été déterminés suivant le niveau d’acceptation et de présence de la flore spontanée. Sources images : Sarycheva Olesia / - Shutterstock / Ville de Nanterre / Espaces BIODIVERSITÉ (présence de la flore spontanée) ENTRETIEN (temps / coûts) ESPACES ESPACES DE PRESTIGE ESPACES SOIGNÉS ESPACES CHAMPÊTRES ESPACES NATURELS DE TRANSITION 10 % 30 % 50 % 70 % 80 % Espaces entourant des Sites de forte Lieux à usages partagés, Parcs ou zones boisées, Réserves naturelles, bâtiments importants fréquentation, sentes, abords de voiries abords de voiries, réservoirs de (espaces verts, places...) voiries principales cimetières champêtres biodiversité, espaces remarquables Plan d’actions Acteurs : les référents territoriaux, les bureaux d’études, les collectivités, les autres gestionnaires Le plan d’actions permet de décliner le plan de gestion à un niveau plus opérationnel afin d’atteindre l’objectif principal du zéro phyto. EN CAS DE PRESTATION DE L’ENTRETIEN DES Il faudra définir des sous-objectifs (quant à la formation, l’achat de maté- ESPACES riel, l’atteinte des objectifs d’entretien...) puis les actions qui en découlent Attention ! Il faut être vigi- ainsi que les moyens associés. Enfin, ces actions seront hiérarchisées afin lant à inclure dans le cahier de définir une stratégie sur le long terme. des charges des clauses spécifiques, s’appuyant sur Ce plan doit être co-construit et partagé par l’ensemble des acteurs le plan de gestion et visant et sera donc propre à chaque collectivité ou gestionnaire d’espace. à utiliser des techniques alternatives, afin de respec- EXEMPLE DE TRAME DE PLAN D’ACTIONS ter l’objectif zéro phyto. • Actions • Moyens humains • Techniques alternatives • Moyens matériels employées • Temps nécessaire • Responsable(s) d’action • Fréquence de l’action et service(s) concerné(s) • Budget 17
L’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZÉRO PHYTO 4. Suivi de la démarche Acteurs : les référents territoriaux, la cellule d’animation, les collectivités, les autres gestionnaires Afin d’établir annuellement un bilan sur l’état d’avancement de l’évolution des pratiques et de l’engagement des collectivités, un suivi global et homogène d’évaluation est mis en place à Un suivi d’évaluation l’échelle du bassin versant. régulier à l’échelle Ce suivi sera fait de manière systématique et régulière par le référent territorial. Il permettra à la cellule d’animation de du bassin versant réaliser un bilan de la démarche à l’échelle du territoire et de mettre en perspective les impacts sur les objectifs généraux du Contrat de bassin de la Seine centrale urbaine, notamment sur la qualité de l’eau. À noter que ce suivi est fait auprès de toutes les collectivités ayant signé la convention, même celles qui ont atteint le zéro phytosanitaire. 5. Candidature au label Terre saine Acteurs : les référents territoriaux, la cellule d’animation, les collectivités Le label « Terre Saine, communes sans pesticides », est une opération nationale portée par le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, il vise à valoriser l’action des collectivités territoriales qui n’utilisent Le label Terre Saine concerne plus de produits phytosanitaires. Il permet également de faire reconnaître uniquement les collectivités, Photos © Association Espaces la volonté d’arrêt des pesticides à l’échelle nationale. mais un accompagnement est La démarche pilotée par la cellule d’animation du Contrat de bassin est possible pour les autres acteurs reconnue par le ministère. Elle facilite les candidatures et prépare les col- vers différents labels comme le lectivités à pouvoir prétendre à ce label. label EcoJardin LES AIDES FINANCIÈRES DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE NORMANDIE INFORMATIONS NON CONTRACTUELLES L’objectif est d’accompagner les utilisateurs de produits phytosanitaires vers des changements de pratiques afin de supprimer l’emploi de ces produits. Sont éligibles à ces aides tous les gestionnaires d’espaces (collectivi- tés, organismes publics, gestionnaires d’autoroute, de voies ferrées, de terrains de sport...). • Subvention 70% (taux maximum) • Subvention 50% (taux maximum) Audit des pratiques, plan de gestion Acquisition de matériel alternatif (avec différenciée, études, expérimentations, application d’un prix plafond). Animation en communication, sensibilisation, formation ZNA (avec application d’un prix de référence) Attention, ces aides sont soumises à certaines conditions et notamment à l’engagement dans une démarche visant à supprimer les produits phytosanitaires sur le territoire. Remarque : pour toute précision sur les subventions, il faut se référer au 10 ème programme et aux taux en vigueur. 18
L’ACCOMPAGNEMENT VERS LE ZÉRO PHYTO Missions transversales PAR Par : les référents territoriaux, la cellule d’animation, les financeurs Pour : les collectivités, les autres gestionnaires POUR FORMER LES ÉLUS ET LES AGENTS À PLUSIEURS PHASES DE LA DÉMARCHE • différents organismes de formation : la FREDON, le CNFPT, l’École du Breuil • formation pratique sur les différentes techniques alternatives • formation sur le plan de gestion différenciée des espaces COMMUNIQUER SUR LA DÉMARCHE MOBILISATION TERRITORIALE • faire évoluer la notion de « mauvaise herbe », meilleure acceptation de la flore spontanée • toucher les acteurs non engagés dans la démarche « Objectif zéro phyto » (autres collectivités ou gestionnaires) • faire connaître l’accompagnement et les subventions dont les acteurs peuvent bénéficier pour atteindre le zéro phyto • valoriser les techniques innovantes et les retours d’expériences • impliquer les acteurs sur l’évolution des pratiques (en interne mais aussi avec les habitants) LES AIDES FINANCIÈRES DE LA REGION ILE-DE-FRANCE La Région Ile-de-France peut également subventionner cer- taines actions en vue du chan- gement de pratiques vers le zéro phytosanitaire. 19
OBJECTIF ZERO PHY TO LES INITIATIVES SUR LE TERRITOIRE
LES INITIATIVES SUR LE TERRITOIRE Les techniques préventives L’objectif des techniques préventives est de limiter la pousse de la végétation spontanée. Elles doivent être pri- vilégiées par rapport aux interventions mécaniques ou thermiques car elles ne sont pas consommatrices d’eau, de carburant ni de gaz et sont donc moins coûteuses et plus respectueuses de l’environnement. PAILLAGE VÉGÉTALISATION RÉAMÉNAGEMENT C’est une technique de recouvre- La végétalisation est la meilleure DES ESPACES ment du sol par différents types de alternative aux pesticides. Il s’agit Le réaménagement des espaces matériaux. Elle évite de garder un de tolérer la pousse des végétaux permet de limiter la végétation sol nu, et présente de nombreux ou de la favoriser pour limiter les spontanée en amont, dès la avantages, comme la réduction de entretiens coûteux. Il est essentiel conception des espaces. La restau- compétition entre les plantes pour de choisir des végétaux adaptés en ration de certains sites peut aussi les nutriments et l’eau du sol et per- fonction du sol et de l’entretien être réalisée pour restaurer un met d’empêcher les végétaux indé- désiré. Les espèces autochtones espace et ainsi limiter la pousse sirables de pousser en les privant sont à privilégier. Cette méthode d’adventices ou au contraire recon- de lumière. Il existe une variété de peut prendre différentes formes : vertir des zones minérales afin de paillage importante (fibres de bois, les désimperméabiliser et de favo- • Engazonnement du site copeaux de bois, minéraux, etc.). riser la végétation et la gestion des • Végétalisation de pieds d’arbres eaux pluviales. ou de pieds de murs • Utilisation de plantes couvre-sol en pieds de massifs ou pieds d’arbres par exemple La végétalisation permet donc une évolution d’une problématique de désherbage à une problématique d’entretien. 22
LES INITIATIVES SUR LE TERRITOIRE Les techniques curatives Les techniques alternatives curatives ont pour objectif d’éliminer les végétaux indésirables. Elles n’utilisent pas de produits phytosanitaires, mais sont généralement consommatrices de carburant, eau ou gaz. C’est pourquoi elles ne doivent être utilisées que pour une certaine exigence d’entretien. On peut citer deux types de désherbage : le désherbage mécanique (balayage, binette, fauchage, brossage) et le désherbage thermique (eau chaude, mousse, gaz, vapeur). Le choix du matériel dépendra de l’espace et des contraintes du site. BROSSES MÉCANIQUES Cette technique est principalement adaptée aux surfaces imper- Brossage méables. Les brosses peuvent être métalliques ou plastiques, et sont souvent utilisées pour les pavés, trottoirs, pieds de murs… HERSAGE La herse est composée de dents ou couteaux, qui vont arracher les végétaux. Cette technique peut être combinée avec un rou- leau et des brosses pour tasser et niveler le terrain. Le hersage est utilisé pour les allées en graviers et les terrains stabilisés. DÉBROUSSAILLAGE Désherbage thermique La débroussailleuse permet d’assurer un travail de finition, car elle est très maniable. Elle est cependant plus pénible pour l’uti- lisateur, et ne peut donc pas être utilisée sur de longues durées. BINAGE Cette technique manuelle permet d’arracher les plantes et est très utile pour les finitions. Il existe aujourd’hui des binettes électriques qui facilitent le travail des agents. Photo ©Association Espaces / ©123RF / Ville de Nanterre© / Ville d’Achères DÉSHERBAGE THERMIQUE Exemple du désherbage à flamme directe (gaz) Dans toutes les méthodes de désherbage thermique, l’idée est Binette électrique de créer un choc thermique avec la végétation, ce qui va entraî- ner la mort de la plante. Dans le cas du désherbage à flamme directe, c’est la flamme qui va provoquer ce choc thermique. Débroussaillage 23
LES INITIATIVES SUR LE TERRITOIRE La voirie et les trottoirs Techniques : végétalisation, réaménagement des espaces, brosse mécanique, désherbage thermique Sur les trottoirs et la voirie, la végé- Outre les techniques de désherbage alternatives aux produits chimiques, tation est amenée à se développer tels que les désherbeurs thermiques ou mécaniques, plusieurs techniques dans les joints, les zones creusées préventives peuvent être engagées : ou endommagées. Dans l’optique • la réfection des zones abîmées propices au développement de la végé- d’offrir aux citoyens des aménage- tation, ments urbains soignés, il est sou- vent choisi d’éliminer systématique- • l’enherbement des trottoirs terre-pierre, sablés ou calcaire en intégrant ment toutes les adventices avec des la gestion des eaux pluviales (par la création de noues par exemple), herbicides. Cependant, dès la pre- • le positionnement d’une bande végétale en pieds de murs,… mière pluie, ces produits chimiques • sur les sentiers fréquentés, il n’est pas toujours nécessaire de matériali- se retrouvent lessivés et envoyés ser le cheminement. Il est créé et entretenu par l’usage. dans les réseaux d’assainissement ou directement dans les rivières. En parallèle, il est indispensable de faire évoluer la perception de la flore spontanée auprès des agents techniques et de la population, notamment en développant la communication sur le sujet. VILLE DE COLOMBES LES SCIENCES PARTICIPATIVES AU SERVICE DU ZÉRO PHYTO Après avoir engagé la réalisation un programme de science partici- de plans de gestion différenciée pative « Inventaire sauvage dans pour plusieurs de ses espaces ma rue », pour lequel verts, la Ville de Colombes a pro- la population relève La Ville a mis en place gressivement supprimé l’usage des produits phytosanitaires. Le dés- la flore présente sur les trottoirs notam- un programme de herbage des voies publiques est ment. Cette initiative science participative désormais effectué par arrachage permet également de « Inventaire sauvage manuel (binette, couteau à désher- ber) ou par arrachage mécanique communiquer autour de la flore spontanée dans ma rue » à l’aide de débroussailleurs équipés et d’améliorer son acceptabilité sur de brosses métalliques. Dans le but des sites où la fréquence de dés- d’impliquer et de sensibiliser les herbage est moins importante. habitants, la Ville a mis en place Œdemère Noble Molène bouillon-blanc, Identification de la flore spontanée Désherbage mécanique 24
LES INITIATIVES SUR LE TERRITOIRE Les parcs et les jardins Techniques : paillage, végétalisation, réaménagement des espaces, débroussaillage, binage L’adoption d’une gestion différenciée pour les parcs et les jardins peut nécessiter de repenser l’aménagement et les objectifs de gestion de ces espaces. Il faudra notamment penser à l’utilisation de plantes vivaces et d’es- pèces résistantes aux maladies et à la sécheresse, mais aussi à intégrer le mobilier sur un socle imperméable ou en zone enherbée pour faciliter l’entretien. La saisonnalité et les cycles de la végétation seront à prendre en compte pour la lutte contre les adventices et notamment contre les espèces invasives. Certains parcs pourront être gérés de manière différenciée (fauche tardive) afin de favoriser la biodiversité et réintroduire la nature en ville mais aussi de nouveaux usages. VILLE DE VERSAILLES UNE GESTION ÉCOLOGIQUE ACCEPTÉE PAR TOUS GRÂCE À UNE BONNE COMMUNICATION Pionnière sur le territoire, la Ville à l’observation de la biodiversité Cette réflexion à l’échelle globale Sources images : Association Espaces / Ville de Colombes / Ville de Versailles de Versailles a mis en place une et à la reconnaissance des végé- de la gestion des espaces permet gestion écologique (incluant le zéro taux, a permis de valoriser le métier à la Ville de Versailles de réaliser phyto) de ses espaces dès 2005. Ce de jardinier et d’intégrer ce nouvel des économies, notamment sur changement s’est fait en repensant objectif dans les pratiques. les pesticides et l’arrosage, qui la gestion des espaces verts dès peuvent être réinjectées afin Enfin, la communication a été pri- l’amont via le paillage systématique, de faire appel à des salariés en inser- mordiale et est toujours un axe un choix judicieux des espèces ainsi tion lors des périodes où la végéta- important aujourd’hui afin que qu’une utilisation majeure des tion nécessite le plus d’entretien. la gestion écologique soit acceptée vivaces dans les massifs. de tous mais aussi afin d’inciter les A budget constant, la Ville de Ver- Ainsi, la problématique de désher- particuliers et les copropriétés sailles a pu multiplier son fleurisse- bage a évolué vers un objectif de à s’inscrire dans cette démarche ment par quatre, améliorant ainsi maintien de l’herbe basse. (ateliers dans les écoles par des le cadre de vie de ses habitants. éco-jardiniers ...). La formation des agents aux tech- niques alternatives mais aussi La Ville de Versailles a pu multiplier son fleurissement par quatre, améliorant ainsi le cadre de vie de ses habitants. Massifs de plantes vivaces une fois les bisannuelles Massifs avec paillage pour et les bulbes arrachés, Ré-engazonnement naturel imiter les adventices et l’arrosage avant les plantations d’annuelles 25
LES INITIATIVES SUR LE TERRITOIRE Les massifs et les pieds d’arbres Techniques : paillage, végétalisation, binage En repensant l’aménagement et la conception de certains espaces, le gestionnaire peut éviter d’avoir recours au désherbage pour ses massifs et pieds d’arbres, évitant ainsi d’utiliser des produits chimiques ou des méthodes de désherbage alternatives. Utiliser un paillage pour les massifs plantés permet d’éviter de laisser le sol à nu, favorable à la germination des plantes spontanées. Il existe sur le marché une très large gamme de paillis végétaux ou minéraux, avec des calibres variables qui permettent de s’adapter aux différentes formes de massifs. Ce paillage peut également être issu de la revalorisation des déchets végétaux par broyage. L’installation de couvre-sol constitue égale- ment une solution intéressante pour les pieds d’arbres ou d’arbustes, ou en remplacement des surfaces enga- zonnées difficiles d’accès. De plus, l’encaissement des massifs est à encourager pour faciliter l’entretien des bordures et la mise en place du paillage. VILLE DE NANTERRE LA NATURE AU CŒUR DE LA VILLE La Ville de Nanterre a commencé à raisonnée est également pratiquée intégrer la notion de gestion diffé- sur certains sites, ainsi qu’une renciée à travers ses espaces verts action localisée du désherbage en 2007. C’est en 2012 que la Ville thermique. En plus de décide d’engager une modification la participation à plu- profonde de ses pratiques d’entre- sieurs programmes de La Ville de Nanterre tien et d’aménagement des sciences participatives, cherche également espaces publics. Pour entretenir la Ville de Nanterre à impliquer les ses massifs et pieds d’arbres, le cherche également à s e r v i ce e s p a ce s ve r t s u t i l i s e impliquer les habitants habitants dans aujourd’hui différentes techniques dans ces changements. ces changements alternatives préventives telles que : Pour cela les citoyens le paillage organique, les plantes peuvent participer à la végétalisa- couvre sol, des mélanges fleuris tion de ces espaces, en particulier (intégration de vivaces) et des des pieds d’arbres. revêtements drainants. Une tonte Participation des habitants à la végétalisation des espaces Prairie fleurie Végétalisation des pieds d’arbres 26
LES INITIATIVES SUR LE TERRITOIRE Les cimetières Techniques : végétalisation, réaménagement des espaces, débroussaillage, binage Le plus souvent minéralisés, les cimetières sont propices au développement d’adventices. Laisser se développer la végétation peut faire naître un sentiment d’abandon chez les familles des défunts. Cette faible tolérance des adventices oblige les communes à entretenir régulièrement ces espaces pour maintenir un état d’acceptabilité. L’objectif pour gérer un cimetière sans pesticide consiste à le transformer en un espace vert à part entière, où la végétation n’est plus considérée comme des « mauvaises herbes » mais comme un agrément. Aujourd’hui, le parti pris de plusieurs collectivités est donc de minimiser les surfaces minéralisées, de favoriser la végétalisation des espaces et de repenser l’aménagement des espaces restreints (les entre-tombes notamment) afin de facili- ter l’entretien. Allée équipée d’une structure alvéolaire en plastique VILLE DE PARIS VERS UNE DÉMINÉRALISATION DES CIMETIÈRES Depuis de nombreuses années, les nué, les produits les plus toxiques espaces verts parisiens (parcs, jar- ont été abandonnés et depuis avril dins et bois) gérés par la Ville de 2015, la Ville de Paris met en œuvre Paris sont entretenus selon des une gestion « zéro herbicide » de modes de gestion écologiques. Les ses vingt cimetières. produits phytosanitaires de syn- Le temps consacré au désherbage thèse, dangereux pour l’environne- manuel ou mécanique est optimisé ment, ont été remplacés par des par des plans de gestion différen- méthodes alternatives et raison- ciée qui fixent la fréquence d’entre- Allée revégétalisée nées, dans un double objectif de tien en fonction des caractéris- santé publique et de préservation tiques du site et de sa fréquenta- de la biodiversité. tion. Ces changements de Dans les cimetières, la même pratiques allient le respect de l’en- démarche est engagée depuis plus vironnement et la satisfaction des de 10 ans, l’usage de produits phy- usagers. tosanitaires a très fortement dimi- La Ville de Paris met en œuvre une gestion Sources images : Ville de Nanterre / Ville de Paris « zéro herbicide » de ses vingt cimetières. Allée équipée d’une structure alvéolaire en plastique 27
LES INITIATIVES SUR LE TERRITOIRE Les terrains de sport Techniques : végétalisation, brosse mécanique, hersage Pour répondre aux exigences des joueurs et des fédérations sportives, les gestionnaires de terrains de sport ont tendance à recourir à des produits phytosanitaires et à l’irrigation pour garantir une pelouse verte et sans adventices. Bénéfique pour l’environnement et la santé des joueurs, l’arrêt de l’utilisation des produits phytosanitaires doit pouvoir répondre aux attentes des pratiques sportives en garantissant les qualités techniques du terrain. L’entretien d’une pelouse sans pesticides, ne peut être compensée qu’en favorisant les travaux mécaniques. Ces solutions permettent ainsi d’améliorer l’état du sol afin d’avoir un gazon dense, vigoureux et résistant à l’arrachement. L’augmentation de la densité du gazon permet également de limiter la présence d’adventices, de mieux résister aux maladies et à l’arrachement. VILLE D’ACHÈRES UN MEILLEUR SOL POUR UN GAZON RÉSISTANT ET HOMOGÈNE La Ville d’Achères a mis en place • la tonte, dont les hauteurs sont • les opérations mécaniques qui une gestion différenciée de ses relevées en période estivale afin permettent d’améliorer les quali- espaces suivant un plan communal de réduire l’invasion des herbes tés du sol (perméabilité, drai- de désherbage. Ce plan intègre indésirables et réduire la consom- nage...) ainsi que de favoriser la l’utilisation de différentes tech- mation en eau ; croissance et le bon état du gazon. niques alternatives comme le pail- • l’arrosage automatique, qui per- De plus, il est primordial de choisir lage des massifs, l’utilisation de met un meilleur état sanitaire du des semences résistantes aux mala- plantes couvre-sol ou encore gazon par une gestion optimale dies et peu consommatrices en eau. le désherbage manuel des voiries. de l’eau ; Le regarnissage du gazon est éga- Il concerne également la gestion • la fertilisation, par des engrais uti- lement une pratique à favoriser. des terrains de grand jeu gazonnés. lisables en agriculture biologique, La Ville d’Achères a reçu une assis- Pour ces terrains, la Ville d’Achères agissant notamment sur la résis- tance technique reconnue par le label a adopté un mode d’entretien tance du gazon, mais aussi par « Pelouse sportive écologique ». visant à améliorer le sol et la quali- des probiotiques permettant té du gazon afin de limiter le déve- de lutter contre les attaques loppement d’adventices. En parti- fongiques ; La Ville d’Achères culier, quatre points sont à illustrer : a reçu une assistance technique reconnue par le label « Pelouse sportive écologique » Arrosage raisonné et travaux Sablage mécaniques pour améliorer le sol 28
LES INITIATIVES SUR LE TERRITOIRE Sites d’activités économiques à contraintes Techniques : végétalisation, débroussaillage, binage Les sites d’activités économiques peuvent présenter des contraintes quant à la mise en place d’une gestion diffé- renciée. Certains peuvent en effet présenter d’autres risques de pollutions diffuses qu’il faudra anticiper (hydro- carbures…) et qui limitent l’emploi de certaines méthodes alternatives (désimperméabilisation des sols non envi- sageable par exemple). D’autres vont nécessiter un entretien strict (hauteur de végétation à respecter…) pour des raisons de sécurité ou de facilité d’accès. Cependant, certaines zones pourront être gérées de manière diffé- renciée et devenir des réserves de biodiversité du fait de l’accès souvent limité à ces sites. EAU DE PARIS PROTÉGER LA RESSOURCE EN EAU EN FAVORISANT LA BIODIVERSITÉ Producteur d’eau, Eau de Paris a D’une part, les sites aux abords comme objectif premier de proté- immédiats des ouvrages et des ger les ressources en eau. Pour ce chemins d’accès, qui doivent être Ophrys abeille faire, le patrimoine naturel est entretenus fréquemment pour des Réservoir de Saint-Cloud Sources images : Ville d’Achères / Eau de Paris entretenu depuis de nombreuses raisons sanitaires et d’exploitation années en zéro phyto. (accès, surveillance). La régie a également développé une D’autre part, les zones plus éloignées gestion écologique de son domaine des ouvrages, avec des contraintes pour favoriser la biodiversité. moindres, sur lesquelles des mesures spécifiques de gestion écologique On peut ainsi distinguer deux types sont mises en place, souvent d’après d’espaces avec des modes de ges- Gestion écologique des prairies les préconisations d’associations sur le réservoir de Saint-Cloud tion différents. naturalistes partenaires. Traitement naturel HAROPA - PORTS DE PARIS des entrées de sites UN MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL INTÉGRANT LE ZÉRO PHYTO En tant qu’aménageur et gestion- et la protection de la biodiversité. naire des ports du territoire franci- C’est dans ce contexte, et en lien lien, Ports de Paris a mis en place avec la mutualisation des marchés à une politique environnementale afin l’échelle de Ports de Paris, que la de contribuer à la prise en compte gestion différenciée des espaces a de l’environnement dans la concep- été intégrée à la démarche. tion et l’exploitation des ports. Après un diagnostic réalisé en 2013, Dans ce cadre, il a mis en œuvre un des clauses environnementales ont système de management environne- été définies dont celle de tendre vers mental qui s’est concrétisé en 2013 le zéro phyto. avec l’obtention de la certification ISO 14001 pour la création et l’exploi- Le suivi de cette démarche de ges- tation de ports (Gennevilliers, projet tion différenciée est réalisé par les PSMO et Eco-Port) avec, comme prestataires d’entretien des espaces. engagement majeur, la préservation Il est homogène pour tous les sites. 29
LES INITIATIVES SUR LE TERRITOIRE Dans mon jardin... F B E C D A POUR LE DÉSHERBAGE MIEUX GÉRER L’EAU DE PLUIE • Le paillage (préventif) • Récupération de l’eau de pluie Le paillage à partir de matériaux Le récupérateur d’eau de pluie per- organiques ou minéraux a de nom- met à la fois de faire des économies A breuses utilités. Il évite la pousse des E et de préserver la ressource en eau adventices et limite les arrosages • Arrosage en goutte à goutte • Le désherbage manuel (curatif) C’est le meilleur moyen d’empêcher la pousse de végétaux indésirables AMÉLIORER LES QUALITÉS DU SOL B de façon naturelle • Le compostage • L’eau bouillante Le compostage est un processus Une technique alternative est d’ap- qui valorise les déchets ménagers F organiques en un composé semblable pliquer de l’eau bouillante issue C à du terreau. Il apportera les éléments de la cuisson des aliments fertilisants nécessaires au sol FAVORISER LA BIODIVERSITÉ Source image : Marc Antioine FROGER • Mélanger les espèces (cultures ATTENTION ! associées et plantes amies) Il est interdit de jeter les produits phyto- • Bien choisir les variétés des plantes sanitaires non utilisés ou leurs emballages D dans les poubelles classiques. Leur collecte cultivées s’effectue en déchetterie, en veillant à ce • Favoriser la rotation des cultures que les contenants soient bien fermés du potager 30
Pour en savoir plus À DESTINATION DES COLLECTIVITÉS À DESTINATION DES GESTIONNAIRES DE SITES D’ACTIVITÉS Guide de gestion différenciée à l’usage des collectivités Eau de Paris a édité un guide pratique spécifique http://www.natureparif.fr/agir/plateforme-thematique/es- aux espaces naturels qu’elle gère, que vous paces-verts/espaces-a-contraintes pouvez retrouver en ligne sur leur site web. http://www.eaudeparis.fr/uploads/tx_edpevents/Guide- Guide de conception et de gestion écologique GestionEcologique.pdf des cimetières http://www.natureparif.fr/agir/plateforme-thematique/es- Présentation de Ports de Paris, « Espaces en paces-verts/346-espaces-a contraintes/1475-guide-pra- milieux urbains, comment atteindre le zéro tique-conception-et-gestion-ecologique-des-cimetieres phyto ? Approche d’un gestionnaire portuaire ». http://www.seine-centrale-urbaine.org/wp-content/ Guide des alternatives uploads/2015/10/Zéro-phyto_Ports-de-Paris-V2.pdf au désherbage chimique dans les communes http://e-environnement.org/Media/Documentation/Biblio- Rencontres de Natureparif (2011), « Les espaces graphies/Guide-des-alternatives-au-desherbage-chimique- verts des bailleurs : une chance pour la nature dans-les-communes-ed.-2012 en ville ? » http://www.natureparif.fr/attachments/forumdesacteurs/ Règlement « Terre saine, communes sans bailleurs/Rencontres-Natureparif-Bailleurs-web.pdf pesticides » http://www.ecophytozna-pro.fr/data/reglement_terre_ saine_6.pdf Guide de la DRAAF, « Collectivités, comment éliminer vos déchets phytosanitaires » http://driaaf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/pla- quette_dechets_cle065188.pdf À DESTINATION DES PARTICULIERS Guide du jardin écologique SITE DE LA SEINE CENTRALE URBAINE http://www.natureparif.fr/agir/plateforme-thematique/ http://www.seine-centrale-urbaine.org espaces-verts/jardins-au-naturel Petit guide à l’attention des jardiniers amateurs http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ Rédaction Brochure_Jardiniers_amateurs-2.pdf Camille BARBARA, Marie DESSE et Pierre-Yves BOCANDÉ Sauvages de ma rue - Guide des plantes Nous remercions l’Agence de l’eau Seine Normandie pour sa participation à la relecture de ce livret. sauvages des villes de France Nathalie Machon et Eric Motard, Edition Le Passage, 2012, 416p Nous remercions également les villes de Colombes, Versailles, Nanterre, Paris et d’Achères, ainsi qu’Eau de Paris et HAROPA Ports de Paris pour leur collabo- ration dans la réalisation de ce livret. 31
CONTACTS RÉFÉRENTS TERRITORIAUX SYNDICAT MIXTE POUR LA FINANCEURS SUEZ EAU FRANCE GESTION DU SERVICE DES EAUX AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE Audrey Magné DE VERSAILLES ET SAINT-CLOUD Sébastien Derieux Chargée de mission Amanda Dagot Chargé d’opérations ressource en eau Ingénieur zéro phyto T. 01 41 20 19 53 Animatrice zéro phyto T. 01 39 23 22 60 derieux.sebastien@aesn.fr T. 01 30 15 33 10 M. 06 87 92 05 40 audrey.magne@suez.com a.dagot@etaso.fr CONSEIL RÉGIONAL ILE-DE-FRANCE François Bonis SYNDICAT DES EAUX DE LA CELLULE D’ANIMATION Chargé de mission Seine Marne Oise PRESQU’ÎLE DE GENNEVILLIERS Marie Desse T. 01 53 85 56 40 Maurine Verhoye Chargée de mission pour la gestion françois.bonis@iledefrance.fr Animatrice zéro phyto des pollutions diffuses T. 01 41 91 72 70 Animatrice zéro phyto CELLULE D’ANIMATION maurine.verhoye@sepg.fr T. 01 55 64 13 40 Camille Barbara marie.desse@association- Responsable de la cellule espaces.org d’animation du contrat de bassin T. 01 55 64 13 40 camille.barbara@association-espaces.org GUIDE PRATIQUE OBJECTIF ZERO D’ACCOMPAGNEMENT Édition : Juin 2016 - Conception : Amarantedesign.com / Droits Shutterstock © / Source image : Association Espaces © VERS LE ZÉRO PHYTOSANITAIRE DE LA SEINE CENTRALE URBAINE PHY TO ASSOCIATION ESPACES 855 avenue Roger Salengro 92370 Chaville T. 01 55 64 13 40 www.seine-centrale-urbaine.org
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