Approches médicamenteuses du TDAH des Enfants et des Adolescents

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Approches médicamenteuses du TDAH des Enfants et des Adolescents
Approches médicamenteuses du TDAH
   des Enfants et des Adolescents
                        2 juin 2021
                          Dr Michel Bader

          Spécialiste FMH en Psychiatrie et Psychothérapie
                   Enfants, Adolescents et Adultes

                            Privat-docent
           Faculté de Biologie et de Médecine de Lausanne

   Médecin agréé – Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant
             et de l’Adolescent de Lausanne (SUPEA)

            Membre de la Société Suisse de Psychanalyse
                Full Member of the International
                   Psychoanalytic Association
Approches médicamenteuses du TDAH des Enfants et des Adolescents
Plan
- Introduction TDAH
- Traitements médicamenteux TDAH
- Stimulants
      - methylphenidate
      - dextroamphetamine
      - lisdexanfetamine
- Non psychostimulants
      - atomoxetine
      - guanfacine
- Cas particuliers & Effets à long terme
- Conclusions
Approches médicamenteuses du TDAH des Enfants et des Adolescents
TDAH : Signes cliniques
1. Triade symptomatique:          - déficit d’attention
                                  - hyperactivité
                                  - impulsivité

2. Axe neuropsychologique:        - fonctions exécutives
                                  - « contrôle »
3. Auto-régulation émotionnelle: - labilité émotionnelle
                                  - faible tolérance aux
                                    frustrations
                                  - excitabilité, impatience
4. Conséquences:                  - rejet familial, scolaire, social
                                  - baisse de l’estime de soi
Approches médicamenteuses du TDAH des Enfants et des Adolescents
TDAH : Prévalence
Les taux de prévalence sont importants :
- 2-5% des enfants (DSM-III ou DSM III-R)
- 7-8% des enfants aux USA (DSM-IV)
- 5.3% des enfants à travers le monde (Polanczyk et
  al. 2007, 2014)

- Les taux de prévalence diminuent nettement si
  les diagnostics cliniques sont connus : 2-5%
  d’enfants (DSM-IV)
Approches médicamenteuses du TDAH des Enfants et des Adolescents
Approches médicamenteuses du TDAH des Enfants et des Adolescents
TDAH : Approches pluridimensionnelles
• Informations sur les TDAH (« bibliothérapie »)
• Associations de parents (ASPEDAH)
• Traitements médicamenteux
• Psycho-éducation (parents, enfants, enseignants)
• Psychothérapies (TCC, psychodynamique, familiale)
• Approches « neurocognitives »
• Approches « alternatives » (p.ex. mindfulness, régimes
  alimentaires, « manteau de plomb », autres)
• Prises en charge spécifiques (ergothérapie, logopédie,
  psychomotricité, etc.)
• Approches pédagogiques et éducatives
* Considérer les traitements indiqués pour les problèmes associés
Approches médicamenteuses du TDAH des Enfants et des Adolescents
Conditions prescription d’un médicament
• Evaluation diagnostique rigoureuse
• Investigation des conditions développementales et des
  composantes somatiques (p.ex. données de base et
  cardio-vasculaire, intervalle QT?, etc.)
• Rechercher, évaluer et si nécessaire traiter les
  comorbidités
• Agir sur les circonstances environnementales
• Mise en place d’un plan thérapeutique, dont le
  traitement médicamenteux est l’un des aspects
• Evaluer contexte : risques abus / utilisation
  inappropriée, ambivalence, entourage
Approches médicamenteuses du TDAH des Enfants et des Adolescents
Médications du TDAH
1. Stimulants
   - Methylphenidate: Ritaline, Medikinet, Concerta,
      Equasym, Focaline (MPH-Mepha, MPH Sandoz)
    - Amphetamine: dextroamphetanine (Attentin ®),
      lisdexamfetamine : (Elvanse ®)
2. Atomoxetine (Strattera®)
3. Guanfacine (Intuniv®) (Clonidine - Catapressan®)*
4. Autres inhibiteurs recaptage noradrénaline
    - Buproprion (Wellbuttrin®)*
5. Pistes nouvelles médications: SPN-812 (Viloxazine®)*
    *label-off
Approches médicamenteuses du TDAH des Enfants et des Adolescents
Stimulants TDAH : Débats
• Les psychotropes les plus étudiés en psychiatrie
• Recommandation communauté scientifique 1ère
  approche du TDAH
• Enjeux financiers et de santé publique : avec
  augmentation diagnostics TDAH et prescriptions
• Similitudes pharmacologiques amphétamines et
  cocaïne : risques addiction ?
• Polémiques médiatiques et « idéologiques »
• Facteur sociétal des « neuroenhancers » dans un
  « contexte du culte de la performance »
Approches médicamenteuses du TDAH des Enfants et des Adolescents
TDAH Surmédication
“When I wrote my first paper on ADHD in
1973, there were about 150,000 children with
ADHD taking stimulants in the United States.
Today it’s over five million! Some of the
increase can be attributed to population
growth and better diagnoses, but that’s a lot of
children,”
                     Alan Sroufe, Amodia, 17.11.2019
Cortese, 2020
From R. Barkley, Scientific American, Sept. 1998, p. 47;
Reprinted with permission of Terese Winslow and Scientific American.
Hodgkin et al., Eur Child Adolesc Psychiatry, 2012; 21: 477-492
Pharmacothérapie
 Rôle correcteur de la médication pour le
  TDAH comme des lunettes pour le cerveau…
  Thomas E. Brown, 2013

           – Efficacité dans 70-80% cas pour
             réduire > 50% symptômes du TDAH
           – Évaluation et suivi médical
             nécessaire
           – Avec approche multidisciplinaire
Psychostimulants
• Methylphenidate : Ritaline®, Ritaline® SR, Ritaline® LA,
  Concerta®, Medikinet®, Equasym®

• Dexmethlyphenidate : Focalin ®

• Dextroamphetamine : Attentin ® (Dexamin ®)

• Lisdexamfetamine : Elvanse ®

• Amphétamine-dextroamphetamine: Adderrall ®*
                                           * prescription label-off
MPH action rapide : pharmacocinétiques
• Début d’action environ 20 minutes après la prise
  et premier pic 30-45 minutes après la prise de
  MPH (Medikinet®, Ritaline®)
• Pic plasmatique maximal observé en 2.4 heures
• Demi-vie d’élimination plasmatique MPH 2.9 h
• Durée d’action clinique entre 3h – 4h
   Prises multiples nécessaires (2x-3x/j)
• Prise de préférence pendant/après ingestion
  nourriture pas indispensable
                               Steingard et al., 2019
Dextroamphétamine : pharmacocinétiques
• Début d’action 15-20 minutes après la prise et
  premier pic 30-45 minutes après la prise de DEX
  (Attentin®, Dexamin®)
• Pic plasmatique maximal observé en 3-4 h heures
• Demi-vie d’élimination plasmatique DEX 4-6 h
• effets > MPH : dose moitié de 2/3 dosage début
  puis augmentation progressive selon réponse
  clinique et monitoring effets secondaires
• Prises multiples nécessaires (2x-3x/j)
• CYP2D6 métaboliseurs différences
                              Steingard et al., 2019
Stimulants courte durée d’action
• Effet courte durée
• Evaluation dosage efficace par étape
• Prise plus flexible
• Fluctuations effets on–off dans la même journée
  (montagnes russes)
• Problèmes de compliance (2x-3x/j)
• Encadrement par adultes extérieurs famille pour les
  jeunes enfants
• Risques d’abus si écrasable («sniff», injection)
Psychostimulants longue durée action
1. Méthylphénidate
• Ritaline SR 20 mg (1-2x/j) retiré du marché Suisse 2020
• Ritaline LA 20 mg, 30 mg, 40 mg (1x/j) / MPH-Mepha
• Concerta 18 mg, 27 mg, 36 mg, 54 mg (1x/j)
• MPH Sandoz 18 mg, 27 mg, 36 mg, 54 mg (1x/j)
• Medikinet MR 5 mg, 10 mg , 20 mg, 30 mg, 40 mg (1x/j)
• Equasym XR 10 mg, 20 mg, 30 mg (1x/j)
 2. Dexméthlyphénidate (Focaline®)
• Focaline XR 5 mg, 10 mg, 15 mg, 20 mg (1x/j)
3. Lisdexamfetamine (Elvanse®)
• Elvanse 20 mg, 30 mg, 40 mg, 50 mg, 60 mg, 70 mg (1x/j)
MPH longue durée action
Durée d’action
• Medikinet Retard 8 heures
• Ritaline LA       8 heures
• Concerta          12 heures
• Focalin XR        11-12 heures
• Equasym XR        8 heures
Proportions IR / LR
• Concerta          22 / 78%
• Medikinet Retard 50 / 50%
• Ritaline LA       50 / 50%
• Focalin XR        50 / 50%
• Equasym XR        30 / 70%
Stimulants longue durée d’action

• Meilleure compliance
• Prise unique le matin au domicile (pratique,
  moins de stigmatisation)
• Diminution effet on-off durant la journée
• Diminution risques d’utilisation abusive (effets
  moins rapides et moins intenses)
• Possibilité d’ajouter courte durée action pour
  initier ou/et prolonger effets cliniques
Effets secondaires des stimulants
• Effets secondaires liés au dosage
• Baisse de l’appétit
• Prolongement délai endormissement, insomnie
• Céphalées
• Irritabilité
• Douleurs abdominales
• Tics moteurs
• Perte de poids
• Sensation d’être amorphe, « down », déprimé
Formation du principe actif à partir du LDX

 Clivage enzymatique du LDX en D-amphétamine, le principe actif1

                                                     Hydrolyse
                     Clivage
                             Lisdexamphétamine                                          L-lysine   D-amfétamine
                             (promédicament)                                                       (principe actif)

● L’hydrolyse enzymatique en L-lysine et en D-amphétamine a lieu surtout
      dans les érythrocytes1-3

1. Pennick. 2010; 2. Information professionnelle Elvanse®; 3. Shire data on file, SPD489-045 v1
Lisdexamfetamine Elvanse®
Lisdexamfetamine Elvanse®
• Prodrug à action différée avec molécule inactive
• Enfants, adolescents et adultes TDAH
• Prise 1x/jour le matin
• Efficacité 12h – 13h
• Après absorption rapide par le tube digestif,
  conversion dans le sang en d-amphetamine active
• Posologie adaptée progressivement
• Diminution des abus liés aux amphétamines
• Prise avec ou sans nourriture, contenu dans liquide
  ou nourriture        Findling et al. 2013; Hodgkin et al., 2012
Profil d’effets indésirables d’Elvanse®1

Enfants et adolescents                            Adultes
● Très fréquents (≥ 1/10)                         ● Très fréquents (≥ 1/10)
Diminution de l’appétit, troubles du sommeil,     Diminution de l’appétit, troubles du sommeil,
céphalées, douleurs abdominales supérieures       céphalées, sécheresse buccale
(enfants), perte de poids
                                                  ● Fréquents (≥ 1/100 bis < 1/10)
● Fréquents (≥ 1/100 bis < 1/10)
                                                  Manque d’appétit, agitation marquée,
Manque d’appétit, tics (enfants), labilité        angoisses, diminution de la libido,
affective, hyperactivité psychomotrice,           hyperactivité psychomotrice, étourdissements,
agression (enfants), étourdissements,             agitation, tremblements, tachycardie,
somnolence, mydriase, sécheresse buccale,         palpitations, dyspnée, diarrhée, douleurs
diarrhée, nausées, vomissements, douleurs         abdominales supérieures, nausées,
abdominales supérieures (adolescents),            hyperhidrose, dys-fonction érectile, irritabilité,
éruption cutanée, irritabilité, fatigue, fièvre   fatigue, nervosité, augmentation de la tension,
                                                  perte de poids

1. Information professionnelle Elvanse® 2014
Contre-indications Stimulants
• Antécédents d’effets secondaires connus
  aux stimulants
• Glaucome
• Maladie cardio-vasculaire
• Hyperthyroïdie
• Hypertension
• Trouble psychotique (relative)
• Antécédents d’abus de substance (possible
  sous surveillance)
En raison de problèmes techniques lors du remplissage de MPH-Mepha
LA10 mg Depocaps, il est possible que des capsules soient vides.
Des capsules vides peuvent entraîner un effet insuffisant précise le
Bureau fédéral de la consommation. Le Matin, Polizei News, 21.01.2020
Stimulants : Interactions
• ↑ sérotonine extracellulaire et risque
  syndrome sérotoninergique
• Inhibiteurs-MAO
• Antipsychotiques : ↓ effets amphétamines
• Antihypertenseurs (beta-bloqueurs): crise
  hypertensives
• Interactions : alcool ↑ concentration d-MPH
  et ↑ effets subjectifs; lithium, tricycliques,
• Augmentation possible effets antidouleurs
Stimulants : Effets positifs
• Augmentation concentration & persévérance
• Diminution hyperactivité et impulsivité
• Augmentation du contrôle cognitif,
  comportemental et émotionnel
• Augmentation efficacité scolaire
• Diminution parcours scolaires et formation
  difficiles
• Meilleures relations familiales et avec les pairs
• Meilleure intégration sociale
• Réduction troubles comportements et antisociaux
Stimulants : Autres effets
• Meilleure mémoire de travail
• Augmentation langage interne à soi-même (pex se
  questionner pour résoudre problèmes, métarègles)
• Amélioration contrôle moteur (p.ex. écriture)
• Amélioration de l’estime de soi
• Ouverture, écoute, dialogue
• Mieux mettre en mots les émotions
• Effets sur les symptômes TDAH dans d’autres
  troubles (p.ex. spectre autistique)
Risques à long terme des médications
• Croissance ? OUI grandeur - poids : quelle
    importance clinique ? Greenhill et al, 2020; Carucci et al, 2021
• Pression artérielle ? OUI mais le plus souvent
    minime – facile à monitorer- semble liés à effets
    pharmacologiques sans persistance      Liu et al., 2019

•   Abus de substances ? NON si prise contrôlée
•   Dépression et suicide ? NON
•   Troubles bipolaires : NON
•   Psychose: NON              Quinn et al, 2017
                                             Krinzinger et al., 2019
                                             Raman et al., 2018
Situations particulières
• Jeunes enfants (< 6 ans) : pas d’indication sauf cas
  particuliers
• Tics / Gilles de la Tourette (dosage, non stimulant)
• Epilepsie (crises nouvelles ou aggravation antérieures: stop
  médications comportant risques, réflexion)
• Psychoses (stop médication, réflexion)
• Anxiété, dépression, TOC, autisme, etc : titration dosage
  plus lente et contacts réguliers
• Ambivalence (parents, proches, patient)
• Compliance (adolescents): « oublis », conflit autonomie /
  efficacité – effets secondaires
• Risques d’abus de substance, trafic (ados, adultes) :
  Vigilance prescriptions                       Cortese et al., 2013
Stimulants : Réponses cliniques
• Aucun profil clinique permet de prédire les effets
  d’une médication
• Aucun lien entre le dosage efficace et la sévérité
  des symptômes et le poids
• Recommandation d’optimiser le dosage selon les
  patients (début dosage faible, action rapide ou
  action longue durée selon les guidelines, contacts
  réguliers au début avec patients et les parents)

               Huss et al., 2017; Cortese et al. 2018; Cortese, 2020
Non psychostimulants
• Atomoxetine
  – Strattera®
• Guanfacine
  – Intuniv®
• Clonidine*
  – Catapressan®
• Bupropion*
  – Wellbruttin® Zyban®
• Nouvelles médications: SPN-812 Viloxazine®**
   * label off         **non disponible Suisse
Atomoxetine: mechanism of action
     The mechanism of action of atomoxetine in ADHD is thought to be related
     to its selective inhibition of noradrenaline reuptake

                         Presynaptic neuron                                                Presynaptic neuron

                                  Tyrosine                                                      Tyrosine

                                 Dopamine                                                       Dopamine

                            Noradrenaline (NA)                                              Noradrenaline (NA)

                                        NA                                                            NA

                                        NA
                                                            Atomoxetine                               NA
       NA transporter

                                          Synaptic cleft
             NA                                                                                                  NA
                                                      NA Receptor

                           Postsynaptic neuron                                              Postsynaptic neuron

Simpson et al. Drugs. 2004;64(2):205-22. Image copyright owned by Eli Lilly and Company.
Proposed effects of atomoxetine in
   brain regional catecholamine
  neurotransmission (rat models)
                                    posterior parietal cortex
                                              NA
        prefrontal cortex (PFC)
               NA & DA           striatum

                                      amygdala
             nucleus
          accumbens (NA)
                                                       NA

                                  hippocampus

   Regions potentially affected by atomoxetine’s action on the NA transporter

                            Bymaster et al. 2002
Atomoxetine - Strattera ®
• Inhibiteur recapture noradrénaline présynaptique et
  renforce transmission neuronale noradrénergique
• Pas de potentiel d’abus
• Effet après un plus long temps de latence (4-6
  semaines)
• Prise unique quotidienne matin ou matin & soir
• Pic plamastique max 1h-2 h après prise avec demi-
  durée de vie 5 h
• Complications hépatiques très rares (CYP2D6,
  93% métaboliseurs lents population caucasienne)
Strattera : Indications
-   Prescrit en principe en Suisse en deuxième
    intention TDAH, en première intention
    dans des situations particulières (p.ex.
    abus de substance, toxicomanie)
-   Association possible en bi-thérapie avec
    un psychostimulant en évaluant par étape
    les efficacités et tolérabilités respectives
    (prescription label off)
Atomoxetine - Strattera
- instauration du traitement sur 4 à 6 semaines avec
  dose de départ de 0. 5mg/kg/j, puis augmentation
  progressive du dosage avant d’atteindre un seuil
  d’action optimal : en principe 1.2 mg/kg/j jusque
  1.4 mg/kg/j ou 1.7 mg/kg/j sans dépasser en
  principe 80 mg/j > 70 kg poids jusqu’à 100 mg/j
- réponse graduelle maximale 10-12 semaines (3
  mois)
- Monitorer avant/pendant ttt fonction cardiaque
- nécessité d’une prise quotidienne régulière sans
  « pause thérapeutique »               Savill et al, 2015
Effets Atomoxetine - Strattera ®
•   Réduction symptômes TDAH
•   Augmentation efficacité scolaire
•   Augmentation estime de soi
•   Amélioration fonctionnement familial
•   Amélioration fonctionnement social
•   Réduction insonmie et endormissement plus rapide
•   Association efficace avec comorbidités : anxiété et
    tics >, dépression, troubles du comportement
Atomoxetine – Effets secondaires
• Diminution appétit
• Vertiges
• Somnolence
• Douleurs abdominales, nausées
• Fatigue, léthargie
• Labilité émotionnelle (p.ex. irritabilité, anxiété,
  dépression, pensées suicidaires, agressivité)
• ↑ FC & TA, ↓ appétit poids & taille 2-5 ans puis OK
• Complications hépatiques (rares) May & Kratochvil, 2010
                               Savill et al. 2015; Reed et al., 2016
Guanfacine - Intuniv®

                                  Effets sur Agonistes
                                  des récepteurs post-
                                  synaptiques α-
         α-2 Agonist DIRECTLY
                                  2Adrénergiques
            stimulates α-2A
               receptors
                                  corticaux avec action
                                  sur noradrenaline et
                                  glutamate
                                  Augmenterait
                                  l’efficacité des
                                  réseaux neuronaux au
          α-2 Agonist DIRECTLY
             stimulates α-2A
                                  niveau du cortex pré-
                receptors         frontal (PFC) et
                                  connectivité fronto-
                                  amygales
                           Connor al. 2014; Wang et al. 2007
Guanfacine - Intuniv®
• Stimulation α2A-adrenoreceptor post-synaptique des
  épines dentritiques du cortex préfrontal en agissant
  sur la noradrénaline et le glutamate entraînant un
  contrôle top-down sur la régulation de l’attention, du
  comportement et des émotions           Connor et al, 2014
• Enfants & adolescents TDAH 3ème choix médication:
  stimulants et atomoxétine pas suffisamment efficace,
  mal tolérés ou pas indiqué (effets indésirables,
  utilisation incorrecte)
• Longue durée d’action (24 heures)
• Association possible avec stimulants ou atomoxétine
Guanfacine - Intuniv®
• Evaluation du risque de somnolence, sédation

• Monitoring cardio-vasculaire: évaluation hypotension
  et bradycardie (anamnèse complète et clinique, ECG)

• A contrôler pendant la titration monitoring cardio-
  vasculaire / fatigue / somnolence

• Evaluation prise de poids

• Prise très régulière (adhésion « parfaite »)
Guanfacine - Intuniv®
• augmentation au minimum après 1 semaine par pallier
  jusqu’à un maximum de 4 mg/j enfants 6-12 ans et
  jusqu’à 7 mg/j adolescents 13-17 ans
• augmentation par semaine ou par 2 semaines
• dose d’entretien recommandée 0.05 – 0.12 mg/kg/j
• prise matin ou soir (préférable fatigue journée)
• contacts réguliers avec parents & patients
• effets rebound hypertension après arrêt
• arrêt progressif (1 mg/3-7 j avec contrôle fréquence
  cardiaque et TA) – si oublis contact médecin
Guanfacine - Intuniv®
• Peut améliorer symptômes TDAH et troubles du
  comportement (ODD, CD) mais pas aussi efficace
  que stimulants (Barkley)
• Efficacité meilleure si comorbidité avec des tics
• Peut améliorer troubles du sommeil associés avec
  TDAH ou stimulants
• Association possible avec stimulants (label-off)
• Inhibiteurs CYP3A4/5, CYP3A4/5, CYP3A4
  (p.ex. jus de pamplemousse, millepertuis)
• USA 2009 & Suisse 2019
Effets secondaires Guanfacine
•   somnolence, sédation (p.ex. début traitement)
•   fatigue, léthargie
•   maux de tête
•   douleurs abdominales, nausées
•   irritabilité
•   vertiges
•   irritabilité
•   hypotension (bradycadie et syncope rare)
•   baisse appétit, prise de poids sans effet taille
                   Childress, 2017; Huss et al., 2018;
                   Newcorn et al, 2013, 2016; Wilens et al., 2015
Cas complexes : démarche clinique
• Revoir le diagnostic
• Echec ou intolérance ou effets insuffisants
     - réévaluation dosage
     - envisager autre stimulant
     - longue durée d’action, ajouter action rapide
•   Envisager non-stimulant monothérapie
•   Envisager bi-thérapie médicamenteuse*
•   Comorbidités peuvent masquer l’effet positif
•   Ambivalence enfant, parents et adolescent

    *décision clinique (pas de données d’études de référence)
Raisons interruption médication TDAH
• Réduction importante des symptômes et
  amélioration qualité de vie
• Effets secondaires
  - action inefficace sur les symptômes / réponse
    sous-optimale
  - effets secondaires désagréables, pénibles
• Stigmatisation sociale
• Représentations négatives patient / parents
• Communication médecin-patient – parents

                                      Gajria et al., 2014
Adhésion médication patients TDAH
• Explications claires sur les effets de la médication
  (dosage, durée effets, effets secondaires, horaire
  des prises)
• Stratégies prises régulières (p.ex. apps, alarmes,
  notes sur calendrier ou frigidaires)
• Prise médication comme faisant partie des routines
  quotidiennes (p.ex. petit-déjeuner, repas, etc.)
• Parents : participation à des groupes de parents,
  discussions en ligne entre parents, proches ayant
  un TDAH,
• Adolescent : camarades, Internet, réseaux sociaux
- « Malgré l’hétérogénéité des sujets étudiés, des types de
  recherches, du degré de rigueur méthodologique et des
  périodes durant lesquelles ces études se sont déroulées,
  l’évidence est remarquable. »

- « L’ensemble des données suggère
  un impact clinique significatif sur
  le noyau du TDAH : comportement et
   attention, mais moins sur la scolarité »
   Journal Attention Disorders, 2002
Médications TDAH : Effets à long-terme

- La majorité des études suggèrent que les traitements
  médicamenteux du TDAH ont un effet protecteur
  sur les évolutions pour : troubles de l’humeur,
  suicidalité, criminalité, abus de substances,
  accidents et blessures, parcours scolaires et
  formation.
- Et montrent un effet protecteur sur les parcours
  scolaires professionnels, les accidents et blessures,
  et les troubles de l’humeur.

                                        Boland et al., 2020
MTA-36 mois : trajectoires
  • Classe 1 : 34%
     – Amélioration modérée
       puis progressivement
       croissante
     – Effets ttt med
       significatifs à 3 ans
  • Classe 2 : 52%
     – Amélioration initiale
       importante, maintenue
       à 3 ans
     – Effets ttt med initial
       mais pas du ttt à 3 ans
  • Classe 3 : 14%
     – Amélioration initiale
       importante suivie de
       détérioration
                                 Slide Diane Purper Ouakil
Jensen et al. JAACAP 2007        Janvier 2015
MTA Study
- Les réponses aux traitements médicamenteux et
  aux approches comportementales sont observables
  à court terme – mais les effets à long terme sont
  difficiles à évaluer.
- Il est très important de prendre en considération
  par rapport aux réponses thérapeutiques :
  - les modérateurs : p.ex. profils cliniques, troubles
     associés, contexte familial, état psychique des
     parents
  - les médiateurs : p.ex. intensité des traitements,
     médication, fonctions parentales, interactions
     familiales                   Hinshaw et al., 2015
Stimulants Efficacité Long-terme
Proportion faible de patients poursuit la médication sur le
long terme (MTA 10 ans
Stimulants Efficacité Long-terme

- adhérence faible à la prise de médicaments sur la durée

- majorité des patients arrêtent la prise de stimulants durant
  les 4 années après le début de la médication

                                Swanson, 2019; Coghill, 2019
                                Lichtenstein et al., 2012

- Question: est ce que les médications étaient / sont utilisées
  efficacement ?
                                      Coghill & Seth, 2015
                                      Coghill, 2019
A literature review and meta-analysis on the effects of
         ADHD medications on functional outcomes

- La majorité des études suggèrent que les traitements
  médicamenteux du TDAH ont un effet protecteur
  robuste sur les évolutions par rapport à : troubles de
  l’humeur, suicidalité, criminalité, abus de
  substances, accidents et blessures, traumatismes
  cérébral, accidents de voitures, parcours scolaires et
  formation.
- Et démontrent un effet protecteur sur les parcours
  scolaires professionnels, les accidents et blessures,
  et les troubles de l’humeur.
                                            Boland et al., 2020
Directives Allemandes S3 2018
Directives NICE 2018
CONCLUSION
Le choix de la médication est une décision
clinique prenant en compte la singularité de
chaque patient sans pouvoir s’appuyer sur des
marqueurs génétiques et biologiques et des
endophénotypes du TDAH pour le choix du
médicament et comme prédicteurs de la réponse
clinique et des effets secondaires.
CONCLUSION
• Les stimulants, l’atomoxétine et la guanfacine sont
  les médications les plus efficaces pour le TDAH
• Leur sécurité est très bien établie
• Ils améliorent 70-80% des cas cliniques et
  normalisent 50-60% de ces cas
• Ils peuvent favoriser des évolutions positives
• Ils peuvent être pris pendant des années, même
  jusqu’à l’âge adulte
• La majorité des patients arrêtent durant les 4 années
  suivantes la médication
CONCLUSION
Les médications doivent être prescrites dans le
TDAH en association avec d’autres prises en
charge selon les situations cliniques, les troubles
associés et les contextes de vie.

La relation avec les patients et les familles est très
importante comme l’implication de l’enfant – de
l’adolescent dans la prise en charge.
CONCLUSION
Les ressources des enfants, des adolescents, des
parents et des familles doivent toujours être prises
en considération dans l’évaluation et dans la prise
en charge au long cours qui joue un rôle très
important dans les évolutions.
Je vous remercie pour votre attention !
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FIN
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