Beyond - o Au-delà de la pandémie, les écosystèmes de santé au service du bien-être - Onepoint
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Beyond. o Au-delà de la pandémie, les écosystèmes de santé au service du bien-être Emmanuel de Gastines, Jean Pierre Poinsignon POINT DE VUE MAI 2020
Sommaire INTRODUCTION 3 1. UNE SANTÉ PLUS HUMAINE À L’ÉPREUVE DE LA CRISE 6 Des soignants dévoués et polyvalents 6 Des acteurs « hors-santé » solidaires 9 2. UNE SANTÉ PLUS TECHNOLOGIQUE AVEC DES INNOVATIONS RÉACTIVES À LA CRISE 10 Des innovations locales aux enjeux du Covid-19 11 Un périmètre plus large accessible via les nouvelles technologies 13 L’appropriation technologique par tous, y compris par l’administration 14 3. AU-DELÀ LA CRISE, VERS UN ÉQUILIBRE VERTUEUX ENTRE HUMAINS & TECHNOLOGIES 17 Investir sur la culture et les nouveaux états d’esprits 11 Anticiper les nouvelles compétences nécessaires 13 Dépasser les frontières 15 4. UNE SANTÉ SYMBIOTIQUE GRÂCE À LA MISE EN PLACE D’ÉCOSYSTÈMES OUVERTS 21 Penser global et inter-services 22 La plateforme pour dépasser le cercle de l’hôpital 24 Des dispositifs dédiés 25 CONCLUSION 28 RÉFÉRENCES 31 2
Introduction Par sa violence, la pandémie de Covid-19, a durement éprouvé la résilience de notre système de santé. Elle a orienté tout d’abord notre système de soin presque exclusivement vers le traitement de cette pandémie. Qui aurait cru que nous pouvions adapter à ce point notre système de soin ? La réponse à la saturation des lits de réanimation illustre cette transition et cette capacité de résilience. Le taux d’occupation a dépassé les 200% dans plusieurs départements ( Oise, Bas-Rhin, Haut-Rhin et Vosges )1. Pour y faire face, le gouvernement a mis en place une stratégie de réaménagement de lits ( disposant d’un respirateur, notamment dans les salles de réveil et dans les blocs opératoires) en lits de réanimation. Notre système de soin est ainsi passé en quelques semaines de 5 000 lits avant la crise à 14 500 lits de réanimation pendant la crise. L’accélération du changement, à une échelle et à un rythme sans précédent, à laquelle nous avons assisté dans ce contexte de crise sanitaire prendra-t-elle fin en même temps que la pandémie ? Probablement pas. Cette pandémie a également révélé des questions plus profondes. • Comment évoluera notre comportement en matière de santé ? L’automédication ( à laquelle 80% des français ont recours 2 ), le 2ème avis médical, la prise en compte de la santé des autres et les nouvelles mesures d’hygiène et de protection sont autant d’évolutions ou d’accélérations à considérer en raison de leur impact sur nos modes de consommation. Le renforcement de la médecine préventive pourrait se traduire par une demande d’information plus forte ( 31 % des Français recherchent des informations médicales via les moteurs de recherche 3 ) ou une mesure plus régulière de constantes de santé ( 47% des 1 200 patients souffrant de pathologies chroniques de l’étude ComPaRe « voient l’intelligence artificielle et les objets connectés comme une grande opportunité de progrès pour leur santé » 4 ). 4
• Comment évoluera notre rapport aux libertés individuelles et collectives ? Nous sommes paradoxaux. Nous ne souhaitons pas partager nos données quand nous sommes bien portants. En revanche, nous sommes prêts à tout communiquer si nous sommes malades ( 62% des Français sont prêts à utiliser l’application StopCoVid 5 ). Pour faciliter l’usage et le partage des données de santé par exemple, quelles politiques de gestion des données de santé devrons-nous mettre en place pour concilier ces points de vue qui s’opposent ? • Comment évoluera le rapport au temps dans le champ de la santé ? La mise sur le marché d’un nouveau principe actif prend en moyenne une dizaine d’années. Un dispositif médical nécessite 5 ans de développement. Un service ou une application peut prendre entre 3 mois et 18 mois. La course contre la montre générée par la pandémie questionne, à tort ou à raison, les processus En temps normal, toutes de développements et les délais associés. les réponses à ces questions s’inscrivent dans une logique de cycles. Il y a fort à parier que • Comment évolueront nos politiques les vagues de pandémie que nous de santé ? Quel niveau de souveraineté allons traverser vont accélérer ces nationale ou européenne voulons-nous ? cycles et déplacer leurs barycentres Souhaitons-nous le retour en force de l’État- autour de 3 axes : plus d’humain, providence? Des premières voix ont déjà plus de technologies et un équilibre évoqué la renationalisation, la relocalisation vertueux entre les deux. ou le rapatriement de pans stratégiques de l’industrie pharmaceutique (pour les Enfin, notre système de santé médicaments, les équipements médicaux sera d’autant plus résilient et les excipients) et ce, potentiellement au que ces facteurs humains et détriment des collaborations internationales technologiques seront fédérés qui pourraient apporter des réponses dans un écosystème, la santé coordonnées et globales aux prochaines symbiotique. crises d’envergure. Actuellement, plus de 60% des excipients des laboratoires comme SANOFI sont produits en Chine. D’autres mettent en avant la difficulté de l’Europe à agir face à la crise avec des politiques de santé traitées au niveau national. Autant d’équilibres à trouver. 5
1. Une santé plus humaine à l’épreuve de la crise Des soignants dévoués et polyvalents Depuis le 16 mars 2020, nous sommes témoins, tous les soirs à 20 heures, du remerciement de la population aux femmes et aux hommes de nos services de santé - qu'ils soient urgentistes, infirmières, médecins ou personnel non médical - pour leur dévouement, leur courage et leur abnégation. Ces femmes et ces hommes démontrent la capacité humaine de notre système de santé à répondre présent à cette crise majeure du Covid-19. Souvenons-nous que juste avant cette crise, dans tous les services d’urgence de France il y avait des banderoles « Urgences en grève » et que dès le début de la crise ils se sont tous mobilisés pour accueillir tous les malades. Les banderoles ont disparu mais le malaise reviendra. Par leur charge de travail et leurs heures supplémentaires, ces femmes et ces hommes compensent le manque de personnel et le manque de moyens financiers. Pour mémoire, le nombre de patients en réanimation est passé de 840 6, le 18 mars 2020, à 7 148 au pic de l’épidémie 7, le 8 avril 2020. La capacité nominale de 5 000 lits a été franchie le 30 mars 2020 8. Grâce à leur formation, à leur expertise, à leur expérience et à leur pragmatisme, ils parviennent à trouver des solutions pour placer l’intérêt du patient avant tout et minimiser les risques sanitaires. Leur ingéniosité compense le manque de lits de réanimation, le manque de masques et de blouses ( le Dr Pauline Jeanmougin a créé le site www.faisuneblouse.com pour mettre en contact les soignants manquant de blouses avec les Français en mesure d’en fabriquer à domicile ). Dans un élan de cohésion et de solidarité, ils savent également changer de rôle pour pallier le manque de personnel. À titre d’exemple, des médecins et des chirurgiens enfilent une veste d’infirmier dans les salles de réanimation. Les médecins de ville sont également en première ligne dans cette crise. Ils ont à charge d’accompagner et d’orienter leurs patients. Ils portent la responsabilité de ne pas répandre la pandémie. Ils s’acquittent de cette tâche tout en ayant disposé de peu de moyens de protection en début de pandémie. 7
Les États ont suivi différents scénarios d’investissements en matière de ressources humaines et d’infrastructures. En France, selon la DREES, la part de la consommation de soins et de biens médicaux dans le PIB a encore augmenté légèrement ces dernières années. Elle demeure parmi l’une des plus importantes en Europe. Pour autant, avant la pandémie, le personnel médical français tirait la sonnette d’alarme quant aux moyens alloués aussi bien sur le plan humain que sur le plan technologique. Doit-on en conclure que la performance du système de santé n'est pas suffisante ? Probablement. Nos voisins allemands ont également investi dans les hommes et dans les équipements, et ce, pour des dépenses de santé français rapportées au PIB équivalentes à la France ( 11,5 pour l’Allemagne contre 11,3 pour la France ). Comme le montre le tableau ci-dessous, cela ne se traduit pas de façon équivalente en terme de capacité à traiter l’épidémie. La Corée du Sud, quant à elle, comme le montrerait le nouvel hôpital de Séoul ( Yonsei University Health System ), semble avoir fait un choix sur les infrastructures notamment technologiques pour avoir moins besoin des capacités humaines. Figure 1 - Comparaison des capacités humaines et infrastructures des pays à traverser la crise sanitaire NB : Ces chiffres sont dépendants de la définition des services de réanimation par les différents États. Des disparités peuvent exister également entre départements au sein d’un État. Sources : Onepoint, OECD, Institute for Health Metrics and Evaluation et l'université américaine Johns-Hopkins 15 La capacité à traverser la crise sanitaire par ces différents États ( Allemagne vs. Suède, par exemple ) s’en trouve ainsi plus ou moins facilitée. 8
Des acteurs « hors-santé » solidaires De façon plus inattendue, d’autres types de citoyens non-soignants ont pris part à l’offre de soin. Les couturiers, les costumières de l’Opéra de Bordeaux ont mis leur talent au service de la fabrication de Ce qu’il faut retenir masques. Des entreprises, hors du secteur - la santé plus humaine : de la santé, sont également venues prêter main forte comme LVMH ou Ineos. Elles ont 1 - La générosité : les soignants se sont réorienté leurs chaînes de production pour mobilisés, ne comptant ni les heures fabriquer du gel hydroalcoolique. ni la débauche d’énergie, dans Mobilisé dès fin mars, le groupe Accor l’intérêt des patients. a décidé de mettre à disposition de personnels soignants et des populations 2 - Moins de frontières : de nouvelles vulnérables une quarantaine de ses hôtels formes émergentes de transversalité ( jusqu’à 2 000 lits ) 8. Ces dispositions, à intégrer pour les établissements étendues le 16 avril 2020, permettent de soin et les laboratoires d’accueillir également les patients pharmaceutiques avec des médecins asymptomatiques dans 300 établissements généralistes en première ligne, du groupe 9. jusqu’au service de réanimation et une polyvalence du personnel La santé plus humaine est une santé encore médico-soignant. plus généreuse, plus au service 3 - De nouveaux contributeurs : de la population. Combien de temps ces de nouvelles partie prenantes femmes et ces hommes tiendront-ils à ( i.e. hors secteur santé ) mobilisées ce rythme ? Espérons également que ces pour compenser les pénuries sacrifices soient de nature à faire tomber en équipement médical basique, certains murs et à ouvrir de nouvelles à intégrer dans l’écosystème de santé collaborations. par les acteurs traditionnels. 9
2. Une santé plus technologique avec des innovations réactives à la crise Il y a 10 ans, avec le passage de nombreux brevets dans le domaine public et l’attrait grandissant du service autour des médicaments, le secteur de la santé entamait une profonde mutation. En réponse, les acteurs du secteur ont travaillé à de nouvelles propositions de valeur : la personnalisation des offres de santé, la santé préventive et l’expérience patients voire clients. Ont-elles été développées suffisamment rapidement avant la crise ? Probablement pas. Le Dossier Médical Partagé ( DMP ) illustre parfaitement cette lenteur. Pensé il y a un peu plus de 15 ans, le DMP ne répond toujourspas aux attentes suscitées car jugé inexploitable par un grand nombre de soignants. Des innovations locales pour répondre aux enjeux du Covid-19 La crise bouleverse le rapport au temps À Taiwan, les bornes de contrôle des tickets dans le champ de la santé avec de nouvelles à l’entrée du métro de Taipei sont équipées solutions développées et testées rapidement. en caméras thermiques pour vérifier la tem- Elles sont également mises en pratique pérature des usagers et réduire les contacts immédiatement. humains. À Shanghaï, la compagnie de transports À l’instar de ces pays, Lyon commence à utiliser Yanggao déploie des équipements avec des également des drones pour diffuser des mes- procédés ultraviolets pour désinfecter les bus sages de prévention d’appel au confinement. dans les chaines de lavage et ce avec une cadence de 250 bus par jour et par chambre de lavage. « Lyon commence à utiliser [...] des drones pour diffuser des messages de prévention [...] » 11
À l’échelle de la planète, 5 grandes tendances d’innovations émergent autour : • Du support aux soins médicaux ; • Du diagnostic ; • Du matériel médical de base ( masques, blouses, etc. ) ; • Des algorithmes ; • Et des outils de gestion de crise. La Commission Européenne a mis en place Les États débloquent des fonds importants un budget de 164 millions d’euros pour les pour encourager et accélérer la course start-ups et les SMEs proposant des innova- à l’innovation. À titre d’exemple, l’Allemagne tions technologiques pour lutter contre a débloqué 140 millions d’euros pour soute- la crise sanitaire. nir la recherche d’un vaccin. En France, l’Agence de l’Innovation de Le Congrès américain a lui mis en place un Défense ( Ministère des Armées ) finance plan de 8,3 milliards de dollars pour financer des projets innovants susceptibles de la recherche, le développement d’un vaccin « protéger la population, soutenir la prise et la conception d’outils de diagnostic. en charge des malades, tester la popula- tion, surveiller l’évolution de la maladie au L’Agence de Santé Publique du Canada niveau individuel et l’évolution de la pandé- a lancé un Appel à Projet pour la création mie, ou aider à limiter les contraintes pen- d’une « trousse de diagnostic en point dant la période de crise » avec un budget de service et à domicile pour le Covid-19 » de 10 millions d’euros. Des solutions avec un financement atteignant jusqu’à de collecte, d’exploitation et d’interprétation 2 millions de dollars canadiens. de données de santé sont proposées. « [...] protéger la population, soutenir la prise en charge des malades, tester la population, surveiller l’évolution de la maladie au niveau individuel et l’évolution de la pandémie, ou aider à limiter les contraintes pendant la période de crise [...] » 12
Dans ce cadre, onepoint a lancé deux projets : 1. Une plateforme citoyenne L’entreprise Binah.ia propose quant à elle LaVoixdenosSoignants.fr met en relation des cinq mesures biométriques comme besoins identifiés par des personnels soignants avec le rythme cardiaque ou la saturation des offres spontanées d’entreprises ou d’individus. en oxygène aux individus en situation Lors de la semaine de lancement, les soignants ont de détresse respiratoire par simple scan posté 80 annonces dont les deux tiers ont été pourvues de la peau du visage via un smartphone. dans la foulée. La société Biosynex fournit des tests 2. Un badge intelligent CoPass, rapides de sérologie aux établissements sur base déclarative des individus, rend compte à ces der- de santé dès le début de la crise niers d’un état de risque sanitaire au regard du Covid-19. ( fin mars 2020 ). Il oriente l'employé et l'employeur dans les choix d'accès aux lieux de travail par exemple. Il permet de donner accàs à des visiteurs externes en qualifiant leur niveau de risque pour l'entreprise et ses salariés. Des nouvelles technologies qui élargissent le champ des possibles Ces nouvelles solutions sont plus souvent apportées par des startups du secteur de la santé plus agiles et plus innovantes que certains acteurs traditionnels du secteur de la santé. Elles ne sont pas toujours comprises par les autorités de santé et donc souvent faiblement soutenues, à l’instar de Babylon, une solution proposant des conseils médicaux sans intervention humaine à partir des symptômes décrits par le patient. C'est également le cas pour Docndoc. Cette startup À l’instar de Biosynex, NG Biotech ( une startup Caennaise a ouvert deux plateformes dédiées au bretonne ) entreprend la commercialisation de Covid-19. L’une offre la possibilité à la population tests sérologiques ultra rapides du Covid-19. de faire appel aux médecins disponibles via Ces startups explosent actuellement d’autant la téléconsultation. L’autre renforce les équipes plus que leur retour sur investissements est des établissements de santé de proximité. significativement plus rapide que celui des principes actifs ou des appareils médicaux. Figure 5 - La réponse de l'innovation en santé à la pandémie de Covid-19. 13
Ces nouvelles technologies, ces nouvelles Elles apportent également des réponses dans solutions répondent pourtant à de nombreux les zones de déserts médicaux ( diagnostic enjeux au service de la société. à distance, télémédecine et téléconsultation ). Enfin, elles maximisent le soutien à des Tout d’abord, bien sûr, elles renforcent, populations fragiles en mobilité réduite, fédèrent, accélèrent les recherches sur le en isolement, à faibles revenus ou en situation Covid-19 ( notamment grâce au maillage de handicap. thérapeutique ). Ensuite, elles libèrent les forces vives des personnels de santé grâce à des gains Ces nouvelles solutions, en plus d’être de productivité, à une diminution du poids complémentaires aux principes actifs administratif, ou encore à une facilité logistique. recherchés, peuvent être développées dans ces cycles beaucoup plus courts. Figure 6 - Comparaison des retours sur investissements entre médicaments, dispositifs médicaux, compléments alimentaires et applications mobiles.. 14
Nous pensons que de nombreuses solutions peuvent être mises en place rapidement grâce à ces nouvelles technologies, pour accélérer la transformation des acteurs de la santé et du bien-être. Par exemple : • La collecte intelligente et sécurisée des données ( internes et externes aux organisations ) et leur exploitation par des algorithmes au service d'écosystèmes fédérés dans des plateformes est probablement le plus important ; • La sécurisation des données de chacun au travers de solutions technologiques issues de la blockchain, de l’intelligence artificielle et l’utilisation d’algorithmes avancés et éthiques pour gagner la confiance des citoyens ; • La réalité virtuelle, la réalité augmentée ou encore la gamification pour l’éducation et l’accompagnement de l’expérience patient du préopératoire à l’observance. L’appropriation technologique par tous, y compris par l’administration Nous constatons cependant que, même L’enjeu porte donc ici sur la confiance vis-à-vis en temps de crise, certaines administrations des médecins et des patients. Cependant, n’ont pas encore pris la mesure du potentiel quel est le ratio entre le volume réel des abus des technologies. Elles peuvent freiner, de versus le service rendu ? N’est-il pas préférable façon préjudiciable, leur développement. de mettre en place des garde-fous pour détecter les abus et les sanctionner plutôt que de se La délivrance d’arrêts maladie, via télécon- priver d’une démarche bénéfique pour le plus sultation, pour des pathologies « mineures » grand nombre ? rencontrerait une attente chez les patients et certains médecins. Les autorités se montrent Rappelons-le, le temps des personnels de santé aujourd’hui réticentes à cette approche dans est précieux. Pour cela, il faut que nous libérions un souci affiché de préserver des équilibres de leurs couches d’inertie les acteurs de cette crise. financiers face aux potentielles dérives. Il nous appartient de partager ces solutions technologiques et d’aider les startups à se développer. Certaines solutions développées dans l’urgence de la crise doivent être confir- mées, renforcées ou juste passer à l'échelle pour répondre à la deuxième vague de la pandémie. Incitons l'Etat à réutiliser plutôt que tout redévelopper en propre ! 15
Ce qu’il faut retenir - la santé plus technologique : 1 - Une contribution additionnelle à l’offre de soin : les solutions technologiques offrent des réponses complémentaires à l’offre de soin. Elles touchent de nombreux axes : la prévention, le diagnostic, le monitoring des données patient, la décontamination, la téléconsultation et bien d’autres. 2 - Des gains de productivité possibles sur des périmètres peu ou pas explorés : ces nouvelles solutions représentent des gains de productivité ; soit en réduisant la charge de travail des soignants soit en améliorant significativement la qualité et la précision des informations patient. Autant de champs d’innovations rendus accessibles pour les laboratoires pharmaceutiques, les biotechs, les medtechs, les établissements de soin et les laboratoires d’analyse. 3 - Une commercialisation accélérée : ces nouvelles solutions peuvent être mises sur le marché de façon excessivement rapide : entre 5 à 10 fois plus rapidement qu’un médicament. Autant de services et de capacités permettant aux laboratoires d’améliorer la satisfaction client, d’augmenter leurs revenus avec des investissements moindres, avec une forte pertinence sur les maladies chroniques et les maladies rares. 16
Pour un équilibre vertueux entre humains & technologies 3 dans la santé 17
3. Pour un équilibre vertueux entre humains & technologies dans la santé À Hong Kong, en Chine, à Singapour, pays parmi les premiers foyers touchés par la vague épidémique, de nouveaux foyers de résurgence du Covid-19 apparaissent 10. Si un traitement n'est pas trouvé rapidement, nous pouvons nous attendre à plusieurs vagues épidémiques successives. Cette crise pourrait donc durer de nombreux mois, voire malheureusement plusieurs années diront certains. Au-delà de cette crise, les lignes de forces doivent également évoluer. À titre d’exemple, des approches combinant la médecine occidentale ( orientée soin ) et la médecine orientale ( plus préventive et avec une orientation bien-être ) pourraient voir le jour. Ces transformations humaines et technologiques doivent donc s’accélérer et perdurer. Après un siècle d'allopathie, le secteur de la santé a véritablement commencé sa transformation ces 10 dernières années. Les grands groupes internationaux ont remodelé leurs organisations par aires thérapeutiques pour ajuster principes actifs avec commercialisation. C’est le cas de Sanof avec maintenant quatre divisions ( Médecines de Spécialités, Vaccins, Médecine Générale, Santé Grand Public ) dont une entité commerciale autonome ( Santé Grand Public ) avec des fonctions de fabrication et R&D intégrées 11. En complément, principes actifs, services et dispositifs commencent à être proposés de concert dans des solutions intégrées à l'instar d'offres conjointes proposées dans les télécoms ou les utilities. Par exemple, Roche a intégré, en 2017, à sa plateforme une application de gestion du diabète comptant plus d’un million d’utilisateurs réguliers : MySugr 12. Le français Voluntis a créé un partenariat avec AstraZeneca pour développer une solution digitale qui accompagne les femmes atteintes d'un cancer de l'ovaire. Les GAFAM ne sont pas en reste. Les chercheurs de l'U.S. Scripps Research Translational Institute indiquent que les données collectées par les bracelets connectés peuvent prédire si nous allons avoir la grippe. Plus de 13 millions de mesures quotidiennes Fitbit ont été analysées ( rythme cardiaque et cycle du sommeil ). Les autorités peuvent ainsi se préparer à une éventuelle épidémie. « Des approches combinant la médecine occidentale ( orientée soin ) et la médecine orientale ( plus préventive et avec une orientation bien-être ) pourraient voir le jour [...] » 18
Investir sur la culture et les nouveaux états d’esprits Pour se transformer profondément et durablement, le secteur de la santé doit maintenant étendre et déployer ces initiatives. Dans la durée, le changement d'état d'esprit et de culture des acteurs du secteur est le levier le plus critique. Le design thinking, l'agilité ou le générative design sont des approches puissantes au service de ces transformations. Comment concilier rigueur et réglementation médicales avec les sprints ou le droit à l’échec ? Tout en conservant le cadre réglementaire, ces nouvelles approches ( e.g. rétrospective, management visuel, tableau de délégation, management 3.0 ) apportent facilité et vitesse dans la gestion de projet ou dans l’idéation. Anticiper les nouvelles compétences nécessaires Les nouvelles technologies réclament de nouvelles compétences à leurs utilisateurs. Dans le cadre de la santé augmentée, les soignants devront s’approprier les outils et les algorithmes qui orienteront leurs prises de décisions sous le prisme de la data. La chirurgie assistée par robotique transformera également le métier des chirurgiens avec une extension de leur champ de compétences et l’acquisition de nouveaux process. La modification des compétences internes peut être complétée par un flux entrant d’expertises externes. Plusieurs laboratoires ont mis des critères de recrutement qualitatifs avec de nouveaux profils ou quantitatifs sur des collaborateurs non issus précédemment du secteur de la santé ( 25% par exemple ). Un groupe majeur de cliniques privées a récemment fait appel à des expertises de la Distribution, de l’Hôtellerie et de l’Hébergement, du Luxe, des Telecoms ou des Loisirs pour rénover son parc en apportant des fondamentaux d’autres secteurs ( e.g. sur le prix surréaliste de certains services de l’hôpital – typiquement la location d’une télécommande coûte 10€ pour seulement quelques jours d’hospitalisation, en comparaison d'un abonnement Netflix de 10€ par mois ) ou des innovations de rupture ( e.g. le robot de présence VIK-e permettant de connecter les enfants hospitalisés à leur famille 13 ). 19
Dépasser les frontières via des partenariats et des collaborations Les entreprises privées et publiques doivent également travailler avec l'extérieur. La mise en commun de pools de chercheurs semble maintenant plus qu’évident comme c’est le cas entre GSK & Pfizer sur la lutte contre le VIH. Dans la lutte contre le Covid-19, le français Sanofi et le britannique GSK ont récemment annoncé s’associer dans une collaboration sans précédent afin de combiner leurs technologies innovantes. Sanofi apportera son antigène de la protéine S du Covid-19 obtenu par la technologie de l’ADN recombinant, quant à GSK, il mettra à contribution ses connaissances et technologies de production de vaccins avec adjuvant réduisant la quantité de protéines nécessaires par dose et permettant ainsi la production en masse du vaccin et la protection d’un plus grand nombre de personnes. Saluons également la création de partenariats public-privé. Le Fonds pour les Soins Palliatifs et Récréafrance ( spécialisée dans la création et l’installation d’aires de jeux ) ont ainsi collaboré sur un projet d’aire Ce qu’il faut retenir - la santé plus de jeux inclusive 14. C’est une aire de humaine et plus technologique : jeux classique adaptée à 100 % aux différents handicaps des enfants, ( avec des rampes et des chemins 1 - Développer le levier culturel : changer les états d’accès dédiés, des aménagements d’esprits, les cultures et certaines approches (via de certaines nacelles pour les fauteuils des programmes de conduite du changement, roulants et une sécurité renforcée ). la transformation agile, le développement des formations et de gestion des compétences) pour La crise que nous traversons identifier et passer à l’échelle des innovations nous forcera donc à ancrer ces centrées patient ou des innovations de transformations dans le temps pour productivité. Pour un laboratoire, il s’agit d’un éviter une reconstruction du secteur programme de 12 mois. de la santé à l’identique, car ce n’est 2 - Importer des compétences d’autres secteurs : pas envisageable. Nous ne pouvons D’autres expertises au-delà des médecins et plus reculer. Nous ne pouvons des pharmaciens pour explorer puis exploiter qu’accélérer et ouvrir de nouvelles de nouvelles opportunités. Les laboratoires et perspectives ou faciliter de nouveaux les établissements de soin doivent chercher par investissements. exemple des compétences expérience-client de secteur type assurance, utilities, banque et télécom. 3 - Rechercher l’externalité : une ouverture avec d’autres organisations, pour répondre aux grands défis de santé et du bien-être grâce à une addition et une concentration des efforts – en développant des programmes d’intrapreneuriat par exemple ou d'entreprises conjointes. 20
Au-delà de l’humain et des nouvelles technologies, une santé 4 symbiotique avec des écosystèmes ouverts 21
4. Au-delà de l’humain et des nouvelles technologies, une santé symbiotique avec des écosystèmes ouverts La crise actuelle révèle à quel point le système hospitalier sait être à la fois performant et réactif. Il suffit pour cela de regarder le nombre de patients pris en charge chaque jour et la qualité des soins pour chacun d’eux. Mais force est de constater qu’en dehors de l’hôpital, le système de santé français pourrait bénéficier de nouveaux relais pour permettre le même niveau d’accès à des soins de qualité à l’extérieur des hôpitaux. Au début de la crise, seulement quelques hôtels ont été utilisés pour isoler des patients convalescents encore contagieux. 40 000 lits étaient pourtant disponibles. Il existe des solutions digitales comme Carenity, Connected Doctors, My eReport … Elles répondent partiellement à ces attentes. Partiellement, car dans la majorité des cas, elles sont dédiées à un seul type de service et non à un ensemble de services interconnectés. Au-delà des moyens technologiques et de ces changements incrémentaux, l’approche nationale de santé doit se penser dans sa globalité territoriale afin de tirer parti de chaque acteur et de toutes les capacités en place. Penser global et inter-services Pour y parvenir, deux piliers essentiels à une solution digitale performante sont à travailler : 1 - La plateforme : elle crée l’écosystème. Elle optimise les interactions entre chaque partie prenante ; 2 - Les dispositifs : ils sont le relais indispensable pour fédérer cet écosystème autour de la plateforme. 22
Seule une approche écosystémique permet de rendre compte de la nature et de la complexité des interactions et ainsi de les modéliser. Ce type d’approche facilite la conception d’une solution digitale déclinée en plusieurs niveaux logiques comme les patients, les soignants, les pouvoirs publics, les acteurs privés, les systèmes de financement. Elle favorise la symbiose entre chacun de ces niveaux logiques. C’est au travers de cette approche que nous concevons des plateformes qui, à terme, permettront d’avancer vers un mieux-être pour chacun. Pour appréhender la complexité des écosystèmes, il est crucial de déployer une méthodologie d’idéation des nouveaux modèles métiers. Le Connect Thinking conçoit les plateformes métier et technologiques en associant intelligence artificielle et intelligence émotionnelle. L’intelligence artificielle identifie itérativement, via la donnée, les modèles d’empreinte des écosystèmes que la plateforme anime. L’intelligence émotionnelle quant à elle, évalue, via des techniques d’intelligence collective, les capacités de confiance entre les membres du groupe ( diversité et profils externes ). D’une part, les plateformes ainsi créées connectent sur des territoires des parties-prenantes en capacité de répondre collectivement aux besoins à un moment de vie donné (cf. ecosystem design ). D’autre part, elles catalysent un réseau de création de valeur pour répondre aux besoins associés à un moment de vie avec la raison d’être de l’organisation ( cf. egosystem design ). Cette approche permet d’identifier chaque acteur, ce qu’il apporte, les technologies qu’il utilise, mais aussi ce qu’il attend de l’écosystème. Les informations et les systèmes sont fédérés au sein d'un modèle de données. Chaque interaction est représentée. Afin d’en maximiser la valeur, ces interactions s’enrichissent mutuellement grâce aux apports de l’intelligence artificielle. Figure 6 - Le Connect Thinking L’interaction entre les acteurs pour révéler les opportunités de l’écosystème au travers de tous les systèmes de la plateforme est présentée dans le schéma ci-après. 23
La plateforme pour dépasser le cercle de l’hôpital L’objectif dans le temps est de permettre une réorganisation de tous les acteurs du système de santé français. Plutôt que de parler d’hôpital, la plateforme permet de construire un réseau hospitalier maximisant au mieux les compétences, les ressources et les flux. Figure 7 - le Connect Thinking pour adresser la complexité des écosystèmes Une plus forte résilience du système de santé grâce à la plateforme En temps normal, ce type de plateforme Pour anticiper un risque d’épidémie, identifie les meilleurs spécialistes en mesure de sans compromettre la confidentialité ni conseiller leurs collègues qui se trouvent devant la sécurité des données des patients et un cas difficile. En interrogeant la plateforme, des soignants, le moteur d’intelligence un médecin généraliste, qu’il pratique dans son artificielle de la plateforme sera en mesure propre cabinet, dans un hôpital ou encore dans d’alerter rapidement d’anomalies de soins. un EHPAD, est mis en relation avec un spécialiste La recrudescence de certains symptômes à même de le conseiller directement. ou pathologies peut être monitorée afin La plateforme cible immédiatement le spécialiste d’anticiper au mieux les mesures à prendre, disponible le plus à même d’apporter son expertise, ainsi que les effets indésirables d'un et ce quel que soit l’endroit où il est localisé. traitement ( cf. pharmacovigilance ). 24
En situation de crise, avec la saturation En partageant les informations sur les stocks de certains hôpitaux, l’orientation des services via la plateforme, les hôpitaux, les pharmaciens, de secours au bon endroit est une question et les industriels sont en mesure d’optimiser d’autant plus cruciale. Au travers d’un partage la disponibilité des équipements et des en temps réel de l’engorgement d’un service médicaments en fonction des besoins. d’urgence, enrichi par les informations de Par exemple, de nombreuses grandes enseignes circulation, de météo … la plateforme indiquera comme la Fnac ou The Kooples ont déjà mis où se rendre dans les meilleurs délais et le à disposition des solutions où chaque magasin meilleur intérêt du patient, que l’établissement est en mesure d’indiquer à son client dans quel proposé soit public ou privé, dans un autre autre magasin il peut trouver et réserver ce qu’il département ou une autre région. cherche. Dans notre domaine, c’est le cas de la CERP qui propose une vision consolidée Au-delà des flux, ce type de plateforme est de tous ses stocks pour optimiser les particulièrement efficace pour les dispositifs approvisionnements. médicaux. La pénurie de masques et de blouses a révélé l’importance de l’optimisation des Nous pourrions citer bien d’autres possibilités ressources en cas de crise. Informée en temps que permettraient le déploiement, au niveau réel et automatiquement de l’arrivée des patients national, de ce type de plateforme, connectée et des ressources disponibles, la plateforme aux solutions existantes. propose des réaffectations de personnels de santé y compris entre des secteurs ou des activités différentes ( hôpital, médecine de ville… ). « Il devient nécessaire de repenser chaque établissement, lieu ou individu comme un acteur intelligent de l’écosystème de santé [...] » 25
Des dispositifs dédiés Les dispositifs, au sens très large du terme, sont un complément indispensable de la plateforme. Nous ne parlons pas ici seulement des ordinateurs, téléphones ou autres tablettes mais égale- ment des hôpitaux, des ambulances, des cabinets médicaux … tous interconnectés grâce à une plateforme ouverte permettant à de nombreux acteurs de proposer de nouvelles applications et de nouveaux services. Il s’agit aussi de prendre en compte tous les équipements en mesure d’apporter un meilleur niveau de soin et de bien-être pouvant être connectés à la plateforme. Il devient nécessaire de repenser chaque établissement, lieu ou inividu comme un acteur intel- ligent de l’écosystème de santé, de mettre en place des solutions bâtiment intelligent adaptées aux hôpitaux, aux EHPAD… de connecter les acteurs du transport et de créer des solutions agiles de mobilité faisant le lien entre transport sanitaire, transport public et transport privé. Dans cette optique, chaque ville se place au centre de l’écosystème. Les nouvelles politiques et les solutions de santé publique devront s’intégrer, se concevoir et se déployer en alignement avec les stratégies ville intelligente. Figure 8 : illustration de la santé symbiotique Considérer un hôpital, une ambulance ou encore un cabinet médical comme un « dispositif » permet de le faire interagir dans un continuum avec l’ensemble de l’écosystème dans le but d’amé- liorer la performance de notre système de santé tout en augmen- tant son agilité, la qualité des soins et, finalement, le bien-être de chacun. 26
La création d’un écosystème global de santé au travers d’une plateforme unique nous permettrait de tirer le meilleur parti de l’existant, de l’optimiser et d’accélérer sa transformation. Ces éléments sont gage de création de valeur nominale et de résilience face aux futures perturbations qui toucheront la santé. En situation de crise, ce type d’écosystème répond à un objectif additionnel : répartir la charge sur un nombre plus important de parties-prenantes. Il peut donc constituer une partie de la réponse sur le financement de notre système de santé. Ce qu’il faut retenir - la santé en écosystème : 1 - Plus de services pour les acteurs du marché : Passer d’un système de santé cloisonné à un système de santé symbiotique avec des écosystèmes ouverts, proposant de multiples services grâce à la mise en place d’une plateforme et de dispositifs dédiés. Tous les acteurs du secteur de la santé jusqu’au bien- être peuvent être parties prenantes de ces nouvelles offres. 2 - Une continuité de services : Assurer un continuum de la santé au bien-être. Les écosystèmes ouverts décloisonnent l’hôpital et placent le patient au centre de la démarche de soin. L’individu est une partie prenante en tant que telle. Par ailleurs, les autorités de santé doivent accompagner ces transformations disruptives sans les freiner. 3 - Une absorption du financement : Mutualiser le financement du système de santé grâce à la répartition des activités sur un plus grand nombre de parties-prenantes. Les établissements de soin, les laboratoires pharmaceutiques ou les medtech par exemple doivent se préparer à prendre en compte ces nouveaux modèles économiques. 27
Conclusion Ainsi, la crise sanitaire liée au Covid-19 a démontré que notre système de santé peut s’adapter notamment grâce aux efforts humains. Les réactions technologiques à court terme ont également été rendues possibles par l’évolution des mentalités. Au-delà des crises sanitaires, la mise en place d’écosystèmes apporte de nombreux bénéfices : une santé plus immédiate, plus modulaire, plus personnalisée. Ils contribuent à une forme d’autosuffisance et évitent un retour arrière vers une souveraineté plus forte. En liant ces écosystèmes avec ceux d’autres secteurs, comme l’alimentation par exemple, notre système de santé sera moins sanctuarisé et s’ouvrira sur des propositions de valeur orientées vers le bien-être au service de tous. Les organisations ou entreprises qui veulent continuer à se transformer peuvent évoluer sur 4 axes : 1 - Centricité patients & Neuroarchitecture ; 2 - Générative design & productivité des opérations ; 3 - Transformation agile et management 3.0 ; 4 - Digital factory et développements IT rapides ; Les groupes qui veulent se différencier prendront part quant à eux aux écosystèmes en développant : 5 - Plateformisation & Appareils. « Quels espoirs et quelle excitation d'être à l'aube de tant de changements et ce au profit de tous. Il ne tient qu'à vous, il ne tient qu'à nous. » 28
Pour aller plus loin pour les entreprises, laboratoires pharmaceutiques, établissements de soin, laboratoires d’analyse ou medtech : 1 - Neuroarchitecture et centricité patients Préserver le bien-être et la qualité de vie des patients dans un établissement de santé devrait être une règle d’or. La Neuroarchitecture offre des réponses adaptées à chaque question portant sur la conception et l’utilisation des structures hospitalières. Dans ce cadre, en utilisant les neurosciences, la Neuroarchitecture a pour objectif la réduction des conflits potentiels entre les intérêts et les besoins des parties prenantes, tout en renforçant les éléments de convergence. Pour garantir le succès de cette approche, les neuroscientifiques, les architectes et les médecins joignent leurs forces pour concevoir des hôpitaux avec des espaces répondant à des critères opérationnels et logistiques d’une part ; et prenant en compte les besoins psychologiques des usagers de l’hôpital ( patients, soignants, famille, administratif, etc. ). Le soin et la récupération des patients comptent désormais sur une dimension physique et une dimension psychologique, avec un fort lien interdisciplinaire. Les infirmières, les anesthésistes, les chirurgiens et l’ensemble du personnel hospitalier deviendront les partenaires des architectes. 2 - Generative design et productivité des opérations Pour fournir aux acteurs de la santé la capacité à explorer, à optimiser et à créer rapidement des solutions éclairées à des problèmes de conception complexes. Ce processus d’itération et de décision qui combine les compétences de conception humaines et la puissance de calcul des algorithmes, va bouleverser les modes de conception des bâtiments, des paysages ainsi que l'aménagement intérieur en proposant des solutions optimisées selon tous les paramètres. 29
3 - Transformation agile et management 3.0 Pour aider les leaders et les collaborateurs à faire évoluer leur culture d’entreprise, leurs processus et leur gouvernance. Ce type de transformation est à la fois basé sur des outils modifiant les comportements et sur des approches itératives. Ces transformations sont aussi pertinentes pour l’équipe IT que pour des équipes métiers ou supports d’acteurs de la santé. Elles accélèrent le changement de modèles économiques, la commercialisation ou l’innovation. 4 - Digital factory ou développement IT rapide Pour développer rapidement des services patients et des outils industriels innovants en complément de l’agilisation de l’infrastructure historique ( outils de production, systèmes d’information existants, etc. ). Ce type « d’usine » apporte une solution de bout en bout de l’idéation au développement en production. Une fois l’usine prête, les services peuvent être délivrés en 100 jours. 30
Références 1 Bilan Statista, publié par Santé Publique France, le 31 mars 2020. 2 Rapport Statista, publié en 2019 (basé sur une enquête effectuée en 2018 ). 3 Rapport Statista, publié en 2018 (basé sur une enquête effectuée en 2018). 4 Étude ComPaRe, les objets connectés et l’intelligence artificielle, publiée en 2019. 5 Sondage Usine Digitale & Odoxa, 2020 6 Santé Publique France 7 Le Journal Du Dimanche 8 Le Monde 9 Le Figaro 10 LCI 11 Sanofi 12 Roche 13 Institut d’Hématologie et d’Oncologie Pédiatrique (IHOPe) 14 Fond pour les Soins Palliatifs 15 Onepoint, OECD Institute for Health Metrics and Evaluation et l'université américaine Johns-Hopkins 31
Remerciements Les auteurs tiennent à remerciement tout particulièrement Alexandre Mendes pour les avoir aidés à rédiger ce point de vue. Ils remerciement également Nora Diep, Adeline Combet, Maxime Cochet, Benedicte Saintot, Elisabeth Lambert, Bérangère Bourg, Bastien Vendrame et Alix Noël de Font-Réaulx pour leur contribution. Retrouvez toute la serie des points de vue "Beyond." téléchargeable sur notre site internet.
www.groupeonepoint.com
Vous pouvez aussi lire