Beyond - o Au-delà de la pandémie, les écosystèmes de santé au service du bien-être - Onepoint

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Beyond - o Au-delà de la pandémie, les écosystèmes de santé au service du bien-être - Onepoint
Beyond.

             o

Au-delà de la pandémie,
les écosystèmes de santé
au service du bien-être
Emmanuel de Gastines,
Jean Pierre Poinsignon

     POINT DE VUE MAI 2020
Beyond - o Au-delà de la pandémie, les écosystèmes de santé au service du bien-être - Onepoint
Sommaire
INTRODUCTION                                                                 3

1. UNE SANTÉ PLUS HUMAINE À L’ÉPREUVE DE LA CRISE                           6

Des soignants dévoués et polyvalents                                         6
Des acteurs « hors-santé » solidaires                                        9

2. UNE SANTÉ PLUS TECHNOLOGIQUE AVEC DES INNOVATIONS RÉACTIVES À LA CRISE   10

Des innovations locales aux enjeux du Covid-19                              11

Un périmètre plus large accessible via les nouvelles technologies           13

L’appropriation technologique par tous, y compris par l’administration      14

3. AU-DELÀ LA CRISE, VERS UN ÉQUILIBRE VERTUEUX ENTRE HUMAINS
& TECHNOLOGIES                                                              17

Investir sur la culture et les nouveaux états d’esprits                     11

Anticiper les nouvelles compétences nécessaires                             13

Dépasser les frontières                                                     15

4. UNE SANTÉ SYMBIOTIQUE GRÂCE À LA MISE EN PLACE D’ÉCOSYSTÈMES OUVERTS     21

Penser global et inter-services                                             22

La plateforme pour dépasser le cercle de l’hôpital                          24

Des dispositifs dédiés                                                      25

CONCLUSION                                                                  28

RÉFÉRENCES                                                                  31

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Au-delà de la pandémie,
les écosystèmes de santé
au service du bien-être

INTRO                      3
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Introduction
Par sa violence, la pandémie de Covid-19, a durement éprouvé la résilience
de notre système de santé.

                                Elle a orienté tout d’abord notre système de soin presque
                                exclusivement vers le traitement de cette pandémie.
                                Qui aurait cru que nous pouvions adapter à ce point notre
                                système de soin ? La réponse à la saturation des lits de
                                réanimation illustre cette transition et cette capacité de
                                résilience. Le taux d’occupation a dépassé les 200% dans
                                plusieurs départements ( Oise, Bas-Rhin, Haut-Rhin et
                                Vosges )1. Pour y faire face, le gouvernement a mis en place
                                une stratégie de réaménagement de lits ( disposant
                                d’un respirateur, notamment dans les salles de réveil
                                et dans les blocs opératoires) en lits de réanimation.
                                Notre système de soin est ainsi passé en quelques semaines
                                de 5 000 lits avant la crise à 14 500 lits de réanimation
                                pendant la crise.

                                L’accélération du changement, à une échelle et à un rythme
                                sans précédent, à laquelle nous avons assisté dans ce contexte
                                de crise sanitaire prendra-t-elle fin en même temps que la
                                pandémie ? Probablement pas. Cette pandémie a également
                                révélé des questions plus profondes.

     •   Comment évoluera notre comportement en matière de santé ?
         L’automédication ( à laquelle 80% des français ont recours 2 ), le 2ème avis médical,
         la prise en compte de la santé des autres et les nouvelles mesures d’hygiène et
         de protection sont autant d’évolutions ou d’accélérations à considérer en raison
         de leur impact sur nos modes de consommation.
         Le renforcement de la médecine préventive pourrait se traduire par une demande
         d’information plus forte ( 31 % des Français recherchent des informations médicales
         via les moteurs de recherche 3 ) ou une mesure plus régulière de constantes
         de santé ( 47% des 1 200 patients souffrant de pathologies chroniques de l’étude
         ComPaRe « voient l’intelligence artificielle et les objets connectés comme
         une grande opportunité de progrès pour leur santé » 4 ).

                                                                                                 4
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•   Comment évoluera notre rapport aux libertés
    individuelles et collectives ?
    Nous sommes paradoxaux. Nous ne souhaitons
    pas partager nos données quand nous
    sommes bien portants. En revanche, nous
    sommes prêts à tout communiquer si nous
    sommes malades ( 62% des Français sont
    prêts à utiliser l’application StopCoVid 5 ).
    Pour faciliter l’usage et le partage des
    données de santé par exemple, quelles
    politiques de gestion des données de santé
    devrons-nous mettre en place pour concilier
    ces points de vue qui s’opposent ?

•   Comment évoluera le rapport au temps
    dans le champ de la santé ? La mise sur le
    marché d’un nouveau principe actif prend en
    moyenne une dizaine d’années. Un dispositif
    médical nécessite 5 ans de développement.
    Un service ou une application peut prendre
    entre 3 mois et 18 mois. La course contre
    la montre générée par la pandémie
    questionne, à tort ou à raison, les processus    En temps normal, toutes
    de développements et les délais associés.        les réponses à ces questions
                                                     s’inscrivent dans une logique
                                                     de cycles. Il y a fort à parier que
•   Comment évolueront nos politiques                les vagues de pandémie que nous
    de santé ? Quel niveau de souveraineté           allons traverser vont accélérer ces
    nationale ou européenne voulons-nous ?           cycles et déplacer leurs barycentres
    Souhaitons-nous le retour en force de l’État-    autour de 3 axes : plus d’humain,
    providence? Des premières voix ont déjà          plus de technologies et un équilibre
    évoqué la renationalisation, la relocalisation   vertueux entre les deux.
    ou le rapatriement de pans stratégiques
    de l’industrie pharmaceutique (pour les             Enfin, notre système de santé
    médicaments, les équipements médicaux               sera d’autant plus résilient
    et les excipients) et ce, potentiellement au        que ces facteurs humains et
    détriment des collaborations internationales        technologiques seront fédérés
    qui pourraient apporter des réponses                dans un écosystème, la santé
    coordonnées et globales aux prochaines              symbiotique.
    crises d’envergure. Actuellement, plus de
    60% des excipients des laboratoires comme
    SANOFI sont produits en Chine. D’autres
    mettent en avant la difficulté de l’Europe
    à agir face à la crise avec des politiques
    de santé traitées au niveau national.
    Autant d’équilibres à trouver.

                                                                                            5
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Une santé
plus humaine
à l’épreuve de la crise

               1          6
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1. Une santé plus humaine à l’épreuve de la crise

Des soignants dévoués et polyvalents
Depuis le 16 mars 2020, nous sommes témoins, tous les soirs à 20 heures, du remerciement
de la population aux femmes et aux hommes de nos services de santé - qu'ils soient
urgentistes, infirmières, médecins ou personnel non médical - pour leur dévouement, leur
courage et leur abnégation. Ces femmes et ces hommes démontrent la capacité humaine
de notre système de santé à répondre présent à cette crise majeure du Covid-19.
Souvenons-nous que juste avant cette crise, dans tous les services d’urgence de France
il y avait des banderoles « Urgences en grève » et que dès le début de la crise ils se sont
tous mobilisés pour accueillir tous les malades. Les banderoles ont disparu mais le malaise
reviendra.
Par leur charge de travail et leurs heures supplémentaires, ces femmes et ces hommes
compensent le manque de personnel et le manque de moyens financiers. Pour mémoire,
le nombre de patients en réanimation est passé de 840 6, le 18 mars 2020, à 7 148 au pic
de l’épidémie 7, le 8 avril 2020. La capacité nominale de 5 000 lits a été franchie le 30 mars 2020 8.

Grâce à leur formation, à leur expertise, à leur expérience et à leur
pragmatisme, ils parviennent à trouver des solutions pour placer
l’intérêt du patient avant tout et minimiser les risques sanitaires.
Leur ingéniosité compense le manque de lits de réanimation,
le manque de masques et de blouses ( le Dr Pauline Jeanmougin
a créé le site www.faisuneblouse.com pour mettre en contact
les soignants manquant de blouses avec les Français en mesure
d’en fabriquer à domicile ). Dans un élan de cohésion et de solidarité,
ils savent également changer de rôle pour pallier le manque de
personnel. À titre d’exemple, des médecins et des chirurgiens enfilent
une veste d’infirmier dans les salles de réanimation.
Les médecins de ville sont également en première ligne dans cette
crise. Ils ont à charge d’accompagner et d’orienter leurs patients.
Ils portent la responsabilité de ne pas répandre la pandémie.
Ils s’acquittent de cette tâche tout en ayant disposé de peu de moyens
de protection en début de pandémie.

                                                                                                         7
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Les États ont suivi différents scénarios d’investissements en matière de ressources humaines et
d’infrastructures. En France, selon la DREES, la part de la consommation de soins et de biens
médicaux dans le PIB a encore augmenté légèrement ces dernières années. Elle demeure
parmi l’une des plus importantes en Europe. Pour autant, avant la pandémie, le personnel
médical français tirait la sonnette d’alarme quant aux moyens alloués aussi bien sur le plan
humain que sur le plan technologique. Doit-on en conclure que la performance du système
de santé n'est pas suffisante ? Probablement.

Nos voisins allemands ont également investi dans les hommes et dans les équipements, et
ce, pour des dépenses de santé français rapportées au PIB équivalentes à la France ( 11,5 pour
l’Allemagne contre 11,3 pour la France ). Comme le montre le tableau ci-dessous, cela ne se
traduit pas de façon équivalente en terme de capacité à traiter l’épidémie.
La Corée du Sud, quant à elle, comme le montrerait le nouvel hôpital de Séoul ( Yonsei
University Health System ), semble avoir fait un choix sur les infrastructures notamment
technologiques pour avoir moins besoin des capacités humaines.

                      Figure 1 - Comparaison des capacités humaines et
                      infrastructures des pays à traverser la crise sanitaire

                     NB : Ces chiffres sont dépendants de la définition des services de réanimation
                     par les différents États. Des disparités peuvent exister également entre
                     départements au sein d’un État.

                     Sources : Onepoint, OECD, Institute for Health Metrics and Evaluation
                     et l'université américaine Johns-Hopkins 15

                        La capacité à traverser la crise sanitaire par ces différents
                        États ( Allemagne vs. Suède, par exemple ) s’en trouve ainsi
                        plus ou moins facilitée.

                                                                                                      8
Beyond - o Au-delà de la pandémie, les écosystèmes de santé au service du bien-être - Onepoint
Des acteurs « hors-santé »
solidaires
De façon plus inattendue, d’autres types
de citoyens non-soignants ont pris
part à l’offre de soin. Les couturiers, les
costumières de l’Opéra de Bordeaux ont mis
leur talent au service de la fabrication de   Ce qu’il faut retenir
masques. Des entreprises, hors du secteur     - la santé plus humaine :
de la santé, sont également venues prêter
main forte comme LVMH ou Ineos. Elles ont
                                              1 - La générosité : les soignants se sont
réorienté leurs chaînes de production pour
                                                  mobilisés, ne comptant ni les heures
fabriquer du gel hydroalcoolique.
                                                  ni la débauche d’énergie, dans
Mobilisé dès fin mars, le groupe Accor            l’intérêt des patients.
a décidé de mettre à disposition de
personnels soignants et des populations       2 - Moins de frontières : de nouvelles
vulnérables une quarantaine de ses hôtels         formes émergentes de transversalité
( jusqu’à 2 000 lits ) 8. Ces dispositions,       à intégrer pour les établissements
étendues le 16 avril 2020, permettent             de soin et les laboratoires
d’accueillir également les patients               pharmaceutiques avec des médecins
asymptomatiques dans 300 établissements           généralistes en première ligne,
du groupe 9.                                      jusqu’au service de réanimation
                                                  et une polyvalence du personnel
La santé plus humaine est une santé encore        médico-soignant.
plus généreuse, plus au service
                                              3 - De nouveaux contributeurs :
de la population. Combien de temps ces
                                                  de nouvelles partie prenantes
femmes et ces hommes tiendront-ils à
                                                  ( i.e. hors secteur santé ) mobilisées
ce rythme ? Espérons également que ces
                                                  pour compenser les pénuries
sacrifices soient de nature à faire tomber
                                                  en équipement médical basique,
certains murs et à ouvrir de nouvelles
                                                  à intégrer dans l’écosystème de santé
collaborations.
                                                  par les acteurs traditionnels.

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Une santé plus
technologique
avec des innovations

         2
réactives à la crise

                       10
2. Une santé plus technologique
                avec des innovations réactives à la crise
             Il y a 10 ans, avec le passage de nombreux brevets dans le domaine public
             et l’attrait grandissant du service autour des médicaments, le secteur
             de la santé entamait une profonde mutation.

             En réponse, les acteurs du secteur ont travaillé à de nouvelles propositions
             de valeur : la personnalisation des offres de santé, la santé préventive et
             l’expérience patients voire clients. Ont-elles été développées suffisamment
             rapidement avant la crise ? Probablement pas. Le Dossier Médical Partagé
             ( DMP ) illustre parfaitement cette lenteur. Pensé il y a un peu plus de 15 ans,
             le DMP ne répond toujourspas aux attentes suscitées car jugé inexploitable
             par un grand nombre de soignants.

Des innovations locales pour répondre aux enjeux du Covid-19
La crise bouleverse le rapport au temps           À Taiwan, les bornes de contrôle des tickets
dans le champ de la santé avec de nouvelles       à l’entrée du métro de Taipei sont équipées
solutions développées et testées rapidement.      en caméras thermiques pour vérifier la tem-
Elles sont également mises en pratique            pérature des usagers et réduire les contacts
immédiatement.                                    humains.
À Shanghaï, la compagnie de transports            À l’instar de ces pays, Lyon commence à utiliser
Yanggao déploie des équipements avec des          également des drones pour diffuser des mes-
procédés ultraviolets pour désinfecter les bus    sages de prévention d’appel au confinement.
dans les chaines de lavage et ce avec une
cadence de 250 bus par jour et par chambre
de lavage.

« Lyon commence à utiliser [...]
des drones pour diffuser des
messages de prévention [...] »

                                                                                                     11
À l’échelle de la planète, 5 grandes tendances d’innovations émergent autour :

•   Du support aux soins médicaux ;

•   Du diagnostic ;

•   Du matériel médical de base ( masques, blouses, etc. ) ;

•   Des algorithmes ;

•   Et des outils de gestion de crise.

                                                     La Commission Européenne a mis en place
    Les États débloquent des fonds importants        un budget de 164 millions d’euros pour les
    pour encourager et accélérer la course           start-ups et les SMEs proposant des innova-
    à l’innovation. À titre d’exemple, l’Allemagne   tions technologiques pour lutter contre
    a débloqué 140 millions d’euros pour soute-      la crise sanitaire.
    nir la recherche d’un vaccin.
                                                     En France, l’Agence de l’Innovation de
    Le Congrès américain a lui mis en place un       Défense ( Ministère des Armées ) finance
    plan de 8,3 milliards de dollars pour financer   des projets innovants susceptibles de
    la recherche, le développement d’un vaccin       « protéger la population, soutenir la prise
    et la conception d’outils de diagnostic.         en charge des malades, tester la popula-
                                                     tion, surveiller l’évolution de la maladie au
    L’Agence de Santé Publique du Canada
                                                     niveau individuel et l’évolution de la pandé-
    a lancé un Appel à Projet pour la création
                                                     mie, ou aider à limiter les contraintes pen-
    d’une « trousse de diagnostic en point
                                                     dant la période de crise » avec un budget
    de service et à domicile pour le Covid-19 »
                                                     de 10 millions d’euros. Des solutions
    avec un financement atteignant jusqu’à
                                                     de collecte, d’exploitation et d’interprétation
    2 millions de dollars canadiens.
                                                     de données de santé sont proposées.

                  « [...] protéger la population, soutenir la prise en charge
                  des malades, tester la population, surveiller l’évolution
                  de la maladie au niveau individuel et l’évolution de
                  la pandémie, ou aider à limiter les contraintes pendant
                  la période de crise [...] »

                                                                                                       12
Dans ce cadre, onepoint a lancé deux projets :

   1. Une plateforme citoyenne                                             L’entreprise Binah.ia propose quant à elle
   LaVoixdenosSoignants.fr met en relation des                             cinq mesures biométriques comme
   besoins identifiés par des personnels soignants avec                    le rythme cardiaque ou la saturation
   des offres spontanées d’entreprises ou d’individus.                     en oxygène aux individus en situation
   Lors de la semaine de lancement, les soignants ont                      de détresse respiratoire par simple scan
   posté 80 annonces dont les deux tiers ont été pourvues                  de la peau du visage via un smartphone.
   dans la foulée.
                                                                           La société Biosynex fournit des tests
   2. Un badge intelligent CoPass,                                         rapides de sérologie aux établissements
   sur base déclarative des individus, rend compte à ces der-              de santé dès le début de la crise
   niers d’un état de risque sanitaire au regard du Covid-19.              ( fin mars 2020 ).
   Il oriente l'employé et l'employeur dans les choix d'accès
   aux lieux de travail par exemple. Il permet de donner
   accàs à des visiteurs externes en qualifiant leur niveau
   de risque pour l'entreprise et ses salariés.

Des nouvelles technologies qui élargissent le champ des possibles
Ces nouvelles solutions sont plus souvent apportées par des startups du secteur de la santé plus agiles
et plus innovantes que certains acteurs traditionnels du secteur de la santé. Elles ne sont pas toujours
comprises par les autorités de santé et donc souvent faiblement soutenues, à l’instar de Babylon, une solution
proposant des conseils médicaux sans intervention humaine à partir des symptômes décrits par le patient.

   C'est également le cas pour Docndoc. Cette startup          À l’instar de Biosynex, NG Biotech ( une startup
   Caennaise a ouvert deux plateformes dédiées au              bretonne ) entreprend la commercialisation de
   Covid-19. L’une offre la possibilité à la population        tests sérologiques ultra rapides du Covid-19.
   de faire appel aux médecins disponibles via                 Ces startups explosent actuellement d’autant
   la téléconsultation. L’autre renforce les équipes           plus que leur retour sur investissements est
   des établissements de santé de proximité.                   significativement plus rapide que celui des
                                                               principes actifs ou des appareils médicaux.

   Figure 5 - La réponse de l'innovation en santé à la pandémie de Covid-19.

                                                                                                                        13
Ces nouvelles technologies, ces nouvelles               Elles apportent également des réponses dans
solutions répondent pourtant à de nombreux              les zones de déserts médicaux ( diagnostic
enjeux au service de la société.                        à distance, télémédecine et téléconsultation ).
                                                        Enfin, elles maximisent le soutien à des
Tout d’abord, bien sûr, elles renforcent,
                                                        populations fragiles en mobilité réduite,
fédèrent, accélèrent les recherches sur le
                                                        en isolement, à faibles revenus ou en situation
Covid-19 ( notamment grâce au maillage
                                                        de handicap.
thérapeutique ). Ensuite, elles libèrent les forces
vives des personnels de santé grâce à des gains         Ces nouvelles solutions, en plus d’être
de productivité, à une diminution du poids              complémentaires aux principes actifs
administratif, ou encore à une facilité logistique.     recherchés, peuvent être développées
                                                        dans ces cycles beaucoup plus courts.

 Figure 6 - Comparaison des retours sur investissements entre médicaments,
 dispositifs médicaux, compléments alimentaires et applications mobiles..

                                                                                                          14
Nous pensons que de nombreuses solutions peuvent être mises
                  en place rapidement grâce à ces nouvelles technologies, pour accélérer
                  la transformation des acteurs de la santé et du bien-être. Par exemple :

                      •   La collecte intelligente et sécurisée des données ( internes et externes
                      aux organisations ) et leur exploitation par des algorithmes au service
                      d'écosystèmes fédérés dans des plateformes est probablement le plus
                      important ;

                      •    La sécurisation des données de chacun au travers de solutions
                      technologiques issues de la blockchain, de l’intelligence artificielle et
                      l’utilisation d’algorithmes avancés et éthiques pour gagner la confiance
                      des citoyens ;

                      •  La réalité virtuelle, la réalité augmentée ou encore la gamification
                      pour l’éducation et l’accompagnement de l’expérience patient
                      du préopératoire à l’observance.

L’appropriation technologique par tous, y compris par l’administration
Nous constatons cependant que, même              L’enjeu porte donc ici sur la confiance vis-à-vis
en temps de crise, certaines administrations     des médecins et des patients. Cependant,
n’ont pas encore pris la mesure du potentiel     quel est le ratio entre le volume réel des abus
des technologies. Elles peuvent freiner, de      versus le service rendu ? N’est-il pas préférable
façon préjudiciable, leur développement.         de mettre en place des garde-fous pour détecter
                                                 les abus et les sanctionner plutôt que de se
La délivrance d’arrêts maladie, via télécon-
                                                 priver d’une démarche bénéfique pour le plus
sultation, pour des pathologies « mineures »
                                                 grand nombre ?
rencontrerait une attente chez les patients et
certains médecins. Les autorités se montrent     Rappelons-le, le temps des personnels de santé
aujourd’hui réticentes à cette approche dans     est précieux. Pour cela, il faut que nous libérions
un souci affiché de préserver des équilibres     de leurs couches d’inertie les acteurs de cette crise.
financiers face aux potentielles dérives.

                                                     Il nous appartient de partager ces solutions
                                                     technologiques et d’aider les startups à se
                                                     développer. Certaines solutions développées
                                                     dans l’urgence de la crise doivent être confir-
                                                     mées, renforcées ou juste passer à l'échelle
                                                     pour répondre à la deuxième vague de la
                                                     pandémie. Incitons l'Etat à réutiliser plutôt
                                                     que tout redévelopper en propre !

                                                                                                          15
Ce qu’il faut retenir
- la santé plus technologique :

1 - Une contribution additionnelle à l’offre de soin :
    les solutions technologiques offrent des
    réponses complémentaires à l’offre de soin.
    Elles touchent de nombreux axes : la prévention,
    le diagnostic, le monitoring des données patient,
    la décontamination, la téléconsultation et bien
    d’autres.
2 - Des gains de productivité possibles sur des
    périmètres peu ou pas explorés : ces nouvelles
    solutions représentent des gains de productivité
    ; soit en réduisant la charge de travail des
    soignants soit en améliorant significativement
    la qualité et la précision des informations
    patient. Autant de champs d’innovations
    rendus accessibles pour les laboratoires
    pharmaceutiques, les biotechs, les medtechs,
    les établissements de soin et les laboratoires
    d’analyse.
3 - Une commercialisation accélérée : ces nouvelles
    solutions peuvent être mises sur le marché
    de façon excessivement rapide : entre 5 à
    10 fois plus rapidement qu’un médicament.
    Autant de services et de capacités permettant
    aux laboratoires d’améliorer la satisfaction
    client, d’augmenter leurs revenus avec des
    investissements moindres, avec une forte
    pertinence sur les maladies chroniques
    et les maladies rares.

                                                         16
Pour un équilibre
vertueux entre
humains & technologies

       3
dans la santé

                         17
3. Pour un équilibre vertueux entre humains
  & technologies dans la santé
À Hong Kong, en Chine, à Singapour, pays parmi les premiers foyers touchés par
la vague épidémique, de nouveaux foyers de résurgence du Covid-19 apparaissent 10.
Si un traitement n'est pas trouvé rapidement, nous pouvons nous attendre à plusieurs
vagues épidémiques successives. Cette crise pourrait donc durer de nombreux mois,
voire malheureusement plusieurs années diront certains.

Au-delà de cette crise, les lignes de forces doivent également évoluer. À titre d’exemple,
des approches combinant la médecine occidentale ( orientée soin ) et la médecine
orientale ( plus préventive et avec une orientation bien-être ) pourraient voir le jour.
Ces transformations humaines et technologiques doivent donc s’accélérer et perdurer.

Après un siècle d'allopathie, le secteur de la santé a véritablement commencé
sa transformation ces 10 dernières années. Les grands groupes internationaux ont
remodelé leurs organisations par aires thérapeutiques pour ajuster principes actifs avec
commercialisation. C’est le cas de Sanof avec maintenant quatre divisions ( Médecines de
Spécialités, Vaccins, Médecine Générale, Santé Grand Public ) dont une entité commerciale
autonome ( Santé Grand Public ) avec des fonctions de fabrication et R&D intégrées 11.

                    En complément, principes actifs, services et dispositifs
                    commencent à être proposés de concert dans des solutions
                    intégrées à l'instar d'offres conjointes proposées dans les télécoms
                    ou les utilities. Par exemple, Roche a intégré, en 2017, à sa plateforme
                    une application de gestion du diabète comptant plus d’un million
                    d’utilisateurs réguliers : MySugr 12.

                    Le français Voluntis a créé un partenariat avec AstraZeneca pour
                    développer une solution digitale qui accompagne les femmes
                    atteintes d'un cancer de l'ovaire.

                    Les GAFAM ne sont pas en reste. Les chercheurs de l'U.S. Scripps
                    Research Translational Institute indiquent que les données collectées
                    par les bracelets connectés peuvent prédire si nous allons avoir
                    la grippe. Plus de 13 millions de mesures quotidiennes Fitbit ont
                    été analysées ( rythme cardiaque et cycle du sommeil ). Les autorités
                    peuvent ainsi se préparer à une éventuelle épidémie.

« Des approches combinant la médecine
occidentale ( orientée soin ) et la médecine
orientale ( plus préventive et avec une orientation
bien-être ) pourraient voir le jour [...] »

                                                                                               18
Investir sur la culture
          et les nouveaux états d’esprits
          Pour se transformer profondément et durablement, le secteur
          de la santé doit maintenant étendre et déployer ces initiatives.

             Dans la durée, le changement d'état d'esprit et de culture
             des acteurs du secteur est le levier le plus critique.

          Le design thinking, l'agilité ou le générative design sont
          des approches puissantes au service de ces transformations.
          Comment concilier rigueur et réglementation médicales
          avec les sprints ou le droit à l’échec ? Tout en conservant le cadre
          réglementaire, ces nouvelles approches ( e.g. rétrospective,
          management visuel, tableau de délégation, management 3.0 )
          apportent facilité et vitesse dans la gestion de projet ou dans
          l’idéation.

Anticiper les nouvelles compétences nécessaires
Les nouvelles technologies réclament de nouvelles compétences à leurs
utilisateurs. Dans le cadre de la santé augmentée, les soignants devront
s’approprier les outils et les algorithmes qui orienteront leurs prises de
décisions sous le prisme de la data. La chirurgie assistée par robotique
transformera également le métier des chirurgiens avec une extension
de leur champ de compétences et l’acquisition de nouveaux process.
La modification des compétences internes peut être complétée par un flux
entrant d’expertises externes. Plusieurs laboratoires ont mis des critères
de recrutement qualitatifs avec de nouveaux profils ou quantitatifs sur des
collaborateurs non issus précédemment du secteur de la santé ( 25% par
exemple ). Un groupe majeur de cliniques privées a récemment fait appel
à des expertises de la Distribution, de l’Hôtellerie et de l’Hébergement,
du Luxe, des Telecoms ou des Loisirs pour rénover son parc en apportant des
fondamentaux d’autres secteurs ( e.g. sur le prix surréaliste de certains services
de l’hôpital – typiquement la location d’une télécommande coûte 10€
pour seulement quelques jours d’hospitalisation, en comparaison
d'un abonnement Netflix de 10€ par mois ) ou des innovations de rupture
( e.g. le robot de présence VIK-e permettant de connecter les enfants
hospitalisés à leur famille 13 ).

                                                                                 19
Dépasser les frontières via des partenariats et des collaborations
Les entreprises privées et publiques doivent également travailler avec l'extérieur.
La mise en commun de pools de chercheurs semble maintenant plus qu’évident comme
c’est le cas entre GSK & Pfizer sur la lutte contre le VIH. Dans la lutte contre le Covid-19,
le français Sanofi et le britannique GSK ont récemment annoncé s’associer dans une
collaboration sans précédent afin de combiner leurs technologies innovantes. Sanofi
apportera son antigène de la protéine S du Covid-19 obtenu par la technologie de l’ADN
recombinant, quant à GSK, il mettra à contribution ses connaissances et technologies
de production de vaccins avec adjuvant réduisant la quantité de protéines nécessaires par
dose et permettant ainsi la production en masse du vaccin et la protection d’un plus grand
nombre de personnes.

Saluons également la création de
partenariats public-privé. Le Fonds
pour les Soins Palliatifs et Récréafrance
( spécialisée dans la création et
l’installation d’aires de jeux ) ont
ainsi collaboré sur un projet d’aire                  Ce qu’il faut retenir - la santé plus
de jeux inclusive 14. C’est une aire de               humaine et plus technologique :
jeux classique adaptée à 100 % aux
différents handicaps des enfants,
( avec des rampes et des chemins                      1 - Développer le levier culturel : changer les états
d’accès dédiés, des aménagements                          d’esprits, les cultures et certaines approches (via
de certaines nacelles pour les fauteuils                  des programmes de conduite du changement,
roulants et une sécurité renforcée ).                     la transformation agile, le développement des
                                                          formations et de gestion des compétences) pour
La crise que nous traversons                              identifier et passer à l’échelle des innovations
nous forcera donc à ancrer ces                            centrées patient ou des innovations de
transformations dans le temps pour                        productivité. Pour un laboratoire, il s’agit d’un
éviter une reconstruction du secteur                      programme de 12 mois.
de la santé à l’identique, car ce n’est
                                                      2 - Importer des compétences d’autres secteurs :
pas envisageable. Nous ne pouvons
                                                           D’autres expertises au-delà des médecins et
plus reculer. Nous ne pouvons
                                                           des pharmaciens pour explorer puis exploiter
qu’accélérer et ouvrir de nouvelles
                                                           de nouvelles opportunités. Les laboratoires et
perspectives ou faciliter de nouveaux
                                                           les établissements de soin doivent chercher par
investissements.
                                                           exemple des compétences expérience-client
                                                           de secteur type assurance, utilities, banque et
                                                           télécom.
                                                      3 - Rechercher l’externalité : une ouverture avec
                                                          d’autres organisations, pour répondre aux
                                                          grands défis de santé et du bien-être grâce
                                                          à une addition et une concentration des
                                                          efforts – en développant des programmes
                                                          d’intrapreneuriat par exemple ou d'entreprises
                                                          conjointes.

                                                                                                                20
Au-delà de l’humain
et des nouvelles
technologies, une santé

     4
symbiotique avec des
écosystèmes ouverts

                          21
4. Au-delà de l’humain et des
   nouvelles technologies, une santé
   symbiotique avec des écosystèmes
   ouverts

La crise actuelle révèle à quel point le système hospitalier sait
être à la fois performant et réactif. Il suffit pour cela de regarder
le nombre de patients pris en charge chaque jour et la qualité
des soins pour chacun d’eux. Mais force est de constater qu’en
dehors de l’hôpital, le système de santé français pourrait bénéficier
de nouveaux relais pour permettre le même niveau d’accès à des
soins de qualité à l’extérieur des hôpitaux. Au début de la crise,
seulement quelques hôtels ont été utilisés pour isoler des patients
convalescents encore contagieux. 40 000 lits étaient pourtant
disponibles.

Il existe des solutions digitales comme Carenity, Connected Doctors,
My eReport … Elles répondent partiellement à ces attentes.
Partiellement, car dans la majorité des cas, elles sont dédiées
à un seul type de service et non à un ensemble de services
interconnectés.

Au-delà des moyens technologiques et de ces changements
incrémentaux, l’approche nationale de santé doit se penser dans sa
globalité territoriale afin de tirer parti de chaque acteur et de toutes
les capacités en place.

Penser global et inter-services
Pour y parvenir, deux piliers essentiels à une solution digitale
performante sont à travailler :

   1 - La plateforme : elle crée l’écosystème. Elle optimise
   les interactions entre chaque partie prenante ;

   2 - Les dispositifs : ils sont le relais indispensable pour fédérer
   cet écosystème autour de la plateforme.

                                                                           22
Seule une approche écosystémique permet de rendre compte de la nature et de la complexité
des interactions et ainsi de les modéliser. Ce type d’approche facilite la conception d’une solution
digitale déclinée en plusieurs niveaux logiques comme les patients, les soignants, les pouvoirs
publics, les acteurs privés, les systèmes de financement. Elle favorise la symbiose entre chacun de
ces niveaux logiques. C’est au travers de cette approche que nous concevons des plateformes qui,
à terme, permettront d’avancer vers un mieux-être pour chacun.

                       Pour appréhender la complexité des écosystèmes, il est crucial de
                       déployer une méthodologie d’idéation des nouveaux modèles métiers.

                    Le Connect Thinking conçoit les plateformes métier et technologiques en
                    associant intelligence artificielle et intelligence émotionnelle. L’intelligence
                    artificielle identifie itérativement, via la donnée, les modèles d’empreinte
                    des écosystèmes que la plateforme anime. L’intelligence émotionnelle
                    quant à elle, évalue, via des techniques d’intelligence collective, les capacités
                    de confiance entre les membres du groupe ( diversité et profils externes ).

                    D’une part, les plateformes ainsi créées connectent sur des territoires
                    des parties-prenantes en capacité de répondre collectivement aux besoins
                    à un moment de vie donné (cf. ecosystem design ). D’autre part, elles
                    catalysent un réseau de création de valeur pour répondre aux besoins
                    associés à un moment de vie avec la raison d’être de l’organisation
                    ( cf. egosystem design ).

                                                               Cette approche permet
                                                               d’identifier chaque acteur,
                                                               ce qu’il apporte, les technologies
                                                               qu’il utilise, mais aussi ce qu’il
                                                               attend de l’écosystème.
                                                               Les informations et les systèmes
                                                               sont fédérés au sein d'un
                                                               modèle de données. Chaque
                                                               interaction est représentée.
                                                               Afin d’en maximiser la valeur,
                                                               ces interactions s’enrichissent
                                                               mutuellement grâce aux apports
                                                               de l’intelligence artificielle.
                    Figure 6 - Le Connect Thinking             L’interaction entre les acteurs
                    pour révéler les opportunités              de l’écosystème au travers
                    de tous les systèmes                       de la plateforme est présentée
                                                               dans le schéma ci-après.

                                                                                                        23
La plateforme pour dépasser le cercle de l’hôpital
L’objectif dans le temps est de permettre une réorganisation de tous les acteurs du système
de santé français. Plutôt que de parler d’hôpital, la plateforme permet de construire un réseau
hospitalier maximisant au mieux les compétences, les ressources et les flux.

Figure 7 - le Connect Thinking pour adresser la complexité des écosystèmes

Une plus forte résilience du système de santé
grâce à la plateforme
En temps normal, ce type de plateforme                Pour anticiper un risque d’épidémie,
identifie les meilleurs spécialistes en mesure de     sans compromettre la confidentialité ni
conseiller leurs collègues qui se trouvent devant     la sécurité des données des patients et
un cas difficile. En interrogeant la plateforme,      des soignants, le moteur d’intelligence
un médecin généraliste, qu’il pratique dans son       artificielle de la plateforme sera en mesure
propre cabinet, dans un hôpital ou encore dans        d’alerter rapidement d’anomalies de soins.
un EHPAD, est mis en relation avec un spécialiste     La recrudescence de certains symptômes
à même de le conseiller directement.                  ou pathologies peut être monitorée afin
La plateforme cible immédiatement le spécialiste      d’anticiper au mieux les mesures à prendre,
disponible le plus à même d’apporter son expertise,   ainsi que les effets indésirables d'un
et ce quel que soit l’endroit où il est localisé.     traitement ( cf. pharmacovigilance ).

                                                                                                     24
En situation de crise, avec la saturation           En partageant les informations sur les stocks
de certains hôpitaux, l’orientation des services    via la plateforme, les hôpitaux, les pharmaciens,
de secours au bon endroit est une question          et les industriels sont en mesure d’optimiser
d’autant plus cruciale. Au travers d’un partage     la disponibilité des équipements et des
en temps réel de l’engorgement d’un service         médicaments en fonction des besoins.
d’urgence, enrichi par les informations de          Par exemple, de nombreuses grandes enseignes
circulation, de météo … la plateforme indiquera     comme la Fnac ou The Kooples ont déjà mis
où se rendre dans les meilleurs délais et le        à disposition des solutions où chaque magasin
meilleur intérêt du patient, que l’établissement    est en mesure d’indiquer à son client dans quel
proposé soit public ou privé, dans un autre         autre magasin il peut trouver et réserver ce qu’il
département ou une autre région.                    cherche. Dans notre domaine, c’est le cas de
                                                    la CERP qui propose une vision consolidée
Au-delà des flux, ce type de plateforme est         de tous ses stocks pour optimiser les
particulièrement efficace pour les dispositifs      approvisionnements.
médicaux. La pénurie de masques et de blouses
a révélé l’importance de l’optimisation des         Nous pourrions citer bien d’autres possibilités
ressources en cas de crise. Informée en temps       que permettraient le déploiement, au niveau
réel et automatiquement de l’arrivée des patients   national, de ce type de plateforme, connectée
et des ressources disponibles, la plateforme        aux solutions existantes.
propose des réaffectations de personnels de santé
y compris entre des secteurs ou des activités
différentes ( hôpital, médecine de ville… ).

                                      « Il devient nécessaire de repenser chaque
                                      établissement, lieu ou individu comme un
                                      acteur intelligent de l’écosystème de santé [...] »

                                                                                                         25
Des dispositifs dédiés
Les dispositifs, au sens très large du terme, sont un complément indispensable de la plateforme.
Nous ne parlons pas ici seulement des ordinateurs, téléphones ou autres tablettes mais égale-
ment des hôpitaux, des ambulances, des cabinets médicaux … tous interconnectés grâce à une
plateforme ouverte permettant à de nombreux acteurs de proposer de nouvelles applications
et de nouveaux services. Il s’agit aussi de prendre en compte tous les équipements en mesure
d’apporter un meilleur niveau de soin et de bien-être pouvant être connectés à la plateforme.

Il devient nécessaire de repenser chaque établissement, lieu ou inividu comme un acteur intel-
ligent de l’écosystème de santé, de mettre en place des solutions bâtiment intelligent adaptées
aux hôpitaux, aux EHPAD… de connecter les acteurs du transport et de créer des solutions agiles
de mobilité faisant le lien entre transport sanitaire, transport public et transport privé.

Dans cette optique, chaque ville se place au centre de l’écosystème. Les nouvelles politiques
et les solutions de santé publique devront s’intégrer, se concevoir et se déployer en alignement
avec les stratégies ville intelligente.

                              Figure 8 : illustration de la santé symbiotique

                              Considérer un hôpital, une ambulance ou encore un cabinet
                              médical comme un « dispositif » permet de le faire interagir dans
                              un continuum avec l’ensemble de l’écosystème dans le but d’amé-
                              liorer la performance de notre système de santé tout en augmen-
                              tant son agilité, la qualité des soins et, finalement, le bien-être
                              de chacun.

                                                                                                    26
La création d’un écosystème global de santé au
   travers d’une plateforme unique nous permettrait
   de tirer le meilleur parti de l’existant, de l’optimiser
   et d’accélérer sa transformation. Ces éléments
   sont gage de création de valeur nominale
   et de résilience face aux futures perturbations
   qui toucheront la santé.

   En situation de crise, ce type d’écosystème répond
   à un objectif additionnel : répartir la charge sur
   un nombre plus important de parties-prenantes.
   Il peut donc constituer une partie de la réponse
   sur le financement de notre système de santé.

Ce qu’il faut retenir - la santé en écosystème :

1 - Plus de services pour les acteurs du marché : Passer d’un système de santé cloisonné
    à un système de santé symbiotique avec des écosystèmes ouverts, proposant
    de multiples services grâce à la mise en place d’une plateforme et de dispositifs dédiés.
    Tous les acteurs du secteur de la santé jusqu’au bien- être peuvent être parties prenantes
    de ces nouvelles offres.

2 - Une continuité de services : Assurer un continuum de la santé au bien-être.
    Les écosystèmes ouverts décloisonnent l’hôpital et placent le patient au centre
    de la démarche de soin. L’individu est une partie prenante en tant que telle.
    Par ailleurs, les autorités de santé doivent accompagner ces transformations
    disruptives sans les freiner.

3 - Une absorption du financement : Mutualiser le financement du système de santé
    grâce à la répartition des activités sur un plus grand nombre de parties-prenantes.
    Les établissements de soin, les laboratoires pharmaceutiques ou les medtech
    par exemple doivent se préparer à prendre en compte ces nouveaux modèles
    économiques.

                                                                                                 27
Conclusion

Ainsi, la crise sanitaire liée au Covid-19 a démontré que
notre système de santé peut s’adapter notamment grâce aux
efforts humains. Les réactions technologiques à court terme ont
également été rendues possibles par l’évolution des mentalités.
Au-delà des crises sanitaires, la mise en place d’écosystèmes apporte de nombreux
bénéfices : une santé plus immédiate, plus modulaire, plus personnalisée. Ils contribuent
à une forme d’autosuffisance et évitent un retour arrière vers une souveraineté plus forte.

En liant ces écosystèmes avec ceux d’autres secteurs, comme l’alimentation par exemple,
notre système de santé sera moins sanctuarisé et s’ouvrira sur des propositions de valeur
orientées vers le bien-être au service de tous.

Les organisations ou entreprises qui veulent continuer
à se transformer peuvent évoluer sur 4 axes :

    1 - Centricité patients & Neuroarchitecture ;

    2 - Générative design & productivité des opérations ;

    3 - Transformation agile et management 3.0 ;

    4 - Digital factory et développements IT rapides ;

Les groupes qui veulent se différencier prendront part
quant à eux aux écosystèmes en développant :

    5 - Plateformisation & Appareils.

                                     « Quels espoirs et quelle excitation
                                     d'être à l'aube de tant de changements
                                     et ce au profit de tous. Il ne tient
                                     qu'à vous, il ne tient qu'à nous. »

                                                                                              28
Pour aller plus loin
   pour les entreprises, laboratoires
   pharmaceutiques, établissements
   de soin, laboratoires d’analyse
   ou medtech :

1 - Neuroarchitecture et centricité patients
Préserver le bien-être et la qualité de vie des patients
dans un établissement de santé devrait être une règle d’or.
La Neuroarchitecture offre des réponses adaptées à chaque question
portant sur la conception et l’utilisation des structures hospitalières.
Dans ce cadre, en utilisant les neurosciences, la Neuroarchitecture
a pour objectif la réduction des conflits potentiels entre les intérêts
et les besoins des parties prenantes, tout en renforçant les éléments
de convergence. Pour garantir le succès de cette approche,
les neuroscientifiques, les architectes et les médecins joignent
leurs forces pour concevoir des hôpitaux avec des espaces répondant
à des critères opérationnels et logistiques d’une part ; et prenant
en compte les besoins psychologiques des usagers de l’hôpital
( patients, soignants, famille, administratif, etc. ).

Le soin et la récupération des patients comptent désormais
sur une dimension physique et une dimension psychologique,
avec un fort lien interdisciplinaire. Les infirmières, les anesthésistes,
les chirurgiens et l’ensemble du personnel hospitalier deviendront
les partenaires des architectes.

2 - Generative design et productivité
des opérations
Pour fournir aux acteurs de la santé la capacité à explorer, à optimiser
et à créer rapidement des solutions éclairées à des problèmes
de conception complexes. Ce processus d’itération et de décision qui
combine les compétences de conception humaines et la puissance
de calcul des algorithmes, va bouleverser les modes de conception
des bâtiments, des paysages ainsi que l'aménagement intérieur
en proposant des solutions optimisées selon tous les paramètres.

                                                                            29
3 - Transformation agile et management 3.0
Pour aider les leaders et les collaborateurs à faire évoluer
leur culture d’entreprise, leurs processus et leur gouvernance.
Ce type de transformation est à la fois basé sur des outils
modifiant les comportements et sur des approches itératives.
Ces transformations sont aussi pertinentes pour l’équipe IT
que pour des équipes métiers ou supports d’acteurs de la santé.
Elles accélèrent le changement de modèles économiques,
la commercialisation ou l’innovation.

4 - Digital factory ou développement IT rapide
Pour développer rapidement des services patients et des
outils industriels innovants en complément de l’agilisation
de l’infrastructure historique ( outils de production, systèmes
d’information existants, etc. ). Ce type « d’usine » apporte une solution
de bout en bout de l’idéation au développement en production.
Une fois l’usine prête, les services peuvent être délivrés en 100 jours.

                                                                            30
Références
1
     Bilan Statista, publié par Santé Publique France, le 31 mars 2020.

2
 Rapport Statista, publié en 2019
(basé sur une enquête effectuée en 2018 ).

3
 Rapport Statista, publié en 2018
(basé sur une enquête effectuée en 2018).

4
 Étude ComPaRe, les objets connectés et l’intelligence artificielle,
publiée en 2019.

5
     Sondage Usine Digitale & Odoxa, 2020

6
     Santé Publique France

7
     Le Journal Du Dimanche

8
     Le Monde

9
     Le Figaro

10
     LCI

11
     Sanofi

12
     Roche

13
     Institut d’Hématologie et d’Oncologie Pédiatrique (IHOPe)

14
     Fond pour les Soins Palliatifs

15
     Onepoint, OECD Institute for Health Metrics and Evaluation et l'université américaine
Johns-Hopkins

                                                                                             31
Remerciements
Les auteurs tiennent à remerciement tout particulièrement
Alexandre Mendes pour les avoir aidés à rédiger ce point de vue.
Ils remerciement également Nora Diep, Adeline Combet,
Maxime Cochet, Benedicte Saintot, Elisabeth Lambert, Bérangère
Bourg, Bastien Vendrame et Alix Noël de Font-Réaulx pour leur
contribution.

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      téléchargeable sur notre site internet.
www.groupeonepoint.com
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