ÉTUDE SUR LES COÛTS DE LA CRISE SANITAIRE POUR LES COMMUNES D'ILE-DE-FRANCE - JUIN 2021
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
ÉTUDE SUR LES COÛTS DE LA CRISE SANITAIRE POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE 2E PHASE D’ÉTUDE JUIN 2021 €
Association des Maires d’Ile-de-France 26 rue du Renard - 75004 Paris Tél. 01 44 59 50 00 Fax 01 44 59 50 09 www.amif.asso.fr @AMIF_asso associationmairesidf Directrice de la publication Marion Vergeylen Directrice de cabinet de l’AMIF Sophie Rigault Rédaction Philippe Baeteman, Clément Bousquet, Clémence Legrand, Adrien Serre Crédits photos shutterstock.com Imprimeur INTC Imprimeur 91571 Bièvres Tel : 01 69 41 71 90 2
ÉDITO Dans notre Région capitale durement tou- C’est pourquoi au-delà des équilibres chée par la crise sanitaire, les communes macroéconomiques, l’AMIF souhaite à tra- se sont engagées très tôt dans la lutte vers cette étude témoigner de la réalité contre la Covid-19. Elles ont été, à bien des du terrain, de l’engagement financier et égards, souvent précurseurs des mesures des difficultés rencontrées par les com- sanitaires. Si la lutte contre la Covid-19 n’a munes d’Ile-de-France, qui ont été nom- pas de prix, elle a toutefois un coût pour breuses à partager leurs données, leurs les communes. expériences et leurs craintes pour l’avenir. Car objectiver la réalité financière des dif- Dès la fin du premier confinement, l’AMIF a férentes communes franciliennes et tenir publié une première étude pour évaluer le compte de leurs situations particulières, coût des mesures exceptionnelles mises c’est aussi saluer l’investissement de tous en place par les communes pour assurer ces élus locaux. La gestion de crise est ra- la continuité du service public et protéger rement leur métier et nous pensons à tous les agents et les administrés. L’engage- ces nouveaux élus qui ont débuté leur man- ment des communes pour endiguer l’épi- dat dans ces conditions si particulières. démie n’a pas failli depuis le début de la crise. Dans ce contexte d’incertitude iné- Les communes, qui représentent un quart dite, l’échelon local s’est encore une fois de l’investissement public, feront tout pour révélé être le plus pertinent pour réagir continuer à jouer leur rôle dans la relance efficacement, créer de l’intelligence collec- économique dont notre pays a besoin. En- tive et innover. Achats de masques, amé- core faut-il qu’elles en aient les moyens. nagement des services publics, aides aux populations, soutien aux commerçants et indépendants, centres de vaccination, les communes n’ont jamais attendu d’éven- tuelles promesses de compensation pour Stéphane BEAUDET, engager les dépenses nécessaires. Si l’arrêt maire d’Évry-Courcouronnes (91), de certains services publics a pu entraîner président de l’AMIF des baisses des dépenses, il a aussi per- Romain COLAS, mis de réorienter les ressources des com- maire de Boussy-Saint-Antoine (91), élu référent de la commission Finances- munes. Mais les effets financiers de la crise fiscalité de l’AMIF sanitaire ne sont pas les mêmes partout. Sophie MERCHAT, adjointe au maire d’Enghien-les-Bains (95), élue référente de la commission Finances- fiscalité de l’AMIF AMIF - JUIN 2021 3
SOMMAIRE MOTS DES PARTENAIRES...................................................................................................................................................................................................................................................5 INTRODUCTION....................................................................................................................................................................................................................................................................................................6 MÉTHODOLOGIE................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 7 1 - ÉVOLUTION DES RECETTES POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE EN 2020.........................................................................................................................................................................................................................................8 A) É volution globale des recettes de fonctionnement en fonction de la taille des communes............................................................................................................................................................................................... 8 B) Zoom sur les produits des services et domaines.......................................................................................................................9 2 - ÉVOLUTION DES DÉPENSES POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE EN 2020....................................................................................................................................................................................................................................10 A) É volution globale des dépenses de fonctionnement pour les communes d’Ile-de-France............................................................................................................................................................10 B) Les frais de personnel............................................................................................................................................................................................................11 C) Les charges à caractère général...........................................................................................................................................................................11 3 - ÉVOLUTION DE L’ÉPARGNE ET DES INVESTISSEMENTS...................................................................14 A) Un effet contrasté sur l’épargne selon la taille des communes.......................................................................14 B) Des dépenses d’investissement caractéristiques d’un début de mandat.......................................14 4 - ESTIMATION DU COÛT LIÉ AUX CENTRES DE VACCINATION..........................................16 A) La diversité des contextes............................................................................................................................................................................................ 16 B) Les dépenses en personnel......................................................................................................................................................................................... 17 C) Les dépenses en matériel et autres dépenses............................................................................................................................. 19 D) Perspectives et compensations......................................................................................................................................................................... 20 CONCLUSION..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................22 4 ÉTUDE SUR LES COÛTS DE LA CRISE SANITAIRE POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE – PHASE 2
MOTS DES PARTENAIRES La Banque Postale Collectivités Locales est filiale d’un bancassureur de premier plan : le groupe La Banque Postale. En 2020, ce dernier s’est immédiatement mobilisé auprès de toutes ses clientèles (particuliers, acteurs économiques publics ou privés) pour assurer son soutien au travers différents dispositifs. Ainsi, les financements à taux zéro, Prêts Ga- rantis par l’État, moratoires d’intérêts ont été proposés aux 340 000 clients personnes morales (hôpitaux, collectivités locales, entreprises, professionnels, acteurs du monde associatif). Parallèlement, La Banque Postale a continué de tracer son sillon d’une transition juste : ainsi l’offre de « prêt vert », initialement réservée aux collectivités locales, a été rendue accessible aux entreprises. Serge Bayard, Président de La Banque Postale Collectivités Locales Directeur général adjoint de la banque de financement et d’investissement au service des entreprises, des collectivités locales et des institutions, et directeur des entreprises et du développement des territoires. La crise du COVID a bouleversé les règles financières, organisationnelles de toute la société et en particulier les équilibres des communes d’Ile-de-France qui ont été for- tement mobilisées durant cette période. Dans ce contexte inédit, disposer d’une vision objective de l’impact de cette crise est indispensable pour les élus locaux et les acteurs des collectivités locales. Aussi, le Cabinet CBG Territoires a été très heureux de relever le défi, aux côtés d’autres partenaires, en produisant une étude qui a duré un an, pour l’Association des Maires d’Ile-de-France. Cette participation était naturelle pour CBG Territoires tant l’accompagnement sur les enjeux financiers, organisationnels des collectivités locales et d’optimisation des contrats publics, sont aux cœurs de l’ADN du cabinet. Avec les nombreuses mutations, la maîtrise de ces sujets apparaît nécessaire dans ce contexte inédit pour que les collectivités puissent continuer à accompagner le débat public. Clément Bousquet, Fondateur de CBG Territoires Le cabinet Partenaires Finances Locales (PFL), en tant qu’AMIF Partenaires depuis de nombreuses années, collabore régulièrement aux activités de l’AMIF. La crise sanitaire a été marquée par un renforcement des interventions auprès de ses membres notamment pour décrypter et aider à la décision (animation de formation, séminaires, commissions…). Dans la continuité de ce partenariat, le cabinet PFL a souhaité s’associer à l’étude menée depuis 2020 sur les conséquences financières de la crise sanitaire pour les collectivités d’Ile- de-France afin de mesurer objectivement l’impact financier de leurs actions en 1re ligne face à la crise. Par ces interventions, le cabinet PFL, fort de 15 années d’expérience, souhaite renforcer sa position aux côtés des collectivités d’Ile-de-France en tant que partenaire privilégié sur l’expertise financière, un levier essentiel de l’action publique. Christophe Michelet, Président de Partenaires Finances Locales AMIF - JUIN 2021 5
INTRODUCTION Les communes se sont mobilisées dans la course contre la montre contre l’épidémie dès les premiers jours. Aussi, l’étude présentée ici constitue la deu- xième phase d’une étude lancée dès la fin du premier confinement en mai 2020. Cette première phase, déjà réalisée en partenariat avec La Banque Postale, le cabinet Partenaires Finances Locales et le cabinet CBG Territoires, avait permis de dresser un premier bilan sur l’impact financier de cette période inédite. Cependant, dès mai 2020, si la suite de la crise était encore incertaine, il était évident que les coûts fi- nanciers pour les collectivités seraient persistants et que cette étude devait être poursuivie. Après cette première phase centrée principalement sur les dépenses directes engendrées par le premier confinement, les objectifs de cette nouvelle étude sont pluriels. Il s’agit à la fois d’actualiser les données concernant les dépenses directes sur l’ensemble de l’année 2020 mais aussi plus largement étudier les impacts sur l’exercice financier 2020. Enfin, de la même manière que notre première étude avait per- mis de faire remonter des données objectives du ter- rain au moment des réflexions sur les mécanismes de compensation, nous avons souhaité consacrer une partie de cette étude aux premiers coûts des centres de vaccination gérés principalement par les communes. n 6 ÉTUDE SUR LES COÛTS DE LA CRISE SANITAIRE POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE – PHASE 2
MÉTHODOLOGIE Nous avons choisi pour cette étude une méthodolo- - Des données plus qualitatives grâce à des en- gie basée sur plusieurs types de données : tretiens avec un panel de 7 communes gérant des centres de vaccination. - Des données quantitatives recensées auprès des L’évolution de la campagne de vaccination nous a communes d’Ile-de-France via un questionnaire. poussés à faire des entretiens qualitatifs pour com- Ce questionnaire, composé de 57 questions fermées pléter les éléments déclaratifs du questionnaire, et ouvertes, avait pour but de recenser des premières pour prendre en compte toutes les réalités du terrain données chiffrées précises de la part des communes et les évolutions les plus récentes durant les mois mais également de les interroger sur leurs modes d’avril, mai et juin 2021. 7 communes, représenta- d’organisation des services publics et mettre ainsi tives des différents départements franciliens et de en lien des données chiffrées avec des typologies toutes tendances politiques confondues, ont ainsi précises de communes. été entendues. Leurs données sont traitées dans cette étude de manière anonyme. Les thèmes abordés dans ce questionnaire sont : 1. Estimation des dépenses directes : achats de - Des données quantitatives grâce aux comptes de masques, autres fournitures sanitaires, aménage- gestion provisoires 2020 des communes d’Ile-de- ments des lieux recevant du public France. 2. Estimation du coût Ressources Humaines Une grande partie de notre étude est basée sur 3. Organisation des services publics dans votre com- l’analyse des comptes de gestion provisoires 2020 mune qui nous permettent de regarder à la fois les ba- 4. Évolution des dépenses dans votre commune lances générales et de manière plus précise l’impact 5. Evolution des recettes de votre commune financier sur les recettes et dépenses des communes 6. Coûts des centres de vaccination en Ile-de-France. L’analyse des balances provisoires 2020 des communes d’Ile-de-France permet de 105 communes d’Ile-de-France ont répondu à ce rendre compte de l’impact de la crise. Nous avons questionnaire entre mi-mars et mi-avril 2021, soit choisi d’exclure les données de Paris des chiffres 8 % des communes d’Ile-de-France, avec une très présentés dans cette analyse, son budget étant bien bonne représentativité de tous les départements et plus important que les autres communes puisqu’il de toutes les tailles de communes. cumule ville et département. n Répartition des communes répondantes Répartition des communes répondantes par département par taille de la commune 4% 10 % 15 % 26 % 11 % 27 % 18 % 10 % 14 % 24 % 17 % 10 % 14 % 77 78 91 moins de 500 de 500 à 999 92 93 94 de 1 000 à 3 499 de 3 500 à 9 999 95 de 10 000 à 29 999 plus de 30 000 AMIF - JUIN 2021 7
1. É VOLUTION DES RECETTES POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE EN 2020 A) Évolution globale des recettes de fonctionnement L’analyse des comptes 2020 permet en effet de en fonction de la taille des communes constater de fortes baisses de recettes des ser- vices en lien avec les périodes de fermetures et la Comme le révélait déjà notre première phase d’étude baisse des fréquentations. Dans ce cas de figure et en juin 2020, la première période de confinement sans possibilité d’ajuster leurs charges fixes (com- imposant la fermeture des services notamment des mande de repas, dépenses de personnel, dépenses écoles (et des services associés) a eu un impact im- de fluides …), certaines collectivités ont pu constater portant sur les recettes des communes en Ile-de- une dégradation de leur niveau de déficit sur ces ac- France. tivités comme nous la détaillerons ci-après. En interrogeant les communes, voici les estimations ressorties sur l’évolution des principales recettes de Le premier confinement en particulier a entraîné une fonctionnement : baisse importante des recettes aux familles, tandis que Évolution globale des recettes En hausse Stable En baisse Produits du domaine (occupation du domaine public) Produits des services (facturation de prestations) Dotation de solidarité communale Droits de mutation à titre onéreux Fiscalité directe (Taxe d’habitation + taxe foncière) Redevance opérateur Évolution des recettes de fonctionnement par taille de commune Montant en euros par habitants Montant en millions d’euros 2 000 18 000 42 16 522 – 1,1 % 16 333 41 418 398 154 115 16 000 1370 1006 41 36 319 333 14 000 1 500 2825 2924 131 95 38 12 000 41 287 297 113 80 10 000 46 43 187 188 86 1 000 67 51 63 45 40 8 000 43 34 144 144 60 44 180 187 141 141 1356 1368 11 792 11 886 6 000 1072 1083 950 948 500 4 000 636 658 636 639 763 761 2 000 2019 2020 2019 2020 2019 2020 2019 2020 2019 2020 2019 2020 2019 2020 moins de de 500 à de 1 000 à de 3 500 à de 10 000 à plus de Toutes communes d’Ile-de-France 500 habitants 999 habitants 3 499 habitants 9 999 habitants 29 999 habitants 30 000 habitants Atténuation de charges Recettes fiscales Dotations et participations Produits des services, domaines et ventes Autres Source : DGFiP - Balances comptables 2020 / INSEE Population au 01/10/2020 / Traitement La Banque Postale © AMIF - La Banque Postale Collectivités locales. 8 ÉTUDE SUR LES COÛTS DE LA CRISE SANITAIRE POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE – PHASE 2
21 M€ la fermeture des marchés dans un premier temps et des terrasses de restaurants ainsi que le confinement 11 M€ 22 M€ strict ont fait diminuer le produit de l’occupation du domaine public. 27 M€ Entre 2019 et 2020, les recettes de fonctionnement 29 M€ (hors compte 775-produits des cessions) ont bais- 157 M€ sé de 1,1 % pour les communes d’Ile-de-France pas- sant de 16,5 milliards d’euros à 16,3 milliards d’eu- ros. 86 M€ L’ensemble des strates de communes de plus de 500 habitants a été impacté à des niveaux diffé- rents, de façon plus importante pour les communes Occupation domaine Services à caractère de moins de 10 000 habitants (– 1,9 % à – 2,6 %), social Stationnement + alors que la baisse a été de – 1,2 % pour les com- Post-stationnement Services périscolaires et d’enseignement munes de 10 000 à 29 999 habitants et – 0,8 % pour Services à caractère Autres prestations les communes de plus de 30 000 habitants. culturel de services Si les recettes fiscales ont progressé de moins de Services à caractère sportif et loisirs + 1 % (+ 94 millions d’euros), les dotations et parti- cipations ont, elles, progressé de + 3,5 % (+ 100 mil- Source : DGFiP - Balances comptables 2020 / Traitement La Banque Postale lions d’euros), tandis que les produits de services et © AMIF - La Banque Postale collectivités locales. domaines ont chuté de près de 27 % (– 360 millions d’euros). Les autres recettes ont baissé de 4,9 % près du quart de leurs recettes d’occupation du do- (– 20 millions d’euros). maine public (– 18 millions d’euros) et des frais de stationnement (– 16 millions d’euros). B) Zoom sur les produits des services et domaines Les services ont, quant à eux, baissé de 310 millions Parmi les recettes de fonctionnement, ce sont les d’euros, dont plus de la moitié pour les services produits de services et domaines qui ont suppor- périscolaires et d’enseignement générant ainsi une té la plus grosse baisse en 2020 : – 360 millions baisse de 33 % sur l’ensemble des communes. d’euros. La baisse des produits de services et domaines est L’occupation du domaine public a baissé de 42 mil- constatée pour toutes les strates de communes, va- lions d’euros à part égale entre l’occupation du do- riant cependant de – 21 % pour les communes de maine public et le stationnement des véhicules. Les moins de 500 habitants à – 29 % pour les communes communes de plus de 30 000 habitants ont perdu de 3 500 à 9 999 habitants. n AMIF - JUIN 2021 9
2. É VOLUTION DES DÉPENSES POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE EN 2020 A) Évolution globale des dépenses de En étudiant les comptes 2020, il apparaît que la fonctionnement pour les communes d’Ile-de-France fermeture des services pendant le premier confine- ment (notamment les écoles) n’a pas généré une L’analyse de l’évolution des recettes va de pair baisse des dépenses à due concurrence, c’est-à- avec une analyse de l’évolution des dépenses di- dire que certaines dépenses pour ces services ont minuées ou augmentées par cette crise sanitaire. persisté malgré la fermeture (par exemple le coût En interrogeant les communes sur ces évolutions des agents en autorisation spéciale d’absence pour l’année 2020, voici les estimations ressorties comme nous le constaterons un peu plus tard). sur l’évolution globale des dépenses : Évolution globale des dépenses En hausse Stable En baisse Soutien CCAS Aide aux seniors Entretien des installations sportives Subventions aux associations Entretien voirie et espaces verts Restauration collective Festivités Évolution des dépenses de fonctionnement par taille de commune Montant en euros par habitants Montant en millions d’euros 2 000 18 000 14 341 – 0,6 % 14 426 232 215 16 000 2096 1992 85 90 663 694 14 000 98 98 1 500 196 186 771 772 40 43 190 195 1385 1409 12 000 167 64 65 176 92 91 53 10 000 52 342 326 3313 3105 52 48 176 177 60 61 331 307 1 000 159 175 8 000 139 54 139 30 53 314 29 283 81 79 73 66 69 22 73 6 000 25 24 19 164 167 120 125 290 261 883 894 500 7874 7924 4 000 237 214 789 790 249 233 625 617 409 404 2 000 233 232 281 280 2019 2020 2019 2020 2019 2020 2019 2020 2019 2020 2019 2020 2019 2020 moins de de 500 à de 1 000 à de 3 500 à de 10 000 à plus de Toutes communes d’Ile-de-France 500 habitants 999 habitants 3 499 habitants 9 999 habitants 29 999 habitants 30 000 habitants Frais de personnel Charges à caractère général Contingents et participations Subvention versées Charges financières Atténuation de produits Autres Épargne brute Source : DGFiP - Balances comptables 2020 / INSEE Population au 01/10/2020 / Traitement La Banque Postale © AMIF - La Banque Postale Collectivités locales. 10 ÉTUDE SUR LES COÛTS DE LA CRISE SANITAIRE POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE – PHASE 2
Entre 2019 et 2020, les dépenses de fonctionnement Assez logiquement, le poids de ces dépenses ASA ont baissé de 0,6 % passant de 14,4 milliards d’euros est différent en fonction du niveau de strate démo- à 14,3 milliards d’euros. Toutes les strates de com- graphique des collectivités. Le coût de ces dépenses munes ont vu leurs dépenses diminuer à l’exception pour les communes de plus 10 000 habitants a re- des communes de plus de 30 000 habitants qui ont présenté en moyenne plus de 750 000 euros pour constaté une légère progression de leurs dépenses plus de 200 agents concernés en moyenne et plus de 0,1 %. La baisse a atteint 3,4 % pour les communes de 2,5 millions d’euros pour plus de 450 agents de 1 000 à 9 999 habitants (– 1,8 % pour celles de concernés en moyenne pour les communes de plus moins de 500 habitants, – 2,4 % pour celles de 500 de 30 000 habitants. à 999 habitants et – 0,7 % pour celles de 10 000 à 29 999 habitants). C) Les charges à caractère général Le chapitre Contingents et participations a pro- gressé de + 1,7%, et le montant des subventions de Les charges à caractère général se composent des fonctionnement versées est stable, avec cependant achats stockés ou non stockés (compte 60), des une augmentation du budget au CCAS de + 4,4 % prestations de services extérieurs auxquelles on ex- (soit +11,5 millions d’euros) pour les communes de clut les charges de personnel extérieur au service plus de 10 000 habitants et une baisse de 10 mil- (comptes 61, et 62 hors 621) ainsi que des impôts, lions d’euros pour les subventions aux associations taxes et versements assimilés. (– 2,5 %), la baisse atteignant 22,5 % pour les com- munes de 500 à 999 habitants. Les charges à caractère général ont reculé de 6,3 % (– 208 millions d’euros), avec des baisses atteignant Les dépenses de fonctionnement ont légèrement – 10 % pour les communes de 500 à 9 999 habitants diminué au global sur l’Ile-de-France même si cer- (– 6,2 % pour celles de moins de 500 habitants et tains postes de dépenses ont augmenté et que des – 7 % pour celles de 10 000 à 30 000 habitants). charges fixes sont restées lors de l’arrêt des ser- Pour les plus grosses communes de plus de 30 000 vices. Nous allons voir plus particulièrement l’évo- habitants, ce poste a progressé de 1,2 %. Cette baisse lution des frais de personnel et des charges à ca- est liée d’un côté à l’économie de 294 millions d’eu- ractère général. ros à la suite de la fermeture des services (écoles, temps périscolaires et extrascolaires, cantines, lieux de sports et de culture, etc.) et de l’autre, à des frais B) Les frais de personnel complémentaires pour respecter les contraintes sa- nitaires à hauteur de 85 millions d’euros. Les frais de personnels ont baissé de 1,2 % (– 12 millions d’euros) pour les communes de moins de 10 000 habitants et ont progressé de 0,9 % •L es charges à caractère général (+ 61 millions d’euros) pour celles de plus de 10 000 en diminution en 2020 habitants. Au global pour les communes d’Ile-de- France, ce poste a progressé de 0,6 % (+ 50 millions La fermeture des services a généré une économie d’euros). de 294 millions d’euros au niveau des charges à caractère général. Le graphique suivant illustre sur Dans l’analyse de notre questionnaire, il ressort que quels postes cette économie se répartit. 83 % des communes interrogées ont eu recours aux autorisations spéciales d’absence dans le cadre de – 17 M€ l’accompagnement de leurs personnels pendant Autres les périodes de confinement. L’autorisation spé- – 27 M€ Alimentation ciale d’absence (ASA) permet temporairement à un agent de ne pas occuper son poste de travail tout – 20 M€ Transports – 124 M€ en étant cependant considéré en position d’activité collectifs Prestations de services et en conservant l’ensemble de ses droits, et semble et contrats avoir été largement mise en place. Le recours aux – 33 M€ de prestations Fermeture heures supplémentaires, dans une moindre mesure bâtiments (51 % des communes interrogées), a pu également être activé en lien avec certaines missions à pour- suivre. Le dispositif d’autorisations spéciales d’absence a – 74 M€ Manifestation (locations mobilières personnel ext., ainsi très fortement pesé sur les dépenses de person- fêtes et cérémonies, frais de gardiennage, divers autres) nel (012) au titre de l’exercice 2020 pour un coût mé- Source : DGFiP - Balances comptables 2020 / Traitement La Banque Postale dian de 260 000 € pour les communes interrogées. © AMIF - La Banque Postale collectivités locales. AMIF - JUIN 2021 11
Les prestations non sous-traitées à la suite de la fer- La fermeture de certains bâtiments a permis d’éco- meture de certains services ont permis d’économi- nomiser 33 millions d’euros, dont 25 millions d’euros ser 124 millions d’euros au global (soit 16 % de moins sur les fluides (électricité, eau, gaz, etc.). qu’en 2019). Pour les communes de 1 000 à 9 999 habitants, cette économie représente plus de 20 % • Les charges à caractère général en hausse en 2020 des dépenses de 2019, alors qu’elle ne représente En parallèle à ces économies liées à la fermeture des que 11 % pour les communes de moins de 500 ha- services, le respect du protocole sanitaire a généré un bitants. coût supplémentaire de l’ordre de 85 millions d’eu- ros au niveau des charges à caractère général pour La réduction des dépenses de transports collec- les communes d’Ile-de-France. Le graphique suivant tifs de – 20 millions d’euros (soit – 38 %) a été plus montre la répartition de ces coûts supplémentaires : importante sur les communes de 10 000 à 29 999 (– 46 %) et de 1 000 à 9 999 (– 41 %), elle a été ré- 6 M€ Équipement protection duite à – 22 % pour les communes de moins de 500 9 M€ Nettoyage habitants. Concernant l’absence d’organisation de manifesta- tions, les communes d’Ile-de-France ont limité leurs 70 M€ Fourniture dépenses de 74 millions d’euros au global (soit 18 % entretien de moins qu’en 2019) principalement pour les com- munes de plus de 10 000 habitants qui représentent 80 % de ce montant. Cependant, en pourcentage d’économie, ce sont les communes de moins de 1 000 habitants et les communes de 3 500 à 9 999 habitants qui ont économisé entre 23 et 25 % de ce poste. Source : DGFiP - Balances comptables 2020 / Traitement La Banque Postale © AMIF - La Banque Postale collectivités locales. LES MASQUES, UN ENGAGEMENT FORT DES COMMUNES DÈS LE DÉBUT DE LA CRISE Les communes interrogées ont fait l’acquisition pense en termes de en 2020 de masques jetables et réutilisables tant dépense de fournitures pour leurs agents que pour la distribution gratuite sanitaires. Elle pèse en à leurs administrés. moyenne pour plus de 210 000 € en 2020, Pour les masques jetables, le coût moyen d’un soit plus de 70 % des dépenses identifiées comme masque est d’un peu moins de 0,80 € HT et pour étant des dépenses directement rattachables à les masques réutilisables, le coût moyen ressort à l’action des collectivités en lien avec la pandémie près de 2,50 € HT. Dans l’ensemble, les masques (masques, fournitures sanitaires, adaptation des jetables ont plutôt été destinés aux agents des locaux accueillant du public et espaces de travail). collectivités dans le cadre de leurs missions et les masques réutilisables plutôt distribués aux admi- Il est constaté que le poids de ces dépenses sani- nistrés. taires est différent en fonction du niveau de strate démographique des collectivités. Le coût de ces La première analyse menée en juin 2020 mettait dépenses va de quelques milliers d’euros pour les en lumière que le coût moyen des masques était communes de moins de 1 000 habitants à plusieurs plus élevé, notamment parce que les communes centaines de milliers d’euros pour les communes se sont lancées tôt dans l’achat des masques, sans de 10 000 habitants et plus (plus de 400 000 € attendre l’organisation des groupements de com- pour les communes de plus 30 000 habitants). mande par exemple. Les premières commandes ont donc été faites à des prix plus élevés et cer- Dans ces dépenses et compte tenu du prix des taines n’ont pas été prises en compte dans les mé- masques réutilisables largement distribués aux canismes de compensation. administrés par les collectivités dans le cadre des mesures barrières, les dépenses engagées à desti- Après une période de difficultés d’approvisionne- nation des administrés représentent plus de 60 % ment, cette dépense d’acquisition des masques des sommes d’équipements pour le respect des peut être considérée comme la principale dé- gestes barrières. n 12 ÉTUDE SUR LES COÛTS DE LA CRISE SANITAIRE POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE – PHASE 2
Les dépenses d’équipements de protection des de cette étude. Les centres de dépistage gérés par agents, notamment les vêtements de travail (blouses, des communes semblent toutefois moins fréquents etc.) ont progressé de + 33 % (soit + 6,3 millions que les centres de vaccination puisque les tests sé- d’euros) entre 2019 et 2020, la hausse a atteint rologiques, PCR ou antigéniques, sont réalisables en + 46 % pour les communes de plus de 30 000 habi- laboratoires et pharmacies. tants (soit + 4,9 millions d’euros) alors qu’elle repré- sentait + 6 % pour les communes de moins de 1 000 Contrairement aux centres de vaccination, il n’a habitants et + 4 % pour les communes de 3 500 à pas été évoqué de compensations pour les frais 9 999 habitants. des centres de dépistage gérés par des communes. À part les honoraires du personnel infirmier, aucun Les fournitures d’entretien (comme par exemple remboursement aux collectivités n’est prévu. Pour- les écrans plexiglass) ont progressé de + 70 mil- tant, les frais ne sont pas négligeables notamment lions d’euros (soit + 36 %). 88 % de ce montant a en termes de mobilisation du personnel administra- été dépensé par les communes de plus de 10 000 tif pour les prises de rendez-vous, l’accueil et la su- habitants. Pour les communes de moins de 500 ha- pervision de ces centres de dépistage. De plus, des bitants, l’augmentation de ce poste s’élève à 48 %. dépenses matérielles peuvent être nécessaires pour aménager et équiper le lieu. Les communes ont également dépensé 9 millions d’euros de plus pour les nettoyages de leurs lo- La Région Ile-de-France propose ainsi une aide caux (externalisation), soit + 7 % par rapport à 2019. aux communes, EPCI et établissements d’ensei- Le montant de cette dépense est quasiment en tota- gnement supérieur pour les centres de dépistage à lité pour les communes de plus de 10 000 habitants hauteur de 20 000 euros maximum par commune (98 % de la dépense). (dans la limite de 100 % des dépenses éligibles). La subvention concerne « les dépenses ayant per- mis la mise en place de nouveaux points de dépis- • Les centres de dépistage tage, et, couvre en fonctionnement notamment les prestations de services, achats de fourniture ou pe- Certaines communes d’Ile-de-France se sont égale- tit équipement, et en investissement les dépenses ment lancées durant l’année 2020 dans la campagne relatives au matériel ou équipement immobilisable de test et de dépistage pour endiguer l’épidémie. associé directement à l’objet du soutien régional ». Pour celles qui ont fait le choix de mettre en place 85 unités de dépistage ont bénéficié de cette aide un centre de dépistage permanent dans leur com- en 2020, dont 77 gérées par des collectivités lo- mune, cet engagement a pu représenter un effort cales, pour un montant total de 2 283 899 euros en financier non négligeable qui a pu augmenter les fonctionnement. dépenses en charges à caractère général évoquées précédemment. À titre d’exemple, d’après une des communes concernées interrogées, ce montant plafond de Le fonctionnement de ce type de centre est souvent 20 000 euros correspond au surcoût évalué pour la comparable avec celui des centres de vaccination commune pour 4 mois de fonctionnement du centre créés en 2021 que nous détaillons en dernière partie de dépistage. n AMIF - JUIN 2021 13
3. É VOLUTION DE L’ÉPARGNE ET DES INVESTISSEMENTS A) Un effet contrasté sur l’épargne selon la taille des À l’inverse, elle a progressé de près de 10 millions communes d’euros (+ 5,5 %) pour les communes de 3 500 à 9 999 habitants et de plus d’1 million d’euros pour Les effets de la crise sanitaire sur l’évolution des dé- les communes de moins de 500 habitants (+ 10,3 %). penses et recettes de fonctionnement sont très iné- Pour les autres communes de 500 à 3 500 habitants, gaux en fonction des tailles de communes mais aussi la progression a été plus mesurée : environ + 0,5 %. de leur organisation. De la même façon, l’effet sur l’épargne brute des communes d’Ile-de-France est Ces évolutions de la capacité d’autofinancement des également contrasté. communes pourront impacter les dépenses d’inves- tissements sur 2021. L’analyse des comptes 2020 des communes d’Ile- de-France nous révèle que l’épargne brute, qui cor- respond également à la capacité d’autofinancement B) Des dépenses d’investissement caractéristiques brute des communes, a chuté de 116 millions d’euros d’un début de mandat pour les communes de plus de 10 000 habitants. Plus précisément, elle a baissé de 4,8 % pour les En ce qui concerne les comptes 2020 en Ile-de-France, communes de 10 000 à 29 999 habitants et de 7,4 % les dépenses d’investissement (hors remboursement pour les communes de plus de 30 000 habitants. de la dette) ont baissé d’environ 670 millions d’euros 14 ÉTUDE SUR LES COÛTS DE LA CRISE SANITAIRE POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE – PHASE 2
entre 2019 et 2020 (soit – 16,7 %). Ce niveau d’in- déclaré avoir reporté ou abandonné des projets vestissement est significatif d’une première année d’investissement en 2020 du fait de la crise sani- de mandat comme l’indique le graphe ci-après en taire. Il s’agissait principalement de constructions comparant les données aux montants de 2014. Ain- d’équipement publics, de travaux de voirie et de si, le niveau de dépenses d’investissement a pro- rénovation. gressé de 53 millions d’euros entre 2014 et 2020. Cependant, en prenant en compte l’évolution de la L’évolution de l’épargne des communes d’Ile-de- population , le niveau de dépense par habitant est France impacte directement leur capacité d’investir passé de 338 € en 2014 à 331 € en 2020. sur les années suivantes. Si certaines communes, notamment les plus petites, ont augmenté leur En dehors de l’effet du début de mandat, la épargne, elle a chuté pour les plus grandes com- consultation que nous avons menée auprès des munes, et la consultation des communes confirme communes d’Ile-de-France montre qu’il y a bien qu’il y a peut-être plus de frilosité pour investir du eu un impact de la crise sanitaire sur les décisions fait de la crise. Il s’agira donc de prendre en compte d’investissement. Déjà, la crainte d’une perte l’impact de la crise sur les futures dépenses d’in- d’autofinancement était clairement ressortie de vestissements durant les exercices 2021 et 2022, notre première phase d’étude en juin 2020. Dans en lien avec les évolutions de l’épargne expliquées cette deuxième étude, 40 % des communes ont ci-dessus. n Montant des dépenses d’investissement (hors remboursement de la dette) 4 500 500,00 Montant des Dépenses réelles d’investissement en millions d'euros Montant des Dépenses réelles d’investissement en euro par habitant 2014 2019 2020 4 000 450,00 400,00 3 500 350,00 3 000 300,00 2 500 250,00 2 000 200,00 1 500 150,00 1 000 100,00 500 50,00 Toutes communes moins de de 500 à de 1 000 à de 3 500 à de 10 000 à plus de d’Ile-de-France 500 habitants 999 habitants 3 499 habitants 9 999 habitants 29 999 habitants 30 000 habitants Source : DGFiP - Balances comptables 2020 / INSEE Population au 01/10/2020 / Traitement La Banque Postale © AMIF - La Banque Postale Collectivités locales. AMIF - JUIN 2021 15
4. E STIMATION DU COÛT LIÉ AUX CENTRES DE VACCINATION À titre liminaire, il convient de préciser que l’étude n’a Les modes d’organisations ont pu varier entre le dé- pas pour objectif de déterminer le coût total à terme but de la mise en place des centres et les mois sui- des centres de vaccination. En effet, les centres de vants sur plusieurs problématiques : vaccination continuent de se développer au rythme - Sur la prise en charge financière de certaines dépenses de la campagne de vaccination et les conditions de de personnel de santé : ce point fera l’objet d’une ana- fonctionnement peuvent évoluer très rapidement. lyse spécifique dans les prochains paragraphes. Par conséquent, l’évaluation d’un coût global est à - Sur la mobilisation du personnel communal : si ce jour difficile à réaliser. durant une première période le redéploiement du personnel communal pouvait intervenir (en raison En revanche, l’étude a pour objectif de mettre en de la fermeture de nombreux services publics lo- exergue l’ensemble des coûts qui doivent être sup- caux pour raison sanitaire), les collectivités ont re- portés par une collectivité locale pour pouvoir faire cours de manière plus importante à du personnel fonctionner un centre de vaccination dans les condi- vacataire depuis la réouverture des services pu- tions actuelles et les problématiques des communes blics locaux à partir de mai 2021. sur la mise en place d’une telle structure. En outre, certaines communes ont dû changer ou Pour ce faire, nous avons consulté 34 communes qui prévoient de changer de lieu pour le centre de vac- ont mis en place et gèrent au moins un centre de cination pour deux raisons : vaccination. - En raison de la faible capacité initiale du premier centre. - En raison de la reprise des activités, pour laisser le Répartition des communes consultées en fonction lieu qui accueillait le centre de vaccination au ser- du nombre d’habitants : vice public initial (sport, culture). De 1 000 à 3 499 habitants 2 6% b) Les partenariats avec les structures De 3 500 à 9 999 habitants 3 9% du territoire De 10 000 à 29 999 habitants 11 32 % Les communes qui gèrent des centres de vaccina- Plus de 30 000 habitants 18 53 % tion ont pu bénéficier de contextes différents pour s’organiser avec d’autres collectivités ou partenaires Nous avons également été conduits à mener des en- du territoire dans cette campagne de vaccination. tretiens avec 7 collectivités locales pour mieux com- Selon le ministère de l’Intérieur et les services de la prendre leurs enjeux. direction générale des collectivités locales (DGCL), la compétence de la vaccination est partagée entre plusieurs niveaux de collectivités locales : A) La diversité des contextes - La commune est compétente pour « l’organisation des campagnes de vaccination gratuite ». a) Des dates d’ouverture différentes - Le département a « la possibilité, au moyen d’une convention avec l’État, de conduire des actions de Les dates d’ouverture des centres varient fortement vaccination gratuite, de dépistage des cancers, de d’une collectivité répondante à l’autre comme l’il- lutte contre la lèpre, la tuberculose et les infections lustre le tableau suivant : sexuellement transmissibles ». - La région n’a pas de compétence spécifique. Janvier 22 65 % Février 2 6% Avec les autres communes Il est important de souligner que la plupart des com- Mars 8 24 % munes ont géré de manière directe le centre de vac- Avril 2 6% cination. 16 ÉTUDE SUR LES COÛTS DE LA CRISE SANITAIRE POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE – PHASE 2
Centre géré par une seule -R edéploiement d’un personnel communal partagé 25 74 % commune avec l’intercommunalité. Gestion partagée avec d’autres - Prise en charge directe de certaines dépenses 9 26 % communes Le partenariat avec les autres collectivités locales La gestion partagée entre plusieurs communes Les départements franciliens ont également pu par- concerne principalement les communes interrogées ticiper à la mise en place de centres de vaccination de moins de 9 999 habitants. dans le cadre d’une convention avec l’État. Le partage des frais avec l’intercommunalité Dans la plupart des cas où le département est inter- Certaines communes ont fait le choix de partager venu, ces centres de vaccination ont été principale- certaines dépenses avec l’intercommunalité. ment gérés par l’État et les départements. Les com- munes y ont apporté un moyen financier ou humain, La compétence liée à la vaccination n’est une com- par exemple au Stade de France avec une conven- pétence ni obligatoire ni optionnelle des intercom- tion tripartite avec la Ville de Saint-Denis. munalités. Par conséquent, les établissements pu- blics de coopération intercommunale ne peuvent Quand le centre de vaccination était organisé par donc disposer de la compétence de l’organisation la commune, le département intervient de manière d’une telle politique et leur intervention à une po- plus accessoire. litique de vaccination est rarement prévue dans les statuts de l’intercommunalité. B) Les dépenses en personnel Toutefois, les intercommunalités peuvent participer Le guide publié en avril par le ministère de la Santé à la mise en place d’un centre de différentes ma- a précisé l’organisation recommandée pour le centre nières : de vaccination, notamment le nombre d’agents né- - Mise à disposition d’un bâtiment communautaire cessaire en fonction des centres. à la commune pour réaliser les missions de vacci- L’étude se permet de reproduire ci-dessous le ta- nation. bleau du guide du ministère de la Santé : Exemples de scénarios de dimensionnement Centre de Centre Grand Très grand petite taille moyen centre centre Nombre de postes de vaccination dans le centre (exemple) 2 3 6 12 Nombre de vacations de 4 h dans la journée (exemple) 1 1 2 3 Nombre de patients vaccinés chaque jour 160 240 960 2 880 Nombre de patients vaccinés chaque semaine (6 jours) 960 1 440 5 760 17 280 Effectif estimé (en équivalents temps plein) pour Temps observé par Un centre de Un centre Un grand Un très Rôle Profil tâche et par patient petite taille moyen centre grand centre Chef de centre Personnel administratif 1 1 1 1 Référent santé du centre Personnel soignant 1 1 1 1 Référent pharmacien du centre Pharmacien 1 1 Accueil et orientation Personnel administratif ~ 30 sec 1 1 1 2 Aide au remplissage du questionnaire Personnel administratif ~ 30 sec 1 1 1 2 de santé Inscription / contrôle prise de RDV Personnel administratif 1 min 30 - 2 min 2 2 4 8 Supervision des flux (dispatch vers Personnel administratif ~ 30 sec 2 1 1 2 vaccination/consultation) Consultation Médecin 3 min - 4 min 1 1 2 4 Préparation des doses Personnel soignant 45 sec - 1 min 1 1 2 4 Injection et identitovigilance Personnel soignant 2 min - 3 min 2 3 6 12 Observation Médecin 15 min 0 1 1 1 Saisie vaccin Covid, Personnel administratif 2 min - 3 min 2 3 6 12 rappel du 2nd RDV & certificat Entretien des locaux et désinfection Personnel administratif 1 1 1 2 Sécurité Personnel administratif 1 1 2 4 Effectif total (ETP par vacation, hors centre d’appel) 14 18 30 56 Note : les centres petits et moyens mobilisent pour certaines tâches un ETP incompressible, ce qui explique les gains d’échelle réalisés sur les plus grands centres. AMIF - JUIN 2021 17
Dans le cadre des entretiens réalisés pour cette Aujourd’hui, ce système semble progressivement étude, le personnel affecté par les villes correspon- cesser pour le personnel médical et l’intégralité du dait bien en effet aux bonnes pratiques du guide. personnel dispose d’un contrat avec les services Il convient toutefois de nuancer la distinction entre de l’État. petit centre, moyen centre et grand centre. Néanmoins, les dépenses engagées par les com- En outre, certaines tâches ne sont pas valorisées et munes pour ce sujet ne sont pas négligeables et nécessitent la mobilisation de personnel : certaines collectivités de l’échantillon n’ont pas reçu - Le personnel nécessaire pour inscrire les ren- l’assurance d’être remboursées à l’euro près pour dez-vous disponibles sur les applications comme une dépense qui est depuis intégralement prise à la « Doctolib » qui n’est pas toujours à proprement charge de l’État. mobilisé sur le centre. - Le personnel mobilisé pour l’aménagement des locaux. À titre d’exemple, certaines collectivités sont sou- - Le personnel des communes chargé du suivi bud- cieuses des charges patronales qui pourraient res- gétaire et comptable de cette nouvelle activité. ter à leurs charges. Les montants peuvent être im- portants et représenter plus de 60 000 euros pour En tout état de cause, il est nécessaire d’effectuer un grand centre (exemple d’une commune de plus des focus sur le personnel mobilisé et de distinguer de 60 000 habitants). le personnel médical du personnel administratif. Le personnel médical de la commune a) Le personnel médical Le personnel médical de la commune varie en nombre en fonction des communes et de l’existence Le personnel médical (hors commune) ou non d’un centre de santé municipal. Comme précisé dans les dernières circulaires, le per- En effet, certaines communes disposent de méde- sonnel médical est aujourd’hui directement payé par cins ou d’infirmiers dans les effectifs municipaux. le ministère de la Santé et ses services. Mais ce n’est pas le cas de toutes les communes. Par conséquent, les collectivités n’ont plus à avan- cer les frais pour ce personnel notamment pour le Il faut préciser que lorsqu’un centre de santé muni- personnel salarié ou à la retraite. Mais cela n’a pas cipal existe sur la commune, les fonctions de chef toujours été le cas pour les premiers centres qui ont de centre ont souvent été confiées au médecin de ouvert. la structure. En outre, certaines collectivités ont fait le choix de Lors de la mise en place des centres, certains per- renforcer ce service dans le cadre de recrutement, sonnels médicaux ont été recrutés directement par ce qui a un impact sur le budget de la structure. les collectivités locales, dans le cadre de contrats, En effet, il faut rappeler les éléments suivants : afin que ces derniers puissent être rémunérés dans - Les agents sont systématiquement payés par le les plus brefs délais. budget de la commune 18 ÉTUDE SUR LES COÛTS DE LA CRISE SANITAIRE POUR LES COMMUNES D’ILE-DE-FRANCE – PHASE 2
Vous pouvez aussi lire