Bilan économique 2019 - L'économie régionale globalement bien orientée en 2019 mais à l'épreuve de la crise sanitaire en 2020 - Insee
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N°22 Juin 2020 Bilan économique 2019 L’économie régionale globalement bien orientée en 2019 mais à l’épreuve de la crise sanitaire en 2020
Sommaire Contexte national et international 4 L’économie française en ralentissement modéré en 2019 puis en forte chute début 2020 Synthèse régionale 6 Amélioration quasi générale en 2019 Choc économique lié à la crise sanitaire en 2020 Emploi 8 Les gains d’emplois dans le tertiaire et la construction compensent les pertes de l’industrie Chômage 10 Le taux de chômage au plus bas depuis 2008 Démographie d’entreprises 12 Nombreuses créations d’entreprises, notamment de micro-entreprises, stabilité des défaillances Construction 14 Reprise dans la construction de locaux non résidentiels Tourisme 16 Repli de la clientèle non-résidente dans l’hôtellerie, progression soutenue de la fréquentation des campings Transport 18 Progression du trafic aérien grâce aux lignes internationales et à bas coûts Agriculture 20 Une année marquée par la canicule Frontaliers 22 L’emploi frontalier poursuit sa progression Définitions 24
Avertissement La rédaction de ce bilan économique s’échelonne de février à mai 2020. Les données analysées sont celles disponibles à la date de rédaction des différents articles. Certaines ont pu légèrement évoluer depuis. Signes conventionnels utilisés … Résultat non disponible /// Absence de résultat due à la nature des choses e Estimation p Résultat provisoire r Résultat révisé par rapport à l’édition précédente n.s résultat non significatif € euro M Million Md Milliard
Contexte national et international Contexte national et international L’économie française en ralentissement modéré en 2019 puis en forte chute début 2020 Thomas Ouin-Lagarde (Division Synthèse conjoncturelle, Insee) L’activité a ralenti en 2019 dans presque + 2,2 points, après + 1,4 point en 2018). En 2019, le chômage a nettement baissé tous les pays avancés Cette accélération a été portée à la fois par les dépenses de consommation des ménages L’emploi total a fortement accéléré en 2019, Les incertitudes politiques et économiques et des administrations publiques et par avec 358 000 créations nettes d’emplois provenant notamment du Brexit ou de la l’investissement total. tous secteurs confondus après 228 000 en guerre commerciale entre les États-Unis et 2018 (dont 287 500 créations nettes la Chine ont pesé non seulement sur les 1 L’activité ralentit en 2019, freinée par le d’emplois dans le champ salarié public et échanges commerciaux mais aussi, plus solde du commerce extérieur privé, après 158 100 en 2018). Ainsi, le taux globalement, sur l’investissement des de chômage a poursuivi sa décrue, entreprises et la croissance mondiale. Après atteignant 8,1 % de la population active un pic d’activité en 2018, l’activité aux française1 au quatrième trimestre 2019 après États-Unis a ralenti en 2019 (+ 2,3 % après 8,7 % au quatrième trimestre 2018 (soit + 2,9 %), grevée par la décélération de la 8,4 % en moyenne annuelle en 2019 après consommation des ménages (+ 2,6 % après 9,0 % en 2018). Le pouvoir d’achat des + 3 %) et par l’essoufflement de ménages a soutenu la consommation. l’investissement des entreprises (+ 2,1 % En 2019, le revenu disponible brut des après + 6,4 %). En zone euro, l’activité a ménages a progressé de 3,1 % (après également ralenti, pour la deuxième année + 3,0 % en 2018). Il a été soutenu par une consécutive (+ 1,2 % après + 1,9 %) et accélération des prestations sociales malgré une politique monétaire de la (+ 3,1 % après + 2,0 %, notamment du fait, Banque centrale européenne toujours en 2019 de la revalorisation et de Source : Insee, comptes nationaux, base 2014. accommodante. En particulier, l’activité a Note : croissance du PIB en % et contributions en point. l’élargissement de la prime d’activité mis en très nettement décéléré en Allemagne place dans le cadre des mesures d’urgence (+ 0,6 % après + 1,5 %) et en Italie (+ 0,3 % La consommation des ménages a économiques et sociales) et par le après + 0,8 %) mais a un peu mieux résisté ralentissement des impôts courants (+ 0,3% accéléré après + 9,6 % en 2018), du fait notamment en France (+ 1,5 % après + 1,8 %) et en Espagne (+ 2,0 % après + 2,4 %). En 2019, Les dépenses de consommation des de la poursuite des réductions de taxe l’activité britannique a évolué par à-coups ménages ont accéléré en 2019 (+ 1,5 % en d’habitation et après une forte hausse de la au gré des anticipations et des volume, après + 0,9 % en 2018), dans un CSG en 2018 du fait de la bascule de comportements de stockage avant la date, contexte d’accélération du pouvoir d’achat cotisations sociales vers la CSG. Les plusieurs fois reportée, du Brexit. En du revenu disponible brut des ménages. Ces salaires nets de cotisations sociales ont moyenne en 2019, l’activité y a crû de dépenses ont été soutenues, en particulier, ralenti, mais sont restés vigoureux (+ 3,3 % 1,4 % (après + 1,3 % en 2018). par les achats de biens durables, notamment après + 4,8 %). Le prix de la dépense de en équipement du logement, et par les consommation finale a ralenti (+ 0,9 % dépenses de loyers, d’hébergement- après + 1,7 % en 2018), si bien que le En 2019, l’activité française a connu un restauration et d’autres services marchands. pouvoir d’achat du revenu disponible a nouveau ralentissement, quoique accéléré (+ 2,1 % après + 1,3 %, figure 2). modéré Ramené au niveau individuel, le pouvoir L’investissement a été très dynamique d’achat par unité de consommation a Après une année 2017 très dynamique augmenté de 1,5 % (après + 0,7 % en 2018). (+ 2,3 %) et une décélération en 2018 La formation brute de capital fixe de Du côté des entreprises, la transformation (+ 1,8 %), l’activité a de nouveau ralenti en l’ensemble des agents économiques a du crédit d’impôt compétitivité emploi 2019 (+ 1,5 %, figure 1). Ce ralentissement accéléré en 2019 (+ 4,2 % après + 3,2 % en (CICE) en allègements de cotisations est dû notamment à une dégradation des 2018), soutenue par l’investissement des sociales a nettement soutenu le taux de échanges extérieurs, qui ont contribué ménages (+ 1,8 % après + 1,5 %) et par marge des sociétés non financières négativement à la croissance (- 0,2 point l’investissement public (+ 7,7 % après (+ 1,8 point, mais + 0,1 point hors après + 0,4 point). En effet, les exportations + 3,3 %), lui-même porté par transformation du CICE). en volume ont décéléré (+ 1,9 % après l’investissement en construction des + 4,4 %) davantage que les importations collectivités locales avant les élections (+ 2,5 % après + 3,1 %). Le ralentissement municipales. L’investissement des des exportations a concerné tant les produits entreprises est resté très dynamique manufacturés, notamment les matériels de (+ 3,6 % après 3,7 %), en particulier en transport, que les services. En revanche, la services. demande intérieure a nettement accéléré, soutenant la croissance (contribuant pour 1 Hors Mayotte 4 Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté n° 22 - Juin 2020
Contexte national et international 2 L’accélération des prestations sociales Dans ce contexte, l’activité a lourdement Cette perte traduit notamment la chute des soutient le pouvoir d’achat chuté : pendant toute la période de achats de carburants, de véhicules confinement, elle se serait située à environ automobiles et d’autres biens manufacturés un tiers en deçà de son niveau en situation (habillement) mais également des services « normale » d’activité (figure 3). Dans les de transport, d’hébergement et restauration autres pays, la forte baisse du PIB au et de loisirs). En revanche, certains produits premier trimestre 2020 témoigne, comme en ont vu leur consommation augmenter France, de l’ampleur du choc2. pendant le confinement (produits En France, la perte d’activité concerne alimentaires notamment). surtout les branches marchandes (- 40 % Cette crise touche fortement l’ensemble des pendant toute la durée de confinement). régions françaises, avec quelques disparités Dans l’industrie, hormis la branche agro- néanmoins, compte tenu des différences de alimentaire nécessaire à la fourniture de structure sectorielle qui existent d’un biens essentiels, les autres branches sont territoire à un autre3. En effet, la perte Source : Insee, comptes nationaux, base 2014. particulièrement touchées, à travers la d’activité au niveau local dépend entre baisse de la demande nationale et étrangère, autres du poids des activités durement les difficultés d’approvisionnement ou touchées par la crise (tourisme, Au mois de mars et au deuxième encore l’indisponibilité de la main-d’œuvre construction…) et de celui des secteurs qui trimestre 2020, l’activité a fortement et les difficultés à mettre en place les au contraire sont davantage épargnés chuté mesures sanitaires sur les sites de (agriculture). production. Dans les services, les pertes Le contexte conjoncturel de l’année 2019 a d’activité sont plus contrastées, élevées 3 L’activité a fortement baissé pendant le été radicalement modifié début 2020 avec confinement puis se redresserait dans les secteurs directement concernés par l’émergence de l’épidémie du Covid-19, progressivement les mesures de confinement (commerce, frappant d’abord la Chine puis se services de transport, hébergement et propageant dans le reste du monde. Les restauration, loisirs) et plus faibles dans les mesures prises, en France et dans les autres activités telles que les services financiers ou pays concernés, pour endiguer la d’assurance. Enfin, la construction a pâti de propagation du virus, ont des conséquences l’arrêt partiel voire complet des chantiers. lourdes sur le fonctionnement des La crise sanitaire s’est également traduite économies. En France, un confinement de la par un recul important de la consommation population a été mis en place entre le 16 des ménages, qui elle aussi se serait située mars et le 11 mai, s’ajoutant à la fermeture un tiers environ en deçà de son niveau en des établissements recevant du public et des situation « normale » (- 35 % de perte de commerces non essentiels. consommation à la fin mars puis - 32 % au 7 mai). Source : Points de conjoncture de l’Insee ; les dates indiquées sont les dates de parution de ces différents Points. 2 Au premier trimestre 2020, le PIB a baissé de 2,2 % en Allemagne, 5,3 % en France, 5,3 % en Italie, 5,2 % en Espagne, 2,0 % au Royaume-Uni, 1,3 % aux États-Unis, ces écarts pouvant traduire à la fois les différences de calendrier dans la mise en place de mesures d’endiguement de l’épidémie et les différences méthodologiques d’estimation de l’activité dans cette période très particulière. 3 Voir l’éclairage régional du Point de conjoncture du 7 mai. Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté n° 22 - Juin 2020 5
Synthèse régionale Synthèse régionale Amélioration quasi générale en 2019 Guillaume Volmers (Insee) L’activité économique est bien orientée départements et le Jura reste le plus Progression du trafic aérien grâce aux en Bourgogne-Franche-Comté en 2019, préservé du chômage, à l’inverse du lignes internationales et à bas coûts avec un second semestre bien meilleur que Territoire de Belfort qui est le plus touché. le premier notamment sur le marché du Le nombre de demandeurs d’emploi En 2019, le trafic aérien, peu développé en travail. inscrits à Pôle emploi est également en Bourgogne-Franche-Comté, progresse diminution dans la région et ce quel que grâce à une croissance sur les vols à Les gains d’emplois dans le tertiaire et soit le sexe ou la catégorie d’âge, hormis l’international et à bas coûts. la construction compensent les pertes les seniors dont le nombre est stable. Ce Les immatriculations de véhicules neufs de l’industrie recul des inscrits à Pôle emploi se retrouve stagnent, notamment celles des véhicules dans tous les départements sauf le Doubs. particuliers. Les véhicules hybrides et Fin 2019, la Bourgogne-Franche-Comté électriques doublent leur part de marché compte 969 900 emplois, 530 de plus en Nombreuses créations d’entreprises, par rapport à 2016. un an. La baisse connue en 2018 est notamment de micro-entreprises enrayée, le nombre d’emplois est en légère Repli de la clientèle non-résidente dans progression de 0,1 % cette année grâce à En Bourgogne-Franche-Comté, les l’hôtellerie, progression soutenue de la un fort rebond au dernier trimestre. créations d’entreprises, et tout fréquentation des campings L’emploi régional est soutenu par la particulièrement des micro-entreprises, croissance en Côte-d’Or, dans le Jura et en sont plus nombreuses que l’année La fréquentation touristique progresse en Haute-Saône. Les effectifs dans les précédente pour la quatrième année 2019 par rapport à 2018, mais moins secteurs d’activité de la construction et du d’affilée. Une progression de près de 20 % fortement qu’au niveau national. Si elle tertiaire non marchand sont en hausse par rapport à 2018 toutes catégories augmente dans les campings de la région, contrairement à l’année précédente. Le juridiques confondues et d’un tiers pour elle est en léger repli dans les hôtels. Ces tertiaire marchand hors intérim continue sa les micro-entreprises. Cette augmentation derniers subissent le fléchissement de la progression au même rythme qu’en 2018. des créations se retrouve dans tous les clientèle résidant hors de France, Les pertes d’emplois dans l’industrie secteurs d’activité, en particulier dans notamment la clientèle britannique, dans s’accentuent, elles sont deux fois plus l’industrie, et dans tous les départements, l’attente des suites du Brexit. Dans les importantes que l’an passé. L’emploi notamment dans le Territoire de Belfort et campings, la fréquentation est portée par la intérimaire continue son repli mais moins en Côte-d’Or. Parallèlement, le nombre de hausse conjuguée de la clientèle résidant fortement. défaillances d’entreprises est stable en en France et de celle résidant à l’étranger. Bourgogne-Franche-Comté, alors qu’il L’emploi frontalier poursuit sa recule de 5,2 % au niveau national. Pour l’agriculture, une année marquée progression par la canicule Reprise dans la construction de locaux Fin 2019, près de 37 500 résidents non non résidentiels En 2019, après une très bonne année 2018, suisses de Bourgogne-Franche-Comté les vendanges sont moins abondantes en exercent une activité professionnelle en En 2019, le nombre de permis de Bourgogne-Franche-Comté, le vignoble Suisse. Leur nombre croît plus fortement construire délivrés se replie moins étant victime des aléas météorologiques. que l’année précédente. Les flux de fortement en Bourgogne-Franche-Comté Cependant, les exportations de vins sont navetteurs de tous les départements de la qu’en 2018. Celui des mises en chantier dynamiques en volume comme en valeur. région augmentent et atteignent leur plus recule, à l’inverse des années précédentes, Les rendements des grandes cultures sont haut niveau. Les cantons de Vaud et et sur un rythme plus marqué qu’au niveau inégaux face à la canicule ; le colza est en Neuchâtel accueillent près des trois quarts national. Le marché des logements neufs retrait alors que le blé continue sa de ces travailleurs frontaliers. se dégrade, le nombre de ventes baisse de progression. Cependant, l’importante 5 % et celui des mises en vente s’écroule production mondiale de blé fait chuter les Le taux de chômage au plus bas depuis de 40 %. La région reste celle où le prix. Les livraisons de lait sont stables fin 2008 montant moyen des ventes de logements mais celles de lait AOP progressent neufs est le moins élevé de France. Pour fortement. Le marché du porc se Fin 2019, le taux de chômage en les locaux non résidentiels, les surfaces redresse. Bourgogne-Franche-Comté s’établit à autorisées à la construction repartent à la 7,2 % de la population active contre 8,1 % hausse. au niveau national. Il est en recul dans la région de 0,3 point sur un an et atteint son plus bas niveau depuis fin 2008. Cette baisse se constate dans les huit 6 Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté n° 22 - Juin 2020
Synthèse régionale Choc économique lié à la crise sanitaire en 2020 Les mesures mises en place dans La création d’entreprises mise à mal Chute de la consommation d’électricité, l’ensemble des régions françaises pour du trafic routier : amélioration de la freiner la propagation de l’épidémie de En mars 2020, la Bourgogne-Franche- Comté enregistre 1 214 créations qualité de l’air coronavirus ont des conséquences brutales sur l’activité économique. Les tendances d’entreprises toutes catégories confondues, La baisse de l’activité économique se observées en 2019 changent radicalement soit une baisse de 31 % par rapport au reflète dans la chute de la consommation à partir de mi-mars 2020 avec le mois précédent et de 36 % par rapport à totale d’électricité. Cette dernière fluctue confinement de la population. mars 2019. Elles sont particulièrement aussi en fonction des températures moins nombreuses que l’an passé dans le extérieures et de la plus ou moins forte Une baisse drastique de l’activité, Doubs et l’Yonne, de respectivement 40 % nécessité de chauffer les habitations, les évaluée à 32 % pour la Bourgogne- et 42 %. En Saône-et-Loire et dans le Jura, installations collectives et les entreprises. la baisse est la moins prononcée, - 26 % et Ainsi, en Bourgogne-Franche-Comté, la Franche-Comté - 30 %. consommation journalière moyenne totale La Bourgogne-Franche-Comté subirait, Dans l’ensemble de la région, le nombre d’électricité est en baisse de 21 % durant par rapport à une situation normale, une de créations d’entreprises chute les quinze premiers jours du confinement baisse d’activité, entre le 17 mars et le 7 lourdement dans le commerce, - 46 %. par rapport aux deux semaines qui ont mai, de 32 %, comparable à celle du Viennent ensuite les services, - 40 %, précédé. Ceci est dû à la chute de la niveau national. Cette estimation fait secteur où se fait la majorité des créations. consommation des entreprises, celle des l’hypothèse qu’une branche d’activité est La baisse est plus limitée dans l’industrie, ménages augmente avec le confinement et affectée avec la même intensité dans tous - 17 %. le télétravail mais baisse avec les les territoires. Les mesures de confinement Le nombre de créations a commencé à températures plus clémentes observées à ayant été similaires, les différences diminuer significativement dès la semaine partir de début avril. observées entre les régions et les du 9 au 13 mars, c’est-à-dire juste avant le Le confinement entraîne également une départements reflètent donc confinement, puis il s’est effondré dans la forte réduction des déplacements de la essentiellement des différences de semaine du 16 au 20 mars. population et une baisse du transport de composition de leur tissu économique. marchandises. Beaucoup d’actifs occupés Dans les départements, elle varie de - 30 % Chute des transactions par carte n’ont plus à se rendre sur leur lieu de dans la Nièvre à - 33 % dans le Territoire bancaire, conséquence de la baisse de travail et doivent aussi limiter leurs de Belfort. consommation des ménages déplacements aux lieux de consommation ouverts et proches. Les magasins n’ont La construction, les commerces, le Un fort recul des transactions par carte plus autant besoin de livraisons et puisent transport, les services aux entreprises bancaire s’est produit lors de la mise en pour partie dans leur stock, les autres place du confinement le mardi 17 mars. et l’industrie sont très impactés ferment. Ainsi, la « congestion routière », Ces transactions étaient pourtant en hausse qui reflète l’intensité de la circulation Les services marchands perdent dans significative la semaine précédant le routière, a été en moyenne divisée par 3,2 l’ensemble 36 % de leur activité, mais bien confinement par rapport à la même à Dijon le mardi 14 avril à 17 heures par davantage dans l'hébergement-restauration, semaine de l’an passé. Ce phénomène rapport à la moyenne observée à la même les transports et l’entreposage, le s’explique par une consommation accrue heure sur toute l’année 2019 (source commerce, et les services aux entreprises. des ménages pour constituer des réserves. TomTom). La forte baisse des La baisse d’activité des services Par la suite, le nombre de transactions déplacements et le fonctionnement ralenti marchands explique la moitié de la baisse chute, de manière similaire en France et en de l’industrie provoquent une amélioration de l’activité totale dans la région. Bourgogne-Franche-Comté : il est, dans la de la qualité de l’air. La concentration en L’industrie a ralenti son activité de 38 %. semaine du 16 mars, qui n’est pas une polluants chute en mars pendant le Ce secteur, toujours très présent en semaine complète de confinement, confinement : - 69 % par exemple à Dijon Bourgogne-Franche-Comté, explique d’environ 40 % inférieur à l’an passé. Les pour le niveau d’oxyde d’azote (source 7 points de la baisse d’activité régionale. deux semaines suivantes, il est inférieur à Atmo). La construction, secteur qui tourne le plus la « normale » de respectivement 60 % et au ralenti avec 75 % de perte d’activité, 55 %. participe pour 4 points de la baisse totale. On observe un léger redressement les semaines suivantes, peut-être dû au 59 % des salariés du privé font l’objet développement des ventes à emporter dans d’une demande d’activité partielle la restauration, le bricolage et plus tard la jardinerie…, mais également au Au 10 mai, en Bourgogne-Franche-Comté, changement de manière de consommer : près de 428 000 salariés bénéficient d’une avec des livraisons qui augmentent et aussi demande d’activité partielle validée, soit la reprise de certaines consommations 59 % des salariés du privé. À cette date, autres que des denrées alimentaires. Les 157 260 ont été indemnisés (source ménages avaient pu suspendre les achats Direccte Bourgogne-Franche-Comté1). de certains biens pendant les premières Depuis le 1er mars, ces dépôts de demandes semaines du confinement et voyant celui- concernent 43 630 établissements, ce qui ci se prolonger, ils les ont réalisés en représente 69 % du total de la région. partie. 1 L’activité partielle en Bourgogne-Franche-Comté pendant la période de confinement - Direccte Bourgogne-Franche-Comté, mai 2020. Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté n° 22 - Juin 2020 7
Emploi Emploi Les gains d’emplois dans le tertiaire et la construction compensent les pertes de l’industrie En 2019, la Bourgogne-Franche-Comté gagne 530 emplois, soit une légère hausse de 0,1 % inférieure à la progression nationale de 1,1 %. L’emploi régional est soutenu par la croissance en Côte-d’Or, dans le Jura et en Haute-Saône. Les effectifs dans les secteurs d’activité de la construction et du tertiaire non marchand sont en hausse contrairement à l’année précédente. Le tertiaire marchand hors intérim continue sa progression au même rythme qu’en 2018. Les pertes d’emplois dans l’industrie sont deux fois plus importantes que l’an passé. L’emploi intérimaire continue son repli mais moins fortement. Bénédicte Piffaut (Insee) Avertissement Cette publication présente le bilan économique annuel de l'année 2019 en Bourgogne-Franche-Comté. Suite à la crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19, la situation économique s'est fortement détériorée à partir de mars 2020. Le premier article "Synthèse du Bilan économique 2019 et premiers éléments sur 2020" fournit des éléments de mesure des impacts économiques de la crise et du confinement de la population. À la fin 2019, la Bourgogne-Franche-Comté Accentuation des pertes dans l’industrie Nièvre et en Saône-et-Loire et ils baissent de compte 969 900 emplois, 530 de plus en un 0,7 % dans le Jura et le Territoire de Belfort. an. La baisse connue en 2018 est enrayée, le En 2019, l’industrie perd 1,2 % de ses nombre d’emplois est en légère progression emplois permanents dans la région, soit 2 000 postes en moins, quand elle en gagne Hors intérim, gains d’emplois dans le cette année grâce à un fort rebond au dernier tertiaire marchand trimestre. L’emploi augmente de 0,3 % dans 0,3 % au niveau national. Alors qu’en 2018 le secteur public alors qu’il est stable dans le les pertes d’emplois s’amenuisaient dans Le secteur tertiaire marchand hors intérim privé. Au niveau national, la hausse est de l’industrie régionale, cette année la baisse gagne 1 500 emplois permanents, soit une 1,1 % et c’est l’emploi privé qui tire la est identique à la moyenne quinquennale. progression de 0,4 % au même rythme qu’en croissance avec une augmentation de 1,4 % Seuls les effectifs de l’industrie agro- 2018. L’écart se creuse avec le niveau contre 0,4 % dans le public (figure 1). alimentaire progressent, affichant même une national dont la hausse est plus de quatre fois Dans la région, l’agriculture, la construction croissance supérieure au niveau national : supérieure. et surtout le tertiaire marchand hors intérim avec + 1,7 % contre + 1,5 % (figure 4). L’hébergement-restauration est le moteur sont orientés à la hausse quand l’industrie L’emploi industriel diminue dans tous les principal de cette hausse, avec les services confirme son repli des années précédentes départements de la région, à l’exception de aux entreprises et le commerce qui repart à la (figure 2). la Haute-Saône, où il est relativement stable. hausse après une stabilité en 2018. À L’emploi augmente dans trois départements Son repli est particulièrement marqué dans l’inverse, les services financiers et les de la région : la Côte-d’Or, le Jura et la le Territoire de Belfort, - 3,5 %. Le Doubs, services aux ménages perdent des emplois. Haute-Saône. À l’inverse, il baisse dans les département qui compte le plus d’emplois L’emploi du tertiaire marchand croît dans six cinq autres. industriels, perd 800 emplois soit près de des huit départements de la région. Le Doubs 40 % de la perte du secteur dans la région et la Côte-d’Or, premiers employeurs dans ce Moins de pertes dans l’intérim (figure 5). secteur, sont les départements les plus dynamiques avec des hausses de plus de 1 %. En 2019, en Bourgogne-Franche-Comté, le La construction repart à la hausse L’emploi dans ce secteur décroît dans la repli du nombre d’intérimaires s’atténue par Nièvre et surtout dans le Territoire-de- rapport à l’année précédente. Les effectifs La tendance s’inverse dans la construction. Alors que les effectifs baissaient de 1,7 % Belfort, où la baisse des effectifs est de baissent de 300 emplois contre 4 700 en 2,9 %. 2018. L’évolution est moins favorable qu’au par an entre 2013 et 2018, ils augmentent à niveau national (figure 3). En effet, l’emploi nouveau en 2019, avec 500 emplois permanents en plus. La hausse est de 1 %, ce Le tertiaire non marchand en légère intérimaire diminue de 0,9 % contre - 0,3 % progression en France. qui reste toutefois trois fois inférieur à la Il existe de fortes disparités dans la région. hausse nationale. En Bourgogne-Franche-Comté, le tertiaire Le Doubs et la Saône-et-Loire, départements L’emploi dans la construction croît en non marchand augmente, en 2019, de près de qui concentrent plus de 40 % des Haute-Saône et dans le Doubs au même 500 emplois, soit une hausse de 0,1 %. Trois intérimaires de la région, perdent chacun rythme que dans la région. L’Yonne et la départements augmentent leurs effectifs : le 3 % de leurs effectifs. À l’inverse, en Haute- Côte-d’Or profitent plus nettement de Jura, le Territoire-de-Belfort et la Côte-d’Or. Saône, dans le Territoire-de-Belfort et la l’embellie avec une augmentation des Ces départements connaissent tous une Nièvre le nombre d’intérimaires augmente, emplois de respectivement 4,1 et 2,4 %. Les progression supérieure à celle du niveau surtout dans ce dernier, + 12,3 %. effectifs sont relativement stables dans la national qui atteint 0,3 %. 8 Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté n° 22 - Juin 2020
Emploi 1 Évolution de l’emploi salarié 4 Emploi salarié total par secteurs d’activité en Bourgogne- Franche-Comté Note : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Champ : emploi salarié total Source : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee. 2 Évolution trimestrielle de l’emploi salarié total par grands secteurs d’activité en Bourgogne-Franche-Comté Note : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. 1 : glissement annuel qu’aurait connu l’emploi salarié total du secteur, si l’évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée. Champ : emploi salarié total Source : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee. 5 Emploi salarié total par départements et par grands secteurs d’activité en Bourgogne-Franche-Comté Note : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Champ : emploi salarié total Glissement annuel Source : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee. Emploi au 31/12/2019 Tertiaire 3 Évolution trimestrielle de l’emploi intérimaire (en milliers) Tertiaire dont non Agriculture Industrie Construction marchand Intérim marchand Total Côte-d’Or 215,5 1,7 -1 2,4 1 -0,5 0,5 0,6 Doubs 195,7 1,2 -1,9 0,7 0,6 -3 -0,4 -0,2 Jura 85,7 7,2 -0,7 -0,7 0 -1,3 2 0,5 Nièvre 66,2 3,8 -1,6 -0,2 0,2 12,3 -0,3 -0,2 Haute-Saône 66,0 4,1 0,3 1 0,8 4,3 -0,1 0,4 Saône-et-Loire 182,7 1,3 -1,1 -0,1 -0,1 -3,3 -0,1 -0,2 Yonne 108,0 1,4 -0,4 4,1 0,1 -3,1 -0,9 -0,1 Territoire de Belfort 50,2 3,9 -3,5 -0,7 -2,2 4,5 1,5 -0,9 Bourgogne- Franche-Comté 969,9 2,3 -1,2 1 0,3 -0,9 0,1 0,1 Note : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Champ : emploi salarié total Source : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee. Note : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Champ : emploi salarié total Source : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee. Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté n° 22 - Juin 2020 9
Chômage Tourisme Chômage Le taux de chômage au plus bas depuis 2008 Fin 2019, en Bourgogne-Franche-Comté, le taux de chômage est de 7,2 %, un niveau qu’il n'avait plus connu depuis 11 ans. Il baisse de 0,3 point sur un an et recule dans tous les départements de la région. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi est également en diminution dans la région et ce quel que soit le sexe ou la catégorie d’âge, hormis les seniors dont le nombre est stable. Ce recul des inscrits à Pôle emploi se retrouve dans tous les départements sauf le Doubs. Frédéric Biancucci (Insee) Avertissement Cette publication présente le bilan économique annuel de l'année 2019 en Bourgogne-Franche-Comté. Suite à la crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19, la situation économique s'est fortement détériorée à partir de mars 2020. Le premier article "Synthèse du Bilan économique 2019 et premiers éléments sur 2020" fournit des éléments de mesure des impacts économiques de la crise et du confinement de la population. Fin 2019, le taux de chômage en Le nombre de demandeurs d’emploi Pour les 50 ans ou plus, le nombre d’inscrits Bourgogne-Franche-Comté s’établit à continue de décroître sauf dans le Doubs est stable au niveau régional. Il baisse dans 7,2 % de la population active contre 8,1 % la Nièvre, l’Yonne et en Côte-d’Or mais au niveau national (figure 1). Il est en recul Fin 2019, en Bourgogne-Franche-Comté, augmente nettement en Saône-et-Loire et de 0,3 point sur un an et atteint son plus bas près de 211 100 personnes sont inscrites à dans le Doubs. niveau depuis fin 2008. Au niveau national, Pôle emploi dans les catégories A, B, C. En Bourgogne-Franche-Comté, l’évolution la baisse est plus marquée, - 0,7 point, et la C’est 3 500 demandeurs d’emploi de moins du nombre de demandeurs d’emploi est un Bourgogne-Franche-Comté recule dans le qu’en fin d’année dernière, soit un repli de peu moins favorable pour toutes les classes classement des régions de France 1,7 %, moins fort qu’au niveau national, d’âge qu’au niveau national. métropolitaine les moins touchées par le - 3 % (figure 3). chômage : troisième au début 2019, elle La Côte-d’Or est le département où le recul Les demandeurs d’emploi de longue passe cinquième. Elle est devancée par la est le plus fort avec 1 500 demandeurs durée également moins nombreux Bretagne, les Pays-de-Loire, Auvergne- d’emploi en moins, soit une baisse de 3,7 % Rhône-Alpes et l’Île-de-France. sur un an. La baisse est aussi marquée dans Pour la première fois depuis 2016, le la Nièvre, l’Yonne, le Jura et la Haute- nombre des demandeurs d’emploi de longue Baisse du taux de chômage dans les huit Saône où elle s’échelonne de - 3,1 % à durée, c’est-à-dire inscrits depuis plus d’un départements - 2,6 %. À l’inverse, dans le Doubs, il y a an, est en recul avec 1 860 inscrits de moins 320 demandeurs d’emploi supplémentaires en un an, soit une baisse de 1,8 %. Ce repli Comme les années précédentes, c’est le Jura soit une hausse de 0,8 %. est cependant moins marqué qu’au niveau qui reste le département de Bourgogne- Dans la région, le reflux des inscrits à Pôle national, - 2,6 %. Franche-Comté le plus épargné en 2019 emploi est plus net pour les femmes que Dans la région, la diminution concerne 6 (figure 2). Avec un taux de chômage de pour les hommes : respectivement - 2,1 % des 8 départements avec des baisses 5,9 %, il est même le quatrième contre - 1,1 %. C’est l’inverse au niveau significatives pour l’Yonne, - 5,3 %, la département le moins touché au niveau national avec - 3,2 % pour les hommes et Nièvre, - 4,6 % et la Côte-d'Or, - 4,3 %. À national. À l’autre extrémité, le Territoire de - 2,7 % pour les femmes. l’inverse, la hausse est minime pour le Belfort est le département le plus concerné Doubs et le Jura. dans la région, 8,8 %. C’est d’ailleurs dans Plus fort repli chez les jeunes ce département et dans celui du Doubs que le recul du chômage est le moins marqué, En 2019, la classe d’âge la plus nombreuse, respectivement - 0,2 point et - 0,1 point. La les 25-49 ans, compte 2,1 % de demandeurs baisse est plus importante dans tous les d’emploi en moins par rapport à l’année autres, en particulier en Côte d’Or et en précédente en Bourgogne-Franche-Comté. Haute-Saône avec - 0,5 point. Cependant, ce sont les jeunes qui La zone d’emploi de Beaune est, avec bénéficient du plus fort repli dans la région. 4,7 %, la plus épargnée de la région. Celle En effet, le nombre d’inscrits à Pôle emploi de Lons-le-Saunier avec 5,5 % et celles de de moins de 25 ans est en baisse de 2,9 %, Morteau et Pontarlier avec 5,8 % ont soit 900 personnes. Si ce recul des également un taux de chômage contenu. En inscriptions des jeunes à Pôle emploi est revanche, la zone d’emploi du Creusot- quasi général, le Doubs et le Territoire de Montceau est la plus touchée avec 9,1 %. Belfort y font exception. Pour en savoir plus Jauneau Y., Vidalenc J.,« Une photographie du marché du travail en 2019 : Le chômage continue de reculer », Insee Première n° 1793, février 2020 Biancucci F., « Chômage en Bourgogne-Franche-Comté : Nette amélioration au dernier trimestre 2019, avant la crise », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n° 102, avril 2020. 10 Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté n° 22 - Juin 2020
Chômage 1 Evolution trimestrielle du taux de chômage 3 Demandeurs d’emploi en fin de mois Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. nd : données non disponibles. 1 Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé. : évolution de l’indicateur entre le quatrième trimestre 2018 et le quatrième trimestre 2019. Note : données CVS-CJO. Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles. 2 Taux de chômage Source : Pôle emploi-DARES, STMT. p : données provisoires. Note : données CVS. Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé. Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté n° 22 - Juin 2020 11
Démographie d’entreprises Démographie d’entreprises Nombreuses créations d’entreprises, notamment de micro-entreprises, stabilité des défaillances En Bourgogne-Franche-Comté, en 2019, les créations d’entreprises, et tout particulièrement des micro-entreprises, sont plus nombreuses que l’année précédente pour la quatrième année d’affilée. Cette augmentation des créations se retrouve dans tous les secteurs d’activité et dans tous les départements. Les défaillances d’entreprises sont stables alors qu’elles sont nettement en recul au niveau national. Frédéric Biancucci (Insee) Avertissement Cette publication présente le bilan économique annuel de l'année 2019 en Bourgogne-Franche-Comté. Suite à la crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19, la situation économique s'est fortement détériorée à partir de mars 2020. Le premier article "Synthèse du Bilan économique 2019 et premiers éléments sur 2020" fournit des éléments de mesure des impacts économiques de la crise et du confinement de la population. En 2019, 22 560 entreprises ont été créées Bourgogne-Franche-Comté est moins entreprises, 16 % dans les services aux en Bourgogne-Franche-Comté dans les importante que celle du niveau national, particuliers et 15 % dans la construction. Ces activités marchandes non agricoles + 15,7 %. C’est en Côte-d’Or, département progressions sont semblables au niveau (figure 1). Sur les dix dernières années, c'est où elles étaient déjà les plus nombreuses, national excepté dans la construction où la seconde fois que le nombre d'entreprises que ce nombre de créations augmente avec l’augmentation est un peu plus marquée avec créées dépasse les 20 000 unités. Une la plus grande intensité, + 17 %. + 18 %. progression de près de 20 % par rapport à 5 300 sociétés ont été également créées dans 2018, supérieure de près de 2 points à celle la région, soit 8,8 % de plus que l’an dernier, Stabilité du nombre de défaillances constatée au niveau national. une augmentation semblable à celle de la d’entreprises Le nombre de créations augmente dans tous France. les départements de la région, notamment En 2019, les redressements et liquidations dans le Territoire de Belfort avec un tiers de Augmentation dans tous les secteurs judiciaires touchent environ 1 900 plus comparé à 2018 et en Côte-d'Or avec entreprises en Bourgogne-Franche-Comté, d’activité, en particulier dans l’industrie + 23 %, soit 1 000 créations d'entreprises de un nombre stable par rapport à l’an passé. Au plus que l’an dernier. En Bourgogne-Franche-Comté, en 2019 niveau national, elles reculent de 5,2 %. comme pour l’année précédente, les En 2019, les défaillances d’entreprises sont Le régime micro-entrepreneur en plein créations d’entreprises augmentent dans tous moins nombreuses de 7,4 % dans le secteur les secteurs d’activité (figure 2). du commerce, transport et hébergement- boom Dans l’industrie, la dynamique des créations restauration. En revanche, elles augmentent En 2019, 47 % des créations d’entreprises est forte : 1 500 entreprises ont été dans les autres secteurs d’activité. C’est dans sont des micro-entreprises. En Bourgogne- immatriculées dans la région soit près d’un la construction que la hausse est la plus Franche-Comté, près de 10 600 micro- tiers de plus que l’année précédente et une importante, avec + 11 ,4 %, une tendance entreprises ont ainsi été immatriculées, soit progression comparable au niveau national. inverse au niveau national, - 6,4 % (figure 3). un tiers de plus que l’année précédente ; un Elle est portée, là aussi, par les créations En Bourgogne-Franche-Comté, les rythme supérieur au niveau national, + 25 %. sous le régime des micro-entreprises : elles défaillances augmentent également dans les Depuis le 1er janvier 2019, un nouveau représentent 491 immatriculations en 2019, services aux entreprises, + 7,7 %, dans dispositif a remplacé l’aide aux chômeurs soit 57 % de plus que l’année précédente. l’industrie, + 2,2 %, et sont stables dans les créateurs ou repreneurs d’entreprises Un niveau qui reste cependant en dessous de services aux particuliers. Au niveau national, (Accre). Il permet l’exonération de charges la moyenne de 680 créations des années elles sont en baisse dans tous les secteurs. sociales au début d’activité et ouvre droit à 2009-2014. La Nièvre, dont le nombre de défaillances une aide financière. C’est un facteur qui peut Près de 7 000 entreprises ont été créées dans augmentait de 32 % en 2018 inverse la expliquer cette forte augmentation. Tous les le secteur regroupant commerce, transport et tendance avec, cette année, un recul de 18 %. départements suivent la même tendance et hébergement-restauration dans la région ; La Haute-Saône poursuit sur la lignée de c’est dans le Territoire de Belfort, avec l’augmentation des immatriculations en l’année précédente, 16 % de défaillances en + 57 %, que la progression est la plus forte. Bourgogne-Franche-Comté est supérieure au moins en 2019. Le nombre des créations individuelles hors national : + 22 % contre + 14 %. C’est dans En revanche, dans l’Yonne et le Territoire de micro-entrepreneurs, est également en le Territoire de Belfort qu’il augmente le Belfort, les défaillances augmentent de augmentation, mais plus modérée. Avec plus, + 47 %. respectivement 29 % et 28 %. Dans le 6 700 immatriculations en 2019, la Dans la région, les créations d’entreprises Doubs, la hausse est moins marquée, avec progression annuelle de + 11,4 % en augmentent de 20 % dans les services aux + 6 %, après une baisse de 16 % en 2018. 12 Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté n° 22 - Juin 2020
Démographie d’entreprises 1 Créations d’entreprises dans la région Bourgogne-Franche-Comté 3 Évolution annuelle des défaillances d’entreprises selon le secteur d’activité entre 2018 et 2019 dans la région Bourgogne-Franche- Comté Note : données brutes Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements – Sirene) 2 Évolution annuelle des créations d’entreprises selon le secteur 1 : y compris agriculture d’activité entre 2018 et 2019 dans la région Bourgogne-Franche- 2 : hors administration publique, activités des ménages en tant qu’employeurs et activités extra-territoriales Comté Note : données brutes, en date de jugement Source : Banque de France, Fiben (extraction du 20 mars 2020) Note : données brutes Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements – Sirene) Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté n° 22 - Juin 2020 13
Construction Construction Reprise dans la construction de locaux non résidentiels En 2019, le nombre de permis de construire délivrés se replie moins fortement en Bourgogne-Franche-Comté qu’en 2018. Celui des mises en chantier comme celui des ventes de logements neufs reculent à un rythme plus soutenu qu’au niveau national. La région reste celle où le montant moyen des ventes de logements neufs est le moins élevé de France. Pour les locaux non résidentiels, les surfaces autorisées à la construction repartent à la hausse. Bénédicte Piffaut (Insee) Avertissement Cette publication présente le bilan économique annuel de l'année 2019 en Bourgogne-Franche-Comté. Suite à la crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19, la situation économique s'est fortement détériorée à partir de mars 2020. Le premier article "Synthèse du Bilan économique 2019 et premiers éléments sur 2020" fournit des éléments de mesure des impacts économiques de la crise et du confinement de la population. Après une année 2018 difficile, le secteur Baisse des mises en chantier, de 3,7 %, ceux des maisons reculent de de la construction de logements et de à l’inverse des années précédentes 2,2 %. En France métropolitaine, les prix locaux montre des signes plus favorables augmentent pour les deux types de biens, en 2019. Cependant, il ne renoue pas avec Après quatre années successives de et à un rythme plus soutenu que dans la la croissance ni en Bourgogne-Franche- hausse, le nombre des mises en chantier région pour les appartements. La Comté ni au niveau national. diminue de 5,3 % en 2019, soit 600 Bourgogne-Franche-Comté reste la région logements commencés en moins que la moins chère pour le prix moyen au Un repli des autorisations de l’année précédente (figure 2). Au niveau mètre carré des appartements et des national, le repli est moins marqué, - 1 %. maisons neuves. Les appartements neufs construire, moins marqué qu’en 2018 Dans la région, le Doubs, la Côte-d’Or et se négocient en moyenne à 3 000 €/m² En 2019, 12 100 permis de construire ont le Jura sont concernés par ce repli. Comme contre 4 300 €/m² au niveau national. De été délivrés en Bourgogne-Franche-Comté, les deux premiers totalisent plus de 50 % même pour les maisons neuves, les lots soit une baisse de 2,1 %, moins importante des mises en chantier de la région, le repli s’échangent en moyenne à 200 400 € que le repli supérieur à 6 % de 2018. Cette de respectivement 10 % et 8 % qu’ils contre 278 800 €. année, le recul est comparable au niveau enregistrent pèse fortement sur la tendance national, - 2,4 % (figure 1). régionale. Le nombre de mises en chantier Rebond dans la construction de locaux Ce repli affecte la majorité des est stable dans la majorité des autres non résidentiels départements de la région. Le nombre départements, sauf dans la Nièvre et le d’autorisations de construire se contracte Territoire-de-Belfort où la progression est En 2019, les surfaces autorisées de locaux fortement dans la Nièvre, - 29 %, le forte. non résidentiels bondissent de 9,2 % en Territoire de Belfort, - 18 % et le Jura, Bourgogne-Franche-Comté, pour atteindre - 16 %. Après une année de repli, il Baisse importante des mises en vente 1 557 000 m² (figure 4). Cette progression connaît un fort rebond dans l’Yonne, avec de logements neufs se situe nettement au-dessus du niveau + 55 %. Les volumes étant relativement national, où elle est de 1,3 % (figure 5). Le nombre de ventes de logements neufs Tous les types de bâtiments sont concernés faibles dans ces départements, un se replie de 5 % en 2019 alors qu’il est par cette hausse excepté les bâtiments programme de construction de logements stable au niveau national (figure 3). Celui industriels et artisanaux. La construction collectifs peut provoquer de fortes des appartements vendus neufs, soit plus de locaux commerciaux augmente de plus variations, comme le permis de 106 de 90 % des transactions, est en baisse de de 44 %, près de la moitié de cette hausse logements collectifs déposé à Nevers en 4,8 % alors qu’au niveau national il est liée à la construction d’une zone 2018 et celui de 123 logements collectifs à progresse légèrement. commerciale à Beaune. Après plusieurs Sens en 2019. Malgré cette baisse des ventes, années de repli, celles des exploitations Dans les départements où le volume est l’écroulement de 40 % du nombre de agricoles et forestières augmentent de 2 % traditionnellement le plus élevé, les logements neufs mis en vente en 2019 cette année. trajectoires sont opposées avec - 3 % en entraîne une réduction du stock de Sur la période 2010-2019, les surfaces Côte-d'Or et + 3 % dans le Doubs. logements neufs disponibles de près de autorisées de locaux non résidentiels 15 %. restent orientées à la baisse. Elles se Les prix de vente des appartements neufs contractent de près de 30 % dans la région augmentent en Bourgogne-Franche-Comté contre 3,5 % au niveau national. 14 Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté n° 22 - Juin 2020
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