Bilan évaluatif du programme " Centres d'Innovation Sociétale " - Dispositif d'observation et de suivi de l'Initiative d'excellence de ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Bilan évaluatif du programme « Centres d’Innovation Sociétale » Dispositif d’observation et de suivi de l’Initiative d’excellence de l’université de Bordeaux Septembre 2015
Sommaire Introduction .............................................................................................................................. 3 Bilan du programme « Centre d’innovation sociétale » : premiers faits saillants ............. 5 ANALYSE DES PREMIERS EFFETS DES PROJETS DE CIS EN COURS ..................................... 6 ELEMENTS REFLEXIFS SUR LE CADRE GLOBAL DU PROGRAMME CIS .............................. 9 CONDITIONS DE PERENNISATION DES PROJETS ET DU PROGRAMME .......................... 13 Annexe 1 / Les conventions objectifs moyens des projets de CIS vague 1 ........................ 16 Annexe 2 / Bilan financier des projets de CIS vague 1........................................................ 18 2/1
INTRODUCTION Avant-propos : le suivi des programmes de l’Initiative d’excellence de l’université de Bordeaux La Mission Investissements d’avenir (MIA) de l’université de Bordeaux a mis en place depuis 2012 un dispositif d’observation et de suivi destiné à aider à la mise en œuvre de la politique d’excellence de l’université de Bordeaux (IdEx Bordeaux). Ce dispositif a vocation à fournir à la gouvernance du programme IdEx (conseil de gestion, direction opérationnelle…) et à ses acteurs (équipes de recherches) des outils (données, analyses, travaux réflexifs) leur permettant de construire, d’accompagner et de suivre en continu le déploiement des actions et leurs impacts pour le site bordelais d’enseignement supérieur et de recherche. L’originalité de ce dispositif réside dans le fait qu’il est axé sur une activité d’observation des actions mises en œuvre, dans une logique de réflexivité ayant pour objectif de caractériser les impacts des projets / programmes initiés (effet transformant, adéquation des modalités d’action aux objectifs, retour sur investissement, etc.). Le présent bilan évaluatif du programme « Centres d’innovation sociétale » (CIS) est réalisé dans le cadre de la procédure de suivi et d’évaluation des programmes de l’IdEx Bordeaux, assurée par la MIA. Il est proposé pour chaque programme, en plus d’un reporting interne, un suivi des impacts à moyen- long terme, par le biais d’études qualitatives. Ce suivi qualitatif a pour but d’objectiver les effets transformants des programmes et leur apport différentiel à la réalisation des objectifs stratégiques de l’initiative d’excellence de l’Université de Bordeaux. Rappel sur le programme « Centres d’innovation sociétale » (CIS) Interfaces entre la recherche et monde socio-économique, les CIS visent à développer une offre de services liée à des compétences, des savoirs et des expertises développés dans les domaines de recherche présentes sur le site bordelais. Sur la base d'un noyau de compétences scientifiques avérées et originales, les Centres d’innovation sociétale ont vocation à formaliser une offre permettant l'accès, sous différentes formes (outils, expertises, formation, recherche partenariale, prestations…), aux savoirs développés dans le cadre d'activités de recherche. Les cibles de l’offre des CIS sont variées : acteurs du milieu socioéconomique, étudiants en formation initiale ou continue, acteurs du secteur public (notamment sur le volet innovation organisationnelle et gouvernance), communauté scientifique bordelaise ou non (dans une perspective de développement d’approches pluridisciplinaires), société civile, lycéens… Trois projets ont été soutenus dans le cadre de la première campagne CIS (2012-2013) : o Forum Montesquieu basé sur des compétences en droit; o VIA Inno spécialisé dans l’intelligence technologique et économique ; o GRP Lab axé sur le concept de « business model » 3/1
Cinq projets supplémentaires ont été financés dans le cadre de l’appel à projets pour l’émergence de nouveaux CIS (CIS de vague 2) ; l’IdEx Bordeaux soutient ici l’accompagnement et la structuration de pré-projets ayant le potentiel pour consolider, à terme et sous réserve de modèle économique durable, tout ou partie d’un centre d’innovation sociétale o CRISALIDH (innovation sociale territoriale) o Forum Urbain de Bordeaux (ville et métropolisation) o Santé Virtuelle (e-santé) o Plateforme Cassiopée (santé publique) o Ubic (industries culturelles et créatives) L’Initiative d’excellence de l’université de Bordeaux a vocation à accompagner chaque CIS sur une période limitée (typiquement trois ans), d’une part, l’investissement nécessaire pour développer son offre afin qu’il soit connu et reconnu, et d’autre part, l’installation progressive des activités visées par le CIS en question. A l’issue de la période de soutien, il est attendu que les CIS soient en mesure de financer leur fonctionnement récurrent (coûts fixes). L’atteinte d’un modèle économique pérenne pour chaque CIS répond à l’exigence du PIA (loi de finances 2010) de ne pas créer des centres de coûts nouveaux pour le financement public. Les effets attendus du programme CIS pour le retour sur investissements de l’Initiative d’excellence de l’Université de Bordeaux sont les suivants : transfert des savoirs, connexion au monde socioéconomique, transformation de l’université et renforcement de sa place dans la société. Précisions sur le bilan évaluatif du programme « Centres d’innovation sociétale » (CIS) Ce premier bilan a été réalisé sur la base d’un retour d’expérience, pour les CIS vague 1, des directions des CIS. Un dossier « bilan évaluatif » (articulé en quatre parties : informations pratiques, compte- rendu scientifique, questionnaire) a été diffusé aux trois directions afin de recueillir leurs remarques et avis sur leur CIS et leurs réalisations, la mise en œuvre du programme ainsi que leurs premiers éléments d’appréciation sur l’impact de leur action mais également du programme « CIS » dans sa globalité. L’audition des projets de CIS lors de différentes sessions du Conseil de gestion de l’IdEx courant 2015 a également servi à compléter l’analyse. Les CIS vague 2 étant actuellement en phase de structuration, la méthodologie d’enquête est différente : les éléments ressortissant à ces projets sont issus d’un travail documentaire et d’observation. Ce document présente les résultats de l’analyse sous forme de faits saillants. Il a été conçu et rédigé par Marie Campain (chargée de mission pilotage au sein de la MIA), en lien avec Aurore Cravello et Antoine Blanchard (chargés de programmes au sein de la MIA, respectivement en charge des CIS vague 1 et vague 2), sous la supervision de Claude Sorbets, référent du Comité opérationnel IdEx Bordeaux pour les activités d’observation et de suivi. La MIA remercie les directions des 3 CIS vague 1 qui se sont rendues disponibles pour ce travail d’analyse et dont les contributions se sont avérées essentielles. 4/1
BILAN DU PROGRAMME « CENTRE D’INNOVATION SOCIETALE » : PREMIERS FAITS SAILLANTS Le Programme Investissements d’Avenir (PIA) français lancé en 2010, déclinaison opérationnelle du « Grand emprunt », justifie l’effort financier collectif par l’impact sociétal qu’il doit avoir. L’enjeu du ROI (Return On Investment) est central pour l’État français en période de crise économique, et est inhérent au PIA. Cette attente est indiquée dans les différents textes cadres qui ont appelé, face à la crise, à faire de la recherche et de l’innovation des outils pour construire la croissance intelligente de demain : ainsi dans le rapport Juppé-Rocard de novembre 2009 1, la stratégie européenne de relance pour « une croissance intelligente, durable, inclusive » Horizon 2020, ou bien dans le rapport Gallois de novembre 2012 2. Le Comité de surveillance des investissements d’avenir co-présidé par Alain Juppé et Michel Rocard rappelle fréquemment cette vocation du PIA 3. La question de l’amélioration de la connexion de l’université au monde socioéconomique est au cœur du PIA et de son action « IdEx », qui a pour but « d’abord d’accélérer la mutation de notre système universitaire et de recherche dans un contexte fortement accru de compétition internationale de l’intelligence, d’associer ensuite plus étroitement recherche, formation et acteurs économiques pour favoriser la pluridisciplinarité, la compétitivité, la création d’activités, la croissance et l’emploi et, enfin, de mieux répondre aux nouveaux défis sociétaux » 4. On pourrait définir cette « connexion » comme l’amélioration de l’insertion de l’université dans son environnement, avec l’impératif pour elle, dans le contexte susmentionné, d’avoir un « impact » entendu au sens de « bénéfice pour la société des apports de la recherche ». L’impact peut prendre différentes formes, par exemple : l’accroissement du stock de connaissances utiles disponibles, l’accroissement de diplômés en maîtrise de compétences, le développement de nouvelles méthodologies, le développement de réseaux, l’accroissement de la capacité à résoudre des problèmes, la création de nouvelles entreprises, les réserves de connaissances sociales 5. Ces effets relèvent bien d’un impact socioéconomique, en ce sens qu’ils sont les résultantes directes ou indirectes de l’activité de production de savoirs. 1 « L’amélioration des perspectives de croissance dans une économie développée comme celle de la France passe par des investissements en faveur du développement de la croissance, du savoir, de l’innovation ». Rapport Juppé – Rocard, « Investir pour l’avenir. Priorités stratégiques d’investissement et d’emprunt national », novembre 2009. 2 Une des solutions identifiées dans ce rapport pour sortir la France de la crise est d’accompagner la « montée en gamme » de l’industrie française en stimulant l’innovation. Rapport Gallois, Pacte pour la compétitivité de l’industrie française, novembre 2012. 3 « Les investissements d’avenir sont un vrai levier de transformation de notre appareil productif, avec lequel la France se donne enfin les moyens de s’affirmer comme un bâtisseur d’avenir […]. A travers le soutien à l’innovation, le programme d’investissements d’avenir mène un travail de pionnier pour faire émerger un nouveau modèle de croissance et contribuer à la compétitivité d’une économie de la connaissance ». Editorial par Alain Juppé et Michel Rocard du Rapport 2014 du Commissariat général à l’investissement. Commissariat général à l’investissement, Rapport d’activité 2014, 45p. p.3. Disponible en ligne : http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2015/03/ra-cgi-2014.pdf 4 République française, Annexe au projet de loi de finances pour 2015, Rapport relatif à la mise en œuvre du suivi des Investissements d’Avenir, p.24. 5 Pour Ben R Martin & Puay Tang du Science and Technology Policy Research de l’University of Sussex, dans The Benefits from Publicly Funded Research (2007) se posent la question de l’impact socioéconomique de la recherche publique. D’après eux on peut identifier trois approches méthodologiques dans la littérature académique pour essayer de « mesurer » cet impact socio-économique : econometric studies, surveys (étude théoriques sur les corrélations entre innovation universitaire et développement régional par exemple), case studies. Ces auteurs font une synthèse des apports de la littérature, et mentionnent que les impacts ou « bénéfices » de la recherche prennent différentes formes, identifiées comme les 7 mécanismes ou « exploitation channels » à travers lesquels la recherche a un impact sur l’économie et la société de manière globale : « Increase in the stock of useful knowledge », « Supply of Skilled graduates and researchers », « Creation of new scientific instrumentation and methodologies », « Development of networks and stimulation of social interaction », 5/1
L’Initiative d’excellence de l’université de Bordeaux (IdEx Bordeaux) a été sélectionnée en juin 2011 par un jury international, qui a cependant mentionné que le projet avait alors deux points à renforcer, à savoir son volet international et la connexion avec le monde socioéconomique 1. Dans ce contexte, le programme « Centres d’innovation sociétale » (CIS), lancé dès 2012 avec une sélection finale des premiers projets début 2013, est un des outils opérationnels mis en œuvre dans le cadre de l’IdEx Bordeaux pour renforcer son volet socioéconomique. Il est porteur d’une double ambition. Premièrement, ce dispositif a pour but d’accélérer la mise à disposition de compétences et savoirs disponibles au sein de l’université à destination de la société (citoyens), de la société civile organisée (associations), des institutions publiques et parapubliques, mais également des acteurs économiques. Il s’agit, dans l’optique du ROI (Return On Investment) inhérent au PIA, de restituer à la société la production de connaissance qu’elle a largement contribué à financer. En ce sens le programme a pour but de transformer la posture de l’université vis-à-vis de la société, et ce faisant, en rendant ses savoirs disponibles, de modifier l’image de l’université dans la société. Cependant, le programme CIS a de manière complémentaire, et peut-être plus implicite, pour objectif de permettre la transformation « interne » de l’université 2, en modifiant la culture de production de savoirs de l’université et la façon dont elle se perçoit, pour aller vers le modèle d’une université entrepreneuriale et compétitive, conforme à la philosophie portée par le PIA. En ce sens, le programme a aussi vocation à avoir un effet transformant sur l’université et sa posture dans la société. C’est la concrétisation de cette double ambition qui est analysée ici et restituée sous forme de faits saillants, mettant en avant les effets atteints (ou non) par rapport aux effets visés. Cette analyse permet un état des lieux des réalisations des projets financés (I), mais surtout un retour réflexif sur le cadre global du programme CIS (II). Des remarques relatives aux conditions de pérennisation des projets financés et du programme dans son ensemble sont formulées en dernière partie du document (III). Analyse des premiers effets des projets de CIS en cours L’analyse des trois projets de CIS de la vague 1 montre des réalisations en cours. A ce niveau, on peut estimer que l’ambition d’accélération de mise à disposition de savoirs et compétences développés dans différents domaines de recherche de l’université, est en cours de concrétisation. Des réalisations novatrices Un nombre important de réalisations doit être mis au crédit des projets CIS vague 1, dont la mise en œuvre a commencé dès 2012, anticipant la décision finale d’attribution de financements intervenue au premier semestre 2013. Les trois projets Forum Montesquieu, Via Inno et GRP Lab, ont tenu leur « Enhancement of problem-solving capacity », « Creation of new firms », « Provision of social knowledge ». Rapport disponible en ligne : https://www.sussex.ac.uk/webteam/gateway/file.php?name=sewp161.pdf&site=25 1 « As a university starting with a developing international profile, it should concentrate on increasing its academic visibilty. It should also increase its connections with industry ». Recommandation faite par le jury international dans l’évaluation du projet IdEx Bordeaux (juin 2011). 2 On entend ici par « université » l’institution universitaire au sens large et non telle ou telle organisation. 6/1
feuille de route : ils ont tous des partenariats forts avec des institutions publiques, parapubliques ou avec des acteurs économiques. Ils ont mis en place des modalités originales de coopération partenariale, comme par exemple les Open Lab de Via Inno, le modèle « clinique du droit » pour le Forum Montesquieu, et une Chaire dans le cas du GRP Lab (sachant que ces dispositifs étaient toutefois antérieurs auxCIS). Les actions de transfert initialement prévues sont pour la plupart en cours de réalisation et se concrétisent sous forme d’outputs immédiatement visibles et accessibles : plateforme GRP Lab et outil GRP Storyteller pour le CIS du même nom, méthodologies novatrices de veille et d’intelligence économique concrétisées dans des études pour Via Inno, service d’aide et d’accompagnement juridique pour Forum Montesquieu (la Clinique du droit). Ce bilan positif en termes de réalisations des différents projets en cours permet de valoriser et de singulariser le site bordelais dans le domaine de l’innovation sociétale, à la fois parmi les autres sites universitaires, et pour les acteurs socioéconomiques. Ce bilan est à mettre au crédit de l’IdEx Bordeaux, et constitue une réponse à la préconisation concernant la connexion à la société formulée par le jury international lors de l’acceptation du projet en juin 2011. Les CIS sont par ailleurs une voie intéressante pour valoriser les contributions scientifiques, notamment des sciences humaines et sociales, secteur disciplinaire souvent questionné sur son impact socioéconomique et sur sa capacité à apporter des réponses à des défis sociétaux ou d’actualité. Il s’agit d’une particularité fortement différenciante du site bordelais, une marque de fabrique à mettre en avant. Un apport de savoirs aux modalités différenciées Si on peut estimer que la feuille de route initiale des projets (résumée dans leurs Conventions Objectifs Moyens signées avec l’IdEx Bordeaux 1) est globalement tenue, en termes de concrétisation des actions annoncées, il faut noter que le transfert des savoirs qu’ils permettent se fait selon des ambitions variables et des modalités différenciées. La structuration de la réponse à une demande sociétale autour des offres des CIS semble donc à ce stade disparate selon les projets. Théoriquement les publics visés par l’offre des CIS sont les suivants : la société (individus) et la société civile organisée (associations), les acteurs économiques (entreprises), les institutions publiques ou parapubliques (collectivités locales etc.) et le monde académique (bordelais et autres). Cependant la cible actuellement visée par l’offre des CIS est plus ou moins large selon les trois projets : o L’outil GRP Storyteller du GRP Lab est potentiellement accessible à tous, citoyen comme professionnel, PME comme grand groupe ; cependant à ce stade, il est essentiellement utilisé pour un public étudiant et peu d’actions sont actuellement initiées vers les autres cibles o Les services proposés par Via Inno sont principalement à destination des entreprises et des institutions publiques : dans un premier temps l’effort a été porté sur les entreprises, avec une évolution récente vers une cible « institutions publiques » (partenariat avec le CRA, et une offre spécifique pour l’aide au pilotage de l’université de Bordeaux). 1 Se reporter à l’annexe. 7/1
o De son côté le Forum Montesquieu se positionne pour son volet Clinique du droit dans un accompagnement des individus, mais la plupart des autres activités proposées sont conçues dans une logique d’animation par des juristes universitaires d’une communauté de juristes se trouvant hors de l’université (professions juridiques du secteur juridique et judiciaire bordelais). Le transfert se fait ici « en silo », entre professionnels. La Montesquieu Law Review, lancée récemment, début 2015, est un outil d’animation scientifique et de visibilité internationale à destination des académiques, ce qui n’est pas le cœur de cible d’un CIS, et procède d’avantage d’une logique de modernisation et d’animation d’une communauté disciplinaire particulière. Il conviendra cependant de suivre son impact en termes d’attractivité du site et de renouvellement des pratiques. Les cycles de conférences Parenthèses et Parcours de droit sont à ciblés pour le grand public, mais existaient avant le CIS et ne sont pas à porter à son bilan. Au- delà de la clinique du droit et de la revue en anglais, ce CIS propose donc peu de réalisations en propre, les activités prévues dans sa convention objectifs-moyens relevant de l’offre d’expertise en droit n’ayant pas été développées. L’immersion au sein de ce CIS d’une ressource liée au programme SPRING 1 de l’IdEx afin de traiter des questions juridiques et d’innovation ne saurait à ce stade être considérée comme un service de « prospective juridique » à destination des entreprises. Une mise en œuvre en voie de simplification La mise en route des projets a logiquement été plutôt lente courant 2012 du fait de difficultés à s’organiser dans l’attente de la décision d’attribution de la dotation définitive de l’IdEx Bordeaux (intervenant début 2013). Deux (GRP Lab et Via Inno) des trois projets retenus s’appuyaient sur des dynamiques déjà enclenchées, mais d’échelle variable : la « plateforme Via Inno » était déjà une activité structurée de valorisation et transfert du GREThA et le GRP Lab a développé un outil traduisant les enseignements de précédents modules de sensibilisation à l’entreprenariat organisés par l’IRGO et le dispositif ECA (Entrepreneuriat Campus Aquitaine). Bien que différents et à des degrés variables, ces deux projets étaient plus matures et ont ainsi pu démarrer plus rapidement que Forum Montesquieu Justice qui ne bénéficiait pas de dynamique déjà installée. En ce sens, ce calendrier différencié de démarrage doit être gardé à l’esprit pour apprécier la différence susmentionnée de concrétisation de l’offre de transfert des projets. Les difficultés inhérentes au démarrage des projets (mobilisation de ressources humaines, cadres administratifs à définir, disponibilité des fonds, procédure de suivi des dossiers et de reporting, communication sur les actions) sont désormais moins prégnantes, bien que les directions des projets mentionnent toutes des appréhensions sur le volet ressources humaines (durée des contrats, besoins supplémentaires ou nouveaux…). La majorité des porteurs de projets estiment également pouvoir compter sur le soutien de la MIA pour les aider au déploiement de leur action, notamment sur le volet 1 Programme conjoint de l’IdEx Bordeaux avec le pôle de compétitivité Aerospace Valley mettant en synergie des projets du périmètre IA bordelais pour étudier de façon systématique les opportunités de transfert de technologies issues des filières aéronautique et espace comme potentiel d’innovation dans les secteurs d’activité que sont la santé et le bâtiment. 8/1
communication, et mentionnent également le soutien de la FBU pour le volet mécénat et levées de fonds. Eléments réflexifs sur le cadre global du programme CIS Au-delà d’une mise en perspective des réalisations des trois projets de CIS vague 1, il s’agit ici d’analyser de manière plus générale le cadre global du programme CIS proposé par l’IdEx Bordeaux et notamment son ambition implicite de transformation de l’université vers un modèle d’université entrepreneuriale en prise aux besoins de la société, conformément à la philosophie portée par le PIA. En effet, à travers le programme CIS, le problème analysé ici est plus globalement celui de l’insertion d’un modèle d’université entrepreneuriale portée par le PIA et par l’IdEx Bordeaux, dans le cadre d’une université française de modèle jacobin classique, sans réelle marge de manœuvre, par exemple quant aux possibilités de développer des activités novatrices de transfert, nécessitant une certaine souplesse opérationnelle. Cet enjeu de fond est à prendre en compte pour comprendre pourquoi ce programme rencontre encore aujourd’hui des difficultés dans sa mise en œuvre opérationnelle ; et ce quand bien même le dynamisme de ses équipes permet de passer outre ces freins quand cela est possible. Un déficit collectif d’appréhension de l’impact attendu du programme La mise en route plutôt lente des différents projets mentionnée précédemment s’explique aussi, au-delà des questions de maturité des projets, par un déficit initial de compréhension par les porteurs de projets et les communautés associées des attentes liées à ce programme. Celui-ci est porteur d’une double ambition d’accélération de transfert de savoirs de l’université vers la société, notamment pour aider les SHS bordelaises (dans une situation alors structurellement difficile d’après les différentes évaluations AERES), mais également de transformation plus générale de l’université 1 dans un souci de retour sur investissement pour la société. Ces axes stratégiques supposent une modification sensible des orientations professionnelles individuelles et collectives et, sans doute, des façons de réfléchir sur des activités nouvelles et des modalités adaptées pouvant être expérimentées. Les quelques incertitudes observées au lancement du programme s’expliquent pour partie par le fait que certains porteurs de projets de CIS avaient précédemment profilé de possibles LabEx (cas du projet non retenu Humanités Digitales, mais également du projet Forum Montesquieu qui a su se restructurer courant 2012), auxquels ils ne purent en fait prétendre du fait du cahier des charges restrictif de ces derniers et de leur impossibilité à y répondre (nombre de chercheurs réduits, évaluation AERES insuffisantes). Autrement dit ces projets étaient conçus initialement comme des projets de recherche, et le passageà un projet de CIS de structuration d’une offre de savoirs transférable n’a pas été aisé : 1 On entend ici par « université » l’institution universitaire au sens large et non telle ou telle organisation. 9/1
l’appréhension collective du concept a pris du temps. Certains des projets présentent toutefois encore aujourd’hui leurs réalisations comme des « projets de recherche » (audition du Forum Montesquieu devant le Conseil de Gestion de l’IdEx du 01/09/2015). A cela se rajoute le fait que la définition même de l’ « objet » CIS a pris du temps au sein des instances de l’IdEx ; la commande étant orientée au départ de manière pragmatique sur la définition de ce que n’était pas un CIS (un LabEx) et non sur ce que cela devait être (définition d’un modèle standard), les instances de l’IdEx se positionnant dans un accompagnement des différents projets dans leurs singularités sans les contraindre dans un gabarit standardisé. Cette genèse compliquée met à bien des égards en lumière sous un jour différent les lenteurs au démarrage des projets de CIS vague 1 (et notamment pour le cas de Forum Montesquieu, la difficulté à aller au-delà de la reprise d’activités existantes – écoles d’été, cycles de conférences - et de la valorisation des savoirs entre juristes), mais également les autres difficultés mentionnées plus loin. Ce déficit d’appréhension collective de l’impact attendu du programme et de ce de que doit être un CIS est également à anticiper du côté des projets d’innovation sociétale de vague 2, actuellement en phase de financement pour la structuration et formalisation en des projets viables de CIS. Un effet de conjoncture est ainsi à prendre ici en compte, à savoir la perception d’une baisse des financements hors PIA dédiés à la recherche en France et les attentes des équipes locales quant à des financements autres. Pour certains pré projets d’innovation sociétale, une attention particulière devra sans doute être portée à la cohérence de la mise en phase des communautés impliquées avec le cahier des charges du programme CIS, et ce pour éviter des déviations dans l’utilisation des fonds de l’IdEx. En ce sens, un moment de partage d’expérience avec les projets de vague 1 déjà installées est d’ores et déjà prévue pour la fin du mois d’octobre 2015. Des effets de « silo » : la difficile implication transversale de la communauté scientifique Un des freins, pour la mise en œuvre des projets, est la difficulté rencontrée pour « embarquer » la communauté scientifique directement concernée. A ce stade, et même si les dernières évaluations HCERES des unités de recherche qui soutiennent les CIS mettent en avant les effets d’entrainements de ces projets pour les laboratoires en question (l’IRGO pour le GRP Lab ou le GREThA pour Via Inno)les porteurs de projets rapportent une difficile mobilisation des chercheurs et enseignants chercheurs concernés, limitant par définition la capacité de croissance des projets qui restent pour l’instant sur des « silos » de ressources et de compétences, avec probablement un effet de seuil à anticiper. Cette difficile mobilisation semble un constat en demi-teinte pour la réalisation de l’ambition portée par le programme CIS de transformation interne de l’université par la diffusion d’une nouvelle culture « entrepreneuriale » de transfert et d’insertion dans la société. Plusieurs causes expliquent cet état de fait. La première est le fait que l’implication des chercheurs et enseignants chercheurs dans des activités de valorisation et de transfert n’est pas un élément fort pour la progression des carrières. L’implication des équipes dans le CIS est en ce sens « à perte » : par exemple un des responsables scientifiques de CIS souligne à cet égard que « la valorisation de la recherche, bien que figurant comme critère, n’est concrètement pas considérée par les instances 10/1
étudiant les demandes d’avancement des enseignants-chercheurs ». Autrement dit, les communautés de recherche n’ont pas d’intérêt à s’impliquer dans un CIS, au-delà de leur intérêt cognitif personnel. Les projets sont par ailleurs trop récents pour démontrer leur valeur ajoutée (en termes de simplification des procédures, de clarification des portefeuilles de projets et de prospects) à certains chercheurs intéressés par une activité de valorisation ou bien pour mettre en avant l’avantage à travailler collectivement là où des chercheurs avaient l’habitude de mener seul leur activité de conseil et d’expertise vers le monde socioéconomique. En résumé, peu de chercheurs s’impliquent dans les CIS car ils n’en attendent aucun « effet d’aubaine », en termes de crédits pour des projets de recherche par exemple ou de promotion individuelle pour leur carrière. La seconde raison à l’absence d’effet « tache d’huile » dans les communautés scientifiques potentiellement concernées par les projets de CIS tient aussi probablement à la capacité de leadership des porteurs de projets. Ces projets sont constitués sur des « silos » de ressources et de compétences qui sont animés par des chercheurs généralement innovateurs, parfois trop par rapport à des milieux à vécus « routinisés ». De plus, du fait de leur logique « research pull », les CIS sont également conçus sur une base monodisciplinaire. Or, le fonctionnement en « silo » qui en découle ne permet pas d’interdisciplinarité ou de transversalité quand bien même les projets sont positionnés sur des thèmes de société clés (l’entreprenariat & le business modèle, les évolutions juridiques, la veille technologique) qui appelleraient à une mobilisation de multiples savoirs et compétences issues de disciplines diverses. En résumé, il difficile pour les projets de CIS de mobiliser plus largement, dans une dynamique pluridisciplinaire ou transversale aux unités de recherche : ils s’apparentent encore actuellement à des entreprises individuelles et non à des projets collectifs. On peut noter ici un point de vigilance à ce sujet : les CIS doivent prévenir tout risque de devenir des bastions fermés de certains groupes au sein de leur communauté d’appartenance au sein de l’université et viser la transversalité. La difficulté à penser un modèle économique pérenne Ici encore, les particularités des projets sont à prendre en compte, mais il faut souligner la tendance problématique au regard des objectifs du programme CIS, qu’ils partagent à envisager la dotation de l’IdEx Bordeaux non comme une injection initiale d’investissement mais comme une subvention récurrente. La dotation initiale à destination de chacun des projets avait vocation à les accompagner dans le développement et l’installation de leurs offres singulières de services pour qu’ils soient connus et reconnus, se constituant ainsi un portefeuille de clients ; l’objectif étant in fine que ces projets s’autofinancent (estimation basse), et qu’ils deviennent un centre de profits (estimation haute). Pour rappel, à l’issue de la période de soutien, il est attendu que les CIS soient en mesure de financer leur fonctionnement récurrent (coûts fixes). L’atteinte d’un modèle économique pérenne pour chaque CIS répond à l’exigence du PIA (loi de finances 2010) de ne pas créer des centres de coûts nouveaux pour le financement public. Il s’agit d’un objectif rappelé par le comité consultatif composé de personnalités du monde socioéconomique qui a sélectionné des projets de CIS et qui procède à leur suivi. Dans cette perspective l’apport initial de l’IdEx doit être considéré comme une force destinée à donner l’impulsion 11/1
de départ ; il est nécessaire de lui trouver un relais dans la rétribution des prestations fournies par chacun des CIS, le risque d’un recours récurrent aux fonds de l’IdEx devant être évité. A l’heure actuelle, ces projets demeurent des centres de coûts pour l’IdEx Bordeaux. Il est nécessaire que chaque projet définisse clairement son offre de services et les rémunérations associées, dans un effort de projection dans l’avenir sans refinancement de l’IdEx. Or, pour l’instant, les responsables des projets, malgré plusieurs recommandations et propositions faites par les instances de l’IdEx, semblent ne pas avoir attribué un caractère prioritaire à cet enjeu pourtant essentiel, reposant fréquemment à la gouvernance de l’IdEx la question de la pérennisation de leur financement, démontrant par là-même leur absence de compréhension de la finalité du programme dans lesquels ils sont impliqués. Par exemple, on retrouvait cette considération dans les auditions des chargés de projets CIS devant le Conseil de gestion de l’IdEx menées dans le courant de l’année 2015. Autre exemple, un des questionnaires évaluatifs remplis par les porteurs de projets à la demande de la MIA : « autre difficulté majeure : notre capacité à disposer d’une visibilité claire sur le soutien à venir de l’IdEx au projet actuel, après les trois ans de fonctionnement. Cette visibilité est cruciale pour le pilotage de ce projet qui a conduit au recrutement de nombreux ingénieurs sans lesquels le projet ne peut tenir. Cette incertitude nuit clairement à notre capacité à motiver les équipes du projet ». A l’heure actuelle, il est nécessaire pour les responsables de projets de formaliser leur modèle économique et de s’organiser en ce sens par le biais d’outils de pilotage dédiés. La même tendance est probablement à anticiper pour les nouveaux projets d’innovation sociétale. L’impensé actuel du modèle économique des projets tient sans doute à l’épineuse question sous-jacente pour eux qui est de formaliser une offre de services originale, tout en se rémunérant, et ce sans pour autant se positionner en situation de prestataires de services, et dans certains cas, être vus comme étant en situation de concurrence déloyale pour des entreprises. Il est pourtant primordial que les projets trouvent un créneau qui ne soit pas celui de l’entreprise, sans pour autant être une structure ne fonctionnant que sur des subventions publiques. Pour l’instant, on note une réticence à proposer des activités payantes qui pourraient dégager des revenus, par exemple une revue en ligne payante et non gratuite (Forum Montesquieu) ou une offre d’assistance et de formation payante adossée à un outil gratuit (GRP Lab). Les trois projets affichent pour différentes raison leur souhait de ne pas aller vers des activités de consulting : Via Inno (pas de suivi de suivi des temps passé par les membres de l’équipe), GRP Lab (refus de mettre en place un GRP Consulting), Forum Montesquieu (peur d’une concurrence déloyale à l’expertise juridique fournie par les avocats). Ainsi si le programme CIS porte une vision vertueuse du rôle de l’université dans la société et du transfert de ses savoirs, la question de l’insertion de ces dispositifs dans le monde socioéconomique reste posée. 12/1
Conditions de pérennisation des projets et du programme A l’issue de cette mise en perspective des réalisations des projets de vague 1 et de l’analyse réflexive sur le cadre global du programme CIS, le constat suivant peut être dressé : à l’heure actuelle, les objectifs du programme ne sont que partiellement atteints. Si on peut considérer que les réalisations des projets montrent une accélération du transfert de savoirs de l’université vers la société, le changement plus profond des pratiques professionnelles mais aussi de posture de l’université ne semble pour l’instant pas accompli. Par ailleurs, la question de l’absence de mise en place par les projets de modèle économique soutenable dans le temps par des solutions d’autofinancement reste très problématique. A ce stade, la question d’un refinancement intermédiaire des projets de vague 1 doit être ouvertement posée, en envisageant ouvertement la possibilité d’une absence de refinancement, tout comme doit être anticipée celle du soutien ou non des nouveaux projets d’innovation sociétale suite à leur préfinancement. Sur la base de ce constat, avant toute décision de refinancement ou de prolongation des crédits, les conditions mentionnées infra devraient être préalablement remplies. Les propositions formulées présentées ci-après ont pour but d’améliorer le positionnement et la mise en œuvre du programme en vue d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés au sein de l’IdEx Bordeaux. Elles convergent vers un seul objectif : aider ces projets à devenir des références au niveau national, et faire de Bordeaux, à travers le programme CIS, un site universitaire en phase avec les attentes et besoins sociétaux, innovant dans le transfert de savoirs, notamment pour les sciences humaines et sociales. Pour les projets : clarifier leur offre de services pour mettre en place un modèle économique soutenable Chacun des projets dispose d’une offre spécifique de services, qui reste à clarifier pour permettre la mise en place d’un fonctionnement pérenne par autofinancement. En l’état actuel des choses, Via Inno propose une offre de prestations intellectuelles (à travers des Open Labs ou des prestations ponctuelles) dont l’organisation se rapproche d’une société de conseil. La réflexion sur son modèle économique doit donc partir d’une considération initiale : l’organisation de la production et de la gestion du temps- homme. Cela nécessite dans un premier temps de clarifier le bilan de ce CIS (au sens de suivi des rentrées financières par rapport au temps passé par commandes) et d’envisager l’organisation et le suivi de la production d’études. Il faut noter que Via Inno est à l’heure actuelle le projet se rapprochant le plus de l’équilibre attendu. Les éventuelles nouvelles demandes de financement devraient être examinées à l’aune de leur apport d’une offre nouvelle / complémentaire. La direction du GRP Lab a pour sa part choisi comme prérequis de rendre disponible gratuitement le produit logiciel développé sur la base des compétences des équipes de l’IRGO. Ce choix peut totalement être défendu s’il est associé à un travail de valorisation / commercialisation de services afférents ou de formations sur l’outil. Cela passe sans doute par le recrutement de formateurs qui seraient supervisés par l’équipe de collaborateurs du GRP Lab. Ce projet ayant déjà bénéficié d’un refinancement fin 2014 13/1
afin de continuer le développement de nouvelles activités, il est donc primordial d’engager la réflexion sur son modèle économique dans les meilleurs délais. Ceci passe sans doute par un découpage des activités en « business units » avec une recherche d’équilibre global sur la rémunération engendrée par l’activité du CIS, le financement de l’IdEx n’ayant pas vocation à être récurrent. Forum Montesquieu, qui, parmi les 3 CIS, bénéficie de la plus grosse équipe de gestionnaires (par opposition à l’équipe « génératrice de valeur » pour le CIS, celle en production de savoirs) doit parvenir à structurer le foisonnement de ses activités en priorisant son offre de services autour ce qui fait vraiment sa spécificité et sa nouveauté. Cela passe sans doute en partie par la rationalisation des activités déjà définies (par exemple s’assurer que le prix de la Clinique du droit soit le même pour tous les « clients ») et l’exploration des pistes possibles pour des situations d’expertise où l’argument de la concurrence n’aurait pas lieu de poser problème, comme par exemple sur les sujets d’éthique, les nouvelles technologies etc. Pour le programme : viser une convergence des CIS En ce qui concerne la mise en œuvre opérationnelle du programme, la réflexion sur la mise en place d’une structure fédératrice un temps envisagée au démarrage du programme devrait sans doute être prolongée : réunir tous les projets installés (vague 1) et les suivantes (vague 2) sous le patronage d’une structure qui serait le « Centre d’innovation sociétale » du site bordelais regroupant une offre de services dans plusieurs domaines (veille technologique, expertise juridique, accompagnement au business model, expertise sur la ville, la métropolisation et l’urbanisation, etc.) peut en effet faire sens, et ce pour deux raisons principales. La première concerne la simplification de l’activité en « interne », au sein de l’université. Le schéma d’une structure juridique permettant d’avoir une activité facturée, de flécher les dépenses et les recettes, de réfléchir un modèle d’organisation d’activités de conseil solutionnant l’épineuse question de la concurrence déloyale aux entreprises devrait être étudié. Il s’agirait de penser une structure fédératrice permettant non seulement d’offrir aux équipes de recherche impliquées dans les projets un soutien gestionnaire non négligeable sur les activités support, mais également de permettre de lever les obstacles pour le développement des projets liées au problème de rémunération des personnels (limitation des heures complémentaires, possibilité de contrats de travail à des conditions salariales différentes de celles habituellement pratiquées pour que l’offre de services soit attractive pour les chercheurs impliquées mais également pour les publics potentiels). La seconde concerne la simplification pour les publics potentiels du « point d’entrée » dans l’université quand un besoin de compétences ou d’expertise spécifique apparait pour eux. Disposer d’un lieu / d’une instance où échanger sur son besoin et sur les différentes offres de services disponibles semble en effet important. Pour autant, il ne s’agit pas ici de mettre en avant une nouvelle structure institutionnelle intermédiaire non compréhensible pour les acteurs socioéconomiques. En effet, un des éléments à retenir des cycles d’échanges organisés depuis le début de l’année 2014 par l’université de Bordeaux avec ses partenaires socioéconomiques (groupes de travail supervisés par la Direction Partenariats et 14/1
Innovation) est que les niveaux intermédiaires de type LabEx, EquipEx, CIS ne font pas sens pour les acteurs socioéconomiques. Ces derniers souhaitent la plupart du temps nouer des collaborations de travail soit avec une institution qui fait sens pour eux et dont ils vont pouvoir se prévaloir (on se situe ici au niveau de l’institution : c’est un partenariat avec l’université X qui est souhaité), soit sur un thème qui fait sens pour eux car relevant de leur problématique et de leur métier (on se situe ici au niveau thématique : c’est un partenariat sur le cerveau / le changement climatique / les matériaux… qui est souhaité). Le « niveau intermédiaire » d’organisation et le « projet scientifique » que représentent les LabEx, EquipEx, CIS ne font pas sens pour le monde extra académique. Autrement dit, la mise en place d’une structure juridique fédératrice, pour des questions internes de simplification opérationnelle, devrait être gommée vis-à-vis de l’externe, la communication ne se faisant pas sur la structure mais sur la gamme de l’offre de savoirs et compétences disponibles sur le site universitaire bordelais. En ce sens, il est proposé que l’IdEx finance l’accompagnement des trois projets de CIS vague 1 par un cabinet de consultants spécialistes dans l’audit financier et l’accompagnement organisationnel dans la définition de leurs modèles économiques propres et l’aide à la structuration d’un CIS commun. 15/1
ANNEXE 1 / LES CONVENTIONS OBJECTIFS MOYENS DES PROJETS DE CIS VAGUE 1 Convention Objectifs Moyens FMJ signée en avril 2013 ➔ Mise en œuvre par le projet Forum Montesquieu des actions suivantes : › Dynamiser la recherche en droit par le renforcement de la pluridisciplinarité juridique et de l’interdisciplinarité avec les autres sciences présentes sur le site bordelais. › Faire émerger de nouveaux questionnements de recherche appliquée autour du droit et des institutions juridictionnelles, dans une perspective de recherche appliquée aux préoccupations du monde socio-économique (professions juridiques, monde de l’entreprise, partenaires institutionnels). › Elargir les débouchés professionnels et la dimension internationale des formations en droit par l’ouverture sur le monde de l’entreprise et le développement de la recherche appliquée et des formations en anglais. › Renforcer la visibilité et le rayonnement de la Faculté de droit de l’Université de Bordeaux en développant des formations en anglais au droit des pays européens et ses collaborations avec les universités étrangères. › Contribuer au rôle social de l’université en offrant à tous un accès gratuit à des prestations d’information juridique et en s’investissant dans la médiation scientifique en droit. ➔ Contribution financière de l’IdEx Bordeaux : 820 000€ ➔ Durée : 3 ans à compter du 1er mars 2013 ➔ Evaluation : bilan annuel scientifique et financier + indicateurs communs et spécifiques Convention Objectifs Moyens Via Inno signée en avril 2013 ➔ Mise en œuvre par le projet Via Inno des actions suivantes : › un appui au pilotage scientifique de l’Université de Bordeaux par la mise au point notamment de roadmaps technologiques et l’accompagnement dans la définition d’indicateurs de pilotage › un appui à l’activité industrielle, notamment via une offre de service dédiée aux pôles et clusters, sur l’analyse des dynamiques d’innovation dans chacun des secteurs concernés › un appui à la sphère institutionnelle régionale par l’accompagnement à la définition et au montage de cellules d’intelligence économique › Contribution financière de l’IdEx Bordeaux : 590 000€ ➔ Durée : 3 ans à compter du 1er mars 2013 ➔ Evaluation : bilan annuel scientifique et financier + indicateurs communs et spécifiques 16/1
Convention Objectifs Moyens GRP Lab signée en avril 2013 ➔ Mise en œuvre par le projet GRP-Lab des actions suivantes : › Assurer la valorisation des travaux de théorisation menés par le laboratoire IRGO sur la thématique de l’entrepreneuriat (modèle GRP : Génération, Rémunération, et Partage de la valeur) › Décliner le modèle GRP en outils de formation à destination des publics étudiants › Décliner le modèle GRP en outils d’accompagnement des porteurs de projet et de diagnostic des entreprises existantes › Développer une activité de formation /conseil auprès des utilisateurs ➔ Contribution financière de l’IdEx Bordeaux : 330 000€ (+133 000€) ➔ Durée : 3 ans à compter du 1er mars 2013 ➔ Evaluation : bilan annuel scientifique et financier + indicateurs communs et spécifiques 17/1
ANNEXE 2 / BILAN FINANCIER DES PROJETS DE CIS VAGUE 1 Via Inno Recettes / dépenses Via Inno (2012-sept 2015) 500000 taux d’ é consommati 9 400000 on dotation 6 IdEx/an 300000 cofinancem ents 200000 perçus/an 2 100000 cofinancem ents à 0 percevoir 2012 2013 2014 2015 2016 Répartition des dépenses par type 300000 250000 200000 150000 100000 50000 0 2013 2014 2015 RH bdd/logiciel missions réception stage autres 18/1
GRP-Lab Recettes / dépenses GRP Lab (2012-sept 2015) taux 140000 d’ é 120000 consommat 100000 7 ion 6 80000 dotation 60000 IdEx/an 40000 3 cofinancem ents 20000 perçus/an 0 0 Répartition co-financements PRIVES-contrats de 2013-2015 recherche PRIVES-formation PRIVES-autres PRIVES- autres PUBLIC-nationaux 100% PUBLIC-européens public- internationaux Répartition des dépenses par type 140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000 0 2013 2014 2015 RH prestataire informatique 19/1
Forum Montesquieu Justice Recettes / dépenses FMJ (2012-sept 2015) 250 000,00 € taux 200 000,00 € consommatio 67 n dotation 150 000,00 € % IdEx/an cofinancemen 100 000,00 € 42 ts perçus/an % 50 000,00 € cofinancemen 15 ts à percevoir 0,00 € % 0 % Répartition des dépenses par type 250000 200000 150000 100000 50000 0 2013 2014 2015 RH missions réception stage autres Répartition co-financements PRIVES-contrats de 2013-2015 recherche PRIVES-formation 10% 21% PRIVES-autres PUBLIC-nationaux PUBLIC-européens public-internationaux 69% PUBLIC-autres organismes 20/1
21/1
CONTACT Mission Investissements d’Avenir Chargée de mission pilotage marie.campain@u-bordeaux.fr 22/1
Vous pouvez aussi lire