Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES)

La page est créée Jean-Claude Reynaud
 
CONTINUER À LIRE
Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES)
Appui au renforcement des capacités
 institutionnelles de la Commission du
    bassin du lac Tchad (CBLT) pour
 opérationnaliser et mettre en œuvre la
stratégie régionale de stabilisation (SRS)
             (Tchad et Niger)

Cadre de Gestion Environnemental et
           Social (CGES)

                Juin 2020
Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES)
SOMMAIRE EXÉCUTIF
Le projet se concentre sur deux des pays du bassin du lac Tchad touchés par
l’insurrection de Boko Haram, comprenant le Tchad et le Niger, et sur la
composante régionale de la stratégie de stabilisation régionale de la Commission du
bassin du lac Tchad. Au moins 35 000 personnes ont été tuées depuis le début du
conflit. Dans les quatre pays touchés, 17,4 millions de personnes vivent dans les
zones touchées par la crise et 10,7 millions ont besoin d’aide humanitaire (Tchad =
4,1 millions / Niger = 2,3 millions). La SRS a l’intention de remplir la deuxième phase
du mandat de la Force opérationnelle multinationale interarmées (FOMI) : « faciliter
la mise en œuvre de programmes globaux de stabilisation dans les pays touchés de
la région du Bassin du Lac Tchad, y compris le rétablissement complet de l’autorité
de l’État et le retour des personnes déplacées et des réfugiés ».

Le projet est spécifiquement dédié au renforcement des capacités institutionnelles
de la CBLT pour opérationnaliser et mettre en œuvre la SRS et pour aider le Tchad
et le Niger à participer efficacement à la stabilisation de la CBLT, les efforts de
rétablissement et de résilience, ainsi que les efforts visant à autonomiser les jeunes
et les femmes des deux pays aux niveaux national et local de manière coordonnée,
tout en bénéficiant du partage d’expériences d’autres pays.

Le projet adhère à la stratégie de la BAD sur la lutte contre la fragilité et le
renforcement de la résilience en Afrique (2014-2019) en contribuant à l’efficacité de
la CBLT pour s’attaquer progressivement aux facteurs politiques et économiques de
la fragilité dans la région du bassin du lac Tchad. Le soutien de la capacité de la
CBLT à opérationnaliser et à mettre en œuvre la Stratégie s’aligne sur la Stratégie
de la BAD visant à identifier et à s’attaquer aux causes profondes de la fragilité
sociale et politique et aidera également à rééquilibrer l’ampleur et la nature de l’aide
pour y remédier les besoins au-delà de la fourniture de l’aide humanitaire, avec
davantage de soutien aux activités de stabilisation, de rétablissement et de
développement. Le projet soutient en outre un engagement plus systématique de
nature transfrontalière et régionale, tel qu’il est énoncé dans la Stratégie de la BAD,
qui reconnaît que la fragilité et le renforcement de la résilience traversent les
frontières nationales.

Le projet vise à renforcer les capacités institutionnelles régionales pour soutenir la
paix et renforcer la résilience aux crises et aux chocs sur les personnes et les
communautés touchées par l’insurrection de Boko Haram. Les objectifs du projet
sont les suivants : a) Renforcer les capacités institutionnelles de la Commission du
bassin du lac Tchad pour opérationnaliser et mettre en œuvre la SRS de manière
globale; b) Fournir des plateformes et un espace permettant au Tchad et au Niger
de participer efficacement au dialogue, à l’engagement et à l’interaction régionaux
et transfrontaliers visant à la stabilisation, au rétablissement et à la résilience dans
la région; c) Soutenir la facilitation de l’autonomisation des jeunes et des femmes
et l’établissement de liens entre les jeunes et les femmes dans le secteur privé.

ii | P a g e
Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES)
Le projet vise à établir un partenariat avec la BAD afin d’atteindre les six (6) extrants
suivants : (a) Soutenir le renforcement des capacités institutionnelles de la CBLT
pour opérationnaliser et mettre en œuvre la SRS; b) Soutenir le dialogue au niveau
régional, les initiatives transfrontalières et le partage d’expériences; c) Soutenir la
plateforme et le dialogue régionaux de la société civile; d) Soutenir la plateforme et
le dialogue régionaux du secteur privé; e) Soutenir les interventions économiques
et les programmes d’autonomisation des jeunes et des femmes au Tchad et au
Niger, y compris les programmes économiques transfrontaliers; f) Procéder à une
évaluation complète de la fragilité dans le cadre du CBLT. Le projet couvrira les
coûts pour le Tchad et le Niger.

Ce soutien profitera directement à la CBLT pour renforcer sa capacité à remplir
cette fonction mandatée dans le cadre de son mandat régional en matière
d’intégration et de paix et de sécurité. En outre, elle bénéficiera directement aux
gouvernements du Tchad et du Niger, aux groupes de la société civile et aux
membres des communautés.

Le projet est évalué à € 2M (USD 2,76M) et sera financé par le biais d’un accord
de financement par don conformément aux conditions applicables des ressources
du pilier III de l’installation régionale de stabilisation (IRS)de par la BAD.

L’objectif général du projet est de renforcer les capacités institutionnelles régionales
pour soutenir la paix et renforcer la résilience aux crises et aux chocs des personnes
et des communautés touchées par l’insurrection de Boko Haram.

Le projet comporte trois volets :
a)     Renforcer les capacités institutionnelles de la Commission du bassin du lac
       Tchad pour opérationnaliser et mettre en œuvre la SRS;
b)     Fournir des plateformes et un espace permettant au Tchad et au Niger de
       participer efficacement au dialogue, à l’engagement et à l’interaction
       régionaux et transfrontaliers visant à la stabilisation, au rétablissement et à
       la résilience dans la région;
c)     Soutenir la facilitation de l’autonomisation des jeunes et des femmes et
       l’établissement de liens entre les jeunes et les femmes dans le secteur privé.

Les sauvegardes environnementales et sociales mises en place par la BAD sont à la
base du soutien de la Banque à la croissance économique inclusive et à la durabilité
environnementale. La BAD a mis au point un système de sauvegarde intégré (SSI)
afin de mieux articuler ses politiques de sauvegarde tout en améliorant leur clarté,
et leur cohérence. Le SSI de la BAD définit les principes de base qui guident
l’approche des sauvegardes environnementales et cinq sauvegardes opérationnelles
(SO) ont été adoptées:

iii | P a g e
Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES)
La sauvegarde opérationnelle (SO) 1 définit les exigences générales de la Banque
pour que les emprunteurs ou les clients puissent identifier, évaluer et gérer les
risques et impacts environnementaux et sociaux potentiels du projet, y compris les
questions liées au changement climatique. La SO1 exige la préparation d’un cadre
de gestion environnementale et sociale (CGES), qui établit un mécanisme pour
déterminer et évaluer les impacts environnementaux et sociaux potentiels de tout
projet. Les sauvegardes opérationnelles de 2 à 5 soutiennent la mise en œuvre de
la SO1 et énoncent des exigences spécifiques relatives à différents enjeux
environnementaux et sociaux, y compris les questions de genre et de vulnérabilité
qui sont déclenchées si le processus d’évaluation révèle que le projet peut présenter
certains risques.

Les sauvegardes opérationnelles mises en évidence dans le SSI ont été prises en
compte dans le CGES actuel, compte tenu du potentiel du projet à déclencher
certaines de ces sauvegardes. Le SSI est attribué par le CGES en tant que catégorie
2, ce qui implique que le programme a des impacts environnementaux et sociaux
négatifs limités et peut déclencher les politiques de sauvegarde suivantes
présentées ci-dessous. Pour les projets des secteurs public et privé de la catégorie
2, un résumé du CGES devrait être mis à la disposition des public tchadien et
nigérien (en tant que pays emprunteurs), sur le site Web de la Banque et sur le site
ISTS, et par d’autres voies de divulgation appropriées.

Le cadre de gestion environnementale et sociale (CGES) fournit des orientations sur
les procédures à suivre et les normes à respecter dans la mise en œuvre du SRS,
qui devraient être en accord avec les dispositions de sauvegardes opérationnelles
nationales et de la Banque africaine de développement. Des dispositions
institutionnelles comportant des rôles et des responsabilités clairement définis
ainsi que des protocoles de surveillance à suivre sont présentées pour s’assurer que
les dispositions requises sont respectées. Des estimations budgétaires sont fournies
pour appuyer la mise en œuvre du CGES.

iv | P a g e
Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES)
TABLE DES MATIÈRES

SOMMAIRE EXÉCUTIF ..................................................................................... ii
TABLE DES MATIÈRES .................................................................................... v
TABLEAU DES ABRÉVIATIONS .......................................................................viii
1.0  INTRODUCTION .................................................................................... 1
1.1  Contexte et aperçu du programme .......................................................... 1
1.2  Objectifs et méthodologie du CGES ......................................................... 2

2.0     DESCRIPTION DU PROGRAMME ........................................................... 4
2.1     Objectifs du programme ......................................................................... 4
2.2     Conception du programme et éléments clés ............................................. 4
2.3     Emplacement du projet et bénéficiaires ................................................... 7
2.3.1   Tchad .................................................................................................... 8
2.3.2   Niger ...................................................................................................... 9
2.4     Cadre institutionnel et arrangement de mise en œuvre ............................ 9

3.0     BASE DE RÉFÉRENCE ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE ................. 9
3.1     Profil environnemental du Tchad ............................................................. 9
3.2     Profil socio-économique du Tchad ......................................................... 13
3.3     Profil environnemental du Niger ............................................................ 16
3.4     Profil socio-économique du Niger ........................................................... 19

4.0     POLITIQUES NATIONALES ET RÉGIONALES PERTINENTES ET CADRES
        RÉGLEMENTAIRES POUR LA GESTION ENVIRONNEMENTALE ET
        SOCIALE ............................................................................................. 21
4.1     Tchad .................................................................................................. 21
4.1.1   Lois, politiques et programmes économiques et sociaux ......................... 22
4.1.2   Lois, politiques et programmes environnementaux et gestion des ressources
        naturelles ............................................................................................. 24
4.1.3   Législation environnementale et sociale internationale relative au projet 27
4.1.4   Cadre institutionnel de gestion environnementale et sociale lié au projet 28
4.2     Niger .................................................................................................... 29
4.2.1   Lois, politiques et programmes économiques et sociaux ......................... 29
4.2.2   Lois, politiques et programmes environnementaux ................................. 32
4.2.3   Législation environnementale et sociale internationale relative au projet . 35
4.2.4   Cadre institutionnel de gestion environnementale et sociale lié au projet 37
4.3     Mesures de protection de la Banque africaine de développement ............ 38

5.0     IMPACTS       ENVIRONNEMENTAUX              ET        SOCIAUX             POTENTIELS,
        CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET MESURES D’ATTÉNUATION ........ 40
5.1     Catégories d’impact Importance ............................................................ 40
5.2     Répercussions positives potentielles ...................................................... 41
5.3     Répercussions négatives potentielles ..................................................... 41

v|Page
Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES)
5.4      Risques liés aux changements climatiques et mesures d’adaptation ....... 44

6.0      MESURES VISANT À METTRE AU POINT DES PSME APPROPRIÉS POUR
         LES SOUS-PROJETS ............................................................................ 44
6.1      Processus d’examen préalable environnemental et social ........................ 44
6.2      Procédure EIES à suivre ....................................................................... 45
6.3      Spécifications techniques et normes ...................................................... 51
6.4      Clauses environnementales et sociales des ententes avec l’entrepreneur . 52

7.0      DISPOSITIONS RELATIVES À LA SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE
         ET SOCIALE ET À L’ÉTABLISSEMENT DE RAPPORTS ....................... 53
7.1      Examens environnementaux et sociaux ................................................. 56

8.0      DISPOSITIF INSTITUTIONNEL POUR LA MISE EN ŒUVRE DU CGES 56
8.1      Dispositions institutionnelles pour la mise en œuvre du CGES ............... 56

9.0      EXIGENCES RELATIVES À LA FORMATION ET AU RENFORCEMENT DES
         CAPACITÉS POUR LA MISE EN ŒUVRE DU CGES ............................. 59
9.1      Exigences générales .............................................................................. 59
9.2      Sensibilisation environnementale et sociale, renforcement des capacités et
         formation ............................................................................................. 61
9.3      Assistance technique (AT) ..................................................................... 61

10.0     CONSULTATION PUBLIQUE ET DIVULGATION ................................... 62
10.1     Consultations des intervenants concernés ............................................. 62
10.2     Stratégie et plan de consultation des intervenants ................................. 62
10.3     Intervenants consultés ......................................................................... 63
10.4     Divulgation publique ............................................................................ 64
10.5     Mesures pour répondre aux préoccupations et aux propositions soulevées
         par les intervenants .............................................................................. 64
10.6     Mécanisme de règlement des griefs ........................................................ 66

11.0 BUDGET DU CGES ................................................................................ 73

12.0 CONCLUSION ........................................................................................ 74

ANNEXES
Annexe 1 – Liste de contrôle des clauses environnementales et sociales ............. 75
Annexe 2 – Exemple de formulaire de recours en cas de grief ............................ 83
Annexe 3 – Plan de réinstallation ..................................................................... 84
Annexe 4 – Photos des consultations auprès des Intervenants ........................... 87
Références ...................................................................................................... 89

vi | P a g e
Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES)
Liste des tableaux
Tableau 1 : Matrice des résultats du projet 5
Tableau 2 : Indication de la population dans les sites du projet
Tableau 3 : Évolution de la population de Diffa de 2012 à 2016
Tableau 4 : Quelques indices démographiques dans Diffa……
Tableau 5(a) : Plan d’atténuation avec initiatives complémentaires
Tableau 5(b) : Matrice d’admissibilité
Tableau 5(c) : Principes de rémunération selon la nature de l’incidence
Tableau 6 : Plan de surveillance
Tableau 7(a) : Cadre institutionnel
Tableau 7(b) : Responsabilités et indicateurs de mise en œuvre
Tableau 8 : Programme provisoire du plan initial de formation de cinq jours
Tableau 9 : Enjeux soulevés par les intervenants pertinents
Tableau 10 : Mécanisme de recours en cas de grief
Tableau 11 : Coûts estimatifs associés à la mise en œuvre du CGES

Liste des figures
Figure 1 : Zones bioclimatiques du Tchad
Figure 2 : Température et précipitations mensuelles moyennes au Tchad
Figure 3 : Évolution annuelle de la température à la station synoptique de la région de
Diffa . 14

vii | P a g e
Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES)
TABLEAU DES ABRÉVIATIONS
BAD – Banque africaine de développement
BNEE - Bureau national d’évaluation environnementale
MSS – Méthodologie des systèmes souples
ACE - Agents de contrôle environnemental
EIE - Étude d’impact sur l’environnement
OPE - Organismes de protection de l’environnement
EIES – Évaluation de l’impact environnemental et social
PDES - Plan de développement économique et social
CGES - Cadre de gestion environnementale et sociale
PGES - Plan de gestion environnementale et sociale
SSI - Système de sauvegarde intégré
BLT - Bassin du lac Tchad
CBLT - Commission du bassin du lac Tchad
FOMI - Force opérationnelle multinationale interarmées
ONG - Organisations non gouvernementales
SO - Sauvegarde opérationnelle
REP - Rapport d’évaluation du projet
UO - Unité de mise en œuvre du projet
SRS - Stratégie régionale de stabilisation
DDCI - Développement durable et croissance inclusive
PNUD – Programme des Nations Unies pour le développement

viii | P a g e
Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES)
1.0    INTRODUCTION

1.1     Contexte et aperçu du programme
Le projet se concentre sur deux des pays du bassin du lac Tchad touchés par
l’insurrection de Boko Haram, comprenant le Tchad et le Niger, et sur la
composante régionale de la stratégie de stabilisation régionale de la Commission du
bassin du lac Tchad. Au moins 35 000 personnes ont été tuées depuis le début du
conflit. Dans les quatre pays touchés, 17,4 millions de personnes vivent dans les
zones touchées par la crise et 10,7 millions ont besoin d’aide humanitaire (Tchad =
4,1 millions / Niger = 2,3 millions). La SRS a l’intention de remplir la deuxième phase
du mandat de la Force opérationnelle multinationale interarmées (FOMI): «faciliter
la mise en œuvre de programmes globaux de stabilisation dans les pays touchés de
la région du BLC, y compris le rétablissement complet de l’autorité de l’État et le
retour des personnes déplacées et des réfugiés».

La stratégie régionale de stabilisation (SRS) a été préparée par la CBLT, avec le
soutien de l’Union Africaine. Il vise à établir une approche commune et un cadre
inclusif pour tous les intervenants afin de soutenir une transition opportune,
coordonnée et efficace de la stabilisation au rétablissement rapide et à la reprise
des processus de développement en suspens. La mise en œuvre de la Stratégie sera
guidée et supervisée par un comité directeur qui relèvera du Conseil des ministres
de la CBLT. Le projet est spécifiquement dédié au renforcement des capacités
institutionnelles de la CBLT pour opérationnaliser et mettre en œuvre sa SRS et
pour aider le Tchad et le Niger à participer efficacement à la stabilisation de la CBLT,
les efforts de rétablissement et de résilience, ainsi que les efforts visant à
autonomiser les jeunes et les femmes des deux pays aux niveaux national et local
de manière coordonnée, tout en bénéficiant du partage d’expériences d’autres pays.

Dans le contexte du présent Cadre de gestion environnemental et social (CGES), le
niveau approprié de travail environnemental pourrait aller de l’application de
mesures d’atténuation simples (à l’aide de la liste de contrôle environnementale et
sociale); à la préparation d’un rapport complet d’évaluation des incidences sur
l’environnement et au cas où aucun travail environnemental n’est requis. Le
processus de présélection environnementale et sociale est conforme aux politiques
et lois environnementales du Tchad et du Niger, telles que discutées dans le présent
Cadre, ainsi qu’aux autres législations internationales et aux politiques de
sauvegarde de la BAD en matière d’évaluation environnementale.

On s’attend à ce que le projet ait des répercussions environnementales et sociales
négatives limitées. Toutefois, les effets environnementaux et sociaux négatifs
potentiels qui nécessiteraient des mesures d’atténuation appropriées et peut-être
la préparation d’une EIE complète pourraient ne pas se produire. Le CGES
permettra aux responsables de la mise en œuvre des projets d’identifier, d’évaluer
et d’atténuer les impacts environnementaux et sociaux négatifs potentiels; et
d’assurer une atténuation adéquate.

1|P ag e
Cadre de Gestion Environnemental et Social (CGES)
Le présent cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) met en lumière
diverses lois, politiques et réglementations qui guident la gestion de
l’environnement au Tchad et au Niger. Les principaux enjeux du cadre
comprennent les préoccupations environnementales soulevées par divers
instruments juridiques. Le CGES a également été élaboré en tenant dûment compte
des exigences de la Banque africaine de développement en matière d’évaluation
environnementale ainsi que des exigences de gestion de l’environnement du Tchad
et les exigences et règlements environnementaux internationaux.

1.2    Objectifs et méthodologie du CGES
Le Cadre de gestion environnementale et sociale (CGES) est l’approche d’évaluation
environnementale et sociale appropriée pour le développement du projet à ce stade.
Le CGES est préparé pour les opérations de la BAD qui financent de multiples sous-
projets à petite échelle dont l’emplacement, la portée et la conception ne sont pas
précisément connus au moment où la Banque évalue et approuve l’opération. Le
CGES vise à établir un processus d’examen environnemental et social qui permettra
à la BAD, aux gouvernements du Tchad et du Niger et à leurs agences de mise en
œuvre d’identifier, d’évaluer et d’atténuer les impacts environnementaux et sociaux
des interventions proposées. Le CGES déterminera les mesures institutionnelles à
prendre pendant la mise en œuvre du programme, y compris celles relatives au
renforcement des capacités. Le CGES devrait définir les exigences qui doivent être
respectées pendant la mise en œuvre du projet, de sorte que tous les
investissements financés par le projet respectent pleinement les lois nationales et
internationales (y compris les exigences de la BAD en matière de sauvegardes
opérationnelles). Le CGES fournira également des exigences de conformité pour les
futurs sites du projet qui satisferont aux exigences des lois (réglementations
environnementales) en vigueur au Tchad et au Niger et à la BAD. L’évaluation
environnementale et sociale et les mesures de sauvegardes opérationnelles de la
BAD seront confirmées au cours de la phase de mise en œuvre du projet.

Les objectifs spécifiques du CGES sont donc les suivants :
a)    Etablir des procédures et des méthodologies claires pour l’évaluation
      environnementale et sociale, pour l’examen préalable, la planification,
      l’examen, l’approbation et la mise en œuvre des sous-projets à financer au
      titre du programme;
b)    Déterminer et préciser les rôles et responsabilités appropriés, et décrire les
      procédures de rapport nécessaires pour gérer et surveiller les risques
      environnementaux et sociaux liés aux sous-projets;
c)    Déterminer la formation, le renforcement des capacités et l’assistance
      technique nécessaires pour mettre en œuvre avec succès les dispositions du
      CGES et des PGES propres au site;
d)    Identifier et indiquer les ressources d’information nécessaires à la mise en
      œuvre du CGES;
e)    Proposer des mesures pour améliorer les répercussions et les avantages
2|P ag e
potentiels;
f)    Proposer des mesures pour atténuer ou réduire au minimum les
      répercussions négatives potentielles;
g)    Établir le financement du projet requis pour mettre en œuvre les exigences
      du CGES; et
 h)   Fournir les leçons apprises pour application aux futurs programmes.

Les procédures du CGES comprennent des processus d’examen préalable qui
détermineront quelle politique de sauvegarde est déclenchée par un sous-projet
particulier et quelles mesures d’atténuation seront requises. Les processus
d’examen préalable et d’examen garantiront que les sous-projets ayant des
répercussions importantes potentielles nécessiteront une étude détaillée et une
évaluation environnementale propre au sous-projet et un PGES.

Ce CGES a été élaboré conformément aux politiques de sauvegarde et aux lignes
directrices de la Banque africaine de développement (BAD), aux lois et procédures
applicables du Tchad et du Niger en matière d’évaluation environnementale, et
comprend les activités suivantes : (i) analyse documentaire et collecte de données;
(ii) consultation publique et discussions avec les institutions sectorielles et les
intervenants concernés, y compris les organisations non gouvernementales (ONG);
(iii) l’examen environnemental préalable et la détermination des impacts potentiels;
(iv) la détermination des mesures d’atténuation; v) des lignes directrices pour la
préparation d’un plan de gestion environnementale et sociale pour les sous-projets.

Le recensement des écrits porte sur l’étude des informations disponibles et des
documents stratégiques aux niveaux national et international sur le bien-être social
et environnemental au Tchad et au Niger, les conditions générales de gestion de
l’environnement pour les projets, les lois, règlements, décrets, lois, politiques et
lignes directrices nationaux en matière d’environnement; Politiques de sauvegarde
de la Banque africaine de développement (BAD) et autres documents pertinents.
Des références pour tous les documents examinés ont été fournies à la fin du
présent document. En outre, les données de référence pertinentes relatives aux
caractéristiques biophysiques, socioéconomiques et socioculturelles de
l’environnement qui seront couvertes par le projet ont également été examinées. Les
données de référence spécifiques comprennent : climat, qualité de l’air et gaz à effet
de serre (GES), ressources en eau, sols, biodiversité, matériaux et énergie, bien-être
des animaux, résilience économique, investissement, vulnérabilité, économie
locale, bien-être social, mode de vie/moyens de subsistance et équité, sécurité et
santé humaine, et diversité culturelle.

De plus, des consultations ont eu lieu dans les deux pays avec des intervenants
clés, comme des groupes susceptibles d’être touchés, des collectivités locales et des
organisations non gouvernementales, ainsi qu’avec des promoteurs de projets
(institutions et organismes gouvernementaux). Les parties prenantes ont été
identifiées lors des discussions avec les promoteurs du projet, à savoir le ministère

3|P ag e
de la Femme, de la Petite enfance et de la Solidarité nationale au Tchad ; et
ministère de l’Intérieur de la Sécurité publique, de la Décentralisation, des
Affaires coutumières et religieuses (MISPDACR) au Niger.1 En outre, des
réunions communautaires et sexospécifiques ont eu lieu avec les personnes et les
collectivités touchées par le projet, ainsi que des consultations avec les assemblées
régionales et de district et leurs organismes dans les zones du projet. Les points
de vue des intervenants ont été soigneusement présentés dans le présent
document et pris en compte dans l’évaluation et la conception des mesures
d’atténuation et des plans de surveillance du projet. Le concept général d’impact
environnemental des ministères de l’Environnement du Tchad et du Niger a été
adopté pour ce CGES.

2.0       DESCRIPTION DU PROGRAMME

2.1     Objectifs du programme
Le projet adhère à la stratégie de la BAD sur la lutte contre la fragilité et le
renforcement de la résilience en Afrique (2014-2019 prolongée jusqu’en 2021) en
contribuant à l’efficacité de la CBLT pour s’attaquer progressivement aux facteurs
politiques et économiques de la fragilité dans la région du bassin du lac Tchad. Le
soutien de la capacité de la CBLT à opérationnaliser et à mettre en œuvre la
Stratégie s’aligne sur la Stratégie de la BAD visant à identifier et à s’attaquer aux
causes profondes de la fragilité sociale et politique et aidera également à rééquilibrer
l’ampleur et la nature de l’aide pour y remédier les besoins au-delà de la fourniture
de l’aide humanitaire, avec davantage de soutien aux activités de stabilisation, de
rétablissement et de développement. Le projet soutient en outre un engagement
plus systématique de nature transfrontalière et régionale, tel qu’il est énoncé dans
la Stratégie de la BAD, qui reconnaît que la fragilité et le renforcement de la
résilience traversent les frontières nationales.

Le projet vise à renforcer les capacités institutionnelles régionales pour soutenir la
paix et renforcer la résilience aux crises et aux chocs sur les personnes et les
communautés touchées par l’insurrection de Boko Haram. Les objectifs du projet
sont les suivants : (a) Renforcer les capacités institutionnelles de la Commission du
bassin du lac Tchad pour une opérationnalisation globale et mettre en œuvre la
SRS; b) Fournir des plateformes et un espace permettant au Tchad et au Niger de
participer efficacement au dialogue, à l’engagement et à l’interaction régionaux et
transfrontaliers visant à la stabilisation, au rétablissement et à la résilience dans
la région; c) Soutenir la facilitation de l’autonomisation des jeunes et des femmes
et l’établissement de liens entre les jeunes et les femmes dans le secteur privé.

2.2    Conception du programme et éléments clés
Sur la base de discussions avec les parties prenantes, le projet comportera cinq
volets clés : (i) le renforcement de la coopération politique; (ii) Amélioration du

1   Ci-après dénommés « Ministères de mise en œuvre »

4|P ag e
rétablissement socio-économique; (iii) Amélioration de la gouvernance et du contrat
social; (iv) Processus et procédures de désarmement, démobilisation, réhabilitation,
réinsertion et réintégration; (v) l’autonomisation et l’inclusion des femmes et des
jeunes.

Le projet sera mis en œuvre pour une période de deux ans. Le coût initial du projet
est estimé à 2.76 millions de dollars par la BAD, avec un cofinancement possible
par d’autres organisations internationales. Les détails des sous-composantes et des
activités figurent au tableau 1.

Intervenir avec des interventions rapides spécifiques de renforcement de la
résilience, en se concentrant à la fois sur les institutions de gouvernance et
directement avec les membres du public – en tant que détenteurs de droits dans ce
contexte, synchroniser avec les actions sécuritaires et humanitaires, mis en œuvre
en partenariat avec les organisations de la société civile (OSC) et les acteurs du
secteur privé peuvent catalyser des progrès significatifs dans ces régions
frontalières. Une telle action pourrait également contribuer à la compréhension de
la nature intégrée des crises et de l’impératif d’interventions intégrées
(sécurité/consolidation de la paix, aide humanitaire, développement).,           en
particulier à leurs frontières entre les pays touchés de la région du bassin du lac
Tchad, tout en veillant directement à ce que le Tchad et le Niger restent les
bénéficiaires directs de l’aide.
La description détaillée des composantes du projet est présentée dans le tableau 1
ci-dessous :

Tableau 1 : Matrice des résultats du projet
Impact : Les institutions régionales ont la capacité de maintenir la paix et de
renforcer la résilience aux crises et aux chocs des personnes et des communautés
touchées par Boko Haram
 Résultat 1 : Renforcement de la              Résultat 3 : Amélioration de la
 coopération politique (SRS Pillar1)          gouvernance et du contrat social
                                              (SRS pilier 5)
  Extrant 1 : Amélioration de la capacité        Extrant 1 : Amélioration de la
  de la CBLT d’opérationnaliser et de            coopération et de la coordination
  mettre en œuvre la SRS (SRS Objectif           transfrontalières (Objectif
  stratégique 4)                                 stratégique 21 du SRS)
  Indicateur : Secrétariat SRS doté de la        Indicateur : Indicateur : Trois
  quantité et de la qualité du personnel         forums consultatifs régionaux
  nécessaire pour gérer                          éclairent la politique régionale de
  l’opérationnalisation quotidienne de la        stabilisation
  Stratégie                                      Référence : No.
  Référence : No.                                Cible : 1/1/1
  Cible : No./No./No.                            Année cible : 2019-2020-2021
  Année cible : 2019-2020-2021
    Activités :                                   Activités :
    1.1 : La capacité améliorée de la CBLT        1.1 : Mécanismes opérationnels
    appuie efficacement la mise en œuvre          de consultation et de coordination
    du SRS                                        transfrontalières SRS

5|P ag e
• Coûts opérationnels et de gestion du         • Plateforme régionale de la société
   Secrétariat de la stratégie régionale de       civile opérationnelle
   stabilisation (effectif de base de la          • Renforcement des capacités de la
   CBLT)                                          société civile tchadienne et
   • Coût du spécialiste des droits de la         nigérienne pour une contribution
   personne pendant deux ans                      efficace à la mise en œuvre du SRS
   • Élaboration et mise à l’essai du cadre       et au partage des meilleures
   de surveillance SRS et du cadre de             pratiques
   surveillance axé sur les projets et des        • Participation du Tchad et du
   outils de surveillance pertinents              Niger au Forum des gouverneurs
                                                  régionaux 2020
   • Une plateforme de connaissances              • Le Forum des gouverneurs de
   régionale conçue et des outils                 2021 au Tchad s’est réuni et fait
   opérationnels et de suivi                      progresser la mise en œuvre
                                                  efficace du SRS
   1.2 : Adoption de lignes directrices           1.2 : Documents de travail
   communes pour les plans d’action               thématiques commandés et
   territoriaux des États/régions                 éclairant la mise en œuvre
                                                  continue du SRS
   • Contribution consolidée de la société        • Évaluation de la fragilité
   civile et du public à la conception de la      transfrontalière commandée
   méthodologie
   1.3 : Élaboration et validation du plan
   d’action territorial pour les régions et
   les provinces du Tchad et du Niger
   • Engagement de la société civile et des Résultat 4 : Processus et procédures
   communautés locales dans la conception de désarmement, démobilisation,
   des TAP pour le Niger et le Tchad           réhabilitation, réinsertion et
                                               réintégration (SRS Pilier 3)
 Extrant 2 : Coopération politique et            Extrant 1 : Réadaptation,
 technique renforcée (Objectif stratégique       réconciliation, réinsertion et
 1 du SRS)                                       réinsertion rationalisée (Objectif
                                                 stratégique 9/10/11/12 du SRS)
 Indicateur : Réunion annuelle du                Indicateur : un cadre harmonisé
 Comité directeur et du Groupe de                pour la réhabilitation, le
 soutien international                           rapprochement, la réinsertion en
                                                 place au Tchad et au Niger
 Référence : Non                                 Référence : No.
 Cible : Oui/Oui/Oui                             Cible : 0/2
 Année cible : 2019-2020-2021                    Année cible : 2019-2020
   Activités :                                    Activités :
   2.1 : Facilitation du Comité directeur         1.1 : Documents de travail
   SRS et du Groupe de soutien                    thématiques commandés et
   international                                  éclairant la mise en œuvre
                                                  continue du SRS
   • Des analyses et des documents de             • Processus et procédures de
   travail éclairent le dialogue politique sur    réhabilitation, de réconciliation, de
   la mise en œuvre du SRS                        réinsertion pour le Tchad et le
                                                  Niger développés et en cours de
                                                  mise en œuvre
   2.2 : Mécanismes opérationnels de              1.2 : Participation du Tchad et du
   consultation et de coordination                Niger aux Forums régionaux de
   transfrontalières SRS                          bonnes pratiques sur la

6|P ag e
réhabilitation, la réconciliation et
                                                 la réinsertion
    • Groupe de travail régional sur les
    piliers opérationnels
    • Mécanisme opérationnel régional de la
    cellule Civcoorp
Résultat 2 : Amélioration du                Résultat 5 : Autonomisation et
rétablissement socio-économique (SRS        inclusion des femmes et des jeunes
pilier 6)                                   (SRS Pilier 9)
  Extrant 1 : Création d’un                   Extrant 1 : Autonomisation et
  environnement propice aux affaires          inclusion des femmes et des jeunes
  (objectif 24 du SRS)                        (objectifs stratégiques 38 et 39)
  Indicateur : Nombre d’options               Indicateur : nombre de personnes
  d’investissement du secteur privé           (ventilé par sexe) bénéficiant du
  régional à l’étude                          renforcement des capacités
  Référence : No.                             d’entrepreneuriat
  Cible : à confirmer/à confirmer             Référence : Non
  Année cible : 2019-2020-2021                Cible : à confirmer/à confirmer
                                              Année cible : 2019-2020-2021

   Activités :                                   Activités :
   1.1 : Documents de travail thématiques        2.1 : Formation aux capacités
   commandés et éclairant la mise en             entrepreneuriales pour certains
   œuvre continue du SRS                         jeunes tchadiens et nigériens de la
                                                 région touchée par Boko Haram
   • Préparation, convocation et                 • Renforcement des capacités
   participation des délégués au Forum           grâce à l’application des
   régional d’investissement du secteur          recommandations des études
   privé au Tchad                                existantes, en particulier sur
                                                 l’éducation des jeunes et
                                                 l’inclusion financière des jeunes
   • Etude élargie sur le commerce               2.2 : Formation professionnelle et
   transfrontalier et l’économie régionale       entrepreneuriale pour certaines
   axée sur l’axe Niger-Tchad et la frontière    femmes tchadiennes et
                                                 nigériennes de la région touchée
                                                 de Boko Haram
   Coûts directs
   du projet

2.3    Emplacement du projet et bénéficiaires
Le projet sera mis en œuvre dans les villages de Guitte et Ngalamis des provinces
de Lac et Hadjer Lamis respectivement, de la République du Tchad; et les villages
de Tam, Baroua, Ngagam et la ville de Bosso de la région de Diffa en République du
Niger.

Il est clair que ce type de projet doit toucher les acteurs capables de contribuer à la
stabilisation. Un accent particulier sera donc mis sur les jeunes et les femmes qui
doivent être des vecteurs positifs de changements et d’opportunités au sein de la
communauté malgré leurs positions désavantageuses dans la prise de décision en
raison des normes culturelles. Bien que les critères de vulnérabilité comprennent

7|P ag e
les ménages dirigés par des femmes et des jeunes (ainsi que les femmes et les jeunes
handicapés), l’accent sera donc mis sur la capacité de mener des activités et non
sur la vulnérabilité de ces groupes. Les personnes qui déménagent et reviennent et
qui ont déjà perdu leur gagne-pain seront parmi les bénéficiaires prioritaires.

Pour la sélection des bénéficiaires, un travail de répercussion et d’implication des
dirigeants communautaires (dirigeants traditionnels agriculteurs sédentaires et
éleveurs mobiles, associations d’éleveurs, dirigeants de transhumants), et des
autorités locales, a été menée avec la participation d’organisations de femmes et de
jeunes afin que leurs besoins spécifiques soient pris en compte dans ce processus
de construction d’une paix durable et qu’ils puissent en bénéficier directement;
améliorer leurs conditions de vie par leur participation à des activités génératrices
de revenus et à la sécurité alimentaire.

Le projet accordera une importance particulière à l’approche sexospécifique dans
la mise en œuvre des activités, en particulier dans le contexte des activités de
subsistance, par exemple, il s’engage à inclure au moins 30% des femmes dans les
comités de dialogue.

2.3.1 Tchad
Justification du choix des villages de Guitte et de Ngalamia
Le choix participatif local, administratif et communautaire traditionnel, qui répond
aux critères contenus dans le document de projet du village de Guitte, était basé
sur les éléments suivants :
•       Capacité de sécurité minimale relative connue du village en raison de la
        présence d’une petite unité de la police de Fiuvial et de la Garde nationale
        nomade du Tchad après les attaques de 2016;
•       La nécessité de relancer les activités économiques (poissons et produits du
        marché, bateaux fluviaux, etc.) et certains moyens de subsistance, y compris
        les habitants du village, les localités environnantes (îles, villages, villes) et le
        capital dépendant par la construction et la remise en état de l’infrastructure
        de base et le soutien matériel, technique et financier;
•       La position stratégique (activités économiques, suivi et contrôle) et l’accès de
        Guitte par les eaux du Lac et par la proximité de la Route Nationale malgré
        les services ruraux dégradés;
•       L’afflux régulier de personnes des villages insulaires non loin de Guitte en
        cas d’attaques et de montée des eaux du lac Tchad ;
•       Le village est un centre stratégique avec quelques emplacements à proximité
        (Gore Sara, Bassara, Hadide, Mabrouka, Adrambaya) dépendant de
        plusieurs niveaux (école, marche, centre de santé, etc).
•       La volonté des populations bénéficiaires de contribuer à la mise en œuvre du
        projet.

8|P ag e
2.3.2 Niger
Justification du choix des villages de Tam, Baroua et Ngagam et de la ville de Bosso
Les principaux critères pour choisir les sites ci-dessus sont : l’importance
stratégique, les besoins de haut niveau et la vulnérabilité ; et priorité du
gouvernement. En particulier, les éléments suivants ont été pris en considération :
       Sécurité minimale acquise après les attaques de Boko Haram en 2015;
       Accès facile grâce aux mesures nécessaires des Nations Unies;
       Approbation par le gouvernement de l’État et l’armée;
       Nombre de résidents et volonté des déplacés de revenir.

2.4    Cadre institutionnel et arrangement de mise en œuvre
Le Ministère de la Femme, de la Petite Enfance et de la Solidarité Nationale au
Tchad ; et le ministère de l’Intérieur de la Sécurité publique, de la
Décentralisation, des Affaires coutumières et religieuses (MISPDACR) au
Niger seront respectivement responsables de la mise en œuvre du projet.
Les Unités de Mise en Œuvre du Projet (UMOP) existantes sont dirigées par un
Coordinateur de Projet qui relève du Directeur Principal de la Commission de
Stabilisation du Bassin du Lac Tchad. Le PNUD mettra en œuvre ce projet par
l’intermédiaire de la Commission du bassin du lac Tchad; par conséquent, le
secrétariat de ce projet RSS est situé à la Commission du bassin du lac Tchad,
supervisée par le chef de la stabilisation.

Les ministères travailleront en étroite collaboration avec les ministères de
l’Environnement, de l’Eau, de la Terre, de la Santé et du Travail, ainsi qu’avec les
organismes qui relèvent d’eux.

3.0   BASE DE RÉFÉRENCE ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE

3.1 Profil environnemental du Tchad
Le Tchad est un pays enclavé situé entre les 7e et 24e degrés de latitude nord et les
13e et 24e degrés de longitude est, couvrant une superficie de 1 284 000 km². Du
point de vue politique et économique, le Tchad appartient à la sous-région
centrafricaine; cependant, en raison des similitudes dans les conditions climatiques,
il est également classé parmi les pays sahéliens. Les sécheresses récurrentes (1973,
1984 et 2008) et la situation géographique particulière du Tchad en font l’un des
pays les plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique.

Le pays chevauche trois grandes zones agro-climatiques : (i) la zone saharienne
(47% de la superficie du pays et abrite environ 2% de la population totale) où les
précipitations annuelles sont inférieures à 200 mm, avec un minimum inférieur à
10 mm; (ii) la Transition Centrale ou Zone Sahélienne (environ 28% de la surface),
où entre 200 et 600 mm de pluie par an sont enregistrés, et où la végétation varie
entre steppe et savane, et, (iii) la Zone Soudanaise qui reçoit entre 600 et 1,200
mm de précipitations annuelles avec une végétation allant de la savane à la forêt
tropicale. La saison des pluies dure deux mois dans le nord et plus de six mois
dans l’extrême sud du pays. Sur l’ensemble du territoire, les températures
9|P ag e
minimales et maximales moyennes sont de 19 à 21 °C et de 34 à 37 °C
respectivement.

Le projet se déroulera dans la région sahélienne (centrale). Les effets et impacts
potentiels (positifs et négatifs) du projet auront donc des répercussions au niveau
national (zone d’influence) et local (sites sélectionnés/zone d’impact).

Figure 1 : Zones bioclimatiques du Tchad.

Les ressources naturelles comprennent les forêts, la faune, la terre et l’eau. On
estime que les forêts tchadiennes couvrent une superficie de 323600 km2, soit un
quart de la superficie du pays. Selon les estimations, le potentiel moyen du bois est
de 12,3m3/ha et la productivité moyenne est de 1,5m3/ha/an. Le stock forestier
est composé de 593000 ha de forêts classées, 414000 ha de parcs nationaux
(Zakouma et Manda) et 11080000 ha de réserves forestières. La plupart de ces
ressources sont situées dans la région du Soudan. Le taux de déforestation est
estimé à 0,6% par an et la superficie reboisée est d’environ 15000 ha. Le gommier
(Acacia senegal) et le beurre de karité (Butyrospermum parkii) sont les principales
essences forestières d’intérêt économique. Les besoins actuels en bois se situent à
531 000 m3 de bois dans les trois districts de Barh-Koh, Lac Iro et Mandoul
seulement. Les forêts classées de Djoli-Kéra, Haut Borgoto et Helibongo ont

10 | P a g e
pratiquement disparu. En outre, il y a une dégradation importante des terres dans
certaines régions, en particulier à Benoye et Kelo, en raison de la forte densité de
population et de la pression sur les ressources, ainsi que des effets de l’érosion du
ravin et des mauvaises pratiques agricoles utilisées dans la culture du coton et du
manioc.

La faune abondante et diversifiée du pays est la plus représentative des mammifères
du continent comme l’éléphant, le wapiti derby, kudu, oryx, addax et le mouton à
crinière. Le Tchad possède deux parcs nationaux (un parc à Zakouma de 300000
ha et un autre à Manda de 114000 ha), sept réserves fauniques et une réserve de
biosphère (le lac FITRI de 195000 ha). Le Tchad possède des zones humides
d’importance internationale pour les espèces d’oiseaux migrateurs. Le braconnage
est en hausse et menace le parc Manda, la réserve de chasse Aouk et la réserve
faunique Binder-Léré. Le déclin des stocks de poissons causé par les sécheresses
répétées et la surpêche est l’un des principaux obstacles à l’augmentation de la
productivité dans ce sous-secteur. Les lacunes du sous-secteur de la pêche
comprennent l’absence de politique de développement, l’ignorance des conditions
socioéconomiques des opérateurs de ce sous-secteur et du volume et de la nature
des ressources halieutiques, l’absence de recherche sur la pêche, le manque
d’orientation technique et d’organisation du secteur de la pêche et l’absence d’une
législation commune de la pêche pour les États membres de la Commission du
bassin du lac Tchad (CBLT). Les forces du sous-secteur des pêches comprennent :
(i) la possibilité d’accroître la productivité; (ii) l’existence d’une grande variété
d’espèces (135 espèces); (iii) un nombre élevé d’opérateurs (300 000 personnes)
dont certains ont acquis un niveau de compétence acceptable; et (iv) l’existence d’un
marché potentiel majeur (Nigeria, Cameroun, République centrafricaine). La
production moyenne annuelle de poisson est estimée à 80 000 tonnes.

Il existe d’importantes ressources en eaux souterraines (plus de 20 milliards de m3)
et un vaste réseau hydrographique qui comprend un lac de 12720 km2, des rivières
vivaces (Chari et Logone), des ruisseaux semi-vivaces (Batha, Bahr Azoun, Salamat
et Mayo-Kebbi) et de nombreux ruisseaux éphémères qui offrent un potentiel de
terres irrigables de 5,6 millions d’hectares, dont seulement 7 000 hectares sont
irrigués. La superficie des terres arables au Tchad est estimée à 39 millions
d’hectares, soit 30% du territoire national. Seulement 2,2 millions d’hectares sont
cultivés chaque année. Plus de la moitié des terres cultivées (1.400.000 ha dont
1.080.500 ha sont utilisés pour la culture céréalière) se trouve dans la région du
Soudan.

Les ressources naturelles du Tchad sont caractérisées par leur extrême sensibilité
au changement climatique et aux facteurs anthropiques, et leur faible productivité.
L’accès aux ressources naturelles rares, qui a généré une concurrence féroce et des
conflits entre les principaux utilisateurs, est une source de préoccupation majeure
sur tout le territoire national. Les problèmes observés en matière de gestion des
ressources comprennent la dégradation des terres, la désertification, le

11 | P a g e
Vous pouvez aussi lire