COMPTE RENDU COMMISSION SUR LA DIMENSION CIVILE DE LA SÉCURITÉ (CDS) - DE LA RÉUNION DE LA - NATO PA
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COMPTE RENDU DE LA RÉUNION DE LA COMMISSION SUR LA DIMENSION CIVILE DE LA SÉCURITÉ (CDS) Samedi 15 mai 2021 Par visioconférence 088 CDS 21 F | Original : anglais | mai 2021
LISTE DES PARTICIPANTS Président de la commission Angel TILVAR (Roumanie) Rapporteure générale Joëlle GARRIAUD-MAYLAM (France) Rapporteure de la sous-commission Anissa KHEDHER (France) sur la gouvernance démocratique Rapporteure spéciale Linda SANCHEZ (États-Unis) Président de l'AP-OTAN Gerald E. CONNOLLY (États-Unis) Secrétaire générale de l'AP-OTAN Ruxandra POPA Délégations membres Albanie Myslim MURRIZI Xhemal QEFALIA Allemagne Dagmar FREITAG Ulla SCHMIDT Belgique Rodrigue DEMEUSE Bulgarie Hristo Georgiev GADZHEV Canada Gwen BONIFACE Jane CORDY Cheryl GALLANT Marilou MCPHEDRAN Croatie Ante BACIC Zdravka BUSIC Danemark Mads FUGLEDE Estonie Leo KUNNAS Andres METSOJA Espagne Javier ANTON États-Unis Brett GUTHRIE France Jérôme LAMBERT Hongrie Attila MESTERHAZY Islande Willum Thor THORSSON Italie Luca FRUSONE Lettonie Ojars Eriks KALNINS Aleksandrs KIRSTEINS Lituanie Dainius GAIZAUSKAS Luxembourg Lydia MUTSCH Macédoine du Nord Antonijo MILOSHOSKI Norvège Tellef Inge MORLAND Monténégro Danilo SARANOVIC Pays-Bas Eric VAN DER BURG Pologne Przemyslaw CZARNECKI Portugal José Luis CARNEIRO République tchèque Tomas JIRSA Royaume-Uni Lord ANDERSON Lord JOPLING Baroness Denise KINGSMILL Bob STEWART Heather WHEELER
Slovaquie Juraj KRUPA Slovénie Branko GRIMS Turquie Muhammet Naci CINISLI Délégations associées Azerbaïdjan Kamran BAYRAMOV Géorgie Irakli BERAIA George KHELASHVILI Suède Kenneth G. FORSLUND Pal JONSON Laila NARAGHI Suisse Thomas MINDER Werner SALZMANN Partenaire régional / Membre associé méditerranéen de l’AP-OTAN Délégations des membres associés Algérie Abdelhak BENBOULAID Observateurs parlementaires Assemblée du Kosovo Driton HYSENI Intervenants Sara MYRDAL, Directrice des affaires internationales, MSB (Swedish Civil Contingencies Agency) Tor-Björn ÅSTRAND, Responsable R&D, section sur l’influence de la contre-information, MSB (Swedish Civil Contingencies Agency) Secrétariat international Nathan Robinson GRISON Directeur, commission sur la dimension civile de la sécurité Sarah-Claude FILION Coordinatrice, commission sur la dimension civile de la sécurité Clara de LATAILLADE Assistante de recherche Sophia MASON Assistante de recherche
088 CDS 21 F Remarques d'ouverture d’Angel TILVAR (Roumanie), président de la commission sur la dimension civile de la sécurité Le président ouvre la réunion de la commission par visioconférence et souhaite la bienvenue à tous les membres. Adoption du projet d'ordre du jour [072 CDS 21 F] Le projet d'ordre du jour [072 CDS 21 F] est adopté. Adoption du compte rendu de la réunion de la commission sur la dimension civile de la sécurité tenue les jeudi 19 et vendredi 20 novembre 2020 [203 CDS 20 F]. Le compte rendu de la réunion de la CDS [203 CDS 20 F] est adopté. Présentation de Sara MYRDAL, directrice des affaires internationales, MSB (Swedish Civil Contingencies Agency) , sur les Les pratiques suédo-finlandaises en matière de renforcement de la résilience par la préparation civile Laila Naraghi (SE) présente les intervenants de la MSB, Sara Myrdal et Tor-Björn Åstrand. Sara Myrdal note que la coopération suédo-finlandaise en matière de résilience et de préparation civile constitue une priorité élevée pour le gouvernement suédois. Cette coopération est motivée par plusieurs facteurs : la coopération militaire croissante entre la Suède et la Finlande et leur adoption du concept de défense totale ; les liens existants entre les deux pays dans de multiples secteurs ; les défis croissants en temps de paix et les défis hybrides dans la région, qui nécessitent une préparation civile renforcée ; des approches similaires vis-à-vis de l'adhésion à l'UE et le partenariat avec l'OTAN ; et une pression politique conjointe à la faveur d’une coopération renforcée avec d'autres pays nordiques et de la mer Baltique. Mme Myrdal donne un aperçu du travail de la MSB. La MSB dispose d’un large mandat et prône une approche holistique en matière de préparation civile. Ses domaines de compétence comprennent notamment l'adaptation au climat, la cybersécurité, la communication en temps de crise, la désinformation, la formation des services de secours et la mise à disposition de mécanismes de réponse sur le plan national ainsi que d’assistance et de secours en cas de catastrophe à l'étranger. La MSB travaille en collaboration avec le secteur privé, les organisations bénévoles, les citoyens et les forces armées. Mme Myrdal explique que la coopération suédo-finlandaise couvre de nombreux domaines. Dans le domaine des transports, les agences de transport respectives des deux pays se concentrent sur la planification de la continuité et la préparation aux perturbations, notamment par le biais de scénarios de guerre et d'exercices de simulation. Dans le domaine des communications civiles, les réseaux interconnectés de communication de sécurité publique en Suède, en Finlande et en Norvège permettent aux premiers intervenants de communiquer en cas de crise transfrontalière. Les deux pays coopèrent également en matière de sécurité CBRN. 1
088 CDS 21 F Mme Myrdal décrit les futurs domaines de coopération renforcée entre la Suède et la Finlande. Il s'agit notamment d'intensifier les travaux conjoints d'évaluation des vulnérabilités transfrontalières, telles que la rupture des chaînes d'approvisionnement, de combler les lacunes de la coopération civile transfrontalière et intersectorielle et d'entreprendre davantage d'exercices conjoints avec des composantes transfrontalières régionales. Angel Tilvar (RO) soulève le rôle de l'éducation publique dans le renforcement de la préparation des jeunes Suédois. Mme Myrdal répond que la MSB travaille en étroite collaboration avec le corps enseignant et fournit de la documentation sur la préparation aux crises. En 2018, la MSB a distribué une brochure à tous les ménages suédois, ce qui a reçu un accueil favorable. Jane Cordy (CA) se dit préoccupée par les investissements de pays étrangers dans les infrastructures critiques des pays membres de l'OTAN et demande comment l'Alliance peut s'assurer qu'elle conserve sa capacité à contrôler ces actifs en cas de crise. Mme Myrdal répond que la MSB a un rôle de coordination en Suède lorsqu'il s'agit de sauvegarder les fonctions vitales de la société et qu'elle travaille en étroite collaboration avec le secteur privé dans ce domaine. Anissa Khedher (FR) demande comment s'assurer que les citoyens - et notamment les jeunes - comprennent l'importance de renforcer la résilience sociétale. Mme Myrdal indique que la MSB travaille en étroite collaboration avec les conseils administratifs locaux et les municipalités pour diffuser des informations sur la préparation en cas de crises. L'agence organise chaque année une semaine de préparation aux crises comprenant des exercices afin de susciter un engagement des jeunes sur ce sujet. Lord Anderson (UK) s'enquiert de la réaction de la Suède à la Covid-19 et de sa coopération avec le Danemark. Mme Myrdal déclare que la Suède travaille en étroite collaboration avec le Danemark sur les questions de résilience et de préparation civile. Par exemple, les agences nordiques de préparation civile échangent des briefings sur la situation relative à la pandémie. Un exercice de comparaison pannordique est envisagé dès qu'une évaluation exhaustive sera en mesure d’être faite. Examen de l'avant-projet de rapport général Renforcer la résilience des sociétés alliées grâce à la préparation du secteur civil [011 CDS 21 F] présenté par Joëlle GARRIAUD-MAYLAM (France), rapporteure générale. Dans son discours d'ouverture, Joëlle Garriaud-Maylam note que l'émergence de menaces non militaires et hybrides au cours des deux dernières décennies a souligné l'importance de consolider la résilience sociétale et l'état de préparation civile des pays alliés. Depuis la fin de la guerre froide, on a constaté une diminution des efforts visant à construire des sociétés résilientes. Les actifs civils qui jouent un rôle crucial en cas de crise, tels que les infrastructures énergétiques et les réseaux de transport, sont de plus en plus contrôlés par le secteur privé et sont devenus moins résistants aux chocs. Dans ce contexte, le rôle crucial des acteurs civils dans la sécurité doit davantage être reconnu par l'Alliance et les États membres. La rapporteure générale note que la pandémie de Covid-19 a démontré la nécessité de renforcer la résilience de nos sociétés. L'intervention des forces armées en soutien des structures civiles en a été l’un des points positifs au cours de la pandémie. Cette coopération accrue entre le secteur civil et les forces armées devra être institutionnalisée et renforcée à l'avenir. Les enseignements tirés de la pandémie devraient être intégrés dans la mise à jour des sept exigences de base de l'OTAN en matière de résilience, prévue pour 2021. 2
088 CDS 21 F La rapporteure générale insiste sur le fait que pour renforcer la résilience de nos sociétés, des ressources suffisantes doivent être consacrées à cet effort. Les États membres doivent mieux identifier leurs vulnérabilités et tester la capacité de réaction de leurs sociétés par des exercices réalistes impliquant des acteurs militaires et civils. Les Alliés devraient également accroître l'échange de pratiques exemplaires entre les pays membres et les pays partenaires. Enfin, ils devraient mieux communiquer avec leurs populations sur l'importance de renforcer la résilience. José Luís Carneiro (PT) note que la pandémie de Covid-19 a créé un déficit dans les relations entre les citoyens et les institutions démocratiques. Mme Garriaud-Maylam convient qu'un fossé de communication est apparu en raison du manque d'information sur l'ampleur de la crise de Covid-19 à ses débuts, et parce que les gouvernements ont d'abord privilégié la réaction à la communication. Aleksandrs Kirsteins (LV) fait remarquer que la Lettonie a publié une brochure détaillant les démarches que les citoyens devraient entreprendre en cas de crise. Il ajoute que la menace que la Russie fait peser sur les États baltes ne se limite pas au renforcement militaire à proximité de leurs frontières, mais englobe les menaces hybrides, les cyberattaques, les campagnes de désinformation et les opérations de renseignement. Mme Garriaud-Maylam propose d'inclure une référence au registre letton dans le rapport et note que la pandémie peut être vue comme une opportunité pour mieux se préparer aux crises futures. Rodrigue Demeuse (BE) se dit préoccupé par la récente cyberattaque visant Colonial Pipeline, l'un des plus grands exploitants de pipelines aux États-Unis, et demande comment faire en sorte que les entreprises privées élaborent de manière préventive des plans d'intervention d'urgence. Mme Garriaud-Maylam souligne la nécessité d'améliorer la cybersécurité au sein des entreprises et note que la France dispose d'une organisation qui émet des conseils aux entreprises pour les aider à assurer leur protection contre de telles attaques. Table ronde sur La désinformation • Examen de l'avant-projet de rapport spécial Renforcer la résilience démocratique de l’Alliance face à la désinformation et la propagande [013 CDS 21 F] présenté par Linda SANCHEZ (États-Unis), rapporteure spéciale. Dans son discours d'ouverture, Linda Sanchez souligne que l'attaque du 6 janvier contre le Capitole américain nous a averti du pouvoir destructeur de la désinformation. Elle note qu'un nombre croissant d'acteurs externes et internes sont impliqués dans la diffusion de désinformation et de propagande, y compris des États autoritaires et des acteurs non étatiques. La prolifération de la désinformation empêche les citoyens d'accéder à des informations vérifiées, contribue à la polarisation des sociétés et sape la confiance du public dans les systèmes électoraux. Elle constitue donc une menace existentielle pour les fondements libéraux des sociétés démocratiques alliées. Les pays alliés ont adopté diverses mesures pour endiguer la diffusion de la désinformation, notamment des lois et des campagnes d'alphabétisation et de sensibilisation au numérique, ainsi qu’un renforcement des communications publiques. L'OTAN a étendu ses efforts pour contrer les activités d'information hostiles et apporte son soutien aux États membres. Toutefois, cette réponse est insuffisante et fragmentée, et les Alliés doivent investir dans la résilience à long terme en s'attaquant aux vulnérabilités sociétales nationales qui permettent à la désinformation de se propager. 3
088 CDS 21 F La rapporteure a exhorté les Alliés à se consacrer à nouveau aux valeurs démocratiques fondamentales qui sous-tendent l'Alliance, notamment par la création d'un centre pour la résilience démocratique au sein de l'OTAN. Une collaboration avec les organisations médiatiques, les groupes de la société civile et les entreprises numériques est nécessaire afin de promouvoir la culture numérique auprès du public. Les pays membres de l'OTAN devraient également examiner comment imposer des coûts plus élevés aux acteurs qui perturbent l'espace informationnel. Enfin, la rapporteure souligne la nécessité d'élaborer une réponse globale et fondée sur des valeurs face à la désinformation et à la propagande, qui s'appuie sur une approche pansociétale. • Présentation par Tor-Björn ÅSTRAND, responsable R&D, section sur l’influence de la contre-information, MSB, sur L'impact de la désinformation sur la résilience démocratique Tor-Björn Åstrand explique que depuis 2014, la MSB a recentré ses tâches sur l'identification et la lutte contre la désinformation et l'ingérence étrangère. L'agence endosse à la fois une mission opérationnelle minute par minute et un engagement à long terme pour renforcer la résilience et la sensibilisation. La MSB a développé tout une variété d'activités pour améliorer les capacités à long terme, y compris des exercices dédiés au renforcement de la résilience contre l'influence de l'information, et des formations pour les groupes cibles pertinents tels que les fonctionnaires. M. Åstrand identifie quatre domaines critiques dans le paysage des menaces : l'ingérence étrangère dans les élections, la désinformation ciblant les acteurs politiques, les activités d'influence de l'information sapant les fonctions vitales de la société et la désinformation accompagnant une attaque armée. Il note que les activités d'influence de l'information peuvent perturber le fonctionnement de la société en exploitant les vulnérabilités et en cherchant à remettre en cause des valeurs fondamentales telles que la démocratie, l'État de droit et les droits individuels. M. Åstrand suggère que les gouvernements auraient tout intérêt à inclure la résilience dans leurs postures de dissuasion et de défense. Il note que la Suède a développé diverses activités pour renforcer ses capacités dans ce domaine. Le pays est actuellement en train de créer une nouvelle agence chargée d'identifier, d'analyser et d'atténuer les menaces psychologiques. L'agence de défense psychologique sera une autorité civile relevant du gouvernement qui servira de capacité de défense contre les acteurs étatiques étrangers et les menaces militaires. M. Åstrand conclut en disant qu'il apprécie l'approche large de l'OTAN face aux défis de sécurité et en soulignant la contribution de la Suède à ses travaux, notamment en matière de lutte contre la désinformation. • Table ronde conjointe Mme Cordy demande à Mme Sanchez dans quelle mesure les acteurs amplifient mutuellement leurs récits et comment cette convergence pourrait être contrée. Mme Sanchez souligne que la menace de désinformation est amplifiée par des chambres d'écho. En ce qui concerne l'attaque du 6 janvier, elle souligne la convergence de plusieurs acteurs qui ont amplifié les accusations de corruption et contribué à une méfiance générale envers les institutions gouvernementales. M. Tilvar relève les mesures prises par les entreprises de médias sociaux pour lutter contre la désinformation et s'interroge sur la mise en place éventuelle de freins et de contrepoids pour éviter que la modération ne se transforme en censure. Mme Sanchez reconnait l’équilibre difficile à maintenir entre garantir la liberté d'expression et prévenir la 4
088 CDS 21 F diffusion de fausses informations. Elle note qu'il est difficile d'envisager une législation applicable à toutes les situations. Elle appelle les entreprises numériques à redoubler d'efforts pour retirer les contenus faux ou nuisibles. Marilou McPhedran (CA) s'interroge sur la nécessité éventuelle de nouvelles lois pour lutter contre la désinformation. M. Åstrand déclare que les législateurs ont la responsabilité d'analyser dans quelle mesure ce domaine doit être réglementé et comment. Une discussion avec les entreprises de médias sociaux est nécessaire afin de développer une position commune et évaluer des solutions possibles, que celles-ci soient législatives ou non législatives. Mme Sanchez ajoute que la désinformation a également pour objectif de créer des tensions au sein des pays alliés et vise souvent les groupes minoritaires et les migrants. Elle cite un exemple de désinformation sur la Covid-19 qui a été diffusé dans les communautés hispanophones des États-Unis. Des tiers de confiance validateurs sont essentiels pour lutter contre la désinformation diffusée dans les communautés minoritaires. M. Åstrand convient que les activités d'influence étrangère au cours de la pandémie ont révélé de nouvelles vulnérabilités et mis au défi la santé et la sécurité des citoyens alliés. Examen de l'avant-projet de rapport de la sous-commission sur la gouvernance démocratique Une décennie après les soulèvements arabes : espoirs et désillusions démocratiques [012 CDSDG 21 F] présenté par Anissa KHEDHER (France), rapporteure Dans son discours d'ouverture, Anissa Khedher note que les espoirs suscités par la vague de soulèvements populaires dans la région MOAN il y a dix ans ne se sont pas concrétisés. De nombreux pays de la région ont connu des revers démocratiques, le rétablissement de systèmes autoritaires et des conflits meurtriers. Certains progrès ont été accomplis dans des domaines démocratiques clés tels que la société civile, la liberté d'expression et de la presse, les droits des femmes, le rôle des jeunes et les relations entre civils et militaires. Ces avancées restent toutefois fragiles. Il est encore prématuré de faire le bilan des soulèvements de 2011-2012. Depuis 2019, de nouveaux mouvements ont pris de l'ampleur dans certains pays, démontrant ainsi que le processus de démocratisation n'est pas encore achevé. L'espoir d'une amélioration des conditions socio-économiques, d'une meilleure gouvernance démocratique et d'un plus grand respect des droits fondamentaux continue de s'exprimer dans cette région. La pandémie de Covid-19 a accentué les défis démocratiques auxquels la région est confrontée en renforçant les tendances répressives de certains régimes. Cependant, la pandémie a également consolidé le rôle crucial de la société civile et mis en évidence l'incapacité de certains régimes à prendre soin de leur population. La stabilité des régions situées sur le flanc sud de l'OTAN est essentielle pour la sécurité de l'Alliance. L'OTAN doit donc soutenir les pays de la région dans leur processus de démocratisation en apportant un soutien concret à la société civile et en renforçant le dialogue avec les pays partenaires. L'Assemblée parlementaire de l'OTAN a un rôle décisif à jouer dans ce dialogue. M. Demeuse demande pourquoi la Tunisie a mieux réussi que d'autres pays dans son processus de démocratisation. Mme Khedher explique que divers facteurs ont influencé le succès tunisien, notamment l'importance accordée à l'éducation avant la révolution, la présence d'institutions publiques au niveau local et le rôle des femmes dans la société. 5
088 CDS 21 F Abdelhak Benboulaid (DZ) souligne les progrès réalisés en Algérie depuis les mouvements de 2019. Il s'agit notamment de l'élection d'un nouveau président, de l'adoption d'une nouvelle constitution garantissant plus de libertés, d'un système judiciaire indépendant, de l'adoption d'une nouvelle loi électorale et de la création de mécanismes de soutien économique pour les jeunes. Mme Khedher déclare qu'elle tiendra compte de ce commentaire dans la mise à jour du projet de rapport. M. Kirsteins soulève la question de la migration dans la région et note que certains pays ont été plus actifs que d'autres pour arrêter les flux migratoires. Mme Khedher déclare qu'elle tiendra également compte de ce commentaire. Lord Anderson s’enquiert sur les facteurs de réussite, ou non, des processus de démocratisation de certains pays. Il demande également ce que l'OTAN peut faire pour aider les forces démocratiques dans la région. Mme Khedher répond que les pays de l'OTAN peuvent agir en soutenant l'éducation, en promouvant l'égalité, en fournissant une assistance par le biais du co-développement et en aidant les gouvernements à devenir plus transparents. Elle note que des pays comme le Maroc et la Jordanie ont mieux réussi parce que leurs économies sont mieux adaptées à la mondialisation et que leurs populations considèrent leurs gouvernements comme légitimes. M. Tilvar demande si la pandémie de Covid-19 pourrait redynamiser les mouvements démocratiques ou au contraire, les faire reculer. Mme Khedher répond que la crise sanitaire a eu deux effets : d'une part, il y a eu une certaine émancipation par la critique de la gestion de la crise, mais d'autre part, les gouvernements ont intensifié leur répression et leurs actions autoritaires. Activités futures de la commission sur la dimension civile de la sécurité et de la sous-commission sur la gouvernance démocratique. Le président note que la pandémie de Covid-19 continue de rendre difficile la présentation d'un programme définitif des activités pour le reste de l'année 2021. Si la situation le permet, la sous-commission sur la gouvernance démocratique se rendra aux États-Unis et en Corée du Sud vers la fin de l'année. Si l'organisation présentielle de ces visites n'est pas possible, la sous-commission organisera alors des visites virtuelles de substitution dans des pays qui restent à déterminer. Examen de la proposition de changer les noms de la commission et de la sous-commission Le président présente la proposition, initiée par le président de l'AP-OTAN, de changer les noms de la commission et de la sous-commission, qui deviendraient respectivement la commission sur la démocratie et la sécurité et la sous-commission sur la résilience et la sécurité civile. Cette proposition s'inscrit dans le contexte d'un effort continu au sein de l'Alliance pour réaffirmer ses valeurs libérales et démocratiques essentielles. Lord Jopling (UK) fait remarquer que le nouveau nom proposé pour la commission serait plus long que le nom existant et exprime des doutes quant à la nécessité d’un tel changement. Toutefois, aucune objection officielle n'est formulée à l'encontre de la proposition de changer le nom de la sous-commission. La proposition de changer le nom de la sous-commission est donc approuvée. 6
088 CDS 21 F La proposition de changement de nom devra être débattue et votée à la commission permanente et en séance plénière. Divers Aucune autre question n'est soulevée. Date et lieu de la prochaine réunion Le président conclut en indiquant que la prochaine réunion de la commission aura lieu lors de la session annuelle du 8 au 11 octobre 2021 à Lisbonne, au Portugal. Remarques finales Le président clôture la réunion de la commission. La retransmission de cette réunion est disponible sur la chaîne YouTube de l'AP-OTAN. Cliquer ici pour y accéder. _________________ www.nato-pa.int/fr 7
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