Compte-rendu de la visite patrimoine de Vitrac Dimanche 27 juin 2021
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Compte-rendu de la visite patrimoine de Vitrac Dimanche 27 juin 2021 Une quarantaine de personnes était présente à cette visite programmée par le SMAD des Combrailles en partenariat avec la mairie de Vitrac et accompagnée par Renée Couppat, guide de pays. Vitrac est une commune riche en minerai de fer comme l’atteste la toponymie locale avec notamment le « Puy de fer ». Sur Gouzet, une mise en concession a bien été tentée au 19ème siècle mais la construction du barrage de Queuille a contrarié cette exploitation et noyé les sondages effectués. En ce qui concerne le peuplement de Vitrac, la première mention écrite remonte à 1250, un acte de foi et hommage, qui fait mention de 22 « feux » sur la paroisse ce qui représente une population relativement importante pour l’époque ; le village de « Courteix », actuellement sur la commune de St Georges, est alors dans le périmètre de Vitrac alors que le Vareille dépend de Châteauneuf-les-Bains. Il est fort à parier que le peuplement de Vitrac remonte en fait à bien plus longtemps quand on sait qu’autour, Châteauneuf-les-Bains, Manzat et St Georges de Mons ont été peuplés pour sûr dès la période gallo-romaine. Jusqu’au 20ème siècle, le paysage de Vitrac est marqué par les domaines agricoles sur les plateaux, le pastoralisme sur les pentes, la culture des fruitiers à rupture de pente et le blanchiment des toiles dans les prés du bas. En effet, les brouillards, riches en oxygène, étaient utilisés pour blanchir les draps en laine ou en chanvre dans de nombreux villages de la vallée de la Sioule comme à Vitrac, Châteauneuf, St Angel, Lisseuil...à Vitrac, la parcelle dénommée la « bujandine » témoigne de cette activité spécifique. L’industrialisation qui va suivre avec notamment la construction des barrages de Queuille (1901- 1904) puis des Fades (1912-1917) et des Garachons/Chambonnet (1917-1919) ; le viaduc des Fades (1901-1909) et l’implantation d’Aubert et Duval en 1916 vont faire exploser les besoins en main d’œuvre et voir apparaître une nouvelle communauté d’ouvriers paysans dans de nombreux villages aux alentours. En ce qui concerne le barrage de Queuille, la retenue est bel et bien située sur cette commune mais les murs ont été construits sur la commune de Vitrac ; l’appellation a été définie par le belvédère de Queuille qui le domine. En tout cas, le barrage de Queuille a permis l’électrification et l’industrialisation de Clermont Ferrand et de Riom. Le maire de Vitrac en 1906 réussira à doter sa commune de l’éclairage public bien avant Clermont !
Après avoir fait un petit tour pour découvrir un beau panorama paysager aujourd’hui dominé par la forêt domaniale plantée par l’ONF en 1865, Renée Couppat a présenté l’église de Vitrac. L’église actuelle a totalement été reconstruite à partir de 1844; seuls quelques vestiges de l’ancienne église du 13ème siècle sont visibles dans le chœur et à l’extérieur sur les sous-bassement (confer photo 2 à droite). Faute de moyens, la flèche n’a été ajoutée qu’en 1867. Une première église romane a pu exister avant le 13ème siècle au lieu-dit « église vieille ». La paroisse est aujourd’hui placée sous le vocable de Saint-Patrocle, apôtre du bourbonnais du 6ème siècle qui termina sa vie en ermite à La Celle (03) ; si l’inventaire de 1906 indique la présence de ses reliques à Vitrac, elles ont aujourd’hui disparu. Représenté avec un bœuf à son pied, ce saint exorciseur, est également protecteur du bétail. A noter un chemin de croix en tôle peinte, une certaine harmonie entre des vitraux signés Baratte et Chatain, tous du 19ème siècle et des boiseries intéressantes confectionnées par un menuisier du cru. L’autel en bois, également de belle facture, a remplacé un autel en terre cuite autrefois en place. Enfin, le tronc avec offrande de l’église est mentionné dans l’inventaire de 1906.
Sur la route de la Vareille, le groupe a fait une étape à l’abreuvoir, construit grâce à des subsides privés sur une source dont on dit qu’elle est intarissable. Claude Palluau, photographe du SMADC, a ensuite pris le relais pour nous faire partager sa passion de la signalétique Michelin avec un exemple bien conservé grâce à la vigilance d’une habitante de Vitrac. Renée Couppat a ensuite émis plusieurs hypothèses sur ce village carrefour qui pourrait remonter à l’époque antique ; après la construction du pont roman de Bordas à Châteauneuf-les-Bains au 13ème siècle, aujourd’hui remplacé par une passerelle, une route de grande communication, perpendiculaire à l’actuelle départementale 227, traversait bien le village de la Vareille.
La Vareille a également été rendue célèbre grâce à « la Lili », connue pour ses talents de cuisinière et son accueil jovial. La fontaine, que l’on découvre à proximité, est en fait un abreuvoir, là encore financé par 22 souscripteurs du coin. Avant de prendre le pot offert par la municipalité, le groupe a fait un arrêt devant les bâtiments publics (mairie et école) construits en 1895 ; l’école des garçons et des filles était séparée par un escalier central ; à l’étage, un appartement pour l’instituteur (trice), également secrétaire de mairie, qui a dû rappeler de bons souvenirs à un des grands habitués des visites avec son épouse ; un agrandissement de l’école est opéré en 1903 pour accueillir deux classes supplémentaires. Compte rendu Céline Buvat-Rougeron d’après les commentaires et les recherches de Renée Couppat - Photographies : Claude Palluau et Hélène Romain (portrait de Claude Palluau)
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