Contribution Citoyenne de l'OTRE - Transition écologique et transport routier - www.otre.org
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Contribution Citoyenne de l’OTRE Transition écologique et transport routier www.otre.org ORGANISATION DES TRANSPORTEURS ROUTIERS EUROPÉENS
L’ENGAGEMENT DU TRANSPORT • accélérer le déploiement d’énergies de ROUTIER DANS LA TRANSITION substitution à faible taux d’émissions et le ÉCOLOGIQUE développement des énergies alternatives que sont le GNC, le GNL, l’électricité et le biocarburant. Ainsi, les entreprises moder- nisent leur parc roulant en investissant dans des véhicules roulant au gaz ou au Le transport routier s’est inscrit de longue bio méthane carburant, et plus générale- date dans une volonté de réduction : ment vers des véhicules utilisant des éner- • des émissions de polluants atmosphé- gies décarbonées ; riques et de CO2 ; • accompagner les entreprises dans leur • des nuisances sonores ; démarche de réduction des émissions via la mise en place d’un dispositif national • de la congestion due au transport. « Programme EVE » qui propose aux en- treprises de transport de marchandises et L’OTRE ne peut donc que partager ce défi de de voyageurs une méthodologie globale basculement vers une mobilité à faible taux et structurante en matière de réduction d’émissions de carbone et d’émissions de gaz de gaz à effet de serre et de polluants at- à effet de serre. mosphériques. Les entreprises peuvent, ainsi, obtenir un label qui leur permet, en L’OTRE souhaite rappeler que la profession outre, d’établir la performance réelle en est rentrée dans de nombreuses démarches matière d’émission de CO2 de leur flotte visant à améliorer son empreinte carbone. de véhicules au moyen d’audits pério- Elles consistent à : diques (vérification de données chiffrées) • augmenter l’efficience du système de et d’uniformiser les méthodes et critères transport par l’accélération de l’utilisa- d’évaluation ; tion des technologies numériques et la • encourager les entreprises dans leur dé- massification ; veloppement de l’écoconduite et de l’éco- entretien. Source : www.unionroutiere.fr/faitetchiffre/faits-chiffres-2018 Contribution OTRE - Transition écologique et transport routier - p. 2
NÉGOCIATION D’UN ACCORD DE Pour y parvenir, l’OTRE propose une TRANSITION ÉNERGÉTIQUE concertation : • D’une part, avec l’État, les constructeurs, les filières de distribution des carburants alternatifs pour que des objectifs chiffrés L’offre alternative aux véhicules diesels pro- annuels de développement de l’offre de fessionnels proposée par les constructeurs et motorisation alternative soient déterminés les distributeurs de carburant n’est pas à la en même temps que la mise en place d’un hauteur des enjeux. Leurs engagements nous réseau de ravitaillement. À défaut d’objec- apparaissent en totale déconnection avec la tifs atteints, les contraintes et la fiscalité trajectoire ambitieuse de la transition énergé- sur les usagers transporteurs profession- tique retenue par le gouvernement jusqu’en nels pourraient être remis en cause, et des 2022. Force est de constater que les transpor- pénalités appliquées. teurs sont, à ce jour, les seuls à subir des contraintes (fiscalité des carburants, restric- • D’autre part, avec l’État et les représen- tions ou interdictions de circulation, etc.) tants des collectivités territoriales pour uni- fier nationalement les règles à l’égard du Pour l’OTRE, la négociation d’un accord de transport routier : contraintes identiques, transition énergétique pour le transport rou- aides financières, politiques d’achat de tier sous toutes ses composantes (transport transport routier, etc. lourd et transport léger) engageant l’Etat, les • Enfin, avec les sociétés d’autoroutes qui collectivités territoriales et l’ensemble des ac- gèrent le réseau concédé afin qu’elles par- teurs de la filière s’impose. Cet accord devra ticipent à l’effort collectif en faveur de la couvrir la période de 2019 à 2022. Il devra transition énergétique du transport routier. être renégocié dès la fin de l’année 2022, pour le quinquennat suivant. L’OTRE réclame la négociation d’un accord de transition énergétique pour le transport routier (transport lourd et transport léger) engageant l’État, les col- lectivités territoriales et l’ensemble des acteurs de la filière. L’engagement du transport routier dans la transition écologique ne doit pas se résumer à des contraintes et à des échéances qu’on lui impose alors même que les autres acteurs ne s’exposent qu’à des engagements non contraignants. Source : www.unionroutiere.fr/faitetchiffre/faits-chiffres-2018 Contribution OTRE - Transition écologique et transport routier - p. 3
FISCALITÉ ÉNERGÉTIQUE Dans ce cadre, l’OTRE défend de longue date la mise en œuvre de mesures d’accompa- gnement et d’aides à l’investissement pour le renouvellement du parc des véhicules. Elle Les entreprises de transport routier de mar- attend une politique environnementale na- chandises et de transport routier de voya- tionale qui s’impose uniformément sur l’en- geurs peuvent bénéficier, sur une base semble du territoire et la mise en œuvre forfaitaire et sur demande de leur part, du d’un carburant professionnel quelle que soit remboursement partiel de la taxe intérieure l’énergie utilisée, sans obérer la trésorerie sur la consommation des produits énergé- des entreprises, c’est-à-dire un carburant tiques (TICPE), assise sur leur consomma- professionnel à la pompe. tion réelle de gazole au cours d'un semestre, utilisée pour les besoins de leur Par ailleurs, si la question de la fiscalité des activité professionnelle. Ceci constitue un énergies nouvelles ne se pose pas au- gazole professionnel. jourd’hui, l’OTRE est consciente qu’elle se po- sera demain. L’OTRE réclame l’aboutissement des travaux entamés en 2018 avec la Direction générale des douanes et les différents ministères sur l’instauration d’un carbu- rant professionnel à la pompe dès le 1er janvier 2020 L’OTRE réclame la garantie du maintien d’une fiscalité professionnelle incitative, quel que soit le tonnage du véhicule circulant avec une énergie alternative. ACCOMPAGNER LA MISE EN ŒUVRE D’EXPÉRIMENTATION Le platooning présente un grand nombre PLATOONING d’avantages et pourrait apporter une solution à bon nombre de problèmes actuels : • un moyen de réduire la mortalité sur les routes ; Le PLATOONING, ou « conduite en peloton » • une solution pour minimiser les embou- est une technique qui permet d’optimiser le teillages ; transport routier de marchandises. Unique- ment valable pour des véhicules dotés de la • une réponse environnementale visant à technologie de communication électronique, réduire l’impact carbone du transport rou- le platooning permet de créer un trafic rap- tier par la réduction des émissions et des proché avec un véhicule de tête retransmet- consommations. tant toutes les informations aux véhicules qui le suivent. Le sujet du platooning soulève de nom- breuses interrogations : En conformité avec les principes de la • sociales : conduite en peloton, les véhicules connectés quel impact sur les règlementations sala- par wifi se sont rejoints puis suivis à une dis- riales (temps de travail, sécurité, pénibi- tance optimale et à vitesse constante. La dis- lité, modification du poste de conducteur, tance entre les poids lourds peut ainsi être classification, formation, rémunération). réduite à 20 mètres. L’opération s’est idéale- ment déroulée et n’a rencontré aucun pro- • techniques : blème particulier, ce qui tend à promouvoir la quel type de véhicule peut être éligible à ce généralisation du platooning. système ? Quel niveau d’éveil doit avoir un conducteur qui n’est pas en tête dans le Contribution OTRE - Transition écologique et transport routier - p. 4
platoon, quel est le niveau d’autonomie du routières, pour les constructeurs ? Les gains véhicule en cas de risque ou danger, quel dégagés par ce mode de transport sont dés- doit être le temps de réaction quand le équilibrés selon le positionnement du véhi- conducteur reprend la main sur le véhicule. cule, comment rééquilibrer les choses afin Comment est géré le passage au péage ? que le processus soit équitable ? (schéma de rémunération éventuelle en fonction de • organisationnelles : la nature du service rendu). Cela fera aussi pendant la phase de test, quels profession- partie de l’analyse sans qu’aucun schéma ne nels seront nécessaires pour rendre soit préféré à l’avance. compte des observations et faire évoluer positivement le système ? Comment de- • légales : vront-ils être intégrés au projet ? Com- la législation devra évoluer afin de prendre ment le suivi des Platoon pourra-t-il se en compte ce nouveau mode de faire (horaire de passage, localisation, « conduite ». Réforme du Code des trans- nombre de véhicules composant le Pla- ports ? Réforme du permis ? Signalétique ? toon, type de marchandises transportés, Règlementation européenne ? La question ou encore type d’activité…) de la règlementation est suivie par l’IFST- TAR avec les services de l’État et les ins- • sécuritaires : tances européennes. quels sont les dangers du platooning sur une autoroute où seront croisés des véhi- Des expérimentations voient le jour dans plu- cules légers, particuliers etc. Entrée, sortie sieurs pays européens. de l’autoroute, entrée et sortie du Platoon, « Avec ce nouveau concept, les conducteurs positionnement, dépassement, vitesse du disposent d’une assistance automatisée du- Platoon. Comment le Platoon doit-il réagir rant leurs trajets. Une douzaine de camions en cas de travaux et de dépassement né- semi-autonomes ont ainsi traversé l’Europe cessaire ? Gestion de reprise en main par pour se retrouver le 6 avril 2016 sur le port de les conducteurs qui ne seront pas en tête. Rotterdam. Programmés pour atteindre une Dans quelles situations le convoi doit-il se semi-autonomie, ces poids lourds ont pris le dissoudre ? départ depuis différents points stratégiques • financières : (Volvo et Scania depuis la Suède, Man et quels seront les avantages pour les trans- Daimler depuis l’Allemagne, DAF et Iveco de- porteurs, pour les gérants d’infrastructures puis la Belgique). » Avec plusieurs partenaires, l’OTRE travaille sur la mise en œuvre d’une expéri- mentation platooning en France. Elle attend du gouvernement et des différents ministères concernés, un positionnement favorable et un accompagnement dans sa mise en œuvre. Source : www.oemoffhighway.com Contribution OTRE - Transition écologique et transport routier - p. 5
TRANSPORT LÉGER électrique, technologie hydrogène) sont elles- ET TRANSITION ÉCOLOGIQUE mêmes de nature à alourdir les véhicules, même si dans le cas du tout électrique, le poids des batteries est détaré. La question de la transition énergétique dans L’engagement des entreprises du transport les transports routiers est généralement af- léger de marchandises et du secteur du férente à la circulation des véhicules. La pres- transport sanitaire (principalement les ambu- sion tout à la fois de l’Union Européenne et lances) à rendre la route plus propre et moins des grandes métropoles va impacter la circu- polluante ne peut se faire au détriment de lation, notamment, urbaine sous la double l’activité économique qui sous-entend une conjoncture : charge utile constante voire valorisée afin de • de la mise en place et du développement répondre au second enjeu de la diminution à très court délai des zones à faible émis- des véhicules et/ou des rotations de véhi- sion de CO2 (ZFE) ; cules plus élevée dans le cadre des tournées de livraison. • de la volonté de désengorger les centre villes par une demande de massification En conséquence, gagner en charge utile per- des flux de transport. met de répondre favorablement aux deux en- jeux, dans des conditions acceptables sans D’un point de vue technique, l’évolution tech- nécessiter techniquement une modification nologique des véhicules utilitaires légers des productions sur les chaînes d’assemblage (freinage ABS, usage des hayons, diverses chez les constructeurs. Pour encourager les contraintes techniques obligatoires imposées entreprises utilisant des véhicules légers tant par le législateur visant à réduire l’accidento- dans le secteur du transport routier de mar- logie : chutes, blessures...) a considérable- chandises que dans le secteur du transport ment augmenté la masse des véhicules en de personnes, et plus particulièrement celui entraînant la plupart du temps une diminu- des transports sanitaires en ambulance dont tion de la charge utile. le poids des équipements embarqués est élevé, l’amélioration de la charge utile est Les options retenues pour adapter les véhi- une mesure incitative de nature à accompa- cules utilitaires légers (VUL) à la transition gner positivement les entreprises à investir énergétique (Gaz naturel pour véhicules, tout dans des véhicules à énergie alternative. L’OTRE propose la définition d’un cadre professionnel à la conduite des VUL va- lorisé à 4,5 tonnes en gardant le bénéfice du permis B, destiné aux seuls pro- fessionnels de la route. Ce bénéfice en charge utile serait limité aux seuls véhicules à énergie alternative et s’appuierait sur des obligations nouvelles : • une formation initiale minimum obligatoire assortie d’une formation conti- nue, adaptée au transport léger ; • une aptitude médicale vérifiée. Les conducteurs professionnels ne répondant pas à ces nouvelles obligations resteraient plafonnés au seuil actuel de 3,5 tonnes. Contribution OTRE - Transition écologique et transport routier - p. 6
RECHARGES DES VÉHICULES Le manque d’infrastructures de recharge et la ÉLECTRIQUES PROFESSIONNELS saturation des points de charges en activité amènent les entreprises à imaginer des solu- tions alternatives pour la recharge de leurs véhicules. Permettre une plus grande utilisation des vé- hicules électriques professionnels : La saturation des points de charge impacte fortement le temps de travail des conduc- Le développement des véhicules électriques teurs en raison des temps d’attente. De ce constitue une option sérieuse de transition fait, l’usage des véhicules électriques profes- énergétique dans de nombreux secteurs d’ac- sionnels est grandement ralenti. tivité du transport routier, tels que le : • transport routier de marchandises en vé- La solution consisterait à faire recharger les hicule utilitaires légers (activités de la véhicules professionnels aux domiciles des course, de la distribution urbaine et de la salariés. En effet, pour faciliter l’organisation messagerie) ; du travail dans certains secteurs d’activité, les entreprises autorisent le salarié à conser- • transport Sanitaire ; ver le véhicule de l’entreprise à domicile. • transport public particulier à la personne ; Pour favoriser une plus grande utilisation de véhicule électrique professionnel, il convien- • transport de personnes à mobilité réduite ; drait de permettre la recharge dudit véhicules • transport routier de voyageurs en véhicule par le salarié, sous certaines conditions. de moins de 10 places. Afin de favoriser la transition écologique, pour l’OTRE, il convient d’obtenir : • la déductibilité totale pour l’employeur du coût du matériel de recharge électrique (type Wallbox) et des frais d’installation pour une mise en place, aux domiciles des salariés, d’un système de recharge automobile ; • le remboursement aux salariés, hors cotisations sociales, des factures (EDF ou autres énergéticiens) des particuliers correspondant à la recharge noc- turne des véhicules professionnels électriques. Source : https://www.nissan.fr/ Contribution OTRE - Transition écologique et transport routier - p. 7
SURAMORTISSEMENT À 140 % charge est supérieur ou égal à 3,5 tonnes. Il DES VÉHICULES AU GAZ s'agit des camions, bus, autocars, camion- DE 3,5 T ET PLUS nettes fonctionnant au gaz naturel (GNV, GNL), au biométhanol (bioGNV ou bioGNL) et au carburant ED95. Ces véhicules doivent être acquis entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2021. Les entreprises du transport routier peuvent bénéficier d’un suramortissement de 140 % À compter du 1er janvier 2019, la loi de fi- de la valeur de certains véhicules dont le nances 2019 a élargi le champ d'application PTAC est supérieur à 3,5 tonnes. du suramortissement en adaptant son taux pour trois types de véhicules : Initialement prévu jusqu'au 31 décembre 2019, le dispositif a été prorogé par la loi de • les véhicules de plus de 3,5 tonnes qui finances pour 2019 jusqu'au 31 décembre fonctionnent à l'énergie électrique et à l'hy- 2021. drogène ; • les véhicules légers neufs dont le PTAC est Entre 2016 et 2021, les biens concernés par égal ou supérieur à 2,6 tonnes et inférieur le déduction exceptionnelle de 40 % sont les à 3,5 tonnes bénéficient d'un suramortis- véhicules dont le poids total autorisé en sement de 20 %. Le suramortissement est un dispositif favorisant la transition énergétique dans les transports routiers. Il constitue une aide indispensable aux entreprises dans leur accompagnement vers un transport plus propre. L’investissement en véhicules à énergie alternative nécessite pour les entre- prises du secteur une lisibilité des aides sur le long terme. L’OTRE demande la pérennisation de la mesure de suramortissement pour le secteur du transport routier. Contribution OTRE - Transition écologique et transport routier - p. 8
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