Cultivons l'avenir 2 - Publié par Lait 2020 Mars 2014 Guide comparatif des systèmes de traite au Nouveau-Brunswick - Valacta

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Cultivons l'avenir 2 - Publié par Lait 2020 Mars 2014 Guide comparatif des systèmes de traite au Nouveau-Brunswick - Valacta
Cultivons l’avenir 2
                                                             Une initiative fédérale-provinciale-territoriale

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Guide comparatif des systèmes de traite au Nouveau-Brunswick

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                                      Mars 2014
Cultivons l'avenir 2 - Publié par Lait 2020 Mars 2014 Guide comparatif des systèmes de traite au Nouveau-Brunswick - Valacta
Table des matières :

        Remerciements ... 1
        Ont pris part à l’élaboration du présent manuel ... 1
        Avertissement ... 1
        Résumé ... 2
         Chapitre 1 – Introduction au choix d’un système de traite … 5
         Chapitre 2 – Salles de traite … 7
         Chapitre 3 – Systèmes de traite automatisés … 10
        Chapitre 4 – Comparaison des systèmes de traite du commerce … 13
         Chapitre 5 – Commentaires des producteurs du Nouveau-Brunswick/de l’Île-du-Prince-Édouard sur le système de traite
         … 27
        Chapitre 6 – Comparaison des coûts et des performances des salles de traite et des systèmes automatisés … 35
         Chapitre 7 – Autres ressources ... 40
         Index ... 42

Remerciements :

     Le présent Guide a été financé en partie par le Programme de facilitation de la recherche et de l’innovation en agriculture parrainé par
l’initiative fédérale-provinciale-territoriale Cultivons l’avenir 2. Une aide supplémentaire a été assurée par Lait 2020 sous la forme de
contributions provenant des producteurs et transformateurs laitiers du Nouveau-Brunswick.

     Lait 2020 tient à remercier les producteurs laitiers suivants du Nouveau-Brunswick : John Schuttenbeld, Schutten Holsteins; Marco et
Diane Boonstoppel, Overlake Holsteins; Mike Bouma, Grant’s Brook Farms; Pascobac Holsteins; Reginald Perry; Richard Boonstoppel,
Scotch Lake Dairy; Top of the Morning Farm; Waddy and Colpitts Ltd.; Waldow Farms Ltd.; et Wesselius Holsteins Farms Ltd., ainsi que
les producteurs de l’Île-du-Prince-Édouard James et Janet Cairns de Willscottfarm et Pieter van der Stoel qui ont participé à l’enquête à la
ferme sur la satisfaction concernant le système de traite. Lait 2020 adresse également ses remerciements aux fournisseurs d’équipement de
traite DeLaval Inc. – Canada, GEA Farm Technologies, Inc., LBJ Farm Equipment (Lely) et Sussex Farm Supplies (BouMatic), qui ont
fourni des estimations de coûts et des données techniques concernant leurs systèmes de traite dans le commerce.

Ont pris part à l’élaboration du présent manuel :

Lait 2020 : James Walker, Fred Waddy, Reginald Perry, Larry MacGillivray, Derek Roberts, Jack Christie, David Walker
Quality Milk Management : Don Anderson
Ministère de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches du Nouveau-Brunswick : Brian MacDonald

Le présent document peut être reproduit à des fins personnelles ou internes moyennant la mention complète de la source. Cependant, la
reproduction en plusieurs exemplaires de la totalité ou d’une partie, à quelque fin que ce soit (y compris, sans toutefois s’y limiter, la
revente et la redistribution), ne peut se faire sans l’autorisation de Lait 2020 (coordonnées sur www.lait2020.ca).

Ce manuel est également disponible en anglais et sur le site web de Lait 2020 : www.lait2020.ca.

AVERTISSEMENT : LA PRÉSENTE PUBLICATION N’A PAS D’AUTRE AMBITION QUE D’ÊTRE UN GUIDE.

    La mention d’un système de traite, d’un procédé, d’une méthode, d’un produit ou d’un service donné ne constitue pas une
recommandation ni une approbation implicite ni explicite. Lait 2020 ne donne aucune garantie ni ne fait aucune recommandation,
explicite ou implicite, quant à l’utilité, l’exhaustivité ou l’exactitude des systèmes de traite, des procédés et des méthodes ou à
l’adéquation à un usage particulier ou à la qualité marchande des produits, appareils, services ou autres renseignements contenus,
décrits, divulgués ou mentionnés dans le présent guide. L’utilisateur assume tous les risques, qu’il suive ou non les
recommandations. Avant d’acheter un nouveau système de traite ou de modifier celui de leur exploitation, il est conseillé aux
producteurs laitiers de consulter un spécialiste de l’équipement de traite qui connaît le fonctionnement de leur ferme.

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Résumé

     L’objectif premier du Guide comparatif des systèmes de traite au Nouveau-Brunswick est de fournir aux producteurs laitiers de la
province qui envisagent l’installation d’un nouveau système de traite un outil de sélection pour les aider dans leur choix. Le guide
compare les salles de traite traditionnelles et la technologie relativement récente de la traite automatisée ou robotisée. Étant donné que les
deux systèmes présentent de multiples avantages et inconvénients et que les fabricants d’équipement de traite offrent en général tant la
configuration en salle de traite que la configuration robotisée, le processus de sélection peut être laborieux. Conscient de ce défi, le conseil
d’administration de Lait 2020 a demandé et reçu des fonds du Programme de facilitation de la recherche et de l’innovation en agriculture
de l’initiative fédérale-provinciale-territoriale Cultivons l’avenir 2 pour procéder à une évaluation détaillée des technologies de traite à la
disposition des producteurs du Nouveau-Brunswick. Le guide s’articule autour de trois grands axes. D’abord, il compare les principaux
avantages et inconvénients des salles de traite traditionnelles et de la technologie de traite robotisée. Ensuite, il fournit au producteur le
coût approximatif d’achat de l’équipement de traite en vente chez BouMatic, DeLaval, GEA Farm Technologies, Inc. et Lely pour
répondre aux besoins de trois exploitations hypothétiques de 60, 120 et 180 vaches laitières. Enfin, le guide résume les observations tirées
d’une enquête de satisfaction réalisée à la ferme auprès de 10 producteurs laitiers utilisateurs d’un système de traite au Nouveau-
Brunswick et de trois de l’Île-du-Prince-Édouard concernant leur investissement financier et le fonctionnement de leur système. Ces
producteurs avaient acheté une nouvelle salle de traite ou un système robotisé dans les sept années précédentes. L’enquête les invitait
également à faire part de leurs commentaires sur l’incidence de leur nouveau système de traite sur des paramètres de performance du
troupeau tels que la production des vaches, la qualité du lait et la santé et le confort des animaux afin de réaliser une évaluation détaillée
de chaque système. Lors de la préparation du présent guide, Lait 2020 a également voulu y inclure d’autres renseignements concernant les
systèmes de traite, ainsi qu’une liste de références susceptibles d’intéresser les producteurs laitiers qui envisagent l’installation d’un
nouveau système de traite.

     La clé pour concevoir et choisir un système de traite répondant aux besoins d’une exploitation laitière donnée réside dans la
planification. Planifier, c’est entre autres tenir compte d’abord des besoins des vaches et ensuite des désirs de l’exploitant1. Pour optimiser
la conception du système, il faut constituer une équipe comprenant le propriétaire, tout le personnel de traite, un vétérinaire, un ou
plusieurs consultants qui connaissent la conception, la structure et le fonctionnement des systèmes de traite, des fournisseurs
d’équipement, un constructeur, un comptable et un conseiller financier. Il ne faut pas oublier d’inclure la vache dans l’équipe de
planification, la conception devant toujours être évaluée sans perdre de vue l’intérêt et le bien-être de l’animal. Dans leurs commentaires,
les producteurs participants des Maritimes qui avaient récemment installé un nouveau système ont souligné que l’étape la plus importante
dans le processus de planification avait été la visite d’autres exploitations laitières. Ils ont précisé que, outre la visite d’installations
neuves, il était également utile de visiter des installations plus anciennes pour voir comment diverses pièces d’équipement résistent à
l’épreuve du temps. Ils ont également indiqué que les consultations à la ferme ne devaient pas se limiter à des producteurs satisfaits, mais
qu’il fallait chercher des contacts avec des propriétaires d’exploitation laitière qui ne sont pas satisfaits de leur système de traite, neuf ou
ancien.

    Lors du choix d’un système de traite, il faut savoir que tous ont des avantages et des inconvénients et qu’aucune technologie n’est
excellente sous tous rapports. Par exemple :

Principaux avantages des salles de traite :
• L’installation d’une salle de traite de base exige beaucoup moins de dépenses en immobilisations qu’un système robotisé.
• Les producteurs dont l’exploitation est équipée d’une salle de traite peuvent agrandir leur troupeau sans augmenter leurs coûts
    d’immobilisation, en utilisant simplement la salle un plus grand nombre d’heures par jour.
• Les salles de traite conviennent mieux aux vaches dont le pis présente une conformation particulière, par exemple des trayons arrière
    rapprochés ou des trayons courts.
• Il est plus simple de former des personnes à la traite dans une salle de traite que de former du personnel suppléant pour s’occuper
    d’un système robotisé.

Grands inconvénients des salles de traite :
• Il faut se tenir à un horaire rigide de deux ou trois traites par jour, ce qui a des répercussions sur les autres activités de l’exploitation et
    sur la vie de famille.
• Le décrochage automatique selon le débit de lait de tout le pis peut être à l’origine de lésions des trayons dues à la surtraite de
    quartiers vides.
• Le temps passé en aire d’attente est du temps que les vaches ne consacrent pas à manger, à boire et à se reposer2.
• Le nettoyage de la salle de traite et de l’aire d’attente prend beaucoup de temps et exige de grandes quantités d’eau.

Avantages considérables des systèmes de traite automatisés :
• Ils autorisent un horaire de travail plus souple qui permet au propriétaire du troupeau laitier de participer plus pleinement aux activités
   familiales.
• Ils assurent le bien-être de la vache en permettant une fréquence de traite plus naturelle qui dérange moins la routine des vaches.
• Les systèmes robotisés réduisent le coût de la main-d’œuvre, qui peut être la principale dépense d’une ferme laitière.

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•   Si l’on prend comme point de départ un troupeau des Maritimes trait deux fois par jour, on peut espérer obtenir une hausse de la
    production de lait de 7,3 % à 17,8 %.

Défis majeurs de la technologie robotisée :
• En raison de l’expérience financière limitée acquise en Amérique du Nord avec les systèmes robotisés, il est difficile de prédire les
    coûts d’exploitation à long terme.
• Les habitudes traditionnelles de gestion sont bouleversées pour le producteur, qui passe de tâches répétitives à un système de gestion
    du troupeau reposant sur le suivi de données informatisées et la maintenance d’un équipement plus complexe3.
• Il faut une personne appelable 24 heures sur 24, 365 jours par an, pour intervenir en cas de défaillance de l’équipement.
• Les longues périodes d’arrêt technologique pour cause de défaillance entraînent des pertes de production de lait qui ne sont pas
    compensées à la remise en service du système.

Le questionnaire à la ferme a recueilli des renseignements sur le coût d’achat et les charges d’exploitation de l’équipement de traite dans
les six exploitations participantes équipées d’une salle de traite et les sept exploitations robotisées. Les réponses sont résumées dans le
tableau 1. Le coût d’achat n’incluait pas les coûts liés à la construction d’une nouvelle installation ou à la rénovation d’une étable
existante pour accueillir le nouveau système de traite. Étant donné que la taille du troupeau avait une incidence considérable sur les
dépenses en équipement de traite, le coût d’achat par vache a été calculé pour chaque troupeau afin d’établir une comparaison plus utile
entre les exploitations. Pour les salles de traite, le coût d’achat par vache allait de 763 $ pour une salle d’occasion à 2282 $ pour une salle
rotative, pour une moyenne par vache de 1489 $. Par contre, le coût d’achat brut par vache d’un système robotisé allait de 3828 $ à
5558 $, pour une moyenne de 4985 $ par vache. Les frais d’entretien annuels par vache des salles de traite étaient compris entre 21,87 $ et
84,33 $ par an, pour une moyenne de 51,18 $. Pour les systèmes robotisés, ces frais allaient de 51,02 $ à 138,95 $, pour une moyenne de
93,10 $. Dans les exploitations équipées d’une salle de traite, le coût moyen des produits chimiques par vache allait de 18,75 $ à 87,50 $
par an, pour une moyenne de 49,18 $ pour les six exploitations. Le même coût dans les exploitations équipées d’un système robotisé allait
de 40 $ à 120,55 $ par an, pour une moyenne de 70,72 $ par vache. En bref, le coût d’achat par vache d’un système robotisé était
supérieur de 235 % au coût d’achat d’une salle de traite, les frais d’entretien des robots étaient supérieurs de 82 % à ceux des salles de
traite et le coût des produits chimiques était 70 % plus élevé dans les exploitations équipées d’un système robotisé que dans celles
équipées d’une salle de traite.

     Étant donné que les considérations relatives à la main-d’œuvre sont des facteurs clés dans le choix entre une salle de traite
traditionnelle et les nouvelles technologies robotisées, les fermes participantes ont été interrogées sur leurs intrants travail. Ces intrants et
leur coût sont détaillés dans le tableau 2. Dans les fermes équipées d’une salle de traite, le nombre de vaches traites par heure de travail
allait de 20,7 à 53,3, pour une moyenne de 38,2. Dans les fermes robotisées, le nombre de vaches traites allait de 46,7 à 337,5 par heure de
travail, pour une moyenne de 138,4. Dans les exploitations équipées d’une salle de traite, la traite d’une vache demandait de 1,13 min à
2,89 min, pour une moyenne de 1,72 min. Dans les fermes équipées d’un système robotisé, l’intrant travail par traite allait de 0,18 min à
1,29 min, pour une moyenne de 0,62 min pour les sept exploitations. Dans les neuf fermes qui faisaient régulièrement appel à de la main-
d’œuvre pour la traite, le salaire horaire allait de 13 $ à 18 $, pour une moyenne de 14,85 $. Pour que la comparaison des coûts de la main-
d’œuvre dans le tableau 2 soit plus pertinente, ce salaire moyen a été appliqué à toutes les exploitations, y compris celles où tout le travail
de traite était effectué par des membres de la famille. Dans les exploitations laitières équipées d’une salle de traite, le coût de la main-
d’œuvre par traite allait de 0,28 $ à 0,72 $, pour une moyenne de 0,43 $. Dans les fermes robotisées, le coût de la main-d’œuvre par traite
allait de 0,04 $ à 0,32 $, pour un coût moyen de 0,15 $. Il ressort de ces calculs que le coût par traite dans une ferme équipée d’une salle
de traite était supérieur de 187 % à celui d’une traite dans une ferme robotisée. Dans les six fermes équipées d’une salle de traite, le coût
annuel de la main-d’œuvre pour la traite allait de 204 $ à 526 $ par vache, pour une moyenne de 334 $. Par contre, dans les exploitations
robotisées, ce coût allait de 40 $ à 329 $ par vache et par an, pour une moyenne de 157 $. En conclusion, parmi les fermes participantes, le
coût annuel de la main-d’œuvre pour la traite d’une vache était 113 % plus élevé en salle de traite que dans un robot.

      Le tableau 3 compare l’évolution de la production de lait dans les 13 troupeaux de l’enquête lors du remplacement d’un ancien
équipement de traite par une nouvelle salle de traite ou un système de traite automatisé. La production antérieure par vache, définie
comme la production annuelle moyenne par vache au cours de la dernière année complète d’exploitation de l’ancien système de traite du
producteur, a été comparée à la production actuelle, définie comme la production par animal au cours des 12 derniers mois d’exploitation
du nouveau système de traite. Dans les six troupeaux qui sont passés à une nouvelle salle de traite, l’évolution de la production a été
variable. La production a baissé dans deux d’entre eux, de 3,3 % et 10,1 % respectivement. Dans ce dernier troupeau, elle avait été
fortement perturbée par le passage d’une étable à stabulation entravée à un système à stabulation libre au cours des 18 mois précédents. La
production d’un des troupeaux traits en salle est restée inchangée, tandis que celle des trois troupeaux restants a augmenté de 6,7 %,
10,5 % et 21,7 % respectivement. Selon les propriétaires de deux de ces trois troupeaux, l’augmentation de la production n’était
vraisemblablement pas due à l’installation d’une nouvelle salle de traite, mais à des changements considérables dans l’alimentation des
vaches. Parmi les sept fermes robotisées participantes, quatre ont enregistré une augmentation de la production de lait par vache, une a
connu une baisse de la production et, dans les deux autres, le producteur n’utilisait pas le système robotisé depuis assez longtemps pour
pouvoir déterminer son effet sur la production du troupeau. Dans les quatre fermes où la production a augmenté, la hausse du rendement
laitier était comprise entre 7,3 % et 17,8 %, pour une moyenne de 13,7 %. La production a baissé de 17,2 % dans une ferme.

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Dans les treize troupeaux participants, la qualité du lait avant et après l’achat d’un nouveau système de traite a été analysée à l’aide
des numérations des cellules somatiques et des numérations bactériennes du lait cru. Les résultats de ces analyses sont détaillés dans le
tableau 4. Cinq des six fermes qui ont installé une nouvelle salle de traite ont enregistré une baisse de 6,7 % à 75 % des numérations de
cellules somatiques dans le troupeau, le recul moyen pour les cinq fermes étant de 45,2 %. Dans la ferme restante équipée d’une salle de
traite, aucun changement des numérations de cellules somatiques n’a été observé. Pour ce qui est des numérations bactériennes du lait cru,
trois fermes équipées d’une salle de traite ont enregistré un recul de 60 % à 77,6 %. Parmi les trois autres fermes équipées d’une salle de
traite, deux n’ont constaté aucun changement des numérations bactériennes du lait cru et une n’a pas été en mesure de retrouver les
numérations des bactéries de l’ancienne salle de traite, mais avait un lait d’excellente qualité dans ses nouvelles installations. Parmi les
sept exploitations qui avaient opté pour des installations robotisées, les résultats en matière de qualité du lait étaient variables. Les
numérations des cellules somatiques du troupeau ont reculé dans trois fermes, de 7,7 %, 30,8 % et 50 % respectivement, tandis qu’elles
ont augmenté dans trois autres, de 8 %, 80 % et 225 % respectivement. L’exploitation robotisée restante n’a enregistré aucun changement
des numérations des cellules somatiques après le remplacement de la salle de traite par un système robotisé. Après le passage à la traite
robotisée, l’évolution des numérations bactériennes du lait cru a été variable pour cinq des sept troupeaux. Deux fermes ont connu une
diminution de 35,4 % et 60 % respectivement, une ferme n’a observé aucun changement des numérations de bactéries et deux fermes ont
enregistré une hausse tendancielle, de 56 % pour une d’entre elles. Toutefois, les résultats obtenus dans ces deux dernières fermes
n’étaient pas préoccupants pour leur organisme respectif de réglementation de la qualité du lait. Il n’a pas été possible d’obtenir des
données pour les deux fermes restantes; l’une d’entre elles n’avait pas utilisé le système robotisé assez longtemps pour qu’une tendance
puisse être déterminée. En résumé, les numérations des cellules somatiques et les numérations bactériennes du lait cru ont en général
reculé ou sont restées inchangées dans les troupeaux qui sont passés à une nouvelle salle de traite. En revanche, dans les exploitations
robotisées, certains troupeaux ont connu une hausse de la numération des cellules somatiques et de la numération des bactéries du lait cru;
cependant, la qualité du lait est restée bonne. Aucune infraction liée à l’addition d’eau au lait n’a été signalée ni dans les exploitations
équipées d’une nouvelle salle de traite ni dans celles équipées d’un système robotisé.

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Chapitre 1 – Introduction au choix d’un système de traite4

     L’objectif premier du Guide comparatif des systèmes de traite au Nouveau-Brunswick est de fournir aux producteurs laitiers de la
province un outil de décision pour les aider dans le choix d’un nouveau système de traite pour leur exploitation agricole. Le guide
compare les salles de traite traditionnelles et la technologie relativement récente de la traite automatisée ou robotisée. Étant donné que les
deux systèmes présentent de multiples avantages et inconvénients et que les fabricants d’équipement de traite offrent en général tant la
configuration en salle de traite que la configuration robotisée, la décision d’opter pour un système plutôt que l’autre peut être difficile. Il
ne faut pas perdre de vue que, dans une ferme laitière, le système de traite est l’élément économique le plus vital de toute l’exploitation,
étant donné qu’il voit passer chaque jour la plus grande partie des revenus laitiers, le lait, et ses productrices, les vaches5. C’est également
un des biens d’équipement de la ferme les plus complexes et les plus exigeants en investissements. Son choix mérite donc une attention
particulière. Toutefois, qu’on opte pour une salle de traite ou un système robotisé et quel que soit le fabricant de l’équipement, plusieurs
points d’ordre général sont à considérer lors du choix d’un nouveau système de traite :

•   Pour faire un choix entre une salle de traite et un système robotisé, laissez-vous guider par les considérations élémentaires suivantes :
     ƒ Si vous aimez traire les vaches et que vous êtes en bonne santé physique, une salle de traite pourrait être le bon choix. La traite y
          sera planifiée et réalisée sous votre supervision directe et vous aurez la possibilité d’agrandir votre troupeau laitier sans devoir
          assumer des coûts d’immobilisation supplémentaires.
     ƒ En revanche, un système robotisé pourrait mieux répondre à vos besoins si vous n’aimez pas traire les vaches ou si vous prenez
          de l’âge et que votre santé physique décline, mais que vous comptez poursuivre vos activités dans le secteur laitier pendant
          encore 7 à 10 années ou si vous avez de jeunes enfants et que vous voulez consacrer davantage de temps à des activités
          familiales.
•   Quel que soit le type de système envisagé, les infrastructures de production laitière doivent être conçues pour répondre aux besoins
    des vaches, du système de traite et de l’exploitant, dans cet ordre, le système de traite étant configuré pour la vache d’abord et pour
    l’exploitant ensuite6.
•   L’erreur la plus fréquente dans la conception et l’aménagement d’un système de traite est une planification inadéquate.
•   La conception du système de traite doit toujours intégrer des options en vue d’une future expansion du troupeau laitier.
•   Le système doit être conçu, aménagé et géré dans le but de produire du lait de qualité supérieure tout en offrant un environnement
    excellent tant aux vaches qu’aux exploitants laitiers7.
•   La vache laitière moderne, très productive, travaille dur. Son bien-être et son confort sont essentiels à une productivité élevée
    constante. Les conditions comme un sol glissant, une aire d’attente mal ventilée où il fait chaud, des périodes prolongées sans accès à
    l’eau et à la nourriture, de l’équipement qui comporte des goulots d’étranglement ou d’autres obstacles ou encore un système de traite
    défectueux, sont à éviter, car elles sont à l’origine de stress ou de blessures chez les animaux et réduisent donc la production de lait8.
•   Le système de traite doit être respectueux des vaches et tenir compte de la « psychologie bovine ». Par exemple, dans le cas d’un
    système robotisé, il est important de donner une impression d’ouverture en évitant d’utiliser des panneaux pleins pour confiner les
    vaches et il est préférable que les vaches entrent tout droit dans la stalle de traite et en sortent de la même manière9.
•   Tant dans les salles de traite que pour les systèmes robotisés, les nuisances ou obstacles intégrés par inadvertance seront une source
    de frustration pour le trayeur et réduiront la qualité et l’efficacité du processus de traite10.
•   La planification et l’aménagement d’un système de traite réussi nécessitent de nombreuses étapes et de nombreuses personnes.
•   Pour optimiser la conception du système, il faut constituer une équipe comprenant le propriétaire, tout le personnel de traite, un
    vétérinaire, un ou plusieurs consultants qui connaissent la conception, la structure et le fonctionnement des systèmes de traite, des
    fournisseurs d’équipement, un constructeur, un comptable et un conseiller financier.
•   La vache doit faire partie de l’équipe de planification, étant donné que la conception doit toujours être évaluée en gardant à l’esprit
    l’intérêt et le bien-être de l’animal.
•   La visite d’autres fermes équipées d’une nouvelle salle de traite ou d’un système robotisé est une part très importante du processus de
    planification.
•   Constituez une « trousse de visite de ferme » avec des bottes en caoutchouc propres, un ruban à mesurer, un bloc-notes et un appareil
    photo ou une caméra; une image est un moyen pratique de noter les idées, qu’elles soient bonnes ou moins bonnes.
•   Visitez des fermes aux différentes étapes de la traite.
•   Parlez à des utilisateurs d’équipement de traite, pas seulement à des représentants de commerce ou à des propriétaires qui n’effectuent
    pas eux-mêmes la traite.
•   Dans le cas des salles de traite, entrez dans la salle et trayez les vaches un moment.
•   Ne vous contentez pas de visiter des installations flambant neuves; visitez-en qui sont en service depuis des années et voyez comment
    diverses pièces d’équipement ont résisté à l’épreuve du temps11.
•   Ne limitez pas vos visites sur le terrain à des exploitants qui sont satisfaits de leur système de traite; rendez également visite avec
    votre équipe à des exploitants de fermes où le système de traite utilisé ne donne pas entière satisfaction.
•   Maintenez l’investissement dans un système de traite proportionnel à la taille du troupeau et à la situation de trésorerie.
•   Si vous envisagez l’acquisition de matériel d’occasion, ne surestimez pas sa durée de vie et sa valeur, le service après-vente et les
    pièces d’un équipement de traite n’étant pas offerts plus de 10 à 20 années. Les pièces de rechange sont chères ou introuvables et la
    maintenance continue demande beaucoup de travail12.

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Cependant, quel que soit le système de traite sélectionné, sa maintenance continue est aussi importante que le choix initial d’un
système donné. Un entretien déficient, en particulier le non-remplacement des manchons trayeurs aux intervalles recommandés,
sera à l’origine de problèmes pour le producteur laitier dans les domaines de la santé animale, du confort des vaches et de la
qualité du lait.

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Chapitre 2 – Salles de traite 13

      Les salles de traite ont fait leur apparition au milieu des années 1950 et ont été continuellement améliorées et modernisées au cours
des six décennies qui ont suivi. Leur technologie a fait ses preuves et elles sont proposées dans diverses configurations pour répondre aux
besoins particuliers de chaque producteur tout en optimisant la surveillance et le soin des animaux ainsi que l’efficacité pour l’exploitant.
La traite en salle de traite peut être hautement automatisée, ce qui permet à un seul trayeur de traire efficacement un grand nombre de
vaches. Des technologies robotisées sont actuellement mises au point pour les salles rotatives afin d’automatiser entièrement tous les
processus de la traite, y compris la pose du faisceau trayeur. Il existe aujourd’hui pour la production laitière de nombreuses technologies
de précision qui permettent de surveiller tous les aspects de la santé de chaque vache, son activité ainsi que la production et la qualité du
lait, faisant des salles de traite l’équivalent des systèmes robotisés à cet égard. Quand on envisage l’acquisition d’une salle de traite, il est
utile de garder à l’esprit les points suivants :

• Lorsqu’on calcule la cadence de traite d’une salle en épi ou parallèle, on peut compter que la salle peut accueillir quatre groupes de
  vaches par heure si elle est équipée de décrocheurs automatiques et d’un chien mécanique. Par exemple, dans une salle 2 x 8, un seul
  trayeur peut traire 16 vaches (2 x 8) à la fois et, avec une moyenne de quatre groupes de vaches toutes les 60 minutes, une personne peut
  traire 64 vaches à l’heure.
• Tant qu’une salle de traite ne fonctionne pas 24 heures sur 24, l’objectif fondamental du point de vue de la rentabilité est d’avoir un coût
  d’immobilisation de la salle aussi faible que possible14.
• Pour obtenir le meilleur rendement de la main-d’œuvre, il est recommandé que les dimensions de la salle de traite soient telles qu’il n’y
  ait qu’un trayeur à la traite15.
• Du point de vue de la rentabilité et de l’efficacité, la salle de deux fois huit postes exploitée par une personne seule peut être la meilleure
  configuration pour les troupeaux allant jusqu’à 200 vaches16.
• La salle de traite idéale sera conçue de manière à encourager une routine de travail organisée et une procédure de traite cohérente,
  comme sur une chaîne de montage17.
• La taille de la salle doit permettre au trayeur, qu’il soit seul ou en équipe, de suivre une excellente séquence de préparation à la traite,
  comprenant la désinfection des trayons et du pis, une stimulation effective et un temps de latence approprié après la préparation. Le
  temps nécessaire pour appliquer correctement le protocole de préparation à la traite à chaque vache détermine le nombre de faisceaux
  trayeurs et de postes de traite que chaque trayeur peut contrôler avec succès. Si la salle est trop petite pour le nombre de trayeurs, les
  travailleurs risquent de s’ennuyer et de poser les trayeuses trop tôt; à l’opposé, si elle est trop grande, ils auront tendance à travailler à la
  hâte et à ne pas suivre les protocoles de traite optimaux.
• Il faut se demander si la salle sera utilisée pour traiter les vaches, par exemple quand elles ont une mammite, car certaines configurations
  se prêtent mieux à de tels soins.
• Les vaches laitières seront-elles regroupées par niveau de production? Certaines salles conviennent mieux à des durées de traite
  uniformes, tandis que d’autres peuvent s’adapter à des variations de la production individuelle et, donc, de la durée de traite.
• Certaines configurations permettent l’utilisation de bras de support pour les faisceaux trayeurs et les tuyaux à lait. Des bras de support
  permettent une répartition uniforme du poids entre les quartiers, ce qui favorise une traite homogène et réduit les glissements et les
  décrochages prématurés.
• Le temps passé par la vache dans la salle de traite et l’aire d’attente doit être réduit au minimum, dans l’idéal à moins d’une heure18.
• Le facteur le plus important pour la durée de vie de la salle, son efficacité de traite, la santé du pis des vaches et la qualité du lait est le
  respect des recommandations d’entretien du fabricant concernant par exemple le remplacement des tuyaux et des joints, la révision des
  pulsateurs et le remplacement des manchons trayeurs après le nombre recommandé de traites.
• Les salles de traite sont proposées en cinq configurations : à sortie latérale, en épi, parallèle, à unités partagées et rotative.
• Ces cinq configurations de base se distinguent principalement par les deux caractéristiques suivantes :
  o la position des vaches les unes par rapport aux autres et par rapport au trayeur, à savoir en file, latéralement par rapport au trayeur
       (sortie latérale), côte à côte, en travers par rapport au trayeur (en épi), ou côte à côte, dos au trayeur (salles parallèles, rotatives);
  o l’entrée et la sortie de la salle, à savoir si les vaches entrent et sortent une à une comme dans une salle à sortie latérale ou rotative,
       ou par groupe, en file, comme dans une salle en épi ou parallèle. Pour accélérer la sortie des vaches, les salles en épi et parallèles
       peuvent être équipées de portes de sortie rapide permettant à tout un groupe de vaches de quitter la salle en même temps.

Caractéristiques de configurations spécifiques

1.   Sortie latérale ou tandem/en file
•    Cette configuration est peu répandue en raison de la superficie nécessaire par stalle, les vaches étant en file l’une derrière l’autre le
     long des côtés de la fosse de traite, ce qui permet au trayeur d’avoir accès à tout le flanc de la vache.
•    Elle est adaptée aux exploitations laitières qui comptent peu de vaches et où le trayeur veut porter une attention individuelle à chacune
     d’entre elles.

2.   En épi
•    C’est le type de salle de traite le plus répandu.

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•    Les vaches sont côte à côte, dos au trayeur à un angle de 30 à 35° par rapport à la fosse, ce qui permet d’avoir accès à tout le côté du
     pis.
•    Les vaches sont traites par le côté et il y a toute la place nécessaire pour le décrochage à l’aide d’un bras et autre équipement
     automatisé.
•    Les vaches entrent et sortent en file par deux voies d’entrée et une ou plusieurs voies de sortie.
•    Les salles peuvent être équipées de portes de sortie rapide, ce qui permet aux vaches de quitter la salle en groupe et accélère leur
     sortie.

3.   Parallèle ou côte à côte
•    Les vaches se tiennent côte à côte, dos au trayeur à un angle de 90° par rapport à la fosse, ce qui donne accès à la partie postérieure de
     l’animal uniquement, l’accès au pis se faisant entre les pattes arrière.
•    C’est la configuration de salle de traite la plus compacte, trois vaches occupant l’espace occupé par deux animaux dans une salle en
     épi19.
•    La vache est traite entre les pattes arrière, ce qui réduit la visibilité et l’accès aux quartiers avant.
•    La configuration ne facilite pas la préparation du pis et la pose de la trayeuse.
•    L’avant des stalles est équipé de portes entrecroisées pour que toutes les stalles se remplissent de façon séquentielle et que les vaches
     se trouvent à l’arrière des stalles.
•    En général, chaque côté de la salle est équipé de façades de stalle à sortie rapide donnant sur une voie de sortie.
•    L’espacement restreint entre les stalles réduit les déplacements du trayeur, mais empêche le recours à des bras de support pour les
     faisceaux trayeurs.
•    Il est plus difficile d’équilibrer les faisceaux trayeurs sur le pis.
•    Le trayeur doit contourner la queue de la vache pour effectuer la traite.
•    Pour certains trayeurs, les trayons avant peuvent être difficiles à atteindre.

4.   À unités partagées ou à basculement
•    Toutes les configurations, en épi ou parallèles, peuvent être à unités partagées ou à basculement. Il s’agit simplement du partage d’un
     faisceau trayeur entre deux stalles de part et d’autre de la fosse de traite.
•    Les canalisations à lait sont généralement montées en position médiane au-dessus de la tête du trayeur.
•    Des dispositifs de décrochage automatisés peuvent être utilisés, mais il n’est pas possible d’installer des bras de support.
•    Le principal avantage réside dans un investissement initial moins coûteux étant donné qu’il faut acheter moins de faisceaux trayeurs.
•    Le partage des faisceaux trayeurs entre les deux côtés de la salle peut réduire la cadence d’une demi-rotation par heure.

5.   Rotative (carrousel ou tourniquet)
•    Les vaches pénètrent par une entrée unique sur une plateforme tournante surélevée sur laquelle elles sont transportées pendant la traite
     avant de quitter la plateforme par une sortie unique.
•    Ce modèle existe en configuration en épi et parallèle/côte à côte ainsi qu’avec des faisceaux pour trayeur à l’intérieur et à l’extérieur.
•    Il convient aux très grands troupeaux.
•    Il nécessite en général plusieurs trayeurs : un pour poser les faisceaux et un pour le trempage final des trayons, tous deux surveillant
     qu’il n’y a pas de glissement ni de décrochage prématuré.
•    Le principal avantage est que le trayeur n’a pas besoin de déplacer les vaches, ce qui lui permet de se concentrer sur le processus de
     traite, qui gagne généralement en constance et en efficacité par rapport aux salles fixes.
•    Il est difficile de prodiguer des soins individuels aux vaches pendant la traite.
•    Le trayeur doit être efficace pour que les tâches soient effectuées dans les délais impartis; il n’a aucune marge de manœuvre pour
     interrompre la routine ou hésiter dans ses manipulations.
•    Le coût d’immobilisation par stalle est élevé par rapport aux salles fixes.

Quelques avantages des salles de traite

•    L’installation d’une salle de traite de base exige beaucoup moins de dépenses en immobilisations qu’un système robotisé.
•    La salle de traite permet au producteur laitier d’agrandir son troupeau sans augmenter ses coûts d’immobilisation en utilisant la salle
     un plus grand nombre d’heures par jour.
•    Il est facile de trier des vaches par les voies de retour puisque le trayeur les voit au moins deux fois par jour20.
•    Il est facile de traiter les mammites et de tarir les vaches, le trayeur s’occupant tous les jours de chacune d’elles.
•    Il est plus facile de traire les vaches dont le pis présente une conformation particulière, par exemple des trayons arrière rapprochés ou
     des trayons courts sur un pis haut, étant donné que le trayeur peut ajuster la trayeuse aux différences de conformation entre les vaches.
•    Les vaches/génisses qui donnent des coups de pied peuvent être prises en charge et traites complètement.
•    En général, les frais d’entretien annuels d’une salle de traite sont inférieurs à ceux d’un système robotisé21.
•    Il est plus simple de former des personnes à la traite dans une salle de traite que de former du personnel suppléant pour s’occuper
     d’un système robotisé.

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Quelques inconvénients des salles de traite

•   Il faut se tenir à un horaire rigide, fixé à l’avance, de deux ou trois traites par jour, ce qui a des répercussions sur les autres activités de
    l’exploitation et sur la vie de famille; c’est surtout un problème pour les exploitations laitières familiales où il y a de jeunes enfants.
•   Le décrochage automatique s’effectue selon le débit de lait de tout le pis; les gobelets trayeurs se détachent des quatre quartiers
    simultanément, ce qui peut être à l’origine de lésions des trayons dues à la surtraite de quartiers vides jusqu’à la fin de la traite des
    autres quartiers.
•   Le processus de traite peut être irrégulier étant donné que plusieurs trayeurs ne traient pas nécessairement les vaches de la même
    façon chaque fois.
•   Le temps passé en aire d’attente est du temps que les vaches ne consacrent pas à manger, à boire et à se reposer22.
•   Les vaches dont la traite est lente peuvent retarder un groupe entier, ce qui peut être un problème dans les grandes salles de traite.
•   De la main-d’œuvre spécialisée doit être présente tous les jours pendant une partie de la journée.
•   Le travail manuel monotone peut manquer d’attrait pour les travailleurs suppléants.
•   Du fumier a tendance à contaminer l’équipement, qui doit faire l’objet d’un nettoyage astreignant après chaque utilisation.
•   L’aire d’attente occupe un vaste espace réservé dans l’étable; sa construction exige des dépenses d’investissement considérables et
    son entretien est un coût permanent.
•   Le nettoyage de la salle de traite et de l’aire d’attente prend beaucoup de temps et exige de grandes quantités d’eau.

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Chapitre 3 – Systèmes de traite automatisés

La traite robotisée, qu’on appelle également traite automatique ou traite volontaire, est la collecte du lait de vaches laitières sans
intervention humaine. Elle est apparue en Europe dans les années 1980. Les premiers postes ont été installés en Amérique du Nord à la fin
des années 1990. Depuis, cette nouvelle technologie s’est largement répandue en Amérique du Nord; en 2012, plus de 350 fermes au
Canada employaient un système de traite automatisé23. Contrairement aux salles de traite, dans lesquelles les vaches pénètrent sous la
contrainte, dans les systèmes de traite automatisés, les vaches entrent volontairement. Pour encourager la traite volontaire, le système
robotisé est équipé d’une mangeoire qui distribue une quantité contrôlée d’aliment de qualité supérieure pour bovins laitiers. En général, si
on considère le troupeau entier, les vaches sont traites en moyenne de 2,5 à 3 fois par jour. Les vaches les plus productives sont
encouragées à se faire traire plus souvent, jusqu’à quatre ou cinq fois par jour, en se voyant offrir plusieurs fois par jour de petites
quantités d’aliment concentré pour vaches laitières, tandis que la nourriture est plus restreinte pour les vaches qui produisent moins, ce qui
se traduit par des visites moins fréquentes au poste robotisé.

Le système robotisé de base pour les étables à stabulation libre est équipé de portes automatiques qui commandent l’entrée et la sortie de
la vache d’une stalle de traite qu’on appelle également box de traite. Une fois la vache dans la stalle, un bras robotisé équipé d’un laser et
d’une caméra trouve le pis de la vache et chacun des trayons, lave et stimule ces derniers, tire les premiers jets et s’assure qu’ils sont
normaux, puis pose quatre gobelets trayeurs individuels. Le débit de lait est surveillé individuellement pour chaque quartier et le gobelet
trayeur se décroche quand le débit diminue. Après le décrochage de tous les gobelets trayeurs, du désinfectant/produit à effet barrière est
appliqué sur les quatre quartiers et la vache est libre de quitter le box de traite. En plus d’automatiser les processus de nourrissage et de
traite, un système informatique intégré recueille des données sur chaque animal trait, ce qui permet aux producteurs laitiers de surveiller
chaque vache laitière dans le cadre d’un système de gestion avancée du troupeau. Par exemple, la production, la qualité du lait, l’incidence
de la mammite, les numérations des cellules somatiques, l’activité du rumen, la température ainsi que la prise alimentaire et le poids
corporel de chaque vache laitière peuvent faire l’objet d’un suivi quotidien au même titre que l’activité journalière et la détection des
chaleurs.

Actuellement, il existe plusieurs configurations de systèmes de traite automatisés pour les étables à stabulation libre, dont la plus simple
est un poste autonome muni d’un seul bras robotisé qui équipe un box de traite. Ces postes individuels peuvent en général traire de 50 à
60 vaches. Pour les troupeaux de taille moyenne, on peut disposer plusieurs postes individuels en grappes ou les disperser dans l’étable.
Certains fabricants ont également conçu un poste automatique dans lequel un bras robotisé unique équipe deux box de traite, ce qui fait
passer la capacité à 80 ou 90 vaches. Selon le fabricant, ces postes autonomes traient les vaches soit latéralement, comme dans une salle
de traite en épi, soit par l’arrière, comme dans une salle parallèle. Pour les troupeaux de plus de 700 vaches, des postes robotisés rotatifs
sont en développement pour permettre la traite entièrement automatique dans une salle de traite rotative traditionnelle. Enfin, une
entreprise du Québec a développé un poste robotisé conçu pour permettre la traite automatique dans les étables à stabulation entravée.
Avec ce système, un box de traite automatisée effectue des va-et-vient dans l’allée centrale d’une installation traditionnelle à stabulation
entravée en trayant les vaches qui se trouvent de part et d’autre de l’allée.

En plus de la distribution dans le robot d’un aliment de qualité supérieure pour bovins laitiers pour encourager la traite volontaire, il est
très important que le modèle d’étable permette une circulation fluide des vaches pour garantir que celles-ci se feront traire souvent et de
façon constante. L’étable doit être agencée de manière à tenir compte de plusieurs facteurs, entre autres un confort maximal de la vache,
une fréquence élevée de traite et de visite des vaches à la mangeoire, des temps d’attente limités avant la traite, un accès adéquat à du
temps de repos pour les vaches en logettes, tout en réduisant au minimum le nombre de poursuites et de vaches que le producteur laitier
doit aller chercher. Aucun modèle d’étable ne peut avoir une efficacité maximale pour tous les facteurs. Il y a des arbitrages à trouver
entre confort des vaches et efficacité de la prise en charge des animaux, mais le confort des vaches doit avoir la priorité sur la commodité
pour l’exploitant24. Il existe trois options principales pour la conception d’une étable robotisée.

Modèle à circulation dirigée : Ce modèle oblige les vaches, au moyen de portes de sélection, à entrer dans le poste de traite robotisé pour
avoir accès au gestionnaire de nourrissage et aux sections de logettes de l’étable. L’avantage de ce système est que la fréquence de traite
moyenne reste relativement constante et que le nombre de vaches à aller chercher est en général plus faible que dans une installation où la
circulation des vaches est libre25,26. L’inconvénient de cette configuration est que les vaches risquent d’avoir moins de temps pour se
nourrir à la mangeoire et que l’attente avant la traite est plus longue. Cette combinaison peut entraîner une réduction de la prise
alimentaire et une augmentation des taux de boiterie, les vaches passant plus de temps debout. Les vaches timides peuvent être
désavantagées par cette disposition, puisqu’elles auront parfois à attendre longtemps avant d’avoir accès au système de traite automatisé,
les vaches dominantes passant les premières27.

Modèle à circulation libre : Ce modèle d’étable permet aux vaches d’avoir accès en permanence et sans restriction tant à la nourriture
qu’aux logettes. L’utilisation par la vache du poste de traite robotisé est réellement volontaire. Ce modèle d’étable peut être associé à des
fréquences de traite inférieures et à un plus grand nombre de vaches à aller chercher, par comparaison avec les étables qui utilisent un
modèle à circulation dirigée28.

Combinaison de modèle à circulation dirigée/libre – système contrôlé avec nourrissage préalable : Ce modèle permet aux vaches
d’accéder librement et en permanence au gestionnaire de nourrissage, mais, pour accéder à la zone de stabulation libre après avoir mangé,
                                                                     10
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