Dak ' ART L'Art en roue libre - Dak'Art 2018 Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix Léopold Sédar Senghor - Biennale de Dakar

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Dak ' ART L'Art en roue libre - Dak'Art 2018 Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix Léopold Sédar Senghor - Biennale de Dakar
Dak ‘ ART
Vendredi 04 mai 2018                                         ACTU

 LE QUOTIDIEN DE LA BIENALE DE L’ART AFRICAIN CONTEMPORAIN Numéro 1

L’Art en roue libre

Dak’Art 2018
Laeila Adjovi, lauréate du Grand
prix Léopold Sédar Senghor                                            P4
Dak ' ART L'Art en roue libre - Dak'Art 2018 Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix Léopold Sédar Senghor - Biennale de Dakar
ACTUALITES
EDITORIAL                     BIENNALE DE L’ART AFRICAIN CONTEMPORAIN
 TAPIS ROUGE
                              Macky Sall pour de nouveaux instruments
A
        près l’immensité
        du Bleu froid et
        sa     profondeur
abyssale, voici venu le
Rouge dans sa chaleur
                              de financement de la Culture
éclatante qui illumine
nos jours. Dans les para-
dis célestes Césaire et
Senghor       tout en se
congratulant ergotent
sur le sens de ses deux
couleurs        qu’affiche,
deux éditions de suite, la
biennale Dak’Art. Le
rouge est certes une cou-
leur ambivalente. Il est
le signe de la passion
mais il n’est pas que
cela. Il est le signe de la
colère, du mécontente-
ment mais il n’est pas
que cela. Ce qu’il
convient de retenir c’est
qu’il symbolise l’hon-
neur. Tout au long de ce
mois coloré d’étonne-
ment, d’ébahissement,
le rouge sera là pour dé-
rouler son tapis sous les
pieds des artistes qui
nous révèlent ce que
cache l’ordinaire des
matériaux qui compo-
sent leurs créations tout
en s’amusant avec les
impressions chroma-
tiques de notre œil
                              Prévue jusqu’au 2 juin, la 13ème édition de la                     toutefois faible. Même si,        lègues de l’Union africaine
 La biennale célèbre l’art    Biennale de l’art africain contemporain a été offi-                pour le président de la Ré-       afin que notre organisation
et le génie créateur des      ciellement lancée par le président de la Répu-                     publique, la place de             commune, à travers les
artistes qui réinterprè-      blique du Sénégal, Macky Sall. Pendant un mois,                    l’Afrique demeure encore «        gouvernements des Etats,
tent le monde, détour-        Dakar va être la vitrine de la créativité africaine.               très faible », la visibilité de   puisse participer au finan-
nent le sens des objets,      L’Etat du Sénégal a décidé d’augmenter sa sub-                     la création africaine s’est       cement de la culture en
ouvrent nos yeux sur          vention jusqu’à un milliard de Fcfa, en raison de                  améliorée au regard des in-       Afrique et de la biennale »,
l’insoupçonnable.             500 millions par an.                                               dicateurs comme le chiffre        a-t-il indiqué. Face aux
L’émotion que provo-                                                                             d’affaires, le prix moyen         longs mécanismes de finan-
quent les œuvres ras-         La capitale sénégalaise          hausse cette contribution. Il     d’une œuvre, le nombre            cement traditionnel deve-
semblées dans les divers      vibre déjà au rythme de la       a annoncé l’augmentation          d’expositions et le niveau de     nus « obsolètes », le chef de
endroits de la ville pour-    13ème édition de la Bien-        de la dotation à un milliard      reconnaissance. Les œu-           l’Etat invite à réfléchir sur
pre nos jours. Il y a assu-   nale de l’art africain           de Fcfa, soit 500 millions de     vres des artistes africains       de nouveaux instruments
rément une chaleur qui        contemporain. Le président       Fcfa chaque année afin que        continuent d’intéresser de        de financement tenant
irradie le IN et le OFF. Il   la République, Macky Sall,       cette biennale puisse conti-      plus en plus les collection-      compte du mécénat et de la
s’impose de rappeler          a lancé les activités de cette   nuer d’être une vitrine l’art     neurs. Pour Macky Sall,           fiscalité des entreprises. La
que le rouge est la cou-      biennale devenue au fil des      africain contemporain. «Le        l’émergence d’un marché           prise en charge de manière
leur la plus chaude sur       années un évènement cul-         gouvernement mettra tout          intérieur pour l’art et son       plus affirmée des entre-
le spectre. Il suscite en     turel phare. Le Dak’Art          en œuvre afin que l’art, au-      rayonnement sur le plan in-       prises et des industries
nous de fortes réactions      2018, organisé sous le           delà des aspects récréatifs       ternational sont liés au res-     créatives et la prise en
affectives. Associé à la      thème : « L’heure rouge »,       et identitaires qu’il porte,      pect quatre exigences dont        compte du droit d’auteur
vie, le rouge est le garant   déroule le tapis rouge au        contribue davantage au dé-        la première constitue le fi-      constituent les autres exi-
du vivant. Le rouge sang      gratin de la créativité          veloppement économique            nancement de la culture.          gences du développement
est ce que nous avons en      contemporaine du conti-          de nos pays », a déclaré le       Sur ce plan, il a promis de       d’un marché intérieur. Pour
commun. Dès lors il ne        nent. Soutenu lors de la         président.      Si     depuis     convaincre ses collègues de       le président Sall, la biennale
peut régner dans cette        précédente édition à hau-        quelques années, l’indus-         l’Union africaine pour qu’ils     constitue un levier « essen-
biennale qu’un esprit de      teur de 75%(500 millions         trie de la culture fait l’objet   participent au financement        tiel » pour relever ces diffé-
fraternité autour de l’art    de Fcfa) par l’Etat du Séné-     d’une forte croissance, la        de la culture. « Je me ferai      rents défis.
en rouge.                     gal, le président Sall a dé-     place de l’Afrique sur le         le plaisir d’être l’avocat de      Ibrahima BA (Sénégal)
                              cidé encore de revoir en         marché mondial demeure            biennale auprès de mes col-
Baba     DIOP (Séné-
gal)

2                                         dak’ art actu - venredi 4 mai 2018
Dak ' ART L'Art en roue libre - Dak'Art 2018 Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix Léopold Sédar Senghor - Biennale de Dakar
ACTUALITES
13ème Biennale de l’art africain contemporain
La Tunisie s’offre un pavillon… pour « Tenir la route »
Pays invité d’honneur de cette 13ème Biennale de l’art
africain contemporain, la Tunisie propose, dans son
pavillon installé sur l’espace situé entre le Grand
Théâtre National et le Musée des Civilisations, une ex-
position inédite. Laquelle met en lumière, autour de
la thématique « Tenir la route », les œuvres de 15 ar-
tistes sélectionnés selon des critères bien précis.

C’est une exposition qui            réunit Ensuite, l’exposition
frappe par sa diversité de          présente, dans une belle
pratiques. Dans une dé-             scénographique, des œu-
marche assez éclectique,            vres qui témoignent à tra-
mais critique, elle allie lit-      vers différents medium
térature, installation, pein-       d’une forme d’engagement
ture,      sculpture        et      dans l’ordre du sensible
photographie. A l’entrée du         pour donner à penser les
pavillon, à droite, le regard       problèmes du moment.
du visiteur est accueilli par       Entre métaphores et sym-
une rangée de six ouvrages,         boles, elles appellent à un
signés d’auteurs tunisiens,         questionnement profond
dont deux rappellent la vie         sur les maux qui minent la
et le parcours artistique de        Tunisie d’après révolution
deux icônes de la peinture          et aussi le monde : la vio-
tunisienne, Yahia Turki,            lence sans nom ; le terro-
considéré comme le père de          risme ; l’intolérance ;                                       tros-                            bras                                van-
la peinture tunisienne, et          l’obscurantisme ; le chan-          pection, via la symbolique          devant les difficultés et,          tage, et la nouvelle vague
Abdelaziz Ben Raïs. Un in-          tage érotique dans la société       du miroir qui nous renvoie          mieux, à… « Tenir la                composée de jeunes loups
dispensable devoir de mé-           islamique dénoncé par l’ar-         à notre propre image, pour          route».                             aux dents, désireux de s’af-
moire envers ces pionniers,         tiste plasticienne Salwa El         trouver notre propre che-           Cette exposition, pilotée           firmer et surtout d’affirmer
mais également un bel               Aydi avec quatre tableaux           minement. Pour autant,              Rachida Triki, regroupe             leur écriture picturale. La
hommage à ces anciens, qui          de petite taille réalisées          ces artistes ne se confinent        deux générations d’artistes         Tunisie marque ainsi, de
ont tracé la voie que suivent       avec l’aquatinte… Ou en-            dans cette posture critique.        tunisiens, celle des années         fort belle manière, son ter-
justement aujourd’hui les           core l’installation saisis-         En titillant les esprits sur ce     70-80 qu’on pourrait appe-          ritoire à ce 13ème Dak’Art.
jeunes peintres, notam-             sante de Sadika Keskes qui          qui ne va pas, ils invitent         ler la vieille garde, sans          Et c’est la Biennale qui
ment ceux que le pavillon           invite à une profonde in-           aussi à ne pas baisser les          pour autant la vieillir da-         gagne.

Invité d’honneur à la biennale
Le Rwanda se raconte à travers l’art
Tout un pavillon pour découvrir le                                                                                                     rouge’’, thème principal de la présente
Rwanda à Dak’Art. Le Rwanda d’hier à                                                                                                   édition du Dak’Art, est bien compris du
aujourd’hui. Il se raconte en images. Pas                                                                                              Rwanda puisqu’il a vécu son heure rouge
de discours. Pas de cours magistraux                                                                                                   déjà. C’est du passé. Aujourd’hui. C’est
d’historiens comme dans les amphithéâ-                                                                                                 dépasser.
tres universitaires. La voix est sans voix.                                                                                            Le Rwanda a donc fait table rase du
Elle est juste une diversité d’expressions                                                                                             passé pour avancer. C’est aujourd’hui
artistiques. Les œuvres sont ainsi nom-                                                                                                une nation florissante, une nation qui
breuses, de diverses formes, de diverses                                                                                               s’est construite en puisant dans les tré-
techniques et sur divers supports. Il y a                                                                                              fonds dans sa riche culture. En effet, il y
de la Photographie de multiples tailles,                                                                                               a eu une prise de conscience collective.
de la peinture avec un ajout sculptural                                                                                                Une prise de conscience qui a contribué
par endroit, des affiches thématiques                                                                                                  fortement à sceller les liens de la récon-
surdimensionnées, de la vidéo en réfé-                                                                                                 ciliation pour avancer. Du coup, tous les
rence au mémorial du génocide. Les sites                                                                                               Rwandais se sont mis au travail pour le
touristiques naturels du pays sont vir-                                                                                                développement socio-économique du
tuellement présents dans cette exposi-                                                                                                 pays. Résultat, le pays s’impose comme
tion. Des sculptures en bois bien polies                                                                                               un modèle de développement intégral en
renforcent ce décor panoramique du pa-                                                                                                 Afrique subsaharienne. Même si, André
villon rwandais à cette 13ème édition de                                                                                               Ntagwabira, commissaire de l’exposi-
la biennale de l’art africain contempo-       reste admiratif des acquis du présent        magique. Et le Rwanda mérite bien sa        tion, modestement pense que « le che-
rain. C’est fort impressionnant. Impres-      rwandais.                                    place d’invité d’honneur à cette biennale   min est encore long » mais qu’ils vont y
sionnant par l’harmonie des couleurs.         Justement, qui l’aurait cru ? Qui aurait     afin de partager avec les autres pays son   parvenir, il faut tout de même reconnaî-
Impressionnant par la respiration de          cru que le Rwanda, après dix années de       modèle de développement. Un modèle          tre que le Rwanda est très loin sur le che-
l’espace. D’une œuvre à l’autre, d’un         guerre tribale atroce, allait devenir une    raconté de fort belle manière par la di-    min.
message à l’autre, on reste admiratif. On     nation prospère ? Qui l’aurait cru ? C’est   versité des œuvres artistiques. ‘’L’heure                 Fortuné SOSSA (Bénin)

                                                         dak’ art actu - venredi 4 mai 2018                                                                                3
Dak ' ART L'Art en roue libre - Dak'Art 2018 Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix Léopold Sédar Senghor - Biennale de Dakar
ACTUALITES
Dak’Art 2018

Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix
Léopold Sédar Senghor
La photographe franco-bé-         pour dire « apprendre du
ninoise, Laeila Adjovi a          passé ».
remporté le Grand prix            La lauréate très heureuse
Léopold Sédar Senghor de          pour ce Prix se dit «merci
la 13ème Biennale de l’art        beaucoup au président,
africain contemporain de          merci beaucoup au jury
Dakar (DAK’ART). Elle a           pour le travail que nous
reçu un trophée des mains         présentons cette année
du président de la Répu-          pour être récompensé de
blique Macky Sall venu pré-       cette manière, merci. Ce
sider      la      cérémonie      prix ne m’appartient pas
d’ouverture au Grand Théâ-        cela à moi, le travail est col-
tre de Dakar ce jeudi. Le         lectif, c’est un duo avec Loïc
prix de Laeila Adjovi est         Hoquet.
doté d’une enveloppe de           Les prises de vue ont eu lieu
vingt millions de francs          dans les ruines de l’ancien
CFA.                              Palais de Justice de Dakar.
C’est la série intitulée ‘’Ma-    L’accessoire, la paire d’ailes
laïka Dotou Sankofa’’ réali-      géantes a été construit par
sée en duo avec Loïc              Bassirou Wade (armature
Hoquet qui a été primée.          métallique) Loïc Hoquet
L’œuvre que l’on peut dé-         et Laeila Adjovi pour les
couvrir à l’ancien Palais de      plumes et design et la dan-
justice dans l’exposition in-     seuse Marie-Agnes Gomis
ternationale ou ‘’IN’’ ren-       porte les ailes.
voie à « Malaïka » ou Ange        Pour le président du jury de
en Swahili ou encore Ma-          l’exposition internationale       peinture, de la sculpture et       naliste et plasticienne. Elle   a commencé à faire de la
laaka en wolof et « Dotou »       ou « IN », le Sénégalais Ma-      de la photographie ».              travaille et vit à Dakar (au    photographie documen-
comme « reste droite » en         madou Diakhaté, ‘’ on a           « Sa série de photos pré-          Sénégal) depuis 2010.           taire. Elle a une approche
langue fon du Bénin quant         choisi à l’unanimité cette        sente la femme africaine,          Elle est diplômée en            artistique qui mêle la pein-
à « Sankofa » c’est le sym-       œuvre parce que c’est une         l’émancipation      de    la       sciences politiques et en       ture.
bole akan (Ghana) de l’oi-        œuvre de qualité de la ma-        femme », explique-t-il.            journalisme. C’est à New                Fatou Kiné SENE
seau messager qui vole la         tière et de l’œuvre lui-          La lauréate Laeila Adjovi          Delhi en Inde lors d’un                         (Sénégal)
tête tournée vers l’arrière       même. Il y a eu de la             est un reporter photojour-         stage dans une ONG qu’elle

Prix spéciaux
Souad Lahlou du Maroc, Franck Fanny de la Côte d’Ivoire
et Tejuoso Olanrewague du Nigéria récompensés
A côté du Grand prix Léopold Sédar Senghor,         Sénégal a été aussi remis au Nigérian Tejuoso
trois autres Prix ont été remis lors de cette ou-   Olanrewague pour son œuvre ‘’Oldies and
verture officielle de la 13ème Biennale de l’art    goodies’’ réalisée entre 2017 et 2018. L’artiste
africain contemporain de Dakar (Dak’Art)            présente une œuvre géante mixte avec divers
2018 présidé par le chef de l’Etat Macky Sall.      matériaux. L’artiste ému aux larmes dit sa re-
Il s’agit du Prix de la Diversité de l’Organisa-    connaissance d’être à cette biennale de Dakar.
tion internationale de la Francophonie remis        Il a reçu une dotation de dix millions de
par la directrice de la Langue française, Cul-      francs CFA comme récompense.
ture et Diversités, Youma Fall à l’artiste          Le troisième Prix remis est celui de l’UEMOA
Souad Lahlou du Maroc.                              de 5 millions de francs CFA qui est revenu au
La récompense a été remise au ministre              photographe Ivoirien Franck Fanny Abouba-
conseiller de l’ambassade du Maroc au Séné-         car.
gal. Le prix, précise Mme Youma Fall, est doté      Les œuvres de ces artistes primés cette année
de 15000 euros dont 5000 Euros en espèce            sont à découvrir dans l’exposition internatio-
et 10.000 Euros pour une résidence de for-          nale ou « IN » à l’ancien Palais de Justice.
mation. Le prix du ministère de la Culture du                    Fatou Kiné SENE (Sénégal)

  4                                            dak’ art actu - venredi 4 mai 2018
Dak ' ART L'Art en roue libre - Dak'Art 2018 Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix Léopold Sédar Senghor - Biennale de Dakar
ACTUALITES

President Sall opens Dak Art
Biennial in Dakar
The Senegalese President H/E           President Macky stated that the       nute silence for the departed
Macky Sall has promised to in-         “Africa Market Report” recently       souls.
crease state support for Dak Art       indicated that top African artists    President Sall congratulated
Biennial from FCFA 500 mil-            were beneficiaries of art educa-      Rwanda and Tunisia for being
lion to FCFA 100,000 FCFA to           tion adding that effective trai-      invited as special guests adding
ensure its development, growth         ning alongside support from           although the share of Africa in
and sustenance.                        institutions like La Francopho-       terms of global marketing of
Speaking at the official opening       nie and UEMOA would be in a           contemporary art is still low; the
of the 13th edition at the state of    good direction.                       interest continues to grow all
the art Grand Theatre in Dakar,        He added that adequate devices        over the world.                       crowd with a series of tunes         showcased some pieces from
he said new modalities for the         such us royalties will be a major     Four artists Leila Adjovi (photo-     alongside a magnetic stage           the East African country that
finance of art and culture are         step for artists since it will pro-   grapher - Benin), Lalou XXXX          poise that drew cheers from the      exhibited elements of South
critical due to failure of traditio-   vide benefits for their work and      (Artist - Morocco), Frank Fanny       audience.                            African gumboot dance whereas
nal forms of support in recent         ensure regular income while           (Photographer - Ivory Coast)          A mass choir conducted by Jean       a Senegalese dance company
years.                                 providing an enabling environ-        and Tajmosu Oranwaju (Artist          Bakhoum that comprised 350           treated the crowd with a cho-
“I will advocate for more fun-         ment for creativity.                  – Nigeria) received various           singers took the auditorium by       reographed       contemporary
ding for arts and culture in           “We have lost a number of ar-         prizes for extraordinary works.       storm as voices cleaved through      piece.
Africa, indeed, I am willing to        tists since the last edition of Dak   The ceremony was interspersed         the air like birds in flight while     Dubbed “The Red Hour”, Dak
talk to fellow leaders to reco-        Art – undeniably these artists        with diverse performances by          the                                     Art 2018, which is being held
gnize the importance of diversi-       speak to us through their works.      groups from various countries,        Tunisian violin virtuoso Zyad            under the patronage of H/E
fying new ways for the support         We salute them and commemo-           which created a cool blend of         Zouari surprised the crowd with       Macky Sall and the auspices of
of culture and actually imple-         rate their indelible acts of crea-    the visual and performing arts.       an amazing skill on the violin.      the Senegalese Ministry of Cul-
menting them” he told a full ca-       tivity”, said the president on a      Acclaimed Senegalese group            Accompanied by frenzied                   tur, Abdou Latif Coulibaly.
pacity audience.                       sad note as he asked for a mi-        Les Frères Guissé delighted the       drumming; Ballet Rwanda                  By John Owoo (Ghana)

EXPOSITION : « PORTRAITS, FIGURES ET LUMIERES D’ARCHITECTES »

Malick Mbow requestionne l’architecture sénégalaise

Malick Mbow, expose, depuis            Des mots et des visages pour          modernité et cette nécessité de       tisme pour charpenter le récit       sens, sonde les émotions, adou-
mercredi dernier, et ce, jusqu’au      louer et exprimer sa désappro-        se fabriquer un destin forgeant       de ses éloges et de ses drames.      cit et altère les traits pour s’offrir
31 mai, ses « portraits, figures et    bation. Malick Mbow, architecte       son identité. Et le procédé utilisé   La prouesse de Malick Mbow           une large palette d’interpréta-
lumières d’architectes » au siège      de formation, est en proie aux        est des plus rafraîchissants : le     est de se « dévoiler » à travers     tions. Et l’ « aboutissement»,
de l’ordre des architectes du Sé-      tourments. A travers une galerie      paintisme, néologisme faisant         les identités particulières de       aussi imprévu pour lui-même
négal auquel il appartient. A tra-     de portraits remplis de vies et de    référence au logiciel Paint. Ma-      portraits sublimes sortis de son     que pour ceux qui découvrent
vers         une       démarche        sens, il manifeste son admira-        lick Mbow remplace les pin-           imagination poétique affranchie      ces merveilles, n’est pas seule-
rafraîchissante, le paintisme, il      tion à l’égard de ses confrères et    ceaux du peintre par une souris       des « débridements » aventu-         ment l’éloge du beau. Il est l’ex-
rend hommage à ses confrères           sa désapprobation face aux            d’ordinateur pour mettre en lu-       reux de l’artiste. Il nous confie    pression d’une humanité à
et pose un regard sur le               mauvais traitements auxquels          mière des portraits couronnant        ses préoccupations sur le deve-      requestionner.
« drame » architectural de la          est soumise la ville africaine        sa fertilité d’esprit. Il se meut     nir de l’espace partagé, sur notre   Alassane Aliou MBAYE
ville africaine.                       partagée entre l’obsession de la      dans un autre univers d’esthé-        esthétique. Il crée des univers de   (Sénégal)

                                                            dak’ art actu - venredi 4 mai 2018                                                                                        5
Dak ' ART L'Art en roue libre - Dak'Art 2018 Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix Léopold Sédar Senghor - Biennale de Dakar
FOCUS
ŒUVRE D’ART CONTEMPORAIN
Le marché sénégalais en mal de structuration
Les politiques culturelles mises en exécution après
la première décennie de l’indépendance ont contribué
au rayonnement des arts visuels au Sénégal. Au-
jourd’hui, ce foisonnement artistique symbolisé par
la création de nouvelles galeries, d’événements au-
tour de la création contemporaine et l’arrivée de nou-
veaux consommateurs se heurtent à un problème de
structuration du marché sénégalais de l’art.
Multiplication des galeries     secteur des arts plastiques
et diversification des ache-    ne garantie pas tous les
teurs, arrivée de nouveaux      éléments indispensables à
collectionneurs, régularité     l’existence d’un véritable
des événements autour de        marché des arts. Des man-
la création contemporaine,      quements qui sont liés,
le secteur des arts visuels     entre autres, selon critique
au Sénégal connait un           d’art Massamba Mbaye, à
essor fulgurant ces der-        l’inexistence d’un dispositif
nières années.                  de management, au pro-
Néanmoins, cette situation      blème de valorisation du
contraste avec l’existence      travail des artistes, à l’ab-
d’un véritable marché des       sence de recherches pour
arts à mesure de garantir       assurer une production
aux acteurs les conditions      qualitative permanente, à
d’une certaine dynamique        l’absence de maisons de         programmation régulière ;        tiative n’a pas prospéré. En     au Sénégal, ce n’est pas
économique forte et dura-       vente aux enchères… A           une prospection menée sur        2016, c’est l’artiste Kalidou    encore le cas. La vente se
ble. Le bouillonnement noté     cela, s’ajoute le manque de     l’ensemble du territoire.        Kassé qui a eu le flair d’une    fait dans la plupart des cas,
dans le secteur de la créa-     système       de    cotation.   L’importance d’un marché         initiative à peu près iden-      dans un cadre informel.
tion ne reflète pas les réa-    Comme le précise Fran-          d’art actif et bien structuré    tique mais privée. Il s’agit     Or le marché de l’art ne
lités d’un marché qui peine     çoise Diouane Ndiaye dans       est telle, rappelle l’anthro-    du Marché des arts de            semble pas pouvoir prospé-
encore à décoller malgré la     sa thèse de Doctorat « La       pologue et le muséologue         Dakar(Madak) en marge de         rer par le biais d’une stra-
richesse des collections        circulation des œuvres d’art    Ousmane Sow Huchard,             la 12ème édition de la Bien-     tégie spéculative sur la
accumulées depuis l’indé-       en Afrique de l’Ouest : cas     les organisateurs de la          nale. L’objectif : commer-       valeur marchande des œu-
pendance.                       des arts plastiques à tra-      Biennale de l’art africain       cialiser      de     manière     vres d’art. Au Sénégal, le
Au Sénégal, l’absence de la     vers l’exemple du Sénégal       contemporain de Dakar ont        professionnelle des œuvres       commerce de l’art contem-
structuration du milieu des     », les conditions requises      jugé opportun d’initier le       d’art de créateurs africain      porain n’arrive toujours pas
arts semble être le premier     pour le marché de la re-        marché des arts plastiques       en général et sénégalais en      à se formaliser. Et ce n’est
frein à la mise en place d’un   vente d’œuvres d’art sont       africain(Mapa) lors de l’édi-    particulier. Si ailleurs, des    pas demain la veille !
marché digne de ce nom.         d’abord une expertise sur la    tion du Dak’Art de 1998.         foires d’art assurent la pro-                    Ibrahima BA
Aussi, la configuration du      cotation des œuvres, une        Malheureusement, cette ini-      grammation commerciale,

 HOMMAGE

 Ndary Lô, le génie daptaïste
 Artiste plasticien et sculpteur, Ndary Lô était      différentes biographies, il a entamé des re-
 connu pour son talent, son sérieux dans le tra-      cherches sur l’Homme avec comme matériau
 vail et son habileté. Après des études en            de base, le fer. C’est dans ce cadre d’ailleurs
 langue anglaise, il s’est inscrit à l’Ecole natio-   que s’inscrit sa collection la mieux connue du
 nale des beaux-arts. ‘’Je ne fais que ça. Je ne      grand public, ‘’Les hommes qui marchent’’ ou
 parle que de ça. Je ne rêve que de ça. L'art         encore ‘’Femme debout’’. La première nom-
 remplit ma vie. Je deviens moi-même au               mée lui a valu divers prix et lui a permis de
 contact de la sculpture’’, disait-il dans une in-    participer à différentes expositions au Sénégal
 terview. Ainsi, l’art c’était sa vie et le dap-      et à l’étranger. Ndary Lo est Chevalier des Arts
 taïsme son mode de vie. En effet, il a créé ce       et Lettres de la République française. Il a éga-
 mot et le définissait ‘’comme un principe phi-       lement été à deux reprises Grand prix Léopold
 losophique et artistique prônant la faculté de       Sédar Senghor. Le plus prestigieux prix de la
 s’adapter à tout et en toute circonstance’’.         biennale de l’art africain contemporain, posante composée d'une centaine de sculp-
 Ndary Lô a commencé ses premières exposi-            Dak’Art. Ce fût en 2002 et en 2008. La pre- tures de fer. Il représente la lutte de l'homme
 tions en 1996. Décédé à Lyon, en France, le          mière fois, il l’a eu grâce à son installation, ‘’La contre la désertification’’, lit-on sur le site in-
 8 juin 2017 à 56 ans, il a marqué bien de gé-        longue marche du changement’’. La seconde ternet de l’artiste.
 nérations d’artistes avec ses sculptures             consécration, il la devait à sa création intitulée                                Bigué BOB (Séné-
 sveltes et hautes. Depuis 1992, lit-on dans ses      ‘’La muraille verte’’. C’était une ‘’installation im-                                              gal)

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Dak ' ART L'Art en roue libre - Dak'Art 2018 Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix Léopold Sédar Senghor - Biennale de Dakar
FOCUS
Bénin
Des galeries d’art pour un public local peu intéressé
Destination touristique émergeante, le Bénin est un
pays où foisonnent l’art et les espaces de monstration
des œuvres. Mais, le secteur n’est pas structuré au
point d’avoir un marché formel de l’art à la taille des
grosses institutions de ventes aux enchères comme
Christie’s au Royaume-Uni et Sotheby aux Etats-Unis.
 Fortuné SOSSA (Bénin)              qu’on soit éduquer à l’art dès
                                    le bas âge. »
Bouillon de formes, de cou-         Prudemment, Didier Houé-
leurs et d’originalité. La créa-    noudé nuance : « Il n’existe
tion artistique béninoise tient     pas de marché de l’art formel
sa marque de l’expression           au Bénin. On peut parler d’un
soutenue du talent des ar-          embryon de marché qui re-
tistes plasticiens qui s’ac-        lève de l’informel. » Didier
croissent de jour en jour. Les      Houénoudé est enseignant
œuvres sont créent dans des         de l’histoire de l’art dans des
ateliers pour ensuite être          universités et directeur de
montrées dans des galeries          l'Institut National des Métiers
érigées de part et d’autre. En      d'Art, d'Archéologie et de la
somme, on dénombre une              Culture (INMAAC). Il se fait
trentaine de galerie à travers      plus analytique : « Le plasti-
tout le Bénin dont dix-huit au      cien béninois crée principale-
moins dans la seule ville de        ment           pour         une Ce qui s’est confirmé déjà en      de celles-ci, si l’on s’en tient   tique en marge des rencon-
Cotonou. Mais ce sont des           consommation extérieure, 2012 lors de la biennale de               aux déclarations du ministre       tres périodiques avec le
initiatives privées pour ac-        pour des expatriés. Les prix l’art contemporain ‘’Regard           de la culture, du tourisme et      corps diplomatique, suivies
cueillir, montrer au public et      des œuvres sont générale- Bénin’’. Une biennale coupée             des sports, Oswald Homéky,         de journées portes ouvertes
vendre les œuvres des ar-           ment fixés en fonction des en deux par un ‘’gros malen-            il y a le projet de construction   en présence des artistes
tistes.                             bourses des expatriés. »         tendu’’. « Certains responsa-     d’une galerie nationale des        pour que les diplomates puis-
Au nombre de ces espaces            En fait, la scène artistique bé- bles administratifs, politiques   arts et de subvention des ga-      sent contempler les œuvres
de monstration des créations        ninoise s’est construite en et diplomatiques sont pointés          leries privées.                    de plus près.
artistiques se compte la gale-      grande partie en marge du du doigt comme acteurs et                Cependant, le ministre des         Mais en attendant la concré-
rie Ludovic Fadaïro (en hom-        système étatique, s’appuyant complices de cette confusion          affaires étrangères et de la       tisation des réformes du gou-
mage au grand homme d’art           essentiellement sur des ini- pour le moins déplorable »,           coopération, Aurélien Agbé-        vernement, l’historien de l’art
du même nom) du centre cul-         tiatives privées. A l'inverse du s’indignait à l’époque l’un des   nonci, n’a pas attendu la          Didier Houénoudé avertit : «
turel Artisttik Africa situé dans   Sénégal et de la Côte initiateurs, Ousmane Alédji,                 communication publique de          Il faut mettre en place toute la
le treizième arrondissement         d'Ivoire, par exemple, le dramaturge, collectionneur et            son homologue de la culture        chaîne de la création, de la
de Cotonou. Arcade As-              Bénin a accordé bien peu fondateur du centre culturel              avant d’ouvrir les portes de       distribution et de la diffusion
sogba, directeur du centre          d'intérêt à la culture sous son Artisttik Africa.                  son ministère aux artistes.        des œuvres d’art. Il est éga-
explique : « Nous organisons        aspect plastique. Du coup, Mais, table rase a été faite du         L’une des missions de son          lement extrêmement impor-
fréquemment des exposi-             dans la politique culturelle passé depuis l’arrivée d’un           département ministériel est        tant de mettre en place des
tions-vente dans la galerie. »      nationale, « les arts plas- nouveau régime à la tête de            de faire rayonner le Bénin en      foires d’expositions, des ren-
Pour Arcade Assogba, « par-         tiques occupent une portion l’Etat. Du coup, une série de          mettant en valeur les créa-        contres régulières afin de
tout où circulent les touristes,    congrue », se désole l’univer- réformes ont été entreprises        teurs. Ainsi, il fait organiser    doper le marché et susciter la
il y a un marché de l’art plus      sitaire.                         dans le secteur. Au nombre        des expositions d’art plas-        créativité et la production. »
ou moins formel qui s’anime
dans les environs ».
Henriette Goussikindé, reli-
gieuse catholique et plasti-
cienne,       animatrice      par
ailleurs de la galerie Saint Au-
gustin à Cotonou, partage
cette idée du directeur du
centre culturel Artisttik Africa.
« Un marché de l’art existe
au Bénin, insiste-t-elle,
même si parfois il est non-
chalant, vacillant. Il existe
puisque des artistes vendent
à des acheteurs dont des
touristes. » Par contre, le
plasticien Charly d’Almeida
n’est pas de cet avis. Pour lui,
« avant qu’il y ait marché de
l’art au Bénin, il faut que l’art
soit entré dans les mœurs,

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Dak ' ART L'Art en roue libre - Dak'Art 2018 Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix Léopold Sédar Senghor - Biennale de Dakar
ACTUALITES

    PROGRAMME DU JOUR                                             Dak ‘ ART actu
1.    9 heures:
                                                                  Directeur de Publication : Ma-
Cérémonie d’ouverture des Ren-
                                                                  rième Bâ
contres et échanges à l’UCAD ;                                    Président de la Commission
2.    15 heures:                                                  Communication : Massamba
ouverture du colloque des Minis-                                  Mbaye
tres de la Culture d’Afrique sur le                               Rédacteur en chef : Assane Dia :
                                                                  Conseillers : Baba Diop, Jean
financement innovant de la culture                                Pires
à l’Hôtel Pullman ;                                               Coordinateurs : E. Massiga Faye,
3.    17 heures:                                                  Alassane Cissé, Mbagnick Ngom :
Vernissage de l’exposition des com-                               Journalistes
                                                                       1. Théodora SY ( Sénégal)
missaires invités au Musée Théo-
                                                                  2. Alassane Aliou Mbaye (Sénégal)
dore Monod sis à la place Soweto ;                                3. Ibrahima Ba (Sénégal)
4.    En soirée:                                                  4. Fatou Kiné Sène (Sénégal)
Première de l’Opéra Madiba, le mu-                                5. Bigué Bopp (Sénégal)
sical au Grand Théâtre                                            6. Aïssatou Ly (Sénégal )
                                                                  7. Diouma Sow (Sénégal)
5.    17 heures :
                                                                  8. Aboubacar Cissokho
Vernissage de l’exposition collec-                                9. Pape Seydi (photographe)
tive organisée par la Fondation                                   10. Fernando Gomez (photographe)
Dapper sur l'ïle de Gorée dans le                                 11. Fortuné SOSSA, Bénin
cadre du Dak'Art OFF 2018.                                        12 Jean François CHANON, Came-
                                                                  roun
6.    18heures :                                                  13. Siham WEGAN, (Maroc)
Résidence de l’Ambassadeur des                                    14. Assane Koné (Mali)
Pays-Bas, dans le cadre du OFF,                                   15. John Ohoo (Ghana)
vernissage de l’exposition Urban                                  16. Emmanuelle Outtier (Maroc)/
                                                                  Dyptik
Africans : « Le rêve africain, Ré-
                                                                  Monteur : Abdoulaye Simal
flexion sur la migration »                                        Distributeur : El Hadji Samba :

8                            dak’ art actu - venredi 4 mai 2018
Dak ' ART L'Art en roue libre - Dak'Art 2018 Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix Léopold Sédar Senghor - Biennale de Dakar Dak ' ART L'Art en roue libre - Dak'Art 2018 Laeila Adjovi, lauréate du Grand prix Léopold Sédar Senghor - Biennale de Dakar
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