DE L'ÉGALITÉ JURIDIQUE À L'ÉGALITÉ SCOLAIRE: BILL RYAN, ÉCOLE DE TRAVAIL SOCIAL UNIVERSITÉ MCGILL, MONTRÉAL
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
De l’égalité juridique à l’égalité scolaire: Initiatives pour réduire la discrimination Bill Ryan, École de travail social Université McGill, Montréal
FAIRE FACE À L'HOMOPHOBIE COMMISSAIRES - ADMINISTRATEURS - PROFESSEURS - ÉLÈVES - SYNDICATS - PARENTS --CADRE JURIDIQUE-- FORMATION - INFORMATION - RECHERCHE PRÉVENTION - ACTION - POLITIQUES RÉACTION - CONSÉQUENCES VIGILANCE - ÉVALUATION DES ACTIONS - RETROACTIONS
Quelques faits Étude Homophobie en milieu scolaire: Auprès des étudiant-e-s à l’école secondaire (14 à 17ans) et aux cégéps (17 au 19 ans) au Québec. Au secondaire et au cégep 30% s’identifie comme ayant vécu de l’homophobie. Étude Sain et Sauf: Ceux et celles qui en ont parlé à l'école: 83% à un-e prof On apprend que le mensonge est un outil de survie
Droits constitutionnels La Charte Canadienne des droits et libertés de la personne (loi fondamentale) interdit toute discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l'identité sexuelle La loi canadienne des droits de la personne interdit toute discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l'identité sexuelle. Un enfant peut avoir deux hommes ou deux femmes comme parents sur son certificat de naissance.
Décisions des tribunaux • Cour suprême du Canada • Les élèves gais, lesbiennes et trans ont le droit d'un environnement sain et sauf • Ils et elles ont le droit d'un reflet de leurs vies à l'école • Mêmes si certains parents ne sont pas d'accords • Mêmes si leur désaccord est pour des raisons religieuses
Loi sur les droits de la personne du Canada Interdit la discrimination et le harcèlement ou l'intimidation basés sur : l'homosexualité, la bisexualité, l'hétérosexualité (l'orientation sexuelle); le mariage entre personnes du même sexe, y compris les conjoints de fait (l’état matrimonial); IMPLICITEMENT - l'intersexualité, le transsexualisme pré et postopératoire et la phase de transition (sexe).
JURISPRUDENCE
1. À propos de - Un milieu scolaire positif Ross c. Conseil scolaire du district no 15 du Nouveau-Brunswick, 1996, Cour suprême du Canada : « Pour éviter la discrimination, le milieu scolaire doit être un milieu où tous sont traités sur un pied d'égalité et encouragés à participer pleinement. » ..... « . . . il ne suffit pas pour le conseil scolaire d'assumer un rôle passif. Il a l'obligation de maintenir un milieu scolaire positif pour toutes les personnes qu'il sert et il doit toujours veiller à écarter tout ce qui pourrait nuire à cette obligation. »
1. À propos de - Un milieu scolaire positif ..... « La création d'un milieu d'enseignement non discriminatoire où règne l'égalité et l'instauration d'un climat d'équité et de tolérance dans la classe revêtent une importance prépondérante dans l'éducation des jeunes enfants. Cela aide à promouvoir le respect de soi et l'acceptation par autrui. »
1. À propos de - Un milieu scolaire positif Programme d'études inclusifs (p. ex. manuels) Services inclusifs (p. ex. counseling, bibliothèque) Activités scolaires et parascolaires (p. ex. clubs, jeux, sports, danses) Droit d’être à l’abri du harcèlement, de l'intimidation et de la peur d'affirmer son identité sexuelle
2. À propos de - l'Intimidation L'intimidation est interdite si elle découle des 14 motifs illicites énumérés dans la Loi sur les droits de la personne. Un conseil scolaire peut être tenu responsable de n’avoir ni arrêté ni empêché un harcèlement ou une intimidation : d‘un étudiant par le personnel ou d'autres étudiants; d'un membre du personnel par des étudiants, des parents ou d'autres membres du personnel.
2. À propos de - l'Intimidation Jubran c. District scolaire no 44, Cour d'appel de la Colombie-Britannique (2005) : On a traité Jubran de « tapette », entre autres, mais il n'était pas homosexuel. L'école l'avait encouragé à signaler ces incidents et avait diligemment mené une enquête sur chaque incident, avait avertis chaque intimidateur individuel- lement, et avait mis en retenue, suspendu ou rencontré les parents de quelques autres intimidateurs. Cette approche au cas par cas et après coup empêchait ordinairement que ces étudiants ne reproduisent les mêmes délits, mais n'a pas empêché que d'autres étudiants provoquent de nouveaux incidents.
2. À propos de - l'Intimidation on lui jetait des raisins, des morceaux de bois et des vis dessus; son identité a été usurpée pour la commande d'une pizza; sa chemise a été brûlée; on lui crachait dessus; on a uriné sur sa tente; il a reçu des coups de pied et des coups de poing; on le poussait et le bousculait; il n'était ni homosexuel, ni perçu en tant que tel, mais on le traitait tout de même de « tapette », de « fif », de « gai », d'« homo » le terme « gai » n’était pas réservé aux personnes; on l’utilisait aussi pour des situations ou choses qui n'étaient pas appréciées, et en tant qu'insulte non sexuelle comme « geek » (débile) ou « dork » (abruti).
2. À propos de - l'Intimidation Le tribunal des droits de la personne de la C.-B. a estimé que le conseil scolaire n'en avait pas assez fait parce que : l'école n'avait pas essayé d’intervenir auprès des étudiants en général (plutôt que des interventions individuelles auprès des intimidateurs); le conseil scolaire n'a donné aucune directive à l'école; les outils de l'école étaient inadéquats (p. ex. guides de ressources); le personnel avait une formation inadéquate; l'école n'a pas consulté des experts en la matière.
2. À propos de - l'Intimidation La Cour d'appel de la Colombie- Britannique a affirmé : que le conseil scolaire a le devoir, de fournir aux étudiants un environnement éducationnel qui ne les expose pas au harcèlement discriminatoire; qu'un conseil scolaire peut être tenu légalement responsable de l'intimidation commise par les étudiants;
2. À propos de - l'Intimidation La Cour d'appel a affirmé : qu’il n'est pas nécessaire que les plaignants se présentent comme des personnes LGBT ou que les intimidateurs pensent qu'ils le sont; que c'est sur la conséquence de leurs actes, et non sur l'intention ou la croyance des intimidateurs, que l'on juge s'il y a eu discrimination.
3. À propos de - la Formation à la citoyenneté Chamberlain c. Surrey School District No. 36, (2002), Cour suprême du Canada : « Bien que le conseil scolaire puisse tenir compte des préoccupations religieuses des parents, l’exigence de laïcité l’oblige à accorder une même reconnaissance et un même respect aux autres membres de la collectivité. » « Les convictions religieuses qui interdisent la reconnaissance et le respect des membres d’un groupe minoritaire ne peuvent être invoquées pour exclure le point de vue minoritaire. »
3. À propos de - la Formation à la citoyenneté « Le conseil scolaire ne pouvait pas refuser d’approuver les manuels seulement parce que certains parents jugeaient que les relations qui y sont illustrées étaient controversées ou répréhensibles. » ..... « Apprendre la tolérance, c’est donc apprendre que les autres ont droit à notre respect, que leurs convictions soient les mêmes ou non. Les enfants ne peuvent l’apprendre que s’ils sont exposés à des points de vue qui diffèrent de ceux qui leur sont enseignés à la maison. » ..... « La tolérance convient à tous les groupes d’âge. »
3.2 À propos de - la Formation à la citoyenneté Entente Corren : règlement très important et controversé d’une plainte sur les droits de la personne en Colombie- Britannique en 2006 : Les parents ne pourront retirer leurs enfants d’une classe en santé. Chaque ensemble de ressources intégrées pour les niveaux M - 12 doit être examiné par le ministère de l'Éducation afin de garantir que les LGBT sont pris en compte, et ce, en consultation avec la famille Corren.
3.2 À propos de - la Formation à la citoyenneté Le ministère doit consulter des experts en orientation sexuelle, en genre, en homophobie et en inclusion désignés par la famille Corren concernant tous les ensembles de ressources intégrées. Un nouveau cours de justice sociale et portant sur l'orientation et l'identité sexuelle doit être élaboré en consultation avec famille Corren. Des lignes directrices doivent être élaborées pour les enseignants afin de les aider à « offrir un programme d'études M – 12 qui met en valeur la justice sociale, respecte la diversité et traite de façon égalitaire tous les apprenants » [traduction].
4. À propos des - Déclarations des enseignants Ross c. Conseil scolaire du district no 15 du Nouveau- Brunswick, 1996, Cour suprême du Canada : « Le comportement de l'intermédiaire qu'est l'enseignant doit traduire son adhésion à ces valeurs, croyances et connaissances que le système scolaire cherche à communiquer. » ..... « . . . les enseignants des écoles publiques occupent une position d'influence et de confiance par rapport aux élèves et doivent être perçus comme étant impartiaux et tolérants. »
4. À propos des - Déclarations des enseignants « . . . en raison de la position qu'il y occupe, [l’enseignant] n'est pas en mesure de ‘choisir le chapeau qu'il portera et dans quelle occasion’. . . » ..... « . . . lorsque ‘l'empoisonnement’ d'un milieu scolaire est imputable au comportement d'un enseignant après ses heures de travail, et qu'il est susceptible d'entraîner une perte correspondante de confiance dans l'enseignant et dans l'ensemble du système, ce comportement après le travail devient alors pertinent. »
4.2 À propos des - Déclarations des enseignants Kempling c. British Columbia College of Teachers, 2005, Cour d’appel de la C-B « Lorsqu’un enseignant fait des déclarations publiques qui préconisent des opinions discriminatoires, et ses déclarations sont liées à sa profession d’enseignant, il en découle nécessairement une atteinte à l’intégrité du système scolaire.” » [traduction] La cour a également affirmé que les déclarations à l'endroit des homosexuels, qui s’appuient sur des stéréotypes sur l'homosexualité et qui démontrent une volonté de juger des individus sur la base de ces stéréotypes, sont discriminatoires.
4.2 À propos des - Déclarations des enseignants Kempling c. Quesnel, district scolaire no 28, Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique (2005). Lors d'une entrevue radiophonique, on a affirmé : d’après l’annonceur de la CBC, que Kempling avait placé une annonce d'un journal proposant une « thérapie portant sur le changement d'orientation » pour les hommes et les garçons qui souhaitent « revendiquer leur masculinité » [traduction]; d’après l’annonceur, que Kempling était un conseiller en orientation scolaire bien connu pour sa bataille juridique en cours concernant ses propos sur l'homosexualité; qu'il offrait sa « thérapie politiquement incorrecte » et « sujette à controverses » [citation de Kempling] « pour les hommes qui ressentaient une attirance non voulue pour d'autres hommes » [citation de l’annonceur] et « pour les garçons dont le comportement ne correspond pas à celui de leur genre » [annonceur] [traduction].
4.2 À propos des - Déclarations des enseignants Le Tribunal a jugé que les déclarations faites dans l'entrevue étaient discriminatoires dans la mesure où les opinions exprimées étaient basées sur : l'idée reçue que les hommes homosexuels manquent de masculinité; le stéréotype associé au sexe concernant le comportement approprié des garçons; l'idée que les comportements associés au fait d'être un homme homosexuel (manque de masculinité, attirance pour d'autres hommes ou comportement non conformiste sexuel) est aberrante, et peut et doit être changée.
Services de soutien La Terre-Neuve, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau Brunswick, l'Ontario, le Manitoba. L'Alberta. La Colombie-Britannique, le Yukon Même dans les écoles catholiques.
EXEMPLES PROVINCIAUX
LE QUÉBEC S’est doté d’un Stratégie de lutte à l’homophobie et un Bureau de lutte à l’homophobie au Ministère de la Justice qui veilliera sur tout l'appareil gouvernemental afin d'assurer que les lois, politiques et pratiques seront exempts s'homophobie. Le ministre de la Justice qui a inauguré le bureau à dit clairement que toute action intégrera la transsexualité.
LA LOI 56 - QUÉBEC Loi visant à prévenir et à combattre l’intimidation et la violence à l’école ■ de définir ce que sont l’intimidation et la violence en milieu scolaire en s’appuyant sur les experts; ■ de définir les responsabilités et les devoirs des élèves, des parents, du personnel de l'école, des directrices et des directeurs d’école, des conseils d’établissement, des commissions scolaires et du protecteur de l’élève. Il s’agit désormais d’une responsabilité collective et partagée; ■ d’interpeller l’élève intimidateur et ses parents afin de les responsabiliser; ■ d’obliger chaque établissement d’enseignement public ou privé à adopter et à mettre en œuvre un plan de lutte contre l’intimidation et la violence; ■ d’obliger chaque directeur d'école à désigner une personne chargée de coordonner les travaux d'une équipe qu'il doit constituer en vue de lutter contre l'intimidation et la violence; ■ d’obliger chaque commission scolaire à conclure une entente avec : ■ l'autorité dont relève chacun des corps de police servant son territoire concernant les modalités d'intervention de ceux-ci en cas d'urgence ou lorsqu'un acte d'intimidation ou de violence est signalé; ■ un établissement ou un autre organisme du réseau de la santé et des services sociaux en vue de convenir des services à offrir aux élèves lorsqu'un acte d'intimidation ou de violence est signalé. Elle pourra aussi conclure une entente avec un organisme communautaire; ■ d’obliger chaque commission scolaire à faire état, dans son rapport annuel, de la nature des plaintes portées à la connaissance du directeur général par le directeur de l’école, des interventions qui ont été faites et de la proportion de ces interventions qui ont fait l’objet d’une plainte au protecteur de l’élève.
http://www.mels.gouv.qc.ca/violenceecole/index.asp?page=projetLoi Par ailleurs, le plan de lutte contre l’intimidation et la violence adopté par chaque établissement public ou privé doit, entre autres : ■prévoir des mesures de prévention visant à contrer toute forme d’intimidation et de violence, motivée, notamment, par le racisme, l’orientation sexuelle, l’identité sexuelle, l’homophobie, un handicap ou une caractéristique physique ainsi que des mesures de prévention visant à favoriser la collaboration des parents à la lutte contre l’intimidation et la violence et à l’établissement d’un milieu sain et sécuritaire; ■établir des modalités pour effectuer un signalement ou pour formuler une plainte concernant un acte d’intimidation ou de violence, ou pour dénoncer une utilisation des médias sociaux ou des technologies de communication à des fins de cyberintimidation; ■préciser les actions à mettre en œuvre lorsqu’un acte d’intimidation ou de violence est constaté; ■définir les mesures de soutien ou d’encadrement offertes à un élève victime d’un acte d’intimidation ou de violence ainsi que celles offertes à un témoin ou à l’auteur d’un tel acte; ■déterminer les sanctions disciplinaires applicables au regard des actes d’intimidation ou de violence selon la gravité ou le caractère répétitif de ces actes; ■spécifier le suivi qui doit être donné à tout signalement et à toute plainte concernant un acte d’intimidation ou de violence.
L’Ontario La province la plus populeuse La première province à accorder le droit de mariage en 2003 La première province à accorder le droit d’adoption en 1992 Toutes les écoles primaires et secondaires , y compris les ecoles cathos, sont obligées par la loi d’avoir une politique et un plan d’action contre l’homophobie et un club pour la justice sociale qui inclu l'homophobie et la transsexualité dans ses actions.
Faire face à l'homophobie. PRÉVENTION RÉACTION VIGILENCE
Facebook: ismh isms Courriel william.ryan@mcgill.ca
Vous pouvez aussi lire